01 “ Chut, chut, chut ” index écrasé sur les lèvres tremblantes d’incompréhension de l’enfant. Perles de sueur sur le front, roulant frénétiquement le long d’un visage crispé par l’angoisse. Gouttes s’écrasant nonchalamment au sol dans un son que l’on aurait presque pu deviner, leur arrachant un soubresaut, démonstration affligeante de l’état d’angoisse qui ne semblait jamais vouloir se détacher d’elles. Les larmes aux bords des yeux et les dents s’ancrant dans la chair intérieure de ses joues, la petite fille attendait, logée contre sa mère, refoulant un énième sanglot qu’elle savait suffisant à dévoiler leur présence. Absorbant les émotions de sa mère telle une éponge imbibée d’eau, elle se sentait suffoquer, peinant à maitriser sa respiration, les yeux jonglant de droite à gauche irrémédiablement sollicités par le moindre mouvement, son, brin de lumière. Elles ne craignaient guère une mort inéluctable ni ne redoutaient une vie exténuante guidée par une nécessitée constante de fuir. Subir le temps, survivre à contrecoeur, s’inféoder à un être dit supérieur, être mais ne pas être. “   Je ne les laisserais jamais te prendre Persé, jamais. ”  promesse murmurée au creux de son oreille; dette qu’elle s’engageait à rembourser, confession silencieuse. Perséphone ne serait pas voué au même destin que ses aînés. Elle ne pouvait lui promettre une vie dénuée de maux mais lui jurait une vie aux choix certes limitiés mais bel et bien existant.


Chérubine. Enfant chétive. Elle avait longtemps été persuadé que la cause de leur maux résidait dans le creux de sa main. Trop candide pour comprendre que le mal provenait d’autrui et non d’elle. De ses mains tremblantes, elle avait bien essayé de retirer ce caducé de la paume de sa main. Morceau de verre s’enfonçant dans sa chair, dents serrées autour d’un vulgaire pied de chaise trouvé dans une ruelle, Perséphone avait repoussée les limites du tolérable, lutté pour ne pas perdre conscience et s’enfoncer dans les néants: privation de son être. Négligeant ses propres faiblesses, l’enfant s’était observé plus d’une fois l’estomac retourné, le peu d’aliments ingérés violemment expulsés contre le bitume, jeune corps convulsant face à l’horreur de ses actes. Mal infligé en vain, caducé ornant sa main, les cicatrices le contournant d’une manière ironiquement artistique.

02 “ Chuuut ~ ”  chuchottait doucereusement la jeune femme dont seul les yeux couleurs ambres étaient discernables. “ Je vais te soulager, prendre ton mal et te permettre un repos tant mérité. ” Murmurrait-elle d’une voix maternelle quand bien même la femme dont elle pansait les blessures devaient avoir le double de son âge. Il n’y avait rien de plus douloureux pour la jeune femme que de voir des êtres innocents souffrir d’une misère qu’on leur imposait. Les inégalités, la surconsommation, les disparités dans la distribution de ressources valorisées entre les membres de leur société, la discrimination des « espèces » quand bien même elle détestait ce terme, la survalorisation des citoyens de Celestia. Tant d’injustices devant lesquelles Perséphone était impuissante, citoyenne insignifiante, dont l’existante du don importait bien plus que n’importerait probablement jamais sa personne. Tel sa mère lui avait promis de ne jamais l’abandonner, Persé s’était promise de ne jamais abandonné Zaun, de ne jamais tourné le dos à ses origines, son peuple, aussi défavorisé pouvait-il être. Elle croyait fermement que c’était en initiant les plus petites actions que l'on amorçait de grands changements. Que son insignifiance aujourd’hui ferait son importance demain. Que le minimum n'était jamais méprisable.Et que peut-être cet enfant, cette femme, cet homme qu’elle aurait un jour soigné apporterait à l’avenir de considérables changements.

03 “ Chuuut ! ”   les lèvres retroussées, ses ongles s’ancrant dans la chair de son poignée et son regard perçant le sien, elle l’intimait de se taire.“ Je n’y éprouve aucun plaisir, alors prends sur toi. ” lui assenait-elle, la paume de sa main gauche se posant chaudement sur la plaie nécrosée du jeune homme alors qu’un gémissement luttait pour ne guère s’extraire de sa gorge. “ Je ne vais pas pouvoir te guérir sans retirer au préalable toute la partie nécrosée... ” Frustration : Sentiment ou émotion ressentis lorsque l'on ne réussit pas à obtenir, apprendre, maîtriser, réaliser ou perfectionner ce qui est recherché. Elle avait entendu dire, rumeurs de ruelles ou non, que les enfants enlevés pour servir Celestia suivait un entrainement spécifique, leur permettant de maîtriser leur don, réalisant ainsi des prouesses inimaginables. Ce serait mentir de dire que Persé n’avait jamais été tenté par cette idée de pouvoir être guidé par un mentor expérimenté, pouvoir guérir aisément ses patients et ne pas se sentir si rapidement vidée de toute son énergie. Mais il serait aussi naïf de penser qu’une chose arrivait sans une autre, d’envisager qu’elle pourrait vivre comme bon lui semblait une fois s’être rendu à l’élite. Elle détestait chaque instant où, fatiguée, exténuée, affaiblis et dépassée, elle échouait à soigner autrui. Mais ce qu’elle haïssait encore plus c’était l’idée même de ne plus jamais pouvoir faire marche arrière, d’appartenir à autrui, de devenir un vulgaire outil que l’on remplacerait une fois usagé. “ ça devrait cicatriser d’ici 48h, la plaie est propre et refermée. Reviens me voir si jamais tu ressens la moindre douleur. Tu es passé à deux doigts de te faire amputer j’espère que tu en as conscience. ” soufflait-elle après deux heures d’intervention, exténué par les efforts que cela lui avait demandé et agacé de voir son don favorisé des gangsters au détriment de citoyens dans le besoin. Quelle ironie que de voir que ce qu’elle se refusait d’offrir à Celestia, elle l’offrait à ce gang. Ce serait toujours plus simple de s’enfuir le moment voulus. C’est bien ce qu’elle se répétait même si cela sous entendait qu’elle serait seule, dénué de sa mère.


» elle possède deux grands frères qu’elle n’a cependant jamais connus. » le premier, de six ans son aîné, a été vendu par leurs parents, persuadés que cela lui offrirait une meilleure vie et leur permettrait à eux d’acceuillir leur second enfant. » le second de cinq ans son aîné, fut enlevé l’année de ses quatre ans. » les deux garçons possédaient tous deux un don » persé ne sait quasi riend’eux, sujet irrémédiablement coupé court le peu de fois que la jeune femme a tenté d’en discuter avec sa mère. » son père les a quitté il y a maintenant sept ans, celui-ci a succombé  à des blessures subies lors de l’une de leurs énièmes fuites. » suite à son décés, persé a décidé d’intégrer un gang de Zaun, ou plutôt fut-elle recrutée sous la menace  de se voir dénoncé » quand bien même elle vitsous la contrainte, persé vit beaucoup mieux depuis qu’elle « appartient » à ce gang. »  elle possède à présent un « logement » sûr et de quoi se nourrir une à deux fois par jour : un véritable luxe. » sa mère est atteinte d’un mal qui lui est inconnus et ce depuis maintenant deux ans, rongé de l’intérieur, il n’y a rien que persé ne puisse faire si ce n’est la soulager et s’entraîner avec pour espoir de réussir à la soigner. » si au début la jeune femme se montrait relativement docile, les choses ont changés au cours de ses septs années au sein du gang et la jeune femme a très vite compris que son importance lui offrait une multitude de choix. » son « métier » consiste principalement à soigner, qu’elle fasse appel à son don ou non. Il faut garder à l’esprit que persé à principalement appris sur le tas, elle n’est jamais allé à l’école et n’a jamais reçus un enseignement propice. » toutefois elle sait pertinemment ce qu’elle est capable de faire et ne pas faire, ne comptez pas sur elle pour pratiquer des actes chirurgicaux. » persé ne dévoile la majorité de son temps que ses yeux, bien trop soucieuse que l’on puisse la capturer. Elle ne soignera jamais à visage découvert et l’on ne verra jamais la peau clair de ses mains lorsque rien ne cache les doux traits de son visage. » Ses mains sont constamment couvertes, soit de bandages, soit de gants, soit de pansements sauf, et seulement sauf lorsqu’elle soigne sous couvert. »  

les fruits, qu’elle n’a pu goûter que récemment » la nourriture en général, quelle qu’elle soit du moment qu’elle n’est pas pourris » dormir, un luxe qu’elle se s’accorde qu’une poignée d’heures par jour entre insomnie ; cauchemars et interventions auprès du gang. » les arts martiaux, qu’elle pratique depuis sept ans soit depuis son intégration au sein du gang, cela apaise ses angoisses, vide son esprit et entretient ce corps qui fut si longtemps affaiblis » la musique, la danse, le chant tout autant de façons de s’exprimer, de libérer ses émotions » les insectes, aussi étrange cela puisse paraître, elle les trouve fascinant et sous estimés. Elle possède d’ailleurs un Phyllium giganteum sur les côtes (gauche) » like this » les fleurs, quand bien même elles se font rares à Zaun » qu’on la fasse rire, le sarcasme aussi et l’ironie » elle aime les sourires, elle trouve cela beau et pur.

son corps, trop maigre, trop marqué par de nombreuses années de famine et de fuite » celestia, ultime responsable des inégalités de ce monde » ses frères, qu’elle ne connait pas et qui ne sont jamais revenus, parcequ’il était bien plus facile de leur dévouer de la haine que de s’avouer qu’elle mourrait d’envie de savoir, savoir qui ils étaient, ce qu’ils faisaient, où ils se trouvaient, si ils pensaient à leurs origines... » les propos déplacés que certains se risque à son égard, persuadé qu’elle n’est qu’un vulgaire objet à la disposition de tous. » avoir froid et avoir faim » ne pas être pleinement une healer de par son manque de maîtrise du don