daddy issues ⸻ rhaedyn & naïm

23/04/2022

daddy issues

with / @Rhaedyn Lesriel — ketterdam, october (ic, crédits)

A la découverte d'un nouvel environnement, Naïm comblait son étonnement en parcourant du regard les étals d'un bazar impressionnant. Tout ici n'était que bruits, bousculades, publicités mensongères et sources de conflits éphémères ; il avait vraiment la sensation d'avoir basculé dans un autre monde. Devrait-il réellement s'y faire ? S'il arrivait à concevoir les explications de son petit ami concernant Ketterdam, il avait bien du mal à s'y faire et à ne pas les contre-argumenter constamment. Mais les marques sur sa peau suffisaient à le faire taire. ces fichues marques qui ne devraient pas y être. Alors il se forçait, s'obligeait à trouver du positif dans cette ambiance excessivement populaire et s'infligeait cette lamentable torture dans l'unique but de lui plaire. Tout, toujours pour lui plaire. Afanasiy devenu figure d'espoir au milieu de son avenir terni de noir, et les efforts surhumains de l'héritier pour préserver cette flammèche qu'il avait réussi à allumer. Bien sûr qu'il était épris par les doutes, bien sûr qu'il avait pensé mille fois à fuir ou à abandonner comme le lâche qu'il était, bien sûr que souvent le désespoir étreignait son cœur si fort qu'il avait la sensation de mériter son sort et de devoir subir la solitude, encore et encore ; mais pourtant il tenait bon, encaissait les ruades du destin, la folie des illusions qu'il fabriquait et dont il était la première victime (car il ne maîtrisait absolument pas le fléau en lui, tout comme il ne maîtrisait que très peu son don) et il demeurait, équilibriste fébrile, fixé sur son cap et peu enclin à dériver.

La lassitude, toutefois, lui colle à la peau ; et son sempiternel air maussade trône sur son faciès éthéré, trop classe pour traîner par ici. Il avait fait un effort, abandonné le luxe habituel de ses vêtements pour en porter des plus dynamiques et sportifs, plus passe-partout, pour éviter d'être la victime offerte et préférée des voleurs sillonnant les rues violines. Cela ne lui plaisait pas plus que ça, cette fausse liberté offerte et il ne comprenait pas comment Fonya pouvait s'en contenter - parce qu'il n'a que ça, sûrement - lui savait qu'il ne pourrait jamais pleinement s'en satisfaire. Le regard s'attarde sur des bijoux contrefaits et durant un court instant, il s'imagine le grabuge que feraient des patrouilles de pacifieurs ici-bas. Les marchands à la sauvette détaleraient en courant, laissant dans leur sillage leurs cargaisons trompeuses, en attente d'être pillées par d'autres ; le bazar entier deviendrait alors un immense chantier, et dans la cohue, quelques-uns trouveraient sûrement à se sauver. D'autres, inévitablement, devraient répondre de leurs crimes et seraient balancés sans pitié dans le fold, à nourrir les monstres sévissant à leurs portes. Finalement, ça n'avait rien de réjouissant, non. Et alors qu'il s'attarde près du stand d'un devin scandant psalmodies infâmes et apocalyptiques sur l'hiver à venir ; il perçoit le regard scrutateur d'un individu à quelques mètres de lui. Que lui veut-il ? Avait-il été reconnu ? Ici ? Cela était plus qu'improbable.

Rabaissant sa casquette davantage sur son visage, il décide de poursuivre son avancée, délaissant les récits épouvantables (pourtant divertissants) pour tenter de se fondre à nouveau dans la masse - mais la terrible impression d'être suivi persiste et commence à lui faire froid dans le dos... Si bien qu'il presse le pas, et en de grandes enjambées finit par se réfugier dans le calme d'une ruelle adjacente, où il reprend doucement son souffle et essaie de calmer les battements erratiques d'un myocarde soumis à double épreuve : la fuite et la panique. Cela ne faisait aucun sens. Pourtant, il avait la désagréable sensation d'un grand trouble à venir.

19/09/2022

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with / @Rhaedyn Lesriel — ketterdam, october (ic, crédits)

Trop de monde, trop de bruits, trop de cohues. Voilà le résumé horripilant des quartiers de Ketterdam. Seule la survie compte, abaissant les standards de vie qu’avaient pu connaître Rhaedyn. Il s’y été habitué depuis un moment, mais ne se ferait jamais à la surpopulation qui l’obligeait à serpenter entre des corps parfois nauséabonds. Il rabat sa large capuche sur son visage, se fermant à ce monde qu’il déteste côtoyer. Il s’enferme dans une bulle de silence, aidé de quelques bouts de cotons qu’il enfonce dans ses oreilles par dépits. La faim l’a poussé à sortir de chez lui, lui imposant de passer dans les ruelles exaspérantes de Ketterdam. Un livre coincé dans la poche intérieur de ton large trench, il n’aspire qu’à retrouver la quiétude de sa demeure pour se plonger dans l’investigation de ce meurtre qui noirci les pages de son imagination. Lui reste persuadé qu’il s’agit du jardinier, c’est toujours le jardinier, Cassia lui assure qu’il s’agit du fils cadet. Il aurait aimé pouvoir affirmer avoir raison, mais plus les pages se tournaient et plus la théorie de la jeune femme se confirmait. Deux avis divergent et pourtant il lui accorde sa presque-victoire avec une tendresse qu’il peinait à masquer. Cassia était la seule véritable personne qu’il avait accepté de fréquenter à Ketterdam. Les mois faisant elle avait fini par combler le vide oppressant de sa maison, puis de ses pensées. Il était bien trop tôt pour qu’il puisse admettre que la jeune femme avait une place particulière dans son coeur. Il était surtout impensable qu’il puisse lui accorder un quelconque intérêt amoureux alors qu’il était bien trop vieux pour elle.

Mais depuis Célestia, sa vie n’était faite que d’une routine affligeante. Ses journées se remplissaient de banalités affligeantes, et parfois d’un danger presque grisant. Il n’y avait aucun juste milieu : il s’ennuyait ou il risquait sa vie. Il aurait pu se trouver un travail décent, mais après avoir quitté Célestia, il préférait se faire discret. Il se contentait de vendre quelques fioles de rêves sur le marché noir et subvenir à ses besoins. Sa vie dans les terres riches de Vélaris n’était qu’un lointain souvenir qu’il préférait oublier. Mais le destin est un amant bien cruel qui se joue des croyances et des envies. Taeron lui manquait, bien plus qu’il ne pouvait le supporter. Sa simple mention lui arrachait un cri du coeur et son absence était une torture égale à un fer rouge brulant la peau. Mais il n’y avait pas que son fils qu’il avait abandonné en quittant la demeure familiale. Naïm. Ce jeune garçon arrogant et insolent, de ceux qui vous jugent trop facilement. Il était difficile d’aimer Naïm, plus encore de le cerner. Pourtant, lorsque l’on dépassait ce voile d’absurdité dans lequel il se cachait, on pouvait découvrir un jeune homme blessé d’une grandeur d’âme. Il pouvait faire de grande chose Naïm mais la colère qui engloutit son coeur est comme un frein à son bonheur. Jamais, non jamais Rhaedyn ne se serait attendu à le voir dans les rues de Ketterdam. Si sa carrure s’enfonce dans la nuit, celle de Naïm dénote. Un peu trop brillant, un peu trop parfait. Il souligne la pestilence de cette ville.

Il aurait reconnu cette peau laiteuse et ce grain de beauté entre mille. Sa prestance et son port de tête ne lui sont que trop familier. Il aurait du fuir tant qu’il en était encore temps, oui c’est vrai, il aurait dû se détourner, disparaître à nouveau … Mais Naïm est un tout bien trop attirant. Une réalité que Rhaedyn avait oublié, un passé qui le représentait, mais surtout, un presque-fils qu’il n’avait que trop longtemps délaissé. Il ne devrait pas le suivre ainsi, il ne devrait pas copier ses pas. L’abandon récidivé ne serait que trop cruel à lui faire revivre et pourtant … C’est plus fort que lui. Il ne peut se détacher de cette silhouette qui tente vainement de le semer. Rhaedyn peut deviner sa panique et s’en voudrait presque de lui faire ressentir. Il craint sa réaction, ne redoute ni sa colère, ni sa tristesse, craint surtout son indifférence … ALors quand il le voit s’enfoncer dans cette ruelle, il le suit, sans réfléchir sans réaliser qu’il serait là, à deux pas de lui … Ce n’est que lorsqu’il lui fait face, qu’il croise son regard, qu’il prend conscience de la situation, et quand bien même il est celui qui a initié cette rencontre, sa voix se retrouve pleine de surprise alors qu’il souffle “Naïm …?” Son cache-cou étouffe sa voix, il le garde remonté sur la moitié de son visage, préférant lui épargner la vue de cette balafre que trop déplaisante à regarder. Oh Naïm …

23/04/2022

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with / @Rhaedyn Lesriel — ketterdam, october (ic, crédits)

« Naïm ? »
La voix-murmure aux intonations fantômes a l'effet d'un coup porté au thorax, et durant un laps de temps indéfini (aux airs d'infini), Naïm a l'impression d'être plongé au milieu des eaux profondes d'un passé révolu. Et il ne veut pas risquer la noyade, non. Alors, il prend une grande bouffée d'air et, les yeux écarquillés, fait face à son interlocuteur en essayant de faire fi de sa peur. Pourtant, ça tambourine à l'intérieur, vibre plus fort qu'un moteur, pas près de caler, la cavalcade du myocarde affolé, insécurisé ; car voilà sa piètre vérité : Ketterdam avait le don de le terroriser, lui qui, dans les hauteurs, ne s'affolait d'un rien, perdait tous ses moyens dans la basse-ville à la réputation cruelle, sinon meurtrière. Et il avait vu le déferlement des enfers, par deux fois témoin de ces vies perdues à tout jamais, de ces destins modifiés sous la lueur des néons zinzolins. Il redoutait la morsure du diable, conscient de l'avoir pourtant déjà subie, car le poison-fléau serpente sous la peau. Mais il y a toujours pire, non ? Ici bas, il peut toujours y avoir pire... Et si la voix de l'individu lui fait écho, son visage masqué de moitié lui est méconnaissable. A cela s'ajoute la sensation désagréable d'être acculé, et tel un animal sauvage, il se rebiffe et montre les crocs. « Tu veux quoi ? T'es qui ? » Qui avait bien pu le reconnaître dans les parages ? Dans une attitude défensive, sans tourner le dos à son adversaire, il recule néanmoins ; et l'effroi est visible au fond de ses prunelles sombres car il n'en mène pas large Naïm, ne sait pas réellement se battre et n'a rien, sinon de l'argent, à donner. Rapidement, il procède silencieusement au calcul du liquide qu'il a sur lui, réduisant ses chances au contenu de ses poches ; car il est connu là-haut que la majeure partie de la basse-ville n'est composée que de voleurs et miséreux. Cependant, il se garde bien de se vanter venir d'ailleurs, ignorant encore les intentions de l'inconnu qu'il ne lâche pas du regard, tendu.

19/09/2022

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with / @Rhaedyn Lesriel — ketterdam, october (ic, crédits)

Il peut sentir la peur du garçon, lire la terreur dans ses yeux. Il s’en voudrait presque, Rhaedyn, de lui infliger autant d’émotions dévastatrices. Mais de toutes les réalités c’est celle-ci qu’il préfère : N’être qu’un truand de bas étage qui court après les quelques billets qu’il aurait fourrés dans sa poche. Cela lui irait, vraiment, s’il n’était qu’un voleur effrayant et effarant. Parce qu’il sait déjà à quel point il va le faire souffrir, et cette douleur qu’il pourra lire dans son regard laissera très certainement place à du dégoût, ou pire … de l’indifférence. Naïm serait capable de se draper de froideur, et de n’avoir à son encontre qu’une mollesse soulignée par son flegme. C’était là le pire des scénarios que s’était imaginé Rhaedyn. Il y pensait souvent, à ces retrouvailles. Honnêtement, il les avait pensées bien plus tardives, voir même des retrouvailles oncques. Il n’avait pas envie de fuir à nouveau, mais il n’aurait rien à lui dire. Stupide homme qui s’insulte mentalement. Il a encore une chance de se détourner, Naïm peine à le reconnaître. Sa voix ne suffit pas. Son paraître est disgracieux et à beaucoup changé, il en a conscience. Naïm lui, semble plus mature, plus insolent encore. Ça le fait sourire, il ne devrait pas, il le sait, il aime pourtant cette façon de son attitude. Quand bien même Naïme affichait le pire des caractères, Rhaedyn le trouvait attachant. Il se privait bien de lui dire, mais il trouvait en lui parfois des attitudes enfantines qu’avaient pu avoir Taeron. Tout se mélange dans sa tête et brusquement l’image de son fils riant avec Naïm lui déchira le cœur, comme un coup porté en traite qu’on n’aurait difficilement pu prévoir. A cet instant il n’est qu’un étranger pour le garçon, il aurait dû s'en satisfaire, se contenter de cet échange bref mais une question lui brûle les lèvres. Alors il fait un pas de plus, conscient de l’effrayer davantage. “Comment tu vas… fiston ?” Le surnom est plus douloureux à prononcer qu’il ne l’aurait cru, mais l’affection qu’il y met est sincère. Douce et pleine de culpabilité. Il retire son cache-cou pour dévoiler un visage fatigué. Il ne s’est passé qu’une année, mais les traits de son visage semblent en avoir subi 10. Il déglutit, conscient du choc qu’il impose au plus jeune et lui laisse le temps de réaliser la situation avant de faire un pas de plus vers lui.

23/04/2022

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with / @Rhaedyn Lesriel — ketterdam, october (ic, crédits)

fiston
Et il y a ce mot qui arrête brusquement le temps. Cette appellation bourrée d'affect qu'il n'a pas eu le loisir d'entendre depuis trop longtemps. C'est si loin, perdu dans les souvenirs et pourtant, ça fait vibrer le corps entièrement au moment présent. Ce n'est pas son père qui l'appelle ainsi. Non, ce dernier reste plus formel, plus distant et dans leurs rapports, l'affection et la tendresse sont absentes. Il n'y a qu'une seule personne qui avait le droit de prononcer ce mot, de remplacer la figure algide d'un père plus intéressé par ses affaires que par son fils et d'apporter un semblant de solidité à l'enfant qu'il fut été un jour. Une seule personne, et l'écho de ses souvenirs le fait trembler face à sa silhouette qui s'approche lentement, alors qu'il se questionne, il se demande, Naïm, s'il n'est pas en train de rêver, s'il est bien éveillé. La capuche s'abaisse sur un visage fatigué, aux traits tirés, balafrés et épuisés ; faciès-fantôme qu'il reconnait pourtant aussitôt, et la surprise le fige. N'avait-il jamais pensé le revoir, ce père adoptif sur lequel il avait fini par s'appuyer avec tendresse ; il l'avait cru parti rejoindre les ectoplasmes livides du fold, ou devenu chimère inaccessible, parfois même pensait-il l'avoir rêvé, incapable de croire qu'il avait pu provoquer son intérêt. Et c'était plus simple ainsi, il s'en était persuadé car qui voudrait de lui ? Il était né pour décevoir, né pour être une plaie dont on aimerait savoir se débarrasser. Naïm, à l'estime de soi saccagée, frappée par les coups du sort, ne pouvait croire qu'il puisse réellement compter. « Rhaedyn... » Souffle-murmure alors qu'il réalise que tout cela est bien vrai. Mais rapidement, la stupéfaction est remplacée par l'arrogance, et son regard implorant retrouve son aspect givré lorsque, d'une voix acérée, il fait remarquer. « T'es pas mort, finalement. » c'est comme si tu l'étais, la langue de vipère aimerait répandre son venin, mais les réminiscences d'un véritable amour qu'il lui portait l'en empêchent. Il le contemple, détaille ses traits tout en retrouvant son port de tête altier et son attitude de farouche et fier célestien. Les mains glissent dans ses poches, il se tient droit. « Tu t'es mis à courser les gens dans l'bordel de Ket, c'est une sacrée promotion ça... » L'attitude est défiante, pleine de ressentiments prêts à déborder alors qu'il contemple ce père qui, comme l'autre, n'a pas su être à la hauteur.

Est-ce que c'est trop dur de m'aimer ?

19/09/2022

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with / @Naïm Sa'Adar — ketterdam, october (ic, crédits)

Rhaedyn l’observe, l’enfant revêche, l’enfant abandonné. Il observe, avec révérence, les différentes émotions qui submergent le visage du garçon au cours de ces quelques secondes de stupéfaction. Il aimerait avoir encore le droit de le prendre dans ses bras, de combler ce vide oppressant et d’être cette chaleur qui l’empêche de sombrer dans ce flot assassins que sont ses pensées. Mais Rhaedyn ne connaît que trop bien sa place. Naïm souffre, il faudrait manquer d’empathie pour ne pas le remarquer, mais il est plus confortable d’ignorer la douleur des autres et de se contenter de leur froideur et de leur arrogance. Ses mots auraient dû le blesser, planter en son cœur une lame bien méritée, et pourtant … Le son de sa voix, son attitude, son visage, cet être si familier lui font un bien fou. Et si la culpabilité l'étouffait la seconde d’avant, à cet instant, il se sent gonfler d’une affection débordante, d’un amour qu’il ne contient que depuis trop longtemps. Un rire s’échappe d’entre ses lèvres sans qu’il ne le réalise, avant même qu’il ne prenne conscience de cette euphorie soudaine et grisante. Naïm n’avait pas changé, son attitude non plus et bien qu’il devinait la douleur de son absence derrière ses mots, il ne le trouvait que plus attachant encore … Il grandissait, devenait homme et pourtant il n’offrait aux yeux de Rhaedyn qu’une allure de gosse paumée. Une fièvre d’abandon qu’il masquait d’un sourire narquois et d’un regard qui toise. Le voilà toujours aussi beau, toujours aussi altier, toujours aussi fier. Il se drape d’une condescendance insolente. Lui dire qu’il était désolé aurait été grossier, malvenu. On est désolé lorsque l’on renverse un verre sur quelqu’un ou qu’on lui marche sur le pied, mais on ne peut être désolé d’avoir brisé le cœur de quelqu’un. Plus encore, d’avoir exacerbé ses traumatismes. Rhaedyn avait depuis bien longtemps cessé de juger le bien-être d’une personne en fonction de son apparât. Ce n’était ni l’allure princière, ni la tenue impeccable de Naïm qui auraient pu être témoins de sa sérénité ou de sa quiétude. À la rigueur cela aurait pu noter son opulence. Penchant sa tête sur le côté le plus vieux finit par demander « Aurais-tu préféré que ce soit le cas ? » Bien que cela en ait l'air il ne s'agissait pas là ni d'une provocation ni d’une accroche pleine d’ironie. À dire vrai, Rhaedyn pense même connaître la réponse. Il s’approche à nouveau de lui, appréciant la vue de sa droiture et de son attitude défiante. Il lui a manqué, plus qu’il n’oserait l’admettre. Jamais Rhaedyn, de tous les scénarios possible aurait cru ressentir autant de sentiments positif à leur retrouvaille. IL n’était pas idiot et il était conscient du possible rejet violent qu’allait lui offrir Naïm, mais … Il ne pouvait aller contre cette euphorie naissante. Juste une dose de son bonheur forcé qu’il avait dû laisser derrière lui … ”Toujours aussi acéré dans tes propos à ce que je vois …” sourit il en coin, une bouffée d’affection lui nouant la gorge. Il ne devrait pas être aussi heureux alors que le plus jeune affiche clairement les blessures d’un abandon encore trop frais, trop douloureux.

23/04/2022

daddy issues

with / @Rhaedyn Lesriel — ketterdam, october (ic, crédits)

N'avait-il jamais pu oublier ce sentiment d'allégresse, ressenti en sa présence ; le bonheur d'être, pour une fois, apprécié tel qu'il était, sans fioritures et sans manigances ; lui, juste lui face à cet homme qui représentait une certaine forme d'autorité mais surtout, un soutien paternel. Naïm qui n'avait constaté que de la déception au fond des prunelles céruléennes du grand avocat Sa'Adar, œuvrant pour le conseil et leurs sombres affaires ; et peut-être que s'il avait pris le temps de connaître son fils et de l'aider à s'épanouir, en aurait-il tiré quelque chose de lucratif, car le pouvoir dont il était pourvu était d'exception. Mais ce n'avait pas été le cas. Aux oubliés absents, les parents Sa'Adar brillaient à Célestia, cachant leur fils de leurs ombres machiavéliques. Et par-delà la brume, Rhaedyn l'avait vu, et tout avait changé.

Jusqu'à la fissure, espiègle et sournoise, pleine de maléfice, tourmenteuse. Car il avait disparu, ce père adoptif, perdu dans les limbes d'une Velaris qui capture les êtres à vif, les torture et parfois, les recrache dépossédés d'eux-même. Qu'importe les explications qu'il aurait à fournir, Rhaedyn l'avait abandonné, venant écraser ce sentiment persécuteur de ne jamais être assez. Alors, l'insuffisance au bord des lèvres, comme un effet-miroir ; muraille infrangible et algide pour faire face aux émotions qui menacent de déborder, tumultueuses, impétueuses et la fierté dans l'éclat de ses prunelles qui meurtrit davantage le coeur érodé. « Je sais pas. C'est mieux parfois d'imaginer les gens morts, plutôt que de penser qu'ils se sont juste barrés comme des lâches. » Les mots fusent, heurtent. Crachats vipérins qui entaillent de leur colère l'image de ce père remplaçant, et dévoilent au même moment toute l'étendue de sa profonde affliction. Et alors qu'il fait un pas vers lui, Naïm se retrouve hésitant, le corps tremblant. Perdu entre l'envie de fuir pour se préserver et ne pas souffrir davantage ; et l'envie de céder, de laisser tomber l'armure pour se réfugier dans les bras de ce père qui lui avait tant manqué. « T’espérais que je change ? » Loupé. Les chiens hargneux ne changent pas. Il y a, dans les tressauts de sa voix, quelques notes de mélancolie et la verve qui se veut glaciale, ne l'est pas tant que ça, finalement. « Qu'est-ce que tu fais là ? » L'interrogatoire démarre. L'endroit n'est pas approprié, Naïm n'est pas à l'aise dans cette ruelle crasseuse et abandonné. Mais la tentation est plus forte que tout : il ne peut y résister. Il veut savoir. Tout savoir. Pour comprendre, et soulager, en quelque part, ses peurs. Si le visage reste fermé et grave, son myocarde est aux abois. Il bat en un rythme effréné, presque douloureux, à l'intérieur de sa poitrine. Et, suspendu à ses lèvres, il attend. Que Rhaedyn vienne apaiser ses tourments comme il avait pris l'habitude de le faire avant.

please, tell me you did not change.

19/09/2022

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with / @Naïm Sa'Adar — ketterdam, october (ic, crédits)

Barrés, lâches. Ses mots étaient pesants de colère et de douleur. Rhaedyn pouvait lire, dans ce regard peu affable, l’affliction du plus jeune. N’était-il pas le pire des bourreaux à lui infliger double peine ? Disparaitre, réapparaitre, disparaitre à nouveau (il en était certain). Peut-être même que cette fois c’est Naïm qui partirait sans se retourner, imposant à Rhaedyn l’image de sa silhouette se faisant engloutir par les portes de Midrias. Il aurait tous les droits, et le plus vieux n’aurait qu’à goûter à son propre poison. Les traits de Naïm ont changé, bien qu’il aurait été difficile de dire pourquoi. Il glisse son regard sur sa bouche retroussée, pleine d’insolence, remonte doucement à son nez plissé avec dédain, et termine à se regard camouflant sa tristesse par un voile d’indifférence vacillant. Il déglutit doucement, un goût amer parcourant sa bouche, la carrure de l’enfant plus si enfant que ça le dominerait presque. Toujours aussi frêle, Naïm paraît étendre ses épaules pour s’imposer davantage. Une attitude qui faisait sourire Rhaedyn, mais pour éviter au plus jeune de ne souffrir de ces mimiques qu’il pourrait prendre pour de la moquerie, il se contient.

Le tumulte de la rue lui parvient en bruit étouffés, étouffant, il se détourne une seconde du plus jeune pour observer la route où les bruits de voix se mêlent aux bruits des moteurs. Bien que discret, ce lieu n’est pas des plus propices aux retrouvailles. Il entend le bruissement d’ailes d’un oiseau, avise ce qui semble être un corbeau. Animal de mauvaise augure et pourtant … dans d’autres contrés il est synonyme de chances. Tout est question de point de vue, de la façon dont les choses nous apparaissent. Comme leur histoire. Ce gosse délaissé et ce presque adulte qui a grandi trop vite, font désormais une paire aussi bien assortie qu’étonnante. Rhaedyn a été brisé par ces quelques mois de vie à Ketterdam. Autant physiquement qu’émotionnellement. Il n’est plus l’homme aussi avenant qu’avant, et manque cruellement de chaleur. Le bout de ses doigts si froid se crispe sur ses clés qu’il trouve au fond de sa poche.

Que fais-tu là ? “Je vis ici désormais. Et toi ? Tu es bien loin de Célestia mon garçon …” dit-il d'une voix pleine d’une tendresse paternel qu’il n’avait de toute évidence plus le droit d’avoir avec lui. Un sifflement du vent lui arrache un frisson et lui hérisse les petits cheveux de la nuque. Il l’observe quelques secondes et fini par demander “allons boire un verre au chaud, nous serons mieux …” et sans vraiment attendre la réponse se détourne pour sortir de la ruelle, ne se tournant vers lui qu’après quelques foulées pour souligner son envie de le voir le suivre “Allez viens Naïm … je t’en prie” la douceur de la voix de Rhaedyn contraste avec ces mois de solitudes, homme taciturne. je t’en prie mon garçon … viens. Il y a encore trop de choses à se dire.

23/04/2022

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with / @Rhaedyn Lesriel — ketterdam, october (ic, crédits)

Il aurait aimé que tout soit différent. Qu'ils ne se soient jamais quitté, et que cette journée soit égale à celles d'avant. Qu'elle puisse baigner d'une lumière bleutée prodiguant longévité et tranquillité car telle était l'assurance choyée de Célestia, d'être à l'abris des maux de ce monde. Que Rhaedyn le sermonne comme il avait pris l'habitude de le faire, non en écrasant une autorité virulente, mais en lui pointant ses qualités qu'il ne mettait pas en avant - car il en avait, Naïm, des qualités. Seulement, comme tous avaient tendance à les ignorer, lui-aussi avait fini par faire de même jusqu'à croire qu'il n'en était pas doté. Il avait arrêté d'essayer. Cruel sort de ceux qu'on abandonne au berceau, et si les apparats sont d'or, l'affection, elle, est bien pauvre. Le gosse en avait souffert. Et en cet autre père, il avait découvert la tendresse paternelle qui se fait guide et bienveillante. Qu'il n'en est jamais bénéficié avant était désolant, néanmoins il comblait le manque et c'était suffisant. Suffisant jusqu'à ce qu'il ne disparaisse. Et leurs retrouvailles, aujourd'hui, se faisaient bien loin des lueurs chatoyantes de Célestia mais au coeur des néons zinzolins de Ketterdam, dans la crasse et la misère, comme s'ils avaient basculés dans une autre réalité. Une réalité que Naïm se refusait encore à voir. Car elle était terrifiante. Véritablement terrifiante.

« Pourquoi ? » La question tombe comme un couperet. Pourquoi vivre ici quand on peut l'éviter ? Naïm ne comprenait pas. Que ce soit venant d'Afanasiy dont il respectait le choix car il était, selon lui, en grande partie causé par la fuite d'un père à la main trop leste et aux humeurs impitoyables ; ou venant de Rhaedyn qui avait, pour de sombres raisons inconnues, décidé de quitter les hauteurs célestes, il ne comprenait pas. Ici la vie était risquée. Au-delà du mur, le danger était partout, omni-présent et il avait réellement du mal à se faire à ses sursauts constants qui étreignaient son coeur férocement. Mais la réponse ne vient pas, Rhaedyn modère le tempo. Et si rien ne restreint son temps, voilà qu'il hésite, Naïm, à le suivre. Que pourrait bien lui offrir ce second père absent, ayant écrasé la déception avec cet énième abandon ? Des explications ? Mérite-t-il seulement qu'il les écoute ? N'auront-elles pas la même saveur rance, celle d'un passé révolu et sur lequel il avait tiré un trait. Pourquoi rouvrir des cicatrices en se fichant des conséquences, tirer sur les fils d'un raccommodage fait à la va-vite sinon par pur égoïsme ? Mais lorsque la voix s'élève une seconde fois, que sa silhouette se fige quelques mètres plus loin, Naïm sait qu'il n'y résistera pas. La supplique a raison de lui et éveille ce besoin sentimental qu'il s'évertuait sans cesse à refouler. Alors, le corps s'ébranle et suit le sien, dans la foulée. Et si cela signifiait de souffrir encore, alors il l'avait déjà accepté, comprenant que bien souvent, pour les gens qu'on aime, on ne choisit pas la facilité.

Il ne connait pas Ketterdam, Naïm. Aussi, malgré la casquette enfoncée sur sa tête pour masquer ses traits d'héritier, il se tient bien droit et lâche entre ses dents serrés, une demande qui ressemble à un avertissement. « M'emmène pas dans un troqué crasseux. Epargne moi, un peu. » Et avec cette attitude revêche, il lui faisait aussi part de son ressentiment. Prends soin de moi, à présent. Car il y avait beaucoup à recoller désormais, mais la porte n'était pas fermée. Bien au contraire, Naïm laissait le fantôme entrer.

19/09/2022

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with / @Naïm Sa'Adar — ketterdam, october (ic, crédits)

A quoi jouait-il ? Encore et toujours cette même lâcheté dans le fond du cœur. Si Rhaedyn est parti, c’est pour laisser derrière lui Célestia et les siens. C’est pour épargner à ce peu de personnes qu’il aime, de souffrir plus encore. Il n’y avait aucunes raisons qui pourraient pardonner son départ, son absence et dès lors son silence. Et quand bien même Rhaedyn ne regrettait aucunement son choix il n'en restait pas moins difficile pour lui d'affronter son passé et la blessure qu'il a infligés au sien. Qu’il inflige d’ailleurs toujours. Il joue un jeu dangereux, une chance sur deux que le gosse accepte de le suivre. Une chance sur deux que le gosse le repousse avec véhémence comme il le mériterait.

Pourtant il y voit une lueur d’espoir quand Naïm accepte, de cet air revêche certes, mais il accepte, lui emboîte le pas; se place à ses côtés en une habitude délicieuse qui lui avait terriblement manqué. A-t-il conscience que cette soirée ne sera pas le renouveau d’une relation précieuse bien trop vite abimée ? Peut-être que cela lui permettra simplement de mettre un point final propre et clair à leur relation. Et c’est qu’il y croit Rhaedyn, à cette possibilité. Il y croit franchement être capable de retourner à sa vie misérable comme si de rien n’était après le départ de Naïm. Il y croit parce qu’il ne lui reste plus que cette perspective. Il n’y a que peu de choix qui s'offrent à lui, préserver son fils valait tous les sacrifices du monde. Préserver Naïm valait tous les sacrifices du monde.

Il sort de la ruelle, remonte son cache-cou pour cacher la cicatrice qui balafre son visage. Une blessure qu’il ne désire pas guérir et qui pourtant le complexe la plupart du temps. Mais c’est ce qu’il désire, faire fuir les autres, empêcher ses prochains de l’approcher. A quoi bon de toute façon? Il lance une œillade vers Naïm, gosse qui parfait son allure princière. L’air distant et à la fois si fragile. Pourquoi Rhaedyn semble-t-il être le seul à le remarquer ? Les gens sont-ils tous aveugle ? Non, les gens se confortent dans cet aveuglement. Le laisser se noyer et se contenter de sa colère paraissait bien plus simple. Il avait l’air d’aller pas trop mal ceci dit … Une constatation qui rassure Rhaedyn, égoïstement. NaÏm lui paraît bien plus beau que dans ses souvenirs, une réalité ou un plaisir certain de le revoir ? Que fait-il ici cependant ? Ketterdam n’est pas fait pour lui. Ni la poussière qui salit ses vêtements, ni ce soufre entêtant qui lui abîme les poumons. D’une main il l’attire à lui pour lui éviter le passage d’un véhicule qui roule dans une flaque douteuse. Ketter n’est pas aussi déplorable que Zaun, mais il est difficile d’y trouver un confort et surtout une hygiène certaine.

Il pousse la porte du pub, conscient d’être resté silencieux tout le trajet. ne rendait-il pas la situation plus gênante qu’elle ne l’était déjà ? Il a choisi un pub proche des frontières de Midrias pour lui épargner, comme désiré, les comptoirs crasseux de la basse ville. Il retire son long manteau et le pose derrière lui, dévoilant sa chemise blanche et son harnais qu’il portait toujours pour y attacher ses fioles. Ce soir il avait tout vendu, il ne restait que le cuir qui enserrait son torse en soulignant la carrure de ses épaules. Il remonte ses manches doucement et pose enfin son regard sur Naïm. “Comment tu vas, mon fils ?” demande-t-il de cette voix bourru pourtant voilé d’une affection certaine. Habitué, Rhaedyn en oublie le médaillon qu’il porte toujours accroché à l’anneau de son harnais. Un médaillon que lui a offert Naïm, sûrement l’un des seuls cadeaux, qu’il porte au quotidien en souvenir du garçon. Caché sous le tissu de sa chemise, une chaine avec un pendentif où est gravé le visage de son fils. Si Rhaedyn ne devait sauver que deux choses, ce serait ces deux bijoux. Il paraît détaché, mais pas un seul jour ne passe sans qu’il ne pense à eux. “Pose moi tes questions, et je te dirais si je peux y répondre.” se contente-t-il de dire avec un air adouci mais toujours aussi sévère.

daddy issues ⸻ rhaedyn & naïm

◇ GAMEPLAY ◇

◇ STATUS RP/ON ◇

◇ CONTACT ◇

We are Twelve

manipulation de la mémoire

daemonis

arabesques écarlates

encre à vif

savage lover

sérendipité

loft on Icaes avenue

Objets

hoverboard

velarispod d'espionnage

1 cristal de souvenir

1 amulette anti-détection

Protections

antidote universel

item

potions

énergisant

red cool

rêves enchantés

gifted

dreamer

heartbreaker

like a brother

understanding

survivor

trustfull

close to heart

obsession

divine lust

addictive passion

lover,

night howl maknae

he wolf

broke his heart

secret bound

gifted

witcher

hot blood

fighter

grew up together

caring

golden youth

friendship

from deep down zaun

fast

genuine

bold and fierce

adversary

golden youth

hoverboard player

fun

stripper

ex on the d-low

golden youth

friendship

RP OFF

Illegal Party

Ketterdam

RP OFF

Icaes Avenue

Célestia

RP OFF

Appolo Row

Celestia

RP OFF

Bay

Célestia

RP OFF

Naïm's Loft, Icaes Av'

Célestia

RP OFF

Decetia Boulevard

Ketterdam

RP OFF

Naïm's Loft, Icaes Av