— sometimes i hear howlin my head ((nana))

16.06.22 14:03

sometimes i hear howlin in my head
17.06.22 02:22,, velvet spire
@naïm sa'adar – outfit – soundtrack

IF YOU WIN, YOU LIVE
IF YOU LOSE, YOU DIE
IF YOU DON'T FIGHT, YOU CAN'T WIN

Son squelette entier, à bout de force, repose contre le rebord du lavabo, ses phalanges s’y accrochent avec acharnement. Sa cage thoracique se soulève violemment à chaque respiration incontrôlable, il observe dans le miroir son visage aux traits cernés et tirés, la transpiration qui fait coller les mèches de ses cheveux à son front, ses yeux rougis par les larmes versés en abondance. Il s’est encore sorti d’un mauvais rêve, son corps a manqué d’exploser de terreur lorsqu’il s’est éveillé en se demandant quels genre de monstres il avait pu ramener de ses cauchemars, mais rien. C’est le même scénario qui se répète un peu trop souvent ces dernières semaines, il perd doucement le contrôle de son don, les songes deviennent ingouvernables, et c’est incompréhensible. Il y arrivait, baby. Il arrivait très lentement à se réconcilier avec sa malédiction, à l’accepter pour tenter d’en faire son arme la plus destructive.

Tant que Naïm était là, il arrivait à tout Babylon. Mais Naïm n’est plus, il s’est évaporé dans les flammes de leur rancoeur, disparait chaque soir sans un mot, le laisse en proie à ses démons. L’eau glaciale est prise en coupe entre ses doigts tremblants, jetée sur le visage dans une vaine tentative d’apaiser les tourments qui l’étreignent chaque nuit. Et il se déteste le petit guerrier, il se déteste d’être si dépendant des autres, de ne plus être apte à trouver le sommeil quand dans les draps ne résonnent que le silence et le vide laissés par son absence. Les minutes semblent se distordre un trou noir supermassif, il est incapable de se donner une idée de l’heure quand la sonnerie de son téléphone retentit depuis sa table de nuit. Les derniers appels nocturnes n’ayant été que de mauvaise augure, il hésite presque à y accourir, soupire une dernière fois devant son miroir avant de plier. C’est un nom inattendu qui s’affiche sur l’écran beaucoup trop lumineux, celui d’un garçon de Celestia qu’il abhorre de tout son être, mais qu’il supporte hypocritement pour Naïm, qui semble lui trouver quelconque intérêt.

Mec, t’es où ? Faut vraiment que tu viennes chercher ton frère, je l’ai jamais vu dans cet état, on va partir et je peux pas l’emmener avec moi…

Naïm, sale abruti. Il doit pincer ses lèvres très fort pour ne pas céder à la rage qui grimpe insidieusement le long de sa colonne jusque dans son coeur. Saisit l’arrête de son nez entre son pouce et son index, songe très sérieusement à le laisser crever là-bas. La nuit avait été difficile. Ce n’était pas le moment. Soupir exaspéré.

J’arrive. Restez où vous êtes.

Il raccroche sans plus de politesse, enfile une veste en cuir noir par dessus son torse nu ((comme si ça avait une quelconque importance)), fait l’effort de remplacer son jogging par un jean pour éviter les regards curieux d’une jeunesse qu’il connait trop bien. Putain, putain de merde, qu’il répète entre ses dents, colère sourde qui gronde dans les poumons. Cette même colère dont il était la première cible s’était désormais retournée contre son frère, et en cet instant précis, il était la dernière personne qu’il avait envie de voir. Même Vesper lui aurait paru meilleure compagnie, dans l’immédiat. Trajet beaucoup trop rapide en voiture jusqu’en bas de sa prison doré, il s’engouffre dans le bar d’un pas ferme et hâtif, casquette vissée sur le crâne pour cacher un maximum son visage, il fonce vers leur repère habituel, toujours la même table, toujours les mêmes boissons et mêmes foutues drogues. Il est où ?, grogné sans la moindre salutation à l’intention de son gêneur importun de la nuit.

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23/04/2022

sometimes i hear howling in my head

width / @babylon sa'adar — 17.06.22 ; velvet spire

Délices (dérives) de l’assuétude ; otage de ces diluviennes sensations, captif naufragé errant en pleine mer qui, dans son délire amer se jette sans retenue aucune dans la panse du kraken ; il est adorateur d’illusions, Naïm, et sa dévotion souffreteuse ne connaît aucune limite. Les rouages du daemonis aventureux pleinement activés, le voilà sur la corde raide, en pleine descente dans les rapides et il enchaîne les comportements morbides, se gavant à outrance des produits destructeurs inondant l’âme en vadrouille de mirages inconstants. Fallait-il qu’il en abuse ce soir-là, nuit commune à toute les autres dans la cité-haute, l’arcane brillant avec ferveur d’une nitescence escamotant les myocardes érodés sur l’esquisse de la vie, à tirer sur les lambeaux déchirés de son esprit, maudire sa piètre estime de lui. Car en son cœur, Naïm souffrait depuis toujours, de ces maux qui n’ont d’origines nulle autre que la nuit des temps et il trainait sa carcasse douloureuse et fragile au milieu de ce concerto de mensonges aux sonorités infâmes comme un condamné qui entame sa dernière marche vers l’échafaud. La peur : vipère audacieuse serpentant entre les ruines d’un carnage qu’il avait su provoquer lui-même, elle s’insinuait dans chaque zébrure, la moindre strie et le moindre interstice générant une géhenne violente l’obligeant à courber l’échine face à sa puissance. A cette chute vertigineuse dans le gouffre des enfers ne pouvait-il échapper, désormais enfant du fléau condamné, sur la route il laissait s’échapper des petits bouts de lui, parcelles de vie à l’agonie. Les néons dansent devant ses pupilles éclatées, il a beau être allongé sur le canapé, il a l’impression de tanguer, homme à la mer-mirage qui détruit tout sur son passage. A contre-courant, les vents violents ont eu raison de son désir d’évanescence et après l’éclat, vient le deuil ; choit sur le mausolée de sa psyché, les deux pieds déjà dans le cercueil.

Eclipse sonore, il n’entend plus réellement les voix autour de lui, que des sons discordants qui s’emmêlent pour ne former qu’un brouhaha inaudible qui lui semble sans intérêt. « Ton frère vient te chercher. » Le mot fait écho, ravive une semi-conscience endormie ; Naïm fait un mouvement, la curiosité le ramène à l’instant présent : parle-t-on de Baby ? Il n’a plus de frère, s’en est fini. Joli rêve édulcoré serti de préciosité, tout était parti en fumée lors de l’aveu maudit. La loyauté de Baby n’était qu’un leurre, une triste fantaisie. Il y avait cru si fort, il en avait eu tant envie ! Mais des rires enfantins et de leurs fraternelles péripéties, ne restaient plus qu’un tas de poussière au-dessus duquel s’entassaient les pleurs et les regrets. Il avait tout détruit, il l’avait lâchement abandonné. Aussi, l’information lui paraît insensée (erronée) et d’une torsion de son corps, voilà qu’il bascule sur le côté, s’assoit à même le sol, coincé entre le banquette au tissu délavé et la table vomissant des verres et bouteilles vides éparpillés. Il n’ira pas plus loin, pas dans cet état mais le constat ne le dérange pas tant, tout est obstrué et presque hilarant, l’agonie comme un éclat d’argent. Silver eyes… what would you think of me ? would you have pity ? Esquisse sourire tandis que le cœur éclate, gorgé d’incertitudes et de démons disparates ; de naufragé, Naïm devient pirate, les fers aux pieds il coule par le fond, le trésor englouti par les flots au tumulte bouillonnant. Se révèle-t-il donc mirage lorsqu’il approche, Baby dont la colère menace telle une promesse-saccage et d’un fier rictus au bord de l’évanouissement, Naïm l’accueille, indolent. Qu’est-ce tu fous là, Baby ?

T’as pas une guerre à mener, toi ? Une trahison épique pour tous nous buter ? Mais regarde… Regarde, on ne t’a pas attendu pour ça. On est déjà morts, Baby, tu le voies pas ? On est déjà morts, putain… Y’a rien à tuer si tu regardes bien…

17.07.22 13:09

sometimes i hear howlin in my head
17.06.22 02:22,, velvet spire
@naïm sa'adar – outfit – soundtrack

IF YOU WIN, YOU LIVE
IF YOU LOSE, YOU DIE
IF YOU DON'T FIGHT, YOU CAN'T WIN

Il n’est plus qu’ombres. Toutes les peurs tapies dans un coin de son coeur sous scellée, il les expose désormais sans pudeur. Qu’est-il advenu de nous, Naïm ? Le spectacle est affligeant, pourtant pas une once de pitié qui vient se loger dans ses poumons à l’air pressurisé, il n’y a qu’une colère sourde qui gronde dans le fond de ses yeux. Il a mal. Son regard noir scanne lentement chaque visage, les acteurs-spectateurs de sa descente aux enfers, animent une comédie des plus pathétiques. Ceux-là même qui n’étaient que des jouets jetables pour Naïm, ceux qu’il avait toujours pris en mépris, ceux dont ils se riaient avant, ils étaient devenus plus importants, plus présents dans sa vie. Babylon n’y existait plus, sauf pour le pire. Ses orbes fatiguées plongent vers la carcasse piteusement abandonnée à même le sol collant des alcools mélangés, les dents se serrent parce qu’il a beau haïr tout ce qu’il représente en cet instant-même, personne n’avait le foutu droit de le voir comme ça. Lui qu’il avait toujours regardé avec les yeux de l’admiration, lui qu’il aurait suivi sans se poser une seule question, Naïm, qui avait pris sa main pour l’entrainer dans un monde nouveau. Terres vierges et étincelantes pour des pupilles qui n’avaient jamais habituées qu’au rouge sang et à l’épais brouillard de Zaun, ruines de Babylon, et c’était qui s’écroulait désormais.

Sa mâchoire se secoue lentement de droite à gauche, désabusé par l’image que dépeint l’âme dépravée et pourtant toujours trop aimée, silence étouffé par les basses qui pulsent en guise de réponse, il s’agenouille à sa hauteur. Et à cet instant, il aimerait que ne transparaisse qu’une déconsidération insolente sur ses traits, il aimerait que Naïm ne puisse y lire que son dégoût pour ce qu’il est devenu. Mais Baby a mal de lui. Soupir douloureux qui s’exhale, stigmates d’une fatigue lancinante, il tend une main.

Il tend une main vers toi, quand est-ce que c'est arrivé pour la dernière fois ?

J’viens sauver ton cul, Naïm. Le ton se fait glacial, mais jamais assez quand il s’agit de lui, il n’y arrive pas ce soir, le caporal des oubliés, il n’arrive plus à mépriser à l’ennemi. Sa voix s’adoucit alors et son volume s’amoindrit, pour ne devenir qu’un chuchotement qui lui est intimement adressée, une supplication silencieuse de se tirer hors de l’enfer dans lequel il s’est sciemment plongé. Joue pas aux cons, on s’en va. S’il te plait, Naïm. Et il aura toujours trop de fierté pour prononcer ces mots-là, les yeux parlent alors d’eux-même, essaient de trouver dans ceux du camé une dernière lueur de lucidité, pour ne se fracasser qu’à son absence. Instinctivement, le dos de sa main vient se poser sur son front, pour contrôler sa température corporelle, veiller à ce que sa demi-mort ne soit que temporaire. Opales inquisitrices se font sentir sur leurs gestes, aussitôt il détourne le sien vers leur source, grogne rageusement. Tu regardes quoi, enfoiré ? Dégagez de là, je m’occupe de lui. Peut-être était-ce l’aura écrasante des héritiers Sa’Adar, peut-être était ce son instinct de protection qui avait menacé trop fort, mais la joyeuse troupe s’était exécutée sans broncher, non sans quelques regards mauvais.

C’est donc ça, votre réalité. Il a beau s’acharner à te haïr de toutes ses forces, pour tout ce que tu es, si t’appelles, il viendra toujours baby. Sa réalité, c’est qu’il pourra jamais vraiment accepter que tu partes.

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23/04/2022

sometimes i hear howling in my head

width / @babylon sa'adar — 17.06.22 ; velvet spire

L'indolence titube face aux dernières lueurs de la raison qui capitule. Il vient sauver quoi, au juste, Baby ? Les cendres d'une relation ternie, les fleurs qu'on a oublié d'arroser dans le vase, flétries, la poussière qui s'étend sur la zone d'ombre après la vie ? I'm so fucking dead, already. Le renoncement brandi comme la dernière, l'unique, solution ; sombrer au lieu de résister, s'effondrer au lieu de se relever, abandonner au lieu de persévérer. Voilà pourquoi l'éclat paraît si terne au fond de ses yeux ébènes. J'ai pas besoin de ton aide... Laisse-moi crever, en paix. Mots psalmodiés sans véritable hargne, elle-même s'est envolée loin de la carcasse endolorie. Pourtant les bras s'enroulent autour de ses épaules et son torse vient, nonchalamment se poser contre le sien, chercher la chaleur d'une sécurité passée, oubliée dans les limbes d'une psyché désabusée, violentée par la trahison récente. Judas... Des paupières lourdes suinte la triste vérité, perles lourdes de chagrin qui brouillent la vue ; et le sourire insolent qui contraste, lutte encore pour ne pas montrer ce qu'il ressent. Tu checkes si j'suis pas mort ? Pas encore... Bientôt, tu auras tous mes trésors... Tout sera à toi, Baby... quand moi je serais parti... Les délires sauvages de l'héritier dévoilent toute l'étendue du carnage causé récemment, car il ne savait plus comment discerner les vérités des mensonges désormais, et dans un élan de rejet, il avait décidé de tout repousser, de tenir au plus loin tout ce qui pouvait le heurter. oh... tu t'occupes de moi ? tu vas me mettre au lit baby ? dis... tu dors avec moi ce soir hein ? pour faire de beaux rêves, tu sais... Et il minaude, sans trop savoir ce qu'il fait, Naïm. Son visage s'échoue dans le cou de son frère et ses lèvres viennent se nourrir de sa peau mordorée, légèrement salée. Frissons courent le long de son échine, et le rire, un peu fou, qui le crispe davantage. si on t'avais pas adopté, baby... je te baiserai bien... Au jeu de la déraison, Naïm n'avait que peu de remords. Il était un maître dans l'art de la manipulation et avait compris, depuis longtemps, ce qui plaisait à Babylon le concernant. Il pourrait le faire, il pourrait le tenter jusqu'à le faire imploser et s'amuser de le voir ramper ensuite... (Tu ramperais Baby ? Je paris que oui.. Dans mes rêves, tu rampes déjà...)

21.07.22 11:31

sometimes i hear howlin in my head
17.06.22 02:22,, velvet spire
@naïm sa'adar – outfit – soundtrack

IF YOU WIN, YOU LIVE
IF YOU LOSE, YOU DIE
IF YOU DON'T FIGHT, YOU CAN'T WIN

— Arrête tes conneries.

Parce qu’il ne s’agissait que de ça, pas vrai ? Hein Naïm, toi tu ne peux pas vouloir mourir, tu as bien trop peur. S’il-te-plait, ne me dis pas que ton espoir de vivre s’est consumé jusqu’à ce que la mort même ne te terrifie plus.

Il accueille la pesanteur de son corps inanimé en grimaçant, grognement grave dans l’élan de force qu’il impulse pour le remettre sur pieds. Il sent sa tête dodeliner contre son épaule, puis des perles tièdes s’échouer contre son torse nu. Il les ignorera toutes, les larmes de Naïm, elles ne sont que le résultat d’un trop plein de substances que l’organisme rejette, elles ne sont pas réelles ces larmes, n’est-ce pas ? Parce que les Sa’Adar ne pleurent pas. Parce qu’il ne peut pas avoir mal au point d’abandonner toute forme de dignité. Mais les mots continuent à chuter comme des astéroïdes venant ravager les dernières ruines de leur monde, quatre de trop et Baby saisit brusquement la mâchoire de sa némésis pour éloigner son visage de quelques centimètres et pouvoir plonger son regard dans le sien, brouillé et vitreux. Arrête, Naïm. Cette fois, l’ordre et les yeux se font plus menaçants.

Arrête de parler d’un monde où tu n’es plus.
Parce que moi, je ne voudrais rien, si toi tu n’es plus là.

C’était haïssable, cette dépendance totale, cet amour absolu et viscéral, qui ne trouve aucun repos même dans la haine et la rancoeur les plus profondes. C’est haïssable, cette chaleur qui le parcoure quand les lèvres de l’ennemi conquièrent sa peau, quand les provocations hideuses et les propositions indécentes serpentent jusque dans les tripes et font frissonner violemment l’épiderme. Je te baiserais bien. Mais jamais aussi bien que moi je l’ai fait, c’est ça Nana ? Triste cynisme se dépeint sur son sourire, parce que c’est sûrement comme ça qu’il percevait tous ses aveux. Il imaginait probablement la pire des trahisons, quand Baby lui faisait cadeau de la plus aveugle des confiances. T’as perdu la raison, ferme-là, grince-t-il, déni complet des conséquences de ses paroles, il passe le bras de l’intoxiqué au dessus de ses épaules et le sien sur sa taille pour le soutenir dans une marche un peu chaotique, il traverse le bar le visage baissé, casquette réajusté pour éviter au maximum d’être reconnu, parce qu’il y avait toujours une réputation à tenir, après tout.

Le trajet est long, beaucoup plus long que d’habitude, beaucoup plus long que ces fois où les mélodies de leurs rires leur servaient de bande originale, quand les soirées commençaient à deux et finissaient à deux, parfois à trois ou à quatre, mais c’était toujours eux à la fin. Coeur s’explose aux réminiscences apparaissant comme d’une autre vie, maintenant ce sont des silences emplis de ressentiments qui rythment leurs trajets. Le supplice prend fin quand enfin ils atteignent les grilles de la luxueuse villa, il contourne le véhicule et ouvre la portière passagère pour récupérer le corps de son frère. Essaie d’être silencieux en rentrant, j’voudrais pas que tes parents te voient dans cet état là.

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23/04/2022

sometimes i hear howling in my head

width / @babylon sa'adar — 17.06.22 ; velvet spire

Exaspération carnage — ravage des â(r)mes

Qu'il soit dans un aussi piteux état, Naïm, à ne plus réellement toucher terre, l'esprit flottant sous une couche amère de ressentiments pour son frère qui avait détruit tous leurs souvenirs en lui plantant un couteau en plein cœur ; cela n'avait rien d'anormal. Daemonis, fléau qui se délecte de la moindre frustration, l'emprisonne et la prive pour mieux le torturer, sourde angoisse qui monte, grimpe, affole et obstrue tout jugement clairvoyant ; il était désormais soumis à ses pulsions les plus primaires, Naïm, dans une quête vaine d'absolue qu'il n'attendra jamais, privé pour toujours de la sensation de satiété.

Voraces, les lèvres empoignent la carne salée, glissent sur la peau rubéfiée de son cou à Baby... Je te baiserais bien... Et il s'esclaffe bêtement à sa réponse, amusé de le voir contourner ainsi une vérité qu'il ne pouvait que nier, trop irréelle, trop impensable pour être seulement imaginée (et pourtant...). — t'as pas besoin de te faire chier autant, baby... pourquoi tu joues comme ça ? Pourquoi tu joues avec moi ? Les apparences ont volées en éclat, tout n'est plus qu'un nuage de fumée, il n'y a plus rien, que les cendres d'une relation ternie par les récentes révélations. C'est fini.

Et puis le silence de plomb s'installe, envahit tout l'espace ; les confidences d'autrefois ne sont plus, elles ont disparues, tout comme les rires hilares et les blagues de mauvais goût ; il n'y a plus rien qu'un silence glacial, une atmosphère de givre qui fige les frères dans leur nouvelle réalité.

Possessif cruel qui met à distance, employé presque avec véhémence et Naïm qui pousse brutalement son frère, quitte à le faire tomber sur l'asphalte. — Comment peux-tu insulter ceux qui t'ont tout donné comme ça ? La colère remonte alors à la surface, elle surgit de sous les eaux tumultueuses, déferle, diluvienne. — T'es sur leur PUTAIN D’HÉRITAGE ENFOIRÉ !!! Comment tu peux les renier comme ça ! T'as aucune race ou quoi ? Les pupilles éclatées deviennent écarlates, injectées de sang tant la rage l’accapare. Et il se jette sur lui, les poings serrés sur le haut de son t-shirt, à rapprocher son visage du sien avec la folie au fond du regard, comme un chien prêt à mordre. — Espèce de connard, t'en as vraiment rien à foutre de nous hein ? Y'a que toi qui compte c'est ça ? Y'a que toi ? Sale enflure, je te hais ! JE TE HAIS !! Et les larmes pécheresses dévalent les joues aux tremblements funestes, qu'il lui hurle sa colère au visage, c'est tout son amour qui s'échappe dans ces mots durs, car jamais n'avait-il aimé personne aussi déraisonnablement que lui ; lui, pour qui, sans hésiter, il aurait donné sa vie.

Lui, aujourd'hui qui l'avait détruit.

02.09.22 10:34

sometimes i hear howlin in my head
17.06.22 02:22,, velvet spire
@naïm sa'adar – outfit – soundtrack

IF YOU WIN, YOU LIVE
IF YOU LOSE, YOU DIE
IF YOU DON'T FIGHT, YOU CAN'T WIN

CHOCS. Dans ses mots, dans ses gestes, dans son regard, l’ultraviolence est partout, elle gicle et salit les marbrures et statues immaculées du bien des Sa’Adar. Dans la poussée brutale de son frère, le corps de Babylon se fait surprendre et percute le sol, putain, vocifère-t-il lorsque son coccyx vient se cogner violemment sur le sol, il se relève pourtant aussitôt, ne peut pas laisser l’humiliation le gagner une seconde de plus. Et la rage gronde aussi fort que la colère de Zeus, elle enveloppe tous les mots de Naïm d’une haine profonde et insupportable, comme si tout ça n’avait jamais existé, comme si ils n’avaient jamais existé. Soldat Babylon accueille le choc de ses poings contre son tee-shirt avec solidité, la mâchoire serrée, son regard se soutient au sien, son front s’appuie contre celui du rival. Les reproches assassines ne font qu’alimenter son propre ressentiment, à défaut d’écraser son poing contre le visage trésor de Naïm, il enserre son cou d’une main brutale. PUTAIN MAIS FERME TA GUEULE NAÏM, il hurle et tous les barrages de la colère meurtrière cèdent soudainement, il fait reculer sa proie jusqu’à ce que son dos rencontre la voiture, ses doigts se pressent contre la peau déjà marquée, son corps se colle quasiment au sien.

Tout ce qui s’en suit, il le dira d’une voix très calme, d’un ton presque terrifiant d’insensibilité. Ses doigts ne sont désormais plus qu’une caresse contre son cou.

Écoute bien ce que je vais te dire. Ce n’est pas tes parents qui m’ont sauvés. C’est pas toi qui m’a sauvé. C’est ce putain de pouvoir qui m’a sauvé, c’est ma mère, sans ça ils m’auraient laissé crever comme elle. Ils en ont rien à foutre de moi, tout comme t’en as jamais eu rien à foutre non plus. Parce que t’es fait de la même merde qu’eux, Naïm, tu sais ça ? J’ai du me cacher toute ma putain d’enfance à cause de gens comme toi. Je l’ai vu mourir sous mes yeux, j’ai vu son corps mort que personne n’a enterré, à cause de gens comme toi. Elle avait raison, depuis le début, c’est moi qui ait eu tort de penser que je pouvais te faire confiance.

Mais aussi solide qu’il est Baby, son coeur finit toujours par hurler plus fort que la raison. Ses yeux jusqu’ici froids se teintent de noir, sa lèvre se met légèrement à trembler.

Et je pisse sur ton putain d’héritage, t’entends Naïm ?

Les fronts alors jusque là scellés se détachent, les bouches trop proches s’éloignent. Puis ses orbes se flouent, ses propres larmes viennent enjoindre celles de Naïm qui s’étaient collés sur le haut de ses pommettes. Il ne pleure jamais Babylon, et c'est toujours de la même façon. Silencieusement, comme un hurlement interne qu’il ne libérera jamais.

Moi aussi, j’avais besoin de toi.

Confidences honteuses, ruisseaux sur ses traits fatigués qu’il refuse d’admettre, il se détourne rapidement, prêt à entamer la marche jusqu’à ce chez eux qui ne représente plus rien.

code by .unravel

23/04/2022

sometimes i hear howling in my head

width / @babylon sa'adar — 17.06.22 ; velvet spire

Confessions d'outre-tombe.
Babylon est mort.

Il contemple le visage de celui qui représenta un jour l'espoir, celui qui, un jour, fut pressenti pour éclipser tout le noir autour. Babylon, aux sourires méfiants, aux rêves sanglants, à l'avenir brumeux et incertain. N'aurait-il jamais pensé qu'il accueillerait avec autant de chaleur son futur meurtrier. Babylon pris sous son aile, Babylon qu'il défendait envers et contre tous, Babylon pour lequel il s'était battu jusqu'à obtenir un vrai statut. L'adoption. Le partage de tous ses biens. De l'héritage Sa'adar. Il lui avait tout offert sur un plateau d'argent et d'or ; pour que dernier le brise en mille morceaux.

Du venin craché au visage. Les mots incrustent la folie au fond des prunelles d'un Babylon perdu à tout jamais. Mort. Persuadé que sa seule et unique vision est la vraie, la meilleure, celle à prendre en considération en ellipsant tout le reste. Qu'il était bien égoïste, Babylon et ses grandes envies révolutionnaires, à faire la leçon au frère à qui il devait la vie et tout ce qu'il avait aujourd'hui, sans aucun respect, ni gratitude. Tout ce qu'il lui inspire à cet instant, c'est du dégoût. Profonde et puissante répulsion pour cet être abandonnique qui hurle à la trahison quand il est le seul à tourner le dos.

Babylon est mort. Peut-être même qu'il n'avait jamais été, du moins pas comme Naïm l'avait espéré. Qu'importe. Une désillusion de plus, le monde ne s'effondrera pas pour autant. Les bras appuyés sur la carcasse métallique qui le soutient, il regarde la silhouette étrangère s'éloigner, et crache dans son sillage. Dégoût. Sentiment profond de gaspillage alors qu'il disparaît de sa vision, quand des milliers de voyants espéraient avoir la vie qu'il pouvait mener à présent. Gaspillage, vraiment. Sa tête bascule vers l'arrière, les orbes lorgnent sur les astres, un instant, dans l'attente.

Déraison s'empare de l'être bancal, il tangue Naïm. Déteste profondément cela. La marche est difficile jusqu'à ses appartements, mais il réussit à s'y trainer à force de persévérance, pour finir par s'y écrouler, le cœur vidé, éviscéré.

Et plus jamais ils ne retrouveront ce qu'ils ont eu, ce qu'ils ont été. Perdus dans les limbes d'une fraternité bâtie sur des mensonges, la réalité venait briser durement le rêve en y inscrivant la notion de fatalité. Scission entre les êtres à l'image de celle qui régit le monde actuellement, que les frères Sa'Adar devenaient l'exemple de la mésentente et du désaccord, l'incompatibilité entre deux mondes et l'impossibilité pour Zaun et Célestia de réellement cohabiter ; les douleurs des uns venant attaquer les privilèges des autres sans relâche, et l'envie vorace à l'origine de l'effondrement général. Aucune issue au conflit éternel qui ne trouvera jamais la paix. L'affrontement demeure permanent. L'amour, inexistant.

— sometimes i hear howlin my head ((nana))

Invité

◇ GAMEPLAY ◇

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We are Twelve

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daemonis

arabesques écarlates

encre à vif

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loft on Icaes avenue

Objets

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1 cristal de souvenir

1 amulette anti-détection

Protections

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rêves enchantés

gifted

dreamer

heartbreaker

like a brother

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broke his heart

secret bound

gifted

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