l
a transformation ;
i am the monster you created.

il ne pourra jamais oublier. cette peur, cette douleur. cet instant flou — où tout n’a plus aucun goût. à entrevoir une fatalité s’esquisser avec vélocité ; où la vie aurait pu lui être arrachée. il n’avait pas compris, orion. il ne voulait pas le comprendre ⸻ tentative vaine de se rassurer. là, à simplement vouloir crever. il s’en souvient, de cette soif. de ce besoin de s’abreuver — de tuer. la mort qui permet la vie ; foutu comble. à se détester quant à cette nature non-désirée.

le contrôle ;
don’t let them fool you.

épreuve difficile. contrer la soif, satisfaire le besoin sans que ne trépasse aucun humain. sève divine où l’on se lèche les babines. cette tentation n’est qu’un poison. une idylle dont il faut se détacher. ne pas succomber — refuser de lâcher prise. au risque de tuer ; de massacrer. triste réalité d’une malédiction détestée où chaque fragment temporel est dénué d’intérêt.


« what the fuck did you do ? »
une question — qui résonne. rhétorique, parce qu’il a compris. sous ses mirettes, un cadavre ; dépecé. jugulaire arrachée ⸻ de son sang.  you shouldn't even be here, orion. it's none of your business. le vieil adage polonais qui hante ses songes : pas mon cirque, pas mes singes.

« fuck, aelan. »
parce qu’il sait qu’il lui a proposé de l’aider. entre âmes damnées, il n’avait pu la laisser s’endiabler. pourtant, il était de nouveau mêlé à ce qu’il désirait à tout prix éviter. « why did you do that ? the blood i give you isn’t enough ? » — le ton est sec, le visage figé. il sait ce qui l’a poussé à tuer ; l’instinct. cette pulsion meurtrière qui ere au gré d’une psyché déchaînée.

the monster is ready for dinner ,,
calamité.

« i’m sure you call me to help you with that, uh ? » — silence. intense réflexion où la solution n’est guère appréciée. « we need to hide the body, to make it disappear. we cannot let it here like this. unless you want to ? »

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l
a transformation ;
i am the monster you created.

Il était rare pour elle de voir Orion perdre son calme. S’il s’était toujours montré autoritaire ou parfois froid ce n’était que pour mieux l’accompagner, elle le savait. Elle portait sur lui un œil admiratif de pleine confiance. Elle avait, dès l’instant qu’elle avait croisé son regard dans la ruelle, su qu’il serait le seul capable de la comprendre et de l’aider. Il était d’une élégance qui lui faisait comprendre qu’il faisait partie de son monde. Il représentait alors l’espoir de croire que tout était possible. Vivre comme avant. Ajuster quelques détails insignifiants et continuer d’évoluer. Continuer de croire que tout est possible.

Oh si seulement elle avait cette force de caractère. Aelan n’était qu’une enfant dont la vie en cage ne faisait que renforcer ses pulsions et ses besoins de sang. Elle n’était autorisée à sortir que très rarement et le plus souvent pour rejoindre Orion. Il lui changeait les idées le temps d’une soirée. Lui donnait de quoi se rassasier et disparaissait jusqu’à ce qu’elle puisse s’enfuir à nouveau de chez elle. Elle était fatiguée de cette vie. Captive, enfant apeurée, elle peinait à dompter le monstre qui sommeillait en elle. Elle n’arrivait plus à savoir qui elle était vraiment. Qui elle voulait être. C’était parfois plus facile de le laisser prendre le dessus. Que cette part d’ombre la submerge et engloutisse tout sur son passage.

Aelan était furieuse. En colère d’un passé qu’elle n’arrivait pas oublier. Amère d’une injustice qu’elle ne méritait pas de vivre. Elle avait toujours fait ce qu’on attendait d’elle. Toujours. Elle avait été cette poupée docile si longtemps … qu’elle payait alors le seul écart qu’elle n’avait su contrôler. Tomber amoureuse d’un homme qu’on lui avait interdit n’était pas quelque chose qu’elle avait su maîtriser. Elle avait tenté de repousser ses sentiments. De n’y voir alors qu’une amitié sincère. Mais dès lors que ses lèvres avaient frôlé les siennes il ne restait plus qu’un désir brûlant et une passion dévorante. Mais quand la vérité fut apprise s’est alors enchaîné mariage forcée, fuite et mort. Il ne restait aujourd’hui qu’une jeune femme furieuse de vivre et pleine de haine. Le seul capable de l’apaiser se trouvait être en face d’elle et le regard désapprobateur qu’il posait sur elle la rendait minable.

Elle s’en voulait, elle comprenait son agacement. Il ne semblait pas lui en vouloir mais elle se sentait être son fardeau. Celui qui ne cesse de le mettre dans des situations compliquées. Mais cette fois-ci elle dépassait les bornes. Elle relève son visage vers lui et mordille sa lèvre désœuvré incapable de réfléchir plus. Elle est maudite l’enfant. Et ce diable à la beauté si juvénile secoue la tête car elle ne sait quoi répondre. C’est vrai, elle serait incapable de rester logique. Elle qui pourtant a lu tant de livre, elle devrait savoir comment faire disparaître un corps. Le laisser ici. Le jeter dans le fold. Le choix lui revenait. Mais ce qui l’effrayait encore plus c’était ce besoin pressant de le mordre à nouveau.

Alors comme une supplique elle vient se poster devant orion pour croiser son regard et sentir son sa présence. « J’ai faim … » gémit elle. Mais il comprend. Ce n’est pas juste une faim. « Je n’y arrive pas … mes dents me font si mal … j’ai besoin de mordre pour les soulager … et plus j’attend plus je souffre … » attrape ses poignets comme s’il était son dernier espoir. « Orion j’ai si faim que je me moque de savoir si je dois le jeter dans le fold. Le laisser là. Ou le faire disparaître … tout ce qui m’obsède c’est son sang … et croquer … » elle ferme les yeux à ce souvenir délicieux « croquer sa gorge … » malgré sa panique un fin sourire étire ses lèvres de démone assoiffée dans un soupire qu’elle contient. « Comment tu fais …? »

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j'ai rêvé d’une bête affreuse lors d’une nuit sans étoile, sans lune et sans bruit. le monstre dévorait ardemment, et la nuit était glacée. ténébreuse, gluante et froide, cette bête faisait corps avec l’ombre.


monstre
chaque poème, chaque conte — tout amas de lettres décrit sa nature comme une chose immonde. qui ne devrait pas exister, qu’il faudrait exterminer. cosmos où il n’a pas sa place — réalité dans laquelle il ne devrait perdurer.

absurde ; est le terme utilisé. orion le sait, plus que personne. homme de sciences, son cœur ne bat plus. en sa cage thoracique, rien n’existe. il n’est néant ⸻ un putain de trou béant.


« shut the fuck up. » — le ton est calme. il n’a pas besoin de silence, orion. il veut qu’elle arrête. que tu arrêtes. à geindre, comme une gamine. le dicton de demander pardon à la place d’une permission qui résonne ;; l'assomme. « si t’as envie de mordre, j’te conseille de le faire sur ce cadavre. » — soupirs. à s’dire que ça aurait pu être pire ⸻ mensonges.

mauvais endroit,
mauvais moment.

« tu finiras par t’y habituer. »
qu’il ose, orion. vérité déformée — pulsion première. aussi familière que meurtrière. cette envie ; de mordre. de posséder, de vider un être de toute vitalité.

à le consumer insidieusement.
il tente de brouiller son esprit, de le dompter. pour ne pas blesser ;; pour ne pas être le monstre des contes qu’il a autrefois dévoré.

« il faut qu’on bouge le corps. » ⸻ qu’il déclare. genoux fléchis, à voir s’il reste de quoi boire. évidé ; le cadavre est asséché. « on peut simplement le laisser dans une rue, à zaun. personne n’ira poser de questions. »

pause, il réfléchit.
les empreintes qui manipulent le cadavre, l’œil intéressé. « on peut toujours le lacérer pour faire disparaître tes morsures, ça évitera bien des soucis. » — facilité. il n’aura aucun mal à maquiller l’agression en d’autres lésions. doué, le macabre qui hante ses veines vidées.

« t’en dis quoi, aelan ? »
la question est posée, les lucarnes qui transpercent l’être opposé. il n’a pas l’intention de répondre à ses précédentes interrogations. pas maintenant. l’œillade froide qui lui lance chercher à la condamner ; poupée dont la porcelaine finira par céder.

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l
a transformation ;
i am the monster you created.

La nuit était sombre et silencieuse, baignée dans une aura mystérieuse qui enveloppait la jeune femme et Orion. Si tumulte il y avait eut plusieurs minutes avant, il ne restait désormais qu’un silence froid et troublant. Sa soif dévorante la tourmentait, tournoyant dans ses veines tel un brasier ardent. Elle se tenait debout dans cette ruelle étroite, ses yeux brillant d'un éclat rougeâtre, et dire qu’à deux pas se trouvaient des passants innocents qui vaquaient à leurs occupations nocturnes.

Orion avait cette force tranquille dans laquelle elle voulait se fondre. Elle sent une boule se former dans sa gorge à cette façon qu’il a de la stopper dans ses plaintes d’enfant gâtée. Elle pince ses lèvres pour lui obéir et cesser ses jérémiades alors qu’elle venait à l’instant de tuer une homme et qu’elle semblait peu s’en soucier. Elle culpabilisera plus tard, quand elle n’aura plus mal aux dents et que sa soif sera atténuée.

Aelan leva lentement les yeux vers lui à cette pensée, son regard ensorcelé par les pulsations rythmées qu’elle croyait voir de sa carotide. Elle admirait la courbe délicate de son cou, les veines palpitantes qui semblaient l'appeler avec une tentation irrésistible. L'idée de se nourrir d'un autre vampire lui traversa l'esprit, une pensée dangereuse et interdite.

"Et si je mordais un autre vampire ?", chuchota-t-elle, presque à voix basse. "Je ne tuerais plus personne, Orion. Je ne serais plus une menace pour les innocents. Ne serait-ce pas la solution à tous mes problèmes ?"

La suggestion d'Aelan était une pratique rare et risquée, mais dans les ténèbres de son âme, il n’y avaient que des motivations désespérées. Aelan, savait que cette idée était née de sa souffrance immense, car la voie qu’elle envisages est périlleuse et pourrait la conduire à une damnation encore plus profonde. Mais cela semblait si … bon. Aelan, perdue dans ses pensées, réalisa soudain qu'Orion lui parlait depuis un moment déjà. Elle secoua la tête pour se débarrasser de ses sombres pensées et se concentra sur les paroles de son ami.

Elle mordille sa lèvre et pose son regard sur l’homme à ses pieds avant de souffler « tu la sens aussi cette odeur, pas vrai ? La puanteur de son âme me débecte. N’est il pas un homme mauvais ? » elle penche la tête sur le côté. Agaçante enfant incapable de se concentrer pour trouver une solution. Plus ils restaient ainsi. Plus ils prendraient le risque de se faire surprendre. Elle renifle en essuyant son nez rougis. Aelan en avait plus que marre d’être cette enfant égarée. Elle passe une main dans ses cheveux et essuie le reste de sang sur sa bouche. « Lacérons le. » cette la seule idée qu’elle avait entendu de son ami et peut être que cela l’empêcherait de vouloir mordre Orion car depuis qu’elle avait eut l’idée la présence de son ami devenait insupportable pour elle.

Elle mord si fort sa lèvre inférieure pour se concentrer qu’elle ne réalise pas la plaie qu’elle s’inflige

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j'ai rêvé d’une bête affreuse lors d’une nuit sans étoile, sans lune et sans bruit. le monstre dévorait ardemment, et la nuit était glacée. ténébreuse, gluante et froide, cette bête faisait corps avec l’ombre.

esclave des maux.
loin des idéaux.

des consonances qui riment avec errance ; répugnance. loin des apparats d’aisance — aux bords de la malchance. s’il venait à peindre son portrait, tout ne serait que faisandé. une nature morte, erreur programmée. empli de regrets ⸻ et autres calamités. à peine avait-il ouvert les yeux qu’il avait été condamné à n’être qu’une copie diabolisée. il se devait d’être comme ses aînés ; vide de toute pensée. agir pour s’élever dans la société — être doté d’une psyché bien rangée.


à ne jamais dépasser ; désireux de ne pas se faire remarquer. il préfère attendre les percées sombres, orion. là où il peut se révéler ⸻ où il peut exister. il faut savoir se parer de lumière pour briller davantage dans l’obscurité. philosophie dont les frasques fracassent sa boîte crânienne ; lui, la créature faisandée.


« have you lost your mind ? » ; déclamation dont les mélodies auraient enflammées un théâtre shakespearien. le regard est lourd ; d’un noir insondable. véritables billes où la fureur se terre. « aelan, tu peux pas être sérieuse. » ⸻ dialecte natale, langue qui claque contre son palais. il la regarde, la dévisage.


une telle immondice ne pouvait caresser son esprit. parce qu’il ne lui avait jamais inculqué cette manière de penser. what did i do wrong ? les sourcils qui se froncent, le nez qui se plisse. il détourne les yeux, jugement qu'il ne peut lui adresser trop violemment. il sait ce que c’est que d’avoir soif. que d’être l’ombre de ce qu’on a été — de n’être qu’une créature dont les besoins primaires ne peuvent être réprimandés.

« tout ce que je sens, c’est cette odeur d’entrailles pourrissants. » — effluence dont il a l'habitude. la tête qui hoche négativement quand elle parle de le lacérer. « no, we need something more discreet. » ; pensées qui le prennent, lorsqu'une idée semble l’éveiller. « il suffit de le déposer à la morgue, personne ne trouvera un cadavre suspect. »

⸻ décision prise.

il se penche, analysant le cadavre un instant. il a été vidé de son sang, entièrement. pourtant, elle n’a pas étanché sa soif — il le sait. « come on, help me. » ; il attrape un semblant de bâche, à quelques mètres de leurs prestances. à croire que le destin s’était décidé à les aider. « on va le faire rouler dedans, puis on va le traîner jusqu’à la morgue. »

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