don't mean to be friends

15.11

ZAUN

@Frey Persephone
C’était rare que Nevan se retrouve dehors quand la maison close était pleine. Mais là, c’était une occasion particulière. Il était simplement sorti pour foutre à la porte un client qui avait été irrespectueux avec l’une des employées et ce n’était pas toléré dans l’établissement de la famille Strauss. Ils pouvaient accepter bien des choses et surtout les fantasmes les plus bizarres de la part des clients et seulement si les employés acceptaient ces derniers. Mais si on se montrait irrespectueux ou que l’on mettait en danger la vie d’autrui, Nevan n’hésitait pas à grogner et foutre à la porte ceux qui désobéissaient aux règles instaurées dans la maison close. Parfois, ils pouvaient être un peu plus flexibles mais bien entendu c’était des exceptions et aujourd’hui, ce n’était pas le cas. Nevan le regardait tituber dans la rue, prêt à retourner à l’intérieur à nouveau, avant que ce dernier ne se mette à objectiver une jeune femme qui passait par là, la prenant certainement pour une employée de la maison close. Malheureusement, ce n’était pas le cas et elle ne semblait même pas comprendre ce qui se passait avec le mec qui lui gueulait presque dessus. Le loup les laissa faire. Ce n’était plus son problème. Après tout, ils n’étaient plus dans l’enceinte de la maison close.

Néanmoins, alors qu’il aurait très certainement dû rentrer et les laisser se débrouiller seuls, Nevan resta dehors, gardant un œil sur la situation. Il s’en voudrait si quelque chose se passait devant chez lui. Ça ramènerait les pacifieurs et ça, ce n’était pas bon pour le business. Il était hors de question que ça arrive. Ils ne faisaient rien d’illégal puisque tous les employés étaient majeurs, mais à Zaun, savoir que les forces de l’ordre étaient venues, ce n’était jamais bon. Nevan avait vu des enseignes fermées à cause de ça et sans la maison close, les Strauss n’avaient plus rien. Il ne pouvait pas permettre ça. Sa mère serait sans le sous et il y avait également Syllia et Syaoran à penser. Il refusait de laisser son frère et sa soeur sans un toit sur la tête et de quoi manger. Alors, il regardait sans intervenir l’altercation entre un ancien client de la maison close et cette fille qui n’avait rien demandé. Un sourire moqueur s’afficha sur ses lèvres sans qu’il ne puisse y faire grand chose en pensant à Naëbi qui l’aurait déjà remis à sa place. Sa princesse de Celestia était une dure à cuire sauf quand on commençait à gratter sous la surface. C’était une des raisons pour lesquelles elle lui plaisait et pour lesquelles il voulait d’elle.

Tandis qu’il pensait à la jeune femme, le client leva la main et avant qu’il n’ait pu la poser sur l’inconnue, Nevan lui attrapa le poignet et le broya presque alors que ses yeux se posèrent sur lui. Il avait beau avoir dit qu’il ne s’interposait pas, quand on voulait frapper une femme, il ne pouvait pas fermer les yeux et laisser passer ça. La colère commençait à apparaître et il dut se concentrer plus que tout éviter que ses attributs de loups ne reviennent à la surface. « On touche pas aux femmes… » grogna-t-il presque, serrant encore plus le poignet du pauvre type. « Je pensais que tu l’avais compris quand je t’ai foutu à la porte. » Il lui sourit méchamment avant de le lâcher. Il lui montra la rue d’un coup d’oeil, espérant qu’il comprendrait ce qu’il insinuait, partir de là. Quand ce fut le cas, Nevan reporta son attention sur la jeune femme. « Ça va ? » demanda-t-il, ne s’attendant pas spécialement à être remercié.

don't mean to be friends

15.11

ZAUN

@Nevan Strauss
Concours de circonstances. Certains se plairaient à dire qu’elle se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment lorsque Perséphone estimait être dans ses droits lorsqu’elle longeait les ruelles de Zaun avec pour seul et unique objectif de rejoindre l’auberge qui abritait depuis peu sa mère. Elle se trouvait donc au bon endroit au bon moment, ses pas foulant hâtivement ce trottoir, étape nécessaire dans ce trajet qu’elle effectuait plus tardivement qu’à l’accoutumé. Dire qu’elle était d’une humeur enjouée serait fantasmagorique, Perséphone était exténuée, frustrée et à deux doigts d’éclater son pieds dans le premier détritus qui oserait recontrer son chemin. Les nouveaux entraînements la poussaient à bout de par son manque d’expérience et sa force quasi inexistante. Le gang qui s’était engagé à l’acceuillir et la protéger en échange de ses dons d’healeuse la poussait à présent à non seulement soigner des personnes extérieurs au gang mais aussi à revêtir le rôle de mercenaire lorsqu’il s’agissait de « petites missions » dont les gros durs ne souhaitaient guère se charger. Une belle poignée de mysogistes qu’elle aurait volontier renvoyer chier si, un elle n’avait guère besoin de leur aide, deux n’appréciait guère le confort que lui apportait son appartenance au gang et trois, pouvait se permettre de les ajouter à sa liste d’ennemis et en assumer les conséquences. Pour faire court, la jeune healeuse ne pouvait, pour l’instant, que se contenter de ravaler sa fierté et de prendre sur elle-même.

Les relents d’alcool et de transpiration lui firent relever la tête bien avant que la silhouette d’un homme ivre ne vienne s’interposer sur son chemin. Elle aurait éventuellement pu accélérer le pas et tenter de fuir, tant soit-il que cela eut pu être utile, mais la jeune femme avait, malgré son humeur fracassante, voulus laisser la place au doute. Empathique de nature, elle avait, par bienveillance et surement par naïveté, autorisé cet inconnu à pénétrer dans cette zone de confort invisible qui consistait à maintenir une distance d’au moins deux mètre entre elle et autrui. Silencieuse, elle l’avait observait s’agiter devant elle, prononçait des phrases qu’elle n’avait su comprendre qu’en partie et lui adressant des regards emplis de sous-entendus. Prenant sur elle, estimant qu’elle n’avait guère besoin de s’attirer des ennuis qu’elle ne saurait, fort probablement, guère résoudre. Perséphone avait bien tenté de s’extraire à l’emprise, à présent physique, de ce qui était devenus aux fils des secondes son assaillant.   Non loin de moi l’idée de vous offenser mais je crois qu’il y a là un malentendu. lâchait elle face à un homme qui lui tendait des billets. La cerise sur le gâteau. Tentant de garder de la distance entre eux, Perséphone jetait un coup d’oeil autour d’elle, à la recherche d’une personne qui pourrait éventuellement éviter que la situation n’escalade. Pourtant tout ce qu’elle trouva fut cet autre homme, planté immobile devant ce qui semblait être une maison close ce qui expliquait donc la présence d’un client ivre et insatisfait sur son chemin. Un homme qui les observait, analysant la situation et visiblement peu dérangé par celle-ci. Crier à l’aide aurait pu être une option mais l’expérience lui avait appris à ne guère compter sur l’aide d’autrui qui plus est d’inconnus. Il était beaucoup plus simple de fermer les yeux sur le malheur d’autrui que de risquer de se l’attirer.

Infructueuses, avaient été ses tentatives de raisonner l’ivrogne et dans son désir d’échapper à la situation le plus calmement possible, elle se retrouvait à accueillir sur sa poitrine les mains immondes de son assaillant. Journée de merde du début à la fin. grognait elle alors que son pieds venait s’écraser sur celui de son agresseur, ses mains dégageant les siennes de sa poitrine, prête à courir. Mais Perséphone n’était que trop lente, son poignet droit d’hors et déjà empoigné alors qu’elle abaissait la tête prêt à recevoir les coups que cette main levée sur elle s’apprêtait à lui assener.

Elle attendit la violence des coups, la douleur, les insultes. Elle les attendit de longues secondes, réfléchissant à un moyen de s’en sortir sans trop de dégâts, partagés entre l’envie de se défendre coûte que coûte et cet instinct de survie qui lui soufflait de se protéger la tête et d’encaisser les coups en attendant de pouvoir s’enfuir. Mais les coups ne vinrent pas, l'invitant à rouvrir les yeux, une nouvelle silhouette se dessinant devant ceux-ci. Il ne fallut qu’une poignée de minutes à ce nouvel arrivant pour la soustraire à l’emprise de l’ivrogne qui s’éloigna presque docilement en titubant. Les dents serrés, les lèvres déformés par la frustration de n’avoir su mettre fin à cette situation seule, elle plongeait son regard dans celui qui, quelques minutes auparavant, s’était contenté d’observer la scène comme l’on regarderait un film d’action. Bah qu’est-ce qui t’as fait changé d’avis, le spectacle ne te plaisait plus ? lâchait elle, la voix emplie de sarcasme alors qu’elle replaçait ses cheveux, ébouriffés par l’altercation. Haaan je sais ! tu dois bosser dans cette maison là ! et ça fout mal de retrouver une meuf amochée au bas de sa porte. Ou alors t'attendais ton tour ? elle pouffait, massant son poignée endoloris avant de ne finaliser l’échange. Merci d’avoir su épargner mon visage. Par contre non je ne suis pas intéressé, je ne vends pas mon corps et n'ai aucun intérêt à le faire. Obviously, et dieu qu’elle se sentait un peu mieux maintenant qu’elle avait extériorisé une partie, même minime, de sa frustration.

don't mean to be friends

15.11

ZAUN

@Frey Persephone
Le spectacle n’était pas quelque chose qu’il appréciait regarder. Contrairement à ce qu’on pourrait penser de l’attitude de Nevan, il n’observait la situation que pour intervenir si jamais cela mettait en danger la réputation de sa maison close. Il n’était pas un chevalier en armure qui viendrait sauver la demoiselle en détresse devant sa porte. Ce n’était pas dans ses habitudes et ça ne le serait jamais. Il vivait à Zaun, ce n’était pas un quartier réputé pour son entraide entre ses habitants. C’était plutôt chacun pour sa gueule et la loi du plus fort. Alors, en foutant à la porte l’un de leur client de la soirée, Nevan s’assurait qu’il ne ferait pas plus de grabuge. Il n’avait clairement pas envie que les autorités foutent leur nez dans son business. Sa mère, Syllia et Syaoran n’avaient pas besoin de ça non plus. Alors, il gardait un oeil sur la situation, espérant ne pas avoir à se bouger pour prêter main forte à cette gamine qui ne semblait pas vraiment savoir quoi faire pour se débarrasser de ce malotru. Le jeune homme fumait donc, les yeux rivés sur ce qui se passait, sans donner ne serait-ce qu’un seul instant l’impression qu’il allait intervenir.

Pourtant, quand l’autre leva la main, comme pour frapper la femme devant lui, il ne put s’empêcher de se déplacer assez rapidement pour l’en empêcher. Ce n’était pas une action faite de bon cœur ou même avec chevalerie. C’était simplement pour éviter d’avoir un corps devant son travail. Corps qui appartiendrait soit au mec bourré soit à la jeune femme. Pas besoin de mauvaise pub. Ça n’attirerait pas les clients. Au contraire, ils fuiraient l’établissement comme la peste s’ils apprenaient qu’un meutre avait été commis devant la maison close. C’était pour cette unique et seule raison qu’il avait bougé son cul pour apporter de l’aide à la jeune femme en proie à cet ivrogne. Il empêcha donc le mec de la frapper et l’envoya balader ailleurs. Nevan retiendrait son visage pour lui interdire l’accès à leurs services. Jamais plus il n’accepterait ce mec chez eux. Autant pour la sécurité des employés de la maison close que pour la sécurité de sa famille. Une fois le parasite éliminé, Nevan s’enquit de l’état de la jeune femme et son sarcasme ne lui échappa pas. Un sourire moqueur fleurit sur les lèvres du loup et il haussa les épaules la laissant faire son speech sans rien dire.

Quand elle eut fini, il continua de lui sourire. « T’as fini ton discours ? Ça commençait à être ennuyant. » Nevan la regarda, détaillant chaque détail de son visage et de son corps. Elle était mignonne, mais c’était tout. Il n’était pas intéressé par elle, pas du tout même. Il avait sa propre princesse et elle avait des besoins qu’il comblait avec plaisir. Il ne savait pas vraiment quel genre de relation il entretenait avec Naëbi mais il n’était pas assez con pour aller voir ailleurs alors que cette déesse le voulait, même si elle ne devrait pas. Il lui adressa un clin d'œil avant de reprendre. « Effectivement, je bosse dans cette maison-là, comme tu dis. C’est même celle de ma mère. Donc non, je ne veux pas retrouver un corps amoché, le tien ou le sien devant. On a pas besoin de cette merde pour les affaires. » Il continua de sourire et secoua la tête. « Par contre, tu m’intéresses pas. T’es mignonne, crois pas que j’ai pas regardé. Mais je me tape pas des meufs qui ne veulent pas. Et clairement, t’es pas non plus intéressée… » Nevan fit une pause avant de reprendre. « Puis j’ai une copine. Donc je pense pas qu’elle soit okay avec le fait de partager. » Lui ne l’était pas. Naëbi était à lui et seulement à lui. Alors, il espérait que ce soit la même chose de son côté. C'était d'ailleurs bien la première fois qu'il la qualifiait comme étant sa copine. C'était bizarre et en même temps il aimait bien ce sentiment d'appartenance. « Maintenant, je redemande… Est-ce que ça va ? » Le loup était insistant, mais ce n’était pas pour l’emmerder, juste pour savoir si elle allait réellement bien. Se souciait-il d’elle ? Pas vraiment, il désirait juste savoir pour ensuite qu’elle parte et ne revienne potentiellement plus jamais.