doing fine,, (jazz)

25/05/2022

doing fine

with / @jazz snyder — utopia & 02.07.2022

alcool, usage de drogues à des fins récréatives des nuits sans sommeil utopia se fait reine. ville de délices ouvrant tout grands les bras aux adeptes de ses plaisirs coupables, à la carne fraîche dont les beaux sourires luisent des paillettes d'euphoria, mais dont les blessures en suintent le chaos. verre de wicked mist en main, neo se leurre à se croire maître de ses démons, sous prétexte qu'il en conserve encore un certain contrôle ; se berce du faux sentiment d'invincibilité conféré par la drogue, refusant de voir les serres griffues de ses sales manies resserrer délicatement leur prise autour de son cou. il a l'allure des bons jours, mais quiconque le connaît devinerait à ses cernes qu'il tangue irrémédiablement entre manque de sommeil et consommations abusives, déjà à la limite de la chute-

timing terrible à l'approche de l'ouverture de la saison de hoverball. pourtant, pas une de ses connaissances, ce soir, ne s'embarrasserait à tenter de le retenir. les mains le poussent à basculer dans le vide comme s'il s'agissait d'un jeu, car ne s'est-il pas fait roi des hauteurs ? à étreindre les vices comme si demain n'était qu'un leurre, comme si jamais il n'aurait le moindre compte à rendre pour ses excès ((si faux)). et du fin fond du nœud de regrets tapis dans l'ombre de son arrogance, une voix lui souffle qu'il avait quelqu'un, autrefois ; quelqu'un qui partageait son goût de l'abus sans pour autant se faire indifférente à ses chutes. quelqu'un dont la langue acérée n'aurait manqué de le rappeler à l'ordre, à cette heure où les journalistes-rapaces se préparent à s'amasser à la porte des snyder, pour river leur objectif sur le fils prodig((u))e. voix intérieure lui susurrant que ses soirées n'étaient pas si solitaires autrefois, qu'avoir une partenaire-sœur les égayait d'un tout autre éclat-

mais c'est dans une gorgée qu'il noie les souvenirs, refus de la chercher dans la foule, refus de se raccrocher à elle, jazz. c'est pur ego, que de songer n'avoir plus besoin de quiconque à présent qu'il a décroché les étoiles ; et c'est malgré lui que leurs regards se croisent, en dépit de ses efforts pour fuir cet instant précis. les prunelles brun miel sondent déjà l'or délavé des siennes, jugent sa posture lorsqu'il vacille, et d'un cul sec dont neomä ne sait si l'audace s'adresse à sa sœur ou à lui-même, il s'acharne à prouver combien tout est sous contrôle. assez pour se resservir. assez pour s'asseoir à cette table et se préparer de nouveaux rails.

sous contrôle.
il se sent si bien ce soir ; si maître de la force surhumaine ayant justifié qu'on ~~le jette~~ l'achète, si libéré de l'étau de blue dont il s'est une fois de plus défait. libéré de la pression, des attentes incessantes, des exigences constantes ; libéré ~~des attaches~~ — un cheval fou à la bride défaite et au pas incertain — mais libre enfin.

18.07.22 21:50

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JUILLET 2022

❝ des chants de guerre depuis je compose et dans mes airs je te tue en prose... Sans toi. Sans toi. M'en fous la bière, m'en fous la cirrhose. Un dernier verre, une dernière dose... Sans toi.

Les portes d'Utopia se referment sur elle tandis qu'elle se perd entre ses douces folies, les éclats de voix s'entremêlent et les crocs se découvrent devant les figures familières, les lumières festives de retrouvailles annuelles. Le poison tamise les veines, et finalement, c'est le vide qui s'installe, le monde se tord en une sphère exquise et modulable, les sentiments se colorent, les odeurs s'adoucissent, Jazz s'éteint à travers la brume d'un univers nouveau. Il change de visage mais demeure rassurant dans ce qu'il a de plus abstrait, à son imaginaire il offre le pinceaux, se laisse transformer à sa guise, elle le dessine exaltant et léger.

Tout [ [ ou presque ] ] disparaît, les paupières tombent et des ailes de papillon nocturne se brodent à ses omoplates, le croissant glossé narrant ses lippes d'une douce joie é p h é m è r e, la nuit est sans Lune et elle conte aux étoiles le charme de l'oubli. Aux festivités s'adonner pour s'échapper (( travailler aux rêves )) des éclats brisés dans la gorge parce qu'au dehors tout est trop noir. Comme il y a quelques nuits à Ozela Place.

Eux-tous, est-ce qu'ils en font aussi des
c a u c h e m a r s ?

Jazz laisse ses yeux filer sur les âmes qui s'animent aux quatre coins de ses merveilles mortes, certaines se coincent les unes aux autres et laissent leurs phalanges s'exprimer pour quelques promesses nocturnes. Stigmates de nuits perdues entre quelques tâches de bonheur, il suffit d'étirer ses sourires au monde pour le refaçonner derrières les nuances arc-en-ciel -- elle tire la langue pour y faire serpenter quelques dragués surprises, eat me roses, bleus, jaunes venant prolonger la m o r s u r e, elle sera douloureuse avant d'être légère, diffuse jusqu'aux premières lueurs de l'aube, elle lui rappelle que l'euphorie n'est qu'une question de pilules magiques. Et cependant parmi les ombres confuses une chose l'éveille, l'arrache à ses rêveries.

Elle le voit.
fait celle qui n'a pas vu,
[ [ revient sur ses pas ] ]
y regarde à deux fois.

La villa rétrécie soudain, rétrécie jusqu'à n'être plus qu'un t e r r i b l e étau dont elle veut réchapper, ils ne sont tous plus que des corps qui dansent, ils s'agitent en des formes quelconques laissant son visage se découper de plus en plus distinctement. Pour un sportif, il n'a pas l'air en forme olympique, ça a le mérite de fondre sa moue en un sourire sardonique ❝ regarde l'épave que tu es devenu. L'envie de faire trembler son navire d'avantage l'étreint au cœur, c'est la cohorte dans les poumons, sa vision seule la fait entrer en ébullition, elle boit la tasse de tout les discours salés qu'elle s'efforce d'ensevelir -- la vérité c'est qu'elle lui en veut. Tellement. E n c o r e. Tous les jours.

Ce soir plus encore que les autres. Ce soir elle ne parvient pas à maintenir le masque d'ignorance, le sang pétille des cocktails descendus, les ombrelles aux cheveux comme preuves d'excès qui n'en sont pas, moindre routine pour toute cette jeunesse des hautes sphères occupant le temps avec l'argent. Elle bouscule, joue des coudes pour fondre la mer de gens jusqu'à l u i, s'invite à sa table, souffle sur le rail qu'il s'apprêtait à déguster [ [ oups ] ] ❝ est-ce que j'ai gaffé ? — Oh mince ! Quelle maladroite je fais. Le rictus teinté d'insolence creuse une fossette et dévoile la canine sous la pulpe des lèvres et elle la sent là, au creux de son estomac, elle gronde si vite ravivée par sa simple image. — Cool de savoir que t'es encore en vie, les mochetés t'ont à peine amoché à ce que je vois. Ou alors c'est notre petite sœur a d o r é e qui t'a gentiment soigné ? Le bec claque de fureur avant que le visage ne se recouvre, immobile, d'un voile de mépris.

@neomä snyder

25/05/2022

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with / @jazz snyder — utopia & 02.07.2022

alcool, usage de drogues à des fins récréatives Oh mince ! quelle maladroite je fais. et comme un ouragan elle apparaît, jessamine, bousculant tout dans son sillage, et les paillettes bien rangées en arabesque soignée s'éparpillent à moitié sur la table, à moitié dans la moquette. les prunelles s'écarquillent, la nuque rigide claque presque lorsque la tête se redresse, et dans la foulée il est debout, neomä, sous l'étendard d'une colère qu'il n'essaye nullement de cacher. the hell?? il s'emporte, indignation gommant la part immergée de tout un iceberg de sentiments. et juste comme ça, leurs humeurs entrent en collision.

cool de savoir que t'es encore en vie, les mochetés t'ont à peine amoché à ce que je vois. ou alors c'est notre petite sœur a d o r é e qui t'a gentiment soigné ? un grognement lui échappe et il se laisse retomber dans le fauteuil qu'il venait juste de quitter en esquissant un demi-sourire feint. demi-sourire qui laisse entrevoir une fossette unique ; si semblable à celle creusant la joue de jazz, qu'ils en ont souvent joué, adolescents, à travers les folles histoires qu'ils se tissaient en toile de déni, les mensonges dont ils se drapaient savamment pour étouffer leurs vrais tourments.

she's my real sister, you know?
look at her smile, you'll s e e

les mêmes rictus carnassiers qui se répondaient si bien pour engloutir le monde entier, mais qui, aujourd'hui, s'opposent avec amertume. tu t'ennuies de moi ou je rêve ? qu'il susurre en regardant le bout de ses ongles, traînant moqueusement les dernières syllabes, ses prunelles dilatées peinant pourtant à se concentrer. aux uns les passe-droits, aux autres la galère. tout est une question de faire les bonnes alliances. et il se rengorge sur son mensonge, la rage au ventre pour le coup qu'elle a infligé à sa soirée en arrivant en furie. elle la connait, jazz, sa mine désagréable face à l'abstinence forcée ; s'y est fracassée sans prendre de pincettes, à plus d'une reprise, pour le rattraper à l'orée du gouffre. là où il aime jouer l'équilibriste ; là où beaucoup se plaisent à simplement le regarder sombrer. t'as pas l'air d'avoir tant morflé, il hausse les épaules, l'air détaché. l'air de s'en foutre alors même que, depuis tout à l'heure, il la dévisage de ses yeux plissés, à chercher les plaies sur l'étendue de sa peau de crème.

il prétendra volontiers ne pas s'en faire, quand il a pourtant posé des questions autour de lui, cherchant l'apaisement auprès de connaissances communes ayant eu des nouvelles de l'aînée des snyder. prétendra volontiers être parfaitement détaché, en croisant les doigts pour que jamais elle ne découvre qu'il a rôdé tard devant sa boutique cette nuit-là, phalanges se retenant péniblement de raper la surface de la porte pour s'assurer qu'elle allait bien — pour que jamais elle ne se moque. prétendra volontiers qu'il n'a pas abdiqué, pour une raison qu'il ne saurait expliquer ; en dépit du poids lourd, lové au creux de sa poitrine, qui lui remonte encore dans la gorge à l'idée qu'elle ait pu être amochée. et peut-être aurait-il brûlé le monde si on lui avait dit qu'elle l'avait quitté. mais peu importe n'est-ce pas, puisqu'elle est bien là, entière et venimeuse, survivante parmi les survivants ((satisfaction douce-amère que de savoir qu'elle aurait sans doute écrasé toutes les têtes pour y réchapper, quoi qu'il advienne)). puisqu'elle est bien là, sans avoir eu besoin de lui.

how did we get there?
tell me, how did it get so bad?

11.08.22 23:39

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JUILLET 2022

❝ des chants de guerre depuis je compose et dans mes airs je te tue en prose... Sans toi. Sans toi. M'en fous la bière, m'en fous la cirrhose. Un dernier verre, une dernière dose... Sans toi.

— Je ne m'ennuie jamais, tu devrais le savoir... répond-t-elle du tac au tac, la langue claque contre le palais en un rire léger qui n'en est pas un [ [ presque jaune ] ] parce que le sait-il seulement ? que sait-il encore des tourments qui l'enserre, de l'ennui qui l'étreint, des manèges qui toujours tournent pour ne jamais avoir à redescendre sur les pieds sur terre, garder la tête dans les nuages c'était un art de vivre pratiqué à deux a u t r e f o i s. Et puis ça a été soudain (( ou peut-être pas tant que ça )), crash de comète en plein ciel, il est venu la faucher, accélérer la défaille qu'elle se refuse à embrasser, les bourrasques qui s'abattent sur elle quand sa silhouette s'éloigne, le grondement sourd des mensonges qui se déchirent. L'espoir s'éteint, douce flamme allumée à l'imparfait par ses gestes, ses mots, ses regards. Il a tout brisé en quelques coups de maestro, les grelots de glace rythment sa métamorphose, elle a chassé les arcs-en-ciel qu'elle dessinait pour ses arpèges, sa mélodie n'a plus le bon tempo : les paroles s'envolent et l'effleurent à peine. Elle ne comprend pas bien, sa langue bouge et s'agite mais les mots, eux, restent creux, vides de tout.

« t'as pas l'air d'avoir tant morflé »

[ [ B A M ] ]

c'est un coup au cœur
comme un rappel de la douleur

Les lippes s'étirent en un sourire c r i s p é ❝ je sais que tu es venu, ça reste coincé à l'orée de sa bouche, refuse de sortir de peur des réponses qu'il pourrait lui fournir, des questions qu'elle n'ose pas prononcer.

C'est faux.
Il n'est pas venu.
Pas tout à fait.

Il n'a pas voulu entrer [ [ et pourquoi donc s'est elle cachée ? ] ] et elle n'a pas su le rattraper. Chacun d'un côté de la porte, ils ne savent plus comment l'ouvrir. — J'ai bien failli y passer une ou deux fois, dis tu m'aurais pleuré ? Je suis sûre que ça aurait pu faire un chouette gros titre "le célèbre joueur de hoverball perd sa sœur aînée dans la terrible attaque de Midrias." T'aurais été super classe sur les photos et tu aurais même pu justifier tous tes excès par cette tragédie. Le deuil l'a poussé dans la drogue... Dommage, ce scénario ne verra pas le jour. La moue se plisse faussement chagrinée, la plaisanterie est amère tant elle sonne juste, son frère n'aurait peut-être pas osé capitaliser sur sa disparition mais elle reste persuadée que leur père lui n'aurait pas hésité un seul instant. ❝ dis, tu te souviens quand c'était moi ta préférée parmi eux tous ?

— Je suis ravie de voir que tu trouves encore un moment pour faire la fête, moi qui pensais que tes entraînements te prenaient tout ton temps. Elle aimerait tant lui dire : « je t'ai attendu, tu sais ? » Lui dire qu'elle l'a cherché mille fois dans la soirée, lui dire que la nuit a été froide car sa voix résonnait des promesses qu'il n'a pas tenu, au fond de sa tête sévit la t r a h i s o n qui ne s'estompe jamais totalement et souvent se réinvente-t-elle des espoirs qui se greffent à ses tripes pour tenir de cette vérité qu'elle a tant de mal à accepter -- le temps où toujours ils se choisissaient est révolu.

L'alcool fait son chemin jusqu'au cortex frontal, la rend plus joyeuse peut-être, plus impatiente c'est certain. — Tut tut tut, qu'est-ce que dirait papa s'il voyait tout ça ? Sa voix s'élève au-dessus des rythmes froissant les corps qui dansent, les orbes glissent du petit sachet de poudre gisant entre les verres vides à son regard vitreux tandis que lentement l'index trace la ligne de sa propre lèvre. — La célébrité ne te réussit pas très bien petit frère, tu as une mine affreuse. En parlant de mine affreuse, tu as vu Soleil ? Il devrait être dans le coin mais je ne l'ai pas croisé de la soirée, il avait l'habitude d'être beaucoup plus drôle avant. La prison l'a rendu... Ennuyant. C'est dommage. souffle-t-elle d'un haussement d'épaules, comme si elle était réellement navrée de ce constat, et un sens l'est-elle, à une époque le trio qu'ils formaient savait duper l'ennui et camoufler la vacuité de leur vie d'un battement de cils, au sucre de sa voix se mêle l'usant regret d'une rupture imprévue, d'un divertissement gâché.

@neomä snyder

25/05/2022

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with / @jazz snyder — utopia & 02.07.2022

l'épave qu'est sa ligne éparse le rend irritable, paillettes s'égarant au vent comme une pluie étoilée. il s'exhorte au calme, encore assez ancré dans la réalité pour que résonnent en lui les mots de son père : pas de scandale, pas de vagues, une liberté toute relative soumise à moult conditions, sinon…

il sait d'office ce qui l'attend, neo, sinon. l'entraînement déjà spartiate ne se ferait que plus rude encore, les apparitions en public se multiplieraient pour renvoyer au monde une image idéale, illusoire, et gommer les dérapages incontrôlés. alors il garde un timbre bas et s'efforce de ne pas s'emporter, mais l'exercice est difficile lorsque jazz s'attaque directement à sa came.

il n'a aucun problème, aucun,
elle est seulement insupportable,
à se mêler de ce qui ne la regarde plus

J'ai bien failli y passer une ou deux fois, dis tu m'aurais pleuré ? et dans les veines le sang se glace, "le célèbre joueur de hoverball perd sa sœur aînée dans la terrible attaque de Midrias." réduite à un clickbait de pacotille, et du cœur les pulsations se figent. dommage, ce scénario ne verra pas le jour, drame tourné en ironie, et au bout des bras les poings se serrent. tu crains. dis pas des choses pareilles, qu'il crache, blême. qu'elle le voie ainsi, qu'ils soient passés plus près de l'horreur qu'il ne le pensait, qu'elle ait été en danger et lui loin— lui qui ne trouvait pas la situation si grave, lui qui s'en amusait presque. lui qui, witcher, a été formé pour ça, au point d'oublier tout ce qu'il doit à cette force herculéenne. de toute façon, je t'ai vue — ce soir-là, demeure suspendu à ses lèvres, en un aveu qu'il ne parvient pas à laisser filer. mais il pèse entre eux comme une évidence et neo danse d'un pied sur l'autre, mal à l'aise de s'être potentiellement dénoncé. répète pour noyer le dragon : t'es entière, c'est tout ce qui compte. n'ajoute pas qu'il miserait sur sa survie tous ses crescents si lieu était, car c'est ce qu'ils sont : des survivants. accrochés à la vie dont ils arrachent des pans, même lorsqu'elle menace de leur filer entre les doigts ; ils ont ce quelque chose qui se lit dans le regard, pour peu qu'on ait soi-même été fucked up à sa façon ; et sans même parler de leur passé respectif, ils en reconnaissent mutuellement les douleurs, se murent dans le déni en s'inventant un passé commun, une ancre, un lien. Tut tut tut, qu'est-ce que dirait papa s'il voyait tout ça ? tu ferais pas ça, il se tend, craint qu'elle ne le balance par vengeance. tu n'es pas lux, il ajoute pour la braquer, réminiscences de toutes les occasions où la benjamine de la fratrie l'a dénoncé sans un instant d'hésitation. mais tu n'es pas lux sonne aussi comme une injure, rappel du fait qu'il ne l'a pas choisie, jazz, à la fin.

neo se hérisse plus encore l'instant d'après, à la mention de— pourquoi je l'aurais vu, soleil ? on s'est plus parlé depuis… ((pause)) il est parti quand déjà ? parti comme on ferait ses bagages, mot-déni soigneusement choisi pour se délester du poids de toute potentielle culpabilité. mais neo se sent attaqué car il cache plus d'un secrets et que soleil est l'un d'eux. un secret honteux, de ceux qui font gravir les marches 15 minutes avant l'autre, transforment les râles de plaisir en souffles silencieux, et poussent à emprunter des escaliers différents à des timings différents, au moment de réapparaître. bref, j'suis pas son père, je sais pas ce qu'il fait de son temps. en quoi ça te concerne de toute façon, grande sœur ? ne me dis pas qu'il t'a manqué. et parfois l'intensité avec laquelle il étouffe les émotions le terrifie lui-même ; surtout, il se sent honteux. honteux de tout ce qu'il crache sans grand égard, honteux du rictus sur ses lèvres, honteux de constamment infliger des blessures à ses plaies déjà béantes. semble blasé pourtant lorsqu'il tranche dans sa nostalgie pour y opposer une réplique pragmatique et sans cœur : c'est le passé, faudra t'y faire. il serait temps de passer à autre chose, tu ne crois pas ?

soleil autant que nous deux,
des histoires anciennes qu'il est trop tard pour déterrer.

13.11.22 22:35

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JUILLET 2022

❝ des chants de guerre depuis je compose et dans mes airs je te tue en prose... Sans toi. Sans toi. M'en fous la bière, m'en fous la cirrhose. Un dernier verre, une dernière dose... Sans toi.

— Non? insiste-t-elle camouflant un sourire c u r i e u x aux lippes, des commissures froissées sous le poids de l'incertitude, elle se cache derrière une plaisanterie de mauvais goût, une situation tournée au ridicule mais en réalité elle doute [ [ amèrement ] ] de lui. Elle ne sait plus ce qu'elle doit croire, elle voudrait savoir s'il l'a cherché dans la foule comme elle a tenté de l'y retrouver malgré le chaos régnant. Elle voudrait lui dire qu'elle se fiche bien de tous les autres, qu'elle fait toujours semblant mais jamais avec lui, elle tente de se rappeler, lui-a-t-elle même un jour confié? Elle détourne le regard. Rien qu'un instant. Ça n'a plus vraiment d'importance à présent. — Entière? l'interroge-t-elle faussement incrédule — Ça veut dire quoi? absolument rien. Entière, elle ne l'a jamais été, pas plus hier que demain - - lui non plus, à demi-cassé à demi-réparé, il y a des lueurs qui ne se camouflent pas, des restes d'enfance (de cauchemars) qu'elle pense percevoir, ça se lit en braille derrière le visage qu'il présente. C'est bon pour les photographes, les supporters aux peintures r o u g e s de leurs récentes victoires, Neo est un faux gagnant, c'est le propre de leur fratrie. Défaite de naissance. Mauvais côté de la ligne, ou plutôt, du M U R.

❝ m e n t e u r
ça frôle son palais
danse au fond de ses iris de jais

tu ne m'as pas vu, moi si

Elle s'est cachée, a attendu [ [ espéré ] ] le voir rentrer, espéré le voir s'attarder puis quand il est parti elle s'est sentie un bref moment soulagée — elle n'avait pas besoin de s'expliquer, pas besoin de reprocher. Jazz exècre les effusions de larmes, de colère ou de joie, elle déteste tout ce qui dépasse, qui demande à être ressenti. Elle ne sait plus comment gérer les sentiments, on ne lui a jamais appris, il a fallu qu'elle s'invente des doubles pour le faire à sa place, tout ce qui dérange est stocké, digéré, vomi en é c h o au cœur de ses nuits.

— C'est vrai, je ne suis pas Lux... vérité admise, autrefois redoutée de tout ce qu'elle signifiait, aujourd'hui ce n'est plus qu'un vague c o n s t a t qui lui arrache à peine un haussement d'épaules. — Elle nous dénonçait par rancœur ou bien, pour obtenir quelque chose de nous, mais qu'est-ce que tu pourrais me donner? ❝ ce que je veux de toi ne se marchande pas ça n'a de valeur que s'il lui offre, elle ne l'en croit plus capable et peut-être n'en voudrait-t-elle même plus s'il lui proposait? Tout ça paraît si loin tout d'un coup, chaque fois qu'elle rit à ses côtés c'est parce que Romance fait l'effort de graviter dans leur océan tumultueux, il navigue sur les vagues comme un navire de croisière, rend leurs soirées presque exaltées. Elle ne se souvient plus de la dernière fois où il n'y avait qu'elle et lui. — Peut-être que je te dénoncerai simplement parce que ça m'amuse. La tête se penche de gauche à droite, mimant l'intense réflexion qui ne traverse pas son esprit - - tout n'est que menace et jeu de dupe, elle s'amuse de le sentir se raidir à côté d'elle, sans toutefois nourrir la volonté de le vendre à leur paternel. — Tu vois, c'est ça le truc, quand tu passes du côté des enfants modèles, tu as tellement plus à perdre. Un rire mesquin fait trembler ses frêles épaules, son discours est envieux, elle n'a jamais su se hisser à cette hauteur, celle dont il craint de c h u t e r.

— Pas vraiment. les lèvres se pincent pour s'empêcher de g r i m a c e r à l'entente du lien qui les unit encore uniquement sur papier: « grande sœur » il fut un temps où ces mots avaient une dimension difficilement admise, un confort auquel elle s'était lentement habituée. — Passer à autre chose? C'est ce que tu fais je suppose? ainsi elle désigne du menton le sachet de poudre pailletée ouvert entre les verres à moitié-vides, elle devine que la dose tout juste soufflée n'est pas la première de la soirée, sans doute pas la dernière non plus et s'ils ont déjà partagé des plaisirs récréatifs mainte fois ensemble, elle a vu au cours de ces dernières semaines la consommation de Neo passer d’occasionnelle à récurrente.

— T'as l'air de ne pas t'en souvenir, mais je sais comment tu fonctionnes. Je sais pas trop, d'après toi, dois-je qualifier ton comportement de pathétique ou désespéré? C'est quoi, la pression du succès? Un poil cliché mais logique ma foi. Quitter le nid familial? Non hein, t'as hâte que papa te lâche la bride je parie? Ou bien c'est le plaisir de tout gâcher? Oui, définitivement ça, c'est ton truc après tout. rictus emplit de mépris d é p i t, a-t-il cherché volontairement à la blesser? La provoquer? Résultat mitigé — la voilà suffisamment agacée pour répondre au fiel par des vérités striées de cynisme, au goût âpre sur la langue, l'attitude intentionnellement nonchalante, l’œillade mauvaise mais le timbre charmant.

@neomä snyder

25/05/2022

doing fine

with / @jazz snyder — utopia & 02.07.2022

peut-être que je te dénoncerai simplement parce que ça m'amuse, qu'elle rétorque, et il a l'estomac dans la gorge, impunité volant déjà en éclats dans son imaginaire. déception se joignant à la parade, parce qu'elle n'a jamais activement tenté de lui nuire — excepté une nuit de cauchemar où les rêves de la dreameuse avait manqué de lui coûter la vie.

mais : tu vois, c'est ça le truc, quand tu passes du côté des enfants modèles, tu as tellement plus à perdre. et comme une évidence elle défait le nœud lui obstruant la poitrine. et qu'est-ce que ça fait, de n'avoir rien à perdre ? qu'est-ce que ça fait, d'être seule à la fin ? il reprend place dans le fauteuil dont il s'est arraché plus tôt. quoi que tu détruises, il me suffira de le reconstruire. et il pourrait s'adresser cette phrase à lui-même, arrogance piégeuse qui lui a déjà coûté cher une fois. mais neo n'apprend pas. les pieds figés au bord d'un gouffre qu'il refuse de confronter, et qu'il comble d'excès pour s'offrir un pont sur lequel le survoler, mais qui reste là, toujours, n é a n t menaçant de l'engloutir. égoïstement il se dit qu'elle ne peut pas comprendre, jazz ; comment le pourrait-elle si lui-même ne se l'explique pas ?

((n'essaie pas.))

tu te souviens, toi, du jour où je t'ai sauvé la mise en affirmant que la drogue était la mienne ? pourrait-il dire. ou plaider : tu te souviens du temps où on croulait sous leurs reproches et leurs artifices, certes, mais ensemble, toujours ? miser sur les sentiments d'une autre époque, leurs souvenirs foulés par les rouages du temps. à la place il choisit la bravade. circule dans ses veines la ligne d'euphoria qu'il a eu le temps de se faire avant que jazz n'interrompe la seconde. l'a-t-elle fait pour son bien ou juste pour l'agacer ? il voudrait croire en la première option, mais penche pour la seconde. T'as l'air de ne pas t'en souvenir, mais je sais comment tu fonctionnes. Je sais pas trop, d'après toi, dois-je qualifier ton comportement de pathétique ou désespéré? C'est quoi, la pression du succès? Un poil cliché mais logique ma foi. Quitter le nid familial? Non hein, t'as hâte que papa te lâche la bride je parie? Ou bien c'est le plaisir de tout gâcher? Oui, définitivement ça, c'est ton truc après tout. et à la coupe de ses lèvres flâne un : qu'est-ce que tu pourrais en savoir ? tu ne peux rien gâcher d'autre que le bonheur des autres, toi qui n'as jamais rien réussi, cruel, qu'il retient en lui adressant un sourire crispé, constellé de ces paillettes nocives dont il aime abuser. belles suppositions, tu m'inventes des angoisses maintenant ? ((tu m'inventes un cœur ?)) je vais plus que bien. pourquoi la pression me pèserait ? moi au moins, je leur conviens. à mettre les mots sur un mal commun : la terreur de ne pas être assez, la seule chose qui les lie irrémédiablement tous les trois — bien qu'il se demande parfois si lux, l'enfant parfaite, a un jour goûté à cette peur là.

mais il se ment, neo. la chute est toujours plus terrifiante de tout là-haut.

qu'est-ce que tu veux ? grogne-t-il finalement. c'est une belle soirée, y'aurait mieux à faire, mais te voilà, à plomber l'ambiance. t'étais moins rabat-joie, avant. ses doigts s'enroulent autour de son verre abandonné sur la table, il y trempe les lèvres. penche la tête, inquisiteur. ow, je te manque peut-être ? se moque-t-il, rictus goguenard aux lèvres. compréhensible. ce soir, romance n'est pas là pour les empêcher d'abimer ce qui reste de la toile de leur relation. mais comme tu peux le voir, je m'amuse bien. je n'ai pas besoin de ton ingérence. et si l'évidence est qu'il a tort, l'essentiel est qu'au moins il y croit.

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doing fine,, (jazz)

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