this could be us but you're playing (maso#5)

18/04/2022

neomä's appartment in celestia — ft. @neomä snyder.

this could be us
but you're playing

Le soleil lui frappe les yeux, le dérange, ce raie de lumière pile sur ses paupières, qui fait papillonner ses cils, le tire du sommeil. il se tourne, une fois, deux fois. le front contre le torse de neo, dans cet appartement qu'il a appris à aimer en à peine quelques nuits. "slept well?" qu'il demande presque par automatisme à un neomä qui déjà se lève pour aller dans la salle de bain. il se lève toujours en premier, snyder — aime prendre cette horrible chose protéinée qui lui fait office de petit-déjeuner, aime aller courir au petit matin alors que les honnêtes gens dorment encore, aime revenir alors que son amant dort encore et, souvent, c'est le bruit de la douche qui tire arkham de ses rêveries.

pas aujourd'hui.

aujourd'hui snyder n'a pas encore enfilé ses baskets que soleil se penche sur l'écran de son téléphone, nonchalamment abandonné sur la table de nuit. 6:22 s'affiche en chiffres matinaux, juste au dessus des notifications. par réflexe, les yeux de soleil s'aventurent plus bas ; tombent (de haut) sur un numéro qu'il ne connaît pas, et qui n'est même pas enregistré dans le répertoire. arkham se redresse sur ses coudes, fronce les sourcils, et pendant plusieurs secondes il refuse d'assimiler ce qu'il lit.

c'était bien, la dernière fois.
tu veux qu'on se revoit ?

il s'assoit sur le bord du lit, soudainement très réveillé. des mèches blondes lui tombent dans les yeux, ses doigts tremblent un peu. derrière lui se fait entendre le bruit de la porte de la salle de bain qui s'ouvre sur un neomä en tenue de sport, prêt à affronter l'air matinal de ses foulées rythmées. "what is that?" demande soleil abruptement, toujours assis sur le lit, le dos tendu dépassant des draps. en guise de preuve incriminante il brandit le téléphone dans sa direction. ""last night" ? when was "last night"? who is she?" puis, après un second coup d'oeil sur le numéro qui n'a pas de prénom : "or who is he?" une femme, une homme, un autre genre — peu lui importe. peu lui importe, puisqu'il pensait naïvement être le seul à se déshabiller dans les bras de neomä, à sentir son parfum dans le creux de son cou, à gémir contre ses lèvres.

25/05/2022

neomä's appartment in celestia — ft. @soleil arkham.

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Il est un homme d'habitudes, neo.
et c'est sans se soucier de son avis que soleil s'est insidieusement glissé dans la routine qui rythme ses jours.

encore, ils se réveillent ensemble ; encore, neo gronde un bonjour plus menaçant que charmant. son bras glisse de la taille de soleil comme si son contact confortable le brûlait, et il quitte le lit qu'ils partagent, pétris d'émotions mitigées dont il ne sait que faire. incapable de gestes tendres au matin, mais infoutu pourtant de le repousser pour de bon. à sans cesse flirter avec les limites du désagréable, pour ensuite changer d'humeur sans crier gare et le retenir lorsqu'il semble sur le départ ; à le maintenir piégé dans le poison de son étreinte indécise.

il est un homme d'habitudes, neo, mais ne sait s'il parviendra un jour à se faire à celle-là.
il y a quelque chose de réconfortant et de rebutant à la fois dans la présence de soleil à ses côtés. et comme à chaque fois, le rejet crépite à la coupe de ses lèvres ; mais leurs regards se croisent et les mots meurent sur sa langue, laissant derrière eux un curieux parfum de rancœur. parce que soleil sait qu'il ne peut se passer de lui. et que soleil en use à ses dépends, selon lui : grappillant sans cesse plus que ce que neo ne supporte de donner, jouant de son incapacité à lui imposer un refus ferme. c'est ainsi qu'il le voit.

se creuse entre eux un fossé de non-dits et, comme pour se rassurer, s'assurer de sa propre liberté, neo se fait plus silencieux, plus cachotier. saisit la moindre de ses absences pour boire, oublier, se perdre dans d'autres bras. souille de ses actes l'intimité qu'ils partagent ; expie en trahisons la douceur dont arkham le couvre. when was "last night"? s'insurge soleil ce matin-là, cueillant neo à mi-chemin entre ses lacets et la porte. what are you talking about, rétorque simplement l'autre, sans mettre terme à ses gestes. un vague coup d'œil par-dessus son épaule— et cette fois tout en lui se crispe. you've been looking through my phone?? une fois n'est pas coutume, l'intonation se fait audible, insurgée. give it back. who is she? or- or what, il se braque déjà, who is he? can't you just- cut this bullshit. i told you already, i'm not into men. c'en est ridicule, comme ils se heurtent sans cesse sur les mêmes disputes, se déchirent constamment sur les mêmes interrogations.

et déjà soleil se redresse. déjà soleil s'arme pour la bataille qui s'annonce. neo, lui, assène ce qui le ronge depuis des jours, la limite que ses gestes n'ont su imposer — celle que soleil se refuse à accepter : i don't see a problem anyway. i can see who the hell i want to.

can't i? sous-entendu, comme un défi.

18/04/2022

neomä's appartment in celestia — ft. @neomä snyder.

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L'échange est rapide, comme des balles de ping pong, et meurtrier — comme de vraies balles : "you've been looking through my phone?? — no. — give it back. — no. who is she? or- — or what — or who is he? — can't you just- cut this bullshit. i told you already, i'm not into men." cette fois-ci il s'autorise un rire, un rire moqueur, un rire blessé, un rire enragé. "not into men, right." répond t-il d'un ton clair : la situation est tout sauf right. "not into men. what am i then, huh? a woman? aren't you tired of lying to yourself?" c'est la première fois qu'il est aussi frontal — la première fois qu'il n'excuse pas le déni de snyder en prenant sur lui pour lui trouver toutes les circonstances atténuantes du monde. "i don't see a problem anyway. i can see who the hell i want to. can't i? — i'm sorry?" gronde soleil en réponse, repoussant les draps pour se relever.

il enfile un jogging en guise d'armure, entre colère et incrédulité. "you can see who the hell you want to?" qu'il répète, imitant la voix de neomä d'une manière peu flatteuse. dans sa main reste encore le téléphone de snyder, comprimé entre des doigts rageurs dont les phalanges blanchissent. "no, you can't. we're having sex, we're sleeping together, i'm drinking your blood. hell, i'm almost living here sometimes!" de ses bras écartés il désigne la pièce, la chambre où il a passé la plupart de ses nuits depuis que neomä a emménagé seul. et entre eux tout est allé vite, un peu trop vite — ça, il comprend. cette appréhension-là, s'il n'y avait qu'elle, il comprendrait. "keeping our relationship on the low, this, i can do. and it's hard enough, believe me. and i'm doing this for you, cause i want you to come out slowly, on your own terms. but this-" il brandit le téléphone, agite sous le nez de snyder l'écran incriminant. "this, i disagree with. you can't treat me like that. you can tell your friends we're 'just friends', you can ask me to wait ten minutes before meeting you in the same room at parties. but you can't ask me to watch you be unfaithful and to say nothing. that's too much. that's where i draw the line."

25/05/2022

neomä's appartment in celestia — ft. @soleil arkham.

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Le rire de soleil fait écho entre ses côtes, résonne de façon déplaisante dans sa cage thoracique, avec cet accent d'indicible vérité, de réalité dérangeante. de ces mensonges soigneusement rangés dans son placards, bafoués, niés. not into men, right. nope, il demeure tendu, crispé, croise les bras sur son torse en une posture défensive. not into men. what am i then, huh? a woman? aren't you tired of lying to yourself? il lâche un soupire exaspéré, ses bras se dénouent tandis qu'il plonge les mains dans ses mèches blondes, geste nerveux gorgé d'agacement. not that again, qu'il gronde d'un ton menaçant. fuit la remarque, rebascule bien vite sur une autre accusation. i'm sorry? soleil s'éjecte du lit et s'habille avec humeur, sous les yeux d'un neomä braqué sur ses positions, si abjectes soient-elles.

you can see who the hell you want to? i can. no, you can't. we're having sex, we're sleeping together, i'm drinking your blood. hell, i'm almost living here sometimes! sa mâchoire se serre si fort qu'il craint presque de l'exploser sous la pression. keeping our relationship on the low, this, i can do. and it's hard enough, believe me. and i'm doing this for you, cause i want you to come out slowly, on your own terms. but this- our what, questionne-t-il avec incrédulité, prêt à tout sauf au terme relation. refuse tant de le voir sous cet angle qu'il ne s'attendait pas à l'entendre, bien que toute l'attitude de soleil y tende. this, i disagree with. you can't treat me like that. you can tell your friends we're 'just friends', you can ask me to wait ten minutes before meeting you in the same room at parties. but you can't ask me to watch you be unfaithful and to say nothing. that's too much. that's where i draw the line. c'est à son tour de rire, d'un rire jaune et rauque dont suinte l'incrédulité. you're fucking delusional soleil. unfaithful? we're not an item, never was, never will be. il écarte les bras se désigne de ses doigts recourbés vers sa silhouette. have you ever seen me in a relationship, fait-il remarquer d'un ton plus réthorique qu'inquisiteur. son pas se fait vif, il l'approche pour récupérer son téléphone d'un geste sec, recule et empoche son butin, les reproches furieux ayant plu des lèvres de soleil tintant encore à ses oreilles.

i never asked you to stay the night. we're having sex, yeah. and you drink my blood, right, 'cause it's hot. that's all it is : sex. i told you since day one, there's no feelings involved, not on my part. les derniers mots sont martelés avec insistance. et comme aux sources chaudes il répète : you know me. have known me since we were both kids. why would you think you can change me, assène-t-il. i don't want to be changed, stop trying to tie me down. you'll only end up disappointed.

18/04/2022

neomä's appartment in celestia — ft. @neomä snyder.

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You're fucking delusional soleil."
et, quelque part, il ne s'attendait pas à avoir aussi mal.

delusional ? il lui semble qu'il ne se trompe pas, pourtant : il lui semble qu'ils sont bien un couple. oh, ils ne se le sont pas dit, ils n'en ont pas eu besoin. cela c'est fait naturellement, comme la marée qui remonte, comme les étoiles qui se mettent à briller : sans même qu'il n'y ait besoin d'y penser. sans qu'il ne faille se le dire, on est ensemble. c'était dans les gestes, dans leurs nuits, contre leurs corps nus, sur leurs lèvres lorsqu'ils s'embrassaient. oui, certes, c'était un non-dit ; mais il ne se pensait pas delusional. "have you ever seen me in a relationship" continue neomä, et soleil n'a pas besoin de se prononcer à haute voix pour faire entendre la réponse. non, bien sur que non : neomä snyder n'est pas homme à être dans une relation. mais neomä snyder n'est pas non plus homme à revenir plusieurs fois rechercher la chaleur du même corps, et pourtant, avec lui, il l'a fait. eux, ils l'ont fait.

"(...) that's all it is : sex. i told you since day one, there's no feelings involved, not on my part." achève neomä, lui reprenant son téléphone des mains. soleil déglutit difficilement, toujours silencieux. il a déjà déversé ses pensées, et elles n'ont rien changé. "(...) why would you think you can change me. i don't want to be changed, stop trying to tie me down. you'll only end up disappointed. — i'm not... i'm not trying to tie you down." qu'il bafouille, désemparé. à vrai dire il fait un peu de peine, il fait un peu pitié ; comme lorsque ash et lui se sont séparés, sensiblement pour les mêmes raisons. stop trying to tie me down ! il ne veut pas attacher qui que ce soit, pourtant ; il éne veut rien à part être aimé.

"you know what? you're right." qu'il admet à reculons, récalcitrant. aussi emballé qu'un homme qui devrait se jeter du haut d'une falaise, et qui chercherait à s'agripper à la moindre touffe d'herbe en chemin, pour ne jamais en voir le sommet. "maybe you and i… maybe you and i are too different. maybe you're not made to belong to one only, and i…" il regarde ailleurs, les rideaux sur sa droite, le mur sans fioritures. leur lit défait, sa mine défaite. il passe son tee-shirt à la va-vite, rassemble ses quelques affaires d'une main rapide et résignée. "and i'm certainly not made to see you with others." qu'il achève, et l'évidence est là, devant eux. aveuglante, dans toute sa lumière horrible, et entre eux deux elle forme une barrière. "this is where it ends." qu'il fait remarquer d'une voix éteinte, sans amertume. c'est qu'il a un couteau planté dans le coeur ; qu'il ne sent rien d'autre. rien d'autre que la plaie, immense, béante, rien d'autre que l'envie de partir, fuir cette chambre le plus vite possible. "this is where it ends." qu'il répète encore, plus doucement.

il dépose un baiser sur la joue de neomä en partant.

25/05/2022

neomä's appartment in celestia — ft. @soleil arkham.

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I'm not... i'm not trying to tie you down. oh you're not? qu'il réplique, un peu abrupt, dresse son téléphone entre eux, what was that then. réthorique. you want us to be exclusive, i can't give you that. et le sujet pourrait être clos, il pourrait être derrière eux. soleil pourrait acquiescer, se damner un peu plus — ils pourraient se quitter sur un baiser ou énervés, se retrouver le soir même ou dans quelques nuits, ils pourraient s'engueuler encore ou accepter de laisser couler, mais pas cette fois. cette fois, le cœur n'y est pas, les yeux de soleil sont éteints. that's too much, a-t-il dit, that's where i draw the line.

et neomä ne l'a pas pris au sérieux, aurait peut-être dû pourtant, car la colère déserte le soleil pour laisser place à une infinie tristesse.

you know what? you're right, admet-il et l'espace d'un instant, ça sonne comme une victoire, une victoire au goût âcre, qui laisse sur la langue la sensation râpeuse d'avoir blessé quelqu'un de cher au passage. maybe you and i… maybe you and i are too different. maybe you're not made to belong to one only, and i… le goût tourne à la défaite, à d'odieux relents de perte. you what, relève-t-il, du plomb dans la poitrine, and i'm certainly not made to see you with others. what does that mean. la conclusion est logique, elle est évidente et il l'exècre, assez pour l'avoir lui-même volontairement ignorée des semaines durant, assez pour l'avoir lui-même contournée avec application. this is where it ends., soleil explicite.

et neomä n'éprouve pas le soulagement escompté, ne ressent pas la libération qu'il s'était imaginée.

wait- it doesn't have to be. we can just make an agreement. be less on each other, keep a bit of distance so you don't get hurt- this is where it ends. il lui embrasse la joue avec ce quelque chose de définitif qui lui saigne le cœur à blanc d'une manière qu'il ne comprend pas, d'une manière qu'il n'a jamais éprouvée et qu'il refuse de ressentir. ne s'attendait pas à ce que ça fasse mal, s'obstine néanmoins à le mettre sur le compte d'une émotion qu'il peut confronter, au moins dans le confort de ses pensées : il déteste être laissé. déteste être abandonné. déteste voir soleil lui tourner le dos pour sortir de sa vie, quelques affaires empaquetées dans son poing serré. le voir récupérer celles demeurées éparpillées dans la pièce, la brosse à dent qu'il avait laissée dans la salle de bain pour plus de facilité et au sujet de laquelle ils s'étaient presque disputés. don't do that soleil. we can talk about it. let's talk about it. il n'a jamais prononcé ces mots, neo, ces mots qui sonnent étranges et étrangers, si loin de tout ce qu'il a jamais formulé. mais la décision est prise, unilatérale, et il sait que les seules phrases qui pourraient la faire basculer sont celles qu'il se refuse à offrir. que la seule manière de le garder serait de lui donner ce qu'il se refuse à promettre. il le suit piteusement d'une pièce à l'autre tandis que soleil s'extirpe de son espace vital, un vêtement après l'autre, un objet après l'autre, et le poing qui lui serre le cœur refuse de relâcher sa prise. oppressé— il se sent oppressé et au pied du mur, plus encore que ces derniers jours. plus que toutes ces fois où il s'est senti étouffé par sa présence, il se sent suffoquer à l'idée de son absence, démuni et impuissant tandis qu'il le regarde jeter ses affaires en pagaille sur le siège passager puis se mettre au volant. et dans l'intimité douteuse du garage sous-terrain de l'immeuble, où n'importe qui pourrait les apercevoir, neomä est paralysé.
voudrait le retenir, lui jurer qu'ils trouveront une solution. voudrait le convaincre de ses mains sur son corps, de ses lèvres sur les siennes, mais il est paralysé.

you can't leave like that, murmure-t-il à la place, ne peut s'empêcher de jeter un coup d'œil par-dessus son épaule, au bord de la nausée à l'idée de la fin, mais aussi à celle d'être vu à tenter de retenir soleil, de retenir un homme, lui qui ne s'intéresse qu'aux femmes. car il ne s'intéresse qu'aux femmes, neomä snyder, n'est-ce pas ? la portière claque et il a encore la main sur la carrosserie lorsque soleil démarre. where does that leave us, qu'il demande à la fenêtre close. you just getting out of my life, just like that. l'interrogation demeure sans réponse. c'est comme un remake inversé d'il y a quelques années, comme un car crash, soleil au volant du véhicule et neomä à l'extérieur, refusant de s'impliquer ; mais cette fois c'est soleil qui s'en va, et neomä qui reste sur place, tétanisé.

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