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with / @Nyeleka Krane Vous sentez ? L’odeur du plan foireux ? Une odeur très connue lorsqu’on côtoie les Pankratz certes mais cette fois-ci, elle semblait multipliée. Peut-être parce qu’il y en avait deux ? Improbable mais vrai, les frères Pankratz physiquement séparés de quelques mètres ? Cela faisait une éternité que cela n’était pas arrivé. Leur relation n’est pas au bout fixe depuis de nombreuses années, à vrai dire ils ne s’adressaient même plus la parole jusque récemment. Enfin, pour être plus précis, l’aîné a contacté Elan pour lui parler. De quoi ? Il n’en savait rien, il n’en avait pas dit davantage. Sur le coup, l’humain avait été tenté de l’envoyer bouler mais la curiosité était trop forte. Qu’est-ce qui pouvait bien le pousser lui donner un rendez-vous alors qu’il a tiré un trait sur sa famille depuis bien longtemps ? Peut-être qu’il voulait lui dire ce qu’il savait déjà : qu’il avait chié sur toute la ligne, qu’il était juste un énorme con et qu’il était désolé. Elan pourrait-il finalement dégainer ces mots qu’il garde précieusement depuis tout ce temps : je le savais ?
Il ne savait pas non plus si ce rendez-vous avait pour but que les deux jeunes hommes se réconcilient. Si tel est le cas, il lui en faudrait bien plus qu’une petite balade. A vrai dire, Elan n’est même pas certain d’en être capable.

Alors curieux d’en savoir plus, il avait accepté. Nyel avait beau lui avoir sorti toutes les raisons pour laquelle c’est clairement une mauvaise idée, le jeune homme était têtu. Il l’avait donc retrouvé en bas de chez lui. Aucune embrassade, aucun chaleur dans leur parole, nous étions très loin des retrouvailles chaleureuses communes dans les films. A la place, ils s’étaient salués sèchement et l’ainé avait commencé à avancer vivement. Elan s’était donc mis à le suivre sans trop se presser non plus, grommelant et tentant de lui arracher quelques informations alors qu’ils quittaient les remparts de la ville. A plusieurs reprises, le barman avait eu la sensation d’être suivi. Il s’était d’ailleurs retourné plusieurs fois sans pourtant ne jamais rien remarquer, il avait alors fini par conclure qu’il ne s’agissait là que de son imagination.

Après s’être engouffré un peu plus dans les ruines dont l’atmosphère n’annonçait rien de bon, ils s’étaient finalement arrêté. « Bon, tu vas enfin me dire ce que tu veux ? » Avait balancé le cadet, déjà à bout de patience. Franchement, à quoi ça rimait tout ça ? Pourquoi venir jusqu’ici comme si ils étaient poursuivis par gestapo ? La conversation venait à peine de commencer qu’il était déjà agacé par la situation.

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with / @Elan Pankratz L’odeur du plan foireux, oui, Nyel la sentait.
Mais parce que l’odorat de son Pankratz préféré était clairement en panne, aujourd’hui elle était en filature de son imbécile de meilleur ami - l’original. Pas la tête de goule. Parce que pour parler franchement, Pankratz 2 avait ce truc dans le regard pour prouver qu’il avait été plus intelligent, de son vivant, que Pankratz 1.
Pensée que Nyeleka Krane avait sans doute eu cette fois-là, ou plutôt cette fois de plus. Celle où pour la cinquième fois - au moins - elle l’avait fait chier à lui répéter ô combien c’était une mauvaise idée de répondre présent au rendez-vous donné par un aîné qui revenait dans sa vie comme par magie.
Le regard posé sur Pankratz 2 auquel elle avait confié un soupir blasé, elle avait bien été obligée d’observer qu’en plus de ne pas avoir d’odorat, Elan n’avait pas une très bonne audition.

A deux doigts de marquer une minute de silence pour la mort prématurée d’un cerveau qui n’avait peut-être jamais respiré, il avait cependant bien fallu passer les hommages.
Perte de temps. Quand elle comprenait bien que, quoiqu’elle dise, ce con irait.
C’était le défaut avec les gens idiots. Ils avaient tendance à faire des trucs idiots.
Et son plus gros défaut à elle… c’était sans doute d’avoir une passion pour les cons du coup.

En résumé.
Et pour la faire plus courte, c’était blasée que Nyeleka Krane avait pris la décision d’être ce genre d'amies problématiques qui vous suit dans la rue. De loin, la main prête à sortir une arme pour tuer un frère de Pankratz qui lui disait vaguement quelque chose.
Un air de déjà vu avec quelqu’un qu’elle avait cotoyé à l’horizontale… instant gênant qu’il vaudrait mieux ne pas évoquer.
C’était avec application, et aisance (certains diraient que sa petite taille devait y être beaucoup) qu’elle était parvenue à suivre le duo sans se faire remarquer.

Côté louche confirmé au fur et à mesure des pas… à se demander ce qu’Elan foutait encore là à le suivre… et si elle s’était bien rappelée que ce genre de comportement leur avait valu une belle dispute la dernière fois, elle n’en n’avait pas moins ronchonné de loin dans la barbe qu’elle n’avait pas… dans le genre…
“Tranquille, c’est safe… il m’emmène dans un coin isolé et sans témoin aux alentours mais y’a absolument rien de louche là-dedans Nyel, t’inquiètes.”
Solitude d’une conversation menée seule jusqu’à ces ruines où elle s’était trouvée une planque, pas trop prêt, mais pas assez loin pour ne pas choper quelques bribes d’une conversation qui ne la concernait absolument pas.

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with / @Nyeleka Krane Dans le fond, Elan avait approximativement mille raisons de ne pas y aller. Une confiance en son interlocuteur inexistante, l’absence d’informations considérables concernant ce fameux rendez-vous,   une demande trop soudaine pour sembler safe, le fait qu’il ait coupé avec ce dernier depuis trop longtemps, la manière dont ils les ont coupés, sa relation avec ce dernier tout court … Bref, tellement de choses et pourtant, il est là. Parce que malgré tout, il avait les deux meilleurs contre arguments. Une curiosité démesurée et … parce que c’est son frère ? Malgré tout, il n’allait pas lui faire de mal … Si ?

Alors il prenait la confiance, le Pankratz. Il râlait à haute voix malgré un interlocuteur complètement silencieux. Il soupirait, traînait les pieds, désagréable au possible … Sa patience déjà si fine s’était évaporée en chemin ou plutôt, dès lors qu’il avait mis un pied hors de son appartement. Finalement arrêtés, son corps n’avait pas encore terminé ses derniers mouvements qu’il réclamait déjà des explications. Explications qui ne venaient pas. Son frère ne le regardait même pas, occupé à scruter les alentours de manière suspecte. Hm. Et puis, une nouvelle fois, une sorte de bruit derrière lui. Comme des brindilles écrasées qui le poussait à se retourner vivement. Pourtant, il ne voyait personne. « Tu attends quelqu’un ? » Une nouvelle fois aucune réponse et il en perdait littéralement son sang-froid. « Tu me casses les couilles, j’suis pas venu pour jouer au roi du silence. Tu m’appelleras quand tu auras vraiment quelque chose à me d- » Il avait commencé sa phrase en marchant quelques pas vers la sortie. Quelques pas interrompus tout comme cette phrase qu’il n’a eu le temps de finir. Par-dessus ses paroles, un cri monstrueux. Il a juste eu l’occasion de voir un loup nécrosé, horrible (un Shoosuva pour les experts) foncer droit sur lui et … tellement de chose qui se sont enchainées si vite. A partir de ce moment-là, il n’est plus trop sûr de ce qu’il s’est passé. Il a senti des griffes semblables à des poignards se planter dans son flanc gauche, il s’est senti soulevé en même temps et projeté plus loin comme une poupée de chiffon, éventré dans le feu de l’action. Sous le choc, il n’a pas senti le coutre coup de l’atterrissage forcé qu’il venait de subir. Il n’a pas senti son dos, ni sa tête heurter le mur, ni même la plaie immense qu’il avait dans l’abdomen avant de tout ressentir d’un coup, sans distinction. Ses oreilles sifflaient si fort qu’il n’entendait plus rien et il peinait à voir quoique ce soit. Sur le coup, il n’avait même pas compris que le rouge présent sur ses mains était son propre sang, ayant couvert sa blessure instinctivement. Il n’arrivait plus à respirer correctement, comme si il essayait désespérément de souffler dans un ballon de baudruche percé. Pourtant, il aurait juré d’avoir vu le monstre à quelques mètres devant lui, comment a-t-il bien pu se trouver dans un état pareil ?

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with / @Elan Pankratz Tapie dans l’ombre, la sorceleuse avait attendu. Certaine que le truc allait partir en couilles, elle était pourtant restée dans son coin… et elle se maudirait plus tard de ne pas avoir écouté son plus fidèle allié par amitié pour un abruti de Pankratz.
Son instinct ne l’avait jamais desservi. Et si d’autres diraient qu’à se méfier de tous, on ne prenait pas vraiment de risques, les signaux que la scène dégageaient ici n’avaient clairement rien de bon.
Une appréhension plus forte au creux de son estomac, c’est avec nervosité qu’elle avait resserré sa main sur le manche de l’une de ses épées.
Quoi ? Elle comptait buter le frère d’Elan simplement parce qu’il l’emmenait dans des ruines un peu louches ?
Elle aurait dû.
Elle s’était connue plus réactive.
Trop tard, elle avait dégainé son épée. Bien trop tard, elle s’était mise à courir. Et cet avertissement qui avait franchit ses lèvres sous la forme d’un prénom, il s’était entendu alors que le pire s’était déjà produit.
Tout s’était passé si vite
Une excuse toute trouvée pour les incapables.

Elle l’avait vu avant.
Et pourtant, elle n’avait pas été assez rapide.
Même si la scène avait semblé se dérouler au ralenti.
Le prénom s’était changé en cri et, sans pouvoir y faire quoique ce soit, le corps d’Elan était retombé sur le sol.
Et comme si elle n’avait pas déjà perdu trop de temps, elle s’était figée. Son monde était devenu flou.
« Dégage. » plus tard, elle se rappellerait peut-être avoir repoussé la bête. Elle ne songerait pas plus au miracle d’une Nyel qui préfère esquiver une bataille pour se précipiter près du corps d’un ami. Mais tout le reste, dont elle se souviendrait pourtant bien plus nettement, elle le nierait avec force.

« Non, non, non, Elan ! » et pourtant si…
c’était réel. Ce n’était pas l’un de ses cauchemars préférés. Tout venait bien de se passer sous ses yeux… et elle n’avait pas été capable de l’empêcher « Merde Elan… réponds-moi. » sans violence, sa main avait tapoté un visage pour se saisir ensuite d’un menton et tenter de trouver un regard « Déconne pas, reste avec moi. » l’idée qu’il n’était déjà plus là était venue avec horreur cogner dans ses pensées… la blessure, le sang…
Et la panique sous ce désagréable contrôle qui lui échappait.
« T’as pas le droit de me laisser Elan. » évidemment qu’il n’en n’avait pas le droit…. parce que si Elan Pankratz n’était plus, qu’est-ce qu’elle devenait elle ? « Je vais devenir quoi moi si t’es plus là ? » un monde sans Elan Pankratz, ce n’était pas concevable…
Les witchers ne pleuraient pas. On disait qu'ils en étaient incapables, et pourtant...
La voix tremblante, des larmes sur les joues qu’elle avait chassées d’un revers de main ensanglantée et à nouveau tout était devenu flou.

Certains disaient que lorsqu’on mourait, on revivait des moments de notre vie.
Personne n’avait jamais dit que lorsqu’on voyait un proche partir, la concentration dont on avait besoin s’évader sous les souvenirs. Elle l’avait revu gamin. Elle les avait entendus, ces deux idiots de l’époque, parler du futur… le sourire d’Elan quand il l’encourageait… et ce sentiment chaleureux au creux de sa poitrine d’avoir un ami….
Elle ne savait pas quand, au milieu de tout ça, elle avait retiré sa veste pour se séparer de son haut et l’enrouler autour de sa blessure d’un bandage serré.
Calme-toi Nyel, réfléchis
Elle ne se revoyait pas plus repasser sa veste, rengainer une épée « Faut qu’on bouge de là. » mais elle se souvenait de l’instant où elle avait choisi le déni « ça va aller, tu vas t’en tirer. » ce moment où elle avait pris le risque de le déplacer, de le transporter sur son dos pour s’éloigner de ces ruines maudites.
Vers où ?
Dans sa tête, tout s’était bousculée
« J’te le pardonnerai pas si tu crèves maintenant… »
De l’aide. Il lui fallait de l’aide.
Mais qui ?

Réfléchis Nyel. Tu l’as forcément la solution
Un téléphone qu’elle avait peiné à déverrouiller d’une main ensanglantée…. d’une main tremblante. Et le mauvais choix de numéro malgré l’hésitation d’appeler Kaëden.
Un healer, c’était un healer qu’il lui fallait
Et c’était donc un healer qu’elle avait appelé. Evidemment, ce connard n’avait pas voulu s’aventurer trop loin. Alors elle lui avait refilé l’adresse d’un motel pourri sur Butcher Road. Motel dont elle avait défoncé la porte du pied sans se soucier du type à l’accueil outré.
Une sorceleuse qui débarque en pleine nuit, la gueule avec du sang, un soutien gorge et une veste en tenue, et ce qui ressemblait pas mal à un homme mort sur le dos… tout ce qu’il avait trouvé à dire quand elle lui avait réclamé une chambre, c’est qu’il y aurait un supplément.

De l’avoir vaguement insulté pour qu’il se magne le cul, elle s’en souviendrait. Comme de ses trop longues minutes à attendre un healer dans une chambre où elle avait refusé de vérifier si ce n’était pas déjà trop tard.
Le type avait fini par arriver. Elle se souvenait bien qu’il l’avait raffistolé une fois. Mais elle n’avait pas le souvenir que l’homme était du genre connard qui réclame paiement avant travail. Les crescents promis n’y avaient rien changé. Et si elle avait bien menacé de le tuer, cette pourriture avait souligné le très juste point que sans lui, son ami allait crever… le tout en louchant très envieusement sur l’épée qui menaçait pourtant sa vie. Peur et envie, c’était ce qu’elle avait lu dans son regard…
Alors elle lui avait offert son épée la plus précieuse en guise d’avance.
Sans même hésiter….

Il s’était enfin mis au travail. Ses moues peu encourageantes avaient augmenté le nombre de pas qu’elle avait fait dans cette chambre.
« J’ai fait tout ce que j’ai pu. » des au revoir peu satisfaisants tandis qu’elle le voyait soulever son épée avec moins de facilité qu’il ne l’avait espéré « S’il crève j’te bute. » promesse plus que menace en l’air, le type était sorti sans prendre le risque d’attendre le résultat… la laissant à nouveau seule avec lui... pour que les minutes deviennent des heures sous l’angoissante éventualité de ne plus le voir ouvrir les yeux….

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with / @Nyeleka Krane Pendant un instant, il avait cru entendre son prénom parmi les sifflements mais beaucoup trop chamboulé, il ne s’était pas arrêté sur ce détail. Il avait sûrement halluciné, ils n’étaient que tous les deux, non ? Malgré la douleur, malgré le bourdonnement et malgré une vue complètement brouillée, il avait essayé de se redresser. Sans succès, il n’avait pas bougé d’un pouce malgré sa volonté, comme si il était paralysé.
Un visage était soudainement apparu devant lui. Et même si il avait toutes les peines du monde à distinguer ses traits, il avait reconnu Nyel. Qu’est-ce qu’elle fait là ? Il avait entendu ses paroles, il avait essayé de lui répondre, de lui demander ce qu’elle faisait là et de lui dire de partir mais rien ne sortait de ses lèvres. Pourtant, il avait tellement de choses à lui dire. Comme quoi, même floue elle restait petite, qu’il a eu une super vie avec elle et de prendre soin de Callen et Zizi aussi. A vrai dire, il n’avait même pas réussi à lui offrir un léger sourire moqueur à ses paroles. Le genre de sourire qui l’aurait sûrement poussé à l’achever.
C’est comme ça que tu vas mourir Elan ? Même pas une dernière petite blague pour la route ?
Sa vision déjà embrouillée fut envahie par des petits points noirs qui s’étalaient de plus en plus sur le visage de sa meilleure amie. Il a juste eu le temps de se dire : au final, elle était pas si mal cette vie là … Et puis, plus rien.

Il est persuadé d’avoir entendu son cœur et émettre un dernier battement avant plusieurs secondes de silence.
Il est quasiment certain d’avoir senti une chaleur douloureuse émaner de ses plaies pour se répandre dans le reste de son corps sans la moindre exception.
Et puis il est convaincu d’avoir entendu son cœur émettre un nouveau battement bien tardif avant de prendre une immense respiration. Le même genre que s’il venait de sortir de longues minutes d’apnées. Il avait ouvert ses yeux soudainement, comme sortit subitement d’un cauchemar, ses derniers arborant une couleur bleu azur surnaturelle et s’était redressé tout aussi brusquement en poussant un rugissement tout en dévoilant de longs crocs. Au passage, ses griffes acérées avaient arraché le matelas. Tout cela n’avait duré qu’un instant et avait disparus, non sans douleur, après quelques secondes. Mais le Pankratz était encore bien trop peu ancré dans la réalité pour se rendre compte de ce qu’il venait de se passer.
La respiration saccadée, il n’avait pas la moindre idée de l’endroit où il se trouvait. Complètement paniqué, il avait du mal à recoller les morceaux. Chaque parcelle de son corps lui faisait un mal de chien, il avait l’impression d’être passé sous un train. Ses pupilles avaient alors rapidement cherché la moindre trace de quelque chose de rassurant avant de tomber sur la silhouette de sa meilleure amie. « Nyel ! » Son esprit était complètement embrumé, il avait l’impression de tanguer. Qu’est-ce qu’il s’était passé ? Une vive douleur à son ventre lui offrait un indice. Il baissait immédiatement les yeux vers son abdomen pour y voir une voir un bandage. Il n’avait pas rêvé ? Tout ceci était réel ?