It's a small world after all... but not everyone is small

02/05

Celestia

ft. @Castiel Locke
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Dans la vie, il valait mieux être seule que mal accompagnée.
Adage populaire auquel on avait trop tendance à rajouter cet adjectif barré si vous vouliez l’avis de Nyeleka Krane.
Et parce que toute situation valait bien de râler une bonne dizaine de minutes histoire de préserver la crédibilité de sans coeur, il était important de noter qu’en ce début de soirée, Nyel avait bien soupiré une bonne dizaine de fois.
Clairement saoulée, elle avait bien mieux à faire - ou rien de mieux à faire selon la version la plus crédible - on ne manquerait également pas d’insister sur le fait qu’il ne faudrait supposer aucune inquiétude de sa part tout au long des heures précédentes, et de celles à suivre.
En d’autres termes : tout ce qui allait suivre n’était qu’un hasard.  
Des hasards, on en voyait tous les jours et on en verrait encore longtemps. Et c’est bien parce qu’en général on essayait pas de le comprendre - à part si on était un gros niais du genre à croire au destin - qu’elle avait choisi cette excuse là pour la suite à venir.

C’était donc par le plus pur des hasards qu’elle s’était promenée en cette fin de journée là dans Celestia. C’était par les mêmes coïncidences que ses pas l’avaient amené dans un coin où un compatriote aux yeux mordorées se devait de traîner souvent si on tenait compte de son lieu d’habitation.
La soupçonner de traîner dans le coin parce qu’elle cherchait à voir Castiel Locke ?
Jamais ! Quelle idée ! Si elle avait voulu le voir, elle aurait pu tout aussi bien lui envoyer un message ! Quelle genre d’imbécile ne savait pas ça !
Elle à priori
… passons…
Si elle était dans le coin de toute manière, c’était pour d’autres motifs. Castiel, elle n’avait même pas capté qu’il avait emménagé à nouveau par ici ! Et si du regard elle avait parfois l’air de chercher quelqu’un, c’était… un vague cousin germain qu’elle avait perdu de vue sans doute. Même qu'il s'appelait Timmy... ou Timon, quelque chose comme ça !

« Vous pouvez pas regarder où vous allez ? » alors, quelques minutes plus tard, faire une rencontre brutale en face à face avec un homme du quartier dans lequel elle était rentrée involontairement et découvrir avec stupeur qu’il portait le doux surnom de … « Cass ! ça alors ! » … c’était une sacrée putain de coïncidence ! « Si je m’attendais ! »
….
Dis voir Nyel… dans le jargon, ce serait pas un peu du foutage de gueule ça ?
…
Pour ça, il aurait fallu qu’elle soit à sa recherche !
Est-ce qu’elle l’était ?
Non ! Parce qu’elle n’était pas inquiète et que son oreille n’avait pas traîné dans une conversation, dont elle aurait déjà oubliée les détails si elle l’avait entendue de toute manière, qui mentionnait un certain Castiel Locke.

« …. » … d’autant que c’était chiant d’avoir une conversation avec lui… ce mec était trois fois grand pour son bien, et surtout pour son cou. C’était évident qu’il devait se prendre un nombre de poutres incalculables dans la gueule… « Quoique, maintenant que j’y pense, t’es pas revenu vivre dans ce coin ? » c’était une règle de base pour faire croire au hasard, fallait toujours chercher à lui trouver une justification.

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02/05

Celestia

ft. @Nyeleka Krane
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Son corps repose misérablement contre la façade. Son dos le tue. Combien d’heures a-t-il passé planté là ? Tout ça pour ne pas mettre un pied à l’intérieur de cette maison, faire semblant d’être occupé à une chose, ou à une autre. Mais son cœur est las. Derrière ses paupières, la silhouette de Feyre faisant des allers et retours, incapable de desserrer son cœur ou de donner la place à sa poitrine de respirer. Un soupir. Long et tortueux, alors que ses yeux morts se posent sur les rares passants. Cet espoir jaillit toujours. Dans les longs moments de peine, dans les longs moments passés dans la brume, il ne peut qu’espérer que quelque chose apparaisse. Un éclair venu du ciel. Un géant sorti de nulle part. Une Feyre au regard allumé qui… Non. Ses paupières se ferment et son visage se contracte. Il faut qu’il cesse de penser à elle. Il faut qu’il cesse de penser… à tout. Mais plus cette certitude crie dans son esprit, plus elle lui semble dure à adopter. Croire. Pourrait-il même se l’avouer aujourd’hui ? Que malgré tous ses efforts pour tenter de la tuer de son cœur, elle reste une de celles qui le fait battre ardemment, l’empêchant de s’éteindre une bonne fois pour toute.

Son corps se redresse. La gorge serrée, Castiel se force à rouvrir les yeux et à se remettre en marche. À quoi bon éviter ? Peut-être peut-il juste se mettre devant elle. La forcer à lui parler. Lui dire quoi ? Il n’a pas envie de lui adresser un mot. Et elle… n’a pas envie de le voir. Il devrait juste…

Il est arrêté brusquement dans ses pas par une petite silhouette qui s’impose dans son chemin. Un agacement certain passant un instant dans son regard avant de s’éteindre. Même lui on le voit rarement. Est-ce parce qu’il s’apprêtait à faire une erreur ? Peut-être devrait-il remercier l’impertinente de l’avoir arrêté avant que… Mais… Quoi ?

La voix est familière. Secouant légèrement la tête, il vient concentrer ses prunelles mordorées sur la petite femme face à lui et la fixe avec intention. Trop perdu et apathique pour même se questionner d’abord sur ses intentions. « Nyel ? » lance-t-il d’une voix légèrement absente, son visage penchant sur le côté. Son regard s’accroche à elle et le silence, inconfortable, s’étire. Il ne bouge pas. Puis finalement il reprend les mots, son attitude, et fait de son mieux pour remonter le temps et tout analyser. Un léger rire, si faible et si dépourvu de joie, s’échappe de ses lèvres. Lorsqu’elle fait cette remarque sur là où il vit, il ne peut qu’être conforté dans ses suppositions : elle se fout un peu de lui. Comme faisant mine de réfléchir, il cesse de la regarder un instant et se perd dans ses pensées, avant de revenir la fixer. « Peut-être. Quoi, ça t’intéresse ? » demande-t-il avec une pointe de sarcasme dans la voix, plissant les yeux. « Tu prends des nouvelles ? C’est ça qu’on fait avec un ami… croisé… totalement fortuitement, c’est ça ? » souffle-t-il en sentant tout de même une pointe d’amusement lui prendre. Il suppose que c’est mieux que de ne rien ressentir. Nyel a toujours le don pour allumer quelque chose en lui. L’envie de la taquiner, peut-être ? Il le faisait si allègrement autrefois, mais maintenant… Un soupir lui échappe. « Toi aussi, tu vis ici maintenant. » lance-t-il en pinçant légèrement les lèvres. « Pour la soirée en tout cas. Tu dois me tenir compagnie, avant que je... » Ses dents viennent attraper sa lèvre inférieure avant qu’il n’en révèle trop. « Je te kidnappe, voilà tout. On va où ? »

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02/05

Celestia

ft. @Castiel Locke
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Son plan est parfaitement bidon. Infaillible comme on dit. Impossible de la percer à jour sur ses intentions véritables ! Le hasard, ou le meilleur alibi inventé un jour par… une personne altruiste, assurément !
Ouais, dans ce genre de cas, la partie la plus importante : c’est d’y croire !.
Après tout, ne conseille t’on pas aux rêveurs de croire en leurs rêves pour qu’il se réalise ?
Dans son cas, il fallait donc conseiller aux cons de croire à leurs conneries !
Et à la voir ne pas se démonter dans son attitude après le choc “hasardeux” rempli de “maladresse”, il était évident qu’elle était de ce peuple des “believers” !
Un jour, peut-être, apprendrait-elle à simplement envoyer un message à un ami pour prendre de ses nouvelles. Quelques mots dans lesquels elle laisserait percer son inquiétude qu’elle nierait pourtant farouchement aujourd’hui si elle venait à être soupçonnée.
Non, ce n’était pas toujours facile de vivre dans sa peau. Mais puisqu’elle n’avait pas l’air de se fatiguer et qu’un air fier était même apparu sur son visage à l’interrogation du mec trois fois trop grand, il semblait tout compte fait assez simple de se leurrer et de leurrer les autres.
« Oui. Nyel. Pourquoi, t’en connais deux comme moi ? » pour le bien de Castiel, on a envie d’espérer que non.
A vrai dire, on a également envie de l’espérer un peu pour le bien de l’humanité.

Mais l’homme est cruel et sans pitié.
Lui demander ainsi si elle possède un quelconque intérêt sur le lieu de son habitation ? Quel manque de correction !
Une tête secouée en guise de réponse, puis une fuite en quelques mots « J’le mentionnais, c’est tout. » ouais, un fait géographique pour justifier leur rencontre hasardeuse, rien de plus.
Malheureusement pour elle, l’homme va plus loin. Les sourcils sont obligés de se froncer.
Méfiance Nyel. Si tu te braques trop, il risque de percer à jour cette fameuse inquiétude dont on ne doit pas prononcer le nom
Peut-être, mais y’a bien un sous-entendu dans la voix de Cass qui fait qu’elle doit se défendre de toute bonne intention.
Pourquoi ?
Parce que.

« C’est vrai. Quoi de neuf ? » détendue, parfaitement détendue. On n’était une sorceleuse en promenade qui tombait sur un collègue à la tronche… bah, disons que Castiel avait connu des jours meilleurs.
Il a ses traits des mauvais jours
Une réflexion qui passe dans ses pensées tandis que son regard s’attarde à dévisager son niais d’ami un peu en panne depuis quelques temps.
Terrible. Elle devrait lui en vouloir à ce con de lui faire regretter le si pénible et gluant Castiel à la niaiserie dégoulinante.
Elle devrait même se maudire pour se rappeler qu’à son arrivée à Celestia, il a été le premier à la traiter en amie…
« Tu sais, t’as franchement une sale gueule aujourd’hui. » … en langage plus doux ça donnait ?
Un truc trop doux pour qu’elle le prononce !
« Non, moi je suis retournée à ma Mère Patrie. La Plèbe. Gueux Land. Mais je passais dans le coin. » ou Ketterdam. C’était peut-être mieux de dire Ketterdam.

Sa connerie est toutefois interrompue par l’hésitation d’un ami qui laisse un regard plus intrigué passer sur son visage.
Avant que quoi ?
Compliqué. ça va être compliqué de voir comment il va si elle se prive des bonnes questions par fierté.
Finalement, y’a quand même des jours où elle se fatigue un peu....
« Je préfère te kidnapper. Si tu dors une heure ou deux, tu récupéreras un peu ta gueule de Joli Coeur et j’pourrai demander une rançon. En plus, je suis pas crédible dans le rôle de la victime. » c’est sûr que ça faisait mieux une demi portion qui kidnappe un géant ! « Boire ? Manger ? Tu manges, je bois ? C’est validé ! » à priori, ça l’était assez pour qu’elle le pousse d’une main dans le dos et l’encourage à se mettre en marche dans la rue.
Des pas poussés au hasard, du vrai hasard cette fois, tandis qu’elle réfléchissait à un endroit où se poser « ça fait un moment que jt’avais pas croisé… » non pas qu’elle le cherchait spécialement, ça non… pas trop … « Tu faisais le mort ? »

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02/05

Celestia

ft. @Nyeleka Krane
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Deux Nyel, se serait sûrement un peu trop à gérer pour lui. Pas qu’il ait quoi que ce soit contre son amie : autrefois il était celui à avoir un peu trop d’énergie pour la taquiner et l’avait fait soupirer au moins mille fois. Mais maintenant ? Maintenir le regard de quelqu’un le vide déjà de toutes ses forces, et être en compagnie de son amie, il n’y a rien de pire pour faire disparaître le reste de force qu’il a. Peut-être est-ce justement parce qu’ils sont si proches. Lorsqu’il plonge son regard dans le sien, Castiel ne peut que voir des bribes d’un passé qui lui semble à présent si loin derrière lui. Autrefois, son cœur était animé de tant d’émotions. Les mots sortaient facilement de sa bouche et son corps était toujours pris d’une énergie sans noms. Il ne peut s’empêcher de se dire qu’il ne comprend pas pourquoi elle continue à lui parler. Il n’a rien de ce qu’il était avant. Il serait mieux pour elle de l’abandonner et alors dans cette optique peut-être vraiment, n’a-t-elle fait le croiser par hasard.

Quoi de neuf ? Un sourire aux teintes sarcastiques vient étirer un des coins de ses lèvres. Quoi de neuf. Doit-il lui raconter ? Il a envie de lui raconter, et tout autant, a envie de tout passer sous silence. S’il y a quelqu’un qui sait tout de lui et de Feyre c’est Nyel, même s’il lui manque sûrement les détails les plus importants. Chacune de ses remarques lui occasionne une grimace. Sale gueule, aujourd’hui ?… C’est parce qu’elle ne le voit pas tous les jours, a-t-il envie de lui répondre, sans en avoir réellement la force. Seul un nouveau soupir s’échappe de ses lèvres, incapable de rire à ses tentatives d’humour, même si quelque part au fond de son cerveau, il doit avouer qu’elle est drôle. Saura-t-il un jour à nouveau ce que ça veut dire, que de rire sincèrement ?

« Personne ne voudra de moi. » ne peut-il qu’affirmer sombrement, face à ses idées saugrenues de rançon. Est-ce que les Im prendraient la peine de se déplacer pour payer une rançon ? Ne trouveraient-ils pas juste un autre sorceleur pour le remplacer ? Aussi bon soit-il à son travail (à son humble avis), il voit mal comment un autre ne pourrait pas le remplir tout aussi bien. Sans prendre le temps de protester, Castiel se laisse pousser le long de la rue, poussant un petit soupir pour la forme, puisque cela semble être son principal mode de communication.

« Je n’ai pas l’air de l’être ? Mort. » lance-t-il en étirant les coins de ses lèvres dans un minime sourire jaune. Cette conversation ne lui plaît pas. Prendre des nouvelles comme si leurs vies étaient… normales. Ce serait quelque chose que diraient les celestiens, eux qui n’avaient jamais eu à verser une larme pour quoi que ce soit, comblant leur ennui dans l’exubérance. À y penser, son cœur bat douloureusement. « Je vis avec Feyre. À nouveau. » avoue-t-il en plissant légèrement les yeux. Aucune émotion dans son ton totalement plat et dénué de vie : mais il ose quand même un regard en direction de Nyel, comme pour jauger de sa réaction. C’est étrange mais il se surprend à vouloir qu’elle ait beaucoup à en dire. Beaucoup de questions aussi, même si un autre pan de sa poitrine, lui dit qu’il veut faire tout sauf en parler. « Ne t’attend pas à ce que je choisisse l’échoppe. Je ne fréquente pas ce genre d’endroits. » Aussi hâtif est-il habituellement d’échapper à la demeure familiale, il passe son temps à écumer les rues plus qu’à se restaurer, imaginant bien là qu’il gâcherait ses sous dans la nourriture. Quant à la boisson, cela doit faire des années qu’il ne l’a pas goûtée. Sûrement qu’ici les choses ne seront aucunement différentes : contrairement au plan de Nyel, il ne compte pas prendre une bouchée non plus. Il fera office de garde du corps avec elle aussi, puisque c’est la seule chose qu’il sait faire. « Ici. » souffle-t-il, se contredisant immédiatement, en pointant du doigt quelques tabourets qu’il voit posés au dehors. Ils doivent présager d’un pub où ils pourront se poser. « Mais tu n’as pas quelque chose d’autre à faire ? Que traîner avec moi. » grogne-t-il alors que ses pas s’en approchent, ses fesses se posant sur le siège et son regard s’accrochant au bois de la table. Ses ongles viennent gratter nerveusement la table. « Désolé de te décevoir. Je ne suis pas plus drôle que la dernière fois qu’on s’est parlé. » Une pause, un sourire forcé, « je suis peut-être pire. »

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02/05

Celestia

ft. @Castiel Locke
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Personne ne voudra de moi
Le regard est jugeur, inutile de mentir là-dessus. De longues secondes, c’est bien l’expression qui s’échappe des yeux levés de la sorceleuse.
« Allez, un rayon de soleil comme toi ? Tu déconnes ! Ton sourire se lit tellement sur tes lèvres que ça va doubler les tarifs ! » qu’advient-il de sa sale gueule alors ?
Le besoin de sarcasme l’a emportée.
Pour un peu, c’est bien elle qui lâcherait un soupir ou deux face à l’attitude de son camarade.
Il semble loin le temps où Castiel était vraiment un rayon de soleil ?
… difficile à reconnaître pour elle qui le disait si pénible… celui dont elle se plaignait du côté glue, ce harceleur d’amitié qui ne baissait pas les bras…
Niveau crédibilité, aujourd’hui, il la fait clairement passer pour une conne. Le sentiment est déplaisant, et pourtant, elle est toujours là, à tenter un kidnapping.

Osera t’elle dire ensuite qu’il n’est pas son ami ?
La mauvaise foi. Une véritable arme qui n’a peur de rien.
« C’est une vraie question ? » évidemment qu’il a l’air crevé le mec ! Son cadavre est même déjà en état de décomposition avancée ! Castiel l’a habitué à mieux. A une époque, il suffisait qu’il rentre dans une pièce pour rayonner. Sa bonne humeur en devenait même fatigante.
Il est où ce Castiel là ?
Question qu’elle se pose sous une inquiétude toujours en déni.
Vivre avec Feyre.
Une donnée qui explique probablement une partie. Et pourtant, plutôt que d’attaquer trop vivement dans le sujet, ou trop sérieusement, c’est la connerie qui franchit une fois de plus ses lèvres. Plus simple à négocier, atout non négligeable pour cacher ses sentiments « Et tu fais cette gueule là alors que tu vis avec le syndrome de ta niaiserie ?  » elle le savait pourtant, ce n’était plus si rose entre eux… ça avait toujours eu une saveur étrange… mais côté Castiel, il y avait eu une époque où elle n’entendait que du sucre « Tu sais, j’te l’ai déjà dit mais vraiment, faut que tu pécho là c’est plus possible. » …
…
Que dire de ça ?
…
Quoi ? Nyel les bons conseils ça ne marchait pas ?

Ou Nyel la grande classe ?
« Non mais t’as cru que j’allais t’emmener chez les putes ?
… bon… pas trop… ça fallait bien l’admettre.
Mais quoi ? Depuis quand un bar sonnait comme un endroit non fréquentable ?
ce genre d’endroits
Il était très bien son genre d’endroits ! Si les bars n’existaient pas, la vie serait si triste. Ses meilleurs amis tequila et vodka lui manqueraient tant… et qu’adviendrait-il de Whisky ?
Rassure toi Nyel, ils sont juste là, dans ce bar que Castiel choisit finalement.
Alors pourquoi le jugement était passé à nouveau dans son regard ?
… Castiel devenait plus chiant qu’elle, et ça c’était inquiétant. Vraiment inquiétant. Depuis quand c’était possible d’être plus chiant qu’elle ? A part Kaëden sincèrement… l’homme parvient à la faire soupirer et un instant, elle se demande si ce n’est pas contagieux son histoire « T’es compliqué. Vraiment Cass… »

Mais le tabouret est tiré, et elle s’installe en extérieur avant que le Locke ne lui prête d’autres activités.
Des trucs de mieux à faire que de se soucier d’un Castiel dont elle ne se souciait pas ?
…
…
« Non je m’ennuie.  »
Et puis quoi encore ? Lui dire qu’elle avait mis des trucs de côté pour ses jolis yeux ? Jamais !
« T’inquiètes, t’as jamais été drôle…  » même pas un peu ?
…
Sa main s’était levée pour intercepter un serveur, elle avait commandé, laissant sa victime en faire de même et ajoutant de la bouffe pour lui à la commande. Fallait vraiment qu’il se nourrisse, il faisait peur à voir…
…
Non pas que ça l’inquiète bien entendu !
« Par contre, faut que t’arrêtes de soupirer comme ça. Tu vas finir par manquer de souffle, en général c’est utile pour vivre. »
Vraiment aucune inquiétude dans l’état d’un … camarade sorceleur !

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02/05

Celestia

ft. @Nyeleka Krane
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Le sarcasme de son amie n’a que pour don de l’agacer. Mais peut-il lui en vouloir ? Sûrement est-il capable de lui rendre au centuple : et c’est exactement lorsqu’elle lui montre si vivement l’ironie dont il fait preuve que lui vient l’impulsion de se calmer un peu. Même si la situation est inconfortable pour lui, même si une petite voix dans son esprit lui intime qu’il préférerait être tout seul et que personne ne l’embête… il aime la présence de son amie. Il aime voir quelqu’un qui vient le chercher, qui se dépasse alors même qu’autrefois elle aurait craché sur ce genre de démonstration trop évidente de son attachement pour lui. Maintenant c’est lui, qui peine à le ressentir, à le voir. Mais puisqu’elle s’accroche il suppose qu’il ne peut pas se voiler le regard éternellement. Puisqu’elle fait ces efforts pour lui, il ne peut pas cracher dessus sans y prêter plus d’attention : et de toute façon, la flamme au fond de son cœur le lui refuse.

« Le syndrome de ma niaiserie. » répète-t-il, comme il répète beaucoup de choses. Rien que pour entendre les mots de sa bouche, accompagnés de cette lueur de dédain et d’incrédulité qui est devenue sa marque. Niais ? Lui ? « Je crois que tu te trompes de personne. » souffle-t-il un peu plus doucement. Son esprit peine à associer les souvenirs lointains qui lui reviennent à ce qu’il est aujourd’hui. Deux mondes particulièrement distincts qu’il n’arrive pas à concilier, malgré son esprit qui ne cesse de l’y ramener. « Je n’ai pas besoin de... » répète-t-il en fronçant légèrement les sourcils. Nyel n’a même pas dit « la pécho ». Pécho. Pourrait-il se satisfaire de n’importe quelle fille ? Pourrait-il abandonner son esprit revenant sans cesse en sa direction ? Est-ce que cela l’aiderait à voir les choses comme un peu moins mornes et grises ? Aussi fort se force-t-il à essayer de penser à la possibilité, elle lui est abjecte. Seulement, ce n’est pas Feyre, avec qui il aura quoi que ce soit. « Je ne pense pas avoir ressenti une once de désir pour quelqu’un depuis mon adolescence. Ne t’inquiète donc pas, je ne suis aucunement frustré. » lui avoue-t-il dans un sourire forcé aux commissures, se demandant parfois si son cœur avait perdu la capacité de s’attacher ou de vouloir quoi que ce soit. Cela fait des années qu’il a abandonné l’idée de désir, lorsqu’avant il était quelqu’un à se laisser aller par ses impulsions et ses envies profondes sans plus se poser de question.

« Je ne suis pas si compliqué que ça. » avoue-t-il en clignant des yeux, peu sûr de savoir de quoi elle parle. Aussi dur qu’il soit à présent il ne perd pas une certaine naïveté : qui ressort sur son visage à des moments présents et lui fait perdre instantanément dix ans. Lorsqu’elle lui sort qu’il n’a jamais été drôle, un sourire ne peut que percer, rapidement, au coin de ses lèvres. Un regard gêné qui part vers le côté, son esprit happé par des souvenirs lointains. « Menteuse. » susurre-t-il affectueusement, malgré ses mots lacés de tristesse. Comment retrouver ce qui lui était si naturel autrefois ? Il a abandonné depuis longtemps le fait même de le vouloir, de toute façon. Le lui qu’il était autrefois était une créature qu’il a appris à détester. Celui responsable de la mort de sa petite sœur. Celui trop faible pour qu’on lui dise la vérité, pas assez pour être aimé. Il n’avait fait que se bercer d’illusions sur la nature de la réalité et la réalité le lui avait fait savoir en retour. Il serait absurde pour lui d’espérer redevenir celui qu’il était avant : ce ne serait que prendre le poignard à nouveau pour l’enfoncer dans sa propre poitrine. Au serveur il ne dit absolument rien : de toute façon Nyel s’occupe de commander de la nourriture pour lui, ce à quoi il répond par un sourire jaune. « Tu es sûre d’avoir l’estomac pour tout ça ? » souffle-t-il amusé. Au final peut-être est-il un peu content que Nyel l’ait kidnappé. L’entendre dire toutes ces idioties, la voir agir comme ça, a quelque chose qui l’aide à ne plus penser à ce qui le pèse autant. « Qui te dit que j’ai envie de vivre ? » lance-t-il dans un rire si lointain et triste, et paradoxalement si léger. La mort n’étant plus un sujet lui faisant ni chaud ni froid, voyant dans cet état quelque chose d’aussi banal que dans tout le reste. Ses ongles viennent gratter un peu plus le bois, son regard s’accrochant fermement à la couleur foncée. « Si je vis c’est que j’ai un contrat à remplir. Voilà tout. » avoue-t-il à demi dans un chuchotement, la réalité de sa situation serrant son cœur d’une tristesse qu’il avait pensé oubliée. Acceptée. Castiel pince les lèvres. « C’est bien notre destin aux sorceleurs, non ? Ce qu’on veut… n’entre pas dans l’équation. »