j'avais peur, je l'ai dit mais j'ai un coeur, je le dis (sarkasme#1)

01/09/2022

j'avais peur, je l'ai dit mais j'ai un coeur, je le dis —
marché zaunard, @sarkan azantys

"i did nothing wrong." elle ment effrontément, les yeux dans les yeux de l'agent (du pacifieur), les mains dans le dos qui triturent ce qu'elle vient de voler : de la viande en sachet. car la nourriture se fait rare au camp, et dans tout zaun globalement ; car le sol commence à être trop gelé pour qu'ils y fassent pousser quoi que ce soit et comme tous les hivers, elle fait ce qu'elle fait de mieux : voler au marché. courir pour ne pas se faire attraper la réchauffe, et se faire attraper la met dans des situations comme celles-ci. "i just..." il est grand, plus grand qu'elle ; et large d'épaules, avec ça. il porte cet uniforme qu'elle déteste et qu'elle a appris à fuir, à éviter dans les rues mal pavées, à ne pas regarder dans les yeux de peur d'attirer le mauvais oeil. et pourtant ce soir elle l'a affronté du regard ; aux dernières lueurs du jour, vers dix-huit heures, comme si elle n'avait rien à perdre. les marchands remballent à la tombée de la nuit et personne d'autre ne l'a vue à part lui.

"listen..." elle se pince les lèvres, se demande si elle fait bien de lui proposer ça. de s'engager sur cette voie-là. mais elle connaît nombre de pacifieurs qui n'ont pas dit non. lentement elle soulève ses cheveux roux pour découvrir le côté gauche de son cou ; trois traits bleutés étranges viennent l'orner. les branchies sont là, et actuellement c'est presque tout ce qu'elle a de son état d'origine — ça et quelques palmes qui commencent à réapparaître entre ses doigts, qu'il ne peut pas voir puisqu'elle garde les mains dans le dos. elle est parvenue à faire un pacte récemment pour conserver ses jambes ; le plus important, et les branchies et les doigts palmés sont devenus secondaires. "i'm a shymer." qu'elle avoue à voix basse, comme si d'autres pouvaient les entendre dans cette ruelle où personne ne s'aventure — à l'embouchure elle voit les silhouettes pressées des gens qui s'agitent pour remballer le marché et partir, des silhouettes qui ne sont pas concernées par eux, cet étrange duo qu'ils forment, l'homme à l'uniforme de pacifieur et la fille-poisson. "let's say you never saw that..." elle avoue enfin son vol, sans mot dire, en montrant le sachet de nourriture qu'elle cachait jusque là, vainement puisqu'il savait déjà. "let's say you let me go, and in exchange... i can grant you a wish. what do you think?" et elle le regarde pleine d'espoir, comme on regarderait quelqu'un qui pourrait changer nos prochaines vingt-quatre heures — car si elle sait d'avance qu'elle n'ira pas en prison pour de si petits vols, même à répétition, elle sait tout de même qu'elle pourra passer sa nuit future en garde à vue s'il le décide, ce grand pacifieur aux épaules larges, elle le sait pour en avoir déjà fait l'expérience plusieurs fois.

(mais les fois précédentes yukio, sawan et nino ne risquaient pas de mortellement s'inquiéter — pas comme ils s'inquiètent depuis que maxine et nova se sont évanouies dans la nature).

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01/11/2022

j'avais peur, je l'ai dit mais j'ai un coeur, je le dis —
marché zaunard, @rose mustang

Elle n’a rien fait de mal. C’est un truc qu’il entend souvent chez les voleurs affamés. Et Sarkan les croit : ils ne font rien de mal, rien d’autre que tenter de survivre. Mais fermer les yeux revient à renier un peu l’uniforme qu’il lutte pour porter dignement. Alors elle n’a rien fait, mais il l’arrêtera quand même. Il a vu ses mains chapardeuses se poser sur les étals, chiper des provisions sans que personne ne réalise le délit. La vigilance tombe en même temps que la nuit, on a hâte de compter la caisse, de plier bagage et d’aller chercher un peu de chaleur à la maison. La plupart des voleurs intelligents le savent. « I was just… – you were just stealing. » Il essaye de se montrer ferme, de la regarder de toute sa hauteur pour la dissuader de partir – alors que vraiment, il n’est pas si grand.

Le plus surprenant, c’est que la jeune femme ne se défend pas plus que ça. Une habituée, sans doute. À la place elle laisse découvrir des branchies dans son cou, libérant temporairement l’une des mains qu’elle cache dans son dos. Quelque part, ça lui donne encore plus envie de la lâcher, de lui laisser ses foutues victuailles et de la laisser partir. Sauf que ses supérieurs lui ont encore fait remarquer qu’il ne remplissait pas les quotas ce mois-ci, etc., etc. « I think I’ll pass, thank you very much. » Le pacifieur a assez de shymers dans sa vie pour savoir que souhaiter quelque chose, c’est dangereux. Et aussi, il n’a pas envie qu’elle se retrouve avec une partie de son corps en location. « Let’s say I didn’t hear what you just said, I don’t want to report bribery. » Les papiers sont horriblement longs à remplir et pour lui aussi, il commence à faire froid. Non pas qu’il ait mieux à faire que s’acharner sur une petite zaunarde en manque d’argent, mais tout de même.

« Is that all you stole? » Même s’il sait déjà que oui parce qu’il a passé les dernières vingt minutes à la regarder, elle s’est grillée avec sa tentative de corruption (Sarkan aime les grands mots pour pas grand-chose) et elle n’a plus rien à perdre. Peut-être l’a-t-elle eue, lui aussi. « Can I check your pockets please? » Question de courtoisie, il ne touche jamais sans permission ceux qui se montrent coopératifs. Et pour l’instant, elle est une parfaite accusée.

Parfaite mais d’un âge indicible malgré les regards insistants de Sarkan. Il est parfaitement incapable de donner autre chose qu’une fourchette tristement large. Pitié, qu’elle soit une adulte. Shit, ce qu’il déteste appeler des géniteurs tantôt indifférents, tantôt effondrés par les conneries de leur progéniture. « Do you have your ID? » Pas un geste en direction des menottes qu’il garde à la ceinture. À la place, il sort un carnet et un stylo à l'ancienne, commence à noter leur échange en lui lançant un regard faussement sévère d’une seconde à peine. « If you want to run, go for it. Just to be clear, I’m faster than you. » Et plus fort aussi, il refuse de lui faire du mal en la rattrapant.

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01/09/2022

j'avais peur, je l'ai dit mais j'ai un coeur, je le dis —
marché zaunard, @sarkan azantys

"I think I’ll pass, thank you very much." elle affiche une moue déçue ; c'est que jusque là son fléau a toujours été une admirable manière de s'en sortir, et qu'elle n'est pas habituée à ce que l'on refuse ses propositions de voeux. (à part fenris — mais fenris, c'était différent, pas vrai ? puisqu'il est shymer lui-même, ça ne compte pas). "Let’s say I didn’t hear what you just said." elle sourit malgré elle lorsqu'elle entend qu'il reprend sa formulation, bien qu'une arrestation ne soit logiquement pas l'endroit où l'on peut se permettre de sourire. "I don’t want to report bribery. — bribewhat?" c'est qu'ils n'ont eu qu'une éducation limitée, à l'orphelinat. sur de vieilles tables en bois, avec de vieux manuels qui avaient pour la plupart perdu leurs couvertures (sauf celui de sawan, que tout le monde jalousait un peu), avec de vieilles notes car ils avaient mille autres priorités.

ils se regardent un instant, elle n'a pas honte de laisser voir qu'elle ne sait rien et que scolairement elle ne vaut rien. c'est le cas de la plupart des gamins de zaun, après tout — et lorsqu'on est un pacifieur affecté à ce quartier, on doit en voir d'autres. "Is that all you stole?" qu'il demande finalement, et elle hoche la tête avec véhémence. mais il n'est pas bête, ou en tout cas très habitué à ce genre de délits — ainsi il demande encore : "Can I check your pockets please?" elle lève les yeux au ciel de manière ostentatoire, puis lève les bras avec l'habitude de celle qui l'a déjà fait des dizaines de fois. il glisse ses mains dans ses poches, en ressort d'autres trésors, y compris un petit bracelet en argent cassé. "that's mine" qu'elle précise — c'est le seul object résidant dans ses poches qui est à elle. "i didn't stole it." enfin si, mais il y a des mois de ça, pour l'offrir à maxine. et aujourd'hui maxine a disparu lorsqu'elles ont été attaquées par les zurks, et il ne reste que ce petit bracelet gris, qu'elle avait momentanément rendu à rose pour une réparation. "can i keep it?" le truc est cassé ; il le lui laisse. "cool" qu'elle commente, "thanx." puis elle se rappelle qu'elle parle à un uniforme, et corrige : "thank you, sir."

l'interrogatoire se poursuit. "do you have your ID?" elle fait non de la tête. c'est le moment critique où les pacifieurs se rendent compte qu'elle n'a même pas de papiers, le moment critique où elle recommence à courir. mais elle a à peine le temps de jeter un coup d'oeil vers le bout de la rue que le pacifieur commente : "If you want to run, go for it. Just to be clear, I’m faster than you. — damn. how come you're reading minds. where's your moon?" qu'elle demande un peu sarcastiquement, avant de pointer son front du menton, front sur lequel elle ne voit aucune lune — il n'est donc pas de l'ordre des voyants, a priori. "catching me once doesn't mean you're faster than me. you just got lucky." un peu piquée dans sa fierté de voleuse rapide, peut-être ; après tout, on trouve sa fierté là où on peut. "i don't have any id with me." un tic nerveux la pousse à remettre une mèche rousse derrière son oreille. "left my papers at home" qu'elle accentue ; c'est un mensonge, bien sur, mais il n'est pas obligé de le savoir. "you know what..." et, au beau milieu de sa phrase, tandis qu'il tient son petit carnet et son petit stylo, elle se fait la malle. comptant sur l'effet de surprise pour le devancer, comptant sur son meilleur sprint et quelques tonneaux renversés.

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01/11/2022

j'avais peur, je l'ai dit mais j'ai un coeur, je le dis —
marché zaunard, @rose mustang

« Bribewhat ? » Le pacifieur hausse un sourcil avant de trouver la sincérité de son incompréhension. Parfois, il oublie que les enfants de Zaun ne sont pas ceux de Ketterdam, et encore moins ceux de Celestia. « Whatever, it’s a crime I didn’t heard. » Il pourrait la corriger, prendre un petit air pédant de mec éduqué mais il trouve ça vainement cruel de jouer à ce jeu-là. Même si la rousse n’a pas vraiment l’air de se soucier de genre de choses, avec son regard plein de confiance qu’elle maintient sans flancher. Il ne fait pas exprès, mais il lui sourit en retour.

Toujours pleine de sa fierté zaunarde, elle a le culot de nier malgré ce qu’il trouve dans ses poches. Tout un tas de trésors misérables. De quoi l’aider à survivre, des trucs que lui a dans ses placards et dont il oublie l’existence. Il a presque honte d’examiner le tout, encore plus quand il tombe sur le petit bracelet cassé. « That’s mine. I didn’t steal it. » Sarkan le regarde un moment avant de décider qu’elle ne ment pas. « Yeah, you can keep it. But you should fix it. » Les poches sont traîtresses et à son attitude, il devine que c’est quelque chose d’important, quelque chose à garder autour du poignet, pas au fond d’une poche qui demain sera sûrement percée. Sans métaphore. « damn. how come you're reading minds. where's your moon? » Elle a la faiblesse qui disparaît vite sous toute cette insolence. « I don’t need a moon to know that. I’ll catch you twice if I need to. » Il se penche un peu, juste assez pour qu’elle puisse mieux voir ses yeux. Parfois, c’est suffisant pour intimider les petits criminels, les dissuader de s’emporter ou pire, de le faire courir. « I left my papers at home. – Of course youd did. » Sarkan n’est pas dupe, il demande pour la forme. Elle n’a probablement pas la moindre trace d’existence officielle, comme pas mal des gamins des rues. « You know what… » Il n’a pas le temps de savoir what qu’elle détale. Évidemment.

Le pacifieur déteste courir. Parce que sa cheville tire toujours un peu, déjà, puis parce que ça lui rappelle l’école et les tours de pistes à répétition jusqu’à la nausée. Malgré tout il court, évite les obstacles un peu moins bien qu’elle, petite et agile, mais des deux, c’est lui qui a les plus grandes jambes. Et l’air ridicule, avec son carnet dans une main et les provisions dans l’autre, à beugler « move! » à des passants interloqués et des « STOP! » à la fille qui échappe au grand vilain flic. Plusieurs minutes (plusieurs heures selon son horloge interne) se passent avant qu’enfin, il soit obligé de lâcher l’un de ses trésors pour l’attraper par l’épaule et la forcer à s’arrêter. Le carnet finit dans une flaque d’eau boueuse, paix à son âme. « Told ya… », il reprend son souffle. « I’m faster than you. » En cadeau, son plus grand sourire satisfait.

Soudainement, il se rend compte qu’il serre un peu trop fort, retire vite sa main. « Shit- sorry. Did I hurt you ? » L’inquiétude est réelle, elle fait tellement fragile, si facile à briser, et lui a joué au gros witcher enthousiaste. « We weren’t done with this. » Il jette un regard vers les sachets qu’il tient précieusement entre ses mains, en espérant très fort ne pas en avoir perdu un en route. « And I need your name, at least. » Même sans ses notes mal écrites, il est à peu près sûr de ne pas oublier.

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01/09/2022

j'avais peur, je l'ai dit mais j'ai un coeur, je le dis —
marché zaunard, @sarkan azantys

elle s'arrête lorsqu'une main lui serre le bras, fort fort, à peu près aussi fort qu'elle a serré le bras de maxine avant de la perdre au profit des zurks. « Told ya… I’m faster than you. — right. you are. » qu'elle admet, cherchant à récupérer son souffle aussi péniblement que lui. le pire dans cette histoire, c'est qu'elle y a cru : elle a cru qu'elle pourrait lui échapper. it's jail now, i guess qu'elle s'apprête à lui demander quand, catastrophé, il la lâche : "sorry. Did I hurt you ?" elle fait non de la tête. elle a souvent été attrapée par le bras à l'orphelinat, elle ne s'en formalise plus. "i've seen worse" qu'elle répond simplement avec un haussement d'épaules presque désintéressé. « We weren’t done with this. And I need your name, at least. — i'm rose. » il y a probablement des centaines de roses à zaun. elle se demande un instant s'il est sage de lui donner son véritable nom de famille ou si elle ferait mieux de s'en inventer un autre. mais après tout, le dit nom de famille a lui-même été inventé, il y a des années — alors à quoi bon. il ne correspond à rien, si ce n'est quelques contrôles raturés de l'orphelinat, peut-être une date d'entrée et une date de sortie (de fuite) dans un grand registre colossal. si le pacifieur cherche, c'est tout ce qu'il retrouvera. "mustang. rose mustang." qu'elle clarifie alors, et ses yeux se posent un instant sur les prunelles mordorées du witcher avant que le rose ne lui monte aux joues et qu'elle ne jette avec hâte son regard sur le côté. juste là, dans la flaque, où gît le carnet.

instinctivement elle se penche pour le récupérer — le soulève avec deux doigts, le secoue un peu dans l'espoir d'en faire couler l'eau superflue. la couverture est très abimée, complètement morte peut-être, et la tranche des pages a déjà gondolé. mais quand elle l'ouvre et qu'elle se met à décoller les pages une par une, soufflant sur chacune d'elle, elle a la surprise de voir que la plupart des notes sont encore lisibles. elle se force à ne pas les lire, en capte quelques bribes malgré elle, puis rend le carnet encore salement humide à son propriétaire. "sorry." des excuses sommaires, car c'est à cause d'elle qu'il l'a perdu dans la flotte. "you should dry it next to a fire. not too close, of course. or else, you know. it'll burn." nouveau haussement d'épaules, l'air de dire qu'il arrivera ce qu'il arrivera. elle ne pense pas une seconde que le pacifieur-witcher n'a peut-être pas de feu, mais bel et bien un vrai radiateur. "so, what's next? a cell?" ils la garderont probablement une nuit, yukio s'inquiétera mais au moins, elle sera au chaud, comme le carnet.

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01/11/2022

j'avais peur, je l'ai dit mais j'ai un coeur, je le dis —
marché zaunard, @rose mustang

Rose, « Rose Mustang », est une parfaite étrangère qu’il a l’impression de trop connaître. Elle a connu pire que la douleur d’un witcher qui s’agrippe à son bras, elle court vite en pensant être la plus rapide et la plus zaunarde des deux – ce qu’elle est sans aucun doute, lui a juste ses jambes et son zèle. Elle a envie de le regarder dans les yeux mais elle n’y arrive pas. Sarkan ne le prend pas mal, lui aussi a détourné la tête pour se concentrer sur un tag illisible. Elle est attentive à tout, beaucoup trop vive pour son propre bien. Est-ce que c’est ça, l’intelligence de la rue ? Remarquer les détails, faire attention aux petites choses et les transformer en opportunités. Ou alors elle est simplement gentille et il s’imagine une parfaite étrangère qu’il aimerait désespérément connaître. Qu’importe, elle se baisse pour ramasser son carnet et il n’a pas le cœur de sortir les menottes pour la retenir jusqu’au poste alors qu’elle s’excuse, qu’elle a l’air plus contrariée que lui des pages qui se gondolent déjà et de l’encre qui bave légèrement. « you should dry it next to a fire. not too close, of course. or else, you know. it'll burn. » Il ne lui répond pas, trop occupé à la regarder s’affairer, prend une seconde de trop avant de l’attraper quand elle le lui tend. « I’ll try that, thanks. » La cruauté, ce serait de lui dire qu’il a un radiateur chez lui, pas un feu. Rose Mustang ne mérite pas de cruauté.

« So, what’s next ? A cell ? – I guess so. You made me run. » Le pacifieur ne plaisante pas. Il était prêt à la laisser partir, mais elle avait eu l’idée de se tirer d’elle-même et de ruiner ses chances. Sarkan pouvait être trop bon, mais il lui était souvent loin d’être trop con. « But first, we’re going to pay for this. » Il lui montre les victuailles qu’il retient maladroitement d’un seul bras. D’une autre, il sort enfin les menottes. Ce n’est pas plus mal que le carnet soit blessé, personne ne pourra témoigner de son manque total de professionnalisme. « Your arm, please ? I don’t like to run when it’s that cold. » Quand elle est attachée, il lui confie les paquets et serre le métal autour de son propre poignet. Les voilà liés, au moins le temps d’une balade. Sarkan a presque envie de sourire bêtement. Il tire légèrement pour la convaincre d’avancer à côté de lui et les voilà en train de retrouver le chemin du marché dans un silence qu’il déteste. « Do you have any money on you ? » Il préfère ne pas supposer, parfois les billets s’entassent pour d’autre choses plus importantes et parfois, il n’y a juste rien à entasser alors il fouille lui-même dans sa poche pour en tirer de quoi régler le marchand, au cas-où. Sarkan déteste quand les histoires ont des perdants.

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01/09/2022

j'avais peur, je l'ai dit mais j'ai un coeur, je le dis —
marché zaunard, @sarkan azantys

"I guess so. You made me run." elle lève un sourcil ; elle pensait que les pacifieurs étaient plus ou moins formés à ça. entrainés à courir vite, longtemps, à sauter au dessus de murets, à grimper à la corde, un peu comme des héros, mais des héros qui n'en auraient pas grand chose à faire de la veuve et de l'orphelin. apparement, celui-là n'aime pas courir. « But first, we’re going to pay for this. — WHAT????? » l'exclamation outrée sort d'elle-même, incontrôlable, trop vite et trop fort. l'écho en résonne contre les murs de pierre qui les entourent. d'un ton qui se veut plus mesurer, mais toujours excédé, elle demande : "why? why would you do this?" ça n'a pas de sens, pour elle. ça n'a aucun sens à ses yeux. certes, voler est mal ; mais retourner voir celui que l'on a volé est stupide et laisse souvent le ventre vide et les joues rouges de honte. "no way, i'm not coming with you" qu'elle se décide immédiatement, comme si elle avait le choix. mais le choix, elle ne l'a pas et déjà le pacifieur les menotte tous les deux afin qu'elle n'aille nul part. « Your arm, please ? (...) Do you have any money on you ? — hell no » qu'elle répond immédiatement. non pas uniquement parce qu'elle est énervée, mais aussi parce que c'est vrai. "d'you really think i would be stealing if i had enough money to feed my family?" ils ne sont pas une famille à proprement parler — elle, yukio, sawan et nino. mais ils sont ce qui s'en rapproche le plus. et comme elle, ils ont faim.

"i can't believe i'm doing this" qu'elle se plaint auprès du pacifieur, une fois plantée devant l'étal du marchant qu'elle a volé. une légère traction sur les menottes lui rappelle qu'elle n'a pas vraiment le choix. et plus elle s'en débarrassera vite, mieux ce sera. "i forgot to pay you" dit-elle au marchant, une fois qu'il a relevé les yeux sur elle. dans les dits yeux, elle lit qu'il ne la croit pas le moins du monde. "alright" admet-elle, "i stole something from you." elle soulève le paquet qu'elle a dans les mains, et ses doigts s'y accrochent fermement de peur que le pacifieur ou le marchand ne veule s'en saisir. "and apparently i have to pay." qu'elle continue, comme si elle ne connaissait pas cette règle plus que tacite. ayant les poches désertes de tout billet, elle se tourne vers le pacifieur pour qu'il lui avance l'argent, agrémentant le geste d'une parole : "thanks to the dragons, i met someone who has a job and a salary." elle se souvient qu'elle en rêvait, lorsqu'elle était à l'orphelinat. qu'elle voulait s'en sortir comme ça. pas par le vol et le dénuement, mais par un métier honnête dans lequel elle se donnerait à fond. et elle rêvait qu'on lui disait que ses cheveux roux étaient beaux, qu'elle avait bien grandi, qu'elle s'en était bien sortie, qu'elle n'avait plus rien de cette gamine hirsute et sale, sans histoire et sans famille.

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01/11/2022

j'avais peur, je l'ai dit mais j'ai un coeur, je le dis —
marché zaunard, @rose mustang

Sarkan n’est pas prêt à accepter la réalité : l’héroïsme ira aux autres parce que lui, quand il fait froid, a mal aux jambes. Aux bras, au dos, un peu partout où les blessures mal soignées ont laissé des fêlures et résultat, il n’aime pas courir. Vingt-quatre ans et déjà vieux, what a mess. Mais s’il ne peut pas avoir l’héroïsme, il aura au moins ce tout petit sentiment de justice bien faite, n’en déplaise à la jeune femme qui fulmine à côté de lui. « why? why would you do this? no way, i'm not coming with you. » Comme si elle avait le choix, comme s’il lui demandait gentiment son avis. « Told you, you made me run » et il hausse les épaules, trouvant sa réponse assez bonne pour la petite voleuse du coin. « d'you really think i would be stealing if i had enough money to feed my family? – There are a bunch of reasons that can lead to stealing. » Il a envie de lui raconter cette fois où il a surpris un célestien en train de- non, elle ne veut probablement pas entendre cette histoire.

Elle grogne encore de tout son être sur le chemin, encore face au marchand. Même quand elle avoue sa faute en articulant bien, il la sent bouillir d’humiliation. Le pacifieur s’en veut un peu de lui faire ça. À vrai dire, il ne pensait pas à l’embarrasser, sur le moment, juste à rectifier quelque chose. « thanks to the dragons, i met someone who has a job and a salary. » Il retient un sourire à ça. L’associer, lui, aux dragons, est d’une ironie aussi belle que l’air décidé qu’elle a dans les yeux quand elle se tourne vers lui. « Here. » Il lui tend les billets froissés qu’il gardait dans la main et face au sourcil haussé du commerçant, il pioche dans son portefeuille celui qu’il gardait pour s’acheter à manger ce soir. Le silence est d’or ou de papier filigrané. « Now we’re settled, I’m sure you’ll forget anything about our friend here, right ? » Un mouvement de tête en direction de Rose – qui sera loin d’être facile à oublier selon Sarkan – et il prend son air de… il ne sait pas trop, de pacifieur, de witcher, de peu importe ce qui pourrait avoir de l’importance. « Never saw her. » Et le pacte est passé, il l’espère. Parce que si ce type décide d’être un connard et d’alerter les autres, c'est presque une fin de carrière pour elle.

« You said you had a family ? Can you contact them ? » qu’il lui demande une fois éloignés à nouveau du marché, toujours enchaîné à elle et ses victuailles. Hors des rues commerçantes, on dirait presque que Zaun dort déjà. C’est le bon moment pour s’assoir un instant pour reposer son genou d’ancêtre quitte à avoir l’air con, le bras tendu parce qu’elle reste debout face à lui. « Do they have anything to eat for tonight ? » C’est qu’il commence à regretter son application à peine bornée de la procédure. S’il l’emmène au poste, qui va-t-il réellement mettre dans la merde cette nuit ? Pas elle, qui profitera de la chaleur relative du commissariat, aura peut-être un truc à grignoter si elle demande gentiment, et à peine un coup de pied au cul à l’aube, à l’heure où les délinquants dont personne ne veut se soucier sont lâchés dans la nature. Jusqu’à la prochaine fois.

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01/09/2022

j'avais peur, je l'ai dit mais j'ai un coeur, je le dis —
marché zaunard, @sarkan azantys

« You said you had a family ? Can you contact them ? — no, i don't have a cellphone." sawan en a un, yukio aussi. si elle en avait un elle pourrait les joindre, mais elle n'a jamais pu se résoudre à en voler. de la nourriture, des produits de première nécessité, passe encore. mais un téléphone ? l'objet lui semble trop personnel. elle aurait sous les yeux des photos de famille d'une autre, les contacts d'une autre, des messages d'amis inquiets pour une autre. il doit en avoir un, lui. lui qui n'est pas un nobody de zaun, lui qui a un travail stable et honorable. elle hésite à y aller au culot, lui demander de lui passer son portable, mais les menottes se rappellent à son bon souvenir : elle est enchaînée à lui car il est pacifieur, et mieux vaut qu'elle fasse un peu profil bas.

d'ailleurs il s'assoit, sans qu'elle ne sache pour quoi, et elle le regarde d'un air étonné, posé sur son banc. "what are we stopping for?" en guise de réponse il tend une jambe devant lui et change de sujet : « Do they have anything to eat for tonight ? — you're way too caring for your own good. » qu'elle fait remarquer, tirant un peu sur les menottes sans le faire exprès, parce qu'elle refuse de s'asseoir. elle finit par capituler et se poser à ses côtés. "i think they do. i was supposed to bring meat to the table, and it didn't work as planed (elle secoue les menottes pour appuyer ses dires) but they still have vegetables." elle réfléchit à ce qui a survécu au froid dans leur potager improvisé : "carrots, for sure, potatoes too. red kale, beets. anyway, don't worry for them. we're used to surviving." si elle sait une chose, c'est combien ils sont débrouillards, combien ils l'ont toujours été, combien ils n'ont jamais eu d'autre choix que de l'être. "i still don't really know why we stopped" qu'elle continue, "what's wrong with your knee?" et d'un geste de la mâchoire elle indique la jambe du pacifieur, tendue bien droit devant eux.

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01/11/2022

j'avais peur, je l'ai dit mais j'ai un coeur, je le dis —
marché zaunard, @rose mustang

Sarkan fronce le nez quand, bien involontairement, elle lui claque ses privilèges au visage. Elle n’a pas de téléphone. Ce machin pris pour acquis, toujours dans la mauvaise poche, le mauvais sac, le mauvais meuble, qu’il perd et oublie sans jamais pouvoir s’en passer vraiment. Elle, elle n’en a pas et quitter les siens, c’est presque un saut dans le vide. « what are we stopping for? » Parce que je me sens affreusement vieux n’est pas une réponse qu’il souhaite partager. Elle ne comprendrait pas. Il est sur le point de lui demander de le rejoindre sur le banc quand elle le fait d’elle-même, après avoir tenté de tirer sur son poignet. « you're way too caring for your own good. – You think so? There’s nothing as ‘too caring’. You either care, or you don’t. » Sourire un peu faible ; elle lui fait penser à Kane et il n’en a pas envie. Lui aussi, souvent, il se sent obligé de lui dire qu’il en fait trop.

« i think they do. i was supposed to bring meat to the table, and it didn't work as planed but they still have vegetables. » S’ensuit une liste qui semble la passionner, et qui amuse le pacifieur. Il ne lui demandera pas si ses victuailles viennent du travail de la terre ou de sa capacité à cacher un garde-manger sous sa veste trop légère pour la saison. « Then you won a night at the Precinct Hotel. Lucky you! » Il essaye de rendre l’annonce de sa nuit au poste moins terrible qu’elle en a l’air, même si elle n’en est plus à son premier rodéo. Probablement qu’elle connait déjà parfaitement les lieux. « i still don't really know why we stopped. what's wrong with your knee? » Pendant quelques secondes, il regarde tour à tour sa jambe tendue, puis la jeune femme, définitivement trop observatrice. « How do you know it’s the knee? » Sans penser à lui donner raison, il masse distraitement la zone endolorie. « Never pick a fight with someone stronger than you. And if you do, go to the ER right away to avoid a cranky knee ten years later. » Un haussement d’épaule et il replie sa jambe une fois, deux fois avant de décider qu’il n’a plus de raison d’être dramatique ni de laisser la pauvre Rose mourir de froid. Même s’il apprécie la tranquillité de l’instant, les quelques silences sans gênes et l’apparente superficialité de leurs mots. « Come on, we must leave », qu’il déclare un peu trop solennellement sans esquisser le moindre geste. L’auto-conviction, parfois, n’est pas une science exacte.

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j'avais peur, je l'ai dit mais j'ai un coeur, je le dis (sarkasme#1)

◇ PRÉFÉRENCES RPGIQUES ◇

◇ DISCORD ◇

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