23h19, heure du drame. Heure de la plus grosse méprise de sa vie dont elle n’avait pas eu conscience au moment de vérifier son maquillage dans le rétroviseur d’une voiture paternelle miraculeusement sans aucunes rayures de carrosserie… pour l’instant.
Pour Menya Lovàas, tout était parfait. Coiffure, maquillage et même sa tenue que certaines mauvaises langues auraient eu la bêtise - ou l’intelligence - de qualifier de bien imprudente vu l’endroit.
Des mauvaises langues plus acérées auraient même ajouté qu’elle cherchait l’agression, au minimum les problèmes. Mais ce soir, elle devait être sur son 48 au moins. Parce que c’était le grand soir, le jour J « J’te rappelle. J’ai pas le temps de te parler, j’ai rendez-vous avec mon fiancé. » ignorance totale du choc dans la voix de ton interlocuteur, elle n’avait même pas entendu ce “T’as un fiancé ?”, elle avait déjà raccroché son téléphone hors de prix pour l’abandonner à l’intérieur d’un sac à main tout aussi cher, voir plus.
Tragique et dramatique, les mêmes accessoires auraient pu être portés à Zaun… mais nous ne parlerons pas d’une pire folie ici. Commençons par la moyenne avec Ketterdam.

Descente de voiture, hauts talons qui viennent se poser sur un sol qui n’en n’a peut-être jamais rencontrés de si beaux que les siens, et elle refermait sa voiture pour faire les quelques pas qui la séparaient de l’entrée du bar, et de sa rencontre avec son futur fiancé.
Rencontre ? Futur ? On sait, elle venait d’affirmer avoir rendez-vous avec celui qui lui avait passé la bague au doigt. Histoire un peu étrange, et qui manquait sans doute un peu de sens, si elle avouait l’odieux mensonge qui la conduisait ici ce soir. Si elle précisait que le futur marié n’était pas plus au courant de son engagement, que de son existence.
Pour l’instant. Evidemment, bientôt, il ne jurerait que par elle.

Tout avait commencé par des fiançailles dont elle ne voulait pas.
Tout avait continué avec l’affirmation qu’elle avait déjà un fiancé de son choix… et par cette petite moue qui avait persuadé daddy qu’il était plus juste qu’elle soit celle qui décide de l’identité de l’homme avec lequel elle passerait le reste de ses jours.
Fait qui n’était pas tant un soucis quand elle avait présenté le pauvre homme comme un riche héritier qui venait d’une très bonne famille.
Pour le reste, elle avait préféré garder le mystère (plus pratique quand on n’avait pas encore le profil précis)
Un riche héritier à Ketterdam ?

Un riche héritier barman.
Parce que c’était bien pour le barman du coin qu’elle avait poussé les portes avec classe, mouvement de cheveux façon magnifique hairflip pour laisser aux hommes du bar le soin de faire le ralenti avec leur imagination quand ils baveraient sur elle.
Mais poussez-vous les gueux, ce n’était pas pour vous qu’elle était là ce soir.
Pas le temps de niaiser, elle avait filé droit vers le bar, la démarche assurée d’une vraie queen. Tabouret tiré, fesses divines posées, jambes croisées comme une vraie diva, et là voilà prête à enfin faire la rencontre visuelle avec celui qu’une connaissance lui avait vendu comme le beau gosse du coin, un homme aussi classe que sexy, le choix parfait.
L’air de ne pas trop chercher, il viendrait bien dans son champ de vision pour prendre sa commande.

Quelques secondes de patience et le fameux se montrait.
…
…
C’était donc lui ? Le prince incroyablement sexy ?
…
Pas mal. A voir de dos.
Elle le voyait un poil plus grand. Il avait quoi ? Plus d’un mètre soixante dix, clairement. Il entrait dans les critères.
« Bonsoir. » toi et moi on va se marier… « Un daïquiri s’il te plait. » mais d’abord sers-moi à boire. Qui a dit qu’on ne pouvait pas boire et bosser ? Elle avait besoin de garder les idées claires pour le contrat, mais un verre allégerait l’atmosphère.
Le contrat ?
…
Et qui lui disait qu’il accepterait ?
Please, il n’était pas encore né celui qui lui dirait non.

Le calme avant la tempête. Le silence avant le chaos. Et pourtant, Dieu sait que Elan est bruyant. Ce soir, le patron n’était pas dans le coin alors il se permettait bien des folies. Quoique, même dans le coin, il ne se retient pas vraiment. La seule différence réside en l’absence de regards assassins et de coups de pressions mit en off. Coups de pression qu’il oublie dès lors qu’on vient lui adresser sa parole, soit, 0.10 secondes après. Voilà. Alors comme à son habitude, il faisait du grand show. Et voilà que je lance une chenille, et voici que j’offre des shooters à ses dames (c’est faux, il leur fera payer les verres suivants plus chers), et ensuite vient le moment où il prend des nouvelles de à peu près tout le monde. « Comment elle va ta fille ? » Il ne sait même plus si le boug a des gosses mais peu importe, il est tellement ivre qu’il n’est même pas sûr que le type s’en souvienne aussi. De toute façon, il ne comprend rien quand il parle. Alors il se contente de hôcher la tête d’un air sérieux, de rigoler une fois ou deux, tout en lui servant une farandole de verre. Une méga-arnaque mais écoutez, ça fonctionne. C’est comme ça qu’il fidélise 50% des clients, le reste revient parce que l’ambiance est folle. Et merci qui ?

Alors vous savez, le bar, il le connait un peu comme sa poche. Il reconnait pas mal de visage, accompagné d’inconnus ou pas. Il était d’ailleurs entrain de servir Patrice, un vieux plombier avec un descente aussi rude que le haut d’une pyramide et dégaine qui démontre aisément que l’heure de l’apéro est sacrée, lorsqu’une jeune femme est entrain dans le bar. Un super client, un chouette type Fabrice. Mais certainement pas aussi chouette que ce qui venait d’entrer. Fallait voir tout les rapaces se retourner et le pauvre Fabrice lancer un « Mazette » complètement hypnotisé. Elle détonait complètement dans la pièce. Elle sortait d’où, d’un tapis rouge ou quoi ? Et comme les autres, au risque de vous décevoir, Elan n’est qu’un homme. Je sais, ça fait mal. Je sais, il est un peu le Dieu du monde de la nuit mais écoutez, il est bel et bien mortel avant tout. Alors il lui avait pris bien deux bonnes minutes avant de réaliser qu’il était le seul barman ce soir et que au lieu de mater comme un grand demeuré, il fallait peut-être aller la servir.

Une fois ses esprits reprients, il abandonnait son bon vieux camarade qui n’avait absolument pas oublié de lui lancer un vieux clin d’œil avant, pour se diriger vers elle. « Bonsoir. Je vous sers quelque chose ? » On ne va pas se mentir, il n’a jamais compris cette phrase. Bien sur que les gens sont là pour consommer non ? Non, non, j’viens pour le chauffage gratuit. Bah non, évidemment que non. « Un daïquiri, ça marche ! » Il se tournait un instant le temps de préparer ses derniers. Il aurait pu, penser à une phrase d’approche de ouf, dégainé sa meilleure disquette. C’est ce qu’il aurait certainement fait si il n’avait pas l’impression que son boule était littéralement entrain d’étouffer dans ce caleçon push-up acheté par mégarde. Non mais attendez, les push-up de cul pour homme, on est où là ? La préparation terminée en deux-trois mouvements, œuvre du maitre barman lui-même, il lui tendait finalement. « Voilà pour vous. » Supplément petit parasol rose. « J’espère que je ne me suis pas trompé sur la couleur. » On ne sait jamais ? « C’est la première fois que vous venez, je me trompe ? » Il était sûr de lui, des filles comme elle il n’en voit pas tout les jours, mais il voulait juste engager la conversation.

Analyse rapide des traits. Quel âge il avait au juste ? Le sien ? Un peu moins ? Plus de 20 c’était sûr. Mais il avait ce reste de candeur sur le visage qui lui retirait peut-être un peu de temps à la date officielle qui apparaissait sur ses papiers d’identité.
Débilité. Elle ne le savait pas, mais ce qu’elle appelait candeur, une autre naine de ce monde l’appelait débilité. Rude ? Il fallait appeler un chat, un chat. Voilà ce que sa compatriote aurait répondu.
En attendant, elle pouvait dire sans se tromper qu’il cochait également le critère de l’âge.
Ce n’était pas très poli de fixer les gens.
Elle ne fixait pas - elle échangeait.
Un daïquiri, contre de l’argent.
La voix était correcte. Ce n’était peut-être qu’un détail pour vous, mais pour elle ça voulait dire beaucoup. Quand on choisissait un faux fiancé, le moindre petit truc pour le caractériser devenait primordial. L’homme aurait eu une voix d’enfant qui n’avait pas mué ? Next, direct. Evidemment que sa belle-famille aurait sauté sur l’occasion pour se foutre de sa gueule.

« +33. » pardon ? Quoi ? Un indicatif téléphonique soufflée à elle-même ?
Non +33. Bonus. Mention honorable. Le jury ne peut s’empêcher de relever les qualités d’un candidat. Il note sur sa fiche mentale le “sérieux potentiel” et ose même ajouter qu’il ne sera pas oublié. Retenu ou non, il y a des visions qu’on ne peut pas rayer de sa mémoire, ce serait un affront.
Incompréhensible pour vous ?
Il suffisait de suivre ce regard porté vers le bas le temps que son serveur se tourne.
Dans son langage, on appelait ça : avoir un joli p’tit cul.
Fort sympathique. Peut-être un peu superficiel selon une fiche de poste pour fiancé, mais ce cul là était tout sauf inutile. Ne jamais négliger le plaisir des yeux.

« Merci. » c’était quoi cette voix ? Ce remerciement soufflé d’un ton… charmeur ?
Sa voix naturelle. Elle était née pour charmer. Tragique mais dramatique. Triste réalité de sa vie, elle ne savait que plaire !
…
Ou elle aimait trop le faire ?
Elle n’allait pas mentir. Evidemment, avoir des regards dans ce bar sur elle maintenant, c’était plaisant.
« Le parasol ? Très joli. » presque autant que ton cul
Calmons-nous. On était là pour le boulot
« C’est vrai. Je n’avais jamais entendu parler de l’endroit avant. » bien dommage, il méritait qu’on dépense au moins quelques daïquiris. Peut-être qu’elle l’aurait pécho. Un plan Q plutôt qu’un plan fiançailles. On ne pouvait jamais savoir. C’était le genre de trucs qui marchait au feeling. Là, fallait rester pro « Observateur, c’est une qualité à cocher sur le cv pour être barman ? » observateur ? Vraiment ? Pour un simple commentaire ? Evidemment qu’il le savait qu’il ne l’avait jamais rencontrée. Comment l’oublier ?
Mais il était important de flatter. C’était une base de la chasseuse de cul tête.

Niveau sens de l’observation, ceci dit, elle n’était pas en reste.
Pas d’alliance au doigt. Au final, c’était certain, sauf en cas d’estrade derrière le bar, il dépassait bien le mètre 70, mais de peu. Son tatouage au doigt le faisait davantage pencher vers la niaiserie, au minimum la douceur, que la bad boy kéké qui se tatoue un félin. Niveau “bien foutu”, c’était difficile à dire, mais au moins il n’avait pas abusé de la bière servie ici.
On se concentre. Moins de superficialité. Ne fallait-il pas un minimum de matière grise pour le poste ?
Sans doute. Il fallait les bases. Le reste, elle s’en occupait. Elle était une artiste, capable de transformer un rocher en diamant.

Elan n’avait aucune idée de ce qui allait lui arriver aujourd’hui. A ce moment-là précis, Dieu est certainement entrain d’appuyer sur tous les boutons de son immense tableau de bord pour réparer sa connerie, sans succès. Alors en attendant que les ficelles du chaos s’entremêlent et que l’orchestre de la fin du monde commencent leurs répétitions, il vivait sa petite vie l’air de rien. Il aurait pu se douter qu’il y avait une merde dans la matrice, une couille dans le pâté ou encore une goutte de trop dans le Pastis comme dirait Patrice, en la voyant débarquer ici. C’est vrai, loin de lui l’idée de remettre en question l’apparence de ces dames qui poussent la porte du bar mais elle était peut-être … Un peu trop bien habillée ? Un peu trop fancy ? Largement trop jolie ? On aurait dit une biche entourée de charognard. Il n’y avait qu’à voir la gueule des clients, c’était à croire qu’ils avaient a faire avec un mirage. Mais non, pas de petite lumière alerte, pas de petite antenne ou sens de l’araignée qui s’affole. Les premiers pas du Nemesis.

Alors après avoir maté, il avait réalisé qu’il était seul derrière le comptoir. Bah ouais, Brad Pitt est en congé le jeudi. En vérité, tant mieux parce que de un, il a le même fun qu’une spatule en bois (inexistant) et en plus il est sûr et certain qu’il se serait jeté sur elle. Elan président, les beaux gosses à ce qui parait parfait comme lui seront emprisonnés deux jours dans la semaine. Eh ouais mon pote. Mais en attendant qu’il lance sa campagne et devienne le roi du monde, il fallait servir la demoiselle. Un daïquiri, c’est largement dans ses cordes contrairement à un certain type pas drôle avec des muscles saillant, bref. D’ailleurs, en parlant de muscle saillant, ce caleçon push-up le déroutait un peu. Il se disait bien qu’il y avait un truc qui allait pas en l’enfilant … Il avait l’impression que son boule était soulevé par des mains délicates et .. il n’aimait pas trop ça ? Il se retournait un court instant, persuadé que la jeune femme avait parlé avant de poursuivre sa préparation. Ce caleçon le faisait halluciner, il est hanté. AU BUCHER !

Un petit parasol rose ajouté uniquement pour ses beaux yeux et le voilà qu’il déposait sa commande. Il engageait ensuite la conversation comme il l’aurait fait avec n’importe qui et non pas parce que c’est une bombe atomique … A moitié faux. Elle aurait ressemblé à un pied de chaise, elle n’aurait pas eu de parasol. Eh ouais, les privilèges de l’élite. Vous pensez que Brad Pitt y aurait pensé ? Certainement pas. Petit con de merde.

En l’entendant dire qu’elle ne connaissait pas l’endroit, il haussait un peu les sourcils. COMMENT ??? « Vous n’êtes pas d’ici alors ? » Evidemment, il n’y avait que cela pour l’expliquer. Comment aurait-elle pu ignorer l’existence du meilleur bar, celui avec la meilleure ambiance et les meilleurs barmans ? Bien sûr, tout ceci était parfaitement objectif, il ne dit pas ça seulement parce que il travaille ici, pas du tout non … « Oui j’imagine ? » Il fallait bien être observateur pour être un bon barman, non ? En tout cas, lui il l’était. Et comme c’est le meilleur des barmans … CQFD. « J’dirais ça, avec un bon sens relationnel, facilité d’apprentissage, des compétences de psy aussi vu le nombre de personnes qui viennent raconter leur vie et du bagou un peu. » Les mauvaises langues diront qu’il ne sait pas ce que cela veut dire. Ça vous en bouche un coin hein ? « Enfin. » Il haussait un peu les épaules. « C’est comme ça que je le vois. » Il avait l’air d’une pub pour une formation de barman non ?

Est-ce que Brad Pitt lui aurait plu ?
Question qu’elle ne se poserait peut-être jamais. Rencontre qui ne se placerait peut-être pas sur sa route.
Elle ne connaîtrait pas de Brad. Juste un Elan. Un type avec un tableau de bord pour cerveau. Quel dommage ! On ne vous filait pas la notice quand vous veniez recruté un fiancé. L’achat n’était pas aussi simple que celui d’un frigo. Même pas de classe énergétique sur le front. Rien pour la guider. A part ce cul évidemment.
Quoi ? On ne pouvait tout de même pas lui jeter la pierre. L’homme lui avait tourné le dos. Quand on venait pour embaucher quelqu’un, il était important de faire attention à tous les détails. Et dans son cas, ce n’était clairement pas un détail au vue de la vision offerte dans l’attente de sa consommation.
…
Recruter sur le physique, c’était quand même pas légèrement problématique ?
Fallait voir. Vu le poste, clairement pas.

Concentrons-nous Menya. On était là pour le travail.
Elle était dedans. Complètement. Tout comme ce parasol rose qu’elle faisait tourner dans son verre alors que la conversation s’engageait vers une très logique introduction.
Jusque-là, ce n’était pas si mal. Très pro dans l’attitude. Avenante avec le postulant - qui n’avait toutefois même pas conscience de postuler - elle savait mettre à l’aise plutôt que déstabiliser, pour le moment du moins.
« Je suis de Celestia. » ça se balançait comme ça ? Vu le prix total de ce qu’elle portait, il était évident qu’elle ne dormait pas dans le quartier ce soir. Et puis, il était bon de lui donner l’info pour plus tard. Après tout, c’était une belle promotion qu’il lui était proposée !

Etudions d’abord le profil du candidat avant de l’engager. Ne faisons rien à la va vite. Certes, le choix était limité, mais elle avait encore au moins quelques jours de casting non ?
Hum… pas dit ! Fallait faire le relooking, lui donner deux-trois cours de société, niveau planning, on était tout de même assez chargé.
Pas tant que ça.
L’oreille attentive malgré ses lèvres qui se déposent enfin sur un verre pour boire quelques gorgées de la boisson préparée, les mots prononcés ne passent clairement pas à côté.
Si elle avait publié sa petite annonce, elle aurait supposé que l’homme l’avait lue.
Bagou, facilité d’apprentissage, le relationnel et surtout un cul…
Focus Menya
Ok, détail. Elle s’en rappelait. Mais l’homme était tout à fait charmant. Il cochait les cases à la perfection !
Patience. Pas de décision impulsive qu’on pourrait regretter !

« Vous êtes engagé. » quoi ?
Mais où était donc la patience ?
Ce joli petit cul, dans un pantalon de grand couturier, il lui fallait. C’était aujourd’hui qu’il fallait investir en bourse. Sérieusement, ce n’était plus un cul mais un cap, une péninsule, le nez de Cyrano version auguste postérieur !
« En fait, pour être tout à fait honnête, je ne suis pas venue juste pour prendre un verre ce soir. » mais arrêtez-là ! « Je suis venue pour vous. » donc on en était là… « J’ai un job à vous proposer. » Pas d’introduction ? Pas d’excuses ? Même pas un petit “Vous allez peut-être me trouver un peu folle ?”
Pourquoi se donner des défauts ? Elle était fucking perfect !
« Je recherche un fiancé, et vous avez le profil parfait » le cul parfait « Un faux évidemment. Faudrait être dingue pour se fiancer comme ça. »
…
…
On pouvait plus. Même le meilleur des avocats du Monde ne pourrait pas la défendre « Le job est bien payé et il y a de sérieux avantages. » t’as quand même conscience que t’es pas aux putes là Menya ?

C’est la panique au dessus du ciel. Une alarme assourdissante qui retentit, des petits anges qui s’agitent partout, se disputent, se chamaillent sous la panique. Une lumière rouge illumine l'entièreté du paradis et des cris de terreur se font entendre ici et là. Assis sur son trône, le tout puissant ne l’est plus. Tout est perdu.


Et parce que il n’avait aucune idée de la panique que causait sa simple presence dans la meme piece que cette jeune femme au dela des nuages, Elan vivait sereinement. Il pensait à Brad Pitt, l’homme spatule, joli garçon selon les dires, pas ouf selon lui (la mauvaise foi) mais surtout d’un ennui mortel. A son sens, personne ne veut d’un boug comme lui dans sa vie. A la limite si, en décoration. Tiens il irait bien à côté du vase. Ouais, telle est la destinée de Brad Pitt et de tout ceux qui ne rient jamais. Peut-être est-il extrêmement laid lorsqu’il se met à rire ? Peut être a t’il le même rire qu’un phoque prêt à mettre bas ? Cela expliquerait beaucoup de choses … Il lui en parlera plus tard. Pour l’heure, il avait mieux à faire et surtout a penser. Il y avait une bombe au bar et devinez qui est démineur.

« Celestia? » Il ne cachait même pas sa surprise. Si les autres l’avaient entendus, ils auraient certainement eu la même réaction. Ils auraient sûrement eux aussi dit: Celestia ? Chacun leur tour, même le chat qui passait devant se serait arrêté pour prononcer ses mots. « C’est pas étonnant alors. » Triste réalité de constater que la réputation du bar n'était pas encore portée au-delà des grilles. Mais il y croyait, il avait espoir. Un jour l'entrée serait pleine à craquer, y’aura même un videur qui s'appellera Gustavo. Un gros baraqué qui aura un sixième sens: le sens de l’humour. Un sens dépourvu chez certains. N’est ce pas BRAD ?

Il jetait un bref coup d'œil aux alentours. Par chance, personne n’avait entendu. Encore un peu et il aurait dû la raccompagner en mode vigile à sa voiture. Genre sa présence aurait dissuadé de potentiels voleurs. Elan la masse, oui bien sûr. En attendant, il énumérait toutes les compétences qu’il jugeait nécessaires pour être un bon barman. Ce travail tellement sous-coté et si peu valorisé. C’est à la portée de tous d'être barman mais être un bon barman est réservé à l'élite. Entre Batman et barman, il n’y a qu’une lettre de différence.

Il aurait pu vous faire un powerpoint sur le pourquoi il est un peu le Batman du cocktail mais il fut interpellé par ses mots. « Pardon? » Comment ça embauché ? Pour quoi faire ? Ou ça ? Attendez, c’est Azriel qui l’envoie pour tester sa fidélité ? Ils ont retrouvé un vieux CV coincé entre un meuble et le mur, se sont dit qu’il était sympa et qu’il fallait aller le chercher ? Elan? Après tout ce temps ? Always.
Alors il la regardait avec des yeux ronds, le vide interstellaire dans ses iris et l'incompréhension dessinée sur son visage. Venue pour lui ? C'était une vaste plaisanterie. On lui aurait dit à quoi ressemblait la RH, il serait venu de lui-même. Résumons: Elan Batman Charognard et beauf.

« Quoi comme job? » Il était complètement perdu. Pendant un instant, il s’est même demandé si son patron ne l'avait pas viré. Mais non, il serait au courant quand même, il ne travaille pas gratuitement là … non ?
« Un fiancé? » Alors là on l’avait définitivement perdu. La RH cherchait un fiancé. AH ! Un faux fiancé, autant pour moi … Non, ce n'était pas pour autant moins déroutant. Il avait l’air d’une biche surprise dans la prairie. Il ne comprenait rien du tout. Qui a besoin d’un faux fiancé et pour quoi faire ? Faux fiancé c’est le terme celestien pour dire Sugar Baby ? Faux fiancé is the new Sugar Baby ? « C’est à dire bien payé et avec des avantages? » Non parce que attendez, c'était un rêve éveillé la. « Attendez, c’est pour être votre faux fiancé ou vous recrutez pour quelqu’un d’autre? » Non parce que les douilles sont partout. Ça tombe , elle cherche un faux fiancé pour sa grand-mère. Alors oui l’adage dit que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures mais très peu pour lui.