flash. paillettes qui brillent sur le bout de son nez, trahissent la pratique à laquelle elle s'était encore abandonnée tout au long de la soirée. euphoria. bien sûr qu'elle exagère blue, mais c'est la faute des autres, du monde, de tout. jamais la sienne, pas vrai ? pourtant, les rires ont laissés place à tout autre chose, sensation de flottement qui s'évapore pour un état bien plus misérable que celui de sa sobriété. les mains tendus face à son visage, observe les reflets argentés — ceux de son imagination ? elle sait plus très bien en réalité, cohérence portée disparue, de même que son amour propre. euphoria. c'est pas habituel pourtant, elle s'est jamais sentie comme ça avant. la peau qui démange et l'envie de griffer l'épiderme pour arracher les particules invisibles qui la dérangent. cinq heures. les premiers rayons de soleil qui viendraient bientôt s'abattre sur celestia, titube quand les yeux se portent sur l'immensité du ciel, les genoux qui entrent en collision avec le sol, égratigne davantage la peau.

no, no, no ! les mains qui se plaquent contre ses oreilles, tapent à plusieurs reprises pour les faire taire tous autant qu'ils sont — les auras, les âmes, peu importe leurs noms. silence soudain. et elle cligne des yeux à plusieurs reprises, les ongles qui grattent le sol, vient ternir la manucure impeccable en s'infligeant des dommages. c'est sûrement pire depuis la cérémonie des étoiles, l'impression de s'être perdue davantage, les nuits désormais rythmés par les hurlements qui passent en boucle. make it stop relève la tête, les lumières qui semblent vaciller autour d'elle — manque de cohérence absolue. et une silhouette qui se détache au milieu de tout le reste, la main qui se tend pour rencontrer le vide. naïm.. voix qui s'échappe dans un murmure, la gorge soudainement affreusement sèche.

aux plaisirs coupables, l'héritier Sa'Adar n'était pas en reste ; qu'il s'abreuve à ces délicieuses fontaines éphémères, jouvencelles aphrodisiaques promettant monts et merveilles quand l'euphoria domine tout son être et réclame (accable) son âme, et il n'en a que faire, de sombrer dans la déliquescence de l'horreur, summun de la bestialité annihilant toute la souffrance infligée par ses propres pensées, l'image d'Afanasiy venant trop souvent s'y superposer (l'obséder), et de ses lèvres chaudes à ce tendre baiser. colère était à blâmer lorsqu'elle agissait comme une justicière rétablissant les troubles quand elle ne faisait, en réalité, que les écraser davantage ; elle qui s'imposait telle une marâtre providentielle augmentait toutes les peines sous couvert de "protéger" ; et il devrait le savoir, Naïm, depuis le temps qu'elle se jouait de lui, le rendant corrosif et de mauvaise compagnie, il devrait le savoir mais restait ignorant malgré tout car se voiler la face était devenue son attitude-refuge. et si cela créait de plus amples dommages, qui s'en soucierait ? personne. les parents absents, Babylon ... personne.

ne restait plus que la quête insatiable de réconfort, dérivant d'illusions en illusions, à la poursuite de chimères inconstantes aux menaces violentes ; rien n'avait réellement de sens dans ces paradis artificieux où l'âme en perdition erre, de naufrage en naufrage. Naïm est un peu mort à l'intérieur, alors il consomme les plaisirs interdits sans se soucier de l'avenir ; l'hoverball devrait le tenir, mais tout s'effaçait promptement à la promesse du (délire) désir. lancinante fureur attaquait par sursaut d'affliction, brouillant les pistes en les saccageant d'une mauvaise foi purulente, quand ses yeux torves roulant des lueurs fauves finirent par se poser sur une Blue encore plus mal en point que lui. la solidarité existe-t-elle chez les camés ? la question était légitime, car Naïm l'observe un moment sans agir avant de se décider à bouger vers elle. et il a Ruka dans la tête, celle-là même qui est son amie ; il ne peut pas laisser sa soeur dans un état si pitoyable sans rien faire (il aura ses faveurs ainsi). —  Hey... you should go easy little bird... come here... tirant sur son bras, il la hisse debout et recueille son corps dans ses bras. affûté de gestes tendres, il écarte ses cheveux vers l'arrière pour les dégager de son joli visage poupon. — Alright, let's sit somewhere... à l'écart, à travers le brouillard, là où ils pourront reprendre leurs esprits, essayer de se raccrocher à la vie (si elle en a envie ; t'en as envie, Blue?). — Here... la brise souffle prudemment tandis qu'ils s'assoient sur un banc. — Look at me, Blue... can you see me ? doucement, les paroles sont des conseils bienvenus ; l'héritier sait reconnaître un bad trip de loin pour en avoir vécu plein. les doigts soutenant son menton, il scrute son regard, ses pupilles dilatées et ses paupières rougies et toutes les alarmes retentissent alors dans son esprit.   

et c'est trop souvent que le monde autour d'elle perd en cohérence, que tout semble s'effriter sous ses doigts — devenir poussière. peut-être avaient-ils raison, tous autant qu'ils étaient, à murmurer sur son passage des insanités. les rumeurs allant bon train depuis qu'elle était enfant, prononcée coupable d'actions où elle n'avait pas eu le moindre contrôle, éternelle fautive d'un piège l'ayant pourtant lacérée jusqu'au sang. jinx. elle est fatiguée blue, des voix qui résonnent au creux de son esprit, des œillades jamais foncièrement bonnes jetées à la dérobées comme pour s'assurer qu'elle était réellement un déchet. sûrement perdue depuis bien trop longtemps dans les tréfonds de la drogue, incapable de remonter à la surface, préférant s'écrouler sous les paillettes enivrantes plutôt qu'affronter un quotidien qu'elle avait toujours haït de tout son être.

et peut être même se haïssait-elle
plus que n'importe quoi d'autre au monde.

elle avait pourtant longuement cherché à comprendre ce qui clochait chez elle, pourquoi est-ce qu'elle semblait incapable de remonter la pente et jamais la moindre réponse n'était venu à son esprit. jamais elle n'avait été en mesure de trouver la moindre solution. les doigts qui continuent de gratter frénétiquement le sol, abîme les ongles, les doigts, marque la peau des détresses qui l'envahissent avant d'avoir l'impression de voler dans les airs, tirée soudainement en arrière. no, no, no ! et les nouvelles suppliques voient le jour, réclame d'être laissée tranquille, abandonnée là, refuse le contact quand dans les bras inconnus elle n'est pourtant que poupée de chiffon. le regard vitreux, peine à comprendre ce qui se passe, n'est plus à même de discerner le réel du fictif, entends la voix, ne saisit pas les mots. et peut-être voudrait-elle seulement être laissée là, seule, et ne plus jamais se réveiller.

here... where ? look at me, blue... can you see me ? y avait-il seulement quelque chose à voir ? à saisir ? les doigts qui se tendent, la pulpe qui frôle le visage qui lui fait face et les lippes qui se retroussent en un rictus moqueur. not real le rire qui sonne si léger quand la gravité de la situation était tout autre, ferme les yeux quelques secondes. you should leave or... i'm gonna kill you too les fausses menaces mais les actes qu'on lui prête, magie destructrice qui afflue dans ses veines — préférence à lui prêter le mot malédiction.