aucun avantage au nom qui t'a été transmis; enfant varga déshérité, souvenirs qu'aucune mélancolie ne vient rendre plus beaux. et pourtant; malgré l'enfance malheureuse, du priam légendaire, tu auras gardé la bonté. ni revanchard, ni vengeur; tu acceptes seulement, d'un sourire à briser les coeurs.

à la douceur des ténèbres; ébène d'illusion, de cette question à laquelle tu ne sais toujours pas répondre. pourquoi toi tu n'as pas peur du noir. gamin coupé des images, cécité congénitale inexplicable, accablante. inutile, est le dernier né des varga. 14 avril honteux, de cette année 1998 que l'on tait; préfèrerait l'enfant mort-né qu'imparfait. caché dans le manoir familial, sous prétexte de te protéger, quand seule la réputation est au coeur des préoccupations.

concept étranger quand seule la voix se fait entendre, aucun visage pour décider ce qui ferait chavirer le coeur. pansexuel qui s'ignore, l'idée de l'amour aussi abstraite que ne l'est celle des couleurs; on a beau t'expliquer que le bleu remplit la mer, si tu visualises le mouvement des vagues, tu ne comprends pas. et si le myocarde bat, ce n'est que pour toi; célibataire amoureux de l'océan que tu ne vois pas vraiment.

comique plus que miraculeux. quand vient l'âge d'aller contempler l'artefact, on t'en refuse l'accès; à quoi bon gâcher la magie précieuse sur un enfant renié. mais durant l'un de ces cache-caches que tu ne gagnais jamais (raffolés par tes frères ainés), les mains se sont posées à tâtons, sur l'objet jalousement gardé. ils t'en ont voulu, d'avoir ainsi gaspillé l'héritage; toi qui ne l'as jamais mérité. parce qu'il a réagi, et c'est ce qui a contrarié. alors sont apparus les sons, teintés d'arc-en-ciel sur le fond noir de ta vie. synesthésie forcée; comme si l'ouïe avait pris le pas, dessinait à l'abstrait ce que l'oreille perçoit. pourtant, dans le silence, tu restes aussi aveugle qu'au premier jour; mais plus le bruit t'entoure, plus tu visualises les tâches colorées. pas que ça t'ait vraiment sauvé; puisque malgré la nouvelle balance qui vient équilibrer le défaut, ils ont préféré se débarrasser de l'honteux badaud.

c'est le mur d'abord, qui s'est imposé sans le voir. poussé, le crâne l'a percuté; et sous la violence d'un corps poids plume, le silence vous a entouré. alors la vue capricieuse s'en est allée; a rendu la main curieuse - doigts tendus jusqu'à trouver un visage à la douceur tragique. des traits trop fins pour s'imposer. tu es passé d'une cible à allié sans comprendre; furie sauvage qu'elle est, t'a pourtant accepté. deux enfants à part. survivre alors, sans rien; et le don absurde s'est avéré utile. si rien n'est vu, tu perçois les rouages cliquetants des coffres fermés; les serrures dessinées par l'oreille. et elle repère, t'y emmène. un business monté d'une nécessitée; et qui soupçonnerait l'aveugle de les avoir cambriolé.

midrias quittée jusqu'à tomber sur elle, sans savoir où. ailleurs, là où les gens s'entassent. et tu te déplaces mieux là-bas, noyé dans la pollution sonore qui remplit le bas quartier. zaun comme point de chute, protégé du monde par la harpie - mais ce sont bien les richesses des midriais qui te nourrissent.

douceur excessive voix qui n'a jamais vraiment muée gestes vaporeux amoureux des vagues qu'il voit s'écraser sur sa rétine aveugle naïf optimiste rêveur sans image empathique candeur persistante innocence ravagée déambule facilement lorsque c'est bruyant perdu lorsqu'il pleut, fatigué par l'excès des sons tout autour de lui courageux hors-circuit sourire façade rire désert aime les choses simples