Aiwenor allusion au ciel ; lignée noble savamment cultivée qui évoque respect et pouvoir au sein des cercles très fermés de Celestia. Un nom qu’il faut honorer ; un nom qu’il ne suffit pas de porter pour en être digne…
Soàan une étoile parmi d’autres ; la plus ( b r i l l a n t e ) selon sa mère. Celle qui réchauffe et veille ; gardien de la Lune, sa jumelle bien aimée.

17.03.1999 ☼ 23 y.o ☼ Celestia un bonheur qui vient par deux : Soàan suit Luana de quelques minutes ; un premier souffle partagé comme une ( p r o m e s s e ) de ne jamais se séparer. La maison Aiwenor en fête, célèbre la venue de deux héritiers dont la naissance fut prédite bien avant leur conception par leur mère, Elenya Aiwenor. Si l’aînée fait déjà la fierté du foyer en arborant cette précieuse lune sur le front, on projette sur le cadet de grands projets à l’image de la carrière militaire de leur père.

Les jumeaux Aiwenor sont promis à de grandes choses.

Secrétaire au cabinet du Dr Lovàas Bien loin des attentes paternelles, l’héritier Aiwenor s’est vu offrir cet emploi par Menya Lovàas, sa meilleure amie d’enfance, peu de temps après avoir interrompu sa formation de pacifieur. Reconverti en secrétaire - pour ne pas dire homme à tout faire - du docteur Lovàas, il gère ses rendez-vous, son planning… et un peu tout ce que Mlle Lovàas lui refile. Il ne rechigne, toutefois, en rien à la tâche, s’épanouissant bien plus derrière ce bureau avec vue sur la mer qu’en uniforme à la caserne… n’en déplaise à Kein Aiwenor, son père.

Homosexuel ☼ Celibataire attirance unique pour la gente masculine ; homosexualité assumée    et ( a c c e p t é e ) bien qu’elle soit source de déception supplémentaire pour son père : “Tu nous compliques la tâche.” avait-il soupiré une fois, sous-entendant que tout alliance, mariage et descendance seraient plus complexes à élaborer. De sa sexualité, Soàan en porte la culpabilité quand ce poids-là s'ajoute aux épaules de sa sœur aînée, soit la seule qui puisse être à la hauteur des attentes de la maison Aiwenor.

Au moins peut-il vivre heureux avec l’être aimé…

Méprise : savoir ce qu’il aime ne fait pas de Soàan un coeur comblé ; éternel insatisfait qui a fait de l’ amour un ( i d é a l ) trop parfait pour être goûté, il est ce coeur naïf avide de romance et de mièvrerie qu’il rêve de connaître à son tour, à l’instar de tous ces films et romans à l’eau de rose qu’il dévore. Mais entre lui et ses attentes, il y a ce fossé énorme : ce gouffre de confiance en lui qui le pousse à se contenter d’amourettes sans lendemain et de tous les premiers abrutis qui voudront bien de lui.

C'est comme un don chez lui…

Celestia ☼ Riche Enfant chanceux qui a grandi dans les  ( d o r u r e s )  de Celestia, la brillante ; celui qui n’a que les problèmes de riches et les futiles préoccupations qu’on adore détester en bas. Dans la maison Aiwenor, on prospère ; on ne manque de rien. Réputation et richesse que l’on doit à la lignée de voyantes du côté maternelle, qui conseille les plus hautes familles celestiennes ; et à la carrière militaire paternelle, le Capitaine Aiwenor à la tête de son escouade de pacifieurs concentrée principalement dans la haute-ville, pour la protections des puissants.  

Création d’énergie lumineuse C’est par le touché que son pouvoir s’active. Il lui suffit d’effleurer n’importe quelle surface pour la rendre lumineuse en lui insufflant de l’énergie. Plus le contact est grand et concret, plus le flux magique se diffuse rapidement et efficacement, et la lumière se fait plus intense. Puisqu’il s’agit littéralement d’une transmission d’énergie, son pouvoir a pour second effet - et bien plus utile selon son père - de recharger les batteries.

Ton cell est mort ? Donne à Soso, le chargeur portable humain !

Soàan peut en effet recharger les batteries des objets - ou agir comme un transmetteur d’énergie, en allumant une ampoule éteinte par exemple - mais également les batteries humaines - ou de tout être vivant. Évidemment, plus la cible est complexe, plus l’exercice est difficile et énergivore pour lui-même. Mieux il connaît son récepteur et sa structure, plus son pouvoir sera efficace. Au contact de la main de Soàan, la cible ressent ainsi une douce chaleur apaisante l’envelopper.
Puisqu’il puise dans ses propres ressources, une utilisation trop longue et/ou trop intense conduit inévitablement à l’épuisement, voire à l’évanouissement - et d’autres conséquences plus graves s’il va au-delà de ses limites. Pâleur, vertiges et saignements de nez sont les premiers signes qu’il tire sur la corde… Le sommeil est, par ailleurs, un des plus importants facteurs : une nuit d’insomnie rend son pouvoir faible et dérisoire ; à l’inverse, une bonne nuit de sommeil rend sa lumière plus brillante qu’à l’ordinaire.
Enfin, même si cela demande davantage d’effort et de concentration, il peut faire en sorte que la lumière générée dure dans le temps même une fois le contact rompu. Cela n’est bien évidemment pas éternel et à ce jour, son record est une lampe qu’il a maintenue allumée 24 heures. Bien sûr, plus d’objets sont allumés en même temps, plus le temps et l’intensité sont réduits. Si Soàan maîtrise bien son don, il continue d’apprendre et s'exercer à son sujet.

Autre précisions :
• Son pouvoir est parfaitement inoffensif - mais il lui est possible d'aveugler momentanément un assaillant.
• Il peut générer une boule lumineuse par la friction de ses mains. Aujourd'hui, il s'entraîne encore à lui donner différentes formes plus complexes.
• Puisque l’air est fait de molécule et que nous sommes en contact permanent avec, Soàan pourrait techniquement s’en servir comme vecteur pour créer un rayon lumineux par exemple. Toutefois, cela demande une maîtrise hautement supérieure qu’il n’a pas encore.

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s t ✺ r y

Dans leur berceau, les jumeaux se tiennent la main. Liés à jamais par une force qui dépasse toute magie connue, leurs petits doigts s’entremêlent comme les fils du destin.
Par dessus le landau, les deux paires d’yeux qui les couvent ne reflètent qu’amour et fierté.

Dans les couloirs, on entend les rires. Surtout le sien. Derrière la longue frange de sa soeur, il décèle un sourire. Précieux trésor qu’il apprend déjà à chérir du haut de ses sept années. Luana est sa moitié, son bonheur est sa priorité.

Dans les yeux de son père, il la voit pour la première fois. Une lueur sombre, sans éclat. Sans amour. C’est la déception qui pique son épiderme et broie sa poitrine. Hier, Soàan a touché le planétaire et ses mains se sont illuminées de cette lumière chaude… et inoffensive. Kein Aiwenor lui a tourné le dos, pressant sa main dans celui de sa soeur pour l’emmener là où le cadet n’a pas gagné le droit d’aller…

Dans cette salle de classe, Soàan étudie. Velaris et sa magie, sa politique et son histoire. Parfois, son attention est distraite par les traits d’un de ses camarades. Il a treize ans et il croit qu’il aime les garçons. L’heure suivante est consacrée à la pratique de leur pouvoir. Finalement, Soàan aime bien le sien.

Dans la chambre, il se blottit contre le corps frêle de Luana. Il la retient dans ses bras comme si elle menaçait de s’envoler. Hier, il a cru qu’elle ne reviendrait pas. Il la revoit, figée, le regard vide, la peau glacée… bloquée dans cet Entre-Monde que son don lui donne le droit - et le devoir - d’arpenter. Il entend cette voix qui n’est pas la sienne user de ses lèvres. Là-bas, elle a fini par entendre les appels - et les supplications - de son frère… La terreur noue encore son ventre et ses joues portent les traces salées de ses larmes. Cette nuit, il ne la quittera pas d’un centimètre.

Dans cette pièce sombre et froide, il entre pour la première fois. La veille, son père l’a sollicité. Pour la première fois depuis ses huit ans, il a manifesté de l’intérêt pour lui. Non. Pour son pouvoir. Dans le coeur du garçon, c’est la fête. Mais elle est de courte durée.
Celui qui, hier, jugeait sa lumière futile lui trouve aujourd’hui une nouvelle utilité. Car il y a peu, Soàan en a découvert ses bienfaits régénérateurs. Ce potentiel n’a pas échappé à l’esprit aiguisé de son paternel. Et il a de nouveaux projets pour lui.
Dans la salle, il le pousse. Une pression ferme que Soàan veut croire rassurante. Il s’imagine utile, il s’illusionne dans ce piège d’amour factice. Puis ses prunelles naïves croisent ceux de sa soeur. Elle se tient là, au milieu de l’arène. Et il comprend avant même de repérer l’autre présence.
Il n’est pas là pour aider. Pas comme il le souhaite. Un nœud lui tord le ventre.
Et tandis qu’il pose ses mains sur Luana pour mieux prolonger son cauchemar, lui interdisant de se dérober à cet entrainement par la fatigue, il retient en vain ses larmes.

❝Je suis désolé Luana…❞

Ses forces le quittent pour mieux laisser sa soeur s’exercer aux maniements du corps sur son cobaye humain. Et alors, la culpabilité entame de ronger le coeur de Soàan.

Sous le toit Aiwenor, ils sont tous des marionnettes..  

Dans les rues de Celestia, Soàan déambule joyeusement, chahute avec ses amis. Rares sont les soirs où il ne foule pas les pavés de la Haute-Cité, où il ne s’engouffre pas dans les bâtiments colorés qui promettent divertissement à l’excès. Parfait opposé de son aînée, il croque la vie à pleine canines mais comme le Soleil ne peut vivre sans la Lune, ce n’est jamais trop longtemps qu’il s’éloigne.

Dans les rangs des pacifieurs, il s’aligne, se tient droit. Soàan vient d’avoir 18 ans et il n’a pas eu le luxe de se questionner longtemps sur son avenir. A peine un premier diplôme à l'Académie décroché, son père l’a convoqué. De brèves félicitations soufflées - à moins que Soàan ne les ai imaginé ? - qu’il lui tend cette lettre d’engagement à signer. Si Luana poursuit son apprentissage auprès des Seers et de leur mère, lui doit marcher dans les pas glorieux du Capitaine Aiwenor. Soàan repousse le moindre doute qui menace de l’assaillir et signe. Et de cette tâche d’encre jusqu’à ses premiers entraînements militaires, il se met alors à nourrir cet espoir poison… celui de voir briller la fierté dans les iris paternels.

Dans le bureau de Kein Aiwenor, il a la tête baissée. C’est terminé. Après deux ans de formation, Soàan vient de lui annoncer qu’il ne veut plus continuer. Lui qui avait pourtant sa place toute gardée dans les rangs privilégiés de Celestia ; lui qui pourtant s’en sortait même avec de brillants résultats tant sur le plan physique que théorique. Apprécié de ses camarades, recrue volontaire et appliquée… Mais hier, il a rendu l’uniforme. Hier, il est rentré d’un exercice sur le terrain, le premier qui se faisait si loin, si bas. Hier, il a vu les abords de Zaun, il a vu la misère mais surtout… il a entendu ces cris. Ceux d’un enfant qu’on arrache à sa famille. La cruauté d’une rafle qu’il n’aurait sans doute pas dû voir si tôt. Bien sûr, il n’ignorait pas entièrement le rapatriement des gifted vers la Haute-Ville, mais les manuels et les professeurs ont un don pour présenter les choses d’une plus jolie façon. Hier, la réalité l’a frappé. La frontière entre leur luxe exagéré et les malchanceux, ceux qui n’ont déjà rien mais à qui on prend tout. En se projetant à la place de ses supérieurs, il a failli rendre son déjeuner. Car s’il prend conscience qu’il pourra jamais mettre ses futiles sentiments de côtés, il réalise avec plus d’horreur encore qu’il n’est pas non plus assez fort pour s’y opposer. Et l’avenir qu’il voit se dessiner le plonge dans un profond tourment, sombre et sans espoir.

❝J’arrête… Je ne veux plus devenir pacifieur. Je vous demande pardon, père.❞

Ce pardon, aujourd’hui encore, Soàan sait qu’il ne l’a pas obtenu. De cet entretien, il ne retient que ce regard froid où luisent déception et mépris, et qui le marque au fer rouge.
Ce jour-là, Soàan comprit sa leçon.

Du haut de ce bâtiment blanc nacré, il contemple la mer à travers la large baie vitrée. La vue est incroyable. Le soleil scintille sur l’étendue bleuté qui promet des merveilles infinies. Une envie furtive lui souffle de prendre le large, mais elle disparaît aussitôt qu’elle est venue. Sa place est ici, près de Luana. Et dans ce nouveau bureau qu’il intégrera dès demain. Il ne s’agit ni d’un poste militaire, ni le quart d’un siège au Conseil. Demain, il deviendra le secrétaire de Menya Lovàas, sa meilleure amie d’enfance. Une Celestienne excentrique qui voit le monde à sa propre façon. Elle est Love Coach et son métier ne fait pas l’unanimité… mais elle a son petit succès et par dessus tout, elle donne sa chance de liberté à Soàan. Il sait déjà que son père n’approuvera pas, que Luana se montrera sceptique même si elle l’encouragera, et que sa mère ne dira rien car elle semble toujours tout deviner à l’avance… mais il a prit sa décision. Sa leçon, il a l’a bien apprise : il n’obtiendra sûrement jamais la fierté du Capitaine Aiwenor… Toutefois, tandis qu’il contemple les vagues qui courbe l’horizon, il songe que ça n’a plus tant d’importance pour lui. Il veut pouvoir être lui. Et se préoccuper uniquement de ceux qui compte vraiment.

❝Toi, Lulu, tu es fière de moi ? Si oui, alors rien ne peut m’empêcher d’être heureux.❞

- M o o d b o a r d -