Depuis l’arrivée de Caelestis dans sa vie, il était parfois difficile pour Sorin de boire son sang sans éveiller les soupçons. Il n’avait clairement pas envie de lui faire peur. Cependant, il ne pouvait pas non plus, ne pas se nourrir. Et malheureusement, avec la jeune femme dans les parages, c’était vraiment parfois mission impossible. Et aujourd’hui avait été un de ces jours compliqués. Sorin n’avait pas eu le temps ni même l’opportunité de se nourrir avant de quitter Midrias pour Ketterdam parce que Cae avait été présente tout le long. Il ne lui en voulait pas, du moins pas consciemment. Néanmoins, alors qu’il foulait le sol du quartier mal famé, la soif se fit ressentir de plus en plus. Il était de plus en plus incapable de cacher sa véritable nature tandis que les canines pointaient le bout de leur nez dans sa bouche et que ses pupilles rougeoyaient. Il arrivait quand même à garder ses griffes pour lui et à cacher les veines noires de plus en plus visibles. Sorin ne savait pourtant pas combien de temps il pourrait tenir et alors qu’il allait rentrer pour se nourrir à l’abri des regards, l'odeur du sang le prit au nez, l’empêchant de bouger pendant quelques instants.

C’était bien une des rares fois où il avait laissé la soif grandir autant. Même lorsque sa famille était encore en vie, il faisait en sorte de prendre une tasse matin et soir. Même après leur mort, alors qu’il aurait pu devenir un être assoiffé de sang et tuer tout ce qu’il trouvait sur son chemin, il avait fait en sorte de continuer son rituel et ce même s’il n’avait plus réellement l’envie de vivre. Mais, parce que Caelestis était là, il ne pouvait plus faire comme il le souhaitait et maintenant, il se retrouvait à chasser cette personne dont le sang l’appelait comme si elle avait fait exprès de se faire mal pour l’appater. Se glissant dans l’ombre, Sorin parcourut les quelques mètres qui le séparaient et découvrit un homme qui s’était coupé sur un clou. Aussitôt, il sortit des ténèbres et attrapa son poignet, mettant sa main contre sa bouche pour l’empêcher de crier. Il planta alors ses canines dans la chair de son poignet et but goulûment sans remarquer qu’il allait sûrement se faire prendre, sans remarquer qu’il n’était pas loin du bar où il venait souvent pour récupérer des informations. Mais la soif avait altéré son jugement et il continuait de boire sans se soucier de tout ça, trop occupé à se nourrir pour ne pas attaquer d’autres personnes.

Les fermetures de bar d’Elan, il fallait le voir pour y croire. Une foule en délire, des strings balancés de l’autre côté du comptoir et son prénom répété encore et encore par la foule : Elan, Elan, Elan … Non. Tout ça, ça ne se passe que dans sa tête. Il n’y a plus personne à part lui dans l’établissement. Il est le seul idiot à se dandiner en nettoyant son comptoir sur la musique qui tourne en fond. Il faut voir comment il se dandine : il donne tout et rien ne l’arrête. Une absence de partenaire ? Vous ne l’avez donc jamais vu zouker avec son balais. La fatigue ? Voilà donc un état physique qu’il ne connaissait que trop peu. Pourtant, il avait enchainé toute la nuit. Il s’était tapé les monologues interminables de ceux qui viennent boire pour oublier, il avait goûté à ceux qui ne se pointaient exclusivement pour se bagarrer et il avait bien plus que motivé les troupes à consommer. Il ne s’était pas arrêté une seule seconde, pas la moindre minute de répit et pourtant … « I WANT TO BREAK FREE ! » S’écriait-il en prenant subitement la main, que dis-je, le manche de sa meilleure partenaire en guise de micro. Inarrêtable, infatigable. Mesdames et messieurs, Elan Pankratz.

C’est donc sur ce même mood qu’il s’en allait sortir les poubelles. Passant la porte en agitant la tête, toujours entrain de s’ambiancer tout seul, idiot du village qu’il est. Normalement cette tâche est simple et rapide. Pourtant, son attention fut attirée par quelques bruits sourds un peu plus loin. Comme des plaintes étouffés ou quelque chose dans le genre. Cela pouvait ne pas être grand-chose, un chat qui se balade ou autre, mais la curiosité le poussait à balancer légèrement son corps pour vérifier ce qu’il se passait. Dès lors qu’il constatait que ce qu’il pensait être un chat cherchant à se réfugier était plutôt un vampire en pleine action, ses yeux s’écarquillaient immédiatement. Finit la chanson de Queen, il se décomposait à vitesse grand V. La panique, la peur. Cherchant à se cacher dans un premier temps, il se laissait emporter par la vague de l’angoisse. Qu’est-ce qu’il devait faire ? S’enfuir ? C’était la meilleure solution. Si dans ce monde, certains étaient dotés de dons ou encore de pouvoir, ce n’était pas son cas. Misérable humain. Mais pouvait-il laisser cette pauvre personne à son triste sort ? Pourrait-il dormir ce soir avec cela sur la conscience ? C’est exactement la question qu’il se posait intérieurement lorsque son corps se mit à agir tout seul. Sur le coup, il n’était plus maître de ses mouvements. Il se mit même à penser : Qu’est ce que tu fais ? lorsqu’il se mit à saisir plus fermement son sac poubelle avant de le balancer de toute ses forces en plein dans la tronche du vampire … … Nous sommes d’accord, même lorsque son corps passe en mode pilote automatique il est complètement débile. Bordel, il voyait déjà la scène. Des autorités allant prévenir ses proches : Il est mort après avoir jeté un sac poubelle sur un vampire. Voilà. Il imaginait déjà leur tête : peu étonnés par son action, désespérés d’apprendre que sa stupidité existait même en mode survie. Son dernier espoir résidait dans son amulette anti-détection …

Son contrôle de la soif était presque parfait. Habitué depuis tout petit par son père à connaître ses limites, Sorin n’avait jamais été dans cet état-là. Seulement, depuis l’arrivée de Caelestis dans sa vie, c’était compliqué pour lui de se nourrir sans qu’elle ne suspecte quelque chose. Elle ne dormait que très peu et lorsqu’elle savait qu’il était debout, elle restait avec lui, prenant à la lettre sa promesse de ne plus le laisser seul. Et si le vampire aimait cette attention, ça devenait de plus en plus difficile pour lui de se contrôler ce soir, tandis qu’il arpentait les rues de Ketterdam, une nouvelle fois à la recherche d’infos sur le meurtre de ses parents. Il ne récupérait rien de bien intéressant, et sa soif l’empêchait de réfléchir correctement. Elle en fut décuplée quand il sentit l’odeur du sang. Sûrement une personne qui s’était fait mal. Malheureusement pour elle, Sorin étant dans le coin, il n’aurait plus qu’à aller se servir. Se faufilant dans les rues, plongeant dans la noirceur des ombres, il se déplaça rapidement jusqu’à sa victime avant qu’il ne la trouve. Sans attendre, le jeune homme se jeta sur lui, plaqua sa main sur sa bouche pour étouffer tout bruit et attrapa son poignet pour y boire. Son jugement était peut-être altéré parce qu’il pouvait se faire surprendre, mais il avait encore assez de jugeote pour ne pas le mordre à la carotide et lui faire perdre trop de sang.

Sorin entendit soudain un bruit, mais n’y prêta pas réellement attention. Ce fut sa première erreur. Il était bien trop occupé à se rassasier pour faire attention à ce qui se passait autour de lui. Si ça avait été le cas, il aurait pu voir et anticiper ce sac poubelle. A la place, il l’entendit simplement fendre l’air et au moment où le vampire tourna la tête vers la provenance du bruit, il reçut les ordures en pleine figure. « Qui a fait ça ? » lança-t-il, couplé d’un florilège d’insultes toutes plus vulgaires les unes que les autres. Sorin avait beau chercher l’auteur de l’acte, il n’y avait personne. Seulement, pour avoir parcouru assez souvent les rues de Ketterdam, il savait qu’il ne pleuvait pas des sacs poubelles. La personne était donc dans les parages, cachée quelque part. Le jeune homme assoma légèrement sa proie pour s’en occuper plus tard, ne sachant pas très bien ce qu’il allait en faire et s’avança vers ce qu’il pensait être le départ des ordures. « Je te sens ! Je sens ta peur. Sors de ta cachette. » Ce n’était pas réellement le cas, mais il espérait que la personne ait assez stupide pour sortir. Après tout, elle avait bien lancé un sac (poche) rempli d’ordures, peut-être qu’elle sortirait par peur de se faire bouffer. « Promis… Je te ferai pas de mal… » Sorin finit par promettre cela et se concentra pour cacher tous les attributs qui montraient qu’il était un vampire. Il s’approcha encore un peu avant d’ouvrir les yeux stupéfaits devant la personne qui se tenait devant lui. « Elan ? » murmura-t-il comme s’il était choqué de le voir là. « C’est toi l’abruti qui lance des sacs poubelles dans la gueule de ses clients ? » Peut-être que s’il détournait la conversation, peut-être que s’il changeait de sujet, Elan ne reviendrait pas sur l’incident et Sorin ne serait pas obligé de lui faire du mal ou pire, de le tuer.

Vous savez, il est beaucoup de choses Elan. On ne dirait pas comme ça mais outre le fait d’être drôle et sympathique, il est courageux. Courageux mais pas suicidaire. Néanmoins, ajoutez à cela une pincée d’impulsivité, un baril d’idiotie et nous y voilà. Voici la consécration de ce mélange, une scène improbable. Elan, faible et fébrile humain, sans le moindre pouvoir et sans le moindre don, balançant un sac poubelle dans la gueule d’un vampire. Rien que cela. Une invitation ouverte à la mort. Cela revenait presque à aller frapper à la porte de la grande faucheuse. Son dernier espoir résidait dans son amulette anti-détection … qui ne fonctionnait pas ? Rectification : Il n’était pas allé frapper à la porte de la grande faucheuse, il était entré en VIP sans prévenir, s’était pris une petite bière et s’était installé dans le canapé dans l’attendant. On en était là.

Alors peu importe combien il était foutu, son instinct de survie légèrement moins con reprit le dessus. Dès lors qu’il eut constater que son amulette ne fonctionnerait pas, il se cachait. On ne va pas se mentir, une cachette pas ouf. Derrière une benne à ordure, coincé entre cette dernière et le mur. Un espace exigu dans lequel il était difficile de respirer de part son étroitesse, son état complètement paniqué mais aussi de part son odeur. Immonde. Peut-être que cela était également dû au stress, à la pression qu’il ressentait mais il commençait à en avoir la nausée. Allez Elan, un peu de nerf ! Avec un peu de chance, cela va passer comme une lettre à la poste ? Non, vu le dernier coup tordu du tout puissant, il y avait peu de chance …

Alors il prenait son mal en patience, difficilement. Il tentait de retenir ses hauts le cœur et essayait désespérément de réduire son rythme cardiaque. Peut-être voulait-il l’entendre, il n’en savait rien ? Ses yeux doublaient de volume lorsque l’enfant du fléau annonçait qu’il pouvait sentir sa peur. Mais comme tous les mots qui lui avaient été adressés précédemment, il ne répondit pas. Est-ce que l’odeur des détritus allaient camoufler l’odeur de sa peur ? Il n’en savait rien, tout ce qu’il savait, c’est qu’il allait vomir si il restait là. … Ce n’est pas la promesse du vampire de ne pas lui faire de mal qui le poussait à en trouver une autre planque. Non parce qu’attendez, il est nié Elan mais pas complètement abruti non plus. Combien de fois a-t-il pu jurer sur la tête de sa sœur pour se sortir d’une situation délicate ? Il n’a pas de sœur, voilà, il aura au moins cet aveu en moins pour son jugement dernier. Non, ce qui l’a poussé à sortir est un fait encore plus … stupide ? Un choix : puisque dans tous les cas, tu vas crever Elan. Tu préfères : qu’on retrouve ton corps puant OU qu’on retrouve ton corps puant couvert de vomis ? Un minimum de dignité, tout de même.

Alors il tentait d’être discret, en sortant de sa cachette. Il fallait voir la concentration dans ses mouvements. Il venait à peine de sortir, prêt à se jeter sur une autre planque qu’il avait remarqué. Celle juste derrière Sorin, juste là … … « Sorin ? » Le cœur battant la chamade, il fronçait les sourcils surpris que cela soit lui mais pas moins effrayé pour autant. « Eh comment ça va mon giga pote ? Haha … » Un rire complètement faux, un rire qui dit : me tue pas, s’il te plait ? « Eh mais t’en a jamais entendu parler ? » Ajoutait-il en mimant une expression surprise et faussement détendue. « Y’a un balanceur fou de sac poubelle. T’y crois toi ? Les gens sont complètement malades … » Il parlait l’air de rien, reculant légèrement au fur et à mesure. « J’ai réussi à l’esquiver mais apparemment c’est pas ton cas … » Ajoutait-il en mentionnant d’un signe du manteau un détritus posé sur l’épaule de Sorin, un détritus posé délicatement sur l’épaule d’un vampire. Avec un peu de chance, il allait détourner son attention de lui et c’est pile à ce moment là qu’il se barrera en courant ! Ouais, faisons ça !

Ce n’était pas dans les habitudes de Sorin de se donner en spectacle. Il faisait tout pour ne pas avoir à ressentir la soif quand il était à l’extérieur. Il était un vampire de naissance, quelqu’un qui savait se contenir et gérer ce besoin vital de boire du sang qu’il soit animal ou humain. Cependant, avec les récents événements dans sa vie, c’était devenu un peu plus compliqué et ce soir-là, il avait craqué. Il n’avait pas fallu beaucoup de choses. Juste une légère blessure et son côté vampirique avait pris le dessus. Sorin ne se rappelait pas de la dernière fois qu’il avait été dans cet état, ni même s’il l’avait été un jour. Même lorsqu’il avait perdu sa famille, il ne s’était pas laissé assoiffé. Mais là, c’était différent. Caelestis ne pouvait pas voir ce spectacle mais il laissait quelqu’un d’autre le voir et ça c’était gênant. Alors qu'il se nourrissait sur la personne qu’il avait malencontreusement attaqué, il entendit du bruit auquel il ne prêta pas attention, jusqu’à ce qu’il se retourne. La pénombre ne lui permit pas de bien voir qui était là, mais il sentit bien comme il le fallait ce sac rempli d’ordures qui lui arriva dans le visage. Ça non plus, ce n’était pas habituel dans la vie du jeune Osborn. C’était même plutôt nouveau. Il ne se promenait pas dans les rues de Velaris en espérant recevoir un sac poubelle dans le visage.

Une fois le sac au sol, Sorin scruta les horizons pour trouver la personne qui avait fait ça. Il n’avait aucune envie de lui faire du mal, mais si elle l'avait vu se nourrir, c’était une autre histoire. Son secret était bien gardé depuis des années, il ne pouvait pas se permettre de le voir être révélé au grand jour ainsi. Après tout, il avait même réussi à cacher le fait que son père était un vampire et que c’était la raison du massacre de sa famille. Certes, il avait dû graisser des pattes et surtout récupérer certaines pièces à conviction, mais il avait réussi. Alors, il n’allait pas se retrouver dans la merde pour une erreur, erreur qu’il aurait pu éviter s’il avait été plus prévenant. Alors, il chercha la personne responsable de tout ça, faisant croire qu’il sentait sa peur. Ce n’était pas totalement vrai, c’était plus l’odeur des ordures qu’il sentait, mais il n’allait pas le dire. Il continua donc d’avancer vers l’origine du lancé. Peut-être que la personne s’était crue aux jeux olympiques et souhaitait s'entraîner. C’était absurde mais Sorin était prêt à tout croire pour ne pas avoir à mettre fin à sa vie. Il lui promit alors qu’il ne lui ferait pas de mal. Peut-être qu’en entendant ça, la personne se sentirait un peu plus en sécurité et sortirait de sa cachette pour qu’ils puissent discuter. Après tout, il était malgré tout une personne civilisée, une personne intelligente qui pourrait trouver une solution. Du moins il l’espérait.

Sa surprise mit cependant son intelligence de côté alors qu'il se retrouvait devant Elan, une personne qui pouvait se rapprocher d’un ami aux yeux de Sorin. Ça l’emmerdait plus que n’importe qui d’autre que ce soit lui et pas quelqu’un d’autre. Il aurait sûrement moins hésité avec quelqu’un qu’il ne connaissait pas. Le vampire se mit alors à parler du sac volant et il vit également la surprise sur le visage de l’humain, ainsi que sa peur qui transparaissait. Elan ne voulait pas mourir et Sorin le comprenait très bien. Il ne répondit pas à sa question, ne sachant pas réellement ce qu’il pourrait dire. « Salut, ça va et toi ? Bah écoute, t’as vu que j’étais un vampire, bah maintenant, je vais te tuer pour que tu te taises. » Ça ne le faisait pas et il préféra le laisser s’empêtrer dans son mensonge de poubelle volante et de ce soi disant mec fou qui les lançait. Il l’écouta et soupira avant de chasser d’une main le détritus sur son épaule, son regard toujours plongé dans celui du barman. « Arrête tes conneries… On sait tous les deux que c’est toi qui m’a balancé la poubelle à la gueule. » Sorin leva les yeux au ciel avant de reprendre. « Parce que tu as vu… » Il n’avait pas besoin de dire ce qu’il avait vu. Tous les deux le savaient également. « Je compte pas te faire de mal… C’est la première fois que ça m’arrive ça… » dit-il en désignant d’un doigt le corps du malheureux qui gisait inconscient, mais bien vivant, plus loin. Il se rendit alors compte que ses attributs de vampire étaient encore visibles et il se concentra pour les reléguer au second plan, reprenant forme humaine. « Tu comptes en parler ? Et sois honnête et pas juste parce que t’as peur que je t’arrache la tête. » Suivant ce qu’il dirait, il verrait ce qu’il ferait de lui.

Qu’est ce qui pouvait être pire que d’être un misérable humain sans don, sans pouvoir, à découvert face à un vampire auquel on a jeté un sac poubelle en plein dans la gueule ? Que ce dit vampire soit un type qu’on connait. Sorin. Franchement, il n’aurait jamais parié une seule pièce sur lui. A vrai dire, ce n’est pas comme si c’était écrit sur la gueule de chaque vampire du coin non plus. Mais en soit, ce n’est pas tant le fait qu’il en soit un qui le dérangeait. Honnêtement, il aurait peut-être mieux pris la chose si il lui avait dit au détour d’une situation. Hey, au fait, j’suis un vampire. Il aurait été surpris, évidemment, qui ne le serait pas. Il aurait peut-être un peu douté, l’aurait questionné sur la gestion de sa nature. Genre, est-ce que il sait se contrôler ? Non parce que autant, il n’a aucun problème avec les enfants du fléau mais il tient à sa vie tout de même. Elle ne pourrait pas paraître complètement folle aux yeux des autres mais elle lui plait pas mal …

Non, ce qui lui posait problème, c’était davantage la situation. La personne ou plutôt sa victime ne semblait pas des plus consentantes. Et puis, est-ce que il avait pour but de le buter ? Ou alors il allait prendre un petit shot et le laisser en vie ? Est-ce que il allait le tuer lui aussi ? Franchement, il n’en savait rien. Il n’y connaissait rien en vampire et franchement, il a pas envie de vivre ses derniers instants autour des ordures.

Alors son instinct de survie, instinct de survie complètement con je vous l’accorde, l’avait guidé vers une statégie douteuse. Celle de nier. Nier l’évidence. Et franchement il s’en sortait mais alors comme une véritable merde. Un lanceur fou de sac poubelle non mais sérieux, t’as été chercher ça où Elan encore ? Evidemment, cet argument ne fonctionnait pas. Pas plus que la fuite puisqu’il ne le quittait pas des yeux en retirant le détritus. Bordel. Alors il avait difficilement sa salive lorsqu’il l’exposait. Il ne lui répondit même pas. De toute façon, qu’est ce qu’il aurait pu dire : Ah pardon j’avais mal visé. Ouais c’est vrai maintenant tue-moi. Bah non, évidemment que non. Ses yeux glissaient vers la personne au sol qu’il désignait. La première fois que cela arrivait ? Comment pouvait-il en être sûr ? « Bah … Comment tu fais pour manger alors ? » C’était dans leur nature non ? Le sang, tout ça … La peur diminuait légèrement mais rien de complètement fou non plus. Il essayait de le croire mais n’était pas tout à faire certain.

A sa question, il fronçait légèrement les sourcils. Est-ce que il allait le dire ? Dans son naturel sans précédent, il aurait naturellement blagué. Oui, bien sûr, j’appelle les autorités là. Mais pour le coup, il doutait encore de son avenir sur Terre donc il préférait passer son tour. Tristement. Peut-être que ce soir, Sorin avait peut-être perdu son sens de l’humour et aurait pris ses mots au premier degré. Adieu Elan, adieu meilleur barman de Valeris, adieu monde cruel. « Considérant le fait que ma survie dépend de ce fait, non, je vais fermer ma grande gueule. » Et pour le coup, il pouvait lui faire confiance. Il n’irait pas non plus le hurler sous tous les toits après. Pas d’adieu monde cruel on a dit. « Et en plus pour quoi faire ? Si c’est vraiment occasionnel, genre t’avait un petit creux et t’as pas trouvé de quoi grignoter. Bon t’abuse un peu, tu sais que j’ai des cacahuètes … » Il s’arrêtait brusquement. Pas de blague Elan ! « Mais du coup … Tu vas pas le tuer ? Il va se transformer en vampire ? J’en sais rien moi, j’y connais rien en vampire. » Twilight ne l’a jamais tenté à vrai dire …