king(s) of the fall,, (reagan#2)

18/04/2022

King(s) of the fall,, 06.04.22 — commissariat

et soudainement les yeux de burns akham se sont tachés d'angoisse, de peine et d'inquiétude.

Ketterdam. quelle poisse. en acceptant le deal avec reagan, il n'avait pas pris en compte qu'il devrait aller jusqu'à ketterdam. "y'a pas moyen", qu'il fait remarquer à arkham père, assis à table avec un café et un journal. lentement, très lentement, terriblement lentement, le journal s'abaisse et laisse apercevoir les yeux francs de burns, juste ses yeux. soleil soutient son regard avec insolence pendant quelques instants ; mais le père arkham met fin à leur joute visuelle en déclarant simplement : "y'a moyen."
comme ça, sur le ton du constat. simplement comme ça. et le journal se relève pour cacher de nouveau son visage.

"foutu... ketterdam." qu'il peste en retirant sa botte d'un creux peu ragoûtant du trottoir. on en a pas des trottoirs comme ça, à midrias, qu'il pense avec toute la mauvaise foi du monde. il vérifie son accoutrement dans une vitrine juste avant de rentrer dans le commissariat : burns l'a forcé à mettre une chemise pour "être présentable pour mon ami monsieur kershaw", chemise que son fils a enfilée de mauvaise grâce au dessus de son col roulé. le résultat est... bancal, mais le col roulé est essentiel, pour des raisons évidentes que soleil n'a pas eu besoin d'expliquer à son père, et soudainement les yeux de burns akham se sont tachés d'angoisse, de peine et d'inquiétude.

"i'm here to meet kershaw" qu'il annonce nonchalamment à l'employée de l'accueil. de derrière ses lunettes, sans daigner trop relever la tête, elle le toise. apparemment le monde entier s'est aujourd'hui mis d'accord pour le toiser. "kershaw. you heard of him?" effronté et mal à l'aise dans l'enceinte du commissariat qui lui rappelle légèrement son interpellation. "yes, young man." qu'elle répond d'un air revêche, "and you are... ?" il lui faut quelques secondes pour capter qu'elle ne con-nait-pas soleil arkham. il est sévèrement interloqué avant de se rappeler qu'il est à ketterdam, et que par conséquent il doit pardonner aux incultes. "arkham. son." (obviously) "my father works at the... Counsil. nevermind. i'm here to meet kershaw. — reagan is this way." elle lui pointe une porte du doigt, il la remercie d'une inclinaison de la tête muette et spontanée. (le geste lui arrache une grimace de douleur. il prend le temps de recomposer son visage avant de toquer à la porte du bureau de rage).

"kershaw !" qu'il s'exclame aussitôt qu'il a entendu la voix masculine lui ordonner d'entrer, "what a beautiful office !" il prononce ces mots avant de regarder autour de lui et de voir l'office miteux. dans un coin une plante desséchée est en bonne voie pour crever, et à la fenêtre on ne voit que des barreaux. (cette dernière vision lui arrache un frison d'horreur qui lui parcourt la colonne vertébrale de haut en bas. quelques souvenirs de la prison lui reviennent, qu'il réprime d'une déglutition). "nice window." qu'il fait remarquer, et le ton est soudainement nettement moins enjoué, et nettement plus sarcastique.

pour vite fuir les souvenirs indésirables il reporte son attention sur le bureau en lui-même : une sacrée pile de dossiers et des photos retournées. sans attendre une quelconque permission il en pince une de deux doigts précieux, qu'il retourne et scrute. sur le papier une beauté dotée de magnifiques cheveux bouclés et de grands yeux de biche ; damn, quand on voit le père, on se dit que la mère doit être très belle.
aussitôt il murmure, l'air inspiré : "i know her..." et regarde reagan d'un air sincèrement (faussement) scandalisé : "is that... your daughter ?" sous un faux choc très travaillé, il se laisse tomber sur la chaise. "i met her three days ago at a party. we..." et, absorbé dans la photo, il laisse sa phrase en suspens dans l'air, mille sous-entendus pendus à elle.

@reagan kershaw

20.07.22 11:28

King(s) of the fall,, 06.06.22 — commissariat

soleil, lui, demeure inconscient de combien cette seconde chance a nécessité de lourdes négociations. inconscient de combien une nouvelle chute serait aisée, plus fatale encore que la première.

Are you sure about it? this kid has issues, l'a-t-on prévenu. et il n'a que haussé les épaules, reagan, face à l'évidence énoncée. don't we all? dans cette ville entachée par la corruption, un gamin gâté est loin d'être le défi le plus coriace auquel on puisse être confronté, songe-t-il. alors peut-être le sous-estime-t-il quelque peu, le fils arkham. mais si rage a une certitude, c'est bien que la prison aurait détruit soleil, s'il l'avait laissé y retourner. il n'aurait pu se résoudre à seulement regarder le système briser une jeune âme aux délits certes répétitifs, mais mineurs. alors oui, cet accord avec le juge en valait la peine et oui, le babysitting qui en découle en vaut la peine.

le fait est, cependant, qu'il n'a pas droit à l'erreur. et que soleil, lui, demeure inconscient de combien cette seconde chance a nécessité de lourdes négociations. inconscient de combien une nouvelle chute serait aisée, plus fatale encore que la première. et c'est avec son habituelle audace qu'il se présente au rendez-vous, commentant l'état d'une pièce dont reagan a abandonné toute tentative de décoration depuis son divorce, cinq ans plus tôt. sur un coin du bureau, une plante à l'agonie, ancien cadeau de kleo dont il n'ose se défaire. à côté de son écran, trois cadres photos — l'une de coco, l'autre d'adri, et une dernière de sa fille aînée, datant d'avant ~~l'enlèvement~~. c'est à peu près la seule personnalisation à avoir perduré. le reste n'est que murs nus. lorsque arkham frissonne à la vue des barreaux, reagan se console en s'efforçant de croire qu'il a peut-être bien conscience de la gravité de sa situation, finalement. looks familiar? demande-t-il sans fards, avant de tempérer toutefois en dévoilant la véritable utilité des barreaux : ils sont plus rassurants que le contraire, en cas d'émeute ou d'attaque, trust me. car les locaux de ketterdam, situés si près de zaun et responsable des bas-fonds également, ne saurait s'ériger sans prudence dans un décor si menaçant.

i know her..., entame soudain l'insolence incarnée et rage se tend aussitôt : sujet sensible. i strongly suggest you to put this back, grogne-t-il presque, le loup rapidement de sortie lorsqu'il est question de sa fille. le silence répond au sous-entendu pesant que laisse trainer soleil sur la table et il lui faut souffler intensément pour se retenir de tomber dans le piège. you're not her type, bullshit-t-il, mais la tension dans ses épaules et le pli furieux qui lui déchire le front témoignent de l'effet qu'ont eu sur lui les mots de soleil. now put this back and take a sit, arkham. il avance le buste pour poser les bras sur le bureaux, mains croisées. how is your neck? l'instinct du pacifieur et le flair du loup parlent de lui-même, mais il s'oblige à accorder au jeune homme le bénéfice du doute. did you act on the terms of our contract? show me. un sourcil s'arque au manque de réaction de soleil. you were supposed to take care of that bite, gronde-t-il, déplaisir évident dans la voix. hiding it isn't enough. next time is your last chance to get it healed or i revoke our agreement, you hear me? car avant toutes choses, avant les informations qu'il espère obtenir, le bien-être du gamin pèse dans la balance, si agaçant puisse-t-il se montrer.

@soleil arkham

18/04/2022

King(s) of the fall,, 06.04.22 — ketterdam

"not her type... ?" qu'il répète, hébété, "but i'm everyone's type."

Istrongly suggest you to put this back." (il ne le fait pas, bien sur). "you're not her type." soleil hausse un sourcil d'incompréhension. "not her type... ?" qu'il répète, hébété, "but i'm everyone's type." un sourire très satisfait vient fleurir sur ses lèvres et cueillir le mécontentement de reagan. il a l'air tendu, kershaw, plus que ses paroles ne veulent bien le montrer. soleil est à deux doigts de lui demander, la désinvolture dans la voix, "tense?" quand le pacifieur réitère son ordre précédent : "now put this back and take a sit, arkham. — ok, kershaw." l'air de rien, il replace la photo exactement telle qu'elle l'était, face au loup qui passe en phase d'intimidation : bras sur le bureau, mains croisées sous la mâchoire, regard direct, toute la panoplie. oh you're scaring me, kershaw ! qu'il s'apprête à lancer lorsqu'il entend : "how is your neck? — you worried 'bout me, kershaw?" qu'il lui demande par réflexe, faisant écho à leur dernière rencontre à zaun, mais soudainement il ne rit plus du tout. soudainement l'audace se fait minuscule et l'insolence se fait toute petite. aussi petite qu'une souris au fond d'un trou, guettée toute la nuit et toute la journée par un chat. "did you act on the terms of our contract? show me. — i..." l'angoisse le saisit à la gorge et lui coupe le souffle. il prend une grande inspiration chaotique et laisse son regard fuir, fuir et fuir encore, se poser sur chaque objet, partout plutôt que d'affronter reagan et ses yeux inquisiteurs.

lentement il baisse le col noir, noir car ainsi on ne peut voir que le sang en a déjà taché plusieurs fibres ; et sous le tissu trônent encore les deux trous maladifs, rouges et noirs et blafards, infectés et suant de pus. "you were supposed to take care of that bite — i... i know. i tried." qu'il avoue piteusement. burns a fait venir un healer, mais à peine avait-il posé les mains sur soleil que ce dernier se dégonflait, apeuré comme un môme ; paniquait à l'idée de la douleur qui allait assurément se décupler avant de disparaître, pas vrai? assurément.

"hiding it isn't enough. next time is your last chance to get it healed or i revoke our agreement, you hear me? — you can't do that!" qu'il s'exclame, catastrophé, "you can't! we have a deal!" il en bondit de sa chaise, les doigts encore tâchés de sang. "listen to me, kershaw. i'm not going back to jail." (sa voix se fèle légèrement sur back, mais il se reprend). "fucking deal or not. i. am. not. you hear me? i am not. you have no idea of..." être enfermé, enfermé, enfermé. "it was driving me insane. and the voices in my head and the visions and that fucking moon on my foreback and now that fucking, FUCKING THIRST FOR BLOOD!" qu'il explose, et les barreaux en trembleraient s'ils le pouvaient. il répète : "going back to jail. going back to jail with that fucking thirst for blood." un instant il s'imagine. être enfermé et ne pouvoir penser qu'au sang. voir les matons passer et ne pouvoir penser qu'au sang. aller au parloir, pour arkham père, occasionnellement, et ne penser qu'au sang.

à la veine qui pulse sur le cou de reagan, en face de lui, loup ou non, pacifieur ou non.

@reagan kershaw

20.07.22 19:19

King(s) of the fall,, 06.04.22 — commissariat

arkham n'en est pas à sa dernière bravade — seule l'évocation de l'état de son cou finit par l'atteindre, sarcasme se faisant piquant, piques tournant en panique.

«but i'm everyone's type. reagan arque un sourcil dubitatif, tend la main d'un geste qui ne laisse pas place à la discussion. isn't it that attitude that got you in trouble in the first place? think about it. si la photographie est replacée comme demandé, arkham n'en est pas à sa dernière bravade — seule l'évocation de l'état de son cou finit par l'atteindre, sarcasme se faisant piquant, piques tournant en panique. i... le reste de la phrase s'étrangle entre ses lèvres, ses prunelles se font fuyantes. retracent un bureau qui n'offre aucune réelle prise, aucune diversion ; rien qui puisse l'arracher à la réalité face à laquelle le place reagan. alors c'est à l'insurrection que la peur ouvre la voie. you can't do that! i got you out. i can get you in. you can't! we have a deal! et c'est l'escalade. it was driving me insane, avoue-t-il au sujet de la prison, et reagan n'est pas de pierre. il est père — en plus d'avoir lui-même traversé de mauvaises passes dans sa jeunesse, pris les mauvaises décisions. refusé les rares mains tendues, avant que celle d'ambroise ne l'agrippe de force. was it? questionne-t-il néanmoins, enfonçant le clou pour tester les eaux du désespoir de soleil. (…) going back to jail. going back to jail with that fucking thirst for blood.

après l'éclat vient le silence, les prunelles de soleil rivées sur le cou de reagan, qui se lève lentement. we both want this to work, arkham. you don't want to go back to jail and i don't want to put you back in. as you said : we've got a deal. part of it requires you to get. that neck. healed. and i'm not only talking about the injury. you need to deal with that thirst before you hurt someone. mais il n'est pas certain que les mots atteignent encore le jeune vampire aux prunelles affamées, presque animales.

@soleil arkham

18/04/2022

King(s) of the fall,, 06.04.22 — ketterdam

son monde est autre ; flou, indigeste, désagréable, à l'exception des veines de reagan qui se dessinent aussi clairement que le squelette d'une feuille au soleil.

We both want this to work, arkham." mais il n'entend pas. ce n'est pas qu'il n'écoute pas, c'est qu'il n'entend pas. obsédé, obnubilé par la veine palpitante. "you don't want to go back to jail and i don't want to put you back in. — liar." qu'il laisse échapper entre ses lèvres, comme le sifflement d'un serpent. "as you said : we've got a deal. — don't remind me what i said, i remember it very well by myself, i'm not that stupid. — part of it requires you to get. that neck. healed. — i won't." (encore une fois les dents serrées et seules les lèvres bougent, enragées). "and i'm not only talking about the injury. you need to deal with that thirst before you hurt someone." il ne sait pas à quel moment il s'est levé, menaçant. il ne sait pas à quel moment ses ongles sont devenus des griffes qui se sont plantées dans le bureau en bois de reagan. il ne sait pas à quel moment la lune sur son front est devenue mécontente et s'est mise à palpiter et à rougeoyer si fort. il ne sait pas à quel moment le loup et le vampire se sont déclaré la guerre, les yeux assassins rivés sur l'autre. "i do… what i want…" sa rage, sa respiration sifflante et ses dents résolument pressées les unes contre les autres l'empêchent de parler vite ; il se contente de phrases coupées, ponctuées d'un bouillonnement incessant. "and what i want… is your blood." fixé sur les veines qu'il devine palpitantes dans son cou, là où la peau est si tendre, là où il la transpercerait si facilement, et accèderait enfin à son nectar tant voulu.

dans un horrible son les griffes se déplacent sur le bois ; dans cet horrible son arkham fait le tour du meuble, et tout est inaudible, et plus aucun son ne peut parvenir à ses oreilles. son monde est autre ; flou, indigeste, désagréable, à l'exception des veines de reagan qui se dessinent aussi clairement que le squelette d'une feuille au soleil. avant même de comprendre ses actes ses mains se saisissent des épaules du loup, et s'appliquent à le repousser violemment contre le mur le plus proche pour l'immobiliser. dans les prunelles d'arkham fils il n'y a plus que du rouge ; dans sa bouche il n'y a plus que deux immenses canines qui, il y a encore un mois à peine, perçaient ses gencives avec fracas.

@reagan kershaw

20.07.22 19:37

King(s) of the fall,, 06.04.22 — commissariat

et la chair se fend de veines ombrageuses ; et les crocs surgissent, acérés.

La tension s'accentue au sein de la pièce, s'accumule en amas orageux qui éclate lorsque s'effondre la maîtrise qui restait à soleil — et c'est une colère phénoménale qui remplace le désespoir, contre-coup d'un amalgame d'émotions trop vives et d'une faim ignorée. la force dont il use pour repousser reagan n'est pas celle du gamin de vingt-trois ans, mais celle du vampire.

et la chair se fend de veines ombrageuses ; et les crocs surgissent, acérés. et le loup en reagan exècre qu'on s'essaye à le dominer, le loup enrage, éveillé par la présence d'un ennemi naturel. il faut au pacifieur toute la force de sa volonté pour ravaler les pulsions bagarreuses de son propre monstre et user d'une clé bien humaine pour entraver les membres de soleil et le plaquer au sol. bien humains ses muscles crispés, bien humaines les veines saillantes qui les strient péniblement, pourtant lorsque la porte s'ouvre sur un membre de son équipe alarmé par le fracas d'une bagarre, la voix qui échappe à sa cage thoracique semble tout à fait animale. bring some blood, il ordonne, et l'ordre est aussitôt exécuté, l'urgence de la situation évidente.
l'attente semble interminable, à contenir arkham qui se débat si bien que reagan s'estime heureux qu'il ne maîtrise pas tout à fait ses spécificités. car un vampire expérimenté se serait fondu dans les ombres, insaisissable, là où soleil demeurre tangible, et furieux, et assoiffé. une poche de sang en main, son subordonné se fait efficace, perçant l'emballage pour le plaquer contre les lèvres de soleil, dont les prunelles sont dilatées d'envie. get out, ordonne kershaw une fois la tâche accomplie. but- out! il ne reste bientôt que soleil ravageant la ration de sang jusqu'à se redresser, une trainée d'hémoglobine le long du menton. you're lucky we're used to deal with vampires, grogne-t-il de son timbre encore caverneux. commissariat de ketterdam en charge d'une moitié de zaun dont on se soucie plus ou moins ((l'au-delà laissé livré à lui-même et à la rage du fold)), c'est à eux qu'incombe plus souvent que rarement d'interpeler des enfants du fléau — qu'il soit question de les apaiser ou de les entraver. arkham, are you with me? il fait appel à sa conscience, à l'humanité qui se dessine à nouveau sous le croissant de lune à vif. sa prise se desserre légèrement, prudemment.

@soleil arkham

18/04/2022

King(s) of the fall,, 06.04.22 — commissariat

plus de mal de crâne, plus de creux géant à l'intérieur du corps le dévorant tout entier, plus de bouche horriblement pâteuse, plus de pensées embrumées qui se pressent les unes contre les autres dans un conciliabule chaotique.

Il a le visage a demi écrasé contre le sol, les mains dans le dos et la poigne de reagan qui le maintient en place — écrasé comme un criminel sur le lino sale et poussiéreux. "bring some blood !" entend-il, et à l'évocation du sang il devient encore plus turbulent, car tout son corps réagit à ces quatre lettres, s a n g. au dessus de lui le corps de reagan, plein de veines, le fait hurler de frustration. il est tout sauf lui-même, petit démon se démenant sur le sol du commissariat, invectivant avec son accent midriais. "i'll kill you reagan i'll kill you, i'll fucking kill you !" litanie quasi incompréhensible sortant de ses lèvres plaquées contre le sol, avant que soudainement une poche de sang ne soit intercalée entre les deux. les crocs croquent immédiatement dans la poche pourtant déjà percée — et c'est la délivrance.

à même le sol il boit, boit désespérément, goulument, bruits de déglutition en pagaille sans même qu'il ne s'en rende compte. le sang lui coule dans la bouche, sur la mâchoire, un peu sur le cou — messy et soufflant de bonheur entre deux gorgées, plus animal qu'humain. "it's good" qu'il marmonne d'une voix qu'il ne reconnait pas (tout comme il n'a pas reconnu celle de reagan, lorsqu'il a hurlé "get out ! out !"), "it's very, very good" et déjà il y retourne, toujours allongé, très peu préoccupé par ses poignets encore prisonniers des mains fortes de reagan.

au bout d'une petite minute la poche est presque entièrement vidée — et, lentement, soleil revient à lui. "you're lucky we're used to deal with vampires." dans la voix de reagan de la tension, de l'agacement, et plus qu'un soupçon de colère. anormalement calmé, soleil hoche la tête docilement pour lui donner raison. le sang l'a laissé changé — plus de mal de crâne, plus de creux géant à l'intérieur du corps le dévorant tout entier, plus de bouche horriblement pâteuse, plus de pensées embrumées qui se pressent les unes contre les autres dans un conciliabule chaotique. l'étonnant et inhabituel manque de douleur diminue légèrement son insolence et sa propension à toujours l'ouvrir ; il reste muet et tranquille face au loup qui se contient difficilement pour rester humain. "arkham, are you with me?" il hoche la tête de nouveau. "i am." qu'il confirme, et doucement la poigne de reagan lui lâche un peu de leste, car bien que le vampire se soit un peu redressé, le loup ne lui a pas laissé beaucoup de marge.

plus le bien-être envahi son corps plus il devient doux, camé ayant enfin eu sa dose. "thank you." doux et reconnaissant et plongé dans un autre monde, un monde où le sang l'approvisionne à flots.

"i, hum..."
ça le frappe. d'un coup. ce qu'il a fait. se ruer sur reagan, reagan que certes il ne porte pas forcément dans son coeur, mais qui l'a sorti de prison, tout de même, se ruer sur reagan et vouloir lui transpercer le cou. soudainement ça le frappe, que si ça n'avait pas été reagan, devant lui, juste là, il aurait probablement un mort sur les bras. "i'm sorry." les trois mots sortent sans crier gare et dévalent ses lèvres encore pleines de sang comme les larmes se mettent soudainement à dévaler ses joues. "i'm really, really sorry." qu'il pleure, et la scène lui revient en mémoire :
le motel, lune se trainant sur le carrelage émaillé de la salle de bain, "i don't want to die. — you're not going to die. i'll never let that happen. — did i hurt you ? — no, no... — did i... i didn't mean to... don't leave me alone, i didn't mean to... — i know, i know."

et l'autre scène lui revient en mémoire :
dans une ruelle de zaun, où il ne voit strictement rien, il supplie et personne ne répond à ses supplications. "don't, please don't, stop, what are you doing, can you... stop, stop, STOP, wait IT HURTS, STOP!"
(et c'est la première fois qu'un souvenir de son aggression lui revient, pâle et vif et déjà trop complet mais si morcelé).

@reagan kershaw

20.07.22 20:10

King(s) of the fall,, 06.04.22 — commissariat

inhale inhale exhale exhale

Le souffle est mesuré ((inhale inhale exhale exhale)), rassemble tout ce qu'il reste au corps de maîtrise pour en maintenir l'humanité. i am, soleil revient à lui-même et offre ainsi un répit au loup qui, quoique toujours grondant intérieurement, se tasse progressivement, refluant dans les parts d'ombre de reagan. sous sa poigne arkham se fait bien plus docile, comblé. le genou qui l'entravait se retire lentement, les mains-menottes se desserrent. et de la plus inattendue des manières, soleil se fait piteux — s'effondre. i'm sorry. et si reagan prévoyait d'enfoncer le clou, pensant la prise de conscience encore trop superficielle, il se retrouve sans voix. pris de court. it's okay, marmonne-t-il à la place, ravalant les réprimandes, ses sourcils froncés sur sa mine tracassée. you weren't yourself. démuni tandis que la carapace craque et laisse place à des larmes que le plus jeune ne s'est sans doute pas autorisé à laisser échapper depuis trop longtemps.

hey, it's okay. i've been there, done that. it happens, tente-t-il de l'apaiser, une paume s'apposant sur son épaule que ses phalanges serrent affectueusement. it's a big deal and you weren't ready. what matters is not what could have happened, but how you plan to handle this from now on. come here, kiddo. il se relève, l'entraîne dans le mouvement. la main retrouve fermement sa place, tapote l'omoplate l'air de répéter : it's okay. you're doing well, tandis que reagan entraîne soleil hors de son bureau, en direction des toilettes, corps faisant barrage entre lui et ses collègues, pour leur masquer l'état du plus jeune — qu'il ne voudrait pas mettre plus mal à l'aise. il s'arrête à l'entrée de la pièce, l'invite à s'y rendre seul. wash your face, take some time to calm down. there is no rush. if you don't feel okay, call me. i'm staying here. i'm not going anywhere.
il se rappelle avoir perdu le contrôle lui aussi — avoir fait pire. l'âme encore en peine, la conscience lourde de l'atrocité commise à un trop jeune âge, loup indompté poussé dans ses retranchements. il se rappelle avoir été seul. et refuse que soleil se retrouve seul.

@soleil arkham

18/04/2022

King(s) of the fall,, 06.04.22 — commissariat

et sans réfléchir soleil l'entoure de ses bras, pose sa tête sur son épaule, et le serre de toutes ses forces.

It's okay. you weren't yourself. la voix de reagan fait écho à celle, lointaine mais vivace, de lune. lune dans ce motel, lune qui lui avait dit elle aussi qu'il n'était pas lui-même, et déjà il avait refusé de se cacher derrière cette vérité aux accents d'excuse. "that's not enough" qu'il répond en pleurant, tandis que reagan continue : hey, it's okay. i've been there, done that. it happens. you've been there? qu'il aurait immédiatement demandé avec une sorte de curiosité apeurée s'il avait été dans son état normal, et non en pleine crise de larmes. it's a big deal and you weren't ready. (...) you're doing well. alors qu'ils se lèvent à deux (ou plutôt, que reagan le lève et le soutient jusqu'au couloir), le pacifieur enchaîne les mots rassurants que soleil rêve d'entendre depuis sa morsure et qu'il est incapable de se dire à lui-même.

sur le seuil des toilettes du commissariat, le loup lui dit : wash your face, take some time to calm down. there is no rush. if you don't feel okay, call me. i'm staying here. i'm not going anywhere. — you are... commence le vampire, sans terminer sa phrase. you are wonderful. you are such, such a good person. il hoche la tête sans mener sa pensée plus loin, et file se plonger le visage dans l'un des éviers.

l'eau froide lui frappe la peau, lui imbibe les cheveux ; se retenant de respirer, il s'y trempe les yeux en retenant le liquide dans ses mains. en se redressant, il évite le reflet que le miroir risquerait de lui renvoyer — il ne connaît que trop bien sa bouche dérangée par deux nouvelles canines et ses yeux cernés. inhale inhale exhale exhale.

quand il rouvre la porte, c'est pour jeter un coup d'oeil aux alentours et s'assurer que personne ne les voit. reagan est là, comme il l'avait promis, dans ce petit couloir gris. et sans réfléchir soleil l'entoure de ses bras, pose sa tête sur son épaule, et le serre de toutes ses forces. "thank you" qu'il réitère, "tomorrow i'll be my insufferable and insolent self again, but for now... thank you." ils se détachent vite, et le vampire chuchote : "your teammate... the one who brought me some blood... do you think he'll tell something? it's juste that, hum, arkham senior and i... haven't decided yet... i mean, what to do about me. and my fresh new... nature. how to tell people. and we're thinking that maybe we can... try to keep it a secret, you know? just a little bit longer. just the time to figure out some things, like... how to... fee- anyway." toujours incapable de parler de se nourrir de sang. "anyway... i'm not teaching you anything new... you know damn right what it feels like to be, hum. you know. one of us. not really one of us, of course," qu'il se corrige en repensant à leurs positions respectives d'ennemis naturels. "but i mean, hum, what it feels like to... you were born cursed, right?"

@reagan kershaw

06.08.22 13:20

King(s) of the fall,, 06.04.22 — commissariat

à s'en vouloir de s'impliquer de trop près, comme à chaque fois, et pourtant bien incapable de simplement lui tourner le dos, quand lui-même s'est retrouvé livré à lui seul face à une malédiction qu'il n'avait su dompter.

Un soupire éreinté lui échappe, tandis qu'il s'adosse au mur, dans l'attente. inquiet malgré lui, il se morigène néanmoins, tente de se convaincre que les contre-coups de la transformation d'arkham ne sont pas sa responsabilité. à s'en vouloir de s'impliquer de trop près, comme à chaque fois, et pourtant bien incapable de simplement lui tourner le dos, quand lui-même s'est retrouvé livré à lui seul face à une malédiction qu'il n'avait su dompter. tu projettes, il songe, se blâme d'échouer à maintenir la bonne distance. se promet de s'en tenir à ça, peu désireux de s'engager plus loin dans les déboires du jeune homme, lorsque la porte s'ouvre. how do you f- il entame, mais se retrouve pris dans une étreinte inattendue. tomorrow i'll be my insufferable and insolent self again, but for now... thank you, offre soleil et reagan, hébété et incertain de quoi faire de ses membres, lui tapote à nouveau le dos en répondant : it's okay, it's nothing.
le contact rompt à l'instant où, inquiet des retombées de sa perte de contrôle, soleil aborde le sujet du secret entourant sa nouvelle nature. i'll make sure no one talks about it, assure-t-il. don't worry. arkham père s'est déjà fendu de cette précision, exigeant une totale discrétion après que son fils lui soit revenu changé. just the time to figure out some things, like... how to... fee- anyway. toujours aussi mal à l'aise avec sa condition de vampire, et reagan ne peut masquer son inquiétude à ce sujet. arkham, il commence, en même temps que l'autre formule : you know damn right what it feels like to be, hum. you know. one of us. not really one of us, of course. but i mean, hum, what it feels like to... you were born cursed, right? la colonne de reagan se rigidifie, le silence se fait tendu. il lui faut se raisonner lui-même, se convaincre que l'interrogation n'a rien de malicieux — tout au plus de la maladresse, mais pas de mauvaises intentions. that is not the time and place, répond-il sur le même ton, se forçant au calme. but yes, i can imagine how you feel about- all of that. c'est tout ce qu'il est apte à partager pour l'heure, les seuls souvenirs de ressentis qu'il se sente capable d'évoquer. as long as you hide it to others but not to yourself, we're cool. index dressé en prévention. you should go home now. do you feel well enough to drive or do you need a ride?

@soleil arkham

king(s) of the fall,, (reagan#2)

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Soleil Arkham

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