—— le chant des baleines {kael & eme}

11/06/2023

( END OF 2018 ) ( SOUNDTRACK )

le chant des baleines

Il y a le sort qu'on défie en riant. Oui, c'est d'accord pour toujours faire semblant (hmm) De croire que les baleines ne pleurent pas.

« Wait ! Just wait ! You can’t do as you like here ! » Voix qu’il n’entend pas. Les cris derrière lui comme des échos brouillés. Mouillés. Souffle de vie qui agite le myocarde, réanime le pantin brisé. Et si les yeux ne savent plus voir, inutiles orbes brumeuses, brûlées, le myocarde lui sait toujours. S’agite. Supplie. Brumes agitées et le corps qui reprend des réflexes oubliés, se faufile, glisse entre les mains qui essayent de l’attraper. En vain. Appel qui résonne entre ses côtes comme un puissant aimant. Et ça cogne. Agite le palpitant. Gamin qui court, dérape, s’échappe. Bateau qu’il ne connait pas encore trop bien. La frégate qui découvre encore sous ses pulpes fragiles. Mais si le corps tangue, si la pierre précieuse dérape, la course jamais ne s’arrête. Au loin il entend. Le capitaine qu’on appelle. Qu’on prévient. Comme s’il était devenu fou. Dérangé. Corde qu’il enroule autour de ses mains, et l’ascension. Pantin désarticulé. Disgracieux. Il n’a nul repère visuel. Rien pour guider ses mains, faciliter son ascension, et pourtant il ne prend aucune pause. Jusqu’à la vigie. Mains qui tâtonnent. Accrochent le rebord. Jusqu’à ce qu’il réussisse à se hisser. Il n’y a personne. Personne pour lui signaler son inconscience, les dangers à venir ici au vu de son état. Les mots qu’on ne dit jamais, mais la pitié qu’il soupçonne. Cécité comme un tabou et la tristesse qui en découle lors que dans ses gestes il y a des mouvements avortés de quelqu’un qui voyait avant. Mais il n’a pas besoin de ses yeux Emerald. Non. C’est ce son qui résonne contre sa cage thoracique. Anime l’endocarde prisonnier. Le réveille de son sommeil atrophié. « What’s that ? » La question qui résonne contre la mélodie encore lointaine. Murmure qu’il n’offre pas au vent. Présence qui se fait connaître et le bois qui craque tandis qu’il s’installe. Kael Vasserys. Celui qui lui a offert son nom, une renaissance. Un petit peu d’espoir là où il n’y avait que noirceur et désolation. « Cap’tain, do you hear that? » Ce chant mélancolique, du plus profonds de l'univers.

( @Kael Vasserys )

by moonset

18/09/2022

le chant des baleines

with / @Emerald Vasserys — in the sky ; end of 2018

Captain! Captain! We tried to stop him, but we couldn't.
You're such a bunch of useless rascals! Out of my way.

L'agitation sur le pont est furtive, elle redescend aussi vite qu'elle est montée et bientôt, tous s'affairent à leurs tâches respectives sans broncher. Certains se risquent malgré tout à une ou deux œillades vers la vigie pour en connaître l'issue, la clémence du capitaine est un mythe enfoui sous les plus profondes fosses marines, alors ils espèrent, curiosité mal placée, voir de leur propre yeux quelque chose de grandiose. A tort, quand Kael ne nourrissait pour sa perle aux reflets émeraudes, qu'une étrange affection qu'il ne s'expliquait pas lui-même. Dans une tenue débraillée, il apparaît sur la vigie, se pose contre le bois du mât et son regard profond sillonne les cieux dégagés, avant de revenir sur la pierre précieuse. Sa chemise, dont les boutons pendouillent sur le côté, est largement ouverte, simplement retenue par la ceinture autour de sa taille, ses pans flottent autour de lui comme un voile de coton délicat malgré la robustesse d'un corps marqué par le dur labeur. Son regard fauve scrute le jeune healer, arraché au sable du désert et des milliers de questions stagnent, en suspens, dans son esprit alors qu'il le regarde. Corps gracieux, comme ceux des néréides et la délicatesse des brumes qui l'enveloppent (pourtant nocives si l'on vient à trop les inhaler), l'alliance mystique de la mer et du vent, de cette pluie qui danse, virevolte autour de son être splendide, piégé dans une valse éternelle. Il a une drôle de fascination pour ce qu'il est, et parmi les trésors qu'il garde à bord, Kael en est persuadé, Emerald est l'un des plus purs. A sa question, il tourne son regard vers l'océan du ciel et s'y perd un instant, lisant dans les murmures portés par le vent ce qu'il ne peut, pas encore, voir ; mais qui approche sûrement. It's the stellar whales... They are coming to us. Et la complainte portée par les eaux du ciel se fait insistante tandis qu'au loin se dévoilent les corps imposants des créatures majestueuses. L'émerveillement éclaire son visage, devant ce spectacle fascinant. Les yeux du capitaine brillent, de ses lueurs enfantines qu'il a pourtant perdu depuis longtemps et son cœur s'égaie d'un bonheur contemplatif qu'il ne saurait décrire par les mots. It's so rare to see them that I'd forgotten what a fascinating sight they are. Can you hear them, Eme? They're coming closer. Et, s'il ne veut rien louper du spectacle, glisse-t-il pourtant son regard vers Emerald dont le visage éclairé par le soleil brille comme une merveille ; et soudain son cœur est lourd, d'une tristesse immense, si bien que le capitaine, ému, détourne le regard vers le ciel à qui il confie une perle de chagrin silencieuse.

11/06/2023

( END OF 2018 ) ( SOUNDTRACK )

le chant des baleines

Il y a le sort qu'on défie en riant. Oui, c'est d'accord pour toujours faire semblant (hmm) De croire que les baleines ne pleurent pas.

Agitation grondante, comme un écho mouillé autour de lui. Il peine à l’entendre en vrai. Ces cris qui le suivent comme une marée contre ses chevilles et qui finit par s’éloigner. Au fur et à mesure qu’il monte. Silhouette grotesque, pantin malhabile qui se hisse dans les cordages, va toujours plus haut. Bruit étrange, inconnu qui le captive comme une mélodie ancienne. Il a besoin de savoir Emerald, de comprendre. Cordes qu’il enroule, maladroit autour de ses poignets, et dans son noir absolu, abysse quotidien, les repères qu’il peine à trouver dans cette folie à vouloir grimper le mat. Et sur la vigie, le souffle court, les jambes qui tanguent, chavirent comme les courants astraux. Souffle à peine repris que la tête se tend, loin, très loin vers un son qui résonne contre le myocarde comme des paroles aimantes. Silence tendre, les brumes qui l’entourent comme une étreinte fragile, jusqu’à ce qu’il le coupe de lui-même. Question posée tandis qu’il écoute toujours plus. Tente de comprendre ce chant d’ailleurs, d’antan qui sonne tel un écho contre leurs âmes atrophiées. Stellar Whales. Le nom offert sur les cantatrices du ciel, et son visage qui se tourne un instant vers le capitaine. Présence nouvelle mais dont il tisse des habitudes autour de lui, dans l’espoir de le garder un peu plus chaque jour dans sa vie. Repères qu’il bâtit sans un mot, une place qu’il cherche à se faire sur le trois mats volant, espoir un jour d’être légitime dans les pas qu’il foule sur la belle. Et si dans son regard il n’y a aucune lueur, dans son corps il y a des restes d’avant, dans ses gestes, des morceaux d’un monde un peu plus lumineux sans pour autant être aveuglant. Mais dans ses ombres à Emerald, il y a toujours cette nostalgie. Celle qui lui donne un éclat sans qu’il ne le voit. Pierre précieuse qui se croit terne et sans intérêt. Silhouette qui se tourne vers ces chants, appel mélancolique des seigneurs du ciel. « Why are they so sad? They’re reigning on the skies. Aren’t they? » Murmure qui glisse entre deux notes et le soleil qui vient les gratifier de quelques rayons, filaments entre les nuages. « I hear them … Often. Are they close? »

( @Kael Vasserys )

by moonset

18/09/2022

le chant des baleines

with / @Emerald Vasserys — in the sky ; end of 2018

Why are they so sad? they’re reigning on the skies. Aren’t they?
— Is it called a reign when you never go to war?

Seigneur des mers dont la voix se fait rauque et le regard dur alors qu'il questionne le principe même de régner, les pensées virevoltant dans le creux des astres. Ses préoccupations sont différentes, et si la tristesse l'effleure, résonne en lui, ses orbes mordorés voguent sur les nuages en s'imprégnant de l'extraordinaire vue que la nébuleuse mélancolique leur offre. i hear them often... are they close ? — yes, they are. Stellar whales, monstres des cieux les ayant délaissés depuis longtemps, dont l'apparition est synonyme de changement. — i wonder what do they mean... Annonçaient-elles une ère faste ou, au contraire, précaire. Leurs secrets, bien conservés au sein de leurs mélopées discontinues ne lui révélaient que trop de mystères, mais curieusement, le capitaine n'en était pas inquiet. Que l'avenir s'annonce terrifiant ou paisible, cela ne lui emportait que peu. Car tout ce que voulait Kael Vasserys, c'était de pouvoir continuer à voguer sur les mers princières, par delà les frontières jusqu'aux confins de l'univers. Un voyage s'annonçait, il se dessinait avec insistance dans ses pensées, voilant de plus en plus fréquemment son regard d'or de brumes soucieuses. — i think they like you. Un rictus amusé se pose sur ses lèvres, dans un étirement carnassier. Appuyé sur le mât, un couteau dans les mains qu'il fait tourner tranquillement pour s'occuper, et puis le soupir et les aveux. Impromptus, inattendus, non anticipés. —the future will be bloody on board. you'll hear more weeping and cries of terror than laughter. i don't offer peace, just approximate security and bold freedom. Comme s'il le regrettait, était peiné, de ne pouvoir lui offrir davantage que cela. Et dans la confession, l'honnêteté brutale du capitaine qui fait l'homme, aux langueurs moins violentes qu'elles n'y paraissent.

—— le chant des baleines {kael & eme}

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