bagarre & sang & descriptions macabres ++Sablier hors-service car le temps les maudit et les voilà résignés à faire du sur-place pour une durée indéfinie ; damnée clepsydre qui retient les perles sacrées et provoque l'ennui et le danger.

Quand la sorgue brumeuse étend son voile sur la ville, c'est la veille qui attend les matelots à devoir maintenir leurs positions, prêts à défendre leur bien le plus précieux, l'Arcadia soumis à l'audace des envieux et suicidaires malfrats, quand le capitaine paie grassement la mafia d'en bas pour s'assurer un minimum de répit.

Mais ce n'est pas assez, non. Car il y a toujours des fous pour tenter le coup. Toujours des déséquilibrés qui pensent pouvoir inverser les tendances, prendre de force ce qui est tant convoité. Navire marchand, recueil de chimères en tout genre et les légendes qui se font nombreuses sur le bâtiment volant, qu'on lui attribue toute sorte d'exploits ainsi que certaines malédictions et à force il devient difficile de discerner le vrai du faux.

La vérité, seule le capitaine la connaît et il en conserve le secret. Héritage des Vasserys, à mourir sur son pont pour défendre la frégate au péril de leurs vies.

Cette nuit n'échappe pas à la coutume. Haut dans le ciel, l'astre opalescent se teinte de pourpre, symbole d'heures sanglantes à venir et il pourrait sentir les planches du vaisseau en frétiller d'impatience, de se repaître du sang qui coulera, viendra le nourrir et enrichir sa mémoire friande de batailles. On a de la compagnie. La vigie confirme ce que le destin pointe du doigt, et le capitaine apparaît soudainement à la proue du navire, guettant les alentours de ses prunelles brillantes. Peut-être que certains de ses hommes avaient trop bavardé à la taverne du port, peut-être que leurs mouvements avaient été épiés, quartier libre accordés trop souvent pour éviter les conflits à bord, quand l'ennui était le pire des fléaux pour un matelot. L'alcool, quant à lui, ne faisait qu'enflammer les mèches déjà toute déroulées.

Pas de quartier. Seule indication ; car toute intrusion à bord est synonyme de mort. Si la colère saisit le capitaine, c'est avec un stoïcisme rude à toute épreuve qu'il se prépare à l'intrusion, dévoilant une longue lame qui luit sous la clarté de la lune. L'agitation est rapide sur le pont, furtive. Son second arrive, le quartier maître dans la foulée. Tous se munissent d'armes, guettant l'abordage de ceux ayant d'ores et déjà signés leur arrête de mort. Un rictus mauvais étire ses lippes au hurlement strident qui perce le silence de la nuit, avant de s'éteindre d'un coup. Une chute. La première.

Car la nuit est sombre et pleine de terreurs.

Dématérialisation ; il se téléporte à l'arrière du vaisseau qu'il connait par cœur, s'agrippe au bastingage sa lame coincée entre ses dents car le capitaine n'était pas homme à rechigner à l'action, bien au contraire. Le loup en lui gronde, en quête d'actions et l'odeur ferreuse du sang l'excite, provoque sa bestialité. Il visualise un, puis deux hommes en train de remonter les cordes d'amarrage, la brume cachant sûrement d'autres audacieux qui perdront la vie ce soir. Alors, à nouveau il se déplace. Facilité du don qui lui octroie une vitesse exceptionnelle, quasi immédiate, et dans l'ombre il attend de cueillir les nouveaux arrivants, l'impatience frétillant furieusement en lui.

 

Arcadia, symbole de liberté, de merveilles. Convoitise reconnue entre les méandres de désirs malsains. Matelots protecteurs, qui ne laisseraient personne mettre la main sur ce précieux navire. Prêt à la défendre au péril de la vie. Aucune pitié pour ceux qui osaient entretenir l’idée de le posséder. Voiles qui frémissaient dans la nuit, lueur funèbre de l’astre au-dessus de leur tête. Lune veillant sur les ombres troubles, annonçant la violence des heures à venir. Car à nouveau, les cœurs avides voulaient tenter d’acquérir ce dont il ne pouvait que rêver, vouloir s’approprier des richesses pour eux-mêmes. Alors qu’ils ignoraient tout de la réalité d'une vie des airs. De l’investissement que signifiait cette liberté qu’ils recherchaient, qu’ils souhaitaient. Si facile de vivre dans l’imaginaire. La dure réalité les entourait pourtant, dans laquelle il fallait se battre pour garder cette place. Vie bourrée de sombres vérités. Et le refus des règles établies, l’audace de défier ceux qui voulaient les contrôler. Les corps qui s’empilaient par moment. Faucheuse dans le sillage de ceux qui restaient sur leur garde, de ceux qu’on ne pouvait surprendre aisément. Nerian à l’air souvent amusé, provocations qui animaient ses lèvres d’un sourire, qui se retrouvait silencieux. Sérieux qui colorait ses traits en ces nuits-là. Regard d’une froideur profonde, insensible devant la fatalité d’une lame qui vrillait d’un coup. Le désir de défendre, de combattre beaucoup plus grand que la conscience de retirer la vie.

Il rejoignait le capitaine sur le pont. Silence de mort qui sonnait le glas des heures à venir. L’ordre partagé. Pas de quartier. Simple hochement de tête de la part du quartier-maître et la fine lame qui trouvait sa paume. Pommeau habitué de reposer dans le creux de sa main, qui luisait sous la pâle lueur lunaire comme un joyau funeste. Objet heureux de servir, de se baigner de sang, de danser entre les corps. Hiver rude et difficile, qui effilait la patience du pirate, qui épuisait son sang-froid. Le corps qui se montrait fatigué de longues nuits de combat. Dont les blessures s’accumulaient sans toujours avoir le temps de guérir. Nerian qui n’avait pas le luxe de se soigner autrement que par lui-même, qui n’avait pas la confiance de partager ses blessures à d’autres.

Il s’approcha, jetant un œil à ce qui se profilait au bas avant de s’accroupir. Patient, prédateur. Prêt à accueillir les premiers fous qui oseraient y grimper. Il n’avait pas de particularité, Nerian. Lui et son corps habitué à la violence. Lui et son désir de vivre. Lui et son arrogance qui se prenait au-dessus de tous. Surtout de ces imbéciles qui croyaient avoir une chance. Nerian dont le combat n’avait jamais effrayé, qui ne rechignait jamais devant un duel. Lui qui se retrouvait dans les premiers sur le pont lorsqu’il était question de les défendre. Navire qui était devenu sa maison, qui enchantait son esprit, qui l’avait accueilli pour lui offrir une vie recherchée. Que sa pauvreté, que sa misère n’avait osé qu’espérer. Maintenant qu’il la tenait, il n’avait aucune intention de lâcher prise. Deux pieds contre le bois de ce navire qui décidait de sa vie et qui déciderait de sa mort.

Les premières ombres qui se faufilaient et les premiers cris qui ricochèrent dans la nuit. Le commencement d’une nouvelle bataille. Nerian qui accueillit ceux qui paraissaient sous ses yeux. Mouvements habitués, lame qui coupait, qui tranchait, qui empêchait quiconque de s’avancer sur le pont. Deux hommes qui se trouvèrent face à lui. Bloquant, ripostant, se montrant désagréablement doués pour lui faire face. Un regard en coin pour observer les autres, pour constater l’état des choses. Sifflement contrarié contre ses lèvres en sentant le pincement causé par une mince coupure. Un pas de côté trop lent pour éviter complètement l’arme, mais assez pour que la blessure ne lui paraissent insignifiante. « Careful, there. The shirt’s new. »

 

Nuit silence, torpeur putride annonciatrice de malheur et le cœur qui n'y est pas vraiment, l'âme qui se morfond lentement en toi ; nuit d' h o r r e u r s qui s'annonce et la lune qui s'illumine doucement de tout ce sang qui n'a pas encore été versé. lourd silence annonciateur de malheur, tu voudrais être partout ailleurs qu'ici Rhysand. dans les bras de ton homme, au chaud sous vos draps à parler de tout et de n'importe quoi, à l'écouter vanter ses mérites, à le regarder rire et danser jusqu'à plus soif. mais tu es là ce soir Rhys, implacable second toujours prêt à tout pour défendre la frégate, pirate aux dents longues et aux méthodes pas toujours admirables, tu ne reculera devant rien pour couper court à l'assaut, laisser à vos assaillants cette cruelle et amère défaite qu'ils essuient tous, bien profondément ancré dans leurs corps, juste pour leur faire passer l'envie même de recommencer, de tenter à nouveau leur chance.

carcasse ramassée, perchée là où personne ne viendra la chercher, tu as une vue imprenable sur le pont Rhys, dragon armé jusqu'au dents, f a u c h e u s e prête à distribuer la mort au premier signe d'invasion, witcher à la force et à la vitesse que tous connaissent à bord, que tous ont appris à craindre. vil serpent se préparant à l'attaque, rapide comme l'éclair, tu patiente sagement Rhysand, que ta première victime se présente à toi, mouton noir n'ayant rien à faire à bord que la mort viendra cueillir sans plus tarder. sens en alertes, sourire étrange aux lèvres, tu es près à totalement te laisser dominer par ce que tu es Rhys. w i t c h e r seul capable de manier cette lourde épée gorgée de soleil, vieille compagne t'ayant déjà tant de fois sauvé la mise, solar sword dont la lame frémit d'impatiente, prête à en découdre une nouvelle fois, chargée à bloc.

premiers signes d'abordages, premières lames croisées et soudainement, les assaillants qui se jettent dans la gueulent du loups, oublient de lever les yeux, s'en retrouvent dans une mauvaise posture lorsque ton attaque tombe, que ta lame s'enfonce dans le crâne du premier pour le trancher en deux sous la force de l'attaque, sans lui laisser la moindre chance de répliquer. et tu sourit Rhysand, tel un animal sauvage excité par l'odeur du sang, rendu fou par tout ce liquide giclant dans tous les sens. « pathetic. » mouvement de poignet pour récupérer l'épée encore plantée dans la carcasse sans vie de l'assaillant, tu frissonnes de la tête aux pieds Rhys, lorsque l'homme en face de toi engage le combat, semble vouloir v e n g e r son compagnon tombé devant lui. « come. i'm your's. » tu n'as jamais aimé ça Rhysand. tuer des gens. ôter la vie. tu n'as jamais aimé ça mais si tu ne le fais pas, c'est toi qui mourra. or, tu as fais une promesse. celle de toujours lui revenir, quoi qu'il advienne. et ce soir, tu comptes bien la tenir, sans faillir.