sleeping somewhere cold {babylon}

23/04/2022

sleeping somewhere cold
06.11 ⁄⁄ ft. @Babylon Sa'Adar

M

ois qui défilent. Et la réalisation qui se fait, se dessine comme une augure mauvaise. Académie sombre, plus encore qu’avant. Aucun rayon de lumière à ses côtés. Non. Absent. Désespérément absent. Fuyant. Loin. Peut-être qu’il l’a cherché Afanasiy, peut-être qu’aux yeux de Babylon il est devenu un paria, un traitre. Sensation douloureuse qui enserre le cœur, et s’il garde le masque, la solitude est pesante. Afanasiy dommage collatéral de la guerre entre les Sa’Adar. Abandonné au milieu des deux. Le cœur saccagé de les voir se détruire, sans concevoir les enjeux. Figure innocente et pourtant l’impression qu’on a pris le choix pour lui. Incapacité à pouvoir rester dans la vie des deux sans se voir pris à parti. Déchiré entre le garçon qui fait battre son cœur dans des harmonies nouvelles, et celui qui s’est fait garde-fou, lumière dans ce monde hostile. Conscient de sa propre innocence comme un poison, pourtant Fonya qui ne sait abandonner. Ne peut abandonner. Égoïsme qu’on lui connait guère, mais l’enjeu trop lourd pour ne pas tenter. Figure qui glisse dans les couloirs, partie réservée aux rêveurs qu’il arpente. Aujourd’hui il ne lui laisse plus le choix, deux mois qu’il se fait fantôme, Babylon amer, et le prince De Rass qui entend bien le confronter. Silence qui le blesse, confrontation préférée quitte à y laisser des morceaux de l’endocarde fragile. « Found you. » Voix sans appel, pourtant les yeux suppliants lorsque la main accroche le bras du plus jeune Sa’Adar. Espoir fragile qu’il ne le rejette pas, mais l’idée qui flotte comme un attendu possible.

iron gates academy

01.12.22 9:31

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06.11 ⁄⁄ ft. @Babylon Sa'Adar

P

risonnier. Il l’avait toujours été ici, mais n’avait jamais ressenti à ce point la froideur et la rugosité des barreaux. Le goût sucré des luxures de Celestia n’était plus que liquide métallique sur sa langue, feindre son apprivoisement absolu et son acclimatation devenait charge de plus en plus lourde. Babylon volcan trop longtemps endormi, sentait la lave carboniser ses veines, consumer son coeur jusqu’à la très proche implosion, jusqu’au cauchemar de trop. Qu’est-ce qui merdait ? Pourquoi fallait-il que ce soit maintenant, au moment où tous les projets de grande ampleur semblaient enfin pouvoir prendre vie ?

Naïm.

Et à chaque fois qu’il s’appliquait à ignorer froidement Afanasiy dans les couloirs de l’Iron Gates, c’était aussi son frère qu’il fuyait. Entrainements de plus en plus rares car trop dangereux ces derniers mois, il n’était qu’ombre furtive à l’académie, ne faisait même plus l’effort des salutations de convenance et des sourires de politesse. Babylon avait changé, n’était plus le même aux yeux des autres, n’avait jamais été autant lui-même dans les siens. Il peut presque sentir le parfum du petit prince flotter dans l’air, accélère le pas comme pour fuir ses vieux démons que son esprit semble vouloir imaginer partout entre ces murs, mais c’est une main bien tangible qui le stoppe dans son élan. La voix fragile qui s’élève fait serrer sa mâchoire, il pourrait s’en aller. Il pourrait, mais il ne le fait pas. Dans un soupir épuisé, il met quelques secondes avant de se retourner, observer les traits trop connus et paraissant pourtant étrangers, l’espoir timide dans un regard attristé. Do you need something ? Pas de colère. Pas de rancoeur. Un ton d’une neutralité terrifiante, une indifférence parfaitement imitée. Des regrets et des peines douloureuses trop bien cachées.

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23/04/2022

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06.11 ⁄⁄ ft. @Babylon Sa'Adar

J

eu du chat et de la souris, mais Babylon qui le tient en échec depuis des jours et des jours. Dommage collatéral de la guerre entre les deux rejetons Sa’Adar, Afanasiy qui s’est retrouvé au milieu à devoir faire des choix. Mais l’enfant rêveur qui n’a su prendre une décision, si bien qu’on l’a fait pour lui. Naïm à ses côtés c’est le plus jeune qui s’efface de sa vie. Aussi facilement qu’il s’était imposé. Garde-fou qui se brise, prince qui se retrouve soudainement seul dans ces terres hostiles. Académie parcourue, l’espoir fou aujourd’hui d’avoir des réponses, des explications. Lumière trouvée mais la flamme est terne, presque artificielle. Comme condamnée à s’éteindre s’il s’en approchait trop. Lumière qui vacille à son contact, et si le rejet ne se fait pas, il recule Fonya. Doucement. La main qui retombe, geste avorté dans la glace qui se propage, fatigue le derme. Soupir résonnant, comme un coup direct au myocarde, et lorsqu’il lui fait enfin face Babylon, il n’y a rien dans ses yeux. Rien. Orbes vides, d’une neutralité violente, plus que la rancœur, plus que de la haine. Indifférente qu’il lui offre comme traitement. Finalité presque attendue de ce silence trop long. « Can … Can we talk? Please? » Dernier mot qui s’accroche sur ses lippes comme une supplique. Et le goût qui reste âpre le long de sa gorge. Empêche l’héritier De Rass de s’exprimer. De demander. Pourquoi ? Hein pourquoi Babylon. Pourquoi ce silence ? Pourquoi cette fuite ? Pourquoi. « Did I do something wrong? » Arrêt. Gamin qui serre un de ses bras contre lui et l’autre main qui vient frotter ses yeux fatigués. « Of course … You wouldn’t stop speaking to me for nothing … Is … Is this about Naïm? » Délicatesse bancale et le nom presque tabou qui résonne entre eux comme un sacrosaint bafoué.

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