abus parental, toxicité familiale, grooming, co-dépendance, tentative d'agression sexuelle, homicide, sexisme, homophobie, stérilité, violence sur enfant

Jezabel fille de Marissa⁽¹⁾
Cesara mère de Marissa, grand-mère de Jezabel et Zaia
Zaia soeur jumelle de Jezabel, mère de Satine⁽²⁾
Enrico entraîneur de Jezabel

nom, prénom

-By the gods, that's an abomination !

On l'a appelé Jezabel, de ce prénom aux consonnances impies qu'à évoquer la vision terrifiantes ce corps sortant d'un autre, parasite surpuissant accroché à sa copie plus douce.


-Freaks like you shouldn't wear the family name.

Hillys est le seul nom de famille qu'elle a jamais porté, quand bien même elle le déteste autant qu'elle l'apprécie - mais elle ne s'est jamais résolu à l'abandonner, comme un dernier affront à ses ancêtres.

naissance

-Are you sure you're ready to come back there ?

C'est en l'an 1976  que les jumelles sont nées dans les hauteurs de Velaris, à Celestia, et si Jezabel a autrefois tentée de le nier, tout ses chemins ont fini par la ramener jusqu'ici. C'est là que sa vie a commencé, là qu'elle est retournée sans cesse, mais elle refuse de se dire que c'est là qu'elle finira. C'est encore la fleur de l'âge, se dit-elle, même si ces plus belles heures de gloire sont passées. Elle se rends compte aussi qu'elle a plus d'autorité du haut de ses quarante-six ans, et il serait mentir que de dire que c'est quelque chose lui déplait.

activités

-No ! It should be mine now !

Aujourd'hui, elle est la seule gérante incontestée de l'Amadeus Circus, un cirque itinérant qu'elle a autrefois fondé avec sa soeur jumelle. Elle le dirige d'une main de fer ganté de velours, et là-bas est appelée Mama, figure maternelle mais dangereuse qui surveille (sur) ses petits.

orientation & statut civil

-You're nothing like you should be. Not even that is right

Non contente d'être stérile, crime déjà suffisant aux yeux de Cesara, c'est vers les femmes que Jezabel s'est toujours tourné, lesbienne pourtant tourmentée par ses envies de maternité qu'on lui avait toujours répétée inaccessible pour quelqu'un paré non pas d'une mais de ces deux tares. Elle est cependant généralement bien trop absorbée par le reste des ses relations affectives pour réussir à en entretenir une sur le long terme et reste pour le moment célibataire.

groupe & finance

-I'm so happy we earn enough to live like that again.

Cela fait bien longtemps que les revenus du Cirque sont plus que suffisants et assure à Jezabel une aisance financière confortable, surtout depuis qu'elle est toute seule à sa tête, même si elle est encore bien loin de la richesse qu'elle possédait encore lorsqu'elle habitait à Celestia. Mais dans tout les cas, c'est bien assez pour assurer à l'établissement une place bien en sécurité entre les murs de Midrias.

don : witcher

-You're lucky... A girl shouldn't have that type of force.

Déformée maintenant par les potions autant que par les combats, elle est née witcher, et de ce fait s'est entraîné dès son jeune âge à se battre - ce qu'elle a mis en pratique très tôt, et pas seulement contre les monstres du Fold - ainsi qu'à créer toute sorte de substance pour altérer ses capacités physiques.
Tu as de la chance, Jezabel, c'est ce qu'on lui a toujours dit. De la chance d'être née avec les yeux dorés, avec cette force qui l'a porté dès ses premiers instants, et sans doute qui lui a permis de survivre dans le ventre de leur mère alors qu'elle n'aurait pas dû, accrochée comme elle l'était.
Tu as de la chance, Jezabel ; sauf qu'elle n'aurait pas dû en avoir, parce que ce n'était pas ce qu'on attendait d'elle. Une femme ce n'est pas fait pour être une guerrière, ce n'est pas censé pouvoir faire ça, une femme avec de genre de puissance c'est monstrueux - alors, monstre elle est devenue, peu à peu.

magie : cutter

-I should have been the one who could do that !

Ironiquement, et bien heureusement pour elle, c'est Jezabel qui a hérité de cette magie cruelle. Le pouvoir de c o u p e r , alors qu'elle visualise les blessures dans son esprit et que la magie se charge de tracer les contours macabre de ce qui est sorti de son imagination. Les blessures peuvent être plus ou moins profondes, selon son bon vouloir mais également le temps et la concentration qu'elle peut y mettre - plus elle regarde sa cible longtemps, plus elle pourra la couper en profondeur. Cependant, cela s'arrête une fois que cette dernière n'est plus dans son champs de vision, car c'est là les limites de ce pouvoir effrayant : pour effectuer son œuvre il faut absolument qu'elle puisse voir sur quoi (ou sur qui) elle l'exécute. Si elle est dans l'incapacité de le voir pour une quelconque raison, elle ne pourra donc pas l'utiliser.

Find out the cause of this effect,


scène 1 - Cesara, une healer.
-By the gods, that's an abomination !
-Madame... elles sont deux...
-Et ma fille ?
-Non... elle ne s'en est pas sorti.

1976 C'est comme un agglomérat monstrueux que Zaia et Jezabel sont nées collées l'une à l'autre, jumelles siamoises que rien ne pouvait séparer. Marissa, leur mère, étant morte en les mettant au monde, c'est leur grand-mère Cesara qui a accepté à contrecœur de les garder sous son toit et de les élever en souvenir de sa fille décédée.

scène 2 - Cesara, Jezabel, Zaia.
-Freaks like you shouldn't wear the family name. Mais vous êtes la seule chose qui me reste de Marissa, alors...
-Grand-mère, on...
-Je ne veux pas y aller. Ça me fait mal.
-Mais il faut le faire, les filles, il faut supporter. Rappelez-vous, quand vous aurez mal : on fait ça parce qu'on vous aimes.

1980-1985 C'était compliqué, de grandir collé à quelqu'un d'autre. Certains de leurs organes était liés, tandis qu'elles en partageaient d'autres, qui avait parfois du mal à fonctionner pour deux. Jezabel semblait être l'intruse, légèrement penchée sur le côté, et on la soupçonnait d'avoir survécu uniquement grâce à la magie dont elle avait été doté dès sa naissance. Les jumelles étaient donc inséparables, mais pas dans le sens qu'on y met d'habitude ; de véritables bêtes de foire qu'on avait honte de montrer aux autres familles, de présenter comme ses descendantes. Alors on faisait tout pour trouver un moyen des les séparer, d'enfin avoir de véritables enfants plutôt qu'une créature hideuse, quitte à ce qu'elles ne finissent pas entière, quitte à ce que ça leur fasse mal. Mais tout ça bien sûr, c'était uniquement pour leur bien.

scène 3 - Jezabel, Zaia.
-I should have been the one who could do that...
-Pourquoi ? Tu nous aurais fait du mal... Tu veux toujours nous séparer.
-Justement, avec un pouvoir comme le tien, j'aurais réussi.

1986 L'artefact familial ne leur avait pas été accessible à leur huit ans - on avait repoussé le plus possible la cérémonie par peur de ce qui pouvait advenir, sans doute par répugnance aussi, en prétextant qu'on les laisserait toucher à l'objet une fois qu'elle serait séparées. Mais elles avaient dix ans déjà et il devenait évident qu'elles ne le seraient pas de sitôt, et comme il était hors de question que la magie s'éteigne, on leur fit une célébration en petit comité pour leur permettre d'y accéder. Jezabel encore fut celle qui reçu un pouvoir terrifiant, et la première fois qu'elle l'utilisa ce ne fut sur nul autre que sa soeur. Elle n'avait pas fait exprès, mais ça n'empêcha pas Zaia de lui hurler dessus et de souhaiter sa mort. Il y avait sans doute un brin de jalousie aussi, car alors l'autre rêvait déjà de se libérer du fardeau de sa jumelle, de se détacher d'elle de s'envoler de ses propres ailes. Et la forme qu'avait pris sa magie se jouait cruellement de ça, transformation animale mais seulement partielle, comme si la partie d'elle-même qui leur appartenait à toutes les deux y était imperméable. Si seulement leurs pouvoirs avaient été échangés, alors tout aurait été différent ; Jezabel ne serait plus accroché à elle, certainement, et elle en aurait payé le prix - alors qu'elle, elle n'avait jamais voulu la séparation à ce point. Zaia était un point d'ancrage dans la réalité, un phare dont elle ne pouvait se détacher, et même si rien n'était facile avec elle ça lui convenait de ne pas partir à la dérive.

scène 4 - Jezabel, Zaia.
-Tu n'en a pas marre de me voir ?
-Jamais.
-Bon, mais seulement pendant les cours de gym alors. Ne vient pas me coller pendant les pauses.

1989 Enfin, on réussit l'impossible. Enfin, on put les séparer pour de bon, mais elles y perdirent au change, y laissant chacune une partie d'elle. Pour Jezabel, ce fut le bras, et une partie de ses organes internes, remplacés artificiellement  - moins que Zaia plus faible qui n'aurait sans doute pas survécu sans, mais perdit tout de même une jambe dans l'affaire. Qui était le parasite, maintenant ? Personne n'aura jamais la réponse, chacun ayant son opinion, persuadé d'avoir raison. Mais ce n'était plus l'important. Maintenant qu'elles pouvaient se mouvoir l'une sans l'autre, il était temps d'avoir une activité. Elles passèrent enfin les portes de l'Iron Gate Academy pour s'y entraîner, et intégrèrent même des activités extra-scolaires. Jezabel, perdue sans sa soeur, insista pour en faire avec elle et Zaia fut plus encline à accepter à présent qu'elle ne partageait plus le même corps. Et puis, elle aussi quelque part ressentait ce manque de ne plus être entière. C'est ainsi qu'elles commencèrent leurs premières acrobaties ensembles.

scène 5 - Enrico, Jezabel.
-You're lucky... A girl shouldn't have that type of force.
-Mais je l'ai quand même, mon oncle. Devrions-nous commencer ?
-Ta première leçon va être celle d'apprendre à te taire.

1990 Seulement, c'est aussi à cette période que Jezabel fut mise sous la tutelle de son précepteur pour les prochaines années : Enrico, un vieux witcher pétri de superstition et de tradition qui ne cachait aucunement son dégoût pour les gens comme elle. Il n'avait été designé comme son instructeur que parce qu'il avait épousé une tante lointaine, et sans cesse il répétait qu'elle devait être le fruit d'une malédiction, qu'elle devrait retourner au Fold, qu'elle aurait dû mourir sans ses pouvoirs et cela l'élève compris bien vite que c'était sa grand-mère elle-même qui avait transmis cette pensée au professeur. Il la comparait sans cesse à Zaia aussi, car elle était ce qu'on attendait d'une femme, tandis que Jezabel n'en était qu'une copie difforme et peu présentable qui ferait mieux de se cantonner aux potions plutôt qu'au combat. Sauf que sa magie était bien trop offensive pour qu'elle reste sur les bancs de touche, et ainsi il n'eut pas le choix, faisant néanmoins tout pour faire de ses séances d'entraînement des cauchemars. Mais cela aussi, c'était pour son propre bien - c'est ce qu'on lui répétait, quand elle avait l'audace de vouloir se plaindre.

scène 6 - Jezabel, Zaia.
-Jezabel, il est méchant avec moi...
-Quoi ? Lequel ?
-Le blond, là-bas. Regarde le bien.

1989-1993 En parallèle, se mettait en place une routine entre les deux sœurs. Jezabel avait du mal à s'en détacher et restait toujours désespérément accrochée à elle, ce que Zaia décida rapidement d'utiliser à son avantage. Bien qu'elle fut de nature plus joyeuse et plus solaire, certains se moquaient d'elle ; mais plutôt que de répliquer elle-même et être puni ou ternir sa réputation, ses larmes  - parfois de crocodiles - devinrent le déclenchèrent principal des humeurs de Jezabel, qui elle n'hésitait pas à se battre contre ceux qui n'aimaient pas sa jumelle, ou bien que sa jumelle n'aimait pas, et l'issue des combats était généralement la même. Ainsi, il n'y avait que la combattante qui en pâtissait, qui se faisait réprimander ou se prenait des sanctions pour avoir mis quelqu'un en sang. À l'Académie on la traitait dans son dos de folle furieuse, de tarée, de chien de garde et à la maison on la regardait avec répulsion, mais personne n'osait jamais rien lui dire en face à part son autre moitié elle-même. Parce qu'il n'y avait que Zaia qui importait, sa reconnaissance et sa validation, lorsque Jezabel avait enfin trouvé grâce et utilité à ses yeux.

scène 7 - Cesara, Jezabel.
-You're nothing like you should be. Not even that is right
-Grand-mère, je suis désolée...
-Être désolée, ça ne suffit pas, Jezabel.

1993 C'était aussi l'âge des découvertes, des amours, de l'intimité. C'est avec des femmes que Jezabel commença à explorer la sienne, encore une déception pour Cesara, même si elle n'aurait jamais de toute façon pu assurer la lignée - indéniablement stérile depuis que c'est Zaia qui avait récupérer l'organe nécessaire durant leur séparation. Alors leur grand-mère une fois de plus se détourna de la première pour s'occuper de la deuxième, petite poupée au parfait sourire qui faisait tourner toutes les têtes masculines. Même celles qu'elle n'aurait pas dû.

scène 8 - Enrico, Jezabel, Zaia.
-À l'aide ! À l'aide !
-Mais tais-toi, enfin !
-Qu'est-ce que...

1993 Sans que personne d'autre ne le sache, Enrico faisait des avances à Zaia depuis qu'il était devenu veuf. Et cette fois celle-ci n'avait pas appelé Jezabel à la rescousse ; encore aujourd'hui, elle se demande pourquoi. Sans doute sa jumelle pensait-elle peut-être que Jezabel était attaché à lui, qu'elle le voyait comme le père qu'elles n'avaient jamais eun ou bien qu'elle redoutait ce qui risquait d'arriver... Peu importait, finalement. Quand la witcher entendit les appels à l'aide de sa soeur, elle se figea en apercevant ce qu'il tentait de faire. Elle les regarda, incrédule, dégoûté, un peu trop longtemps. Mais un cri de sa soeur plus déchirant que les autres la tira de son choc - et alors Enrico toussa du sang, alors qu'une profonde coupure écarlate était apparu sur son torse. Et une autre, puis une autre encore, jusqu'à ce son corps soit presque méconaissable, couvert d'entailles alors que Jezabel n'arrivait plus à le lâcher des yeux. Elle lui faisait payer tout ce qu'il lui avait fait subir, et ce qu'il avait voulu faire subir à son double. Quand on découvrit le corps en lambeaux, personne ne chercha à comprendre ce qui s'était passé ou pourquoi elle avait fait ça ; et lorsque Zaia essaya de plaider pour sa cause, elle fut répudiée aussi pour avoir voulu séduire son oncle par alliance. Tout deux jeter dehors, à ne plus pouvoir compter que l'une sur l'autre.


scène 1 - Jezabel, Zaia.
-Il faut qu'on parte. Tu fuirais avec moi ?
-Tu es sûre que tu pourras toujours me soutenir, Jezabel ?
-Évidemment.
-...Alors, oui.

1993 Elles fuirent donc. Déchues, condamnées, il n'y avait plus de place pour elle dans cette ville si ce n'était dans les égouts près du Fold, ce qui était hors de question. Alors, elles partirent, et si leur vie n'était pas beaucoup plus reluisante qu'elle n'aurait pu l'être à Zaun, au moins elles pouvaient voir le monde. Zaia s'appuyait plus que tout sur Jezabel, tant mentalement que physiquement lorsqu'elles se remirent à faire des acrobaties en guise de spectacle de rue pour gagner quelques piécettes et que la witcher la soutenait, la portait, la lançait, la rattrapait avec légereté. Si la guerrière aurait pu être mercenaire, sa soeur en était bien incapable et il était hors de question pour la combattante de la laisser seule, sans protection, une fois de plus. Elle ne risquerait plus jamais de la perdre, ne laisserait plus glisser entre ses doigts - pour ça, elle était prête à faire tout les sacrifices.

scène 2 - Jezabel, Zaia.
-I'm so happy we earn enough to live like that again.
-Ce n'est toujours pas assez pour vivre comme avant...
-Roh... Tu ne peux pas me laisser en profiter, un peu ? Ça fait si longtemps qu'on a pas eu autant d'argent, c'était tellement une bonne idée ce Cirque !

1994 Ce qui ressemblait à une incroyable alchimie entre elles leur permit vite de gagner assez pour s'acheter une roulotte, vie bohème mais plus confortable que dans la misère qui les guettait. C'est à ce moment là qu'elles eurent l'idée, puisque de toute façon on les avait traité toutes leurs vies comme des bêtes de foire : elles se donneraient en spectacles encore, s'entourant d'autres artistes pour fonder un Cirque itinérant qui fut un succès immédiat. Un succès qui monta une fois de plus à la tête de Zaia, de retrouver la gloire et la fortune qu'elle connaissait déjà - et les vieilles habitudes reprirent, alors qu'elle n'avait plus besoin de sa jumelle, plutôt que de partager le podium avec Jezabel qui n'avait jamais connu ça, elle s'en éloigna de plus belle.

scène 3 - Jezabel, Zaia.
-Are you sure you're ready to come back there ?
-Et toi, tu es sûre ?
-Je veux que Satine ait droit à son héritage...
-Alors, on ira ensemble. Je te suivrais. Toujours.

1996-2004 Ce n'était qu'un amour de passage, mais il laissa son fruit tout de même : deux ans après la création du Cirque naquit l'enfant de Zaia, qu'elle nomma selon les traditions Hillys. Satine, elle, était parfaite en tout point ; elle ne porterait pas le Z de la honte qui avait remplacé les S dans les prénoms des jumelles. Même si elle n'était de nouveau plus aussi proche de sa soeur, elle prit néanmoins sa fille sous son aile immédiatement, un peu comme si c'était son enfant aussi - à elle qui ne pouvait pas en avoir autrement. Elles s'en occupèrent autant l'une que l'autre et, alors qu'approchait ses huit ans, se mirent en tête de retourner à Velaris afin que Satine développe elle aussi des pouvoirs. Elles l'infiltrèrent dans leur ancienne résidence, présentèrent l'enfant à l'artefact. Sauf que visiblement, rien ne se passa ; et qu'il leur était impossible de s'attarder jusqu'à avoir une réaction. Elles s'en allèrent alors, amères, déçues, et le goût resta celui de l'échec pour Jezabel qui n'appris que bien plus tard que la cérémonie avait marché.

scène 4 - Jezabel, Zaia.
-No ! It should be mine now !
-Mais pourquoi ? POURQUOI ? C'était notre idée ! Notre truc à toutes les deux !
-Mais j'en peux plus d'être toutes les deux ! Je veux plus qu'on soit toutes les deux, j'en peux plus de toi ! Je vais me casser, avec l'Amadeus, avec Satine, SANS TOI !
-...Non. Non, tu n'as pas le droit. Je te laisserais pas me laisser sans rien encore une fois.
-Tu ne peux pas m'en empêcher.
-Rappelles toi, quand tu auras mal, Zaia : je fais ça parce que je t'aime.

2007 Ça aurait pu continuer longtemps, si Zaia n'avait pas voulu la laisser sur le carreau. Son pouvoir avait enfin évolué, elle avait développé la possibilité de se transformer entièrement à présent. Elle en voulait plus, toujours plus, exactement comme pendant leur adolescence, leur enfance ; et surtout maintenant qu'elle n'en avait plus besoin elle ne voulait plus de Jezabel, se séparer d'elle pour de bon. Mais c'était la fois de trop pour la witcher qui sombra complètement, après toutes ces années. Les mots dont Cesara lui avait bourré le crâne, les coups dont Enrico l'avait couvertes, et les rejets répétés que Zaia continuait de lui infliger. Jezabel aimait sa soeur, trop sans doute, trop pour la laisser partir alors que depuis le début elle n'avait voulu qu'une chose et que c'était de rester à ses côtés.

Après ça, elle ne laisserais plus jamais personne la quitter.

scène 1 - Jezabel, un autre mage.
-Le sort marchera, c'est certain ?
-Oui. Libres de leurs mouvements tant qu'ils désirent revenir...
-...Et proche de moi tant qu'ils voudront partir. Ainsi j'aurais le temps pour les convaincre de rester...

2007 Incapable de voir plus de gens l'abandonner quand la seule à laquelle tenait avait voulu le faire tant de fois, Jezabel mit en place un pacte au sein de l'Amadeus pour tout les artistes, et surtout pour les jeunes enfants qu'elle recueillait, se drapant dans un rôle de mère adoptive autant aimante que sévère. À la fois pour combler le vide en elle et parce qu'au fond elle avait toujours voulu des enfants. Ceux-là, Zaia ne pourrait plus lui voler ; ceux-là, ils ne l'abandonneraient pas. C'était un pacte de sang, lui assurant leur fidélité éternel - ou bien, à défaut, qu'ils ne pourraient plus la quitter.

scène 2 - Jezabel, Satine.
-Tu t'es bien amusée satine ? À railler la confiance que je t'ai offert, à balayer d'un revers de main toute la tendresse dont je te couvre depuis la mort de ta mère ? Depuis des années je te traite comme ma propre fille, et c'est comme ça que tu me remercies ? Regarde moi quand je te parle ! ça fait combien de temps que tu te moques de moi, à me cacher la réussite du rituel ? hein ? à me faire croire que la lignée s'arrête avec moi ?
-… Je suis désolée. Je - je ne sais pas ce qui m'a pris.
-C'est à cause de toi que je dois en venir à ça.

2011 C'est un pan de son monde qui s'écroula quand elle découvrit que Satine, celle que parmis elle considérait le plus comme sa propre enfant, celle dans laquelle elle cherchait tout ce qu'elle n'avait su tirer de Zaia, lui avait menti. Satine avait eu un pouvoir - elle ne lui en avait simplement jamais parler. Alors que Jezabel avait cru maudire sa famille, que tout était terminé, en réalité tout c'était bien passé sans qu'elle n'ait rien vu de ce qui se tramait sous son nez. C'est donc pour cela que sa jumelle n'avait plus besoin d'elle, pour cela qu'elle avait voulu partir. Alors, encore une fois, son enseignement lui revint en mémoire. Si je te fais mal, Satine, c'est parce que je t'aime.

scène 3 - Jezabel, Satine.
-Tu te souviens de cet endroit, ma petite ?
-Oui, Mama.
-C'est là d'où on vient, Satine. Là où Mama est née.

2019 Elle a finit par y retourner, finalement. Le nom des Hillys oublié, disparu dans la poussière, plus rien ne l'empêchait de passer les portes de la ville à présent pour y reprendre une place. C'est là où ses pas l'ont de nouveau mené, là où tout à commencer. Elle aimerait reconquérir les murs de la ville pour elle seule mais l'air se charge de souvenirs qu'elle aurait préféré oublié. Alors peut-être vont-ils repartir, bientôt, elle et ses petits.

Et puis le reste de l'histoire s'écrira...

Elle ne sait pas encore que tout ça n'est rien de plus que sa propre tragédie.