Son fiancé était si pro.
Franchement, ça faisait plaisir à voir.
Comme quoi, les “petits conseils” qui n’en n’étaient pas, ça pouvait être les meilleurs ! Si la femme qui lui avait balancé qu’un beau gosse travaillait dans le coin s’était doutée un seul instant qu’elle venait de lui fournir un fiancé…
C’est Brad Menya. Le fiancé c’est Brad
Pauvre Brad. Il avait manqué de peu de se fiancer à un bon parti.
Mais finalement, l’histoire ne dirait pas que ce n’était que justice.
Car après tout, entre les deux barman, qui volait le plus l’autre ? Qui collectionnait le plus de numéros ? Qui enchaînait les pourboires d’un simple sourire ?
Lovàas Junior, elle, elle se disait que c’était le cul du sien qui devait en rapporter le plus.

Cul qui n’avait pas tardé à se donner en spectacle.
Aaaah, quelle douce vision satisfaisante à ses yeux.
Contrat serviette repoussé, verre repris à la surface du bar, elle en avait bu quelques gorgées tout en regardant “son homme” à l’oeuvre.
Bon, admettons-le, plutôt son cul s’agiter.
Triste vie, alors qu’un barman essayait de l’impressionner de son agilité.
Pourtant, elle voulait bien l’admettre, l’homme savait préparer les daïquiris. Presque tentée d’en commander un second elle était.
Mais cette soirée ne pouvait se transformer en nuit de beuverie.
Parce qu’elle provoquerait le premier type du coin et son mec devrait se battre pour assumer son rôle.
Ceci dit, c’était presque tentant de le tester tout de suite là-dessus.

Adieu les petites fesses plaisantes. L’heure était désormais à la conversation.
Allez, en dehors de cette coupe de cheveux qu’elle veillerait à corriger dès le lendemain, le visage était sympa.
Très sincèrement, ça ne lui prendrait pas beaucoup d’efforts d’en faire quelque chose physiquement parlant.
Elle était déjà inspirée. Elle allait le rhabiller comme l’une de ses françaises.
Expression d’un autre monde. Passons.

« Voyons… » allez Menya, tu vas pas nous faire croire que tu n’aimes pas parler de toi ?
Vous voulez rire, c’était l’un de ses sujets préférés « Menya Lovàas, bientôt 25 ans. Je suis du 9 août, note-le. » bah quoi ? Son fiancé, aussi faux soit-il, ne pouvait pas se permettre de zapper la date de son anniversaire tout de même « Née à Celestia de mon père parfait. » c’est que, Morgan Lovàas aussi, c’était l’un de ses sujets préférés « Ma famille possède une société de production cinématographique. » ça faisait pas un peu vantard ça ? Si quelqu’un venait à l’entendre, on ne risquait pas de la racketter à la sortie ?
No fear pour les queen
« Et comme tu le sais déjà mon père est ancien joueur pro de hoverboard reconverti dans une carrière d’entraîneur. Pour ma part, je suis love coach et j’ai ma propre agence. Mais je conseille aussi les gens sur les réseaux, j’ai pas mal de followers. » bref, la vie parfaite quoi « Et je suis en train d’écrire mon premier bouquin : 107 conseils pour réussir en amour. » c’est fou ce qu’elle avait réussi quand même. A l’aide de son propre talent et de l’argent de papa « J’adore la mode. Mon parfum de glace préféré c’est la banane, mais je peux complètement me rabattre sur vanille. Rose et rouge se battent en duel pour la couleur. Ces derniers temps, je me suis mis au krav-maga et je pense continuer, on a un bon feeling avec la discipline. » Menya, t’as été à combien de cours au juste ?
En comptant celui qu’elle n’avait pas fait du week-end qui venait ? Deux !
…
« Après j’aime bien tous ces trucs de détente. » toi ? Qui provoque le chaos ? Tu vas lui parler de yoga ?
Peut-être que ça l’intéresserait de savoir qu’elle était souple.
RED ALERT !
« Et toi alors Elan ? A part faire les meilleurs Daïquiri de Velaris, c’est quoi ton truc ?  » Imiter les yellow windfoot comme un abruti

Il était impressionnant de voir comment le courant passer. Cela était d’autant plus étonnant qu’il n’ait pas remarqué que c’était peut-être trop beau et que la tornade qui fera succombé l’humanité était entrain de se former. Non lui il se prenait au jeu. Il allait même se servir un petit verre en essayant de l’impressionner avec ses petits tours de barman … sans savoir qu’elle matait ses fesses parfaitement moulées plutôt que ce qu’il faisait avec ses mains. Ce caleçon push-up ne serait-il pas le vrai fiancé dans l’histoire ? Sera-t-elle déçue lorsqu’il repassera au regular ? Hurlera-t-elle à la tromperie en le découvrant ? Exigera-t-elle un remboursement ?

Pour le moment, les garanties n’étaient pas fixées. A vrai dire, ça l’arrangerai qu’elles n’apparaissent nulle part finalement. Parce que si sa confiance est au max, cela ne garantit absolument pas les résultats. Et sachez que l’on parle de Elan Pankratz. Son talent c’est le chaos, les soirées, les chenilles et le zouk. Mais surtout le premier : le chaos. Il l’attire, il l’appelle inconsciemment. Manquer de perdre la vie en essayant de complimenter un chauve, vouloir monter des meubles alors que ses talents de bricoleurs sont discutables. Accepter de jouer au faux fiancé blindé alors qu’il n’a aucune connaissance des codes de la haute. Pour l’instant rien de bien méchant, le quotidien quoi mais rappelez-vous, les répétitions du main theme de la fin du monde.

Son verre servit, il avait besoin d’en savoir plus sur elle. Admettons qu’on vienne le cueillir dès la sortie. Qu’est-ce qu’il dirait ? Ah ma fiancée ? Elle s’appelle Menya. Voilà. Franchement, il n’était pas le plus investi dans sa précédente relation mais il connaissait quand même que autre chose que son prénom. Et puis, il devait quand même se renseigner sur son employeuse non ? Imaginez qu’elle se mette à balancer une dinguerie, un indice mentionnant que son existence est en danger ? Au moins, il n’a encore rien signé. Mais bon, vu comment elle lui avait vendu le poste, il est certain qu’elle ne se mettrait pas à délivrer ses plus sombres secrets.

Alors il l’écoutait minutieusement. Il cherchait même pendant quelques secondes dans ses poches une feuille pour noter sa date de naissance. Evidemment, il n’en avait pas. Il aurait pu, laisser tomber. C’est vrai, qu’est-ce que tu veux faire Elan ? Attend, pourquoi tu prends ce petit parasol en papier ? Qu’est-ce que tu notes ? Attend, t’es vraiment entrain de faire une antisèche sur un parasol décoratif pour cocktail …
En même temps qu’il intégrait les informations, il notait des mots clés. Honnêtement, cela ne ressemblait à rien, même pas sûre qu’il puisse les relire mais pouvons-nous saluer l’effort ? « C’est une bonne situation ça, love coach ? » C’est toujours mieux que barman … « Tu dois être douée si tu as des followers et bientôt un livre. T’as déjà pensé à faire un show télévisé ? » Un fiancé est censé soutenir sa dulcinée non ? Et puis, toujours ce regard de pauvre tâche complètement perdu. « C’est quoi le krav-maga ? » … « J’ai jamais essayé de yoga perso. » Avec quel argent ? Et avec qui ? Remarque, tout ce chaos, c’est peut-être une histoire d’alignement des chakras … à voir.

« Moi ? » Non, Brad. « Euh bah je m’appelle Elan Pankratz. J’ai eu 25 ans le 12 mai. Je suis barman. » … Mais encore ? C’est tout ce que tu as à dire ? T’es sûr que tu veux pas lui parler de ton imitation du Yellow Windfoot. « Je suis le meilleur barman de Velaris. » Rien que ça ? « Et le meilleur ambianceur avec le meilleur déhanché. » Ça va les chevilles ? Puis il se mit à chercher, profondément. Loin, très loin … « Mon parfum de glace préféré est chocolat. Je déteste les smoothies à la mandarine. T’as déjà goûté les smoothies à la mandarine ? Ça dégoûte. » T’as pas trouvé mieux ? « Pas de livre, pas de show télévisé, voilà hein … » Ta vie est pas ouf Elan … T’es sûr que ça va ?

C’était quoi leur délire ?
Elle était en train de lui parler de sa vie, il prenait des notes… c’était un premier rendez-vous pour écrire son autobiographie ou c’était comment ?
Vu la taille de la prise de notes, clairement non.
Mais le faux fiancé avait, de toute évidence, pour qualité d’être quelqu’un d’appliqué dans ce qu’il entreprenait. Et ce, même quand la tâche était débile, inconsciente… et un peu immorale ?
Elle ne voyait pas en quoi.
Comment on disait souvent : il n’y avait pas de sots métiers (mais il y avait des sots un peu partout ?)

Et le sien alors ?
Air de réflexion, doigt qui joue sur le rebord d’un verre, c’est qu’il n’y avait pas vraiment de bonne ou de mauvaise situation. La vie c’était d’abord des rencontres, des gens à qui elle avait tendu la main pour les sortir de la solitude.
Oui, avant toute chose, elle était une genre d’héroïne du coeur. En tout simplicité.
Niveau situation… vu le prix de son sac à main, elle était gold dans la situation depuis pas mal d’années
« Mmmh, je pense qu’avant l’argent, le métier est enrichissant. » genre quand elle conseillait à un couple de pimenter un peu son quotidien et de tester le lieu public ? Ou quand elle le prescrivait le kamasutra sur ordonnance ? Ou encore quand elle leur disait de simplement rompre pour aller voir ailleurs, histoire de gagner du temps dans une entreprise vouée à l’échec ? « C’est vraiment gratifiant d’aider des gens dans le besoin, de tendre la main aux nécessiteux et voir après quelques séances déjà, grâce à moi, qu'ils vont mieux. » … ouais alors que les gens qui butaient des goules… bah ils butaient juste des goules quoi. Tellement des amateurs de l’héroïsme  « Mais le show télévisé ce serait une idée. Je tâterai un peu le terrain quand je ferai la promo de mon livre de toute façon. » livre que personne ne pensait voir un jour à la librairie, mais tout comme son père penserait qu’elle ne ferait love coach qu’une semaine ou deux. C’était ça le problème des gens, ils ne croyaient jamais en rien, et encore moins à la connerie « De l’autodéfense. Tu devrais essayer, l’un comme l’autre. »

Mais rangeons le sujet de l’ennui, il était temps de s’intéresser au mec qu’elle venait de demander en mariage.
12 mai une date notée dans son agenda téléphonique.
Parce qu’ils seraient encore fiancés d’ici là ?
Combien de temps elle allait durer au juste, cette connerie ?
…
Il serait peut-être temps d’y réfléchir pour le contrat !
Quelques gorgées plus tard, elle n’avait pu qu’approuver la vantardise. Et si le déhanché l’avait rendu bien curieuse, elle s’était contentée d’écouter silencieusement la suite, mémorisant chaque détail.
Ce n’était qu’une fois son verre reposé vide sur le comptoir qu’elle avait répondu

« Enchantée Elan Pankratz, roi des bars et des comptoirs. » c’était un titre comme un autre « Va falloir me prouver ce déhanché un autre soir. Je t’emmenerai en boite, histoire de présenter mon copain à mes amis. » pitié… non !
… quoi ? Il avait l’air assuré ! Et puis, il faudrait bien le tester un peu.
« Et non, j’ai jamais goûté mais, à priori, tant mieux pour moi. » et ce n’était jamais un parfum que son secrétaire avait osé lui ramener. En même temps, il était parfait son secrétaire. Qu’est-ce qu’il ne faisait pas correctement ?
« C’est noté. Elan le barman. Je suis sûre qu’il y a plus derrière mais j’aime bien creuser et découvrir les choses par moi-même. Déformation professionnelle ! » ouais, en même temps, une Nyeleka Krane te le dirait :
Elan, plus tu creuses. Plus tu vois qu’il est con. Couche de conneries par couche de conneries, tu t’enfonces toujours plus

« Il faudrait que je prenne tes mensurations aussi mais ça va retirer au charme de la rencontre. » hein ? Pardon ? Prendre quoi ?
Pour les fringues. Celles qu’elle allait lui acheter en pagaille ! « On fera ça quand on ira faire du shopping ensemble. » quel romantisme fou pour cette rencontre de fiancés, on en ferait presque un film !

Ce soir rien n’allait ? Ce qu’il se passait était complètement lunaire. Et peu importe le nombre de fois où on se disait qu’ils allaient finit par s’arrêter, que la barre est désormais trop haute pour être surpassée, ils trouvaient quelque chose de nouveau. Un parasol à cocktail en guise de post-it ? Qui fait ça ? Personne ne fait ça ? Et puis ses hochements de tête alors qu’elle lui compte sa vie. Les questions qu’il osait lui poser. T’as pas vu son téléphone ? T’as pas vu sa tenue ? La manière dont elle a déclaré qu’elle allait t’acheter un nouveau téléphone Elan ? Bien sûr que c’est une bonne situation ça, love coach !
Un métier enrichissant avant l’argent ? La sensation d’aider les autres en fin de journée. Attendez, c’est ce qu’il vit non ? Avec ses milles et une thérapie de comptoir. Attendez, il ne se serait pas trompé de vocation là ? A voir … A-t-il réellement envie de voir Mylène, 23 ans, exaspérée et au bord du divorce avec Phillipe, 58 ans, blindé mais qui ronfle comme un camionneur ? Qu’est-ce que tu aurais pu leur conseiller toi Elan ? Des boules quies. Est-ce qu’il serait acceptable de lancer un concours de tee shirt mouillé en pleine séance ? Je ne pense pas, ça serait plutôt mal vu … Tant pis pour Mylène, à choisir, il préfère encore le bar.
« Ca a l’air d’être un super métier. » Qui doit rapporter gros ? Là d’où il vient lorsque cela ne va vraiment pas, on divorce ou on bute son mari. Simple, rapide, efficace. Personne n’irait dépenser de l’argent pour ça … « T’as beaucoup de client ? » Que des richous coincés j’imagine ?

Déjà à fond dans son rôle de fiancé au soutien sans faille, il lui soumettait l’idée des plateaux télé. Ca pourrait fonctionner non ? Elle pourrait même peut-être donner son avis sur des problèmes de couples de célébrité ou que sais-je ? « Je pense ça serait un bon point de départ. Tu fais ta promo et tu vois si tu peux faire quelque chose. » Excuse-moi tu es le faux fiancé ou le manager là ? Tu ne sais même pas quel genre de conseils elle prodigue, t’es sûr que tu veux t’aventurer dans de telles choses tout de suite ? Tu veux pas attendre un peu avant ?
Et puis, le mystère du krav machin s’éclaircissait. Enfin, un peu. De l’autodéfense … ok … genre, comme les entrainements qu’il suit pour essayer d’être plus fort que Nyel un jour ? (peine perdue). « Ouais pourquoi pas … »  Ecoutez, on ne sait jamais ?

Et puis, ce fut à son tour de se présenter. Quel carnage … Mis à part son nom prénom, sa date de naissance et son métier, il ne savait plus réellement quoi dire. Si, il se lançait tout de même des pots de fleurs en vantant son don pour le cocktail et pour les déhanchés. Mais c’était tout. Il n’avait rien d’autre à ajouter parce que mis à part ces jours (nombreux) où il met sa vie en danger, son mode de vie est naturellement … simple ? Banale ? En tout cas, il faisait tâche à côté d’elle.
Pourtant ses mots le rassuraient. Déjà parce que elle ne le contredisait pas sur le fait qu’il était le roi des cocktails et parce que elle le croyait volontiers sur le déhanché. Parce qu’allez savoir pourquoi, personne ne le croit lorsqu’il dit qu’il sait danser ? Pourtant, c’est le cas, vraiment ! Aucune ironie là-dedans ! Alors il ne se sentait nullement stressé à l’idée de l’accompagner en boite un de ces quatre. « Pas de problème mais prépares-toi à appeler les pompiers je vais brûler la piste. »

Visiblement, peu importe combien il n’arrivait pas à se vendre. Elle ne reprenait pas son contrat mais prenait plutôt cela comme un défi. Ouf, on l’a échappé belle. On signe quand ? Non parce que plus il va l’ouvrir, plus il y a un monde où elle remballe … « Tu me feras part de tes analyses j’espère. » Est-il réellement prêt à entendre des : tu portes un caleçon bleu, tu as des problèmes avec ton père ?

Pardon ? Ses mensurations ? Le retour du titan à un seul œil ? On passe direct à la nuit de noce ? Dans son idiotie légendaire, il s’apprêtait à balancer l’information. Mais par chance ou peut-être pas, elle le coupait dans son elan pour parler de shopping … Attendez, une nuit de noce dans la cabine d’essayage ? Non Elan. … Aaaaaaaaah ! « Pour des vêtements sur mesure genre ? Ou pour un truc genre, sur ma fiche employée ? » Ou peut-être que c’est sa passion de connaître les mensurations des gens, qui sait.

« ça l’est. » une vocation même ?
Bizarrement, dans sa famille, on avait tendance à dire que c’était une lubie. Conviction qui lui échappait pas mal quand elle se donnait pourtant à fond dans son agence.
Sûrement un truc en rapport avec son image de gamine immature. Image parfaitement injustifiée si vous vouliez son avis sur la question « Oui. Le Docteur Lovàas est réputée dans le milieu tu sais. » en même temps, est-ce que love coach était une profession bien répandue sur Velaris ? Suffisamment pour se permettre la vantardise maintenant ?
On revenait. On demandait ses conseils sur les réseaux. Et, la remise en question n’était définitivement pas une chose pour laquelle on l’avait programmée.

Exemple à la suite. Agaçante petite personne qui avait pensé qu’elle pouvait faire quelque chose d’un rien. Elle était après tout une artiste de vie. Une désespérante artiste de vie à qui on avait placé les moyens dans ses petites mains sans qu’elle n’ait besoin de faire le moindre effort « Je passe bien à la télé. Je pars avec un avantage. » ça va les chevilles ?
Ses chevilles étaient adorables. Merci.
« Je t’emmènerai à un de mes cours. De toute façon, c’est bien qu’on ait des activités de couple. T’as des préférences ? » ils seraient si beaux à se lancer dans la poterie…

Mais moins que sur une piste de danse ?
A n’en pas douter.
Si Elan était si doué qu’il le prétendait, ils feraient définitivement un bon binôme sur le dancefloor. Les clubs ? Complètement un autre de ses fiefs « Je ne suis pas du genre à éteindre les incendies. Au contraire. » donc on en était là ? Déjà ?
Bah quoi ? Elle avait au moins conscience des choses qu’on n’avait pas mises à son programme.
« Sans faute Elan » et on y allait avec ce sourire ? Un brin charmeur non ?
C’était son fiancé, il était tout à fait normal que des analyses sonnent… c’était quoi le mot ? Prometteuses ?
Pauvre, pauvre Menya. Si tu savais. On est jeudi
Et tu t’es planté sur toute la ligne.

« Pour les vêtements. » pour sa fiche perso, il lui suffirait de noter ce magnifique postérieur en atout ++
La grande classe…
« Quel genre de patronne je serais autrement ? » oui, on se le demande… on espère sincèrement que le secrétaire ne subit pas ce genre de questions.
Le pauvre homme aurait en tout cas le droit à l’annonce de ses fausses fiançailles officielles. Il serait d’ailleurs, fort probablement le premier au courant.
En attendant, elle avait glissé la serviette de contrat vers son copain officiel « Je te laisse garder ça. » puis payé pour sa conso avant d’ajouter « Je vais m’occuper de préparer le vrai, au propre, avec tous les détails du contrat, jours de repos et primes comprises. » ça sentait le plan foireux… et des fois, il était important de se fier à son odorat.
… Comme quoi, le Cyrano du cul, il n’avait pas un très bon nez !

« En attendant je t’abandonne pour ce soir, mais on se revoit très vite mon coeur. » pitié… envoyez-nous de l’aide… pas d’entraînement si vite. Pas de clin d’oeil avec… ils allaient tuer des gens comme ça… ou déclencher une épidémie de gastro… dont la première cible serait une certaine sorceleuse dont on tairait le nom ici.
De nouveau perchée sur ses talons, sac récupéré après rangement de téléphone à l’intérieur, elle avait salué son nouvel employé d’un dernier sourire « Bon courage pour le travail ô grand roi du déhanché !» … vu de dos, ça devait être fabuleux !
Menya, tu sors.
Elle l’avait fait. Avec sa classe naturelle, une démarche parfaite pour lui laisser un agréable souvenir, et sans soulagement particulier de retrouver son véhicule - pourtant miraculeusement - à la sortie.

Il n’avait aucune idée du bourbier dans lequel il était entrain de se foutre. Mais il y allait gaiement, le pas sautillant et une gueule d’imbécile heureux sur la face. Alors il lui posait des questions sur son travail, job plutôt rare à Ketterdam et l’encourageait même dans ses projets. A votre avis, qui était le plus naïf des deux ? Elan qui lui fait la suggestion d’un show télévisé pour prodiguer ses merveilleux conseils amoureux ou alors Menya, persuadée qu’elle fera de Elan un super prince charmant ?

Et puis, bon sang, est-ce que quelqu’un peut appeler les secours pour le romantisme ? Des dates calculés au millimètre, une spontanéité inexistante dans ces derniers lui coupait le souffle. Le romantisme perdait son souffle alors que l’Amour tentait de l’aider à se calmer, pleurant à chaudes larmes et s’excusant inlassablement. Des activités de couple alors qu’ils se connaissaient à peine ? Ils n’avaient pas encore tout vu. Après un léger court moment de réflexion, il répondait. « Rien qui ne me vienne à l’esprit maintenant, je fais tout sur un coup de tête. » Ouais, de toute façon, ça se saurait si il savais réfléchir avant d’agir, pas vrai Elan ?

Il bossait de pair avec l’instinct, comme le nombre de fois où il s’élance sur la piste pour y foutre le feu. Un nombre étonnement plus élevé que le nombre de fois où il a pu mourir bêtement, c’est pour vous dire. Mais est-ce que le prince de la nuit avait une fiancée tout aussi festive ? Visiblement, et sa réponse lui arrachait déjà un sourire. Elle n’était pas prête, clairement pas. « On va créer l’enfer sur terre alors. » Il n’aurait pas pu si bien dire ?

En attendant le résultat de son analyse d’expert en psychologie, elle avait besoin de … ses mensurations ? Si à ce moment-là les yeux sont les fenêtres de l’âme, Elan n’en avait aucune. … Par chance, une légère lueur s’allumait dans son cerveau avant qu’une certaine information ne soit balancée. Oui, pose la question, cela sera mieux. … Tu vois, c’est pas tout à fait ça qu’elle demandait ! « Ça marche, je te laisse gérer de toute façon, c’est toi la professionnelle. » Non parce qu’en plus d’ignorer ses mensurations, il n’était même pas certain de comment les prendre. A l’exception d’une partie. Que je tairai. Les hommes sont tous les mêmes.

Il récupérait enfin le fameux contrat qu’il se contentait de ranger dans sa poche arrière comme si cela n’allait pas complètement chambouler son existence. Il avait limite pris plus de soin à récupérer l’argent de la consommation. Ignorance, ignorance, quand tu nous tiens. « Pas de soucis, j’aurai plus qu’à signer. » Est-ce que tu liras ce fameux contrat Elan ? Non, bien sûr que non. Comme tu l’as toujours fait, tu vas balancer ta signature sans même regarder.

« Je t’appelle ce soir comme d’habitude bébé. » Coup fatal pour les sorceuleurs. Ras de marée de vomissement, décomposition des boyaux. Il y a encore deux heures il ne connaissait pas son prénom, ne se doutait peut-être même pas de son existence. Il est à peu près sûr que si il avait tourné la tête, il aurait vu Patrice tirer une gueule de trois mètres de long. EH OUAIS MON POTE, IL Y EN A QUI CHÔME PAS ICI. « Merci, j’vais essayer de pas trop enflammer ces dames, j’suis un homme pris moi maintenant. » La fidélité, c’est important ! La voyant se diriger par la porte, il ajoutait. « TU ME MANQUES DEJA ! » Est-ce que quelqu’un veut bien lui dire de se taire ? Tout le monde le connait ici, le roi de la chenille, inutile de commencer ton rôle de riche héritier. D’ailleurs, va bosser un peu ! Hop hop hop !