the foundations of decay (reagan)

18/04/2022

the foundations of decay

zaun + day, month, year

dans une baignoire miteuse, dans une chambre miteuse, dans un motel miteux. au milieu de zaun, c'est-à-dire de nul part. en cavale, sans rien ni personne, après avoir retiré de l'argent et probablement avoir vendu sa position au passage (mais mieux vaut être recherché et riche que recherché et pauvre, n'est-ce pas ? soleil ne sait pas être pauvre, de toute façon. il serait démuni, il ne saurait pas comment agir). en quittant la salle de bain il pousse un peu les rideaux et entrouvre légèrement les persiennes du volet. vue sur le motel, en U autour d'une cour, avec ses enseignes à néons, ses voitures garées à l'arrache et ses rambardes typiques. toujours mieux que la prison. toujours mieux que le fold. il pourrait presque vivre ici. (enfin non, quand-même pas. soleil, vivre à zaun).

toujours mieux que la prison, en tout cas. si ce n'était l'absence de burns, l'angoisse d'être traqué et les deux trous récemment nés dans son cou. un mal de chien, ces blessures, son cou, sa gorge, à s'en frapper la tête contre un mur de douleur, et régulièrement il touche ses dents, il ne peut pas s'en empêcher, car depuis deux-trois jours elles se sont remises à pousser. (il aimerait de l'aide. s'il pouvait en obtenir. si on lui promettait de ne pas retourner en prison. il donnerait n'importe quoi, plus ou moins n'importe quoi, pour récupérer sa vie d'avant. son chateau de prince à midrias et ses couvertures de privilégié).

le bruit de phalanges contre sa porte le fait sursauter et force son coeur a louper un battement. il reste plusieurs secondes complètement pétrifié, sur la moquette verte et tachée, du sang séché plein le cou. en se triturant les mains il tente de calmer sa parano et de se convaincre que ce n'est que le personnel d'étage, ou le zaunard qui a loué la chambre d'à côté pour tromper sa femme en paix. après plusieurs inspirations pénibles et paniquées, il arrive à se convaincre d'aller ouvrir. prend son courage à deux mains pour abaisser la poignée (sans avoir la force de se forger un sourire. il ressemble à ce à quoi il ressemble : fatigué, les traits tirés, n'a pas dormi depuis quarante-huit heures. les cheveux poisseux et sales. des traces de sang dont il ne se formalise plus, les veines en miettes).

c'est tout ce qu'il faut faire, pour mettre fin à la cavale de soleil : toquer poliment à la porte de son motel.

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22.05.22 19:02

the foundations of decay

@soleil arkham

zaun + day, month, year

la traque durera 10 jours.

d'abord, le chaos.
les évasions sont rares, presque inexistantes. de tous les taulards qu'il s'attend à courser de son vivant, ce n'est sans doute pas sur Soleil Arkham que Reagan parierait le moindre crescent. et pourtant le cas est bel et bien là : le dossier étalé sur les bureaux en une indéniable évidence, les preuves concrètes lorsque s'ouvrent les portes de la prison le temps que soient plantées les fondations de l'enquête.

il y a un génie inattendu dans cette disparition, des faits que le prisonnier a forcément dû observer, calculer — rondes et plan des lieux, pour ne citer qu'eux. il y a une préparation indéniable, préméditation de longue date, forcément.

alors vient la perplexité, lorsque la trace du fugitif réapparaît de la plus curieuse des façons : un retrait bancaire. la théorie du génie s'effondre aussi sûrement que disparaît une piste dans le désert, érodée par la résurgence de ce que reagan a toujours vu en soleil — un gosse riche dépourvu de sens pratique. la suite n'est plus que jeu de pistes, temps compté moins par souci des dégâts que pourraient causer le recherché que par inquiétude de ceux qu'il pourrait s'infliger à lui-même : la quête a des allures de mission de sauvetage, tant il est évident que soleil arkham est moins un danger pour la société que pour lui-même, inapte à survivre aux dangers de zaun ((pour sa défense, peu sont capables de survivre à zaun)) et c'est dans un motel étonnamment miteux que s'arrête la course, à la porte de la chambre 42.

enfin vient la consternation. le gérant leur a parlé d'un gringalet ensanglanté et le partenaire de reagan jure entre ses dents, souhaitant que la haute-ville ne leur fasse pas payer les frasques de son poulain. et c'est ce qu'ils trouvent sur le pas de la porte : un gringalet au cou maculé de sang séché. la porte manque de se refermer, stoppée par le pied de reagan et son bras qui la rouvre d'un mouvement autoritaire, tandis qu'il clame : this has gone on long enough arkham. 10 jours, c'est peu et beaucoup à la fois ; c'est assez pour briser une vie, comme le constate reagan de ses yeux peinés par les dégâts irrémédiables qu'il constate, impuissant. se morigène pour n'être arrivé à temps et laisse échapper un soupire, avant d'ordonner d'un mouvement de tête à son collègue de rester dans le couloir.

il se glisse à l'intérieur, ferme derrière lui. scanne la pièce d'un regard, saisit une chaise sur laquelle il s'assoit à l'envers, bras sur le dossier. sit, offre-t-il, mais le timbre est celui d'un ordre. puis, un ton plus bas, au sujet de la morsure de vampire qui lui détruit le cou : what happened to you kiddo? what were you going to do about that? constat d'une situation tout sauf reluisante, à laquelle vient s'ajouter une dernière interrogation : escaping so close from being released… what were you thinking? à vouloir entendre de sa bouche qu'il préfère crever plutôt que retourner en prison. le laisser mettre des mots sur le cauchemar pour préparer le terrain en vue d'un marchandage.

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18/04/2022

the foundations of decay

@reagan kershaw

zaun + day, month, year

pour une raison obscure le partenaire de reagan le terrifie ; pour une raison obscure c'est maintenant qu'il comprend qu'il va retourner en prison, qu'il n'a aucune chance car, si reagan avait été seul, alors il aurait peut-être pu marchander ; mais avec un témoin, aucun moyen. cette réalisation lui coute la seconde de trop ; la seconde qui permet au pacifieur de glisser son pied et d'entamer la conversation. (soleil ne veut pas de la conversation. il est soudainement fuyant et paniqué. il aimerait disparaître ou s'enfuir par la fenêtre).

et sous ses yeux ahuris, reagan s'installe tranquillement, chaise devant le lit. "sit." une vie de docilité parfaite face à monsieur burns (de peur de n'être plus rien à ses yeux) puis face au personnel de la prison (de peur de ne plus jamais voir le soleil) le pousse à s'asseoir sans même réfléchir. il ne commande pas ses jambes ; elles fléchissent d'elles-mêmes pour le poser bien droit sur le lit qui grince avec disgrâce. il semble à soleil que la requête de reagan n'est même pas montée jusqu'à son cerceau, qu'elle n'en a pas eu le temps, qu'il a obéit bêtement. (ça l'enrage ! enfin, ça l'enragerait. s'il avait la force d'être enragé).

"what happened to you kiddo?" nothing. nothing happened to me ! don't look. if you look somewhere else long enough, it will disappear. "what were you going to do about that?" nothing ! there is nothing to see here. it's not like i'm sick or anything. "escaping so close from being released… what were you thinking?" ah. il est vrai qu'il ne lui restait que quelques mois. (il pensait qu'il allait mourir. avant de pouvoir sortir. il n'avait plus la force, il savait qu'il ne pouvait plus vraiment continuer). "it's not that i wanted to escape. it's not that i wanted to be an outlaw or something." c'est pas comme si j'avais les épaules pour. le culot peut-être. pas le reste. que de la gueule, que du vernis, un chien qui aboie et qui ne mord pas. "i just… needed to be somewhere else. everything's better than jail. even zaun, even here. you… you probably would not understand, but i would have died back there." dans son esprit germe une idée. "you know what ? let's pretend you never saw me. just go away and leave me here. i can give you money if money is what you want." c'est aussi bête que désespéré. pas forcément dans cet ordre. "tell your partner it was someone else. tell my father… tell my father i'm fine. i am-" sans s'en rendre compte il gratte l'une des affreuses croutes maculant son cou. "tell him i miss him everyday and i'm sorry we can't live together like we used to. can you do that for me? tell him-" d'un tic nerveux devenant de plus en plus habituel il appuie sur une canine anormale dans l'espoir d'en calmer la douleur. "tell him i'm fine. this is all a- a- temporary- pain. temporary."

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26.05.22 12:52

the foundations of decay

@soleil arkham

zaun + day, month, year

intouchable et nonchalant, c'est ainsi que reagan décrirait arkham en temps normal — mais pas aujourd'hui. le jeune homme qui lui fait face n'a pas l'attitude avec laquelle rage a dû composer jusque-là : l'audace propre aux classes sociales les mieux loties ; l'audace propre à ceux que la justice épargne trop de fois. why did you do that then? demande simplement le pacifieur suite aux explications. ni froid ni chaleureux, visage figé en une mimique neutre. l'épave qui lui fait face, cheveux filasse et yeux creusés, ressemble à l'ombre de soleil plutôt qu'à soleil lui-même. ce que près de deux années de prison font d'un homme gamin.

sans interruption, reagan écoute dégringoler les mots et autres demi-phrases, regarde s'y ajouter refus de traitement et marchandage : just go away and leave me here. i can give you money if money is what you want. si rage tique, il ne l'interrompt pas pour autant. le laisse vider son sac et retrouver le silence sur un message d'adieu étranglé.

money can't buy everything, répond enfin le pacifieur, au terme de la diatribe désemparée. nullement intéressé par l'offre, dans laquelle il lit rien de moins qu'un profond désespoir, il se demande si, perché dans les hautes sphères et rooftop de la haute-ville, arkham a appris à communiquer autrement qu'en échanges de billets verts. ce qu'il n'ajoute pas à voix haute : and denial will only hurt you more. traumatisme trop frais pour être martelé jusqu'à ce que soleil l'assimile — ce n'est pas son rôle, du reste, de jouer au psychologue. but you know what does? un instant de silence, le temps que la question emplisse la pièce d'espoir. good behavior. i can't cover up for you but i can offer you a choice. il laisse l'idée s'incruster dans les pensées de soleil, entrouvrant une porte de sortie dans le miasme de ses tourments. what lengths would you be willing to go to, to get your life back? question réthorique ; reagan cherche surtout à piquer sa curiosité, éveiller l'espoir et, ainsi, obtenir ce qu'il souhaite en retour.

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18/04/2022

the foundations of decay

@reagan kershaw

zaun + day, month, year

"money can't buy everything." il a déjà entendu ça quelque part. il a déjà entendu ça quelques fois. il n'y a pas cru, bien sur ; car après tout, l'argent a été capable de l'acheter lui.

et si l'argent peut acheter un gamin de cinq ans, alors l'argent peut tout acheter.

"but you know what does?" les yeux soudainement remplis d'espoir. grands et mouillés et fixés sur reagan avec un air suppliant qui ferait honte à soleil s'il était dans son état normal. il y a donc bien quelque chose pour acheter sa liberté ; quelque chose pour acheter son non-retour en prison. (il n'y retournera pas ! quoi qu'il doive faire pour y échapper. il pourrait se satisfaire de rester à zaun, si lune y reste aussi. bien qu'il aurait préféré lui montrer les lumières de midrias du haut de son rooftop). "good behavior." à deux doigts de rétorquer : but i've been good ! back when i was in jail. before i had that amazing and suden opportunity to escape. i was good ! the best prisoner there was. talking only when allowed to, going outside only when allowed to, eating only when allowed to. docile and calm and quiet. ((and screaming on the inside)).

"i can't cover up for you but i can offer you a choice. — a choice ?" il devrait écouter la voix qui lui dit que reagan lui donnera un choix qui ne lui plaira pas. que reagan est un pacifier et que les pacifier ne font que des pactes qui leur profitent plus qu'ils ne profitent aux autres. il devrait se rappeler qu'il n'est qu'un idiot, comme le juge le lui a si bien dit, ajoutant and certainly not the best psychic over there ! pour l'achever ((ajoutant aussi : if it was up to me… you would have died in that pretty family of yours. a bunch of humans without any fucking bit of magic)).

yeah you would have died in that pretty family of yours…
la voix résonne dans sa tête. c'est vrai qu'il aurait pu mourir là-bas. c'est vrai qu'il aurait pu mourir ici. c'est vrai qu'il n'est pas loin du tout de mourir ici. "a choice ? — what lengths would you be willing to go to, to get your life back? — i don't know, qu'il commence par murmurer, puis il se corrige vite : "a lot. i can do a lot." il repense à burns, à leur escalier en marbre, ; il repense à son lit de plumes, au toit qui surplombe la beauté de midrias. il repense aux nuits sans fin, aux soirées sans penser. à ses doigts fins autour des coupes remplies d'alcool ambrés, aux vêtements coupés sur mesure qu'il s'achetait avant la prison, aux voitures hors de prix qu'il pouvait noyer dans des marres en conduisant de travers. la belle vie. faire le café du matin à burns qui a travaillé et n'a pas dormi tandis que lui rentre à peine. ouvrir la fenêtre sur la brise matinale. regarder le soleil se lever ensemble. (avoir un père ! être aveuglément dévoué à ce père qui l'a monnayé). "everything. everything yes, everything. i want my old life back. it was a dream. yeah, just like a dream." sans repenser aux deux trous qui lui ornent la gorge, perçant une veine, qui ont tout changé et changeront tout. "i want the things the way they were. exactly, exactly the same as it was."

((you know it's not the same as it was))

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30.05.22 22:12

the foundations of decay

@soleil arkham

zaun + day, month, year

a choice ? il s'en voudrait presque, reagan, d'user ainsi de persuasion sur un gosse égaré. culpabilité vite repoussée : il n'est pas question ici de tirer profit de sa situation. seulement d'envisager un échange équivalent, de troquer sa dette envers la société contre des informations. car après tout, soleil ne peut pas échapper à une bad place et retrouver son confort personnel sans avoir d'abord achevé d'équilibrer les comptes — petit prince déchu forcé de remettre les pieds sur terre. a lot. i can do a lot. le silence lui répond, le regard de reagan demeure soudé au sien, perçant, l'air de dire : encore un effort. everything. everything yes, everything. i want my old life back. it was a dream. yeah, just like a dream. like a dream? i want the things the way they were. exactly, exactly the same as it was. et si le silence se prolonge de quelques secondes cette fois, c'est que les sourcils de reagan se froncent et que ses lèvres se serrent, soupesant l'espoir vain dont se berce arkham. est-ce son rôle de le détruire ? in my terms being good implies two things, énonce-t-il lentement, signifiant que les conditions seront non négociables. first of all you'll have to get this fixed, du doigt il pointe le cou massacré qui ne laisse aucun doute quant au fait que les choses ne seront, justement, plus jamais les mêmes. son sourcil s'arque comme s'il le défiait de prétendre ne pas être au courant de la blessure qu'il porte en collier. étrangement, il ne doute même pas que soleil serait capable de prétendre n'avoir aucune idée de ce à quoi il fait mention, alors il insiste : i want your neck healed next time i see you, ton ne laissant pas place à la protestation.

secondly, you're to be my eyes and ears among the high society. i don't care how you win their favor back, but i need them to trust you, to share their dirty secrets with you— then you'll come right to me. think of it at the revenge… did they care about you when you fell from grace? il ne lui laisse pas le temps de répondre qu'il ajoute : i bet they didn't. pari risqué mais relativement sûr, gamin dont il a suivi les déboires avec le fatalisme de celui qui n'a su freiner suffisamment la descente aux enfers pour éviter la chute. et si mad s'est acharnée à lui assurer qu'il n'avait pas à se sentir responsable, jamais le goût de l'échec ne s'est réellement dissipé.

peut-être parce qu'il a, lui aussi, poussé parmi les roses pour chuter au cœur des ronces, abandonné de tous avant d'être sauvé in extremis par le pacifieur dont il a finalement suivi les traces. peut-être parce qu'il aurait souhaité rendre la pareille ; parce qu'il en avait fait le vœu en endossant son uniforme.

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18/04/2022

the foundations of decay

@reagan kershaw

zaun + day, month, year

"in my terms being good implies two things" commence reagan et soleil se tient pendu à ses lèvres, bien qu'il frisonne à la mention being good, car il n'a jamais été particulièrement doué to be good. "first of all you'll have to get this fixed" et reagan de pointer le cou d'arkham, qui frisonne une seconde fois rien que de penser à son cou. il n'y a rien qu'il doive réparer sur ce cou-là. rien qu'il ne puisse faire. rien que ne veuille cicatriser. mais ok, pense t-il, je peux mentir et prétendre que... "i want your neck healed next time i see you." ah. "you worried 'bout me, kershaw?" il se forge un sourire mutin de façade, il se fait joueur, il prétend qu'il n'est pas heurté. face au regard appuyé de reagan il lève les deux mains en signe de prétendue innocence, faisant semblant de capituler. "calm down, pacifier. your wish is my command." entre eux l'animosité se calme légèrement, bien que soleil soit toujours aussi insolent.

la deuxième condition à sa libération le laisse bête sur le bord de son lit miteux. il n'aurait jamais envisagé un tel deal -- il n'aurait jamais imaginé que les petites tragédies et les grands déboires (ou l'inverse) de la jeunesse dorée de midrias serait d'une quelconque utilité pour quelqu'un comme reagan. mais il est vrai que... maintenant qu'il y pense... les confidences alcoolisées au beau milieu de la nuit, les flagrants délits, l'atmosphère étrange et si habituelle de silence entendu entre eux. don't say it. you're from here too. born in midrias, eh? il suppose que tous les quartiers sont ainsi. que tous s'entraident et se couvrent et ne se balancent pas. balance... "you want me to be a snitch? for you?" c'est plus fort que lui : l'intonation de sa voix trahit sa surprise. et son léger dégoût à l'idée d'être un traitre. le traitre. le mouchard de midrias. sa propre réticence le surprend ; il est prêt à tout, pourtant.

"think of it as a revenge… did they care about you when you fell from grace? -- i didn't fell from grace!" qu'il s'époumone soudainement, bien qu'il sache pertinemment combien reagan a raison, et bien qu'il sache pertinemment à quel point lui-même a tord. il sait mieux que personne l'exemple pitoyable qu'il a été devant le juge, et comment tous les autres golden kids l'ont laissé à sa détresse. sa voix couvre celle de reagan, mais il entend tout de même la conclusion impitoyable : "i bet they didn't." et ça y est, le couteau remue dans la plaie. entre les rideaux abimés et l'affreuse moquette verte, le vampire blond admet : "no, they didn't." élan de douleur soudain, tristesse palpable qui n'est plus masquée par aucun sourire. c'est qu'il est naïf, soleil, à sa manière, c'est qu'il est loyal, soleil, à sa manière ; c'est qu'il croyait qu'entre eux tous, enfants terribles des quartiers dorés, c'était à la vie à la mort. "even... you know... i thought some of them... i thought we were really, really close. close friends or... i had a boyfriend, you know?" qu'il se confie soudain, sans savoir pourquoi. "he was with me in that car and then i never saw him again." d'un petit rire qui n'a rien de joyeux il éloigne les souvenirs distendus et marqués d'amertume. "anyway. anyway, yeah." il se lève avec peine et tend une main osseuse. "let's do that. it's a deal." il ne se souvient pas avoir déjà serré la main de reagan auparavant. aussitôt leurs peaux entrent-elles en contact que la bouche de soleil s'ouvre sur un déluge de questions : "how often will we see each other? when will a get back home? how's burns? also-" avec une pointe de rouge aux joues il se tourne vers les draps défaits et les deux oreillers froissés d'avoir été utilisés. "i had a friend here," qu'il admet d'une voix à la fois un peu effacée et un peu honteuse. "she has nothing to do with this. she doesn't know anything. ok? can you promise she won't have to deal with you pacifiers because of me?"

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09.07.22 23:59

the foundations of decay

@soleil arkham

zaun + 30 mars 2022

you worried 'bout me, kershaw? une mine impassible et blasée lui répond. soleil ne se range pas pour autant. calm down, pacifier. your wish is my command. i hope so, qu'il répond, reagan. for you. you better not forget that jail is still an option, arkham. i'm offering you a way out but you're not a free man until you've paid your debt to society. il s'attend à voir les prunelles de soleil rouler dans leurs orbes avec insolence ; foutue tête brûlée. et pour ne pas lui laisser le loisir de se croire tiré d'affaire, la seconde condition est évoquée : c'est un échange, du donnant-donnant. liberté contre infiltration. i didn't fell from grace! reagan s'efforce de ne laisser filtrer aucune once de pitié dans ses prunelles brunes, conscient qu'un rien suffirait à braquer le gamin. à la place, il enfonce le doigt dans la chair meurtrie, pour arracher à soleil un accord réticent. i had a boyfriend, you know? vient la confidence, sans crier gare. et les sourcils de rage se haussent de surprise ; il est certain de n'avoir jamais entendu parler d'un autre passager, dans cette affaire. il reste muet, le laissant digresser à mesure qu'il soupèse la proposition. parce qu'aucun mot ne lui vient — et parce que l'écoute est parfois la seule bonne réponse. it's a deal, il conclut, et rage hoche fermement la tête en prenant la main qu'il lui tend. la garde un instant, en scrutant son regard : don't mess it up kid. i won't be able to get you out of another mess. understood? les phalanges se libèrent et le flot de questions avec elles : où, quand, comment et tous leurs foutus amis. one time a week- two if you give me reasons to not trust you anymore, il prévient, index pointant brièvement soleil en guise de mise en garde. mister arkham is worried about you, obviously. c'est lui, d'ailleurs — le père arkham — qui s'est arrangé pour que reagan se retrouve sur l'affaire, après lui avoir expressément demandé de ramener son fils à la ((m/r))aison. soupire lorsque soleil évoque sa compagnie. you don't lose time, do you, marmonne reagan avant de lever une paume en signe de paix. not my business. we're leaving anyway. and you're coming with us. pack. hurry up. ordres brefs et pressés, lancés alors qu'il quitte son siège et scan la pièce du regard. we're taking you home, confirmation pour le pousser à coopérer. la mine du pacifieur se fend d'une moue désapprobatrice lorsque son attention capte la course effrénée d'une blate au coin du mur. aren't you eager to leave this rathole behind? oh, doux espoir qu'il s'exécute sans rechigner.

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18/04/2022

the foundations of decay

@reagan kershaw

zaun + 30 mars 2022

"don't mess it up kid." but i'll mess it up. that's what i do. sa petite spécialité. son talent caché. un piètre voyant à l'instinct si juste mais si capricieux. il se garde bien de le faire remarquer à reagan. "i won't be able to get you out of another mess. understood?" avec toute l'insolence dont il est capable, soleil répond : "understood, daddy." et son sourcil qui se lève lève avec lui un tas de sous-entendus, sur ce lit déplorable de motel qui a déjà entendu le mot plusieurs fois.

oh, un jour reagan le tuera.

"one time a week- two if you give me reasons to not trust you anymore. — humpf" qu'il rétorque avec éloquence, "once a week will be more than enough. four times a month," qu'il commence à compter, prétendant faire un calcul extrêmement compliqué, la main sur les lèvres comme le penseur de rodin, "yeah, more than enough." qu'est-ce qu'il aime faire comme s'il avait son mot à dire. qu'est-ce qu'il aime faire comme s'il pouvait négocier.

"mister arkham is worried about you, obviously." soudainement il se redresse et tout, dans sa position, dans son corps, dans son level d'attention, tout change. burns arkham ! son grand sauveur. le seul et l'unique à qui revient et reviendra toujours sa loyauté. "i'm worried about him too." qu'il confie en un souffle presque inaudible, qui contraste violemment avec l'assurance-insolence habituelle, "i know i haven't been a good son these days." et par these days, il entend plutôt ces quelques années.

après l'euphémisme les confessions continuent, et reagan de rétorquer : "you don't lose time, do you. — ooooooh." un ooooooh agréablement surpris, et les lèvres, après l'avoir formé, se fendent en un sourire mutin. "careful, kershaw. soon you'll talk just like me. lots of irony slowly becoming sarcasm." ce n'est pas pour lui déplaire et, au passage, il ne dément pas ce que reagan pense déjà — bien que la réalité de son séjour avec lune soit légèrement différente de ce que l'on pourrait croire. "no, i don't lose time." qu'il confirme, juste avant que rage n'embraye : "not my business. we're leaving anyway. and you're coming with us. pack. hurry up." déjà le pacifier se lève et arkham fait de même, pour une fois docile, rassemblant péniblement ces quelques affaires : c'est à dire peu de choses. quelques vêtements achetés pour remplacer ceux de la prison (brulés à l'allumette dans une poubelle zaunarde) ; un rasoir de mauvaise qualité (loin des lames qualitatives de midrias), une crème (une seule !), une brosse à dent (bien trop dure), un peigne dont quelques dents se sont cassées. comme sac, il n'a que celui qu'on lui a donné au konbini (ils appellent ça un supermarché, ici. mais on ne peut pas appeler ça un supermarché après avoir vu ceux de midrias). dans la salle de bain il croise son reflet désorienté et ensanglanté.

quand il revient dans la chambre, c'est pour entendre reagan lui dire : "we're taking you home." jamais phrase n'a sonné si belle à ses oreilles. si belle qu'un instant il en oublie lune. si belle qu'un instant il ne voit plus que son père, leur palace, leurs douces habitudes, celles d'avant la prison. si belle qu'il ne pense même pas à laisser une note, un mot sur l'oreiller. (que pourrait-il lui dire, de toute façon. qu'a t-il le droit de dire ? du pacte avec les pacifiers ? de son départ ? il ne peut décemment pas évoquer la vérité. il lui faudra trouver un mensonge. il est si mauvais menteur. il apprendra.)

"aren't you eager to leave this rathole behind?"
sur le pas de la porte il se retourne.
les rideaux tachés, la moquette verte, le lit défait.
il pense : i dont know. i almost liked it, i believe. when lune was in these sheets.
il dit : "yeah, you're right. let's leave this place. let's go."

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the foundations of decay (reagan)

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Soleil Arkham

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. *. ⋆ 2023 — 3/3

04·05·23