Impression - que l'échine se calcine sous le regard de ses collègues, lorsqu'ils s'attardent sur les arabesques damnées marquant son cou, désapprobation - de sa condition. Impression - que l'étau se resserre - enserre, sa gorge lorsque les mots commentent son travail - ses faits et gestes, comme des airs de jamais assez. Brasier - dont le foyer se loge près du palpitant, éclipse - les moments où l'ensemble se pare d'air plus simple, plus sain. Parce-qu'un rien agresse ses sens - à l'instant.

Peut-être car elle a eu la main qui a glissé trop facilement - encore, sur l'énergisant - à se refuser d'être moins que la meilleure version d'elle-même. Ritournelle éternelle - à se dire que peut-être, elle sera assez si elle peut tenir le coup encore un peu. Piège - à laisser les doigts s'emparer inlassablement de la potion, encore et encore - lorsque le corps ou l'esprit lui semble se relâcher, un instant. Car elle n'est jamais assez - peut toujours faire mieux, faire plus ; tentative vaine de combler ce vide qu'elle alimente elle-même - au-delà de la condition fléau, à se laisser charmer par cette alchimie qui accentue ce qui la ronge - les ronges tous, ceux de son genre.

Un soupir franchit la barrière de ses lèvres, lorsqu'enfin les doigts glissent sur la porte du lieu refuge. Studio de danse.
Le pas qui accélère - au détour des derniers couloirs, comme si l'extérieur devenait trop - lorsque la paix est si près.
Porte refermée - sac déposé et musique enclenché, avant que l'échine ne se relâche - respire. Regard distraitement porté sur l'horloge - en avance, comme elle l'était souvent, lors de leur rendez-vous avec Kazan.

L'attention - déportée des pensées envahissante, dérangeante. Plutôt porté - sur les notes résonnant près des parois vitrées. Gestes - vaguement esquissés, étirement - n'écouter que le corps, s'accordant à la mélodie, plutôt que l'esprit malice.

Il y a le corps qui se redresse - buste s'oriente, vers la porte dont le battement résonne, discerné au-delà de la musique connu par cœur - suffisamment pour en remarquer la moindre irrégularité, comme l'écho des bruits environnants. Sourire - aux accords discrets, étire les lèvres lorsque les prunelles se posent sur les traits familiers du partenaire - ami. Salutation discrète - dans l'inclination du visage, lorsque l'excuse pour le retard résonne - instinctivement, le regard porté aux aiguilles défilantes de l'horloge. Notion du temps - perdu, une fois de plus au sein du studio.

Laisse toutefois un temps au silence - ainsi qu'un temps, à l'arrivée. Regard s'attarde - sur les traits du brun, qui lui semble tendu, plus qu'à l'habitude. Essayait - toujours, lorsqu'ils se rejoignaient, de jauger l'intensité de la tempête se jouant près de sa psyché à lui - sans jamais oser juger. « it's fine, it's not like i'm in any hurry.» Simplicité de l'affirmation, dans la nuance des mots, l'assurance qu'elle avait le temps - pour danser, pour lui, aussi. Toujours cette amplitude dans ses mots - et leurs sens, pour laisser respirer - se saisir du sens qui convient le mieux, à l'instant.

Paumes apposées au sol - s'y appuie, une fois son mouvement achevée - le regard se pose sur Kaz, un instant, avant d'admirer la salle - et lui aussi, dans le jeu de reflet des miroirs ; contact moins direct - moins abrasif. Observe - les premiers mouvements esquissés, sourire amusé qui plie les lèvres - car elle avait eu le même réflexe en arrivant, ce besoin de bouger - être en mouvement. « i just started to warm up a bit, i needed to keep moving.» De berner ses pensées - à s'occuper et écouter le corps, plutôt que l'esprit et ses vices.

Se redresse - finalement, pieds apposés de nouveau sur terre, presque l'air d'être prête à affronter le monde lorsqu'elle se relève. Parce-qu'il y a la sérénité - tranquillité, qui l'étreint lorsqu'elle se retrouve entre ces murs, accentuée par la présence de celui aux airs de partenaire - par les années et moments partagés. Bras - étirés, paumes au ciel, lorsqu'il lui demande ce qu'elle veut faire aujourd'hui. Bloque la position un instant - avant de relâcher ses bras et d’hocher la tête l'instant suivant, lorsqu'il lui dit avoir besoin de quelque chose qui permette d'évacuer. « what about some cardio, to sweat the most of it out first ?» Si toute la nuance est saisi - de ce qu'il peut avoir besoin de décharger, de ce qui peut le démanger et au geste qu'il esquisse Kaz, il y a cette simplicité qu'elle conserve Athos - la légèreté dans les mots et la discrétion du sourire qui ne quitte jamais vraiment ses lèvres. Sa façon d'oublier - de faire oublier aussi peut-être, combien le monde peut sembler étouffant.

Esquisse un pas - puis deux, le regard posé sur les miroirs, le " itchy " qui résonne au creux des pensées, sans pour autant questionner - façon de respecter, l'intimité. « we could improvise something after that.» Enfant des temps se retourne - iris qui viennent chercher à accrocher celles de l'ami. « together, if you trust me enough with it.» because i trust you. N'avait jamais appréhendée ni été effrayée, lorsqu'il pouvait être on the edge, lorsque le monde avait des airs de trop. « what do you say ?»

CODES BY MOONAETICS, BASES BY WIN