Fantôme sous les toits ; esprit hante les lieux - s'infiltre et se dilue dans la foule. les bourgeons plantés sur la plus jeune. masqué par bout de tissu ; tiré à quatre épingle par costume venant d'une penderie qui n'était guère la sienne. sous les lustres s'excitent les fêtards, les inconscients de bons temps - en quête de liberté ou de douces mélodies. aux doigts, s'apostrophe bagues de fer ; orne le majeur ainsi que l'index. celles dont il n'a de cesse de faire rouler contre le cuir de peau ; dans le viseur - la cadette de la fratrie. eux, tribu des désœuvrés - il était le gardien impérissable, celui qui veillait qu'importe le temps, qu'importe la tempête.

il se garde de ne pas libérer les râles atroces qui gratte le fond de la glotte quand gravitait autours de la préféré, insecte indésirable. ceux qu'il pensait comme lui, de la pire des catégories - ceux qui étaient nés du prisme de l'obscur. dans les veines, le venin des opportuns, des vauriens. voix hurlent d'écraser sous godasse cafards ; le timbre du jumeau, lui demande de calmer ses ardeurs, de garder une latence face aux vagues violentes qui malmène l'impulsif. "don't be seen, we need to know who is this adriel - and raven, don't do anything even if you feel like it, ok ?" écho dans le crâne - en répétition et plus la bague tourne, plus le fléau entend bien que les paroles commencent à disparaître, petit à petit, comme noyé par la bête. engloutit par l'instinct - celui de protéger ou de régner par justice accablante. celle qui n'épargnait personne, simplement les êtres aimés.

"don't do that raven", "don't do this raven", "stay calm raven", "don't freak out raven." mimique dans une pensée secrète les froussards ou les trop sécuritaires, ou était donc la folie de l'instant ? ou résidait l'adrénaline de l'incertain, la joie du hasard, celui de tout miser pour peut-être tout perdre ? "fucking hell, might aswell tell me to not be myself." clébard cependant en mission de reconnaissance, prenait bien trop à coeur la possibilité des louanges dont-il ferait l'objet s'il revenait victorieux d'informations auprès du jumeau - toutou prêt à tout pour rendre, potentiellement fier le miroir à l'amalgame du bonheur. il décide donc d'entreprendre l'impensable ; les paupières se ferment. calmer l'indomptable était beaucoup plus difficile qu'on ne le pensait ; animal des bas fonds si rarement mit en cage, lui si prompt à entrer dans la dernière valse, celle qui ôtait le dernier souffle sous une excitation particulière. aux nasaux parvient cependant, parfum maudit - il jurerait par tous les dragons, que cela lui donnait la nausée, hantait les pensées. quand les drapés se soulèvent ; les onyx n'ont pas besoin de vadrouiller bien longtemps pour se déposer sur celle qui... - tant de choses.

nouvelle malédiction pour gamin d'infortune, celui dont la mort était amante, femme et maîtresse. sous la carne, tout s'anime et la bête grogne, s'éclate contre les barreaux de la cage. quand carrure inconnue a le malheur de tournoyer trop près d'une étoile qui n'était pas sienne de visiter. pas ce soir, ni les autres. car dans le malsain, vivait le vice - à son image, monstre des idées d'éréthismes, démon où la fascination modelait la frénésie, celle d'une ivresse qui n'avait aucun remède. consumer, à répétition, poison de luxure, perversion de convoitise. tout est assez pour que vampire dévie de la quête ; se focalise sur la sirène - celle qui n'avait besoin de rien faire pour voler son attention, verrouiller les sens, emprisonner la raison.

l'insanité se module dans la marche ; princière ou prédateur - sous les talons, l'abîme s'éveille et quand le toucher invasif frôle poupée, la palme l'arrête en chemin. aux surprises des rencontres, la voix n'est fait que de froid - pour l'effronté aux mains baladeuses. « what are you ? fucking twelve or some shit ? » bourrasque d'avertissement pour l'avorton qu'il engloutirait en une bouchée ; ficelé dans un imaginaire tordu, il était déjà dépossédé de sa tête - le corps nourrissant la terre et ses vers. s'allège la poigne et dans la seconde qui suit, inconscient pense pouvoir défier l'invaincu. « dazzle me big boy, do your worst. » duel d'égo, combat voué à n'être que piètre - gagné d'avance. une victoire au goût fadasse pour palais en quête du bien plus. « but careful, if you fail, know that i fuckin' won't. » dans le timbre traîne l'arrogance des nombreuses fois et dans les iris, le feu de la certitude. pantin de violence, aux fils tirés par dame macabre - la nuit reine mère, protectrice en tout lieu pour son gamin larbin, Messène de ses désastres.

honnête truand qui était particulièrement enclin à faire respecter sa promesse formulée. ne s'attardera pas à faire une répétition de sa mise en garde. inconnu bafouille avant de prendre les jambes à son cou. lorsqu'il passe proche de lui, il le suit de son regard blafard, pour finalement le détourner sur nymphe méprisable. « so this is why you canceled our... » tergiverse les mots, pour moquer, piquer l'indéniable. « appointement. » prépare le terrain pour une joute de mésententes, celle qui faisait vivre les échanges, garder en vie l'attache. « were you so scared that you chose to endure this - » shit.  « party ? » la paume offerte au ciel, atteste alors de la pièce qui se trouvait sur leur droite. eux, dans le couloir des silences, là où cachoteries naissaient. « and here i though you were a strong and unfearful woman, nebula. » la même palme qui retrouve la poche du pantalon, nonchalance colle à la carne, à l'âme mais les yeux, ô les yeux, ils ne mentent pas, ils ne mentent jamais. car il dévore avant l'heure, l'esprit lui consomme l'impensable. « what a shame, i really liked to play pretend with you. » crache l'idiot alors que dans ses rêves, il l'imagine qu'elle et personne d'autre. réside sous les mots, mensonge - venin en guise d'arme, utiliser la parole pour porter princesse à sa chute. l'audace était la pute de la manipulation. sans gêne et sans regret. corbeau a un nouveau but - celui de se repaitre de ce qu'elle a osée lui retirer. gamin capricieux, si preste à succomber encore une fois à la tentation.

Elle a perdu au cours de la soirée reine, misty, light— light pour qui elle s'est apprêtée, pour qui elle est venue, light pour qui elle s'est même prêtée de mauvaise grâce au jeu de la soirée, glissant dans la coupe des indices rédigés par les soins de sa sœur.

l'évidence même veut qu'elle n'ait rien fait de plus par la suite, rechignant à chercher son promis parmi cette foule bigarrée et insipides. que la basse-ville s'y mêle la dérange à vrai dire, que l'habituelle barrière entre les mondes s'effondre l'offusque. porte ouverte à toutes les folies, c'est pourtant bien un celestien qui l'insupporte le plus pour l'heure. les hommes, de toute façon, sont tous les mêmes : pétris d'une assurance crasse et déplacée, celle de posséder le monde, de le détenir au creux de leur main. et elle ne s'est jamais assimilée à une possession à acquérir, nebula, ne s'est jamais résolue à se limiter à un rôle de compagne sage et délicieuse, alors voilà des années déjà qu'elle les repousse consciencieusement, l'un après l'autre, sans une once de douceur. whoever you are, i don't care. i don't want to get to know you. et ça l'énerve, lui qui s'attendait sans doute au romantisme surjoué d'une soirée-délice, lui qui espérait peut-être la glisser dans son lit pour mieux l'en chasser au matin. elle connaît les joueurs, connaît ce regard lubrique, ces promesses creuses qui n'inspirent nulle confiance. elle connaît la façon dont les prunelles se durcissent face au refus, à mesure que l'inconnu s'agace et perd patience. et elle n'est pas surprise lorsque sa poigne se durcit, losqu'il lui sert les mots honnis : à prétendre qu'elle l'a cherché, qu'elle l'a allumé, lui a susurré des promesses muettes toute la soirée. lui déjanté, elle nullement encline à écoper du prix de sa folie. you have no idea who you're talking to, assène-t-elle avec toute son assurance princière, i strongly advise you to let go of me, prévient-elle sans masquer une pointe de menace, et la voilà qui tire sur son poignet pour le libérer — sans succès. let go, elle répète, et c'est une autre main qui s'en mêle, ferme et crâneuse, pour mettre fin à la lutte en éloignant avec aisance la prise indésirable. nebula se refuse à masser son poignet endolori, y restent les traces d'une poigne insistante ayant laissé la peau rougi de l'audace du malfrat.

dazzle me big boy, do your worst. les ego se heurtent, s'opposent, et elle lève les yeux au ciel. sa belle robe ondule autour de sa taille lorsqu'elle se détourne pour s'en aller, résolue à ne pas assister à ce duel de mâles. mais la retient une phrase : but careful, if you fail, know that i fuckin' won't. chargée de menace et nebula se retourne, anxieuse qu'il la mette en application. elle ne reconnait pas l'homme qui l'a poursuivie de ses assiduités, mais devine à sa tenue, son port, son arrogance, qu'il est quelqu'un de haut placé. et sait de l'autre, l'intrus, qu'il n'est pas de leur monde. les mots lui sont familiers, les menaces coulent comme du miel, avec un naturel terrifiant qui lui laisse à comprendre immédiatement à qui elle a à faire. qui d'autre que raven ? let him go, demande-t-elle, sur le ton d'un ordre — on ne se refait pas. l'autre s'échappe tête basse et rage aux poings, mais elle est soulagée qu'un drame pire qu'un simple ego froissé ait été évité. you can't just go and threaten people like that. he's from a wealthy family. c'est pur bon sens. elle n'est pas femme à prétendre, nebula, et tend à vexer les orgueilleux en les envoyant paître, mais menacer leur intégrité physique ou leur vie est d'un tout autre niveau. do i have to teach you good manners and etiquette? so this is why you canceled our... appointement, réplique-t-il à la place. were you so scared that you chose to endure this- party ? les mots sont crachés avec mépris, comme une insulte. i happen to have a life and duty calls anytime. bravache, les bras noués et le menton redressé. and here i thought you were a strong and unfearful woman, nebula. you give yourself to much credit. i'm not scared of you. you're just not on top of my priorities, affirme-t-elle durement. et pourtant de sous ses côtes menace de s'échapper un cœur qui bat la chamade pour de multiples raisons. parce qu'ils pourraient être vus, découverts, la princesse et le vampire, mais surtout parce qu'il est là et qu'elle ne s'y attendait pas. what a shame, i really liked to play pretend with you. it's a good night to play pretend, concède-t-elle en haussant une épaule et, sans pouvoir s'en empêcher, elle élève une main pour effacer du costume de raven un faux pli, fixe de deux doigts la cravate légèrement de travers. what about now? demande-t-elle ensuite d'un ton désapprobateur. you chased away my… partner, le mot sonne faux sur ses lèvres étirées en une moue dégoûtée qui laisse tout entendre de ce qu'elle pensait du concerné, will you take responsibility for your actions now? i can't dance alone. elle n'a pourtant pas dansé de la soirée, nullement intéressée, nullement passionnée et certainement pas déterminée à se laisser toucher par quiconque lui proposerait de le rejoindre. now would be a good time to offer your arm to me, indique-t-elle avant de nouer son bras au sien pour entamer une marche le long du couloir. ce n'est pas la direction du bal qu'elle prend ; elle s'en éloigne bien au contraire, en quête des belles salles aux dorures et moulures impressionnantes qui attestent de l'élégance de celestia. dans l'une d'elles elle s'arrête, semi-pénombre les laissant face à face avec les rayons d'argent de la lune pour toute lumière. ils sont invisibles mais la musique est encore audible et elle pose une main sur l'épaule du zaunard, l'autre sur sa main. i'm curious. do you even know how to danse? les premiers pas sont maladroits, les suivants plus audacieux s'avèrent catastrophiques, et elle finit prise d'un fou rire contre son épaule, se sentant légère pour la première fois de la soirée. you're a disaster, assure-t-elle, au sujet des danses de salon en tout cas. what kind of music do people like you listen to? sous-entendu les gens de la basse ou peut-être les vampires — qu'importent les catégories dans lesquelles il se place.