Audacieuse ༝ Agressive ༝ Brave ༝ Confiante ༝ Courageuse ༝ Difficile ༝ Directe ༝ Engagée ༝ Entêtée ༝ Forte ༝ Habile ༝ Héroïque ༝ Humaine ༝ Indépendante ༝ Juste ༝ Leader ༝ Loyal ༝ Protectrice ༝ Possessive ༝ Rancunière ༝ Rebelle ༝ Susceptible ༝ Tenace ༝ Travaillante ༝ Vigilante

Zaun. Home for fools, for lost souls, for criminals. End of the lines for those who have nothing. Where the only rule is to survive. A place for the damned. When did she become part of it all ?

01 Un endroit qui l’avait vu grandir. Qui avait forgé son caractère. Qui avait renforcé sa haine. Petra qui aurait pu tout avoir. Qui aurait dû tout avoir. Qui pourtant s’était retrouvé avec le fold dans sa cour. Cet endroit utilisé pour lui raconter des histoires, là voici qui se retrouvait personnage de ces comptes d’horreur. Du jour au lendemain. Enfant choyé qui avait tout perdu à son tour. Causé par l’avarice de ce monde, par la jalousie des plus grands.

Elle avait vu le jour dans la belle Célestia, Petra. Au creux de la facilité, de la richesse, de la magie si belle et si envoutante. Elle avait vu les soirées grandioses, les plats cuisinés aux petits soins, l’abondance dans chaque pas. Contraste déchirant avec l’endroit où elle avait dû se refaire une vie, se retrouver dans les méandres de la peur et se forger un caractère qui ne se laisserait pas marcher sur les pieds. Adieu la petite princesse au regard saphir. Elle évoluerait comme le feu. Cherchant à brûler sur son passage ce qui l’empêcherait d’atteindre ses objectifs. Indomptable et sauvage. À alimenter une haine qui peu à peu voulait l’envahir complètement.

Ils avaient été riches. Famille Elmworth s’affichant dans le ciel étoilé. Ils avaient eu un artéfact. Magie à portée de main dans une certitude complète. Elle aurait pu à son tour sentir le pouvoir dans son sang. Mais ils avaient dû tomber de leur piédestal. Artéfact qui avait été détruit, réduisant aux souvenirs le pouvoir qu’il accordait. Trace magique qui s’évadait dans l’air sous les regards horrifiés d’une famille qui s’y accrochait tant. Tête de la famille, père de l’héritière, qui avait été accusé. À tort disait certains, mais la puissance avait décidé de son sort. Prison comme nouvelle maison pour cet homme aux grandes ambitions. Sa mère qui avait pris la fuite, refusant de se complaire dans les décisions dérisoires de ceux qui détenaient le pouvoir. Avec Petra à ses côtés, à descendre toujours plus bas. Se cacher là où tout le monde allait les oublier. Au creux de la Zaun désespérée. Là où prenaient vie toutes les injustices qu’ils avaient voulu combattre. Elles s’y retrouvaient membres à part entière de cette vie des exilés.


02 Mère qui refusait d’abandonner ses convictions. Qui partagea la vérité avec l’enfant qui grandissait dans les ruines. Caractère qui se définissait chez Petra. Pour défendre ce qui lui reste de fierté là où le mal rôdait à chaque coin de rue. Pour protéger le peu qui lui restait, le peu qu’elles avaient réussi à obtenir depuis. Le temps qui s’écoulait et les cœurs qui se réchauffaient auprès des affligés. Évitant soigneusement les rencontres malsaines, les cœurs noircis qui rimaient avec mauvais augures. Apprendre à reconnaitre un regard sombre lorsqu’elle en croisait un, à percevoir le danger sous le sourire des mal intentionnés. Les coups qu’elle apprit à assener, à provoquer. Facilement à montrer les crocs, Petra. Prête à se battre pour protéger ceux qu’elle portait dans son cœur. Petra, en féroce protectrice de son entourage. Ceux qui les avaient acceptées, accueillies et aidées lorsqu’elles avaient tout perdu, lorsqu’elles s’étaient retrouvées ici. Ceux qui n’avaient rien d’autre que leur cœur à offrir, que leur passion à partager.

Un groupe laissé à l’abandon dans cette société. Gens d’en bas qui méritaient pourtant d’être entendus. Qui était différent des horreurs imaginées lorsqu’elle avait vécu dans la lumière. Ceux qui vivaient abandonnés dans cette misère, pendant que là-haut, ils fermaient les yeux. Craignant les monstres et la noirceur. Vouloir les défendre des horreurs venant tout autant du fold que de la richesse. Réaliser la réalité de ce monde maudit. Un désir de le changer qui grandissait en elle. Encourager par les méandres de la haine d’une mère et de la sienne qui s’affinait de jour en jour.


03 Un métier qui s’attribua simplement à elle. De par ses actions, de par son comportement. À s’approcher du fold avec audace. À en apprendre les chemins par cœur. À savoir combattre. Quelques sous pour guider certains fous qui souhaitaient s’aventurer plus loin que les routes. Avec le temps, un groupe qui se formait autour d’elle. Une petite équipe qui se voulaient défenseurs des oubliés. Devenant leur propre soldat lorsque les hauts quartiers voulaient omettre leur existence. S’afficher comme chasseurs de monstres pour ceux qui vivaient dans la peur. Comme escorte pour ceux qui descendaient sans pourfendeurs sur les talons. Métier qui complétait son désir d’apporter une touche de sécurité, aussi minime soit-elle, pour ceux qui l’entouraient. Ceux dont elle avait décidé de s’occuper. Chasseuse qui n’avait pas peur de braver le fold ou la noirceur. D’accompagner ces chercheurs en quête de solution miracle, ceux qui souhaitaient étudier ce brouillard dangereux. Et à quelques moments, lorsqu’elle croisait une excursion, une caravane protégée par les pourfendeurs, elle osait les suivre. Les observer. Ces militaires qui avaient été formés, entrainés. Comparé avec sa vision, là où la survie seule lui avait donné ces capacités, cette obligation.

04 tw À force de défier les dangers, de jouer avec les limites, elle en devenait imprudente. Certitude d’être au-dessus des risques. Se considérer invincible. Et le retour à la réalité ne s’en trouvait que plus brutal. C’était bien ce qui lui avait été remis au visage. Sa réalité humaine, sa faiblesse à l’absence magique. Au-delà des avertissements, des pressentiments. À quel moment était-elle devenue proie plutôt que prédateur ? Un sentiment qui avait chatouillé ses entrailles avant l’attaque. Nuit silencieuse, lueur lunaire camouflée derrière les nuages. Présage de malheur pour celle qui s’aventurait seule. Pour celle qui cherchait à braver les terreurs qui s’y cachaient. Attentive pourtant, surveillant ses arrières. Sa sécurité qu’elle avait crue acquise. Et la suite s’était déroulée si vite et si lentement tout à la fois. Sentir le poids de la bête l’écraser alors qu’elle avait tenté d’éviter. Entre ses bras, le corps massif contre lequel elle se débattait. La fourrure contre ses doigts, la gueule béante qu’elle voulait repousser. Un loup féroce, d’une taille immense, d’une force qui dépassait de loin la sienne. Combat pour sa vie. Les côtes rapidement balafrées, le sang qui s’écoulait en mer rougeâtre contre la terre damnée. Les griffes qui avaient entaillé sa peau. Profondément, douloureusement. Gémissement de souffrance lorsque la force de crier n’y était plus. La vie quittait son corps à mesure que le pourpre colorait le sol. Aurore qu’elle voyait maintenant paraitre à l’horizon. Craquement sinistre comme une mélodie qui sonnait la fin d’une nuit macabre. La conscience qui s’effritait. Et une larme silencieuse comme dernière réponse. Entre les exclamations, les mots qu’elle crut entendre sans comprendre, la réalité s’évadait pour ne laisser que la noirceur.

Le réveil dans une petite cabane inconnue, le corps meurtri, blessé. Douleur qui irradiait. Mais elle était vivante. Loup-garou qui l’avait recueilli, qui l’avait soigné. Qui s’occupait d’elle. D’abord en silence. Puis quelques conseils partagés, quelques excuses. Mais Petra qui se présentait comme une force. Sans besoin d’être guidé. Difficulté à admettre sa nouvelle condition, mais elle avait surtout besoin de temps. Pour comprendre, pour accepter. Disparation de cette aide précieuse trop rapidement cependant. Alors qu’elle en aurait eu besoin, contrairement aux mots qu’elle avait prononcés. Mais elle était habituée de se débrouiller, Petra. Elle s’en sortirait.

05 Hiver glacial. Hiver détresse. Dans les fins fonds de Zaun, là où ils n’avaient rien, là où ils s’entassaient avec l’espoir de se réchauffer, l’espoir de ne pas mourir gelés, l’espoir de passer au travers de cette saison. Le froid devenait bien plus mortel qu’à l’habitude. Plus encore que ces bêtes qui se cachaient dans l’ombre, il lui semblait. Les habitations mal chauffées, mal isolées. Des nuits pénibles à se cacher du vent qui fouettait, à se protéger des engelures sur ses mains sans gants. Les vêtements qu’ils cherchaient à multiplier, à empiler. Des tissus trop légers cependant qui ne les camouflaient pas bien des frissons. Petra qui bougeait, toujours. En mouvement, chercher quelque chose pour réchauffer ses muscles, son corps. Empêcher le froid de s’installer en elle, de l’endormir.

Puis, il y avait eu les attaques. Une situation qui s’empirait de jour en jour. Chaque coucher de soleil apportait son lot de problèmes. Ils se devaient d’agir. De fuir lorsque ce fut trop. Impuissance qu’elle ressentait, frustration immense. Elle ne put que se donner le plus possible, agir au mieux. Haine qui s’envenimait contre ceux qui ne les aidaient pas, qui ne regardaient pas. Espérer pouvoir s’en sortir. Pouvoir atteindre enfin le printemps. Chasser le cauchemar qu’était devenu leur quotidien. Elle avait participé, Petra. Pour défendre cet endroit qui était devenu sa maison. Jusqu’à ne plus avoir la force de défier, jusqu’à ce que son corps entier en tremble d’épuisement. Malgré les blessures, malgré la fatigue, malgré le désespoir, elle s’était relevée chaque fois. Ne jamais abandonner. Et enfin, la neige se transforma en pluie. Enfin, elle put respirer un moment. Enfin, elle put voir une lumière au fond du regard des gens. Ils allaient survivre, cette fois.


06 Zaun malfamé. Si elle évitait la plupart des mauvaises rencontres sur sa route, parfois elle n’avait d’autre choix que de les affronter. Agressive Petra, avec ceux qui profitaient des injustices, du désespoir. Ne gardant que trop peu la langue dans sa poche. Facile à provoquer, facile de provoquer. Situation qui prenait des allures de dérapages. Confiante pourtant, bien au courant de ses limites. Ne pas s’investir dans une bagarre sans intérêt. Opter pour la course afin de les distancer. Une poursuite qui s’attardait cependant. Petra choisit de trouver une cachette afin d’avoir la paix. Se glissant sous un étal marchand, elle étouffa un rire du ridicule de la situation. Et le vendeur qui, sans raison aucune, sans commentaire aucun, décida de la couvrir. En sortant finalement de sa cachette, elle avait pris un moment pour s’interroger sur la chaussure manquante qu’elle avait remarquée en patientant sous la table. La réponse reçue la surprit, car il lui semblait un peu idiot. Elle pouvait comprendre le désir d’aider les autres, mais le faire à son détriment n’était certainement pas l’idéal. Étrange échange. Sourire qui illuminait les traits parsemés de saleté du marchand. Et contre toute attente, cette rencontre ne quitta pas sa tête. La voilà qui se présentait de nouveau devant lui. Curiosité d’en savoir plus sur ses pensées, sur sa vision trop douce de ce monde. Malgré les difficultés, les horreurs qui l’entouraient, comment pouvait-il rester heureux ? Si loin de Petra, cet optimisme. Elle qui ne voyait que la force nécessaire pour se relever. Que la puissance pour changer ce monde. L’horreur dans tout, l’injustice dans chaque geste. Comment pouvait-il garder le sourire ? Ne pas vouloir tout brûler, tout briser ? Comme elle avait tant envie de le faire.