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Décembre 2022 ↠ Faculté de médecine

with / @Antanasia Mori La préparation est toujours la partie la plus compliquée de l’opération. Pour ne pas être complètement fucked up, essentiellement, Grey y a mis de la détermination. De loin, souvent de très loin, l’observation de ses actions a permis de le conduire à la faculté de médecine. Faculté qu’il connaît très bien, mais pas aussi bien qu’il le croyait si cette jeune femme y étudie également. Ses recensements visuels des étudiants pendant les jours qui suivent lui confirme qu’ils ne partagent aucun cours en commun. C’est donc dans le bâtiment voisin de la faculté que le louveteau tombe sur le plus révélateur des indices: Elle est assise dans une classe de médecine animale! Bien évidemment. La pensée existentielle de s’il doit se considérer comme un animal lors de ses transformations le perturbe un instant avant de se botter le cul mentalement. Pas de temps pour philosopher, il doit déterminer son identité. Jouer au stalker est tellement demandant, qui l’aurait cru. Grey se glisse dans la bibliothèque pour la première fois de l’année dans l’espoir d’y trouver les registres des étudiants. Rien, même pas un semblant de journal étudiant. Le registrariat est sa prochaine destination. Les dossiers des élèves restent confidentiels et ce malgré tout ses sourires, ses blagues forcées et ses raclements de gorge afin de dissimuler quelque grondements bestiaux secondaires à son cuisant échec supplémentaire. Petits pas rapides vers la cafétéria pour combler sa faim de loup. Les moyens plus radicaux doivent inévitablement commencer à présent.

Grey loupe volontairement l’un de ses propres cours afin de se poster près de la classe de celle qui connaît sa véritable identité. L’attente est pénible, le poussant à presque abandonné l’opération. Puis, en relevant tardivement la tête, il remarque que les étudiants de médecine vétérinaire quittent la classe sagement. C’est le moment de foncer! Bondissant hors de sa cachette, manquant de trébucher en avant, le jeune loup déboule dans la salle de classe vide. À l’exception du professeur qui est toujours à son bureau... Avec une autre élève. Mais, pourquoi tellement de complications? Grey déglutie, se positionnant derrière l’étudiante gênante afin d’attendre son tour. Il évite stratégiquement le contact visuel avec ce professeur inconnu. Allez, allez! Enfin, l’indésirée met les voiles et le brun fait un pas vers l’avant. « Comment je peux vous aidez, jeune homme? » La voix du professeur est tellement inhospitalière. Trop tard pour reculer. « J’aimerais connaître le nom de l’une de vos étudiantes, s’il-vous-plaît. C’est totalement pas pour flirter, je vous le jure, monsieur. J’ai besoin de lui parler. Elle… vous voyez, elle m’a offert si candidement quelque chose que je souhaite pouvoir lui... rendre. Sauf que nous ne nous connaissons pas, l’un l’autre. Donc l’aborder du genre "hey, toi!" c’est totalement pas mon style. Bon, un peu, mais je ne veux pas l’approcher de la sorte, vous voyez? Je pense que je l’intimide un peu. Forcément. Surtout que j’ai été surpris à notre première rencontre car… » « Quelle étudiante? » Grey s’arrête subitement, ayant pourtant encore tellement à expliquer. En voyant le regard du professeur, il se contente de pointer vers une place dans la salle de classe en particulier, là où il a remarqué que l’étudiante en question préférait s’asseoir pour ce cours-ci. « Antanasia Mori. » L'autre indique en soupirant, avec la même monotonie dans la voix qu’il doit entretenir pendant ses heures d’enseignement. Le loup-garou absorbe l’identité de la jeune femme, se répétant le nom plusieurs fois dans son esprit afin de le graver dans sa mémoire. Il cherche aussi à savoir si ce nom lui est familier. Pas du tout. Lentement, un sourire finit par se former sur son visage. « Merci! »

Ce n’est que le lendemain matin que l’opération se met réellement en marche. Dès qu’il approche d’Antanasia depuis le "deuxième incident", cette dernière se dirige vivement dans la direction opposée. Il faudra donc l’intercepter quelque part où la fuite sera impossible, limitée par quelque chose, du moins. Grey a bien remarqué comment leur bâtiment adjacent au sien de la faculté de médecine est accolé à l’une des limites de l’académie. Qu’il y a donc une clôture de pierre qui pourrait potentiellement les isoler afin de parler. Se plaçant stratégiquement directement à l’entrée du bâtiment que la jeune femme devra impérativement emprunter pour se rendre à son prochain cours, son plan fonctionne à merveille alors qu’elle change aussitôt de trajectoire en le reconnaissant. Grey se lance à sa poursuite, empruntant un long détour afin de la surprendre de nouveau et de la diriger exactement où il le souhaite : vers la clôture. N’ayant pas prévu que ça fonctionnerait aussi bien afin d'aussitôt la rendre captive, le loup anticipe l’angoisse à venir chez l’étudiante en médecine vétérinaire et instinctivement il lève les deux mains pour témoigner de ses intentions pacifiques. Il l’a littéralement coincé dans un coin, en quoi ça peut sembler gentil? Merde! Se sentant pressé par la situation, voilà qu’il ouvre la bouche sans réfléchir au préalable. « Antana-nasia, je… » Quoi? Pour la première fois de sa vie, il vient de bégayer? À cet instant précis. Devant cette fille qui pense probablement qu’il est là pour la tuer. Incapable de faire autrement, Grey vient se facepalmer fortement le front en fermant les yeux. Autant fuir maintenant, si elle ne se met pas à rire de son faux-pas, c’est qu’elle va s’en offusquer et c’est certain qu’il lui sera impossible dans ces conditions de s’excuser proprement. Et dire qu’il a mis tellement d’efforts pour apprendre son nom. Tout cela pour le gâcher en trébuchant dessus.

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Décembre 2022 ↠ Faculté de médecine

with / @Greylord Brendy Le fond de la salle était sa place attitrée et ce depuis qu’elle avait commencé les cours à l’académie. Pourquoi ? Elle-même ne savait pas trop. Elle n’était pas forcément le stéréotype de l’étudiante discrète qui ne souhaitait pas qu’on la remarque ou même la cancre qui ne désirait pas suivre les cours. C’était simplement là qu’elle se sentait le mieux et où on l’embêtait pas trop. Dès le départ, Antanasia avait prévenu ses professeurs qu’elle ne pourrait pas enlever son casque à cause de son pouvoir familial. Malheureusement ce dernier l’empêchait de se concentrer quand elle entendait le brouhaha des animaux autour d’elle. Elle ne prenait pas ce pouvoir pour une malédiction, au contraire, elle aimait cette connexion singulière qu’elle avait avec les animaux, mais c’était clairement épuisant. Sans son casque, Tanie se retrouvait avec des maux de tête effroyables et le sang lui coulait du nez. C’était donc la solution la plus simple pour elle. Elle se mettait de la musique, à un volume assez bas pour qu’elle puisse quand même suivre ses cours, mais assez fort pour arriver à se concentrer sur autre chose que le brouhaha environnant. Antanasia avait trouvé son équilibre ainsi et ça lui convenait parfaitement. Elle parvenait à suivre ses cours et avoir de bonnes notes tout en empêchant les maux de tête et les saignements de nez. C’était donc tout bénéfique pour elle. Elle était heureuse ainsi et c’était le principal. Il n’y avait qu’avec Pixy qu’elle enlevait le casque et éteignait la musique. C’était également parce qu’il y avait Prince et qu’elle voulait communiquer avec lui. Mais pendant la journée elle en avait besoin et, alors que le cours prenait fin, elle monta la musique sachant très bien qu’elle allait se retrouver plongée dans la nature pour se rendre à son prochain cours. Ça couperait pendant un temps les voix dans sa tête.

Elle sortit donc de la pièce, les yeux rivés au sol et passa rapidement aux toilettes se rafraîchir avant d’entamer la prochaine heure de cours. Elle n’avait pas forcément envie de le faire, la fatigue reprenant quelque peu ses droits sur son corps. Depuis sa rencontre avec ce loup, elle avait du mal à dormir, faisant des cauchemars dans lesquels il la tuait quand elle le voyait reprendre forme humaine ou alors après l’avoir traqué pendant des jours. Et malheureusement, le fait qu’il tente de lui parler ici, augmentait cette peur de voir ses rêves se réaliser un jour. Tanie déglutit en regardant son visage dans le miroir des toilettes. Elle avait mauvaise mine, les cernes noirs sous ses yeux le prouvaient. Elle avait même un vaisseau sanguin qui avait éclaté dans son œil, donnant l’impression qu’elle ne pouvait plus rien voir de ce côté alors que ce n’était pas le cas. C’était simplement la fatigue qui s’exprimait et réclamait le sommeil qu’elle ne pouvait malheureusement pas lui donner. Antanasia soupira et après un dernier coup d'œil à son reflet, elle décida de quitter les lieux, se dirigeant vers la sortie. Sans savoir pourquoi, la jeune femme leva les yeux une seconde avant de se retrouver devant le loup et ne plus pouvoir fuir. La peur s’installa dans son regard et aussitôt, elle tourna les talons, cherchant un moyen de le fuir et d’arriver à son cours. Tant pis si elle y arrivait en retard. Elle trouverait bien une excuse bidon. Mais pour le moment, elle désirait simplement le fuir, mettre le plus de distance entre eux. Pourquoi s’acharnait-il à vouloir lui parler ? Elle l’avait soigné et avait eu la peur de sa vie, ce n’était pas assez à ses yeux ? Voulait-il mettre fin à sa vie parce qu’elle avait appris son secret ? Tanie ne savait pas et son rythme cardiaque augmenta drastiquement alors qu’elle lançait des regards derrière elle, prête à le voir la poursuivre en courant.

Heureusement, alors qu’elle continuait de trottiner pour lui échapper, elle ne le voyait pas derrière elle. Antanasia se calma alors légèrement, mais ne ralentit pas le rythme. Au contraire, elle accéléra pour passer de l’autre côté. Seulement, elle n’avait pas prévu qu’il serait là, à l’attendre. La jeune femme se retrouva alors prise au piège, littéralement, la clôture dans son dos et lui en fasse d’elle. Elle comprenait enfin le sentiment d’une proie face à son prédateur. Affolée elle lança des regards partout, à la recherche de quelqu’un qui pourrait l’aider, mais elle ne trouva personne. Ils étaient seuls et il pouvait faire ce qu’il voulait d’elle. Son corps se mit alors à trembler à l’idée qu’il la dépèce ici et maintenant et ses yeux se remplirent de larmes en pensant à Pixy qui ne saurait jamais ce qui s’était passé. Elle déglutit et sursauta en entendant son prénom dans sa bouche. Comment le connaissait-il ? Et surtout pour quelle raison le connaissait-il ? S’il comptait la tuer, il n’avait pas besoin de le savoir. Tanie se risqua à le regarder et détourna aussitôt les yeux, les fixant sur le sol. « Qu’est-ce que tu me veux ? » arriva-t-elle à dire, rassemblant le peu de force qu’elle avait en elle. Elle avait été bien plus courageuse quand elle l’avait rencontré, refusant de le laisser avant de le soigner. Mais elle avait un but, un objectif, celui de ne pas le laisser mourir. Là, son objectif était de ne pas mourir elle-même. « Comment tu connais mon prénom ? » Si elle devait mourir là, seule et effrayée, elle désirait quand même avoir cette information. Elle ne lui serait d’aucune aide dans l’au delà mais au moins, elle aurait réussi à éponger sa curiosité face à ce fait.

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Décembre 2022 ↠ Faculté de médecine

with / @Antanasia Mori Une erreur inespérée, vraiment. Lui qui arrive à prononcer une véritable diarrhée de mots à l’occasion, voilà qu’un simple prénom, celui d’une fille qu’il cherche à rassurer est soudainement un obstacle. La stupidité de la situation le pousse à une vive punition sur le front, comme si ça pouvait effacer le fait qu’elle a une raison de plus de le détester, désormais. Si l’envie pressante de simplement fuir par gêne trottait dans un coin de son esprit, la vision d’Antanasia qui tremble comme une feuille morte est hypnotisant. Non qu’il apprécie ce spectacle, au contraire, Grey est horrifié. Il n’a de son existence jamais produit autant de peur chez quelqu’un. C’est un sentiment nouveau, qu’il ne souhaite en autant cas produire. Le jeune homme se doit de rectifier la situation, coûte que coûte, il refuse d’être un monstre, l’objet de la peur. Ses yeux se radoucissent, son corps vulnérable alors qu’il baisse sa garde complètement, dans l’espoir qu’elle puisse capter son énergie de soumission. En aucun cas le louveteau ne souhaite blesser autrui, surtout pas quelqu’un comme elle qui est venu à son aide sans rien demander en retour. Grey inspire anxieusement tandis qu’il peut voir des larmes mouillées ses prunelles. Bon sang, ce qu’il pouvait se détester à cet instant d’être la créature qu’il est devenu malgré lui. Le rejet de sa famille, il peut l’accepter. La perte de son avenir, il commence à s’y faire. Mais la manière dont Tanie le craint en ce moment, c’est inconcevable. Impossible que l’étudiant en médecine puisse vivre une seconde de plus en sachant l’effet désastreux qu’il engendre sur elle. « S’il-te-plait, n’est pas peur de moi. Je t’en supplie, je ne te veux aucun mal. Je veux simplement parler. M’excuser pour mon comportement alors que tu cherchais à m’aider. » Les mots sortent lentement, sincères. Il risque d’ailleurs de les répéter une dizaine de fois puisqu’il se sent coupable de lui faire aussi peur. Son nom? Oui, forcément qu’elle se demande où il a pu piger l’info. « J’ai demandé à l’un de tes professeurs. J’imagine que c’est mal, enfin, je veux dire, c’est pas super d’avoir été dans ton dos comme ça sans ton accord pour… mon nom à moi c’est Grey. Je ne suis pas méchant. Je le jure. » Tellement d’efforts pour changer la vision que peut posséder cette jeune femme de lui. Pourquoi est-ce si important l’opinion que peut avoir Antanasia de sa personne lupine? Bonne question.

Toujours dans l’espoir de donner une véritable allure pacifique, Grey vient s’asseoir progressivement sur la pelouse. Son regard demeure dans celui de l’autre étudiante, espérant qu’il ne bouge pas trop brusquement afin de l’effrayer davantage. Finalement, il prend position au sol et force un petit sourire pour tenter à nouveau de l’apaiser. Si elle profite de la situation pour le pousser et fuir, Grey ne cherchera pas à la retenir. La dernière chose qu’il voudrait c’est de donner une raison à Tanie de réellement le craindre. « Est-ce que c’était la première fois que tu voyais un… tu sais, une personne comme moi? De mon côté, c’était la deuxième fois que je me montrais accidentellement. Disons simplement que mes parents ont très mal réagis. » Une grimace se forme malgré lui. Parler du passé, ce n’est pas quelque chose qu’il apprécie. C’est même dans la liste de ses activités à éviter. Sauf que ses options sont limitées afin d’établir un lien de confiance avec Antanasia. Un soupire lui échappe, ses yeux tombent enfin sur ses mains, jouant nerveusement avec les brins d’herbe. « Merci. Merci de m’avoir soigné ce jour-là. Ça avait beaucoup d’importance pour moi car depuis ma… depuis que je suis ainsi, personne ne souhaite mon bien. Je pense que tu peux comprendre pourquoi. Donc d’avoir quelqu’un qui m’aide, tu peux pas savoir à quel point je suis reconnaissant que ça soit toujours possible même si tu as vu cette autre facette de moi. Alors, merci. » Ses yeux remontent doucement vers elle. Peut-elle sentir le poids sur ses épaules depuis qu’il est seul, rejeté, un paria? Arrive t-elle à saisir la tristesse cachée qui s’accumule maintenant que son corps est possédé par un mal sur lequel il n’a aucun contrôle? Peu importe ce qui a conduit Antanasia a être altruiste envers lui, Grey ne peut simplement passer son chemin sans la remercier sincèrement d’avoir choisi de l’être avec lui.

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Décembre 2022 ↠ Faculté de médecine

with / @Greylord Brendy La peur la paralysait et faisait trembler tous ses membres. Elle n’aurait jamais pensé qu’il ferait ça à l’académie. Ce n’était clairement pas le lieu pour un meurtre. Mais peut-être qu’il se moquait de tout ça. Après tout, Antanasia avait vu sa forme de loup et pouvait donc le reconnaître n’importe où et n’importe quand. C’était peut-être un secret qu’il voulait à tout prix garder secret justement. Cependant, Tanie n’aurait jamais imaginé qu’il ferait ça en plein jour comme si le risque ne lui faisait pas peur. Si à Ketterdam alors qu’elle le soignait, elle avait réussi à cacher la trouille qui avait fait trembler ses membres, ce n’était plus le cas maintenant qu’il était devant elle et qu’il l’avait acculé dans un coin reculé. Tanie se maudissait d’avoir été si stupide. Il avait tenté de lui parler pendant des jours et à chaque fois elle l’avait évité, fuyant dès qu’elle le voyait. Et maintenant il était là, face à elle tandis qu’ils étaient seuls. En plus, il connaissait son prénom et cette information la fit encore plus frissonner, ses poumons cherchant l’air qu’elle n’arrivait plus à attraper avec cette impression de sombrer. S’il ne la tuait pas là maintenant, elle allait clairement mourir asphyxiée et de peur. Une mort bien triste et débile. Elle n’aurait même pas pu prendre Pixy dans ses bras une dernière fois. Cette pensée fit couler une larme sur sa joue et elle mordit dans sa lèvre pour ne pas geindre de frustration parce qu’elle se sentait tellement inutile. Quand il reprit la parole, elle frissonna à cause de son ton presque suppliant. Il ne voulait pas qu’elle ait peur de lui, mais il faisait tout pour lui faire peur. Qui suivait les gens comme il le faisait ? Qui ne comprenait pas quand on ne voulait pas parler avec quelqu’un ? Puis, n’avait-il pas pensé un instant qu’elle pensait qu’il souhaitait mettre fin à sa vie à cause de ce qu’elle avait vu. « Trop tard… » mumura-t-elle, plus pour elle que pour lui. Elle avait peur et ses mots ne pouvaient malheureusement rien y faire.

Elle déglutit en apprenant la façon dont il avait appris son prénom. Qui faisait ça ? Il était timbré, c’était la seule explication qu’elle voyait. Puis, ses yeux s’ouvrirent sous la surprise. Il lui donna son prénom : Grey. Encore une fois, Antanasia ne comprenait pas son comportement. Pourquoi se présentait-il si c’était pour la tuer après ? C’était confus dans sa tête et elle la secoua. « T’as vraiment un grain ! » lança-t-elle, le peu d’assurance qui lui restait transparaissant dans ses mots. Et puis à nouveau, la surprise la scotcha sur place. Il prit place par terre, la regardant avec un sourire, tandis qu’il se montrait presque vulnérable face à elle. Tanie ne comprenait décidément pas son comportement. Pourtant, elle ne s’approcha pas plus et tenta même de reculer encore un peu, son envie de fusionner avec le mur pour disparaître de sa vue plus présente que jamais. Antanasia envisagea même de prendre ses jambes à son cou. Elle pourrait s’enfuir en courant et Grey aurait du mal à se lancer à sa poursuite puisqu’il devrait se lever pour la courser. Mais alors qu’elle se prépara mentalement à le faire, le jeune homme reprit une nouvelle fois la parole et son regard se reposa sur lui, scrutant son visage à la recherche d’une quelconque menace. Tanie hocha simplement la tête à ses mots. C’était la première fois qu’elle dépassait Midrias et s’aventurait à Ketterdam et potentiellement même la dernière fois. C’était aussi la première fois qu’elle avait réellement à faire à un enfant du fléau. Elle n’était pas stupide au point de penser que les gens autour d’elle étaient tous comme elle. Mais entre le savoir et le voir réellement. Elle déglutit légèrement tout en écoutant ce que Grey avait à dire. Au fur et à mesure que les mots sortaient de sa bouche, la jeune femme se détentit, ne pensant même pas au fait que ça pourrait être un piège pour mieux l’attaquer après. Elle était bien naïve, mais Antanasia voyait le meilleur dans les gens même si les gens n’étaient pas toujours sympathiques. Elle enleva lentement un côté de son casque, ne souhaitant plus bloquer ce qu’elle entendait et avoir la vraie voix de Grey dans les oreilles quand il lui répondrait et plus une version légèrement étouffée. « C’est pour ça que tu me poursuivais dans l’académie ? » demanda-t-elle, se sentant bien idiote de l’avoir autant fui surtout si c’était pour des remerciements. La jeune femme sentit alors la tension quitter son corps et elle s’effondra sur le sol, ses jambes lâchant sous son poids. Un rire nerveux s’échappa de ses lèvres et elle posa son regard sur Grey. « Je pouvais pas te laisser dans cet état Grey. Tu aurais pu mourir et personne ne mérite de mourir dans une rue comme ça… Mais de me courser comme ça ici, j’ai eu peur… Je pensais que tu voulais me tuer parce que je t’avais vu te transformer. » Son corps tremblait encore un peu mais ce n’était plus ceux incontrôlables qui l’avaient pris quand il l’avait amené dans ce recoin de l’académie. Après lui avoir fait part de ce qu’elle avait pensé, elle tenta de lui sourire tendrement, mais ce fut encor eun peu crispé, la peur ne l’ayant pas totalement quitté.

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with / @Antanasia Mori Sa dernière expérience de révélation de sa forme lupine demeure traumatisante. Ses parents se sont immédiatement montrés terrorisé, dégoutés que leur fils unique soit désormais un fléau. Grey se remémore encore trop douloureusement son réveil dans le sous-sol froid de la demeure familiale au matin de sa première métamorphose. Aucune discussion n’a été permise par la suite, pas même un arrêt à sa chambre pour réunir ce dont il avait besoin, on l’a simplement jeté dehors comme l’animal qu’il était devenu malgré lui. Le ton de son père était sans équivoque, s’il le revoyait à Midrias, il y aurait de très graves conséquences. Grey a pris les paroles au sérieux, puisqu’il sait que son paternel dispose des moyens et de la haine pour se débarrasser de lui d’une manière permanente. Au fond, un tel bannissement est à la fois un acte de pitié et un moyen de se venger de leur fils. De leur point de vue, les Brendy ont été miséricordieux, ont sauvés leur honneur en envoyant le loup-garou dans la basse-ville où il a désormais sa place. Ainsi, qu’Antanasia cherche à l’aider alors qu’elle sait pertinemment qu’il est "mauvais", c’est la toute première fois qu’on traite le jeune homme de la sorte depuis l’incident. Pour Tanie, c’était peut-être banale, elle n’y songe probablement même plus et ne comprend ainsi pas l’obsession de Grey de la remercier. Elle se doit de savoir, toutefois. Savoir que c’est ainsi qu’il aurait tant souhaité qu’on le voit et le traite cette fameuse maudite première nuit de pleine lune. Toujours assis par terre comme un gamin, le loup inspire profondément après avoir enfin dit ce qu'il avait à dire. Il espère que cela va parvenir à calmer les tensions entre eux. La voix de Tanie forme une question et Grey hausse les sourcils à cette dernière. Il l’observe s’effondrer au sol en riant, incertain de savoir s’il doit s’inquiéter de son état fébrile. Il demeure un médecin en entraînement. Il sait donc reconnaître des signes de choc nerveux. Antanasia en présent malheureusement plusieurs à cet instant. Mais surtout, il porte une empathie suffisamment importante pour réellement se soucier de son bien.

Voilà que leur regard se croise et Grey retient sa respiration instinctivement. Le jeune homme écarquille les yeux sous la surprise. Il lui faut de nombreuses secondes avant de sortir une réplique. « Te tuer? Non. Jamais. Je ne peux pas. Je ne veux pas tuer personne. Jamais. Peu importe qui. Je ne suis pas un monstre. » Pourtant, bien des gens pourraient affirmer le contraire. Il déglutie fortement. « Dans mon esprit, je suis le même. Je suis toujours Grey. Mon corps est différent et ça me fait peur moi aussi, pour être honnête. Mais lorsque je suis moi, la bête disparaît. En ce moment, il n’y a que toi et moi. Elle n’est pas là, heureusement. » Il inspire profondément plusieurs coups, maintenant le silence de son côté afin de réfléchir à la suite des choses. Enfin, l’étudiant ose un nouveau coup d’œil vers la demoiselle. « Est-ce que tu te sens mieux? Si tu es étourdie, tu peux t’allonger quelques instants, je te promet que je vais garder mes distances. Je me sens stupide de t’avoir confronté aussi subitement alors que tu avais peur de moi. Si tu veux un peu d’eau, je peux aller t’en chercher. Ou, hum, je peux t’aider à te rendre à la cafétéria. Je ne veux pas te laisser toute seule après un tel choc émotionnel, il y a encore des risques pour que tu fasses une syncope. » Le brun se sent démasqué, il sort donc doucement de son sac l’un de ses livres de pathologie. Il dépose ensuite le bouquin devant lui afin qu’elle puisse en reconnaître le symbole sur la couverture. « Je suis aussi étudiant dans la faculté de médecine. Quoique j’y connais rien du côté animal. Je me spécialise en médecine de l'être humain. Moi aussi je suis d’accord, du coup : personne ne mérite de mourir dans une rue comme ça. » Il la cite avec un petit sourire bienveillant, toujours observateur de son état afin de s’assurer qu’elle continue de se calmer. Si quelque chose devait arriver à Tanie par sa faute, il s’en voudrait toute sa vie.

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Décembre 2022 ↠ Faculté de médecine

with / @Greylord Brendy La jeune femme ne pouvait pas nier la peur qui s’insinuait dans ses veines. Elle était bien trop visible à cause des tremblements de son corps. Elle ne pouvait malheureusement rien y faire. Elle n’avait aucun contrôle dessus et encore moins alors qu’elle était persuadée que Greylord désirait la tuer. Tanie n’avait jamais imaginé sa mort ainsi et même si elle pensait qu’elle avait encore de belles années devant elle, ce n’était certainement pas le cas vu comment il l’avait acculé loin de tout le monde. Antanasia ne pourrait même pas crier pour qu’on lui vienne en aide. C’était sans espoir. Et pourtant, quand Grey lui annonça qu’il la suivait simplement pour la remercier de son geste, le choc est tel qu’elle se laissa tomber au sol, riant nerveusement. Maintenant, ce n’étaient plus des tremblements de peur qui secouaient son corps, mais bien ceux du choc. L’étudiante ne savait pas comment réagir à cette information. Il n’avait pas cherché à la tuer et alors, elle s’appliqua à lui expliquer les raisons de sa fuite. Tanie le vit écarquiller les yeux de surprise à cause de ses mots et elle ne put s’empêcher de rire encore plus de sa propre idiotie. Comment avait-elle pu croire qu’il allait la tuer ? « Tu n’es pas un monstre. Ce n’est pas ta faute si tu as été transformé. Et puis, maintenant que je sais que tu ne me feras pas de mal, je n’aurai pas peur de toi, ni de ton loup. » Etait-ce une bonne idée ? Antanasia ne savait pas réellement et elle avait tendance à faire trop facilement confiance aux gens. Il avait simplement suffit au jeune homme de lui dire qu’il ne voudrait jamais la tuer ni même tuer quelqu’un et elle avait accepté, comme si c’était quelque chose qui ne se produirait jamais. Mais de ce qu’elle comprenait, il ne contrôlait pas encore son loup. Pourtant, elle n’aurait pas peur si jamais il venait à se transformer devant elle. Etait-elle folle ? Certainement.

Elle continuait d’ailleurs à rire pour évacuer le stress qu’elle avait accumulé depuis qu’elle l’avait vu dans le couloir quelques minutes plus tôt. Tanie ne s’attendait pas à ce qu’il brise une nouvelle fois le silence et reprenne la parole mais c’est ce que Greylord fit et elle fronça les sourcils en l’écoutant. A chacune de ses questions, elle secoua la tête, sauf la première. Elle se sentait mieux. Non elle n’était pas étourdie, pas plus qu’elle n’avait soif. Antanasia sentit ses sourcils se froncer encore plus quand il parla d’une syncope. Elle n’avait clairement pas envie de s’évanouir avec lui près d’elle. Elle lui faisait une confiance relative même si elle avait abaissé toutes ses barrières avec lui. Mais peut-être qu’il attendait le bon moment pour la tuer sans qu’elle ne s’y attende. Si Pixy ou Azalina étaient près d’elle, elles diraient probablement qu’elle était trop naïve et sûrement stupide de le laisser être si près et de s’être assise. Elle devrait maintenant faire plus de mouvements si jamais elle désirait s’enfuir. La jeune femme se crispa légèrement quand elle le vit sortir quelque chose de son sac et se détendit presque instantanément en voyant le symbole caractéristique de la médecine. Un mince sourire ourla ses lèvres alors qu’elle hocha la tête. « Je vois que tu as fait des recherches sur moi… Tu sais que ça fait très stalker ! » le taquina-t-elle, ne sachant pas réellement d’où lui venait ce ton qu’elle n’utilise pourtant presque jamais. « Et je suis contente qu’on soit sur la même longueur d’ondes. Puis même si on ne l’avait pas été, je t’aurai quand même soigné. Vois-tu, tout être vivant, de mon point de vue, a le droit aux mêmes égards face à la vie ou la mort. Donc, je t’aurai quand même soigné et sauvé. » Et ce même s’il avait été plus virulent et qu’il n’avait pas perdu connaissance. Elle était ainsi, à toujours vouloir sauver le monde autour d’elle et à avoir une vision bien trop utopique de ce dernier. « Si je n’avais pas ce pouvoir familial, j’aurais très certainement poursuivi une formation dans la médecine humaine. Mais je parle aux animaux, alors pour les soigner et les aider, c’est plus facile. » Tout en parlant, elle montra son casque qu’elle enleva totalement, le posant sur ses genoux. « J’ai ce casque avec de la musique pour bloquer leurs voix. Elles sont moins puissantes que celles humaines, mais si je n’ai pas ce casque, à la fin de la journée, je ne me sens pas bien. » Antanasia l’avait appris à ses dépends. Au début, elle n’en avait pas porté et au fur et à mesure de sa journée, son mal de crâne s’était intensifié et elle avait finit au fin de son lit, en pls.

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Décembre 2022 ↠ Faculté de médecine

with / @Antanasia Mori Il n’y a plus aucun doute qu’Antanasia est différente des autres. Certes, la peur l’a accablée et n’a pas encore complètement terminée de la secouer. Hors, dans la même position, Grey aussi serait terrifié par un loup-garou potentiellement meurtrier qui chercherait à le coincer sans possibilité de s’échapper. Ainsi, son empathie est maîtresse de ses actions, une fois de plus. Le louveteau se met à la place de Tanie et cherche son bien à elle avant le sien, alors qu’il l’abordait à la base pour se sentir mieux avec sa propre conscience. Quel retournement de situation qui pourtant est parfaitement typique de l’étudiant en médecine. Lorsqu’elle lui dit qu’il n’est pas un monstre et que ce n’est pas de sa faute s’il a été transformé, les émotions refoulées depuis bientôt trois ans cherchent à remonter. Il vient avec les yeux humides, la gorge se comprimant aussi sous l’émotion. Au meilleur de ses capacités, il use de sa manche pour essuyer tout cela de son visage, bien que cette faiblesse qu’il a démontrée à l'instant ne pourra être niée, pas désormais qu’ils sont suffisamment proche l’un de l’autre pour observer les états de leur interlocuteur. Grey se retient ultimement de pleurer, puisque le moment est mal choisi et qu’il ne veut pas non plus qu’elle s’inquiète pour lui. L’ancien habitant de Midrias a appris à tolérer sa vie à Ketterdam et cela lui a permis une grande introspection sur lui-même. S’il était demeuré dans son ancienne vie, il doute que cette évolution aurait eu lieu en lui. Ainsi, même s’il a encore du mal à l’occasion et que son cœur demeure blessé de façon permanente à cause du traumatisme de son bannissement, Grey se préfère dans cette vie là que dans la précédente. « Merci. » Il finit par répondre à Tanie, réellement touché qu’elle affirme que la peur ne sera plus un obstacle entre eux. Puis, bien évidemment, son instinct de médecin en entraînement prend le dessus et voilà qu’il s’en fait pour l’état physique et émotionnel d’Antanasia. Elle répond immédiatement et clairement à chacune de ses questions et cela l’informe que la jeune femme est orientée et bien alerte. C’est un très bon signe. Puisqu’il se met à discuter de médecine, il croit pertinent de lui montrer d’où lui vienne toutes ses connaissances. Les études dans ce domaine sont parmi les plus longues, si on exclue bien évidemment celles réservées aux Gifted. Du coup, Grey est loin de les avoir complété. Il n’est qu’à la moitié du chemin. En se faisant qualifier de stalker, immédiatement il cherche à se justifier pour ne pas qu’elle garde cette conclusion en tête. « J’en sais très peu, je promet. Uniquement ce que je t’ai confié jusqu’à présent. Je ne sais rien de plus puisqu’on a jamais eu de cours en commun, enfin je ne crois pas. » Il s’arrête pour réfléchir un instant. Le loup-garou n’a pas de souvenirs de Tanie outre leurs récentes rencontres et discussions. Mais ça demeure sa perspective à lui, donc qui sait si en fait cela fait des années qu'ils se connaissent indirectement.

Il revient sur Terre pour sourire aux paroles de la jeune femme. Son cœur est pure et son altruisme est réellement admirable. Deux qualités qu’il apprécie et admire réellement. Existe t-il encore dans leur monde une personne comme Tanie? Elle est unique en son genre, ça c’est certain. « Merci. » Il répète, sentant qu’il se doit de le dire encore et encore plus puisqu’elle le mérite. En découvrant qu’elle a un pouvoir, le brun se redresse avec grand intérêt. « Ah bon? Wow, j’avoue que ça doit être extrêmement pratique de pouvoir converser avec tes patients! Ok, ça sonne bizarre dit comme ça, mais vous aussi vous devez parler d’animaux en les désignant comme des patients, donc c’est ce que je voulais dire, que les animaux sont tes patients, donc comme mes patients, qui sont humains, tu… » Grey finit par rire, parce qu’il surexplique trop, comme d’habitude. « Pardon, ça m’arrive souvent ce genre de trucs. Je suis un expert dans l’art de s’embarrasser soi-même et de trop parler. » Au moins si ça peut continuer de la faire rire, il n’est pas contre. Puis, Antanasia enlève son casque d’écoute et l’homme garou ne réalise que maintenant qu’elle l’avait sur la tête depuis le début. L’étudiant fronce les sourcils, naturellement empathique aux difficultés qui touche son interlocutrice avec les voix des animaux. « C’est brillant comme solution. Moi qui croyait que tu étais simplement une mélomane. D’ailleurs, tu écoutes quels genres? Je suis un grand fan de V-Pop. Donc si jamais, je peux te faire des suggestions pour varier un peu. » L’offre peut sembler sortir de nulle part, mais en sachant qu’il trouve dans ce style de musique un grand réconfort comme ça lui rappelle ses années de paix à Midrias, il ne faut pas vraiment s’en surprendre. Se mordillant la lèvre, Grey ose demander quelque chose qu’il risque probablement de regretter. « Puis-je, hum, venir m’asseoir à côté de toi? » Il lève immédiatement les mains en signe d’innocence. « Je comprendrais si c’est trop tôt. Je peux partir, d’ailleurs. Il suffit de me le demander et je ne vais pas insister. Je pense que j’abuse un peu trop de ta gentille là, désolé. » Il baisse les yeux, s’en voulant en effet d’avoir simplement voulu être l’égal d’Antanasia l’espace d’un instant.

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with / @Greylord Brendy Jamais la jeune Mori n’aurait pensé que ses mots ferait cet effet-là. Elle se rendit compte en voyant que Grey tentait de garder ses larmes pour lui que sa situation le pesait encore plus qu’elle ne l’avait pensé. En avait-elle rajouté en ayant peur de lui ? Aussitôt Tanie se sentit mal d’avoir été effrayée par le jeune loup alors qu’il n’avait pas réellement fait quelque chose qui aurait laissé penser qu’il lui voulait du mal. Certes, il l’avait suivi, avait tenté de lui parler plusieurs fois, mais toujours en public. Sauf aujourd’hui où il avait fait en sorte d’avoir un moment avec elle. S’il avait tenté de la tuer, il l’aurait fait sans témoins et surtout il n’aurait pas fait en sorte de se montrer en train de la chercher. Avec le recul, Antanasia se rendit compte de l’énorme stupidité dont elle avait fait preuve et elle sourit tendrement, touchée par sa fébrilité. Elle ne fit cependant aucun commentaire, continuant de lui sourire après qu’il l’ait remercié. Tanie n’avait aucune envie de le mettre mal à l’aise en relevant le fait qu’il allait pleurer. Peut-être que s’ils avaient été plus proches, elle se serait approchée de lui pour le prendre dans ses bras. Mais comme ce n’était pas le cas, elle garda ses distances, détournant légèrement le regard pour lui laisser un peu d’espace, dans un souci de pudeur. Heureusement pour lui, ce moment fut éphémère et ils partirent sur un autre sujet, sujet sur lequel elle le taquina légèrement. Un petit rire s’échappa de ses lèvres tandis qu’elle secoua la tête. « Vu que tu es en médecine et moi dans le domaine vétérinaire, on a aucun cours ensemble. Et il ne me semble pas qu’on en ait eu plus jeune… Je me serai souvenu de toi. » Ce n’était pas du tout une technique de drague, mais un constat. Antanasia avait beau avoir quelques amis et être du genre à aller vers les gens d’elle-même quand elle en avait envie, elle n’oubliait que rarement les personnes avec qui elle avait échangé même si ce n’était que quelques mots. Alors, c’était certain qu’ils n’avaient pas eu de cours en particulier. De nouveaux remerciements flottèrent entre eux et Tanie sourit à Grey encore plus. Elle ne l’avait pas soigné pour qu’il la remercie, alors elle balaya ces derniers avec un geste de la main, gênée tandis que ses joues prenaient une légère teinte rouge.

Puis la suite la prit de court. Grey commença à parler et ce sans s’arrêter. La jeune celestienne sentit son corps se détendre de plus en plus à mesure qu’il parlait et qu’elle comprenait qu’il ne lui ferait pas de mal. Elle se mit même à rire plus sincèrement. « C’est pratique effectivement, mais c’est aussi épuisant. C’est comme si je parlais plusieurs langues. En fait, pour faire simple, chaque espèce a son propre langage, son propre alphabet quoi. Et je dois switcher à chaque fois pour chaque espèce différente. Du coup, c’est frustrant quand je ne comprends pas ce qu’ils veulent me dire. C’est pas instantané quoi. » Antanasia se souvenait du nombre de fois où elle avait dû se poser pour travailler une nouvelle langue. Elle avait même eu du mal à parler avec Prince au début quand ses parents lui avaient offert. Maintenant, ce n’était plus le cas et elle arrivait à discuter avec lui sans souci. « Et ne t’en fais pas. Je suis aussi du genre à m’embarrasser toute seule parce que je suis trop naïve et les gens profitent de ça pour me faire croire tout et n’importe quoi… Du coup, bah ils se moquent de moi. Mais c’est pas ma faute si j’ai du mal à détester les gens. » Même Grey, alors qu’elle pensait qu’il désirait la tuer, n’avait pas été victime de sa haine. Tanie était bien trop pure pour tout ça. D’ailleurs, son dernier geste le montrait encore une fois tandis qu’elle retirait ce casque qui diffusait de la musique en continu pour bloquer les voix qu’elle entendait sans même le vouloir. C’était la seule solution qu’elle avait trouvé jusqu’à présent. Elle savait déjà qu’elle aurait un mal de crâne affreux quand elle serait à nouveau seule, mais ça valait le coup pour entendre la voix de Grey. « J’écoute un peu de tout. Mais c’est vrai que je ne fais plus attention à ce que j’ai dans les oreilles. C’est devenu un peu une habitude, donc j’écoute sans écouter… Je sais pas si je fais sens. » L’étudiante sourit, gênée par ses propos, persuadée de ne pas être compréhensible. Elle reprit cependant la parole quelques secondes plus tard. « Je veux bien tes suggestions. Je suis toujours à la recherche de nouveautés. Puis je curieuse de savoir ce que tu écoutes toi… » Son sourire ne se détacha pas de ses lèvres et il devint simplement plus léger quand elle le regarda confuse de sa demande. Elle ne comprenait pas pourquoi il désirait se mettre à ses côtés. Ses yeux se posèrent sur l’herbe, avant de se retrouver à nouveau happée par les iris de Grey. « Si tu veux… Je ne vois pas pourquoi je te l’interdirai… » murmura-t-elle avant de secouer la tête. « Ne pars pas… J’ai envie de te connaitre… Enfin, si tu promets de ne pas me tuer… Fin, je veux dire… On peut devenir ami… Enfin, peut-être… » Elle bégaya presque, rouge de honte de perdre ses moyens devant lui, alors qu’il désirait simplement s’asseoir à ses côtés.

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with / @Antanasia Mori Pouvoir communiquer avec les animaux. Voilà un talent particulièrement intriguant. En particulier puisque les animaux ont un langage préexistant propre à chaque espèce. Du coup, comment cela se traduit-il dans la tête d’Antanasia? Elle peut les entendre comme si leurs dires étaient de source humaine ou bien c’est plutôt un pressentiment? Oui puisque les animaux ont des esprits bien moins complexes et donc avec des moyens d’expressions basiques, primitifs et instinctifs qui conviennent à leurs besoins. Tellement de questions qu’il pourrait aborder avec elle. Ce qui le pousse à parler encore plus et avec autant d’animation, c’est surtout qu’elle semble lire dans ses pensées. Tanie s’ouvre d’elle-même sur son pouvoir et Grey s’en montre vraiment intéressé, lui qui est un simple humain. Qui l’était du moins avant de devenir un enfant du fléau par malchance. Il offre une expression surprise quand elle lui apprend que ce n’est pas instantané. « Je vois, donc c’est comme si tu avais la capacité d’apprendre leur langage, mais que tu devais tout de même faire les efforts pour maîtriser leur langage propre, c'est ça? C’est tellement cool. » Il ne peut s’empêcher de lâcher, surtout pour lui-même, mais réellement en admiration avec ce pouvoir. Ce qu’elle lui dit ensuite le pousse à réfléchir. « En tout cas, moi je pense que ta naïveté est une qualité. Tu crois avec le cœur plutôt que de croire avec la tête. » Le louveteau peut comprendre pourquoi ça l’agace de ne point pouvoir se venger sur ceux qui la taquine. Sauf que les émotions négatives sont des béquilles de facilité que l’on emprunte trop souvent.

Dramatiquement, l’étudiant en médecine ouvre la bouche dans un O alors qu’elle lui affirme écouter la musique sans réellement l'écouter. Il souhaite d’un coup bondir vers elle afin de regarder les chansons qui se cachent dans son téléphone ou peu importe ce qu’elle utilise pour stocker ses playlists. Il pourrait ainsi regarder ce qu’il peut faire pour changer son existence musicalement. Hors, la distance qu’ils maintiennent est quelque chose qui le rend mal à l’aise désormais qu’il sait qu’elle a voulu le fuir, que la peur la dominait. Grey souhaite qu’ils soient égaux, que les barrières qui peuvent toujours les séparer tombent complètement afin de simplement converser comme deux amis, plutôt que deux ennemis. Ainsi, Grey ose demander à s’asseoir à côté d’elle, le dos contre la clôture de pierre. Il regrette un instant, craignant d’avoir dépassé les limites. L’homme se fige de plus en plus en écoutant ce qu’elle lui répond. Le fait qu’elle trébuche dans ses mots tout comme lui au tout début alors qu’il avait simplement son prénom à prononcer... Grey pouffe de rire parce que c’est marrant de les voir tous les deux à la ramasse. « Bannissons le mot en T, ok? Il n’existe pas entre nous. Sauf si on parle de tuer un insecte. » Il range son livre dans son sac avant de s’interrompre d’un coup. « Tu ne parles pas aux insectes, j’espère? Genre les mouches et les fourmis? Pas que c’est mal, juste que… je pense qu’elles ne voudraient pas m’entendre avouer que quand j’étais gamin je les capturais pour les observer de plus près. » Il choisi stratégiquement de ne pas en dire plus, gêné de ses actes du passé.

Se levant lentement, Grey commence à s’approcher sur la pointe des pieds, fixant l’herbe comme de peur de tuer des insectes avec son poids d’humain. La distance à parcourir n’est pas très longue, environ quatre mètres, sauf que maintenant qu’il est juste à côté, son point de vue est forcément différent. Avant de se poser sur son popotin, voilà qu’il s’assure que tout va bien d’un dernier contact visuel pour ne pas commettre d’erreurs supplémentaires. Enfin, voilà qu’il se pose à sa droite, recroquevillant légèrement ses jambes comme dans un geste de mimétisme. Finalement, il tourne la tête vers elle. « Salut. » Est tout ce qu’il est capable de dire avant de rire, parce que ça demeure stupidement gênant. Cela n’aide pas qu’elle soit si mignonne. Dans la poche de son jeans, il sort son téléphone portable. C’est à l'intérieur qu’il range toute sa collection musicale. Montrant l’écran à Antanasia, il commence à passer en revu avec elle ses playlists. « Oh, cet album de CRMSN il faut impérativement que tu l’écoutes, c’est une pépite! » Sans gêne cette fois, il appuie en utilisant son pouce sur l’écran et la musique de V-Pop commence à les envelopper. Même si les voix sont féminines, la bouche de Grey forme les mots et par moment les sons. Cela se produit pour les autres suggestions qu’il lui fait comme il semble incapable de ne pas chanter dès qu’il reconnaît la musique qu’il aime. « Allez, fais moi voir ce que tu as. Je suis curieux. Et je promet de ne pas me moquer. » Son regard est sérieux. Pas de doute que pour lui les goûts musicaux ça se respecte.

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with / @Greylord Brendy La peur ayant fini par passer, Tanie pouvait voir que le jeune homme était tout sauf un tueur assoiffé de sang qui n’attendait qu’une occasion pour mettre son plan à exécution et mettre fin à sa vie. Elle l’avait mal jugé et elle s’en voulait énormément et elle baissait petit à petit toutes les barrières qu’elle avait érigées. Elle s’assit par terre en face de lui, sa méfiance descendant à un niveau plus proche de zéro si c’était possible. Antanasia enleva même son casque pour l’écouter un peu mieux et éviter de bloquer sa voix comme elle l’aurait fait si elle ne désirait pas se faire pardonner. Elle savait déjà qu’elle aurait un mal de crâne mais elle s’en moquait. Elle était contente de se rendre compte que Grey n’était pas le tueur qu’elle avait pensé et discutait même de son pouvoir avec lui, amusée par la lueur qu’elle pouvait lire dans ses yeux. Il était intrigué par le fait qu’elle puisse parler avec les animaux. Un sourire sincère ourla ses lèvres et elle secoua doucement la tête. « C’est cool comme tu dis, jusqu’à ce que je me choppe un mal de crâne et que je ne puisse plus rien fait que d’être dans le noir complet sans aucune lumière ni aucun son. Malgré ça, j’aime bien. Je peux parler avec Prince ainsi. » Elle sourit un peu plus avant de se rendre compte qu’il ne savait pas qui était Prince. « C’est mon poro. Mes parents me l’ont offert quand j’étais petite. Du coup, c’est l’une des premières langues que j’ai maitrisé. » Et peut-être la seule pour laquelle elle était contente d’apprendre le vocabulaire de ces animaux. Ainsi, elle pouvait raconter à Prince ce qui se passait dans sa vie, sans avoir peur que ses parents et Pixy comprennent. Tanie se sentit ensuite rougir sous les mots de Grey et elle secoua une nouvelle fois la tête. « Ça m’a amené à avoir peur de toi… Donc je sais si c’est vraiment une qualité. » Parce que si elle avait réagi rationnellement, peut-être qu’elle n’aurait jamais pensé que Grey voulait la tuer.

D’ailleurs, plus ils parlaient ensemble et plus elle se surprenait à penser que c’était totalement débile d’avoir pu croire qu’il lui voulait du mal. Il était gentil, avenant et surtout, il l’écoutait quand elle parlait et c’était appréciable. Bien entendu, son entourage l’écoutait aussi, mais il y avait quelque chose dans la façon dont Grey le faisait qui lui donnait envie de parler encore plus, de continuer à apprendre à le connaître et rester dans sa vie. Elle avait aperçu sa fragilité et il avait vu la sienne aussi. Il l’avait même vu pleurer, comme presque toutes les personnes de l’univers puisqu’elle était sensible, mais encore une fois, avec le loup, c’était différent. Elle pouvait être complètement elle-même, non pas qu’elle cachait qui elle était. Mais elle avait moins peur d’être jugée par lui, parce qu’il avait souffert lui aussi du jugement des autres, notamment de ses parents. Tanie se sentit rougir et sourire encore plus en entendant le jeune homme reprendre la parole, avant qu’elle ne se mette à hocher la tête. Elle n’avait plus envie de parler de ce qui les avait poussés à se fuir l’un l’autre. Antanasia se mit à rire et secoua la tête. « Je ne leur parle pas… Parce que je n’ai jamais appris leur langage. Mais si je m’y attelais peut-être qu’elles me révèleraient tous tes secrets sordides… » dit-elle sous la taquinerie avant de l’observer ranger ses affaires. « Ne parlons plus de T alors. Ça me va parfaitement. » La jeune femme souhaitait plus que tout effacer cette période où elle avait cru à tort qu’il allait lui faire quelque chose alors que ce n’était pas le cas.

La suite la fit encore plus rire en voyant avec quelles précautions Grey se mouvait pour venir s’installer près d’elle, comme s’il avait peur de faire du mal aux fourmis et autres insectes. Et dire qu’elle avait cru qu’il était assez méchant et cruel pour lui faire du mal. Elle se sentait encore plus stupide et tourna la tête vers lui dans un sourire. « Salut. » lui répondit-elle avant de le regarder sortir son téléphone tandis que la jeune femme détourna le regard gêné. De près, alors qu’il était conscient, il était encore plus beau et si elle s’était déjà fait cette réflexion lorsqu’elle le soignait quelques jours plus tôt, maintenant qu’il avait les yeux ouverts et qu’il n’était pas à l’article de la mort, elle se sentait soudainement timide et rougit un peu plus. Tanie reporta son attention sur le téléphone de Grey et hocha la tête, attendant d’écouter pour se faire sa propre opinion. Elle sourit un peu plus en le voyant murmurer les paroles des chansons, amusée qu’il aime ce style. Notant dans sa tête d’écouter la discographie de CRMSN, elle se contenta de bouger la tête au rythme de la musique, souriant et appréciant ce qu’il lui faisait découvrir. Quand ce fut à son tour de lui montrer son téléphone et les musiques qu’elle écoutait, Antanasia hésita quelques secondes. Elle écoutait réellement de tout pour bloquer les voix animales qui l’empêchait de se concentrer sur le reste. Comme elle l’avait mentionné, c’était plus de la musique pour bloquer que quelque chose qu’elle appréciait. Elle lui tendit toutefois son appareil et se sentit obligée de se justifier. « Je prends des playlists au hasard… J’ai pas vraiment de choses que j’aime réellement. » Ses yeux remontèrent vers le visage de Grey et elle lui sourit. « Mais CRMSN pourrait devenir un groupe que j’écouterai avec plaisir. Leurs musiques sont vraiment pas mal. » Elle avait beaucoup apprécié cette découverte. La jeune femme resta alors silencieuse quelques instants, laissant le loup fouiller dans son téléphone, avant de détourner le regard et demander en bégayant. « Quand tu auras fini de regarder… Tu veux bien me donner ton numéro ? » Comme ça, ils pourraient se parler si jamais ils en avaient envie.