the ends justify the means



la pénombre l'enveloppe comme une couverture rassurante tandis que la voleuse se faufile dans les dédales de ketterdam. niamh trouve la nuit apaisante, ces temps-ci. les echos du carnage qu'avait été la fête nationale résonnent encore dans son esprit, et son sang bouillonne encore. encore une fois, on les avait abandonné. eux, les zaunards, les déchets de la basse-ville. après l'attaque des disciples de dark mother, on s'était empressé de les renvoyer chez eux et de refermer les portes sans même un regard en arrière. heureusement que niamh avait pu croiser la route de maddox qui l'avait forcée à rester à ses côtés, ou son destin aurait bien pu prendre un tournant funeste.

effleurant du doigt l'égratignure qui orne son bras, souvenir de cette journée macabre, niamh s'avance à pas de velours en direction du mur séparant basse et haute-ville. elle ne souhaite pas aller jusqu'à celestia, ce soir. c'est à midrias que se trouve sa cible. parvenir de l'autre côté du mur n'a jamais été une mince affaire, mais niamh rechigne bien trop à voler de son côté de la ville. et s'il arrive parfois que ketterdam soit victime de ses larçins, elle se refuse catégoriquement à dérober quoi que ce soit dans zaun. pourquoi prendre à ceux qui n'ont déjà rien ?

niamh est déterminée, et possède la confiance de celle pour qui ce genre de tour de passe-passe est loin d'être une première. elle sait désormais par où passer, quelle faille exploiter. pourtant, cette fois, alors qu'elle observe le mur, elle sent. que quelque chose cloche, que ce n'est pas comme d'habitude. niamh jette un coup d'oeil anxieux à son télephone. 3h15. il ne devrait pas y avoir de patrouille à cette heure ci, elle a suffisemment étudié (avec l'aide de quinn), les vas et viens des pacifieurs pour le savoir. pourtant, ils sont bien là.

si niamh n'est pas du genre à renoncer, elle regrette tout de même de ne pas avoir pris plus de précautions. un peu plus de matériel n'aurait pas été de refus. alors qu'elle pense à s'avancer, des cris retentissent près du mur. un jeune homme vient de se matérialiser, à mi-chemin du sommet du mur, tandis que les gardes pointent leur arme sur lui. niamh comprend que son invisibily ring vient de le lâcher (ou alors, a-t-il été détecté par la patrouille ?). niamh se rapproche quelque peu, victime de sa propre curiosité, tout en restant à une distance respectable afin d'éviter d'être repérée. le jeune homme redescend, les bras levés en l'air. essayant de ne pas songer outre mesure à ce qui va lui arriver, la voleuse décide de saisir sa chance en mettant à profit l'agitation ambiante. elle a à peine le temps d'esquisser un geste hors de sa cachette que l'un des gardes se retourne. « qui va là ? » elle se cache à nouveau, une main plaquée sur sa bouche et priant pour qu'il ne vienne pas inspecter les lieux. heureusement, son attention se retourne sur le jeune homme qu'ils viennent d'arrêter et cette fois niamh s'enfuit sans attendre.

ses pas précipités la conduisent jusqu'à zaun, mais niamh ne rentre pas chez elle. c'est à la fois déçue, agacée et haletante qu'elle parvient devant la porte de quinn, sa partenaire de crime et désormais amie. quinn se cache derrière la grande majorité de ses vols désormais, la fournissant en informations précieuses. niamh sait qu'elle peut faire appel à elle, leurs valeurs étant similaires et leurs méthodes complémentaires. peu soucieuse de la réveiller tant la situation lui semble urgente, niamh se met à tambouriner à la porte. « QUINN ! T'ES LA ? » sitôt la porte ouverte, elle se précipite sur son amie. « ok. on a un souci. j'allais à midrias mais... des patrouilles, alors que c'était pas l'heure ! un gars s'est fait prendre alors qu'il avait un invisibility ring, ils l'ont emmené et ils ont failli m'avoir moi aussi ! »  son discours était peu cohérent, encore marqué par l'adrénaline et la course qui l'a menée jusqu'ici. « ça doit être à cause de la dernière fois, à la fête nationale... tu sais un truc ? » quinn sait tout, niamh en est certaine. et pour le bien de leur petite entreprise, une solution à ce nouveau problème - de taille - est nécessaire.