De facétieux revenants ont interrompu votre samedi || ft. Naëlah

20/07/2022

・De facétieux revenants ont interrompu votre samedi
❪ with ❫ ・ @Naëlah Moranth

Calme pour un week-end. Elle l’avait pensé mais ça ne l’avait pas vraiment étonné. Il y avait de l’animation ces jours-ci sur le Port de Midrias. Ce truc dont elle avait bien entendu parler depuis son petit monde d’associabilité. Ce truc dont sa dernière cliente avait vanté les mérites au téléphone avec une camarade de type “wouhou, c’est la fête”. A ce qu’il paraissait, la maison hantée qui s’y trouvait valait le détour. A ce qu’on disait, il y avait des attractions fantastiques. L’amusement était garanti et ne pas y passer au moins une journée était un gâchis pur et simple.

Mouais

C’était à peu près le type de pensées que Luana Aiwenor avait eu à chaque fois qu’elle en avait entendu parler.
Si vous vouliez son avis sur la question, et personne ne lui demanderait sans doute, ce truc était une pure perte de temps. Une chose futile et sans grand intérêt, peu passionnante au contraire de ce livre dans lequel elle s’était replongée une fois sa cliente partie.

Même si Soàan lui proposait de l’y accompagner ?
…
Soàan, c’était différent. Evidemment, lui, s’il en parlait avec excitation et envie. Il ne serait pas jugé comme futile, mais comme adorable.
C’est vrai. C’était plus son truc ce genre d’évènements. Il avait cette fibre, cette programmation en lui, qui faisait qu’il avait le savoir de profiter de la vie.
Concept trop abstrait pour sa jumelle dont l’amusement principal en ce samedi avait été de tourner une page pour découvrir les lignes suivantes de son livre.
Que ce soit calme avait son avantage. Elle aurait tout le loisir de finir ce roman, et peut-être même d’en commencer un autre dans la foulée. Il y avait eu de nouveaux arrivages dernièrement à la librairie qui faisait l’angle, elle était revenue chez elle avec une pile satisfaisante qu’elle avait hâte de voir diminuer.

A chacun sa façon de profiter de sa jeunesse.
Elle laissait aux autres les démonstrations publiques de joie. Elle préférait de loin rester du côté sécurisant mature de la barrière. Là où on n’était jamais déçue. Cet endroit béni où notre seule compagnie était bien suffisante selon elle.
Un samedi de rêves en perspective donc.
En tout cas selon la définition de la fille Aiwenor…

… qui n’avait clairement pas vu, grâce à la lune qui ornait son front, qu’un élément perturbateur pousserait la porte de la boutique.
Un élément qui répondait au doux nom de Naëlah Moranth.
Personne qui lui avait fait à présent relever les yeux de son livre en entendant la porte s’ouvrir.
« Bonjour Naëlah. »
Elle n’avait pas soupiré. Elle n’avait pas non plus souri.
Pourtant, une partie d’elle avait eu envie d’avoir la première réaction.
La seconde avait pensé que son samedi venait de prendre une tournure intéressante. Une certaine “excitation” pour lui chatouiller littéralement le front. Et la curiosité de se demander ce qu’elle pouvait lui apporter aujourd’hui.
Parce qu’elle apportait quelque chose n’est-ce pas ?

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24.07.22 23:11

・De facétieux revenants ont interrompu votre samedi
❪ with ❫ ・ @Luana Aiwenor

Cela faisait combien de temps qu’elle n’avait pas réussi à fermer l’œil de la nuit ? Deux, trois jours ? Plus ? La semaine passée, elle était parvenue à dormir mais des cauchemars ne cessaient de troubler son profond sommeil. Et puis récemment, elle n’arrivait plus à faire ne serait-ce qu’un seul œil. Des ombres noires et profondes surgissant des coins de son appartement. L’impression constante d’être surveillée. Des pas lourds et rapides dans le couloir. Des portes qui se claquent. Une sonnette qui n’a eut de cesse de sonner jusqu’à ce qu’elle la débranche. Un téléviseur qui n’en fait qu’à sa tête et un lave vaisselle qui s’ouvre alors qu’il est allumé et possède normalement une fermeture automatique lorsqu’il est en marche.

Peu importe combien elle pouvait adorer les objets hantés, cette fois, c’était trop. Elle avait des cernes tellement marquées qu’aucun bon make-up ou correcteur ne pouvait effacer. Fatiguée, que dis-je : épuisée, elle avait du mal à contrôler son don et avait accidentellement foutu le feu à son canapé. La raison ? Une contrariété exacerbée par le manque de sommeil, causée par un pot de confiture qu’elle n’arrivait pas à ouvrir. Un canapé cramé et un pot balancé au sol sur le coup de la colère. Est-ce que après un tel éclat les choses s’étaient arrangées ? Non. Elle a dû commander un nouveau sofa, nettoyer son sol et en plus, pas de confiture pour le petit déjeuner. Mais dès lors celui-ci englouti et rapidement apprêtée, elle s’était dirigée vers sa boutique de prédilection.

L’absence d’émotion présent sur le visage de l’employée ne lui faisait ni chaud, ni froid. Elle avait l’habitude et très honnêtement aujourd’hui, elle n’était certainement pas d’humeur à se questionner à ce sujet. « Bonjour Luana. » Répondait-elle en se dirigeant vers le comptoir. « J’ai absolument besoin de toi. » Comme d’habitude ? Un soupire de lassitude s’échappait de ses lèvres tandis qu’elle déposait une vieille horloge à coucou sur le comptoir. Si jusqu’alors, elle avait toujours pris un soin particulier lorsqu’il s’agissait de ses objets hantés, cette fois-ci, elle n’en avait plus rien à faire. La seule raison pour laquelle elle ne l’avait pas littéralement balancé était parce qu’elle respectait le magasin. « J’ai besoin de connaître qui est ce fils de putain qui m’empêche de dormir et comment m’en débarrasser et si on peut le buter à nouveau ? » Elle avait prononcé cette phrase, la voix tremblant de colère et ne l’avait réalisé qu’une fois cette dernière terminée. « Oh … Excuse-moi. » Elle soupirait une nouvelle fois en passant une main sur son front. Une mine réellement désolée inscrite sur le visage. « Je suis désolée, cela fait des jours qu’il me fait vivre la misère, je n’en peux plus … Et pourtant, j’en ai des objets hantés. Mais alors lui … c’est vraiment le pire. » Contrairement à précédemment, ses paroles traduisaient réellement son désespoir. C’est donc avec des yeux remplis d’espoir et de détresse qu’elle lui demandait. « Tu veux bien m’aider ? S’il te plait … » Elle priait intérieurement tous les dieux pour que la jeune femme puisse faire quelque chose. Sans quoi … elle finirait littéralement par craquer.

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20/07/2022

・De facétieux revenants ont interrompu votre samedi
❪ with ❫ ・ @Naëlah Moranth

Une capacité étonnante pour les catastrophes.
Ou une volonté de s’auto-nuire.
Il y avait bien des manières pour résumer Naëlah Moranth.
La plus simple, était probablement de dire qu’elle était inconsciente.
Sa petite collection faisait en tout cas d’elle une personne qui aimait vivre dangereusement. Et si la voyante avait déjà tenté de se faire voix de la sagesse pour elle, elle savait.
Elle savait à chaque fois qu’elle voyait la porte se refermer derrière le passage de la demoiselle.
Elle savait qu’elle s’ouvrirait une fois de plus sur son visage, malgré les avertissements dispensés.
Que Naëlah ferait ses quelques pas, comme elle l’avait fait maintenant, et qu’un objet, qui n’aurait jamais dû se retrouver entre ses mains, viendrait faire un tour sur son comptoir pour une petite expertise.

Le besoin d’elle, elle suivait.
La suite, moins toutefois.
Fallait bien l’avouer, il trônait dans la voix de Naëlah une certaine urgence qui se faisait plus rare chez la demoiselle.
Mais la rareté, Luana en avait délaissé l’analyse pour poser les yeux sur l’objet maudit largué, sans précaution aucune, sur un comptoir qui en avait presque frissonné à ce contact.
Pour elle, il l’avait fait.
Cette impression que l’environnement s’était comme assourdi.
Ou cette envie irrésistible de le toucher. Ce sentiment d’être comme… hypnotisé…

« Ce n’est rien. » à tel point, qu’un instant, le ton de sa voix plate avait presque sonné comme ailleurs malgré les injures pourtant bien vivantes d’une Moranth « J’ai l’habitude. »
Relevant les yeux vers elle, elle n’avait pas pris la peine de préciser si elle était une habituée des injures, une habituée des horloges maudites ou plus accoutumée des Naëlah Moranth qui venait animer votre morne journée parce qu’elle avait fait le mauvais choix d’agrandir un peu leur collection.

Abandonnant le coucou de son étude un instant, pourtant titillée par cette curiosité, ce désir d’en savoir plus… et appelée par cette chose accusée d’en faire voir à une jeune femme avec des limites plus hautes que la normale, c’est de longues secondes que son regard s’était plongé dans celui de Naëlah.
De longues secondes silencieuses avant que le verdict de la personne chiante ne tombe « Je t’avais prévenu la dernière fois. Ce genre d’objets, ce n’est pas un jeu. » merci beaucoup Luana, seulement on doute que la demoiselle très énervée soit venue pour entendre ce si pénible “J’te l’avais dit”. C’était rarement très aimé dans la bouche des autres.

Naëlah avait dit s’il te plait. Elle implorait même. Il faudrait ne pas avoir de coeur pour la laisser se débrouiller avec un objet qu’elle sentait presque pulser contre le bois « Mais je vais t’aider. » en dépit de ce livre passionnant qu’elle devrait mettre de côté « Depuis combien de temps as-tu cet objet en ta possession ? » roman rangé sous le comptoir, elle avait osé poser à nouveau les yeux sur l’horloge.
…
…
Oui, elle avait quelque chose…
Un son… pour en recouvrir les autres… un son qui demandait à entrer dans votre tête pour se faire entêtant… un son qui vous appelez mais vous donnez l’illusion de se rapprocher même sans bouger…
Tic… tac… tic… tac… tic… tac
« Où est-ce que tu as trouvé celui-ci ? »

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02.08.22 11:45

・De facétieux revenants ont interrompu votre samedi
❪ with ❫ ・ @Luana Aiwenor

Désespérée ? Misérable ? Condamnée ? Quel était le meilleur mot pour la qualifier ? Tous fonctionnaient. Parce que fidèle à elle-même, fière comme elle l’est, elle avait persisté dans son entêtement. Parce que peu importe quel esprit possédait cet objet, elle n’allait pas se laisser abattre. Du moins, elle a essayé de ne pas le faire … Une lutte acharnée pour celui qui abandonnera le premier avait eu lieu. Et étant donné les cernes qui marquaient son visage, vous vous doutez bien qu’elle n’était pas ressortie vainqueur.

Cela lui avait fait un mal de chien de venir jusqu’à la boutique. D’une certaine manière elle admettait son tort, elle admettait qu’elle avait baissé les bras et en plus, elle devait se confronter à Luana. Le visage fermé (comme d’habitude) … Le silence pesant mais tellement révélateur … Alors elle n’avait pas sourcillé en l’entendant sous-entendre les mots fatals : je te l’avais dit. Parce qu’elle s’était préparée mentalement pour ça. Elle avait réuni ses dernières forces pour former un bouclier sur son cœur et sur son âme. Pourtant, elle l’a senti. La main de ce sentiment délicatement posé sur son épaule, son odeur prenante et son goût amer : celui du seum. « … » Elle avait beau s’être préparée, ça faisait mal quand même …

Son expression changeait en un éclair. Comme si elle venait de lui faire la plus grande déclaration d’amour de l’histoire, son cœur s’était mis rapidement au rythme de l’espoir. Pourtant, rien de romantique dans ses mots, juste l’affirmation qu’elle l’aiderait. « Vraiment ? » Bordel, elle en avait presque les yeux larmoyants. C’est à ce moment précis qu’elle constatait que encore quelques jours et elle se mettait à chialer parce qu’on lui avait tendu une fourchette. …
Mais ce n’était pas le moment pour les pleurs, il fallait offrir toutes les armes possibles à Luana pour qu’elle puisse enfin la délivrer. « Je l’ai acheté à un type de Ketterdam. » C’est comme cela qu’elle agrandissait sa collection. Pour cette raison qu’elle passait si souvent la porte de cette boutique et lançait des : super ! lorsque la jeune femme lui affirmait que effectivement, cet objet était bel et bien hanté … « De ce qu’il m’a dit, il l’a trouvé dans des ruines du quartier oublié de Zaun. » Un périmètre bien large non ? « A proximité de la clinique abandonnée. » Pas de coordonnées GPS ? Non. Elle ne pensait pas non plus que ce pauvre objet allait lui faire vivre autant de choses … « Et ça doit faire bientôt deux semaines que je l’ai ? » Elle ne savait pas dire le nombre exact à cause de la fatigue mais c’était à peu près ça. « Il ne m’a pas foutu la misère directement, c’est plus arrivé au fur et à mesure. » Dieu merci ? Dans quel état elle serait aujourd’hui sinon ? « Des objets/meubles qui bougent tout seul et plein de cauchemar, énormément de cauchemars. Jamais les mêmes scènes mais toujours le même mec dedans. » Surtout les cauchemars. Regardez ses cernes. SURTOUT. DES. CAUCHEMARS.

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20/07/2022

・De facétieux revenants ont interrompu votre samedi
❪ with ❫ ・ @Naëlah Moranth

« Oui. » vraiment.
Même si ce n’était sans doute pas la bonne solution ?
A priori oui. Et pourtant. La technique violente et sans aucune compassion était bien de laisser Naëlah avec les problèmes dans lesquels elle s’était fourrée toute seule.
Lui faire comprendre que ce n’était pas un jeu en lui soulignant qu’il n’y aurait peut-être pas toujours quelqu’un pour l’aider.
… mais la vérité, c’était que malgré ce coeur si froid qu’elle présentait toujours en façade, le “oui” n’était pas sorti si difficilement que ça.
Et que l’idée qu’il n’y aurait peut-être plus personne à aider demain si elle ne l’aidait pas maintenant… était venue lui souffler une décision sur laquelle elle ne pouvait pas revenir.
Donner de bonnes leçons, ce n’était visiblement pas son truc.

Le discours de présentation n’avait rien de bien engageant.
“Un type”, définition un peu trop vague. Un objet qui traîne pas loin d’une clinique abandonnée. Et une Naëlah qui saute sur un speech de base, par l’odeur de l’horreur alléchée. Classique. Maîtresse Moranth avait une passion pour ce qui frôlait au danger, tout particulièrement quand il était invisible.
« Naëlah…. » soupir pourtant contenu, peut-être de justesse… « … » il faut que t’arrêtes de traîner les marchés pour ramasser n’importe quoi ?
« On va arranger ça. » mais un visage cerné, une voix peu rassurée… les mots étaient finalement sortis moins durs.

Quelques secondes plus tard, elle abandonnait le comptoir pour se diriger vers la porte d’entrée de la boutique. Signe de fermeture affiché aux passants, porte fermée à clé avant l’heure, et elle s’était retrouvée à nouveau près de la demoiselle.
Et elle ? Ce qu’elle s’apprêtait à faire ne méritait pas également une petite leçon de moral ?
Oh, elle connaissait bien une personne à qui ça ne plairait pas.
Et pourtant, ça ne l’avait pas retenu de prendre un coucou pour le déposer devant elle en s’asseyant en tailleur sur le sol.
Le contact n’avait rien eu d’agréable. La main piquée par le froid… un sentiment de rejet, ou plutôt une mise en garde.
Et ce son un peu plus fort qui venait doucement marquer de silence les autres sons de la pièce.

Tic… tac… tic… tac… tic… tac

« On passera chez toi après. En attendant… » en attendant, elle allait essayer de rendre une petite visite à celui qui semblait fermement décidée à troubler le sommeil de la propriétaire d’un coucou. « Ok… » à nous deux….
Juste une petite visite pour se faire une idée. Quelques minutes, pas plus.
Pas de prise de risque inutile
Des mots soufflés, comme une réponse à la voix de son jumeau et à la petite moue qui venait l’accompagner.
Son téléphone sorti de sa poche, elle l’avait placé sur le sol une fois un son de pluie sélectionnée. Sa main libérée s’était tendue vers le coucou, s’y accrochant cette fois pour établir ce premier contact… pourtant, elle le sentait, cette chose n’en n’avait pas besoin. La force d’une voix sous les sons de secondes qui meurent l’une après l’autre…

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16.08.22 17:27

・De facétieux revenants ont interrompu votre samedi
❪ with ❫ ・ @Luana Aiwenor

Combien de fois la pauvre Luana avait-elle bien pu lui répéter ? Combien de fois les mots : Ce n’est pas un jeu, sont-ils sortis de sa bouche ? Trop de fois pour qu’elle puisse les compter. Et trop de fois, cela était rentré par une oreille puis ressortie par l’autre. En fait, non : à chaque fois. Mais Naëlah est trop têtue pour comprendre, pour écouter. Elle se pense toujours plus forte que les esprits de ses objets. Pourtant, ceux qui n’ont plus rien à perdre ne seraient pas les plus dangereux ? En l’occurrence, ils n’avaient plus rien, même plus la vie …

Pensez-vous qu’elle tirera des leçons de ce qu’il est entrain de lui arriver ? Sur le coup, elle vous dirait que oui. Elle avait bien du mal à l’admettre mais cet enculé d’esprit l’avait bien fait déguster. Mais est-ce que cela durera ? A vu de nez, au vu de son état à ce moment précis, je dirai deux semaines après résolution de son problème. … Ou peut-être que les évènements à venir vont la dissuader de recommencer pour toujours ?

En attendant, elle avait réussi à obtenir l’aide de la jeune femme. Mine de rien, c’était déjà quelque chose car le fait qu’elle ne veuille définitivement plus la secourir lui pendait littéralement au nez. Et bien que soupirant, elle avait même eu le droit à des mots réconfortants. Enfin non, à vrai dire, la healeuse sentait bien qu’elle avait voulu dire quelque chose de bien moins plaisant au premier abord mais elle était trop épuisée pour y penser. De quoi avait-elle l’air pour que Luana elle-même se contienne ? Avait-elle conscience qu’il est possible qu’on lui balance une pièce si par hasard elle s’asseyait sur un trottoir ?

Son regard cerné l’observait fermer la porte à clé et s’asseoir en tailleur avec le coucou. Elle marquait une légère hésitation avant d’aller s’asseoir auprès d’elle, à une distance raisonnable au cas où. Elle n’avait pas réellement peur mais c’était plutôt, de l’appréhension ? C’est vrai, qu’est-ce qu’elle devait faire si cela tourne mal ? Réciter des trucs en latin au pif ? Vade Retro Satanas ? Jeter du gros sel ? EMF à combien ? Quoi, t’as pas assez regardé Constantine pour savoir quoi faire Naëlah ? Le coup du miroir, tout ça ? T’as jamais joué à Phasmo ?

« En attendant je te laisse faire et je te regarde bien sagement. » De toute façon, que pouvait-elle faire de plus ? Alors la tête posée sur sa paume, elle attendait de voir la professionnelle à l’œuvre. Aussi silencieuse que possible, elle ne voulait absolument pas la déconcentrée. Luana lui faisait déjà une fleur, elle ne voulait pas tout gâcher …

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20/07/2022

・De facétieux revenants ont interrompu votre samedi
❪ with ❫ ・ @Naëlah Moranth

A défaut de l’avoir été avant, Naëlah est sage maintenant.
Le silence se fait dans la boutique… seul ce son qui semble égréner des secondes vient jouer avec le bruit de la pluie que son téléphone diffuse.
Une lente inspiration… l’air est expiré dans les secondes suivantes.
Ce voyage, elle l’a fait bien trop souvent.
Aujourd’hui, ce n’est pas si différent d’autres fois.
Des tickets d’entrée, elle en a parfois.
D’autres fois, elle ne fait qu’errer sans but précis.
Et puis il arrive qu’elle ait simplement un rendez-vous à honorer.

Aujourd’hui, c’est aider Naëlah qu’elle se doit de faire.
Un rapide aller-retour.
Le temps de comprendre au moins.
La réalité s’efface déjà, le monde sur lequel elle ouvre les yeux est bien plus brumeux.
Tout reste flou d’abord, les contours qui se forment ensuite manquent de précision, de couleurs… mais elle finit par distinguer une clinique à l’abandon.
C’est vers cette bâtisse qu’elle s’avance alors que le son persiste à se faire plus fort…

Tic… tac… tic… tac… tic… tac

Dans la réalité, elle n’a pas bougé. Toujours assise sur le sol de la boutique Aiwenor, un coucou entre ses mains.
Ailleurs, elle pousse une lourde porte grinçante pour s’avancer dans un lieu terrifiant.
Elle ne fait que quelques pas. A peine le temps de laisser son regard se promener sur un accueil à l’abandon. Pas plus celui de détailler un comptoir sur lequel ses doigts glissents pour se saisir d’un papier qu’elle ne fait qu’effleurer.
Quelques lettres qui n’ont pas le temps de prendre forme sous ses yeux pour former des phrases. Déjà la voix gronde et vient glacer son sang.

Sors de chez moi

Comme l’impression d’une main contre son cou qui vient serrer sa trachée jusqu’à la faire tousser quelque part, sur le sol d’une boutique de Celestia.
Les murs de l’accueil deviennent flous à nouveau, à l’étage, elle entend pourtant le coucou chanter 4 fois…
4 fois avant un silence inquiétant… avant que le coucou ne semble retrouver ses mains…
La clinique s’éloigne alors… dans la brume qui vient tourner les pensées dans sa tête, elle aperçoit Naëlah, quelques jours plus tôt… une Naëlah qui fait “l’affaire du siècle” en achetant un coucou… et si derrière elle, il lui semble discerner les formes d’un homme qui n’aurait pas dû réellement se trouver là… la prise sur sa gorge efface la scène avant de la recracher vers une réalité où son dos heurte le sol de la boutique.

Elle n’avait fait que tomber allongée à l’endroit précis où elle était assise et pourtant… l’impression d’avoir été expulsée demeure tandis qu’elle se redresse, toussant pour des poumons qui peinent à se remplir d’air.
Chassée d’un monde où elle se sent pourtant davantage à sa place qu’ici, la boutique finit par reprendre forme sous ses yeux… et ce coucou… que le contact glacé sur ses doigts lui fait finalement relâcher au sol.
Définitivement, si elle avait pu donner son avis, elle aurait conseillé à celle dont elle vient de retrouver le regard de se passer de cette acquisition…

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21.08.22 17:01

・De facétieux revenants ont interrompu votre samedi
❪ with ❫ ・ @Luana Aiwenor

Attendre bien sagement, c’est tout ce que Naëlah pouvait faire. Parce que même si elles faisaient parties toutes deux de ceux que l’on appelle les Gifted, les choses étaient très largement nuancées. Un caducée dans les paumes de Naëlah pour soigner, une lune sur le front de Luana pour les visions. Deux mondes, deux dons, complètement différents. Et si elle n’était pas consciente de tout ce quel don pouvait engendré, de tout ce que l’iceberg dissimulait, elle aurait peut-être pu l’envier. C’est vrai, parler avec les esprits, c’est un truc qui aurait carrément pu lui plaire ! Après réflexion, certainement trop qu’elle aurait pu y laisser sa peau …

Alors elle se contentait de la regarder, elle aussi assise à même le sol, à distance de sécurité raisonnable au cas où. Parce que finalement, elle ne sait pas tellement ce qu’il va se passer. Il vaut mieux prévenir que guérir, ça ne serait pas un dicton de healer ça ?
Le silence pesant était uniquement rythmé par le coucou. Quand bien même elle n’était clairement pas celle qui allait réellement vivre l’aventure, elle trouvait que l’atmosphère avait un peu changé. Néanmoins, pas assez pour l’inquiéter. Alors elle s’adossait contre le mur, son regard ne la quittant pas, ignorant le temps que cela allait prendre.

Elle ignorait combien de temps s’est écoulé entre le moment où elle s’est assise et le moment où elle a commencé à tousser. Qu’est ce qu’il se passait ? Les sourcils de Naëlah se fronçait légèrement tandis qu’une expression inquiète mais aussi à la fois hésitante gagnait ses traits. Est-ce que elle devait l’aider ? Est-ce qu’elle est en difficulté ? Est-ce que c’est normal ? Elle n’en avait aucune idée. Alors dans le doute elle se redressait, prête à foncer. Et c’est pile au moment où elle s’apprêtait à lui venir en aide que la voyante s’allongeait brutalement, comme si on l’avait forcé ou qu’on l’avait projeté. Bien malgré elle, la healeuse lâchait un petit cri de surprise avant de se précipiter vers elle. « Luana tu m’entends ? » Tentait-elle désespérément. Elle n’était pas tout à faire sur que cela fonctionnerai mais dans l’hypothèse que cela pourrait lui venir en aide, elle plaçait ses mains au-dessus de son thorax pour y dissiper un légère lumière dorée et chaude, caractérisant l’utilisation de son don.
Elle n’avait aucune idée de ce qu’il s’était passé et donc, si cela pourrait lui venir en aide. Pourtant, elle ressentit un léger soulagement en la voyant se relever. « Ne te relève pas trop rapidement. » Léger ne veut pas dire complètement dissipé non plus. « Tu as mal quelque part ? » Demandait-elle alors qu’elle n’avait toujours pas cessé d’utiliser ses pouvoirs de guérisons sur la jeune femme. Bon, à en juger par l’énergie que cela lui demandait, ça allait mais elle préférait donner inutilement que de passer à côté de quelque chose. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? »

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20/07/2022

・De facétieux revenants ont interrompu votre samedi
❪ with ❫ ・ @Naëlah Moranth

Luana tu m’entends ?
Voix plus rassurante avec laquelle elle était revenue à elle.
Confuse. Frigorifiée. Les pensées encore là-bas… son regard s’était pourtant accrochée à la réalité sous les traits de Naëlah.
Cette sensation d’étouffement s’était apaisée dans sa poitrine, comme si, petit à petit, on lui retirait de ce poids, de cette pression. Ailleurs, elle n’avait pas tout de suite compris que Naëlah en était la cause.
Une recommandation avait précédé une question. Si elle avait négligé la première en se rasseyant, elle semblait toutefois avoir entendu la seconde
« Non… » non ? « Non, ça va… » ce n’était pas un mensonge pour jouer les fortes, pas vraiment.
Elle se sentait juste…
… bizarre ?

Oui, bizarre. Une sensation étrange à laquelle elle avait cherché une réponse en baissant à nouveau les yeux sur ce coucou.
Il se faisait encore entendre… cet entetant, cet angoissant Tic… tac… tic… tac… tic… tac il semblait même… se moquer, et la mettre en garde, à chaque seconde qui venait grignoter le temps… comme un…

Ne t’avise pas de recommencer…

Et là, tout de suite, elle n’avait pas eu l’audace de lui répondre qu’elle n’aimait pas perdre…
Pourtant, il était clair qu’ils n’en resteraient pas là. Idée sur laquelle elle mettrait des mots plus tard.
Son regard avait retrouvé celui de sa camarade… et l’impression étrange avait persisté…
Cette présence qui l’avait suivi ailleurs semblait curieusement avoir pris ses aises dans la pièce depuis son départ…
« J’étais… là-bas… » elle ne voulait pas faire plus vague comme résumé de la situation ?
C’était juste elle. La conversation, elle n’était vraiment pas très douée pour ça. Il y aurait eu une matière sur le sujet à l’école, elle aurait terminé dernière de la classe, même en essayant.
« A la clinique. » mais au moins, elle avait eu le mérite de tenter de dissiper les flous « J’ai entendu ce coucou, et un homme. Je crois que je l’ai vu… avec toi, le jour où t’as acheté cet objet. » et de se montrer très rassurante ?
… les relations, ce n’était clairement pas son truc. Elle ne faisait qu’exposer les faits. Rassurer… ce n’était pas tellement dans ses cordes.

« Il m’a… chassé ? » l’incompréhension s’était trahie un instant dans sa voix… le coucou avait retenu à nouveau son attention sans qu’elle ne comprenne…
L’Entre-Mondes, c’était pourtant chez elle… souvent plus qu’ici… et cette facilité avec laquelle il l’avait chassée… Naëlah n’avait définitivement pas ramené le meilleur moyen de lire l’heure à la maison… mais il fallait minimiser un peu les choses pour ne pas l’effrayer « T’as fait une connerie. Faut qu’on te débarrasse de ça et vite. » ou être directe et franche… oui, ça marchait aussi.

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22.10.22 16:55

・De facétieux revenants ont interrompu votre samedi
❪ with ❫ ・ @Luana Aiwenor

Voir Luana revenir à elle était une libération pourtant, ce sentiment ne restait qu’un court instant. Naëlah peinait bien à croire à son : ça va. Luana n’est pas de celle qui dévoile facilement ses émotions. A peu de choses près, la chanson Pokerface lui était destiné. A bien y réfléchir, elle n’avait pas le souvenir d’avoir déjà vu la jeune femme sourire franchement. Alors si elle ne montrait jamais la once de positivité, comment pourrait-elle admettre qu’elle a mal ? De ce fait et dans le doute, la healeuse laissait poursuivre son pouvoir quelques courts instants. On ne sait jamais, c’est ce qu’elle se disait. Et puis comment pouvait-elle la croire après cette scène des plus spectaculaires ?

Sur le coup de l’émotion qui lui embrumait encore un peu la tête, la jeune femme ne comprit pas tout à fait où voulait en venir la voyante. « Là-bas ? » Naëlah n’était pas dupe, elle savait bien que quelques choses s’était produit quelques secondes auparavant mais là-bas où ? Si les paroles qui suivaient répondait à sa question, elles n’étaient pas pour autant plus rassurantes. La clinique ? L’homme était avec elle. Attendez … « Quoi ? » Etait-ce de la colère ou de la fatigue qui envahissait ses traits fatigués ? « Je me trimballe ce vieux porc depuis tout ce temps ? » Flash news Naëlah : les objets hantés n’attendent pas ton autorisation pour jouer leurs tours. « Il est encore là, là maintenant tout de suite, tu crois ? » Autant elle acceptait de posséder des objets hantés mais autant elle n’avait pas envie d’avoir les esprits maléfiques collés à elle. Logique ? Pas du tout. Mais c’est la sienne.

Et si elle trouvait que ces paroles précédentes n’avaient rien de réconfortante, elle n’avait pas encore tout entendu. Luana chassée par le fantôme ? C’est une blague ? « Pardon ? » Demandait-elle les yeux aussi écarquillés que possible. Comment était-ce possible ? Luana est, à son sens, la meilleure en matière d’esprits. Elle est leur bourreau, leur pire cauchemar. Aucune peur, pas la moindre trace de stress. Lorsqu’ils font des cauchemars, c’est d’elle dont ils rêvent. Comment est-ce que cela a bien pu arriver ? Impossible, elle devait se tromper. « T’es sûre que c’est lui qui t’a chassée ? C’est pas toi toute seule ? Tu dors bien ce moment ? » Peut-être idéalisait-elle trop Luana mais à son sens, si cet esprit arrive à la bully elle, tout est perdu. Elle poussait alors un léger soupire pour se calmer. « Ok, reprenons nos esprits. » Quelques secondes de silence avant de se sentir de nouveau noyée dans une panique qu’elle tentait de dissimuler. « Qu’est-ce qu’il veut ? Comment on se débarrasse de lui ? » Il doit bien y avoir quelque chose non ? « Tu penses qu’on doit appeler quelqu’un ? Un exorciste par exemple ? » Quelqu’un à le numéro des Warren ?

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De facétieux revenants ont interrompu votre samedi || ft. Naëlah

Luana Aiwenor

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