(cain) tell me something I don't know

12.07.22 4:01

tell me something I don't know

11.07 ↠ Tarot, Ketterdam

with / @Cain Hahn
C'est comme si cette peur qui m'écrasait l'estomac ne partirait jamais. Cela fait plus de dix ans que je vis dans la peur constante qu'on découvre mon pouvoir. Une pression que je me mets toute seule, me dîtes vous ? C'est vrai, mais il s'agit également d'une pression qui m'a été imposée à la minute même où mes parents ont découvert mon pouvoir. La guerre faisait rage de là où je venais, à Iserolde. Les humains, pris de peur, se sont liés aux enfants du Fléau pour se débarrasser des familles à pouvoirs et des gifted. Avoir un don, un pouvoir, c'était ça le vrai Fléau. Je me sens tous les jours chanceuse d'avoir un pouvoir qui se dissimule facilement, me félicitant que personne, même pas ma tante avec qui j'ai grandi, n'ait découvert mon secret. Jusqu'à Neige.

Maintenant qu'elle connait mon secret, je me sens.. soulagée. Soulagée, mais également apeurée. Sentiments contradictoires qui ne font pas un bon cocktail. Je sais très bien que je suis en sécurité à Velaris, qu'on ne me jettera pas la pierre si on découvre ce que je peux faire. Moi même, je ne suis pas sûre de l'étendu de mes pouvoirs, puisque je les ai évités toute ma vie. Alors que je me promène à Ketterdam dans le but de préparer une nouvelle vidéo, je me sens soudainement.. attirée par le Taro. Je n'ai jamais mis les pieds de ma vie dans ce cabaret et je ne saurais pas expliquer ce qui m'a poussé à passer les portes de cet établissement. Éblouie par les lumières, j'entre et la porte, entre-ouverte au fond de la salle m'appelle. C'est comme si tout ce qu'il y avait autour n'existait pas. La musique n'est qu'un fond sonore, les danseurs et danseuses bougent au ralentis. Rien d'autre n'existe que cette porte, au fond. Une force supérieure, que je ne saurais décrire, me pousse à m'avancer vers cette dernière. Une fois à la hauteur de la porte, je jette un œil à l'intérieur et découvre une petite pièce, avec une table et deux chaises. Sur l'une d'entre elles est assis un jeune homme, aux cheveux bruns. Mon regard se pose sur lui et j'ai cette sensation qui me chatouille l'estomac encore plus fort. "Excusez moi je.." Je ne sais même pas ce que je fais ici, je ne sais même pas ce qu'il fait ici. Ce genre de pré-sentiment ne m'était jamais arrivé avant et je suis complètement perdue. Mais j'ai la nette sensation que je dois être là.

16.07.22 20:29

— tell me something I don't know
@Marlowe Kayn

l'esprit se perd à s'imaginer prométhée; condamné à souffrir éternellement pour les réponses apportées. les images encore qui se succèdent, violentes; pour offrir aux payeurs une vie (peut-être) rallongée de quelques jours. quand la tienne n'est qu'un ramassis d'agonies. front posé sur la table, les yeux se perdent sur les rainures du bois. toujours cette peur collante qui t'empêche de fermer tes paupières, qui rend les visions trop réelles et le sommeil cauchemar. personne n'entre, laissant au silence ta respiration ralentie pour calmer le palpitant agité. et finalement, pas plus avancé qu'avant, le hiatus volé par l'arrivée inopportune, le visage se tourne, joue écrasée sur la table. l'attitude jamais tenue, au grand damn de celle qui t'a amené ici. qu'importe, ils savent tous déjà que tu n'es pas capable de ça. les yeux rencontrent l'enfant, loin des physiques habitués des lieux; trop jeune pour se soucier de sa mort, trop innocente pour y avoir pensé. alors pourquoi ces fourmis qui prennent les doigts avant même d'avoir frôler les cartes ? l'échine se redresse, apporte avec elle le rideau noir de tes cheveux qu'une main renvoie en arrière, pour dégager ta vue qui reste bloquée sur l'invitée. aucun mot pour qualifier ce qui se passe; seulement les siens, hésitants. alors sans s'en détacher, le menton esquisse un geste pour désigner la deuxième chaise. et mal d'être si droit, le dos peu enclin à coopérer une posture distinguée (pour quelqu'un que tu ne connais même pas), les coudes s'invitent entre vous, croisés, mâchoire posée négligemment sur ton bras, forçant tes iris à la regarder d'en bas. aucun égo à sauver, alors qu'importe de devoir lever les yeux. -- qu'est-ce que tu veux, prononcé doucement, te surprenant d'un ton presque bienveillant. il y a quelque chose qui ne colle pas, mais tu ne sais pas quoi. et pourtant, l'ignorance t'empêche de lui demander de partir. c'est indescriptible, le froid qui monte tes mollets. le même qui court l'épiderme quand tu fermes les yeux. -- il n'y a aucun bonheur dans ces cartes, précisé, cherchant comment aborder le sujet. elle a l'air de savoir sourire, alors pourquoi venir s'en priver ici; tu as encore l'humanité d'espérer qu'elle ne ressorte pas plus abimée qu'elle n'est entrée. -- tu n'as pas besoin de savoir. personne ne devrait.

11.08.22 19:48

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11.07 ↠ Tarot, Ketterdam

with / @Cain Hahn
Vivre dans la peur. Je ne recommande ça à personne. J'ai grandi dans la peur. La peur de la rébellion, la peur pour ma famille, la peur qu'on découvre mon pouvoir. Cette peur a forgé qui je suis aujourd'hui, elle m'a apprise à mettre un masque et à prétendre que je suis quelqu'un d'autre aux yeux de tous. Ce masque, il commence à être usant et c'est probablement pour ça que j'ai tout dévoilé à Neige. Suffit qu'on gratte un peu pour réussir à percer un trou dans le tissu de mensonges que je ne fais que répéter aux autres et à moi-même. Mon amie elle-même était étonnée que j'arrive à garder ce secret aussi longtemps, aussi vaillamment. Les mort·e·s, je vis avec depuis mes huit ans. Je ne les vois même plus tellement ça fait parti de mon quotidien. Les mort·e·s sont partout ; dans les rues, que ça soit les coins malfamés de Zaun aux avenues propres et luxurieuses de Midrias. En entrant au Tarot, j'en ai ressenti plusieurs aussi mais mon attention était beaucoup trop focalisée sur cette porte, au fond de la pièce. Cette sensation inexplicable qui pousse mon corps à avancer vers cette dernière et à me retrouver face à face avec un homme, assis devant une table. Il a l'air tout aussi surpris de me voir que je le suis d'être arrivée jusqu'à là. Je ne sais pas ce qu'il fait, je ne sais pas pourquoi il faut que je sois ici mais quand je franchis la porte, ça semble être naturel. J'ai du mal à croire en le destin : comment y croire quand mon père avait le pouvoir d'écrire la destinée des gens sur un ridicule morceau de papier ? Pourtant, c'est bien la sensation que je ressens lorsque je suis ici : la sensation que j'étais destinée à être là. L'homme me demande ce que je veux et je me retrouve totalement désarmée face à cette question.

Debout, figée. Incapable de répondre à sa question. Je m'avance et comprends alors de quoi il s'agit : des cartes. Il tire les cartes ? Sourcils froncés, je les observe avant de relever le regard vers lui, interrogateur. De nature curieuse, je n'ai cependant jamais cherché à faire ce genre de chose et pourtant.. pourtant, j'ai la sensation que je dois le faire. Qu'il doit me tirer les cartes. Avec tout ce qui se passe en ce moment avec le Mur, le couvre feu, je suis effrayée, pour ne pas changer. J'ai peur qu'une révolte frappe notre ville et que je sois obligée de fuir, comme j'ai dû fuir ma ville natale il y a des années. "Ça tombe bien, ce n'est pas ce que je cherche", que je réponds d'un air décidé quand il me dit que je ne trouverais pas le bonheur dans les cartes. Le bout des doigts glissent sur la chaise lui faisant face et je la tire pour m'installer, posant mon sac près de moi. Les coudes sur la table, je me penche en avant en le regardant, ignorant sa dernière remarque. Je suis têtue et quand j'ai quelque chose en tête, rien ne peut me détourner de mon but. "Combien ?", que je demande alors que je m'apprête à ouvrir mon sac pour en sortir mon portefeuille. "Combien pour une séance ?", que je répète, les billets déjà sortis de leur cachette.

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