L I E S



f r i s s o n dévale l'échine de haut en bas à l'évocation du métro et soudainement, c'est l'espoir de, peut-être, ne pas avoir à reprendre les transports en commun pour rentrer qui s'effondre, d'un seul coup. déglutition difficile et c'est comme si tu ne parvenais même à avaler ta propre salive, bloquée dans ta gorge, douloureuse. oh.... d'accord... moment de flottement et les doigts qui se mettent à jouer avec le bout de tes manches, geste rassurant. a-alors on va devoir... attraper un bus... si on ne veux pas passer la nuit à descendre cette route... voix hésitante, légèrement tremblante, quand la simple idée de devoir à nouveau faire face au monde te file la chair de poule, à en avoir des migraines. mais tu nas pas le choix Miyu alors tu te met en route, direction l'arrêt de bus où tu es descendu quelques temps auparavant, priant pour que le bus du retour soit moins blindé qu'à l'allée. et il te fait un bien fou Miyu, le calme apparent de Ryu, impression véridique que rien ne pourra jamais impressionner ton ainé au cœur de dragon et au courage sans failles. oui... je leur sui devenu inutile comme ça alors j'ai fini ici, avec Fay et Joji... regard en coin et tu ne sais pas vraiment ce qu'il pense Ryu, alors que son regard effraie, inquiète et oblige les passant à changer de trottoir, se glisser rapidement en direction de leur occupation. reflexe instinctif et les main qui attrapent l'un de ses bras pour le tirer vers toi, lui faire baisser le regard. Ryu... pas ici... s'il te plais... non pas que tu aie honte, mais plus parce que tu veux préserver cette tranquillité et cet apaisement que tu as réussi à trouver ici, à Ketterdam. à moins que ce ne soit toi Miyu, qui aie peur que ces prunelles ne reviennent hanter ton existence, tant ce pouvoir familial t'a fais souffrir ? les mains qui relâchent son bras et le regard qui reste rivé au sol alors que tes doigts se remettent à jouer les uns contre les autres de manière répétée, presque nerveuse. je... tu n'as pas besoin de me remercier tu sais... je ne l'ai pas fait pour que tu me remercie... je l'ai fais parce que... comment dire ? les mots qui s'évadent, s'échappent, alors que tu peine à comprendre pourquoi il tenait tant à te remercier. je sais ce que ça fait d'être seul et je... je voulais pas qu'il subisse ça, je voulais pas que Reiner puisse s'en prendre à lui. parce qu'il n'a pas demandé ça Bambi, alors je lui ai promis de le protéger jusqu'à ce que tu revienne. je savais que tu reviendrais... et lentement, les yeux qui remontent jusqu'aux siens, osent s'y perdre, pour la première fois depuis des années, ( pour la première fois de ta vie ) pour le fixer longuement, une lueur de regret au fond de tes iris mordorés. même si je n'ai pas été capable de le protéger jusqu'au bout...

trop émotif, devenu inutile, pas assez fort... même ça, tu n'as pas réussit à le faire correctement...

『 L I E S 』

L I E S




il a comprit Ryu. il a comprit si vite, sans même que tu aie besoin d'exprimer quoi que ce soit, les mots bloqués dans la gorge et le nœud qui s'y forme t'empêcherait presque de respirer normalement si la solution n'avait pas été proposée avec autant de facilité, d'une légèreté sans pareille. carcasse se fige pour se tourner vers la sienne, le questionner du regard. m-mais c'est cher, un taxi... voix suppliante, quand tu sais pourtant que tu as largement les moyens de te payer ce taxi et bien plus encore Miyu, si seulement tu acceptait de dépenser cet argent si sale dont tu ne supportes même pas la présence. bref soupir et la main droite qui vient frotter ton bras gauche, malaise dont tu te passerais bien, alors que c'est si dur Miyu, de maîtriser tes émotions, pagaille incessante et l'impression que ta tête va exploser quand ton cœur te fait pourtant si mal que ça en devient difficile de respirer. grimace à ses mots, quand la surveillance des parents te pèse et que la peur de faire à nouveau une erreur ne cesse de te peser, t'empêche de vivre correctement alors que pourtant, leur influence s'est ternie, ne fait plus vraiment son poids dans ta balance. oh ils peuvent me surveiller, mais j'aimerais tout autant qu'ils m'oublient. je ne tuerai plus jamais. et tu réaffirmes ta position Miyu, gosse n'ayant jamais été fait pour tuer, enfant que l'on a brisé pour en faire une marionnette parfaite, robot sans la moindre émotion que l'on envoie faire le sale boulot, sans regrets. car au final, pour toi, être un Sage n'est rien de plus qu'une malédiction dont tu te débarrasserais bien, bien plus que ton fléau ; d a e m o n i s libérateur t'ayant ouvert les portes d'une vie que tu n'aurais même pas imaginé en rêve. d'ailleurs, il ne semble pas comprendre Ryu, pourquoi tu lui demande d'arrêter, pourquoi tu ne veux pas qu'il déblaye le passage avec de simples regards. là, les doigts un instant crispés sur sa manche, à le tirer loin des passants, droit sur cette impasse où personne ne vous verra, où personne ne vous entendra. si mais... je veux pas... je veux pas que les gens aient peur de moi... je veux plus ça... pause, mains retournent dans tes manches beaucoup trop grandes, s'enfouissent au plus profond de tes poches. ... et ici, être tranquille signifie aussi ne pas faire de vagues... ne pas se faire remarquer, ne pas sortir du lot. se fondre dans la masse. c'est parfois ce que tu préfères Miyu, parce qu'ainsi, on te laisse seul, on te laisse tranquille. dureté dans les mots de Ryu et l'endocarde qui continue de pulser avec violence dans la poitrine jusqu'à ce qu'enfin, l'aîné cède, abdique : c'est ici que vous attendrez ce foutu taxi.

et jamais tu n'aurais imaginé Miyu, que la situation pourrait rapidement déraper. remerciements que tu ne peux pas accepter et cette vérité que tu croyais connue éclate, assombrit encore le regard. menace rapidement détectée et l'instinct qui te hurle de reculer, de t'éloigner alors que tu te met soudainement à trembler, gamin qui a du mal à faire face à la colère, aux signe, visible, d'énervement. Ryu je... j'ai... voix hésitante, tremblante d'une émotion proche de la terreur, quand la panique refait brusquement surface et que tes yeux s'emplisse brutalement d'un torrent de larmes qui ne coule pourtant pas, lutte acharnée pour les retenir. il... il ne t'a... rien dit ? connexion font leur chemin, s'emboîtent les unes aux autres alors que tu réalises que c'est toi qui va devoir lui expliquer, que c'est à toi que revient la lourde tâche de faire face au courroux du dragon. honte se répand en toi comme une coulée de boue, emportant tout sur son passage : ton courage, ton calme, ta rationalité. tout. tout est absolument hors de contrôle alors que ton regard cherche un point d'ancrage et que ton âme s'envole avec tout le reste, panique grondante. je... Ryu je... Bambi il... j'ai... les mots qui peinent à sortir quand la terreur-panique régit absolument tout ton corps, te fais trembler à lutter pour rester debout, enfant incapable de regarder son propre frère dans les yeux, incapable de faire face à la vérité. parce que ça ne serait pas arrivé Miyu, sur tu avais correctement veillé sur Bambi. et si ce dernier ne t'en a jamais voulu, toi, tu t'en voudra pour le reste de ton existence. inutile. voilà ce que tu es réellement. j'ai fait... tout ce que j'ai pu... Ryu je... il a... c'est... Reyner il... dans Zaun... je sais pas... comment il a fait... mais j'ai retrouvé... Bambi... dans Zaun... et... il... il... quelqu'un l'a... mordu... j'ai pas pu... j'ai pas réussi... Ryu je suis désolé... je devais pas... j'aurais pas du... le laisser seul... brisure intérieurs et les genoux qui lâchent, le corps qui s'effondre et les mains qui se réfugient dans les cheveux pour couvrir tes oreilles tout en attrapant quelques mèches alors que tes yeux restent délibérément fermés, honte à laquelle te ne parviens pas à faire face, parce que tout est de ta faute.