↠ i'm alive but i'm dead ♡. reagan

24.05.22 16:04

i'm alive but i'm dead

with / @reagan kershaw — paradise route, zaun & 24 mai 2022

cadavre, sang 2405.2022. lourdeur du silence installé depuis longtemps dans les rues de zaun, dédales de rues désertes et la silhouette fine qui semble glisser sur la poussière au sol sans faire un bruit. démarche lente, les bras ballants, longueurs brunes qui s'envolent derrière son dos au rythme des rares brises, atmosphère inquiétante qui semble se profiler dans l'obscurité. et le corps s'arrête net au détour d'une ruelle, les genoux sombrent au sol, réceptionne la masse.

cligne des yeux, une fois, deux. pénombre qui se dessine autour d'elle et les difficultés à reconnaître l'endroit. les ongles sales de la poussière, de la même que ses pieds nus, abîmés — écorchés. mais c'est la puanteur qui se dégage non loin d'un caniveau qui lui soulève le coeur, grésillement d'un néon qui éclaire partiellement l'endroit, la fait tituber à l'inverse. et son cri résonne dans le zaun endormi. poupée roulée en boule sur le sol, le visage ravagé par les larmes et la sensation d'immobilité, incapable de faire quoi que ce soit, l'esprit qui hurle de s'enfuir, les membres qui refusent d'amorcer le moindre mouvement. les doigts tremblants qui finissent pourtant par chercher dans ses poches le téléphone acquis récemment, les rares numéros s'y trouvant face à la solitude de son retour.

et si c'était moi.
et si c'est vraiment moi qui ait fait ça ?
monstre.

les mots entrecoupés, litanie sans sens qui s'échappe des pulpeuses, horrifiée par les rendez-vous avec les défunts qui s'enchaînent, l'emprisonne dans une toile où elle ne comprends rien. diverses indications qu'elle donne quand même la encore, se situer semble difficile, l'esprit brouillard entre les différentes temporalités, les moments d’inconscience, les absences qui s'enchaînent. je voulais pas, je voulais pas. je suis désolée. répète en boucle les excuses d'un geste qu'elle s'attribue à défaut d'y trouver le moindre sens, emprisonne sa tête de ses mains, le corps endolori.

09.07.22 17:56

i'm alive but i'm dead,, 24.05.22 — paradise route

« il a ses vieux travers : le surmenage et l'alcool, addictions qui lui ont déjà tant coûté, mais dont il ne parvient à se défaire. »

CW ⁄⁄ cadavre, sang

Le front est froissé sous le poids du souci — de la concentration. les quarante-huit premières heures sont aussi cruciales qu'elles sont depuis longtemps dépassées et la culpabilité est mordante, comme à chaque fois que le temps joue contre lui. reagan est rage, pleinement, à cet instant. si fermé qu'un nuage d'orage semble presque se matérialiser au-dessus de lui ; si borné et infect que son équipe s'est dissoute pour la nuit sans tenter de le convaincre de rentrer lui aussi.

il a ses vieux travers : le surmenage et l'alcool, addictions qui lui ont déjà tant coûté, mais dont il ne parvient à se défaire.

qui pour le blâmer, pourtant ? la disparition d'un enfant brûle systématiquement son cœur de père, à lui faire perdre la notion du temps et du raisonnable. parce qu'il les voit, reagan, les parents désemparés qui placent en lui tous leurs espoirs. parce que, là où ambrose porte le fardeau des déclarations à la presse, lui fait face aux familles — positions-tourment qu'ils noient toujours tôt ou tard dans un verre de scotch.

alors c'est sans surprise que la sonnerie de son portable le trouve non au creux de son lit, mais dans la semi-pénombre d'un bureau d'où ne perce que la lumière bleue d'une lampe d'arcane. mais c'est bien surpris qu'il fait face au numéro de l'un des premiers cas de sa carrière, disparue de longue date avant de se manifester —identique au jour de sa disparition, bien que vingt-deux années se soient écoulées depuis. reagan here- à peine le temps de le marmonner au combiné que la litanie d'excuse cueille les mots avant qu'il ne les offre. hey- hey. i'm here alright? i'm here. what's wrong? tell me. mais la panique est toujours là, entre les lignes qui s'entrecoupent à l'autre bout du fil, et à nouveau il tente de structurer cet appel déroutant. slow down lune. inhale. exhale. il persiste à apaiser la panique avant quoi que ce soit d'autre, respirant calmement pour lui imposer un rythme plus paisible, avant de l'inciter à s'essayer à de nouvelles explications. okay. now tell me. where are you? what do you see around you?

@lune cloudrage

10.07.22 14:41

i'm alive but i'm dead

with / @reagan kershaw — paradise route, zaun & 24 mai 2022

cadavre, sang 2405.2022. faites que ça cesse, pitié. et elle tire sur les longues mèches brune, le corps agité de soubresauts, gamine à bascule qui perd la file — la tête, devant les horreurs où elle se retrouve inlassablement. — why me ? pourquoi devait-elle affronter constamment le pire, entrainée dans les boucles de noirceur infinis, sans solution, sans lueur pour lui indiquer la sortie. ( b r e a t h e ) how could she ? odeur métallique qui se mêle à la puanteur planquée dans cette scène d'horreur, les ongles qui grattent le sol, les noircit de crasse, fissure la peau dans une détresse qu'elle ne peut contrôler. hey- hey. i'm here alright? i'm here. what's wrong? tell me. — (everything.) qu'est-ce qui tournait rond ? qu'est-ce qui allait réellement bien depuis son retour ? rien.

slow down lune. inhale. exhale. inspire l'horreur, expire la terreur. les émotions en roller coaster, dérive infiniment d'un sentiment à l'autre sans réussir à se raccrocher à quelque chose de positif, ferme les yeux pourtant pour ne plus porter les iris sur ce qui s’amoncèlent autour d'elle. okay. now tell me. where are you? what do you see around you? — i don't want to open my eyes. les sanglots persistants, sait pourtant que les choix sont peu nombreux — pour ne pas dire inexistant. it's.. dark. really hard to breathe and.. lève le visage there is no sky.. i can't see the sky inexistant ou disparu dans les abysses de ses douleurs. i think i... killed someone murmure si bas cette fois, les membres tâchés du liquide carmin dans lequel elle s'est écroulé.

[ fucking monster ]

i swear i didn't.. pourquoi tu jures, lune ? les souvenirs absents, incapacité à offrir le moindre alibi, la moindre explication. et elle souffle douloureusement, haut le coeur qui soulève l'estomac. you have to find me supplie cette fois, urgence dans la voix. you need to make me disappear pour que plus jamais elle ne soit en capacité de blesser qui que ce soit — inconsciemment ou pas.

11.07.22 15:11

i'm alive but i'm dead,, 24.05.22 — paradise route

« il a ses vieux travers : le surmenage et l'alcool, addictions qui lui ont déjà tant coûté, mais dont il ne parvient à se défaire. »

CW ⁄⁄ cadavre, sang

«there is no sky.. i can't see the sky… lieu clos ou ciel couvert ? i think i... killed someone, reprend-elle, et le sang se glace dans les veines de reagan. what do you mean you think you've killed someone? what happened? demande-t-il, s'efforçant de garder la tête froide pour palier la panique de son interlocutrice. le combiné coincé entre l'oreille et l'épaule, reagan pianote frénétiquement sur le clavier de l'ordinateur, y entre le numéro de l'appel pour en lancer la localisation. l'attente d'un signal semble infiniment longue et, à l'autre bout du fil, les questions ouvertes semblent perdre lune cloudrage plus qu'elles ne l'aident. alright, let's not jump to conclusions. we'll sort this out, do you trust me? il attend un instant, la laisse souffler avant de reprendre : i'll ask you some things, simple questions, and you'll answer yes of no. get it? il attend d'avoir son assentiment, avant de reprendre : alright. are you in danger right now? is there someone else around? la voix se fait basse et calme, et si elle semble quelque peu pressante en amont, kershaw s'autorise à respirer de soulagement à la réponse qui lui revient. are you hurt? la série d'interrogations simples mais précises se poursuit tandis que le logiciel continue de chercher le signal de l'appel.

alors qu'il s'en rapproche, reagan s'empresse d'enfiler sa veste d'une main et d'attraper les clés de sa voiture de fonction. se met en mouvement aussitôt qu'il obtient une adresse. i'm on my way, lune. we'll stay on the phone while i drive, i'm not leaving you okay? il quitte le bureau à grands pas, réagissant à l'urgence avec l'efficacité que confère l'habitude, bien que la pointe de culpabilité qu'il éprouve lui rappelle combien il a perdu son détachement et son professionnalisme vis-à-vis de cette gamine. elle devient trop personnelle, son envie de la protéger. comme un espoir de se rattraper pour n'avoir su la retrouver il y a vingt ans.

les pneus font crisser le bitume à chaque virage et pas un instant reagan ne songe qu'il devrait prévenir quelqu'un ou se rendre sur place flanqué d'un·e collègue. pas un instant il ne songe à quoi que ce soit qui puisse lui faire perdre de précieuses minutes : sa priorité est d'arriver le plus rapidement possible.

l'adresse réglée dans son gps semble le narguer : à la fois proche et lointaine, suffisamment distante en tout cas pour qu'il se demande comment lune s'est rendue à cet endroit, à une telle heure. how did you get there? questionne-t-il finalement, le mystère encore tangible en dépit de la tentative de coopération de lune.

@lune cloudrage

13.07.22 13:28

i'm alive but i'm dead

with / @reagan kershaw — paradise route, zaun & 24 mai 2022

cadavre, sang 2405.2022. détresse palpable, réelle. et dans le flot de son imagination, elle se porte coupable et bourreau. l'esprit qui dérive sur le pire, laisse entrevoir une éventualité où elle était le monstre responsable des horreurs se produisant tard dans la nuit — comment envisager un tout autre scénario quand, inlassablement, elle ouvrait les yeux sur le pire, seule présence autour de ceux dont la vie s'était arrêtée bien trop tôt. what do you mean you think you've killed someone? what happened? — i.. i don't know, it's just.. et les sanglots l'étouffe, l'empêche de respirer convenablement — ne mériterait-elle pas d'étouffer là ? alright, let's not jump to conclusions. we'll sort this out, do you trust me? — but you shouldn't trust me. parce qu'elle est sûrement la première à ne pas croire en elle, à ne plus rien voir d'autre que la spirale infernale dans laquelle elle est entrainée.

alright. are you in danger right now? is there someone else around? les iris qui peinent à apercevoir quoi que ce soit dans l'obscurité étouffante, le silence qui aiguille pourtant dans une direction maybe not. souffle erratique qui s'échappe de ses lèvres. are you hurt? — no pas physiquement, les blessures mentales pourtant bien trop présentes pour réellement passer à côté. mais était-elle en position de se plaindre ? de prendre la position de victime quant à ses pieds gisaient le résultat de ses inconsciences ?

please.. hurry... silhouette fragile recroquevillée sur elle-même le cœur qui dérive, l'estomac qui se retourne à plusieurs reprises. run. comme toutes les autres fois où ça avait pu se produire, comme toutes les nuits où elle avait affronté ce calvaire sans jamais avoir réellement de réponse quant à ses actes.

how did you get there? — you won't believe me. parce que y aurait jamais la moindre explication logique ; elle même dans l'incapacité de donner un cheminement tangible à ce qui s'était passé. i woke up here c'est tout ce qu'elle trouve à dire sur l'instant. i was in my bed and suddenly i was here comme par magie, transportée d'un point à l'autre sans en prendre conscience avant d'ouvrir les yeux. i don't remember et tout est sûrement trop flou.

↠ i'm alive but i'm dead ♡. reagan

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