dead men tell no tales (niamh)

27.05.22 1:37

la saveur du rhum ambré coule avidement sur mes lèvres. mon côté aventurier m'amène (beaucoup) trop souvent dans ce genre de traquenard qui pue à dix km à la ronde. j'aurais dû le sentir. j'aurais dû me dire que mes doigts ne toucheraient pas ce fameux trésor tant attendu. lorsque ce vieux marchand de zaun m'a vendu cette carte défraîchie, m'incitant à visiter les ruines d'orseis, tout ce que j'aurais dû faire, c'est lui rire au nez et rejoindre le quartier général. parce que c'était tout particulièrement évident qu'ed, mon bras droit, n'en avait jamais entendu parler. « tout particulièrement évident puisque ce trésor n'a jamais existé. » ai-je lâché dans un murmure rauque, l'air bougon en m'asseyant nonchalamment contre l'une des parois de la mine. mais le problème principal, n'est pas tant soit que je ne trouve pas ce que je suis venu chercher. le soucis, c'est que mon sens de l'orientation, il est sur la mer, et non sur terre. et que je n'entends plus les vagues. le bateau, avec lequel j'ai eu la très bonne idée de venir seul, passera sûrement la nuit seul, lui aussi. j'en ai connu des endroits abandonnés mais celui-là... particulièrement mystérieux. j'étais pourtant persuadé que le territoire regorgeait de trésors tous plus fous les uns que les autres. après tout, ce n'était pas faute d'entendre quelques pilleurs en vanter les légendes. mais encore une fois, les légendes restent des légendes. en tant que pirate, j'aurais dû le prévoir.

mes paupières se ferment un instant. maintenant que je suis coincé ici, autant se reposer et réfléchir à un plan. retrouver le chemin ne va pas être une mince affaire. ça fait des heures que je tourne en rond. nous sommes en fin d'après-midi, et la nuit ne tardera pas à se pointer, et avec elle, des créatures du fold plus ou moins dangereuses. je souffle un instant et passe une main dans mes cheveux. soudain, un bruit sourd résonne non loin de moi. je pensais être seul dans cette mine. apparemment, c'est loin d'être le cas.

30.05.22 0:20

dead men tell no tales

mai 2022

mines d’orseis

@mars eastblue
Nouvelle mission confiée par la cour, cette fois hors de velaris, pour son plus grand déplaisir. c'est d'abord un peu réticente que niamh s'engage dans les dédales de tunnels de la mine, suivant avec attention la carte que l'informateur lui a confiée. privilège non négligeable pour les gens comme elles, tous les détails lui sont offerts sur un plateau d'argent afin de faciliter le bon déroulement de la mission. les rumeurs circulent vite, à zaun, et la cour a de très bons espions. facile, donc, de retrouver la piste du fameux trésor. désormais, il ne lui reste plus qu'à finir le travail pour eux, revendre ses trouvailles au plus offrant (ils n'ont que faire du trésor, au final) puis ramener l'entièreté des crescents à la cour. les sens en alerte et le palpitant agité, niamh s'assure que personne ne marche dans ses pas.

puis, enfin, elle le voit. le fameux trésor. le butin est transféré dans le sac à dos qui accompagne désormais chacune de ses escapades. facile. (trop, facile ?) le chemin du retour est emprunté avec davantage de légèreté, fâcheuse habitude de laisser tomber sa garde lorsque la mission semble réussie.
un léger éclat de voix la ramène à la réalité. niamh se fige et comprend : le chemin emprunté n'est pas le même qu'à l'aller. elle songe à faire demi tour, mais un mot en particulier est capté par son oreille aiguisée - (trésor). un pilleur, alors ? ou bien un autre voleur ? la main qui vient tâter d'elle même la lame argentée attachée à l'arrière de sa cuisse - juste au cas où. au moment où elle envisage de détourner le pas sans bruit, un petit animal visiblement complètement paniqué vient se perdre entre ses jambes, percutant dans le même temps un caillou qui dévale la pente, juste en direction de l'inconnu.

la silhouette se retourne, laissant niamh face à un - jeune homme aux traits séduisants ? la perspective d'utiliser ses pouvoirs de daemonis est vite écartée (quelque chose dans les iris de l'homme lui souffle que ce n'est pas une bonne idée). alors, tranquillement, elle s'avance, offrant son sourire le plus éclatant. les mains sont levées en direction du ciel, mais le poignard est toujours caché à l'arrière de sa combinaison noire élastique. « pardon pour le dérangement, je compte pas m’attarder. vous devriez pas non plus, ça rode par ici, la nuit. » la voix est angélique, presque innocente. « mais vous aviez parlé de trésor, il me semble ? j'ai peut être eu plus de chance que vous de ce côté. ou peut être pas. » léger haussement d'épaules. « on pourrait peut-être même faire affaire, qui sait ? vous avez l'air un peu perdu, je pourrais vous raccompagner. » une moue compatissante prend possession de ses traits fins, l'espace d'une seconde. les yeux sont peut être ceux d'une biche, mais les apparences sont trompeuses, à velaris.

Spoiler:

16.06.22 23:19

dead men tell no tales

mai 2022

mines d’orseis

@niamh solari
Le bruit sourd qui venait de résonner dans la grotte semblait être ce minuscule caillou, qui roulait rapidement jusqu'à mes pieds. les muscles crispés, les sens en alerte, je relève doucement mes pupilles dorées vers l'angle du mur et y aperçoit une silhouette. elle se retourne et nos regards se croisent. la méfiance s'empare de mon être à mesure que le son de sa douce voix retentit contre les parois froides de ce labyrinthe. je l'observe longuement en silence, cherchant à capter la moindre faille dans ses agissements. ses mains sont levées en signe de paix, son sourire est éblouissant, mais quelque chose cloche. elle est belle, cette inconnue, elle instaure la conversation l'air de rien mais je suis plutôt du genre à douter de l'eau pure, qui peut devenir la pire des noyades. cette situation ne me plaît guère.

à chaque pas qu'elle fait en ma direction, je me crispe un peu plus. mais en l'entendant évoquer mon fameux dû (il est à moi, sans nul doute) qui vaut sûrement des milliers de crescents, je laisse ma langue rencontrer mon palais dans un bruit évocateur de mon humeur. « perdu ? me raccompagner ? » après quelques instants silencieux, un fin rictus se dessine sur mes lèvres. ma main jette volontairement la bouteille vide dans mon dos, qui s'éclate en fracas plus loin, bouts de verres envolés. ma force de witcher est contrôlée... ou pas. je me lève facilement, il y a bien longtemps que le rhum s'est habitué à mon corps, et pas l'inverse. à mon tour de faire disparaître peu à peu la distance entre elle et moi, menaçant. je la toise d'un air sombre, avant d'hausser faussement un sourcil. « qui est-ce qui rôde par-ici la nuit... toi peut-être ? » un tutoiement instauré sans gêne aucune. mes iris plantées dans les siennes, imperturbables, cherchent toujours un soupçon de mensonge, de tromperie. ses yeux sont intrigants, tout autant que semble l'être sa nature. j'analyse pendant deux secondes sa combinaison noire, d'où pourrait peut-être venir un danger inconnu. « tu m'as pris pour un chaton perdu ? quelle erreur... pourtant, tu sembles bien plus féline que moi. je me trompe ? » un malin sourire prend place sur mon visage. mon air intéressé tente de scruter le sac à dos qu'elle porte. mon trésor. c'est pas comme si je comptais la laisser repartir avec. un nouveau moment de silence. « je ne fais jamais affaire. » ai-je simplement lâché sans détailler. j'en déduis aussi qu'elle ne semble pas avoir vu les affiches placardées à midrias, ketter et zaun avec ma tête et la prime qui va avec. une chance pour moi qu'elle ne connaisse pas encore ma valeur. quelques centimètres seulement nous sépare à présent. je la regarde, dangereusement. les mots ont trouvé la sortie jusqu'à son oreille, presque soupirés. « c'est pas dans mes habitudes de faire dans la dentelle. tu détiens quelque chose qui m'appartient et j'ai une envie folle de te mettre ma lame sous la gorge pour que tu me le donnes bien gentiment. cependant... » mon poignard enfilé contre ma hanche m'appelle mais je décide de ne pas allumer le feu trop vite. l'odeur fraîche du crépuscule qui se pointe me pousse plus à coopérer qu'autre chose. et puis, je sens autre chose mais, difficile à comprendre quoi exactement. je me suis reculé de quelques pas et j'ai indiqué le chemin d'où je venais. « ça te dit une petite balade au clair de lune ? » ai-je lâché avec un sourire narquois. voyons déjà, si nous arrivons à nous en sortir vivants. après seulement, je déciderai si ma lame servira à quelque chose.

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