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23.05 ↠ celestia

with / @shadoh lievann La lame cassée dans la main et le visage contrarié, Sorin ne savait pas comment faire pour expliquer à Shadoh ce qui s’était passé. Jusqu’à présent, il n’avait jamais eu de réel problème avec les lames qu’elle lui procurait, mais la veille au soir, alors qu’il était parti faire son enquête dans les bas fonds de la ville, il avait dû l'utiliser pour avoir des informations, et prendre la vie d’un homme qui avait eu ces infos. Seulement, au moment de retirer sa lame, elle s’était cassée à l’intérieur. Le vampire avait dû aller la chercher, ouvrant un peu plus la plaie pour récupérer le morceau de métal. Il ne savait pas ce qui s’était passé, ni même comment ça avait pu se produire parce que la jeune femme lui procurait toujours les meilleurs lames de toute la ville mais c’était arrivé. Il lui fallait donc des explications, mais également, une nouvelle dague. Sorin était donc rentré tard dans la nuit et après avoir nettoyé tous les coins et recoins de l’arme, l’avait rangé pour dormir un peu. Le jeune homme avait cependant donné rendez-vous à Shadoh le lendemain matin pour discuter avec elle. Néanmoins, iil lui fallait quand même dormir s’il ne voulait pas se retrouver le lendemain avec des cernes énormes sous les yeux qui seraient le signe de ses escapades nocturnes. Il ne sut exactement combien de temps il pu se reposer mais aux premières lueurs de la journée, il était déjà debout, prêt à partir après avoir bu une tasse de sang. Sorin le faisait chaque matin maintenant depuis que Caelestis était venue vivre chez lui. Il se refusait à être en manque et surtout à lui sauter dessus parce qu’il avait besoin de se nourrir. C’était tout bonnement impensable. Elle était sa femme et même s’ils ne se connaissaient pas encore réellement, elle restait la femme qu’il avait épousé et ce même si c’était à cause d’un contrat et d’une alliance entre deux familles, les Osborn et les Idlewind. Sorin ne souhaitait donc pas lui faire du mal, que ce soit maintenant comme plus tard.

Après l’avoir salué, il prit le chemin de Celestia et du lieu de rendez vous qu’il avait fixé avec la jeune femme. Elle avait l’habitude maintenant de le voir très tôt ou très tard dans la journée. C’était des horaires atypiques, digne d’un grand bandit, mais c’était simplement que la jeune femme et lui travaillaient dans la journée et qu’ils ne pouvaient pas se voir le midi. Ne pas être un vampire aurait pu faciliter la vie de Sorin à bien des égards. Plus besoin de se cacher de la trop grande luminosité ou de la chaleur, plus besoin de mentir avoir du sang mais surtout, ne pas avoir peur d’être découvert à tout instant. Malheureusement, ça aurait aussi eu des inconvénients et sa vengeance n’aurait pu être menée à bien. De toute façon, ce n’était pas comme s’il avait le choix. Il était ce qu’il était et c’était ainsi. Il finit par apercevoir la silhouette de la petite Shadoh et s’approcha d’elle. « Salut ! Désolé pour le rendez-vous si rapide… Mais j’ai eu un souci… Et j'ai besoin d'une nouvelle dague. » Sorin sortit alors l’arme et lui montra la lame cassée d’un côté et le manche de l’autre. Shadoh ne posait pas de question et ça convenait parfaitement au vampire qui n’aurait pas pu lui répondre. Elle aimait simplement le travail bien fait et ça lui convenait parfaitement. « Il s’est passé quoi pour que ça fasse ça ? » demanda-t-il avant qu’elle ne puisse vraiment examiner son travail qu’il avait détruit en quelques secondes.

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23.05 ↠ celestia

with /  @Sorin Osborn Shadoh s'était levée aux aurores pour pouvoir arriver à l'heure prévue pour le rendez-vous. L'avantage conféré par ses quelques insomnies, en raison d'un rythme de travail parfois trop intense pour un corps aussi jeune, est qu'il permet à la principale concernée de se trouver éveillée en pleine nuit et de découvrir un message de l'un de ses plus fidèles clients pour une réparation urgente. Il n'en faut pas plus pour l'armurière, elle n'a pas besoin de répondre par l'affirmative, la relation qu'elle entretient avec sorin lui permet de ne pas avoir besoin de répondre pour lui communiquer qu'elle ne pourra être présente. L'un comme l'autre savent pertinemment que la demoiselle ne perd pas une seule occasion de travailler et de parfaire son art. Et c'est avec ce genre de relation de confiance que la jeune femme aime à travailler. Sans pression, sans urgences trop fréquentes, avec des challenges assez intéressants malgré tout pour que la créatrice se sente valorisée et impliquée dans son travail.

Le rendez-vous prend ainsi place au sein de l'entreprise d'armes de la famille draigwen. Dans les quartiers qui ont été donnés à shadoh pour qu'elle puisse travailler en toute sérénité dès son entrée dans l'entreprise. C'est ça d'être une famille qui fait de son devoir premier d'aider les autres, de nombreux avantages viennent avec le respect que les uns et les autres ont pour votre profession et les pouvoirs qui s'en suivent. Non pas que ceux de shadoh sont dangereux, au contraire. Avant que son attention ne soit toute prise par son client et sa requête, la créatrice entame son pré-rituel en entrant dans son grand bureau. Son manteau de fausse fourrure est déposé sur la chaise du bureau qu'elle utilise pour recevoir ses clients et ses supérieurs quand elle doit faire la présentation officielle de ses projets et de ses créations, aujourd'hui, l'heure n'est pas à la simple discussion, elle sait qu'elle va avoir à faire. Aussi, elle ramène ses cheveux blancs dans un grand chignon, perles, tresses et autres morceaux de métal qui décorent sa chevelure s'entrechoquent dans des petits tintements familiers. Ses chaussures à talons la portent jusqu'à la deuxième pièce de son grand bureau, après les nombreuses étagères et tables d'exposition d'objets et d'armes réalisés par ses soins, elle se dirige naturellement vers le fond de la pièce, tout proche de grandes baies vitrées qui donnent une vue imprenable sur celestia. La jeune femme s'arrête devant la grande vasque en marbre et fait glisser ses doigts sur la pierre froide un instant, avant de faire courir ses doigts sur la surface de l'eau. Tout semble être prêt, il ne manque plus que le problème à régler.

C'est en pensant justement à ce fameux problème que les protes du bureau de l'armurière s'ouvrent et se referment. Shadoh revient vers son bureau, ses doigts rajustent les bagues et bracelets qui décorent toujours ses mains délicates. C'est en voyant l'habitué des lieux qu'un sourire sincère apparaît sur ses traits très légèrement tirés. Elle l'accueille d'un signe de la tête en lui proposant directement de le suivre vers son espace de réparation et de création. Elle n'a pas encore vu la raison de ce rendez-vous matinal, mais les paroles de sorin la font froncer les sourcils, " Tu sais, déjà avec ton message énigmatique et ces quelques mots, je commence à craindre le pire, Sorin " répond-t-elle, presque sérieuse. Elle  s'arrête enfin devant la vasque en marbre et se tourne vers son vis-à-vis. Ses yeux tombent directement sur sa dague brisée en deux, littéralement. " Qu'as-tu fais à cette pauvre dague ?! " S'étonne-t-elle d'un coup en voyant l'ampleur des dégâts. Pendant un instant, la demoiselle oublie complètement qu'elle ne demande jamais à ces clients pourquoi ses armes lui reviennent dans de tels états, mais le cas de cette dague la surprend au plus haut point. " C'est fâcheux " reprend-t-elle alors avec une pointe de déception dans la voix. " J'ai sûrement été un peu distraite pendant le rituel et le métal ne doit pas être une composition uniquement faite de titane... " les deux morceaux de métal sont à présent dans ses mains, la jeune femme les soupèsent quelques secondes, avant de les regarder de plus prêt. " Je crois bien que la création au niveau du manche et de la lame a été changé entre cette dague et la précédente " finit-elle par conclure. Shadoh relève la tête pour poser ses yeux sur le jeune homme à côté d'elle. " Tu as toujours sur toi la dague que je t'avais faite avec le rubis incrusté dans la lame en or ? J'ai besoin de vérifier quelque chose. "

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23.05 ↠ celestia

with / @shadoh lievann Le chemin pour aller voir Shadoh, Sorin le connaissait par cœur. Il venait souvent pour ses dagues. Leur relation, bien qu’amicale, n’allait pas plus loin que ça. Elle ne posait pas de question sur l’utilisation qu’il faisait des armes qu’elle lui créait. C’était un plus non négligeable pour le vampire. Il ne souhaitait pas inclure qui que ce soit dans sa quête de vengeance et moins la jeune femme posait de questions et mieux c’était pour elle. Il était hors de question si un jour il se faisait prendre qu’elle soit en cause. Il ne le supporterait pas. Alors, il restait évasif, souvent même silencieux quand aux raisons qui le poussaient à venir la voir pour avoir de nouvelles dagues, comme ce matin-là. Il en avait utilisé une la veille dans la nuit et elle s’était brisée dans son adversaire. Sorin avait été surpris. C’était bien la première fois qu’une lame de Shadoh avait un défaut. Il lui avait donc envoyé un message pour se retrouver tôt dans la matinée pour régler le problème. Encore une fois, peu de mots dans le message, juste quelques phrases évasives. Alors quand il arriva dans son bureau et qu’elle lui rendit son salut, il la suivit avant de hausser les épaules. « Je pense que pour une fois… Tu peux. » Il savait à quel point Shadoh était perfectionniste, toujours à la recherche de la qualité sur la quantité et il était persuadé qu’en voyant la dague brisée, elle ne pourrait pas s’empêcher de commenter. Sorin avait vu juste, à peine ses yeux se posèrent sur la lame en deux, qu’elle lui demanda ce qu’il avait fait. C’était bien la première fois qu’elle lui demandait aussi directement l’usage qu’il faisait des armes et il haussa simplement les épaules, restant silencieux.

Sorin avait cependant pris le temps de nettoyer comme il le fallait la dague dans les moindres coins et recoins pour enlever tout le sang qui aurait pu rester collé. Il n’avait pas envie que la jeune femme apprenne malencontreusement ses activités nocturnes. Ça ne regardait que lui et personne d’autre. Pas même Caelestis alors qu’elle était sa femme. Peut-être qu’un jour, il lui dirait pourquoi il se baladait le soir dans les rues mal famées de Ketterdam et Zaun. Mais pour le moment, il souhaitait plus que tout la préserver de cette vie de noirceur dans laquelle il s’était enfoncé tout seul. Elle n’avait pas besoin de voir les ténèbres qui l’habitaient. Pas encore. Elle était trop pure pour cela. La voix de Shadoh le fait revenir sur terre et il l’observe critiquer son travail, les lames ayant disparues de ses mains pour celles délicates de la celestienne. Il la laissa faire écoutant ce qu’elle disait. Quand elle eut fini, il la regarda avec un sourire. « C’est toi l’experte… Pas moi ! » Lui son domaine c'était l’immobilier la journée et l’assassinat le soir. Elle, c’était les armes. Dans un sens, ils se complétaient quelque peu, surtout dans la recherche de vengeance de Sorin.

Shadoh lui demanda alors une ancienne dague et un sourire amusé s’afficha sur les lèvres du vampire. « Je me doutais que tu allais me demander les anciennes dagues pour comparer. Alors, j’en ai pris deux trois. » Il sortit de l’intérieur de ses poches celle qu’elle avait demandé ainsi que deux autres qu’il n’avait jamais utilisé et qui étaient pour l’illusion de sa collection. C’était le mensonge qu’il avait sorti à la jeune femme quand il lui avait demandé de créer des lames pour lui : une collection. Ça passait bien, même s’il avait le sentiment qu’elle se doutait qu’il cachait quelque chose d’autre, quelque chose de plus mystérieux. Sorin ne l’avait jamais confirmé ou même infirmé. Elle se faisait elle-même sûrement des films. « Tu penses que tu pourrais me refaire le même style que celle brisée ? J’aimerai bien qu’elle reprenne sa place dans ma collection. » Il lui sourit légèrement avant de détourner le regard pour éviter qu’elle ne décèle le mensonge qu’il venait de prononcer. Mais au moins, elle ne posait pas de questions. C’était déjà ça et il espérait que ça resterait ainsi.

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23.05 ↠ celestia

with /  @Sorin Osborn Par chance, la demoiselle n'avait pas remarqué qu'avec sa question, elle avait touché une zone sensible. Elle ne discutait pas des occupations avec ses clients, non seulement parce qu'il lui arrivait bien souvent de devoir travailler en présence dudit client, et que ses rituels demandaient toute sen attention, mais aussi et surtout parce qu'elle n'était pas réellement innocente non plus. La famille Draïgwen étant connue pour son entreprise d'armement, sa relation amicale avec le fils aîné, gardien de la paix, de nombreuses choses coexistent en ce jour pour que la demoiselle sache à peu près à quoi peuvent potentiellement servir ses créations. Elle qui ne maîtrise pas, ou du moins très peu, la pratique des armes à feu, préférant, et de loin, la pratique ancestrale et bien plus agréable du fleuret. La jeune femme ne cherche bien souvent pas à connaître les raisons qui poussent les gens à franchir la porte de son bureau pour se fournir. Elle produit des choses, aime se donner des challenges de création, n'a de cesse de s'améliorer, et d'aider ceux qui ont besoin d'elle, cela lui suffit amplement. Elle a cependant placé les requêtes de Sorin dans une autre catégorie. Ce dernier lui a toujours parlé d'une collection de dagues, et la jeune femme ne peut lui en tenir rigueur. Elle qui aime collectionner les épées et autres fleurets, elle sait -elle imagine savoir tout du moins- que son travail est apprécié à sa juste valeur aux yeux du collectionneur. C'est aussi pour lui faire plaisir et l'aider à se constituer une collection unique qu'elle met autant de temps et d'énergie à la production de ses dagues.

Il a l'air désolé aujourd'hui, Sorin. C'était bien la première fois qu'une des dagues de Shadoh s'était brisée, et elle ne pouvait l'expliquer que par un défaut de fabrication de sa part. Un manque d'attention, tout au plus, il est probable qu'ils étaient en train de converser au moment où elle était en train de faire le rituel pour la création de cette dague en particulier, la conceptrice ne s'en rappelait plus très bien. La pauvre travaillant d’arrache-pied finissait par avoir des troubles de la mémoire, et cela commençait donc à impacter son travail, fâcheux en effet. Alors que son interlocuteur ne semblait pas lui tenir rigueur de sa petite erreur de fabrication, mais qu'il installait encore une fois une relation de confiance en appuyant sur les capacités dont il savait qu'elle était dotée, la jeune femme lui répondit par un sourire. Elle apprécie sincèrement Sorin, il a les bons mots avec elle, il fait attention à son travail et le respecte tout autant qu'il la respecte en tant que créatrice. " Tu commences à trop bien me connaître, très cher. " lui répond-t-elle en hochant la tête.

Elle extirpe de la poche de son pantalon une petite télécommande afin de faire venir à la paire une petite console flottante sur laquelle Shadoh invite Sorin à déposer les autres dagues qu'il a ramené. Dans sa main libre, la demoiselle a porté à hauteur de ses yeux une des moitié de la dague brisée pour faire à nouveau quelques petites vérifications. " Je peux te faire une autre proposition, si tu veux. " lui dit-elle après avoir entendu sa question sur la fabrication d'une dague similaire. " Je peux déjà te réparer celle ci en suivant la méthode du kintsugi pour que tu puisses repartir directement avec. " elle dépose la dague brisée sur la console avant d'ouvrir un petit tiroir juste en dessous de la petite table flottante. " Et pour me faire pardonner, je peux travailler à faire une dague plus efficace encore, à base d'iridium. " continue-t-elle. Elle sort du petit tiroir un dé un peu plus gros que la normale, dé qu'elle lance à son interlocuteur pour qu'il vérifie lui même la qualité du métal proposé. " Je préfère te prévenir, l'iridium est le métal le plus solide, mais aussi le plus compliqué à maîtriser, je vais avoir besoin d'un peut de temps pour te faire quelque chose comme une dague, mais je suis prête à essayer. "

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23.05 ↠ celestia

with / @shadoh lievann En venant ici, Sorin savait qu’il n’aurait pas à répondre aux questions. Shadoh pouvait certes être curieuse de ce qu’il faisait avec les lames qu’elle lui façonnait, mais jamais elle ne demandait. Alors quand elle le fit, il ne prit pas la peine de répondre. Elle ne devait pas apprendre qu’il s’en servait pour prendre des vies ou elle finirait par refuser de lui créer de nouvelles armes et ça, ce n’était pas possible. La jeune femme était la meilleure et sans ses dagues, il devrait s’en procurer autrement, de moins bonne qualité et surtout avec des gens qui n’auraient aucun scrupule à lui poser des questions. Heureusement, la celestienne n’insista pas et se contenta d’écouter ce qu’il voulait bien lui donner comme informations, c'est-à-dire, le strict minimum. Sorin n’en dévoila pas énormément et ne révéla même pas comment il avait brisé la lame, se contentant de lui montrer les deux morceaux cassés entre ses mains. Le vampire ne fut pas surpris en l’entendant lui demander une autre dague et il sourit en les sortant, ayant prévu le coup. « Peut-être parce que comme tu es la meilleure et que je viens depuis des années, on apprend à se connaître un peu. » Sans dire qu’ils étaient amis, ils n’étaient pas non plus de simples connaissances professionnelles. Sorin appréciait la jeune femme et il espérait que c’était également réciproque.

Ce dernier l’observa s’affairer dans son atelier, faisant léviter une table vers eux. Il exécuta l’ordre silencieux de la jeune femme et continua de regarder Shadoh. Il était impressionné par son sérieux et également par le perfectionnisme qui l’animait. Il lui demanda néanmoins de lui faire une dague similaire, prétextant qu’elle manquerait à sa collection. Il releva les yeux vers elle, légèrement intrigué quand elle parla d’une proposition. Sorin pencha la tête sur le côté alors qu’elle lui expliquait et il la regarda avec de grands yeux surpris mais également remplis d’incompréhension. Qu’est-ce que c’était que cette méthode du kintsugi ? Il avait beau avoir de bonnes connaissances dans les armes, il n’avait jamais entendu parler de ça. Il ouvrit alors la bouche pour lui demander des explications mais Shadoh fut trop rapide et reprit la parole, parlant d’un nouveau métal. Sorin attrapa au vol le dé lancé et l’observa sur toutes les coutures, le soupesant en le lançant plusieurs fois dans l’air. Il reporta ensuite son attention vers la plus jeune avec un sourire amusé sur le visage. « Tu sais bien que tu as tout le temps dont tu as besoin pour fabriquer mes dagues. Je ne t’ai jamais pressé et je paie bien. Prends le temps qu’il faut et je paierai le prix qu’il faut. » Ce n’était pas quelques pièces qui lui faisait peur.

« Par contre, tu vas devoir éclairer ma lanterne ! » Il lui lança le dé pour qu’elle le récupère avant de pointer son doigt vers la lame brisée sur la table. « Qu’est-ce que la méthode kintsugi ? Vu qu’aucune de tes lames ne s’était cassée depuis que tu as commencé à m’en faire, je ne pense pas qu’on ait discuté de ça. » Sorin se doutait que c’était en rapport avec la réparation du métal mais il n’en était pas sûr. Après tout, c’était Shadoh l’experte en la matière. Lui, il ne faisait que payer le travail qu’elle fournissait et n’avait jusque là jamais été déçu parce qu’elle lui avait fabriqué. « Et en clair, c’est quoi la différence entre le titane et l’iridium ? Est-ce que ça va changer le poids ? La prise en main ? » Et surtout, si c’était le cas, est-ce que ça ne l’handicaperait pas s’il souhaitait l’utiliser plus tard pour ses méfaits.

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23.05 ↠ celestia

with /  @Sorin Osborn La jeune femme hoche la tête à ses questions et à ses commentaires, elle préfère rester modeste. C’est avec ce genre de comportement, de respect mutuel et de paroles claires que leur relation a pu se maintenir dans cet état, et cela, Shadoh ne voudrait le changer pour rien au monde. " Commençons par la commande alors " se dit-elle à elle même en attrapant le dé à la volée. " Je ne vais pas te mentir, Sorin, l’iridium est un des métaux les plus dense qui existe. Mais si j’arrive à bien travailler le métal pendant le rituel, je pense que je pourrais arriver à un équilibre convenable pour que la différence de poids ne soit pas si excessive. " La créatrice soupèse également le petit dé au creux de sa main, elle n’a pas encore l’habitude de travailler ce métal. Elle imagine déjà qu’elle va devoir aller consulter son paternel pour que ce dernier lui apprenne les bon rituels à préformer.

" Après, je peux également te créer un socle solide afin de présenter la dague et éviter qu’elle ne pèse trop de poids sur le présentoir actuel de ta collection ? Tu me diras ce que tu préfères quand nous ferons la livraison si tu veux. " Son interlocuteur lui a déjà confirmé ce qu’elle savait déjà, et Shadoh lui en est toujours très reconnaissante. Elle pourra prendre le temps nécessaire pour parvenir à la création parfaite, tant que la dague livrée est la plus optimale et ergonomique possible. Cette partie de la conversation étant terminée, la demoiselle range alors le dé d’iridium dans le petit tiroir pour reprendre place devant sa grande vasque d’eau. Elle adresse un sourire à son client alors qu’elle commence à faire courir le bout de ses doigts sur la surface du liquide transparent.

" Le kintsugi est un art ancien qui était opéré pour réparer les pièces de céramique. Sa particularité est que les fissures qui semblent irréparables sont en réalité comblées par la présence de filet de métal. " Pendant son explication, les doigts de Shadoh s’étaient activés. Tous pourraient croire qu’elle faisait courir ses doigts sur la surface de l’eau dans des gestes désordonnés et sans grand intérêt, alors que dans les faits, le rituel de création a d’ores et déjà commencé. Tandis que l’une de ses mains est affairée à dessiner des sigles qu’elle connaît par cœur pour pouvoir invoquer le métal souhaite, sa main libre se saisit de l’une des moitiés de dague. " Comme je vais rajouter du métal sur la composition stable de la dague de titane, cela va indéniablement créer un déséquilibre " lui annonce-t-elle alors sans quitter des yeux la vasque où la magie était déjà en train d’opérer. Ce n’est que lorsque que tous les sigles sont bien dessinés que la surface de l’eau vibre très légèrement. Rapidement, la jeune femme va pour s’emparer de la deuxième moitié de la dague et les plonge toute deux dans le liquide toujours resté transparent. Avec la plus grande précaution et précision, elle repositionne les morceaux de la dague pour n’en faire plus qu’un seul objet qu’elle tient d’une main. De sa main libre, elle fait enfin courir ses doigts sur la fissure observée entre les deux parties de la dague pour les sceller ensemble à nouveau. Elle garde les mains plongées dans l’eau le temps de quelques secondes, avant d’extirper de la vasque la dague réparée. Enfin, Shadoh présente l’objet à son client avec fierté. La fissure étant comblée à présent par un filet doré, réhaussant la dague de titane avec une pointe d’originalité.

" Et voilà le travail, qu’en dis-tu ? "

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23.05 ↠ celestia

with / @shadoh lievann Sorin ne comprenait pas tout ce que Shadoh disait mais il la laissait faire parce qu’elle était l’experte dans ce domaine et que jusqu’à présent, il n’avait jamais été déçu de son travail. Même si la lame qu’il lui avait ramenée s’était brisée, le vampire ne lui en tenait pas rigueur. Elle avait toujours fait un travail remarquable. Elle ne pouvait pas être à cent pourcent à chaque fois. Les erreurs arrivaient et même si c’était fâcheux, ce n’était pas ce qui l’empêcherait de continuer à travailler avec la jeune femme. Il écoutait religieusement tout ce qu’elle avait à lui dire, tentant de comprendre tous les tenants et aboutissants de ce que le travail de l’iridium entraînait. Il haussa les épaules. « Ecoute, même si la lame est plus lourde ou dense, bien que je comprenne pas réellement la différence, tant qu’elle tient sur le présentoir, je m’en moque un peu. » Dans son esprit plus dense voulait dire qu’il y avait plus de matière et donc que ce serait plus lourd automatiquement mais est-ce que l’inverse était vrai ? Si la lame était plus lourde, cela impliquait-il qu’elle était également plus dense ? Il n’en savait rien et s’en moquait à vrai dire. Tout ce qui lui importait c’était qu’elle lui permette d’être utilisée pour sa vengeance.

« Peut-être qu’elle soit plus légère au niveau du manche ? J’aime bien parfois les avoir dans les mains et quand elles sont trop lourdes, c’est pas agréable quand c’est le cas. Mais après te prends pas trop la tête. Tu as tout ton temps. » Sorin n’était pas vraiment exigeant. Il avait bien d'autres dagues qui pourraient lui servir le temps de récupérer celle-là, donc il donna à Shadoh tout le temps dont elle avait besoin pour la faire. Après tout, il n’était pas à deux minutes près et donc, ça ne le dérangeait pas d’attendre un peu si le travail fourni était de l’excellent travail comme elle faisait d’ordinaire. Il n’était pas comme certaines personnes qui exigeaient un travail excellent dans de trop brefs délais et qui ensuite faisaient la gueule parce qu’il n’était pas aussi bon que ce qu’ils auraient voulu. Sorin savait que pour avoir quelque chose de bon, il fallait du temps et il en donnait autant que Shadoh le voulait.

Il l’observa donc préparer son rituel pendant qu’elle lui expliquait l’art du kintsugi. Il l’écouta les explications tout en hochant la tête. Il avait souvenir d’avoir vu un vase ainsi chez lui dans la chambre de ses parents. Peut-être que sa mère avait usé de cette méthode pour faire en sorte de garder le vase et pouvoir encore l’utiliser malgré les fissures. Shadoh parla ensuite du déséquilibre qu’une telle réparation engendrerait sur la lame et Sorin fronça les sourcils. « En clair, ça donne quoi ce déséquilibre ? » Le vampire se doutait qu’il ne pourrait plus l’utiliser, mais ce n’était pas vraiment un souci. Il comprenait qu’après une telle technique, l’objet ne parviendrait plus forcément à être utile pour le combat, mais il ne dit rien, se contentant de rester silencieux pour que la jeune femme puisse se concentrer. Il se recula donc, ses bras croisés contre sa poitrine tandis que ses yeux étaient complètement hypnotisés par les mouvements de main de Shadoh. Sorin l’avait déjà vu exécuté des rituels et à chaque fois, il était surpris par la beauté de la chose. Certes, on ne voyait pas grand-chose au début mais par la suite, c’était merveilleux, du point de vue du jeune homme. Il ne sut combien de temps il resta là, à observer, la bouche presque ouverte en un “o” admiratif et ce ne fut que lorsque la voix de la jeune femme lui parvint à nouveau, le ramenant sur terre et brisant le silence qu’il releva les yeux vers elle. Il posa les yeux sur sa dague fraîchement réparée et un sourire admiratif s’empara de ses lèvres. « C’est magnifique ! Vraiment tu es la meilleure Shadoh ! » lança-t-il, alors que son sourire se transforma en quelque chose de plus franc. « Personne ne t’arrive à la cheville dans le domaine et c’est pour ça que je te choisis à chaque fois. » Sorin était honnête. A ses yeux elle était la meilleure.

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with /  @Sorin Osborn La demoiselle reste toujours à l'écoute de ses clients, et encore plus de ceux qui lui sont fidèles. Elle sait que Sorin peut lui donner des indications, qu'elles soient directes ou non, sur la manière dont il voudrait que ses dagues soient réalisées. Elle hoche simplement la tête et se fait des notes mentales qu'elle devrait noter plus tard quand elle pourra se lancer sur l'autre commande. Le plus important était pour l'heure de compléter la tâche qui lui était demandée, à savoir réparer la pauvre dague brisée en deux, et lui donner un aspect esthétique nouveau. Elle pourrait presque rougir en entendant ses commentaires admiratifs et sincères sur son travail. Shadoh secoue une main devant son visage, clairement gênée par tant de paroles élogieuses à son sujet. " Tu sais bien que je ne fais que mon travail, Sorin. Tu es un de mes plus fidèles clients, c'est normal de en vouloir que le meilleur pour tes commandes. "

L'eau ruisselle encore de ses mains et les quelques gouttes qui quittent son épiderme pour retourner dans la vasque sont comme des petites larmes d'or qui viennent s'accumuler dans le fond brillant du récipient. La conceptrice contourne le meuble pour déposer la création sur une petite serviette tout en épongeant la dague. Une fois bien sechée, elle garde encore l'objet dans ses doigts fins pour montrer le résultat de son travail à son client, et ce que son intervention implique. Elle fait reposer ainsi l'endroit où le manche de la dague, réparé par le filet d'or, devient la lame de la dague. L'objet ne montre pas un parfait équilibre, la lame pointe quelque peu vers le bas.

" Comme tu peux le voir, l'équilibre parfait du titane a été rompu, en réparant la fissure avec un autre métal, et surtout en faisant en sorte que le manche reste bien solide comme j'ai pu combler les fissures, tu peux voir que le poids d'équilibre a été déplacé " lui explique-t-elle calmement. " Ce n'est pas quelque chose qui change drastiquement la donne, mais c'est assez différent pour que je doive t'en informer. En espérant que ce petit ajout esthétique ne va pas ruiner l'aspect général de ta collection, hm ? " Elle termine son explication par une question qui avait fait naître un sourire sur les lèvres de la jeune femme. Elle ne s'attend pas spécialement à ce que son interlocuteur soit particulièrement friand de toutes ces frivolités, de toutes ces dorures, mais au moins, cette dague là ressortira nettement plus sur son présentoir.

La dague ainsi réparée, elle la dépose dans les mains de son propriétaire avant de se diriger vers son bureau. Là, elle griffonne quelques notes pour ne pas oublier la nouvelle commande qu'il vient de lui passer. Une fois cela fait, la demoiselle fait volte-face et s'appuie délicatement contre le meuble en marbre. Les bras croisés sur sa poitrine, elle observe silencieusement son client qui s’affairait lui même à ranger ses affaires. " Dis moi Sorin " commence-t-elle après s'être raclée la gorge. " Au risque de paraître trop intrusive dans ta vie privée, ce que je ne me permettrait pas, évidemment... Tu m'avais parlé de tes fiançailles, il me semble, il y a quelques temps... Est-ce trop déplacé de te demander si je pouvais offrir quelque chose à la demoiselle qui partage ta vie ? " La jeune femme se racle à nouveau la gorge, elle est sûrement allée trop loin, mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir envie de donner un petit quelque chose en plus à quelqu'un dont elle savait pertinemment qu'il apprécierait le geste et le travail.

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23.05 ↠ celestia

with / @shadoh lievann Il était vrai que depuis que Sorin avait rencontré Shadoh et qu’il lui commandait les dagues qui lui servaient pour sa vengeance, il n’avait jamais été ailleurs. Elle était la meilleure dans son domaine et il était prêt à payer et attendre pour avoir la meilleure des armes. Alors, ce n’était pas étonnant de le voir souvent prendre rendez-vous avec la jeune femme pour une nouvelle lame, autant pour agrandir sa collection que pour diversifier les lames. Après tout, il s’en servait à des fins pas vraiment légales et le fait de changer de dague lui permettait d’avoir des formes de lames différentes et de ne pas conduire les enquêteurs, si enquête il y avait, sur sa piste. Ça faisait dix ans qu’il menait sa vendetta et il n’avait pas envie de s’arrêter si près du but alors qu’il arrivait presque à la fin. Il sourit donc à Shadoh quand elle lui rappela qu’il était son plus fidèle client et Sorin prévoyait de le rester tant que la qualité du travail était là. Il se moquait bien de combien il devait payer ou même attendre pour avoir cette qualité et Shadoh le savait très bien.

Il la laissa donc faire son travail, l’observant fasciné par les mouvements de ses mains. Il avait beau avoir vu la jeune femme à l’oeuvre quelques fois, ça n’en restait pas moins envoutant. Il ne comprenait pas comment elle faisait, ni même si elle-même le savait, mais il aurait pu rester observer la fabricante faire ça toute la journée. Et Sorin l’aurait probablement fait s’il n’avait pas un emploi du temps aussi serré. Peut-être qu’un jour il demanderait à la jeune femme si ça l’embêtait. Mais en attendant, il écouta religieusement les explications de cette dernière sur le déséquilibre que cette méthode de réparation entraînait. Il regarda la lame pointer vers le bas et haussa les épaules à sa question. « Chaque lame que je possède est unique et faite par toi. Ça n’ajoutera qu’une particularité de plus à ma collection. Ne t’en fais pas pour ça. » Et c’était le cas dans un sens. Il ne l’utiliserait plus pour assouvir son besoin de vengeance et l’exposerait comme il le disait faire depuis la première fois qu’il lui avait demandé une dague. « Ça t’arrive souvent d’utiliser le kitsungi ? » demanda-t-il surpris qu’elle sache le faire parce que dans son esprit, Shadoh n’échouait jamais. Mais comme tous les êtres humains, elle devait faire des erreurs et tenter de les réparer.

Le vampire récupéra alors la dague et les explications théoriques de la conceptrice allumèrent quelques lumières dans l’esprit de Sorin tandis qu’il constatait ce qu’elle venait de lui dire. Il y avait effectivement un changement d’équilibre mais tandis qu’il la faisait tourner dans sa main, il se rendit compte que ce n’était pas si perceptible que ça. Certes, il lui faudrait un temps d’adaptation si jamais il devait l’utiliser. Mais ce n’était pas si pire que la toute première fois qu’il avait franchi le pas et planter sa première dague dans des chairs. Depuis il avait appris à faire face aux différentes situations et ce changement de poids et d’équilibre n’était pas réellement un problème. Du moins, pas à ses yeux. Il s’y ferait c’était certain, même s’il ne prévoyait plus de la prendre sur le terrain. Il n’avait clairement pas envie qu’elle lui recasse dans les mains et qu’il soit obligé de revenir et de trouver une autre explication foireuse à donner à Shadoh, surtout qu’il n’était pas sûr qu’elle le croyait.

La voix de la jeune femme le fit revenir sur terre et il leva les yeux vers elle, fronçant les sourcils face à l’hésitation qu’il entendant dans ses mots mais qu’il voyait également sur son visage. Que voulait-elle lui dire ? Un sourire s’afficha alors sur ses lèvres tandis que le visage de Caelestis s’imposa à son esprit. C’était toujours le cas, quand il parlait de sa femme. Il avait toujours le sourire et son cœur faisait un bond dans sa poitrine. Il n’était pas vraiment amoureux, mais ses sentiments commençaient lentement à changer pour elle. « Tu sais que tu n’as pas besoin d’hésiter pour me demander ce genre de choses. Certes, on a une relation professionnelle, mais je pense qu’on se voit assez souvent pour pouvoir peut-être se considérer comme des amis non ? » C’était rare que Sorin parle de ce genre de chose, du moins en ces termes. Depuis la mort de sa famille, il s’était fermé mais Shadoh était vraiment une personne qu’il appréciait et elle était ce qui se rapprochait le plus d’une amie dans sa vie en ce moment même. « Et donc, ce serait avec plaisir. Tu peux faire ce que tu veux pour ma femme. Je te laisse carte blanche… » Sorin marqua une pause avant de reprendre. « Sache juste que si jamais tu veux faire un bijou en métal… Ne fais pas quelque chose de trop gros. Elle est assez discrète et elle se sentirait obligée d’accepter alors qu’elle n’est pas spécialement fan… » Puis quelque chose de plus fin et discret lui conviendrait bien mieux à son sens.

need the best

23.05 ↠ celestia

with /  @Sorin Osborn La jeune femme l'écoutait donc répondre à ses explications et se trouva rassurée de savoir qu'il appréciait malgré tout son travail. Elle sait pertinemment qu'il ne lui tiendra pas rigueur du défaut qui avait causé la fissure dans cette dague en particulier. Mais la créatrice ne peut d'empêcher d'être frustrée avec elle même. Cette rigueur d'exécution, justement, elle n'en avait pas été l'exemple parfait en cet instant, et ce n'était pas ce qu'on lui avait enseigné. Son statut, son poste, l'entreprise pour laquelle elle travaillait supposait la perfection à toute heure du jour et de la nuit, or la mission n'avait pas été convenablement exécutée. Un pincement de lèvres et le sujet prestement changé, la jeune femme hoche délicatement sa tête.

" Parce que c'est un art ancien, je m'autorise à le pratiquer lors de situations bien précises " lui dit-elle avec un sourire. Elle pointe d'un geste de la tête la série de vases de porcelaine blanche, dont les fissures ont également été comblées avec des filets d'or, qui trônait sur une petite étagère non loin de son bureau. " Comme tu peux le voir, c'est surtout pour de la réparation. "

La grande majorité des relations sociales de Shadoh ont pour habitude de tourner autour de sa profession et de ses aspects techniques. Au delà de sa famille et de sa meilleure amie en peine d'amour près d'un jour sur deux et son ami d'enfance le prince charmant au service de la nation, la demoiselle estimait être particulièrement alien aux relations amicales, profondes et sincères. Voilà pourquoi elle avait tant hésité à parler à Sorin de son envie de faire un présent a sa compagne, quand bien même elle ne l'avait encore jamais vue de ses propres yeux. Parce que la créatrice est convaincue pouvoir transmettre bien plus d'émotions par ses rituels que par ses lors qu'elle cherche parfois à tâtons.

La légère anxiété qui avait commencé à l'envahir quand elle avait posé sa dernière question n'avait plus lieu d'être quand son vis-à-vis balaya ses craintes avec un tendre sourire qu'elle ne lui avait jamais vu. L'air revenant à ses poumons pour qu'elle reprenne son souffle, qu'elle semblait avoir perdu le temps d'un instant, ses traits se détendent. " Je suis contente de te l'entendre dire, Sorin. Je serais ravie de te compter dans mes amis également. "

Ainsi donc rassurée, elle fait rapidement pivoter son buste quand son ami entreprend de lui parler de sa compagne et de ce qui pourrait potentiellement l'intéresser. Carnet en main pour pouvoir noter ses commandes, elle griffonne quelques mots clés pour se donner une meilleure idée du cadeau qu'elle aimerait apporter. Elle comprend parfaitement les craintes de Sorin concernant le sentiment qui pousserait sa compagne à accepter un cadeau trop précieux venant de ses main, c'est pourquoi elle cesse sa notation pour regarder le jeune homme face à elle en lui soumettant sa nouvelle idée. " Que dirais-tu que je vienne vous voir avec quelques créations ? Comme ça, nous pourrions voir ensemble ce qui plaît à ta femme sans avoir à la forcer explicitement ? "