knowledge hurts
let her forget

awakening

dans la nuit sombre d'un lourd été, une perle y sommeille.

Elle était là, sans un seul bruit dans le labyrinthe sans fin de Zaun, une seule lumière dans ce monde de néant, une seule vision d'espoir pour l'homme qui venait de la trouver. L'enfant lui avait souri en le voyant une fois ses yeux ouverts, ne présentant aucune trace du Fold en lui, ou même d'un don inné, il se permit de le prendre et le ramener à sa femme ce soir-même. Le couple était ensemble depuis plusieurs années maintenant, tout deux venant de Zaun, ayant monté dans la popularité, la richesse, la réputation comme deux adultes aimant travailler, aider le peuple, participer à la société. Un père cuisinier, gérant d'un petit restaurant sur Midrias qui a développé une bonne réputation comme ayant la dose parfaite de chaque épice pour vous donner envie de revenir, et une mère coach sportive, la femme tout en muscle avec toujours la beauté qu'une femme pourrait avoir, une grande voix, un grand soutien, spécialisé dans la défense au corps-à-corps. Ils étaient le parfait petit couple, un mélange de force et douceur, maintenant avec un enfant tombé du ciel.

Ce qu'ils ne disent pas cependant, c'est ce qu'ils sont une fois rentrés chez eux, la forme qu'ils prennent, la réaction qu'ils présentent, leurs habitudes. Un père ayant tombé sous le piège d'un ancien membre de sa famille, addiction complète sans réussir à s'en sortir, chaque jour est un défi auxquels il montre conviction et douleur, pour ne pas céder aux voix qui lui proposent d'utiliser ses pouvoirs pour calmer les envies de retomber sous les drogues. Une mère dont le corps ne se contrôlent plus sous les nuits de pleine lune, dent acérées, corps entier se métamorphosant en loup, envie continue de protéger ce qui est sien. Le monde ne les voit peut-être pas sous leurs pires formes, mais ils ne sont pas les seuls. Leur enfant ne voit également rien de plus qu'une famille parfois violente entre les deux parents, un père se tuant aux addictions, une mère surprotectrice et parfois violente, mais ils s'aiment, elle le sait, c'est le plus important.

Elle-même qui fut couvait par ses parents fut offerte l'artefact trouvé avec ses huit ans, réponse automatique, il était sien, et elle était probablement la dernière survivante avec ce don familial. Un pouvoir, c'était bien beau, mais le contrôle était impossible. Dès ses premières heures avec ce pouvoir en elle, elle était incapable de toucher l'un de ses parents sans causer blessure sous choc thermique, et eux-mêmes ne pouvaient pas l'aider. Associant ce pouvoir avec le fait de blesser ses proches, même alors qu'elle était à l'école, elle n'osait pas s'en servir, ne faisant que le strict nécessaire, avant de retourner dans son monde de peur de faiblesse. Un enfant si solitaire, si apeuré, bien sûr qu'il allait attiré le regard des plus mauvais. Commença alors les critiques, les moqueries, les bousculades et coups des autres élèves, riant de sa solitude, du fait qu'elle n'avait pas ses "vrais" parents à côté d'elle, qu'elle avait été abandonné dès son plus jeune âge. Et pourtant Blanche ne réagissait même pas, elle continuait à subir sans répondre, espérant qu'un jour ils s'ennuieraient de son manque de réponse.

Mais il y avait toujours quelqu'un qui continuait, peut-être pas intérêt envers elle, ou par ténacité, mais encore et encore, il continuait. Il lui avait tout simplement pris la main un jour, tentant d'avoir une réaction, mais rien. Il la serra alors, le plus fort possible, provoquant douleur visible sur elle, mais toujours rien. Peut-être que s'il frappait un peu plus fort alors, une réaction aurait lieu. Mais il ne suffit que d'une phrase :« Une honte même à la naissance, tes parents osent même pas dire que t'es leur fille tellement tu fais honte. » pour provoquer une légère voix sortant de ses lèvres. Elle suppliait d'arrêter, sentant chaque mots, syllabes comme bien trop réel pour elle, chacun frappant directement son corps pour la faire se sentir si faible. Elle le poussa alors loin d'elle, simplement, mais il était incapable de bouger en suivant ce rejet, comme geler sur place, comme paralyser. Réalisant qu'il avait mal quelque part, problème pour respirer semblerait-il, Blanche appela rapidement de l'aide, essayant de voir ce qu'elle venait de provoquer. Elle tint à ses côtés, régularisant sa température corporelle avant que de l'aide arrive, voyant deux gelures en forme de main sur son torse, il venait tout juste d'éviter une hypothermie, et probablement intoxication dût à la position des mains. Elle l'avait presque tué, mais également sauvé. Cela ne changea pas pourtant qu'elle fut traité comme un monstre par la suite.

Il fallut la forcer pour qu'elle reprenne l'utilisation de son pouvoir, de vouloir le contrôler pour ne plus l'utiliser était le plus grand attrait, alors que ses parents étaient en discussions communes avec les pourfendeurs pour surveiller leur fille et l'utilisation de ses pouvoirs, qu'elle ne soit pas un danger pour la société. Les années avançant pourtant, elle semblait prendre plus en main le contrôle de son pouvoir, refusant toujours de toucher qui que ce soit, refusant chaque contact direct. Si elle devait changer la température d'un être humain, ce serait sans la toucher, et donc moins fort, moins direct, plus d'énergie utilisée pour elle. Mais comme ça, elle ne risquait pas de blesser n'importe qui. Ses parents lui trouvèrent également quelque chose pour la rassurer, la calmer, et ceci fut le violon et le cello. Un vieux cello de famille, retrouvé en mauvais état et la voilà pourtant essayant de faire quelques mélodies sur l'instrument. Avec le violon qu'ils lui offrirent, elle était libre, libre d'être avec le vent et la pluie, libre de respirer sans que personne ne la juge, libre de sourire. Après que la musique fut introduite dans sa vie, elle gagna bien plus en confiance en elle, bien qu'elle retombe parfois dans des périodes de manque de confiance en soi assez violente.

Elle commença à gagner de la confiance en elle récemment, assez pour se perdre dans les quartiers haut comme Celestia en journée, ou même Ketterdam et Zaun en pleine nuit, ce qui n'était pas recommandé à tout le monde. Trouvant des petits boulots en tant qu'artiste sur Ketterdam, elle finit certaines nuits sur Zaun, ses pieds la guidant, violon en main, jouant parfois quelques airs. Elle ne serait pas dire pourquoi, mais elle se sent à sa place dans les quartiers de dit "base-ville", ses parents ne lui recommendent pas d'y rester, eux qui se sont battus pour y partir, mais elle s'y sent presque attirée, comme un air de famille au sein des personnes de Zaun, jusqu'à qu'un jour, peut-être, elle ne soit plus si en sécurité qu'elle se sente.

Quant à la nature de ses parents, elle se doute bien de quelque chose, en ayant entendu sur les enfants du Fléau à l'Académie, ou même dans les rues, elle préfère tout simplement fermer les yeux. Sans eux, elle ne serait peut-être pas de ce monde.