be like a star, distant and dying

mai 2022 ↠ velvet spire

alcool & attouchements non désirés@Castiel Locke .✧ Son monologue n’a d’oreille que le silence, continuant de parler alors que seul le vide l’accueille. Ne sachant pas s’il l’écoute, pas plus s’il réagit à ses mots, incapable de voir ses expressions de là où elle est et à la fois indifférente à ce qu’il peut en penser. Elle préfère encore déclamer ses mots au vent et laisser la brise porter son cœur vers des contrées plus accueillantes. Là où personne ne pourrait ni le brider, ni le briser.

Existe-t-il seulement un monde où ils pourraient s’aimer ? Un endroit où ses sentiments seraient réels et non bloqués par sa condition de sorceleur ? Un lieu où elle serait simplement mortelle, et non héritière aux obligations maritales contraignantes. Une place où ils se comprendraient et se parleraient sans peur, n’étant plus fille du meurtrier de sa sœur. Il était beau de rêver… et c’était pour ça qu’elle buvait. Parce qu’au moins, dans cet entre-deux où la mort n’enviait rien à la vie, aux portes de ses songes interdits, il y était. Et il n’était qu’à elle.

Mais on finit toujours par la traîner hors des portes de cette cité éphémère, le silence se mourant pour que sa voix s’élève. Se demandant sincèrement s’il parle vraiment ou si elle rêve, ses questions ne faisant pas grand sens. Qu’aurait-il fait seul ? N’aurait-il pas jouit de sa liberté à défaut de savoir aimer ? Il aurait couru, vécu, ris… se serait perdu dans des draps diffus pour en changer au matin. Loin de toute attache, loin de toute mort, là où pénitence il n’aurait à s'imposer. Loin d’elle… n’en rêvait-il pas ? Recevant pour toute réponse une secousse qui la réveille indubitablement, sursautant quand il la replace aussi aisément que si elle ne pesait rien. Qu’avait-il dit ? « Tu n’as pas le droit. » De la rejoindre. S’il y avait bien une chose qu’elle ne lui laisserait pas faire, quand elle ignorerait le reste quitte à se crever le cœur, c’était celle-ci. Car s’il se donnait la mort, ne serait-elle plus rien. Rien qu’une enveloppe, un corps vide.

Et il continue, mettant sa peine sur le dos de l’alcool alors qu’ironiquement, elle se trouvait physiquement sur le dos du réel responsable, le liquide ambré juste bon à amplifier ses émotions. Souriant sans joie en l’écoutant, son discours lui semblant faux. Il était là ? « Non, tu n’es pas là… tu es là sans l’être. Tu es là, mais tu ne le veux pas… tu subis et hante la maison comme un spectre. » Savait-il seulement combien cette vision lui pesait ? Les orbes encore humides continuant de mouiller son t-shirt, sa tête bien trop lourde pour qu’elle ne s’échappe au reposoir que formait son épaule. Il n’y en avait plus pour longtemps, de toute façon. Bientôt… ils seraient à la maison. Bientôt ils ne seraient que deux ombres muettes qui se suivraient sans jamais se croiser, destinées à tracer la même route tout en restant solitaires. Et sûrement avait-elle contribué à peindre cette œuvre ô combien détestée. Bourreau de son âme et victime éplorée.

Alors pourquoi souffle-t-il sur elle le vent d’un espoir vain ? Pourquoi fait-il fourmiller en son sein un essaim ? Lui d’ordinaire si froid et lointain, qu’avait-il en cette soirée pour chercher à la réchauffer et l’étreindre ? Rêvait-elle éveillée ? Ou s’était-elle endormie au bout du compte pour écrire elle-même la fin en songes ? Sans doute s’y était-elle réfugiée, oui, loin de tout ce qui aurait pu la blesser. Resserrant ses bras autour de lui et accrochant ses doigts faiblement à ses bras, l’enlaçant. « Alors ne pars pas… » Qu’il ne la laisse pas seule. Qu’il n’ose même pas songer à respirer loin d’elle, là où elle ne peut ni le voir ni l’atteindre. Là où son oxygène se raréfie et sa vision se trouble pour n’être que ténèbres. Promettrait-il de garder cette main ? « Si tu vis pour moi, alors… vis pour de vrai. Peins le monde de tes propres couleurs, ris bruyamment et n’en fais qu’à ta tête. Comme autrefois… je veux voir dans tes prunelles l’étincelle qui y sommeille. Ne me dis pas que tu vis en mon nom si tu comptes juste être lâche. » Ses doigts se resserrant un peu plus sur ses vêtements alors que sa voix se casse, reniflant le plus silencieusement possible. Aurait-elle un jour l’occasion de revoir, même de façon brève, ce garçon qui un jour avait volé son cœur ? Pourrait-elle, rien qu’un instant, se complaire dans ses bras et s’autoriser à aimer ça ? Comme le passé était beau… celui où rêver de l’avenir était permis. Où simplement penser à s’envoler ne vous brisait pas les os. « Tu étais mon rêve, Castiel… ma joie, mes couleurs, mon oxygène… maintenant je suis peinte de gris et noir mélangés et mes songes ne sont plus que cauchemars, même éveillés. » Coincée dans cette pièce où elle s’était elle-même enfermée, dans l’espoir que loin d’elle… il puisse exister.

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mai 2022 ↠ velvet spire

alcool & attouchements non désirés@Im Feyre .✧ Tu n’as pas le droit, les mots tombent sur son corps comme une douche froide. Ses lèvres pulpeuses s’entrouvrent d’incompréhension, avant de se refermer. A-t-elle pensé qu’il parlait ici d’un quelconque vœu de mort? Il n’en sait rien: tout ce qu’il peut remarquer c’est à quel point ses entrailles se serrent agréablement de l’entendre si ferme. Dit-elle ça parce qu’elle le veut près de lui? Non… elle doit dire ça parce qu’il est son employé, non? Les chaînes autour de ses poignets le liant pour le reste de la vie à la famille Im, qu’il ait son mot à dire ou non.

Il écoute avec attention ce qu’elle déclame à son sujet. Un fantôme? La description ne le vexe aucunement puisqu’elle lui sied bien. Que serait-il d’autre, après tout? Il n’a pas besoin de vivre pour pouvoir exécuter sa tâche à bien, et il ne voit pas pourquoi Feyre semble en avoir quelque chose à faire, de s’il y a quelque chose qui bat encore au creux de sa poitrine ou pas. “Et alors?” ne peut-il s’empêcher de lui répondre, peu sûr de savoir pourquoi elle semble trouver de l’intérêt à lui offrir tous ces mots.

Les bras de Feyre qui s’enroulent un peu plus autour de lui le font frissonner. Ses yeux s’écarquillent légèrement et les mots qu’elle lui offre envoient une plaisante électricité à l’intérieur de ses tympans. Il s’apprête à lui dire de toute façon il n’a pas le choix, qu’elle ne se débarrassera pas de lui aussi facilement, lorsque la jeune femme rouvre les lèvres et continue à parler. Une légère surprise à entendre cette description d’un lui depuis longtemps mort, une petite pointe de vexation à l’idée d’être affublé du qualificatif de lâche, qu’il soit vrai ou non.

L’entendre susurrer ces mots est douloureux. Incapable de les croire et incapable de comprendre pourquoi elle les lui offre: il essaie de se dire que tout ça n’est l’oeuvre que de l’alcool qui emmêle ses pensées. Peut-être pense-t-elle même parler à un autre: il imagine bien qu’elle a dû en voir défiler des prétendants au fil des années, bien qu’il ait été surpris qu’aucune annonce de fiançailles n’ait encore été proclamée. A-t-elle même été proche d’un autre garçon depuis?... L’idée s’immisçant dans son esprit et serrant douloureusement ses entrailles, ses sourcils se fronçant légèrement. Le silence s’étire alors qu’il entre dans la rue où la maison des Im se dresse. “Ne dis pas n’importe quoi.” ne peut-il s’empêcher de souffler entre ses mâchoires serrées, incapable de ne pas lui en vouloir de lui offrir tous ces mots qu’il aurait rêvé d’entendre il y a si longtemps. Castiel a envie de lui demander si ça l’amuse vraiment, de le torturer ainsi. Si en plus de son métier, il doit subir les caprices de son employeuse, le cœur plus lourd et embrumé qu’au début de la soirée. Il ne comprend rien à Feyre. Absolument rien.

Mais il doit abandonner l’idée de vouloir la comprendre. C’est ce qu’il se dit pour arrêter sa langue et ses lèvres, qui meurent d’envie de lui poser plus de questions. C’est dans un silence de plomb qu’il la mène jusqu’au devant de la maison, s’arrêtant un instant pour en regarder la devanture. Il ressent toujours cette lourdeur avant de passer la porte. Préférant le froid et l’air des rues de Celestia plutôt que l’intérieur étouffant de la demeure des Im, les souvenirs d’un passé qu’il aimerait oublier dansant devant ses yeux. Ses mains s’accrochent un peu plus à Feyre alors qu’il monte les marches qui mènent à l’entrée, poussant la porte en espérant au moins ne pas avoir à avoir affaire à ses parents.

Mais il n’y a personne. Accueillis par un silence que Castiel n’aimerait pas briser, il pousse un petit soupir de soulagement et ne pense même pas à reposer Feyre là. Ses pas le mènent automatiquement en direction de sa chambre, quoi qu’elle en dise, et il ne la laisse le quitter que lorsqu’il pose son corps sur son lit. Il se rend compte à ce moment-là que cela fait un long moment, qu’il n’a pas été ici. Dans sa chambre. Son regard s’accroche un moment à la décoration, ses oreilles lui font défaut en lui offrant des esquisses du passé. Il fronce les sourcils. “Je peux te laisser là?” demande-t-il en se retournant en direction de Feyre. L’inquiétude perçant malgré tout dans son ton à se remémorer la scène de laquelle il l’a arrachée plus tôt, imaginant bien qu’elle serait plus secouée par ça que par tout ce qui s’est passé après. Le baiser échangé venant faire battre sourdement le cœur à l’intérieur de sa poitrine tandis qu’il se force à en ignorer le son assourdissant.

Les mots qu’elle lui a adressés plus tôt reviennent à son esprit et il se force à les ignorer. Lancés au passé et bien là où ils devraient rester. “Ou est-ce que tu as besoin d’autre chose?” demande-t-il attentif, prenant le rôle d’un gentil assistant plutôt que d’un witcher garde du corps, incapable de s’en retourner et de s’en aller là sans plus en demander. Il craint que sa nuit ne soit agitée, inquiet de l’état dans lequel elle semble vivre en permanence, et toutes ses craintes confirmées dans les mots sombres qu’elle lui adresse depuis le début de la soirée.

“Pourquoi moi ?” ne peut-il s’empêcher de lancer finalement après un long silence, en laissant les coins de ses lèvres se relever tristement. “Pourquoi est-ce que moi je devrais être cette personne qui n’existe plus quand toi tu…” Ses sourcils se froncent, sa tête se secoue d’incompréhension. “Tu as tout. Tout. Alors pourquoi es-tu aussi malheureuse?”

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alcool & attouchements non désirés@Castiel Locke .✧ Libérée de ce qu’elle avait sur le cœur sans même avoir conscience de s’être livrée réellement, avoir eu l’audace, le courage ou la bêtise, elle ne savait, de mettre des mots sur ses tourments l’apaise. Elle aurait dû le faire plus tôt, que ce soit dans l’un de ses journaux ou par tout autre moyen qu’elle pourrait néanmoins emporter dans sa tombe. Au moins, dans ses songes… personne ne la trahirait, si tant était que personne ne s’y introduise. Mais qui voudrait aller dans sa tête ? Elle n’y voyait pas grand intérêt, les pensées futiles d’un cœur allégé d’une partie de sa peine l’aidant à se détendre et Castiel faisant le reste, ses pas la berçant doucement.

Si bien qu’elle s’endort pour de vrai, rejoignant un pays réellement plus accueillant où pourtant son esprit se fait blanc, l’alcool troublant tous ses sens. Elle ne sait pas de quoi elle rêve, elle ne sait même pas si elle rêve alors que son corps inerte repose contre le sien, l’étreinte devenue lâche et la respiration aussi douce que forte. La faute à l’alcool ou cette chaleur familière qui se répand tout contre elle, bribes d’un passé oublié ? Elle ne saurait, et ne voudrait sûrement pas avoir à chercher. Préférant profiter de cette pause hors de toute temporalité, là où personne ne l’atteindrait.

Malheureusement, toute chose a une fin, et celle-ci est bien courte, sa voix rauque la sortant de sa rêverie brouillonne, ses jambes ainsi lâchées retrouvant un peu trop brutalement le sol, s’agrippant à lui à la recherche de ses repères, comme si elle l’enlaçait de dos. Tanguant quelques secondes, faible sur ses appuis, avant de finalement le lâcher bien que la vision toujours aussi floue. Elle en voyait assez pour reconnaître la pièce dans laquelle elle se trouvait, nulle autre que sa chambrée dans laquelle elle avait passé le plus clair de son existence. En autarcie. Loin de cette famille cancérigène qui l’avait bridée avant de tout lui voler. Même son oxygène. « Hm… tu peux, oui. » Le timbre grave, encore ensommeillée, une main passant sur son visage avant de dégager quelques mèches sombres qui lui barraient la vue. L’avait-il raccompagné tout du long jusqu’ici ? Elle n’était plus bien sûre.

Sa question la surprend toutefois, haussant un sourcil dubitatif alors qu’elle le détaille plus sérieusement, peu sûre de ce qu’il voulait dire. Si elle avait besoin de quelque chose ? Depuis quand s’en souciait-il ? Que ferait-il seulement pour elle ? Ou voyait-il cela comme le prolongement de son métier ? Elle était… complètement paumée. Mais il continue, et alors qu’il lui pose des questions dérangeantes qui touchent à l’intimité d’un cœur conquis, là, si près d’elle dans la pénombre, elle se sent manquer d’air. Que voulait-il entendre, au juste ? Pourquoi tout cela lui importait aujourd’hui ? N’était-ce pas lui qui était parti ? N’était-il pas là uniquement parce qu’il était incapable de briser les chaines mises par les Im ? Pourquoi se souciait-il de son bonheur désormais ? Semblait-elle tant pitoyable après la scène qu’il avait captée tantôt ? Mais aucune de ses interrogations ne franchit ses lèvres, ses mains s’élevant pour venir prendre son visage en coupe, le rapprochant avec douceur du sien, ses pouces se mouvant sur ses joues pour en caresser le grain. D’ici, elle pouvait voir chaque détail, chaque défaut adulé de sa personne, de ses orbes mordorées à son nez droit et ses lèvres… si joliment dessinées, s’approchant jusqu’à y mêler son souffle, comme hypnotisée, mais s’en éloignant subitement à deux doigts du but atteint, comme brûlée. Elle faisait vraiment n’importe quoi.

« Tu crois que j’ai tout ? » Le rire partant, bref et vide de toute joie, comprenant bien qu’il assimilait richesse à bonheur. Mais jamais n’avait-elle ressentit une once de joie à naître dans ce carcan doré. Ses plus belles années, le rythme effréné de son myocarde et l’esquisse rieuse de sa bouche enivrée… tout venait de lui. Tout n’avait toujours été que pour lui. Qu’il avait pu être aveugle… préférant alors se détourner lentement et se diriger d’un pas gauche vers la salle de bain attenant à sa chambre. « Je n’ai besoin de rien… » Elle avait pourtant besoin de tant. « De rien que tu ne puisses me donner, du moins. » L’ironie pointant, se maudissant de faire ressortir ce monstre de froideur. « A moins que tu ne veuilles m’aider à me déshabiller ? Mais j’aurais peur de te choquer. » Un sourire sans joie étirant ses charnues alors qu’un voile maquillait ses iris. « Je dois me doucher… je me sens… sale. » Le mot si faible, ses bras se refermant sur elle pour l’enlacer mais ses mains tremblant indubitablement. « Alors puisque tu ne comptes pas m’aider à me savonner… tu peux disposer. » Pourquoi le traiter ainsi ? Pourquoi le repousser quand tout ce qu’elle désirait, c’était s’accrocher à lui ? Ses actes n’avaient jamais eu plus de sens que ses sentiments désordonnés, lui en voulant d’être si éprise… de ne pouvoir l’oublier. Pourquoi avait-il dû assister à ça ? Pourquoi lui ? Disparaissant derrière la porte de la salle de bain alors qu’une larme roulait, solitaire, accueillant son reflet déformé dans la pièce glacée. Elle se révulsait. Et le savon ne pourrait effacer la marque qu’elle sentait désormais gravée sur son sein.

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mai 2022 ↠ velvet spire

alcool & attouchements non désirés@Im Feyre .✧ Il n’aurait pas dû parler. Ses pas auraient dû reprendre le chemin emprunté il y a quelques minutes sans lui accorder ne serait-ce qu’une nouvelle pensée. Son cœur ne devrait pas être habité d’elle et ses pensées encore moins, la tension lancinante dans chacun de ses muscles se faisant plus difficile à ignorer plus le temps passé à ses côtés s’étire. Était-ce une erreur? De la suivre ce soir-là. Mais s’il ne l’avait pas fait, alors où aurait-elle atterri: la scène lugubre de cet homme aux mains repoussantes lui arrachant une petite grimace. Il ne sait pas s’ils sont plus avancés que le jour d’avant. Tout semble plus compliqué qu’au moment où le soleil s’est couché sur Celestia, des milliers de questions nées des ses agissements et de ses élucubrations sans sens. Et lui aussi, n’en avait pas beaucoup fait, de sens. Agissant comme quelqu’un qui n’existait plus depuis longtemps, laissant un filet d’espoir se frayer un chemin au plus profond de sa poitrine. Il doit tout étouffer à présent. Il aurait dû le faire dès que la lueur avait commencé à briller au fond de lui mais il avait été lâche.

Il s’apprête à rouvrir les lèvres pour lui dire. Ne réponds pas. Ce n’est pas la peine. Bonne soirée. Mais les mains de Feyre, douces et glaciales, qui viennent se poser sur ses joues, l’arrêtent dans son élan. Ses yeux s’écarquillent légèrement dans un trait d’humanité qui lui est rarement vu, ses souvenirs le ramenant au moment où leurs lèvres s’étaient rencontrées tristement, deux fois, dans cet ascenseur. Va-t-elle l’embrasser à nouveau? C’est la question qui s’immisce dans son esprit, peu sûr de comment il réagirait. Son corps pourtant ne bouge pas. Se résignant à un sort plus doux qu’il ne l’aurait imaginé, ses lèvres s’entrouvrent légèrement comme pour se préparer à accueillir les siennes, les effluves de son doux parfum venant remplir agréablement ses narines. Il déteste la caresse qu’elle appose à sa joue. Une douceur qu’il ne devrait pas croire possible de la reine de glace, la nostalgie tressant ses lianes autour de son cœur et faisant fondre jusqu’à ses plus hautes défenses. Il la sent dévisager chacun de ses traits. Alors lui aussi s’y laisse aller l’espace de quelques secondes, s’accrochant à ces yeux habités d’une tristesse qui l’étouffe, traçant les contours de son nez en bouton sur lequel autrefois il ne cessait de poser son index… se posant sur les lèvres charnues et rosées l’appelant et enflammant un feu qu’il pensait définitivement éteint, au creux de son ventre.

Seulement, elle s’échappe à lui. Ce n’est que lorsqu’elle est loin qu’il se rend compte combien de temps il a retenu sa respiration, un souffle chaud lui échappant et ses yeux retrouvant le tapis. Elle ne devrait pas parler, et il essaie de trouver la force de lui dire, sans parvenir à en avoir le temps. Pourquoi agit-elle ainsi avec lui? Pourquoi le torture-t-elle? Est-ce là aussi la manifestation de sa tristesse? Est-ce qu’elle joue avec lui? Ce sont ces pensées tortueuses qui virevoltent dans sa tête, son corps se serrant d’une peine distincte et sa respiration s’accélérant perceptiblement. Il ne devrait pas avoir mal. Cela fait des années qu’il n’a pas ressenti d’émotion pénible, se traînant dans une apathie qui l’avait rendu indifférent aux plus grands maux. Mais à partir du moment où son pied avait passé le pas de cette maison, quelque chose s’était réveillé en lui. Quelque chose qu’il ne peut voir autrement qu’avec crainte.

Il reprend son souffle. Ne relève pas le regard lorsqu’elle s’éloigne en direction de la salle de bain, frissonnant juste légèrement face à l’image indécente qu’elle vient dessiner au creux de son esprit, de ces propositions qui attisent un feu en lui. Mélange d’envie et de colère qui pousse son cœur à repartir en flèche, fermant un moment ses paupières pour cacher ses prunelles mordorées à la lumière tamisée de la pièce. Sûrement serait-il parti en cachant sa colère si la tristesse n’était pas revenue dans ses mots, esquissant une légère grimace à entendre le mot “sale”, ses yeux se rouvrant pour se poser sur sa silhouette qui se recroqueville avec une inquiétude affichée.

Il ignore son ton. Il ignore sa froideur, et de toute façon qu’aurait-il pu y répondre quand elle s’échappe si vite à lui? Son regard s’accrochant simplement à la porte de la salle de bain, son corps reprenant son souffle, petit à petit. Castiel déglutit difficilement. Tente de se débattre avec les images qui continuent à danser dans son esprit. Son corps aux courbes voluptueuses en appelant à ses plus bas instincts, la sirène lui susurrant d’approcher de son chant envoûtant. Et il y a l’autre image. D’une Feyre recroquevillée. Le visage balayé de larmes et le dégoût au fond du regard. Sûrement aurait-il pu résister à la première mais c’est la deuxième qui pèse son corps de la plus grande douleur, son corps se rapprochant perceptiblement de la salle de bain. Sa main vient se poser sur la poignée mais il ne l’active pas, ses dents venant torturer sa lèvre inférieure avec l’envie de ne pas porter atteinte à son intimité. Il sait qu’elle n’a déclamé ces phrases que pour le provoquer, le thème sans fin de cette soirée, et il ne veut pas profiter bassement de sa faiblesse et se mettre au rang du genre d’homme dont il a dû l’arracher plus tôt.

“De quoi aurais-tu besoin… que je ne peux t’apporter?” murmure-t-il de sa voix grave, le côté de son corps appuyé contre la porte, gardant la poignée entre ses doigts sans savoir s’il le fait pour s’empêcher de rentrer ou au contraire pour garder de la distance entre eux. Le ressentiment envers Feyre ne cessant de se cogner violemment à l’affection qu’il ne cesse de ressentir à son égard, le laissant dans un entre-deux où il ne saurait se placer. “... Pourquoi suis-je encore là?” demande-t-il à voix haute, un rire las et dépourvu de toute joie s’échappant de ses lèvres. Tout en continuant à garder la poignée entre ses mains, il laisse son corps glisser contre la porte pour venir retrouver le sol et s’asseoir contre. Un long soupir lui échappe tandis que le dos de sa tête vient retrouver la surface dure. “Tu me rends fou.” avoue-t-il d’une voix à demi endormie, l’épreuve émotionnelle de la soirée venant se faire sentir sur son corps pourtant habitué aux pires sévices. Un nouveau rire s’échappe de ses lèvres. “Peut-être que c’est ton but.” lance-t-il avant d’expirer longuement, laissant ses paupières se reposer là en se refermant. Il ne sait même pas si elle l’entend. Est-elle sous la douche? Dans son bain? Le fait de ne pas savoir ce qu’elle est en train de faire fait monter son inquiétude mais tout autant, ce n’est pas une raison pour débouler sans prévenir. Le silence retombe et il garde une oreille alerte, ne parvenant pourtant pas à déceler quoi que ce soit d’inhabituel. “Est-ce que ça veut dire que j’ai perdu la tête? Pour avoir envie que tu continues…” lance-t-il doucement. “Si tu me détestes et que tu me tortures ainsi alors c’est que je suis encore quelqu’un, pour toi.” L’esquisse d’un sourire, aux relents d’un passé oublié, étirant les coins de ses lèvres. “Tu me donnes envie de me perdre dans l’illusion que tout n’était pas que mensonges.” Une longue pause. Et finalement un rire qui s’échappe de ses lèvres, impromptu. “Qu’est-ce que je raconte?... Est-ce que tout ça ce n’est pas que l’alcool? Demain… demain tout sera oublié. Alors je ne dois pas trop y penser, pas vrai?” L’attente d’une réponse. “Je te mettrai au lit et après, je disposerai, comme le veut Madame.”

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alcool & attouchements non désirés@Castiel Locke .✧ La solitude la gagne alors que la porte se referme sur elle, les murs l’enfermant et se rapprochant jusqu’à l’en étouffer. L’habitude, sans doute, de tout porter seule et ne plus jamais faire un pas en étant accompagnée, n’ayant qu’ennemis sur sa route ou inconnus lui voulant son titre ou sa fortune. A moins qu’il ne s’agisse de son corps ? Les bribes de cette soirée grésillant dans son esprit encore troublé et l’attaquant vicieusement, ses doigts se refermant autour de sa tête comme pour en faire taire les relents. Mais il n’y a rien à faire, et alors qu’elle croise son reflet dans la vitre, celle qu’elle voit n’est qu’une traînée. Une pauvre fille. Une abandonnée, objet usé duquel on s’est servi, sur lequel on est repassé… et qu’on jettera bientôt dans un fossé, ses prunelles s’écarquillant d’effroi alors que son teint livide et ses cernes violacées déforment sa vision de la réalité. Elle est laide. D'extérieur comme d’intérieur. Une incapable, fille de meurtriers… qui a le culot de le désirer. Elle ferait mieux de crever.

L’oxygène lui manque alors que ses phalanges s’agrippent au marbre de l’évier, blanchissant sous la force exercée. Le monde tangue, sang vicié par le crime et l’alcool qui pulse encore en elle et les fantômes de son esprit viennent s’enrouler, profitant du festin pour l’étrangler. Respirant bruyamment alors que les larmes inondent ses joues, ses ongles venant lacérer la chair à la naissance de son sein et y traçant des sillons rougeâtres dont un fini ensanglanté, étouffant la plainte entre ses charnues bouffées. Lentement, elle se sent étouffer par le passé, le présent et le futur de concert, sans aucun moyen d’y échapper.

Et puis elle l’entend. De loin. Comme un écho. Un son au timbre familier, mélodie de son cœur, bourreau comme salvateur. Il lui pose une question, qui se fraye un chemin à travers la vapeur cancérigène, sans qu’elle ait de réponse à lui donner. Ce dont elle aurait besoin ? De lui. Juste lui. Rien que lui. Elle n’avait jamais voulu que lui, envers et contre tout. Mais il lui resterait à jamais interdit, sa poitrine victime d’un soubresaut douloureux tandis qu’elle s’approche difficilement de la porte, posant une main contre le battant. Se trouvait-il de l’autre côté ? Apparemment, puisqu’il demande pourquoi il est encore là… prise de culpabilité, se rappelant que sa présence, ses chaînes, sa peine et ses tourments… tout n’est que sa faute, à elle et elle seule. Incapable de trouver le courage de mettre fin à ses jours pour le libérer, la peur au ventre d’être oubliée. De n’avoir été pour lui qu’un fardeau dont il serait débarrassé.

Il lui est plus facile de glisser contre le mur attenant, au son feutré de son corps en faisant de même, comme miroir de ses mouvements. Reposant sa tête contre la paroie glacée, sa joue imbibée se plaquant pour se tourner en sa direction, incapable pourtant de voir à travers cette porte. Qu’y trouverait-elle, de toute manière ? Deux iris mordorées dont la froideur était meurtrière, sans doute, un début de rire muet lui échappant, complètement à bout. Tu me rends fou. Non, c’était lui qui la rendait folle… lui qui emplissait ses songes, lui qui l’enfermait dans une impasse, lui qui lui avait arraché le cœur sans sourciller alors que pourtant… il ne pourrait jamais rien lui donner en retour. Un sourire sans vie dessinant ses lèvres violacées à l’entendre parler de but. Si cela l’aidait. Si ainsi il pouvait avancer… elle le laisserait la détester sans rien dire.

Alors pourquoi est-ce un tout autre morceau qu’il se met à jouer ? Electrocutant un cœur crevé quand elle était celle à pouvoir occasionner des décharges par millier. Ses orbes s’écarquillant et sa respiration se coupant, sa poitrine écrasée par le désir et la culpabilité mêlés. Il voulait qu’elle… continue ? Figée dans un autre espace temps tandis qu’il continuait à parler, la nette impression que rien de tout ça n’était réel. Qu’elle avait tout rêvé. Mais où commençait le rêve et où s’arrêtait la réalité ? Ses charnues s’entrouvrant sans qu’aucun son n’en sorte, son palpitant criant pourtant à travers sa cage thoracique combien il se trompait. Qu’il n’avait jamais cessé d’être quelqu’un. Qu’il serait toujours plus que tous les autres. Déglutissant péniblement alors qu’il lui parle de mensonges et d’illusions, pourtant plus proche que jamais de la vérité. Ses poings se refermant douloureusement et ses ongles crevant la chair pour ne pas se laisser aller. Le laisser croire qu’il s’agissait de l’alcool. Le laisser penser que rien de tout ça, aucun moment de cette soirée n'avait existé. Elle aurait dû… elle aurait vraiment dû.

Mais elle ne peut pas.
Elle n’a jamais su vraiment lui résister.
Ame capturée, papillon de nuit amouraché de sa lumière sur laquelle il s’était brûlé.
Elle était incapable de s’en détacher.

Prenant sur elle, puisant dans des forces insoupçonnées pour se relever alors qu’elle lui répond. « Ne m’appelle pas madame. » La voix est blanche, dénuée de vie. Ne supportant pas le surnom que tous les domestiques donnent à sa mère, monstre sans âme qui ferait peur aux vampires eux-mêmes tant elle était habile à sucer la vie. Refermant ses doigts sur la porte lentement et l’ouvrant péniblement, y trouvant étrangement de la résistance. Jusqu’à comprendre en découvrant que lui aussi tenait jusque-là la poignée. Elle a peur du regard qu’il portera sur elle désormais. De ses prunelles océan qui avaient débordées à la balafre sur son sein, la bretelle à moitié tombée en découvrant un bout. Mais qu’a-t-elle à lui cacher ? Elle vient s’enterrer. « Je t’ai déjà dit ce dont j’avais besoin, si tu n’y es pas disposé la sortie est là-bas. » La lui pointant d’un doigt tremblant sans pourtant bouger plus, comme figée dans une attente qu’elle-même ne comprend pas. Sans doute parce qu’elle refuse de se sentir craquer. Et pourtant… « Je veux que tu me laves. » Le souffle coupé de l’audace dont elle avait fait preuve, n’en laissant cependant rien paraître, le tout sonnant comme un ordre. Depuis quand son cœur n’avait-il pas parlé franchement ? Elle était complètement cinglée. Et le pire, c’est qu’elle s’apprêtait à continuer. « Quoi ? Tu m’as demandé ce dont j’avais besoin et que tu pourrais faire. Alors caresse moi. » Manquant soudainement d’air alors que ses obsidiennes fuyantes se plantaient désormais irrémédiablement dans les siennes, ne reflétant que trop l’âme ébréchée. « Fais le moi oublier… » Un souffle. Une supplique. Le désespoir d’une femme qui ne s’était que trop refusée d’être aimée.

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mai 2022 ↠ velvet spire

alcool & attouchements non désirés@Im Feyre .✧ Il s’attend à n’avoir pour réponse que le silence. Le vide effrayant où les pensées peuvent s’emmêler, jusqu’à créer dans son esprit mille paysages où le visage de Feyre se ressemble. Les prunelles lointaines et la tristesse au fond du regard, incapable même de se souvenir exactement d’à quoi elle ressemble en riant, en étant heureuse, en étant. Le veut-il? Castiel tente de nier cette évidence qui enserre son cœur et qui rend difficile l’idée même de s’échapper. Ignorant la réponse et les idées d’un sourire si beau et éclatant qu’il pourrait en dessiner les traits sur un de ses carnets à croquis, depuis longtemps oubliés. Alors que son esprit divague, il sent la porte se mouvoir contre son corps, le poussant à se relever pour laisser Feyre sortir. Elle a déjà fini? Il lui semble pourtant que peu de minutes se sont écoulées: mais peut-être s’est-il perdu trop longtemps dans sa tête et a perdu la notion du temps.

La vision qui apparaît derrière la porte lui fait marquer un temps d’arrêt. Ses prunelles attirées immédiatement par les balafres écarlates qui écarquillent légèrement ses paupières, avant de forcer à nouveau son regard en direction de son visage. Castiel déglutit difficilement, tout autant happé par la vision de sa souffrance que celle de son corps dénudé, l’image du tissu brillant accroché à la pointe de ses seins dansant devant ses yeux sans qu’il ne parvienne à l’étouffer.

Il ne comprend pas les mots qu’elle lui offre. Quand lui a-t-elle dit quoi que ce soit? L’incompréhension peignant un instant ses traits avant de retomber. Doit-il même y réfléchir? Tenter de la comprendre? Tout ceci n’est qu’élucubrations d’une femme qui a bu un peu trop. Sûrement que Feyre ne comprend même pas ce qu’elle raconte elle-même, et c’est sur ce fait qu’il s’appuie pour tenter de se distraire. Bien trop conscient de la tension régnant dans l’air entre leurs deux corps, la proposition indécente d’il y a peu résonnant toujours au creux de ses tympans et allumant un feu au creux de son bassin. Il ne devrait pas la désirer. Il ne devrait pas ressentir quoi que ce soit: c’est le constat qu’il fait, parcouru d’un choc muet, face à ce corps qui a oublié qui il est depuis son retour dans cette maison. Il devra bien tuer à mains nues le fantôme de ce qui n’est plus: c’est la résolution qu’il fait dans son regard dur, peu à même d’anticiper ce que Feyre dira ensuite et prêt à la mener en direction de son lit pour la border, tout en l’affublant d’un “mademoiselle” si c’est ce qu’elle préfère.

Le désir qui quitte ses lèvres rosées le fait frissonner. Il peine un instant à savoir s’il ne vient pas d’inventer la phrase: s' il ne l’a pas entendue une nouvelle fois parce que son cœur le lui criait il y a peu alors qu’elle n’a peut-être rien dit. Son regard, empli d’une vivacité et d’une curiosité nouvelle, vient détailler son visage. Les mots qu’elle ajoute pour s’expliquer ne font qu’aggraver les battements effrénés de son cœur en désordre, ses pupilles disparaissant dans un regard qui se fait un peu plus pénétrant, le silence s’étirant de manière insupportable.

Il ne peut pas détourner le regard. Il n’y a plus que le bruit de leurs deux respirations, chaudes. Les failles de leur âmes se répondant dans la lumière qui brille si faiblement au creux de leurs prunelles, Castiel ne peut que se sentir un long moment pris dans un étaux. Incapable de respirer, incapable de penser, incapable de se souvenir même de ce qu’il est, de ce qu’il veut. Ce qu’il veut?... Alors que la raison s’est envolée, son regard se baisse en direction de ses blessures, si fraîches qu’il comprend finalement qu’elle vient de se les infliger. Sa main se redressant et ses longs doigts s’en approchant, s’arrêtant à un centimètre à peine de sa plaie. “Pourquoi?...” souffle-t-il de sa voix grave aux tons attristés, son corps réduisant la distance entre eux deux jusqu’à ce que leurs chaleurs se mêlent. La poussant à l’intérieur de la salle de bain par la simple présence imposante de son corps et refermant doucement la porte derrière lui. Castiel laisse son dos venir y reposer, sans jamais quitter le regard de Feyre, les battements de son cœur se rapprochant sans qu’il ne puisse les en empêcher. Et il reste là un instant. à la caresser de ses yeux, à laisser l’affection déborder dans ses prunelles dorées, là où il ne laisserait aucune raison à qui que ce soit de douter de son humanité. Un long soupir s’échappant de ses lèvres charnues, les sonorités de cet air pourtant différentes de d’habitude.

Castiel finit par tendre le bras. Sa large et chaude paume venant se poser contre la joue si froide de Feyre, les larmes venant tâcher sa peau claire. Il fronce légèrement les yeux. Laissant son pouce se mouvoir lentement pour faire des aller et retour, effacer les traces de sa tristesse, rassurer un cœur meurtri. En est-il même capable? Ce n’est pas ce qu’elle lui a demandé. Peut-être invente-t-il des désirs qui ne sont pas les siens, sous cette demande directe qui l’avait laissé sans voix. Peut-être que ce qu’il perçoit du manque et du trou béant dans sa poitrine ne sont que des illusions, créées du plus profond noir qui réside dans son propre corps et dont il prend un peu plus conscience, plus il reste à ses côtés. Ses doigts s’échappent dans ses mèches brunes, viennent les coincer derrière son oreille. Une caresse douce sur son visage qui lui semblait dans le passé plus éclairé, cette impression de pouvoir voir ce qui scie son âme dans chacun de ses traits sans pouvoir s’en empêcher. “D’accord.” finit-il par souffler, se redressant pour cesser de s’appuyer contre la porte et son corps s’approchant de celui de la jeune femme. Ses doigts précédemment sur sa joue tracent la route de sa mâchoire et les vallées de son cou, jusqu’à trouver ses clavicules et ses minces épaules. Du bout des doigts il pousse la deuxième bretelle sans hésitation, tirant sur le tissu dans son mouvement et laissant la robe glisser jusqu’au sol dans un tas brillant auquel il ne porte pas attention.

Il n’a pas besoin de regarder le corps de Feyre pour le savoir meurtri. La conscience de sa souffrance emplissant son cœur et l’empêchant de s’égarer. Ses mains chaudes viennent finalement se poser sur ses épaules nues, remontant pour venir caresser sa nuque, et son regard s’enfonce un peu plus profondément à l’intérieur du sien. Une esquisse bien particulière vient étirer les coins de ses lèvres, un sourire tel qu’on ne l’aurait cru possible de sa part. De la douceur et de l’amour réunis dans ses traits qui se relèvent, ses yeux venant se plisser légèrement dans cette esquisse étrangère. “Tu m’aides?” demande-t-il finalement en laissant les notes taquines enlacer sa voix, baissant le regard en direction de sa propre tenue qui est probablement trop habillée pour passer sous l’eau.

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sexe@Castiel Locke .✧ Le silence accueille sa demande, chape de plomb aussi bien lourde qu’électrifiée. Regrettant aussi vite ses mots qu’ils se sont envolés, la désillusion enserrant son muscle battant de ses griffes acérées. L’envie de revenir en arrière la prend, aussi saugrenue qu’irréaliste, ses doigts tremblant le long des pans de sa robe de soie, tentant de camoufler à la lueur de son regard aiguisé les fêlures d’une âme impossible à recoller. Elle sait pourtant qu’il est impossible de le flouer, leurs langages depuis longtemps dissonants car ne vivant pas la même réalité mais leurs cœurs résonnant toujours de cette même note oubliée. Boîte à musique refermée il y a de cela des années et cachée quelque part où ils ne sauraient la trouver. Aujourd’hui n’étaient-ils plus que deux inconnus, liés par un passif lourd et un contrat d’appartenance qui l’enchainait férocement aux bourreaux de sa sœur. L’amitié s’était tarie, aussi sûrement que leurs souvenirs avaient volé en éclats, parchemins dévorés par les flammes dont les cendres aujourd’hui encore restaient coincées quelque part dans sa trachée, l’empêchant de respirer. Que dire d’eux quand le passé avait été réécrit et le futur ne pouvait que s’écrire au singulier ? Rien. Et sans doute était-ce là le poison le plus féroce qui courait dans ses veines et la tuait à petit feu.

Alors pourquoi ? Pourquoi espérait-elle secrètement, par elle ne savait quelle sorcellerie, qu’il répondrait favorablement à sa demande ? Sûrement le ferait-elle fuir, oui, s’éloignant à jamais de ce spectre mortuaire et ne laissant plus en elle que le froid polaire dépourvu de quelconque lumière. C’était à espérer. C’était ce qu’elle avait toujours demandé : qu’il s’en aille loin de sa famille et se reconstruise là où elle ne pourrait le trouver. Un désir en contradiction totale avec les mots proférés, attendant là, comme une statue de sel, qu’il se meuve ou s’exprime. Car il était le seul actuellement à pouvoir jouer sur ce cruel échiquier. Elle ne s’attend toutefois pas à ce qu’il avance ce pion là, ces doigts si proches et pourtant si loin de son épiderme, la frôlant en une caresse imaginaire sur une plaie superficielle comparée à celle béante de son coeur lui coupant tout bonnement la respiration. Faisant de ses jambes du pur coton. Et elle se sent tanguer doucement, alors qu’il lui demande pourquoi, la bienveillance de son ton et la tristesse persant l’ambre de son regard affaissant peu à peu chaque brique de sa muraille. Elle ne sait pas. Elle ne sait plus. Se sentant défaillir tout bonnement alors que leurs chaleurs se mêlent et leurs enveloppes charnelles se frôlent, son muscle battant cognant si fortement qu’il pourrait s’envoler par delà le fold et l’abandonner à ses bras. Incapable même de savoir comment elle recule ou se retrouve enfermée dans cette salle de bain, lui adossé à la porte et elle… elle, ne tenant qu’à un fil.

Elle aimerait s’extraire à cet enchantement. Se libérer de ses orbes fauves qui laissent percer jusqu’au plus profond de son âme la douceur venimeuse de sentiments étouffés jusqu’à la moelle. Elle n’a pas le droit de le désirer. Pas le droit d’espérer compter d’une quelconque façon, et pourtant… face à ce regard qui n’a plus rien d’inhumain, la statue de pierre s’étant animée devant elle sans doute pour la première fois, elle se prend à douter qu’il puisse ressentir pour elle une affection toujours rejetée. Rêvant des chimères d’un amour qu’un homme de sa condition ne pourrait lui donner, les sorceleurs incapable de ressentir les soubressauts du coeur. Pourtant il la touche. Caresse enivrante de la pulpe de ses doigts chauds sur ses joues aux sillons noircis et glacés. Arrêtant le temps, comme s’il en fut capable, véritable tour de passe passe et se redressant pour la dominer de toute sa hauteur alors que le suave de sa voix l’enveloppait à l’en faire frissonner. D’accord ? D’accord… frêle silhouette totalement envoûtée prenant un temps fou à s’extirper de la transe dans laquelle il l’avait enfermée.

Ses iris s’écarquillent alors que la compréhension vient enfin, ses poumons se contractant à l’en faire manquer d’air et son cœur s’arrêtant de fonctionner avant de repartir de plus belle dans une frénésie douloureuse. La caresse de ses doigts le long de sa peau nue laisse une trainée embrasée, contractant son bas ventre et la faisant doucement tanguer. Redoutant autant cet instant où la bretelle tomberait et elle s’afficherait face à lui dans sa plus grande vulnérabilité qu’elle s’en impatientait. Pourtant ne la regarde-t-il pas, alors qu’il est le premier à avoir eu accès à pareille vision, laissant l’amertume poindre sans lui laisser voix au chapitre. Capturer par son regard brûlant, par ses lèvres pleines à l’esquisse rieuse oubliée et l’air lourd de cet électricité où la passion semble entremêlée à une puissante émotion.

C’est presque interdite que ses orbes à son tour se posent sur sa tenue, suivant le mouvement des siennes, la compréhension prenant un temps fou à arriver. Ordonnant à ses bras de se relever alors que ceux-ci refusaient tout bonnement de fonctionner, le cœur au bord des lèvres et la raison envolée. Elle ne savait précisément pourquoi lui aussi demandait à être dévêtu, supposant qu’il ne voulait pas mouiller ses vêtement et tout autant… le discours entre eux si confus qu’elle se surprenait à espérer y lire plus dans les silences qu’ils s’adressaient. S’enhardissant alors qu’elle se rapprochait un peu plus, ses boutons de rose nus venant frôler son torse, ses doigts le dévêtissant lentement du haut de sa tenue, caressant au passable le carré de peau nue grandissant couvant une chaleur torrentielle. Et elle ne se gêne pas, contrairement à lui, à laisser ses chocolats tracer chaque partie de son anatomie et en redessiner les contours, son organe vital se gorgeant de sentiments aussi douloureux qu’explosifs, se retenant volontairement de respirer alors qu’elle défaisait le bouton du pantalon. La fermeture coulisse alors avec une lenteur teintée de pudeur, agrippant le tissu au niveau des hanches pour l’abaisser. Ne reste alors plus que son dessous, miroir de cette culotte en dentelle fine qui reste encore greffée à sa peau, hésitant un instant, l’ongle passant sous l'élastique, avant de se figer, manquant cruellement de courage et non pas d’envie. Son regard se relevant pour s’ancrer dans le sien avec peur et désir entrelacés, leurs souffles mêlés de par leur proximité rendant le sien plus chaotique. « Tu peux encore fuir… je ne te retiendrai pas. » Sa main pourtant toujours ancrée sur sa hanche, le corps jouant une partition différente des lèvres qu’elle humecte puis mord. Se reculant doucement en direction de la douche, restant un moment face à lui et à découvert comme le mettant au défi avant de se retourner et d’allumer le jet. Ses doigts filent enfin en direction de la dentelle dans le but de l’enlever, pensant bêtement que ce dernier, pris d’un sursaut de conscience, s’était enfui. L'avait abandonné à sa sombre solitude.

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alcool & attouchements non désirés@Im Feyre .✧ Castiel ne sait pas trop d’où lui vient cette vie qui, de façon inespérée, s’est décidée à courser à nouveau dans ses veines. Est-ce que ces paroles sont les siennes? A-t-il le droit de décider comme siens les mouvements d’un corps que pourtant il n’a aucunement l’impression de contrôler? Car s’il était en possession de tous ses sens, si son cerveau marchait de la bonne façon, il ne serait pas là, si? La question tapant dans son crâne en attente de quelque chose, n’importe quoi. Une prière à laquelle personne ne répond, seul un silence écrasant venant faire frissonner chaque partie de son être face à l'évidence qui vient se dessiner devant ses yeux. Est-ce que c’est lui? Est-ce lui qui la désire? Lui qui veut la choyer? Lui qui imagine un instant ses doigts fins passer sur chaque parcelle de son corps, chaque cicatrice? Lui qui se meurt de sa chaleur et de sa présence auprès de lui, combien même sa raison lui implore de la détester? Mais il n’a jamais vraiment réussi. La colère et la douleur se sont toujours battues en son sein sans parvenir à gagner le pas sur une autre émotion, qu’il a toujours tenté d’effacer sans succès. Peut-être que toute cette situation peut prendre du sens s’il part du principe qu’il est en train de rêver: car il peine à imaginer tout autant cette Feyre habitant la réalité, tant elle peine à faire de sens.

Il s’attend presque à se réveiller. Les derniers mots ayant quitté ses lèvres, son regard sombre accroché au visage de Feyre, luttant contre l’envie de descendre pour caresser chacune de ses courbes. Une retenue qu’il aimerait pouvoir faire disparaître, née d’une envie qu’il ne parvient aucunement à effacer. Celle d’être mieux que tous les hommes qu’elle doit fréquenter, celle d’être meilleur que celui qui l’a touchée sans son accord un peu plus tôt, celle d’être la seule personne qui aurait tout autant envie de la respecter et de bafouer chaque partie de son corps. Castiel ne peut s’empêcher d’avoir honte, honte du désir qui le contracte, lui rappelant avec violence sa condition humaine quand bien même il ne mérite pas ce mot. Ne pas ressentir. C’est la seule tâche qu’il aurait dû réussir avec brio mais celle à laquelle il n’avait jamais su se plier comme un parfait esclave, la sensibilité ayant fait partie de son être depuis ses plus jeunes années, partie de lui incapable à tuer.

Il revient au moment présent lorsque les monts tendus de Feyre viennent le frôler, inspirant avant de s’arrêter. Peut-elle percevoir les battements effrénés de son cœur? Voit-elle dans ses muscles tendus à quel point cette situation le dépasse? Castiel déglutit difficilement et se le demande une nouvelle fois. Veut-il reprendre ses mots? Incapable pourtant de comprendre pourquoi il n’y a pas une seule partie de lui qui veut répondre oui. Ses paupières papillonnent. Lentement, le haut de sa tenue quitte ses épaules et leurs peaux, chaudes, parviennent à se frôler. Un long soupir chaud lui échappe et alors que Feyre se laisse aller à la contemplation, lui aussi s’y autorise inconsciemment. Ses prunelles descendant sur ses formes pleines, caressant de son regard là où il aimerait pourtant toucher, ses doigts tremblants restant sagement des deux côtés de son corps. Le trouve-t-elle beau? Une pensée futile et grotesque qui l’emplit de gêne, une de celles qu’il aurait pu avoir lorsqu’ils étaient tous les deux adolescents et que l’idée du regard de Feyre sur lui le remplissait de joie. Est-ce que c’est ce qu’il ressent, maintenant?... De la joie? Il se le demande silencieusement sans parvenir à y répondre. Peut-être que le sentiment est trop pur face à l’amalgame d’émotions qui se pressent et s’étouffent en lui, là où il n’aimerait ni mettre de mots ni se laisser aller à la réflexion.

Lorsque les doigts de Feyre s’emparent du bouton de son pantalon, Castiel se voit attraper son poignet dans son esprit et pourtant, il n’en fait rien. Une tension insupportable faisant feu de son bassin, occultant toute pudeur ou retenue. Sa gorge est si serrée qu’elle n’aurait pas laissé passer un seul mot alors il ne s’y tente pas. La lenteur de chacun de ses mouvements est d’un plaisant supplice, les dents du jeune homme venant s’accrocher à sa lèvre inférieure de frustration. Son regard tour à tour se pose sur son propre corps qu’elle touche, la vision de ses mains sur lui plus plaisante qu’il ne l’avait jamais imaginée, et sur le sien qu’il aime à imaginer habité d’une chaleur similaire à la sienne. Lorsque son doigt passe sous l’élastique de son sous-vêtement, ses lèvres s’entrouvrent, le mouvement avorté création d’une tension si insupportable qu’elle en est douloureuse. Ce n’est pourtant rien face au regard qu’elle vient enfoncer profondément dans le sien, celui qui l’attire inexorablement à elle et lui supplie de prendre ses lèvres pour y apposer un chaud baiser, auquel il n’aurait sûrement jamais assez de forces pour mettre fin. Il ne comprend même pas ses mots consciemment que sa tête fait non, déglutissant difficilement. Elle aussi semble avoir faim de quelque chose difficile à mettre en mots, remarque-t-il en posant son regard sur ses dents qui viennent allègrement torturer sa lèvre.

Lorsque Feyre s’échappe à lui, une longue expiration lui échappe enfin. Sans bouger tout d’abord, il l’observe s’échapper en direction de la douche, incapable de détacher son regard du spectacle qu’elle lui offre avant de finalement s’y forcer. Son cerveau enfin capable de faire marche arrière pour repenser à ses mots. Là est sa porte de sortie. Il peut s’en retourner et s’en aller mais pourtant, en a-t-il envie? La promesse silencieusement susurrée au moment où il l’avait rejointe, il lui est impossible de s’imaginer la reprendre. Même s’il le voulait, il n'est pas sûr qu’il aurait eu la force et à ce moment précis, son corps et son cœur lui supplient tout, sauf la fuite.

Castiel se défait de son dernier vêtement. Le regard enhardi, il hésite à nouveau quelques secondes avant de pourtant se remettre en marche. Son corps rejoignant dans le silence le plus total celui de Feyre sous la douche jusqu’à se retrouver derrière, laissant ses bras glisser autour de sa taille avant qu’elle ne puisse se déshabiller. Il craint d’être rejeté et pourtant il ne peut se retenir, l’intégralité de son corps se pressant contre le dos de la jeune femme, son bassin tendu se pressant avec chaleur contre son fessier, un doux soupir témoin de son plaisir filant hors de ses lèvres pour caresser l’oreille de Feyre. “Laisse moi faire.” chuchote-t-il là, la gardant dans ses bras un instant. Il aime tout de ce moment. Son cœur gonflé et débordant d’une émotion qu’il ne saurait qualifier, et qui lui intime de ne jamais plus se détacher d’elle. Alors que le bout de son nez frôle son épaule avec tendresse, Castiel finit pourtant par délacer ses bras et laisser ses doigts filer le long de son ventre jusqu’à retrouver la dentelle. Tirant dessus, le jeune homme l’en débarrasse en se penchant avant de revenir la presser entre ses bras, trouvant une confiance nouvelle dans le fait qu’elle ne lui fasse pas face. Incapable de se donner l’autorisation de la caresser, il ne peut que l’enlacer chastement alors que leurs deux corps rejoignent l’eau, le visage caché au creux de sa nuque. Il devait la laver. C’était ça son but mais ne lui avait-elle pas donné un autre ordre? Celui-là plus facile à suivre et animant jusqu’aux tréfonds de son âme.

Lentement, une de ses mains vient se dénouer de son étreinte avant de remonter doucement. Frôlant la pointe de son sein avec le milieu de sa paume un long moment, Castiel laisse finalement sa main se renfermer sur sa rondeur, un long soupir s’échappant de lui et signifiant à quel point la sensation est divine. Caressant sa peau souple et douce tandis que l’eau chaude les effleure, son pouce vient avec hésitation la cajoler là où elle est la plus sensible, ses lèvres se pressant finalement contre la peau au creux de sa mâchoire en un baiser qui bientôt laisse échapper un bruit de succion enivrant.

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sexe@Castiel Locke .✧Elle se sent étouffer. Alors même qu’elle s’est éloignée de lui qui l'asphyxie tout bonnement, la tête lui tournant rien que de le regarder et la fièvre montant, rien ne semble s’arranger. Pire encore, elle sent son cas s’aggraver, prise de tremblements, la volonté de se rabattre vers lui tel un aimant et de casser cette vitre qui les sépare pour s’échouer avec la fureur vorace d’une vague tout contre son corps. Que lui arrive-t-il ? Elle d’ordinaire maître de ses sentiments, reine des glaces au regard polaire et mots aiguisés plus prompt à rejeter qu’à embrasser… se retrouvait à fondre devant cet homme qu’elle s’était interdit tout bonnement. A désirer ardemment voler cet oxygène qui ne rejoignait ses poumons que lorsque leurs lèvres se chevauchaient dans la plus perverse des danses.

La faute de cette horrible liqueur qui coursait encore ses veines, vous dirait-elle, incapable de s’imaginer sobre tenir de tels propos. Avoir cette envie insensée et tout sauf intelligente de se jeter sur lui et de s'abandonner. Pourtant, n’est-ce pas ce qu’elle désire chaque jour au point de s’oublier dans la boisson ? Une question qu’elle laisserait en suspend, ne voulant pas aggraver son cas. Il lui est toutefois impossible, dans ce court instant de solitude, de se le sortir de l’esprit, la vision de sa peau laiteuse dénuée de tout vêtement ou presque la faisant frissonner d’extase. Sa silhouette danse encore derrière ses paupières closes alors que la douche tente vainement de laver son esprit de toute tentation, se rappelant de la chaleur de sa bouche lorsqu’elle conquit la sienne dans cet ascenseur et de leurs deux peaux se caressant il y a quelques secondes à peine, quand sa poitrine s’était aventurée contre son torse. Les sensations déferlent en elle avec violence, son bassin la brûlant et tous ses membres fourmillant d’une envie insoutenable alors qu’elle se sent respirer bien trop fort, le poison faisant son chemin et la tuant un peu plus à chaque seconde écoulée. Refusant d’admettre s’être entichée un peu trop fortement et plus encore, de le réclamer comme une drogue.

La dentelle attrapée dans un geste vain pour s’occuper l’esprit, voulant se focaliser sur sa toilette et rien d’autre, son geste est suspendu par la source même du problème alors que ses bras s’enroulent autour d’elle. Un frisson délicieux la parcourt de part en part, comme électrifiée par le contact, la chaleur de ses paumes s’étalant sur sa taille égrenant les battements de son coeur tandis que son corps plaqué désormais contre le sien, au membre si tendu, lui coupe tout bonnement le souffle. Et elle en perd ses mots. Elle en perd ses repères, accusant du soupir chaud contre son épiderme avant d’hocher docilement la tête, poupée de chiffon, pantin désarticulé qu’il pouvait manipuler à sa guise. Qu’elle lui exhortait, sans en avoir le courage, de manier selon ses souhaits. Immobile entre ses mains, elle a l’impression que chacune de ses sensations est décuplée, du frôlement de son nez sur sa peau nue, à l’origine d’une nuée dans son estomac, à ses doigts qui parcourent l'épiderme et y tracent des sillons brûlant le long de ses cuisses. Tout ceci était-il vraiment réel ?

Elle a du mal à y croire quand tout ressemble à l’un de ses songes, de ceux qu’elle réfute alors qu’au matin elle se réveille pantelante. Elle n’était pas comme ça, autrefois. Elle n’avait pas ce genre de pensées impures. Mais depuis qu’il était revenu vivre chez elle, chaque nuit était une torture. Et l’attente est tout aussi insoutenable, détaillant sa main se relever lentement et sa paume cajoler son sein, un soupir incontrôlé lui échappant tandis que le rouge lui monte violemment aux joues. D’autres l’avaient déjà touchée, plus ou moins. Comme ce soir. Pourtant n’avait-elle jamais rien ressenti de tel, ses jambes devenant coton et ne se reposant qu’un peu plus contre lui alors qu’il le prenait en main et venait en caresser la pointe, se mordant honteusement la lèvre devant la vague de plaisir qui déferle. Bombant par réflexe plus la poitrine comme s’offrant à lui sur un plateau alors que sa nuque se penchait du côté opposé à ses lèvres pour lui laisser libre accès.

Elle ne sait plus si elle frissonne ou si elle tremble, l’horreur de tantôt gommée et remisée au fond d’un tiroir pour ne plus se remplir que de lui, incapable de retenir ce gémissement soudain face aux sévices de sa bouche et ses doigts de concert. Son esprit devenant toile vierge l’empêchant d’étaler quelconque pensée cohérente si ce n’est deux syllabes enfermées au plus profond d’elle. « Castiel… » Prénom susurré du bout des lèvres, entre soupir et désir, se retournant prise d’une impulsion pour le dévorer de ses orbes fauves avant de voler ses lèvres. Un baiser aussi doux et léger que la caresse de l’aile d’un papillon, prise d’une timidité certaine mais tout autant incapable de se décrocher du fruit défendu. Elle savait que ce n’était pas ce qu’elle avait demandé. Elle savait qu’il était simplement censé lui faire oublier ce contact et la doucher. Mais elle s’en foutait, capturant ses lèvres avec toujours plus de volupté, prolongeant indéfiniment l’échange et s’osant à les appuyer plus, ses bras rejoignant sa nuque alors qu’elle se plaquait à lui, sa poitrine s’écrasant contre son torse.

Elle qui n’avait cessé de s’abandonner dans des bras inconnus en l’imaginant lui goûtait aujourd’hui réellement à ses charnues et ses attentions. Et tant pis si elles étaient faussées. Tant pis si elles n’étaient porteuses d’aucun sentiment, ce soir ils ne seraient que deux corps qui se cherchent avec l’envie certaine de s'emboîter. Elle supposait du moins, vu la dureté qui lui cisaillait la hanche, alors qu’elle insinuait sa langue pour une danse plus lascive et langoureuse. Ses mains s’osent à descendre le long de ses épaules jusqu’à retracer ses pecs, finissant leur course sur son fessier qu’elle agrippe fermement pour le plaquer un peu plus à elle alors qu’elle rejoint le mur. Posant un regard qui couve un brasier sur sa silhouette alors qu’elle se détache, à bout de souffle, réalisant douloureusement qu’après cette nuit, personne ne serait capable de le lui sortir de l’esprit. Tant pis. « C’est tout ? » demande-t-elle de sa voix embrumée de désir, comme lui lançant un défi.

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alcool & attouchements désirés@Im Feyre .✧ Castiel peine à savoir s’il invente le corps de Feyre qui se presse encore un peu plus contre le sien. Si la pression qui se fait un peu plus sévère dans sa paume est la traduction de l’envie qu’elle ressent à son égard, ou s’il fait une réalité des fantasmes qu’il aimerait voir prendre vie. Cette situation ne fait aucun sens. Et tout autant il interdit à son cerveau de se réveiller à nouveau, pressant avec un peu plus d’envie son corps contre celui de Feyre pour l’emprisonner contre le sien et lui interdire, tout autant, de mettre fin à ce moment. Son cœur battant d’une vitalité improbable, les souvenirs d’une époque révolue affluant dans son esprit, son corps tremblant de se ranimer, peinant à croire à sa ressuscitation. Lorsque la peau de son cou s’offre à lui, il n’hésite pas avant de fondre en sa direction pour y presser ses lèvres, sans aucune chasteté. Une empreinte appuyée dans sa peau laiteuse, et ses lèvres qui viennent suçoter doucement leur dû. Il la goûte du bout de la langue, les paupières à demi fermées dans le plaisir qui enserre chacun de ses membres. Ses bras se resserrent encore un peu plus fermement autour d’elle. Rêvant un instant de venir torturer de la même façon avec ses lèvres le téton qu’il torture doucement de ses doigts, un grognement lui échappant contre sa peau lorsque l’image s’immisce dans son esprit.

La façon qu’elle a de gémir son prénom ne peut que le faire trembler tout entier, serrant un peu plus tortueusement les tréfonds de son bas ventre, le muscle douloureux de son cœur. Elle l’arrache à ses baisers en se retournant contre lui, les paupières de Castiel s’entrouvrant à nouveau pour venir lui faire face, son regard, sombre, se plongeant profondément dans le sien. Leurs souffles se rencontrent. Sa main a à peine le temps de venir frôler sa joue pour la prendre en coupe que le visage de Feyre se rapproche du sien, fermant à demi ses paupières et soupirant d’aise dans ce baiser qu’il désirait tant. Il ne ressemble en rien à ceux partagés un peu plus tôt dans la soirée, laissant la retenue au placard alors que ses lèvres viennent attraper celles de Feyre de frustration après son entrée en douceur, s’y accrochant comme au bord de la perdition, gémissant contre elle en pressant son corps contre le sien.

Il n’y a aucune retenue. Aucune pudeur. Il en vient même à maudire l’eau de se frayer un passage entre leurs deux corps là où il n’aimerait aucune distance. C’est avec une sauvagerie dont il ne se sentait plus capable qu’il rencontre ses lèvres sans cesse, frissonnant de la sensation divine de sa poitrine qui tout entière vient s’écraser contre son torse. Alors qu’elle s’accroche à sa nuque, lui vient l’entourer à nouveau de ses bras puissants, prenant gare à ne pas la serrer trop fort mais lui faisant signifier par cette pression à quel point il désire se fondre en elle. Le bruit de leurs baisers bruyants achève un peu plus l’euphorie qui toute entière rend son corps prisonnier, leurs langues venant bientôt se rencontrer avec envie. La sensation humide et sucrée lui donnant le vertige, son propre muscle caressant sans cesse celui de Feyre, percevant seulement maintenant la sensation douloureuse de son membre pressé contre le sien, si gorgé qu’il semblerait au bord de l’explosion.

Un gémissement lui échappe lorsqu’elle s’empare de son fessier, suivant le mouvement de son corps pour la poser contre le mur, un regard meurtrier se figeant dans ses prunelles alors qu’elle s’échappe à lui. Il n’y a rien de sa distance habituelle, rien de la mort qui habitait ses orbes sombres depuis tant d’années: mais une rage animale qui danse au fond des yeux qu’il enfonce sans gêne au fond des siens. Son cerveau est incapable de former une pensée entière tandis qu’elle laisse son regard filer sur sa silhouette, seule une peur brusque et etouffante s’imposant à lui et lui laissant à imaginer un instant, qu’elle s’éloigne de lui parce qu’elle veut mettre fin à ce moment.

Il n’entend pas ses mots. Déglutissant difficilement, son corps vient se presser de son entier contre elle à nouveau, le toisant de sa stature impressionnante, baissant le menton pour venir fixer son visage. Sans l’embrasser il la regarde un long moment, le plaisir pulsant dans son bas ventre d’être pressé contre elle à nouveau, se demandant un instant comment il a bien pu survivre sans céder à ses bas instincts pendant tant d’années, et pourquoi diable il avait même cru pouvoir respirer loin d’elle. Approchant son visage du sien, il finit par faire sens des mots qu’elle lui a adressé un peu plus tôt et vient soupirer. Les bouts de leurs nez viennent se rencontrer et il vient secouer la tête de droite à gauche pour les laisser se frôler dans le mouvement. “Pourquoi, tu veux arrêter?...” ne peut-il s’empêcher de susurrer d’un ton qui laisse pourtant clairement à entendre qu’il ne lui en laisserait pas le choix. Son bras enroulé puissamment autour de sa taille et ses doigts se pressant jalousement dans sa chair, Castiel reste encore un moment à la regarder, sa poitrine se relevant si haut dû à la respiration effrénée de son corps. “Je te déteste.” ne peut-il s’empêcher de susurrer les prunelles embuées, le bout de ses lèvres venant effleurer les siennes, et ses doigts se resserrant un peu plus contre sa taille. “Je te déteste tellement.” susurre-t-il à nouveau en déposant un baiser sur ses lèvres, se reculant quelques secondes avant d’y apposer un nouveau. Le bruit de succion le rend fou. Rouvrant les yeux pour venir l’admirer à nouveau, son bras libre vient se poser en coupe contre sa joue, caressant un instant sa peau si douce, avant de commencer son voyage. Caressant la courbe de sa mâchoire et la longueur de son cou, passant par ses clavicules marquées avant de retrouver la rondeur de son sein où il s’arrête à nouveau un moment, cajolant celui qui n’y avait pas eu droit il y a peu. Lorsque ses doigts quittent son téton, c’est pour retrouver le plat de son ventre et les courbes de ses hanches, jusqu’à ce que sa main, doucement, ne viennent se glisser entre ses cuisses. Son regard s’enfonce un peu plus profondément dans le sien alors que ses doigts s’arrêtent un moment là avant de remonter, percevant la chaleur évidente qui semble pulser en leur proximité, jusqu’à retrouver la peau douce qu’il vient frôler avec envie sur toute la longueur. Combien de fois avait-il rêvé de toucher Im Feyre autrefois. Avant que tout son monde n’en vienne à se briser, elle avait hanté les plus obscures de ses nuits jusqu’aux creux des plus délicieux de ses rêves. Alors que dans un soupir ses lèvres rejoignent les siennes à nouveau, ses doigts commencent à la caresser avec envie, pressant et cajolant le point le plus sensible de son être en le sentant se tendre sous lui.