Treat me like I'm a game // Jazz & Amore
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C’est pour ça qu’Amore en passait toujours les portes avec un sourire arrogant, lui l’enfant de Zaun qu’on aurait jamais accepté là auparavant. Lui qui avait réussi envers et contre tout, et si les gens autour en étaient ignorant, peu importait pour son orgueil dont il s'abreuvait, gardien de son propre secret. Ils l’avaient méprisé, maintenant c’était à son tour, et iel prenait un malin plaisir à évoluer parmis eux comme si tout lui appartenait ; car maintenant, c’était peut-être un peu le cas, si toutefois iel réussissait à oublier la lueur des tours de Célestia qui le narguait au loin. Iel ne pouvait s’empêcher de regarder vers le haut, toujours plus haut, et quand iel baissait les yeux ce n’était souvent qu’avec colère ou dédain. Pour la pauvreté qu’il ne connaissait plus, pour la propre personne naïve qu’il avait été, et pour le reste du monde - parce qu’à présent, il était meilleur qu’eux. Et l’intérêt s’était fait une étincelle rare dans son regard quand il n’allait pas de pairs avec ses envies dévorantes.
Celles-ci se réveillaient toujours dans les endroits comme celui-ci, inondés de fastes et de tentations plus attrayantes les unes que les autres. L’alcool coulait à flot, les effluves de nourriture titillaient les narines, les rires enchanteurs attiraient l’oreille. Une ambiance des plus propices pour le travail de Melchiorre, mais aussi pour ses propres démons. Il n’était pas là pour œuvrer aujourd’hui, plutôt pour les laisser aller. Ainsi, il daignait laisser son regard se perdre sur les courbes et les corps présents ; avec un peu de chance, il allait pouvoir allier l’utile à l’agréable.
Puis ses yeux trop sombres s’arrêtent sur une nuque trop blanche qu’il ne connaissait que trop bien. Il en avait caressé la douceur, avant d’apprendre l’âpreté de celle à qui elle appartenait. Le goût doux amer qu’elle lui avait laissé sur la langue comme une pilule qu’il n’aurait pas réussi à avaler. Amore avait l’habitude des déconvenances, il en avait essuyé toute sa vie ; mais il était mauvais perdant, c’était peu de le dire, surtout quand on le battait à son propre jeu. Iel avait fait une erreur, celle de trop en vouloir de quelqu’un d’autre encore, et Jazz s’était engouffré dans la faille en lui glissant entre les doigts.
D’ailleurs entre ses doigts à elle, habiles comme il en avait le souvenir encore vif, un éclat bleu rapidement logé dans la poche d’un autre. Le geste serait passé totalement inaperçu si Amore n’avait pas su, et que son attention toute entière n’était pas concentrée sur elle. Sauf qu’il avait été à la place de l’homme, et surtout il connaissait son nom, des syllabes connues du public mais aussi soigneusement annotées parmi tant d’autres dans des registres normalement tenus secret. Alors tandis qu’elle s’éloignait de ce client qu’elle lui avait volé, il se glissa près d’elle avec une flamme dans ses prunelles, lui attrapa le bras pour qu’elle ne puisse pas s’échapper, cette fois.
-Miss Snyders ! Quelle agréable surprise de te voir ici.
Le fiel sarcastique de ses mots prononcés d’une voix suave était à peine perceptible, mais Amore savait qu’à défaut de le discerner elle saurait le deviner ; après tout, elle n’était pas innocente. Et surtout, elle était dangereuse pour lui, elle le savait -
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Les ténèbres ont succédé aux exquises lueurs du soir, l'horizon sublimée par un ballet de néons où s'abreuvent les chaires en manque de vie, en manque d'ivresse pour une nuit, l'infinie s'embrase silencieusement sous les lumières artificielles, petites lucioles m u l t i c o l o r e s cachant les corps,
auprès des étoiles elle les suspend.
Et tout devient nuage d'argent.
Les pupilles se dilatent, d'abord ça sert, puis ça gonfle les veines jusqu'à dessiner à travers la misère un flou capiteux, transe aux merveilles posant sur leurs têtes déjà couronnées quelques diamants d'antan. Des souvenirs idéalisés dans une fiole vaporeuse.
de ce m i r a g e
[ elle fait revivre les esprits en agonie ]
Calice en suspension entre ses doigts, elle boit à ses succès, elle boit aux nuits bleues et or d'une Midrias qui ne dort jamais, elle boit aux âmes qui ont péri parmi la foule, tumulte constellé de paillettes dans lequel elle se mêle et s'emmêle, petit papillon social revigoré de ces humeurs festives.
Soudain sur son derme brûle le feu éternel attisé par
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La peau de la dreamer paraît brûlante sous les doigts du daemonis, ou peut-être est-ce la sienne. Il a presque envie de serrer plus fort, de laisser une marque rougie sur l’albâtre parfait de ce poignet, mais il ne peut pas risquer de causer du grabuge. Pas en public, alors que son image est si propre. Ce serait dommage de tout gâcher, n’est-ce pas ? Ce serait dommage qu’elle ne gâche tout, n’est-ce pas ?
Jazz jouait avec le feu, du bout de ses lèvres ingénues si près de cracher le venin de la vérité. D’un simple motbien placé déplacé, elle pouvait presque faire s’effondrer un empire. L’empire de Melchiorre, alors pourquoi n’avait-iel rien fait encore ? Pourquoi n’avait-iel pas ordonné de les faire taire pour l’éternité, ses lippes qu’il avait autrefois embrassées ? En les regardant, Amore pouvait s’en remémorer le goût, avant qu’elles ne prennent celui de la trahison. Peut-être l’avait-iel inventé, cette saveur mystérieuse teintée de la magie discrète qu’elle dégageait. Peut-être était-ce qui le retenait, le perdrait ; cette marque qu’elle avait dans son cou, dont il aurait tant aimé connaître les effets. Il les avait gardés, les breloques tout droit sortis de ses rêves qu’elle lui avait offerts, conservées précieusement sur ses étagères comme des trophées arrachés à cette magie qu’il ne possédait pas. Comme un rappel de son échec - comme un rappel que toutes les excuses qu’il pouvait bien trouver pour ne pas être son meurtrier n’étaient que du vent. Car il avait fait tué des gens pour moins que ça, mais s’était retenu pour elle une fois ses yeux posés sur les offrandes.
Sa poigne se serra de plus belle sous les mots mutin de la belle, sous-entendu dangereux tant le sens qu’il portait était lourd. Le regard incandescent d’Amore se posa sur elle, intense comme s’il pouvait l’empêcher de prononcer le nom de sa deuxième identité. Ce nom il l’avait choisi, ce nom lui seyait à merveille, mais il n’en supporterais pas les syllabes roulantes sur cette insupportable langue qui en savait bien trop.
-Ce serait un plaisir, très chère Jazz.
Ce n’en était pas un. Mais il lui payerait pourtant, puisse-t-elle s’étouffer, s’empoisonner d’elle-même sur sa boisson ; qu’elle meurt sans qu’il n’ait à l’ordonner lui-même, sans qu’il ne soit l’architecte de la destruction de ce don qu’elle avait reçu et qu’il lui aurait arraché s’il avait pu. Il lui payerait sans regarder le prix, dusse-t-elle prendre la plus chère de la carte parce que c’est ainsi qu’il avait choisi sa vie. Et si elle remuait toutes les contradictions de son être torturé, ce n’était pas elle qui allait l’en faire dévier. Tant pis si elle n’avait pas voulu partager ça avec ellui, après tout - mais sous toutes les belles paroles il n’arrivait à se persuader qu’elle était la perdante dans l’affaire. Le perdant, c’étaitlui , et il ne supportait pas de l’être.
-Quelle superbe coïncidence effectivement. Le hasard fait bien les choses.
Mais ce n’était pas ce qui les avait réunis ce soir, pas alors qu’elle était là à vendre impunément sur son territoire, à lui voler la mainmise qu’il s'était donné tant de mal à posséder.
-Dommage qu’il nous ait séparé, ne penses-tu pas ?
Jazz jouait avec le feu, du bout de ses lèvres ingénues si près de cracher le venin de la vérité. D’un simple mot
Sa poigne se serra de plus belle sous les mots mutin de la belle, sous-entendu dangereux tant le sens qu’il portait était lourd. Le regard incandescent d’Amore se posa sur elle, intense comme s’il pouvait l’empêcher de prononcer le nom de sa deuxième identité. Ce nom il l’avait choisi, ce nom lui seyait à merveille, mais il n’en supporterais pas les syllabes roulantes sur cette insupportable langue qui en savait bien trop.
-Ce serait un plaisir, très chère Jazz.
Ce n’en était pas un. Mais il lui payerait pourtant, puisse-t-elle s’étouffer, s’empoisonner d’elle-même sur sa boisson ; qu’elle meurt sans qu’il n’ait à l’ordonner lui-même, sans qu’il ne soit l’architecte de la destruction de ce don qu’elle avait reçu et qu’il lui aurait arraché s’il avait pu. Il lui payerait sans regarder le prix, dusse-t-elle prendre la plus chère de la carte parce que c’est ainsi qu’il avait choisi sa vie. Et si elle remuait toutes les contradictions de son être torturé, ce n’était pas elle qui allait l’en faire dévier. Tant pis si elle n’avait pas voulu partager ça avec ellui, après tout - mais sous toutes les belles paroles il n’arrivait à se persuader qu’elle était la perdante dans l’affaire. Le perdant, c’était
-Quelle superbe coïncidence effectivement. Le hasard fait bien les choses.
Mais ce n’était pas ce qui les avait réunis ce soir, pas alors qu’elle était là à vendre impunément sur son territoire, à lui voler la mainmise qu’il s'était donné tant de mal à posséder.
-Dommage qu’il nous ait séparé, ne penses-tu pas ?
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Le rire cascade à ses lippes en éclats m o q u e u r s, l'insolence aux commissures, c'est vivace et narquois, une provocation à la lueur charmeuse dansant dans les iris qui ne le quittent pas, n'a-t-elle pas même besoin de regarder les doigts qui se crispent sur son bras pour savoir qu'iel ne la relâchera pas --
L'appétit est vorace - il a toujours été ainsi -
naît la folie
L'espace d'un sombre instant elle se plait à (re)devenir souris, traînée par le fauve à leur ancienne table habituelle, c'est la comédie de la nostalgie, un ballet dont elle connaît chaque arabesque, d'abord c'est un pas-de-chassé qui tente une
Du calice qu'on lui apporte elle boit quelques gorgées, le velours des lèvres s'imbibe du sucre de son nectar et de son vermeil tandis que le regard se perd dans la foule. — Et puis, regarde, nous ne sommes jamais séparés très longtemps. Est-ce que tu m'espionnes toujours ? Tu sais, c'en est presque flatteur. La canine mord aux charnues, réprime un sourire irrévérencieux témoignant toute l'espièglerie de ses mots, le corps se penche vers le sien, les dernières paroles
[ [ d a m n a t i o n ] ]
Elle l'a autrefois envoûté de ses attraits combustibles, et comme à chaque fois, s'est galvanisée de ce désir carnassier sans pour autant en comprendre tous les
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Jazz rit et son éclat se fait moqueur, égratignant l’égo si précieux d’Amore. Il ne rit pas, lui, esquisse pourtant un sourire crispé dangereux sous l’insolence de la belle brune, parce que jusqu'à présent tout ceux qui se sont moqués d’ellui ont bien fini par s’en mordre les doigts - tous sauf elle . Ce n’est qu’une question de temps, pour la dreamer, et s’il se refuse à la faire assassiner alors il trouvera bien autre chose pour lui faire ravaler son impertinence. Et si de toute façon elle souhaitait le faire tomber, alors elle tomberait avec lui ; il s’en assurerait , quand bien même ça serait la dernière chose d’homme libre qu’il ferait.
-Faux bonds ? C’est un mot bien léger pour ce qu’il s’est passé, il me semble. J’en aurais utilisé un autre.
Trahison serait un terme plus exact, pour ce qu’elle lui a infligée, et le mot tourne autour d’eux sans toutefois être prononcé. Pourquoi le serait-il, quand la tension est déjà si palpable, et que ces syllabes risquent de tout faire exploser.
Cetteincompatibilité dont elle parle, Amore ne l’a jamais vu, ou bien n’a jamais voulu la voir. Trop aveuglé par la poudre aux yeux, trop fasciné par ses tours de magie, assez pour venir y regoûter à chaque fois jusqu’à s’y brûler. Et si c’est un goût qu’iel connaît, ce n’est pas pour autant qu’iel l'apprécie. Pourtant lorsqu’elle s’approche son odeur n’a plus que celui du sucré par lequel il s’est laissé hypnotiser, on ne devinerait presque pas les bombes qu’elle est capable de lâcher.
Insidieuse, l’envie inévitable - jamais rassasiée - revient poindre malgré le reste, démange sa gorge et les arabesques qui y sont tracées alors qu’il avale sa salive, les dents serrées. Impossible à repousser, prédominante parmi tout le reste ; c’est elle qui le perdra, comme elle l’a déjà fait perdre à ce jeu dans lequel il veut déjà se jeter à nouveau. Mais il a assez de volonté pour y résister,pour l’instant . Et au gouffre insatiable il préfère sacrifier une gorgée de son cocktail, plutôt que de succomber une fois de plus à des charmes empoisonnés .
-Tu n’as pas l’air d’avoir le cœur brisé par notre séparation, même si celle-ci a été éphémère. Ou bien ta tristesse de nous trouver incompatibles est-elle suppléer par ta joie de me revoir ?
Les mensonges sont bien jolis, dans leurhypocrite emballage de douceur. Mais ils ne peuvent pas changer la réalité .
-Heureusement que j’ai continué, on dirait bien que tu ne pouvais pas te passer de moi. Qui aurais-tu bien pu voir, sinon ?
Qui serais-tu venu chercher, si tu n’avais pas trouvé son nom dans ce que tu m’as volé ?
Cette
Insidieuse, l’envie inévitable - jamais rassasiée - revient poindre malgré le reste, démange sa gorge et les arabesques qui y sont tracées alors qu’il avale sa salive, les dents serrées. Impossible à repousser, prédominante parmi tout le reste ; c’est elle qui le perdra, comme elle l’a déjà fait perdre à ce jeu dans lequel il veut déjà se jeter à nouveau. Mais il a assez de volonté pour y résister,
Les mensonges sont bien jolis, dans leur
@Jazz Snyder
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— C'est ce que tu aurais voulu mon amour, me briser le cœur? L'impossibilité d'un tel artifice l'exalte, s'approche-t-elle d'avantage dans un jeu de séduction raréfiant la peur à ses prunelles,
qui feint d'être éteint
dans l'espoir
— Mais tu as raison... de nouveau elle s'éloigne, s'enfonce dans son siège pour mieux planter ses orbes
— Ne fais donc pas l'enfant, ce ne sont que quelques malheureux clients. Tu ne vas pas m'en vouloir pour si peu? Ou peut-être est-ce parce qu'ils m'ont préféré à toi? Les ongles pianotent en tapotements cristallins contre le calice de verre, accompagnent le sourire fardé de provocation qu'elle accentue, fidèle à ce qu'elle est, elle s'amuse d'user de mécanismes subtiles [ [ i n c i s i f s ] ]
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Elle s’approche, Jazz, se colle pour murmurer à son oreille en lui collant des frissons ; le replonge trop aisément dans un jeu auquel il a déjà perdu, pourtant c’est bien là une de ses failles encore du daemonis : il aime bien trop parier. Sans doute devrait-il avoir peur de la défaite, surtout maintenant qu’il a tant à y perdre, mais quelque chose en lui s’enflamme du défi. Cette fois s’il joue, ce sera pour gagner , à présent qu’il connaît mieux les règles, même s’iel n’a aucun doute que la dreamer les brisera et les réécrira à sa guise. Au moins sera-t-il conscient de son petit manège cette fois.
Il n’est pas énervé parce qu’elle lui a brisé le cœur, plutôt qu’elle a froissé sa fierté - et plus avec cette marque sur la nuque dont lui a été dépourvue qu'avec son impertinence pourtant à toute épreuve. Et se laisser piétiner par quelqu’un d’autre est assurément bien pire aux yeux d’Amore ; mais si des gens l’ont déjà fait, jamais personne ne l’a fait deux fois, et cette règle-là la rousse ne pourra pas la flouter.
Alors le brun ravale son amertume en même temps que les gorgées d’alcool qui se perdent dans le gouffre sans fond de ses envies, fais taire la brûlure colériquede son égo blessé pour mieux s’embraser dans celui de ses désirs - il sait bien qu’ils sont un bien meilleur moteur pour lui, nourrissent son obstination bien mieux que la colère. ou bien peut-être grâce au mélange des deux, et c’est ainsi qu’il est le plusdangereux (lorsqu’il veut quelque chose). Mais que veut-il prouver, auprès d’elle, qu’il n’a pas déjà montré ? Est-ce simplement qu’il veut lui arracher une victoire, ou bien veut-il lui démontrer qu’elle a eu tort de ne pas prendre la place qu’il lui a autrefois proposée ?
Elle aurait pu régner sur un empire à ses côtés, et il ne sait toujours pas si elle a fuit pour ne pas avancer sur un plateau dont elle n’était plus seule à décider des aboutissants, ou si au contraire la position lui semblait tropsécuritaire . Après tout elle semble bien s’amuser à provoquer la fureur de celui qu’elle sait pourtant être aussi puissant, et dont elle n’a plus la protection.
Les mots suivants lui tirent cependant un rire féroce. Cette histoire de client n’est pas fondamentalement grave, en soit, et il est loin de leur porter un quelconque intérêt - ce qui est grave est bien tout le reste, les informations qu’il sait qu’elle possède mais qu’elle n’a (heureusement pour lui) pas encore utilisé. C’est bien lui qu’elle peut mettre en danger directement, et c’est surtout pour ça que ça l’a autant énervé, car personne n’a plus d’importance pour Amore que lui-même.
-C’est vrai, je ne devrais pas être aussi rancunier. Il y a bien pire que ça.
Elle pourrait faire bien pire que ça ; mais elle ne l’a pas encore fait. Sans doute se joue-t-elle d’avoir ce pouvoir à sa disposition, dès qu’elle le veut. À la fois la menace et l’otage, l’arme et le bouclier le plus efficace qu’elle ait contre ellui.
-Tu finiras bien par te lasser d’eux aussi, alors ils reviendront vers moi. Ils comprendront ce qu’ils ont manqué les moments où ils t’ont préféré, comme tu dis.
Parce qu'il est meilleur qu'elle, évidemment, et qu'ils regretteront de lui avoir tourné le dos. Même s'il ne peut pas leur en vouloir, au fond, son avidité aurait aussi bien aimé goûté à ces pastilles interdites dont il ne connait ni la saveur ni les effets. Nouvelle gorgée, nouvelle rancœur avalée. Elle vise bien, un peu trop juste au goût d’Amore, sauf que cette fois c’est son tour de frapper.
-Et tu n’as pas totalement tort… Je les ai tous gardés. Mais je crois que tu te fourvoies, très chère, ils sont entreposés chez moi parce qu’ils sont magiques, pas parce que c’est toi qui les a créés.
Et c’estpresque la vérité, déformée parce que si elle peut être cruelle il peut très bien l’être aussi. Il veut qu’elle pense qu’il ne la voulait que pour ses capacités, ce qui n’est pas totalement faux quelque part - si elle l’a séduit ce n’était pas que grâce à ses mensonges et son esprit, mais aussi parce qu’elle exsude de cette aura mystique dont seuls se parent ceux qui possède ce que le fléau n’aura jamais.
-D’ailleurs, tu n’es pas la seule Dreamer dont j’ai les œuvres entreposées sur mes étagères. Personne n’est irremplaçable, Jazz.
Sauf lui , bien sûr - elle, elle a prouvé en fuyant qu’elle ne voulait pas l’être à ses yeux, alors ainsi soit-il.
Il n’est pas énervé parce qu’elle lui a brisé le cœur, plutôt qu’elle a froissé sa fierté - et plus avec cette marque sur la nuque dont lui a été dépourvue qu'avec son impertinence pourtant à toute épreuve. Et se laisser piétiner par quelqu’un d’autre est assurément bien pire aux yeux d’Amore ; mais si des gens l’ont déjà fait, jamais personne ne l’a fait deux fois, et cette règle-là la rousse ne pourra pas la flouter.
Alors le brun ravale son amertume en même temps que les gorgées d’alcool qui se perdent dans le gouffre sans fond de ses envies, fais taire la brûlure colériquede son égo blessé pour mieux s’embraser dans celui de ses désirs - il sait bien qu’ils sont un bien meilleur moteur pour lui, nourrissent son obstination bien mieux que la colère. ou bien peut-être grâce au mélange des deux, et c’est ainsi qu’il est le plus
Elle aurait pu régner sur un empire à ses côtés, et il ne sait toujours pas si elle a fuit pour ne pas avancer sur un plateau dont elle n’était plus seule à décider des aboutissants, ou si au contraire la position lui semblait trop
Les mots suivants lui tirent cependant un rire féroce. Cette histoire de client n’est pas fondamentalement grave, en soit, et il est loin de leur porter un quelconque intérêt - ce qui est grave est bien tout le reste, les informations qu’il sait qu’elle possède mais qu’elle n’a (heureusement pour lui) pas encore utilisé. C’est bien lui qu’elle peut mettre en danger directement, et c’est surtout pour ça que ça l’a autant énervé, car personne n’a plus d’importance pour Amore que lui-même.
Parce qu'il est meilleur qu'elle, évidemment, et qu'ils regretteront de lui avoir tourné le dos. Même s'il ne peut pas leur en vouloir, au fond, son avidité aurait aussi bien aimé goûté à ces pastilles interdites dont il ne connait ni la saveur ni les effets. Nouvelle gorgée, nouvelle rancœur avalée. Elle vise bien, un peu trop juste au goût d’Amore, sauf que cette fois c’est son tour de frapper.
Et c’est
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Le verre commence à se vider, la liqueur exquise goûte son dernier divertissement sur le bout de sa langue, elle a soif, il ne l'ennuie pas, mais elle sent que leur conversation halète les quelques braises ravivant une flamme éteinte depuis longtemps maintenant. La nymphe plante ses pupilles dans les siennes, le rire redouble sur quelques
Elle se demande où est passée sa flamme, un univers à la jouissance exaltée où il l'a fait danser, aujourd'hui elle le regarde et n'y distingue qu'un brin de
Peut-être est-cela qui l'a d'abord séduit,
— Peut-être que oui, peut-être que non... s'amuse-t-elle en dodelinant de la tête comme si cela n'avait pas la moindre importance pour elle, et au fond, ça n'en a effectivement
Ses orbes brillent sur la foule, une atmosphère déliant les corps où les étreintes se subliment, où les regards se chassent, on se découvre avec une fascination nouvelle, elle les observe, entend cet appel des chants divins,
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