ALHERI ☼ le même prénom qu'une tante éloignée, vestige d'une famille en morceaux. c'était sans importance. signe qu'une punition l'attendait, autrefois, quand ces syllabes étaient proférées. aujourd'hui, pourtant, on réclamait de s'inféoder à son regard, et ses éclats, quand on osait ainsi la nommer. le pouvoir de ce mot lui était revenu. et elle en était fière.

JAFFE ☼ patronyme de celui qu'elle n'avait jamais connu. comme une manière pour sa mère de ne jamais prendre la pleine responsabilité de son existence. Alheri était l'incarnation de cette erreur, de cette vilenie. rien de plus qu'un matricule, désormais. on la reconnaissait, légalement, par ces belles sonorités. mais sa vie, jamais, ne s'en retrouvait affectée.

17.08.1996 - 25 ANS ☼ sous le signe ardent du Lion. incendie constant, dans les tréfonds de son âme, et de son cœur. l'envie de tout faire, tout posséder. briller. brûler. aucune considération pour cette potentielle péremption, qui taraudait certains. l'âge n'importait pas. pas pour elle. la vie était déjà bien assez compliquée pour s'attarder sur quelque chose hors de sa portée. une fatalité.

ZAUN ☼ déchetterie comme mère patrie. elle n'était pas voulue. qui pouvait sciemment désiré un enfant, dans cet enfer sur terre ? naître à Zaun marquait au fer rouge. une pourriture discrète, incurable. mais Alheri assumait, et affichait, ses nécroses avec un malin plaisir. plutôt pourrir sous le regard de tous que mener une vie insignifiante. déplaisir ou plaisir, ses origines suscitaient toujours quelque chose.

DANSEUSE ÉROTIQUE ☼ la danse, sa passion ultime. le trépas écarté à l'adolescence par les mouvements de ses hanches, ses sourires et ses éclats de rire. avec l'âge, ses danses étaient devenues plus sensuelles, sexuelles. tous les moyens étaient bons, pour survivre. se déshabiller était tout un art. les ensorceler, un pas à la fois, aussi. il y avait une façon de ciller, bouger, respirer, qui assurait sa suprématie sur le faible cœur de ses clients. les représentations privées se payaient chèrement. Une seule autre chance restait aux moins fortunées, pour la voir danser : se trouver à l'Inferno, au bon moment.

PROSTITUÉE ☼ cheminement inévitable, pleinement embrassé à l'âge adulte. la danse ne suffisait pas, pour éloigner la fange et oublier ses tourments. aucune honte à mener ce travail aussi vieux que le monde. sa clientèle était privilégiée, fortunée. un luxe, que de se l'approprier pour une nuit. Alheri était si habituée, à ce train de vie, qu'elle ne comprenait pas l'éternel débat sur sa profession. que se vendre était imposé par sa condition. que l'idée ne lui aurait pas effleuré l'esprit, si elle était née à Célestia. mais que pouvait-elle faire de tout ça ? se morfondre ?

PROPRIÉTAIRE DE L'INFERNO ☼ croisement bâtard, et bizarre, entre un stripclub, un lupanar et une salle de spectacle. niché au  cœur du quartier rouge de Zaun, l'établissement attirait tel un phare dans la nuit les plus fortunés, en quête de sensations fortes, et les locaux aussi. les employés, des serveurs aux gardiens, avaient tous été cueillis dans la rue par la tenancière. elle leur offrait une chance de travailler, et d'être payé décemment pour ce qu'ils rendaient au monde. jamais forcé, au contraire. le client n'était roi qu'en apparence. ses employés étaient ses enfants, et que les dragons pardonnent ceux osant les contraindre à quoi que ce soit.

Description détaillée de l'Inferno :

PROPRIÉTAIRE DU ROUGE VELOUR ☼ magazine de charme mensuel, dont la rédaction siégeait à Ketterdam. volonté d'offrir au monde un incontournable en matière d'érotisme. tous les corps y étaient représentés, nus ou peu habillés. au fil des années, les rubriques s'étaient étoffées pour proposer plus que ces simples clichés. mode, interview, vie quotidienne, actualité, … la lettre V était l'emblème du magazine. on le retrouvait sur les couvertures, en grand et d'un rouge sang ravissant. la dernière édition avait osé mettre en avant l'héritière déchue d'une famille bien-née. ainsi, le Rouge Velour avait gagné de nombreux lecteurs, et continuait sa lente ascension. quelques exemplaires étaient distribués gratuitement aux citoyens de Zaun. ((s'ils ne veulent pas imprimer mes fesses, je vais les imprimer moi-même)).

PROPRIÉTAIRE DES IMPRIMERIES JAFFE ☼ Alheri ressentait le besoin de tout contrôler, surtout lorsqu'il était question de ses investissements. il ne lui était pas concevable que des inconnus impriment sa revue, alors elle avait acheté de vieilles imprimeries à Ketterdam. lorsque les machines ne s'attelaient pas à encrer le papier de ses propres projets, elle proposait ses services aux plus offrants. discrétion assurée, pour imprimer des tracts révolutionnaires par exemple...

PANSEXUELLE ☼ les plaisirs étaient variés, d'un amant à l'autre. Alheri prônait la diversité, dans tous les pans de sa vie, mais surtout dans les souffles qui venaient la réchauffer. apte à désirer, et aimer surtout, n'importe qui. le plus important n'était pas le genre auxquels ils appartenaient. beauté, intelligence et bienveillance ((parfois)). voilà ce qui primait, avant tout.

CÉLIBATAIRE ☼ pas, plus, par choix. fût un temps, la possibilité d'être affiliée à quelqu'un lui donnait la nausée. alors elle avait folâtré, profité, consumé. indigestion, de toutes ces saveurs, après des années à butiner. la sans amour voulait désormais comprendre. donner un second souffle à cette vie qui perdait tout sens. et si cela finissait vraiment par être aussi décevant qu'il n'y paraissait, elle pourrait s'exempter d'amour sans plus douter. un pari dangereux, même pour elle.

ZAUN ☼ la possibilité de fuir cet endroit, depuis si longtemps et pourtant... Alheri s'enracinait toujours plus profondément. Pourquoi ? car il était bien plus plaisant d'être quelqu'un à Zaun, que personne à Célestia. Son argent, dans les bas-fonds, lui permettait de s'ériger en reine. Une vie dangereuse, palpitante. La seule qu'elle connaissait, vraiment.

AISÉE ? ☼ de si nombreuses occupations, mais la misère n'était jamais bien loin. à chouchouter ses protégés, aucune de ses entreprises n'était particulièrement rentable. des salaires trop hauts, pour Zaun. une protection, toujours. alors elle s'échinait de son côté aussi à travailler, pour que la machine continue de fonctionner. l’apparence restait fastueuse, la réputation aussi. mais la moindre erreur la ferait retombée, lourdement, dans les profondeurs de la cité.