Miss hydra, are you sure? it is not safe at all. it is not a good idea." en face d'elle, l'une de ses gardes du corps serre les lèvres de mécontentement. elle en a deux ; la première, cat, est payée par sa famille, l'autre est payé par celestial records. étonnement, c'est avec cat que l'on négocie le mieux ; car c'est cat que l'on peut amadouer, en faisant les yeux doux ou en pleurnichant un peu. "oh, please, come on cat, it's a trend these days. i'm young, and you know, it's a generational thing. every person from celestia or midrias wants to go to zaun, at least once, to see how it is ! it is only to- — you've been to zaun already. three times. — yes, yes, i know, but for concerts only." et la foule applaudissait narcissa comme si sa vie en dépendait. la foule n'avait d'yeux que pour elle, narcy, hurlait à plein poumons et tapait des mains et des pieds, et soudainement reine avait eu conscience, plus que jamais, de combien elle était éloignée de ce monde. "come on, cat. i'm asking you precisely because i know it's not safe, and you know me, i'm a good girl, i pay attention to my safety, i do what i'm told… it's not a big deal, really. i just wanna see zaun by night. it's an attraction ! everyone is doing it here, everyone is talking about it at parties. we just don't tell our parents. you won't say a thing, right?" cat reste silencieuse, sa bouche formant toujours une fine ligne de désaccord. elle a probablement conscience d'être manipulée et, en même temps, elle cède toujours à sa reine. un regard sur le côté, un long soupir, puis elle capitule : "ok, ok. but just one night, and i'm keeping an eye on you. — yeah, that's what you're hired for." cat lève les yeux au ciel, puis lui tend la main ; elles cèlent leur pacte ainsi.

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"do i look… like… a girl from zaun?" cat la scrute des pieds à la tête, puis lâche honnêtement : "no. — oh." elle a essayé pourtant. elle a cherché des vêtements qui n'avaient pas de marque, elle n'en a pas trouvé, mais bon, elle a vraiment essayé. et elle a pris ceux qui se remarquaient le moins. elle a mis un pantalon basique, un manteau long pour la cacher au mieux. "it will do the job." lance finalement cat, "it'll be dark, and i'll be here, and we won't get involved into any kind of problem. right?" reine prend son air de petite fille pour hocher la tête vigoureusement, les yeux remplis de remerciements. "thank you. — don't thank me. get in the car."

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deux heures plus tard environ, elles sont à zaun. elles ont passé le mur sans problème : il est plus facile de le franchir dans ce sens-là que dans l'autre. cat conduit sans mot dire, reine a pour elle tout l'espace arrière. à mesure qu'elles avancent, le paysage par la fenêtre se détériore et bientôt, certaines scènes ressemblent à des décharges. "are people… really… living here… ?" cat préfère ne pas lui répondre. lorsque crimson s'est déplacé pour les concerts, les filles sont restées dans les grandes artères, dans leur grand bus, jusqu'à la grande arène. elles n'ont rien vu des petites rues, si petites que bientôt cat coupe le moteur : "we're stopping here. we have to keep going on foot." et en effet les murs se sont rapprochés. et le soleil s'est éteint. et reine frisonne, croise les bras et se frictionne la peau.

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"that's it. that's the place." elles sont devant une petite porte, celle derrière laquelle karma officie : des activités de voyance pas tout à fait légales et pas vraiment déclarées à l'ordre, mais ni cat ni reine ne dira rien. "is this guy ever sleeping?" demande d'ailleurs cat, et reine hausse les épaules. "i'm not sure. i don't think psychics get to sleep a lot. you staying here?" cat hoche la tête avant de se fondre dans l'ombre le long du mur, devenant soudain invisible ; et reine toque à la porte du bout de ses interminables doigts pointus.

c'est karma qui lui ouvre, et la surprise se peint immédiatement sur ses traits. pas une surprise légère, mignonne, plutôt un grand "??????" choqué. "what? you're a psychic. i want to know my future. i know where you leave." elle enchaîne les phrases en essayant de faire ressortir les liens entre tous les éléments, comme s'il allait de soi qu'une célestienne descende à zaun après la tombée de la nuit pour se faire lire les lignes de la main, ou tirer les cartes, ou qu'importe ce que karma fait car en fait, elle ne le lui a jamais demandé. "are you letting me in or what? i'm cold. and you'll get paid."

Le panneau de bois s'écarte aussitôt qu'elle toque — car il avait atteint le battant avant qu'elle ne le fasse, impulsion née d'une vision. pourtant la surprise reste entière, trouver reine hydra sur le pas de la porte de son taudis est un évènement. what? you're a psychic. i want to know my future. i know where you leave. it kinda sounds like a threat. peut-être s'encombrerait-il de gêne dans d'autres circonstances, à l'idée qu'elle voie la demeure laissée plus en vrac encore par les seadanda, les fenêtres demeurées calfeutrées ne masquant aucun rayon de lumière dans cette partie de la ville où le soleil ne se montre guère. peut-être prendrait-il la peine d'être mal à l'aise, un autre jour, mais pas ce soir. ce soir c'est l'inquiétude qui prime, d'une main vive il l'attire à l'intérieur, s'assure que rien ni personne ne rode dehors avant de fermer la porte derrière lui, non sans retourner l'écriteau : C L O S E.
reine hydra dans son salon, face à lui, détaille les lieux d'un regard intrigué tandis que lui la dévisage elle, incrédule. is that a poor attempt to blend in? demande-t-il en avisant sa tenue, car si le jean troué fait écho au sien, l'ensemble est trop criblée de marques et de trop bonne facture pour faire illusion. ça lui tire, malgré lui, un presque sourire qui s'étouffe sous le tracas, sourcils se fronçant déjà à nouveau. il expire lentement, comme pour s'exhorter à la patience. do i need to tell you how dangerous it is for you to be here? especially these days… le sait-elle seulement ? combien la colère gronde, combien zaun enrage et karma avec elle. combien la rébellion menace de ne plus s'arrêter à de simples écriteaux, mais de passer à l'offensive. dans ce climat politique frisant l'extrême, sacrifier une celestienne — de sa trempe qui plus est — serait la déclaration de guerre idéale, le feu aux poudres. elle serait la martyre et eux, les insoumis.
come here, exige-t-il sans attendre : se déplace lui-même pour la rejoindre et lui saisit la main, tournant sa paume vers le ciel. son majeur de chair vient en retracer les lignes tandis qu'il interroge l'avenir dans l'urgence, en quête d'un bain de sang. l'intensité des visions les projette généralement plus avant dans ses pensées — or cette fois, rien de terrible et de sordide ne lui vient. il la relâche avec un soupire de soulagement. you should be safe. who's there? le visage de night apparait dans le salon et s'illumine d'un intérêt que n'aime pas du tout, du tout karma. it's no one, affirme-t-il sèchement à sa petite sœur en faisant barrage entre eux deux, hi "no one"! are you a friend of his? no that can't be, the poor guy has none. are you- mind your own fucking business, il réplique en entraînant hydra dans son sillage, par son poignet qu'il n'a pas eu le temps de lâcher. up you go, indique-t-il avec un mouvement de tête vers la mezzanine. this attitude is precisely the reason why you've got no friends- shut it night! i'm just saying! damn you're tense. elle bat en retraite dans la chambre, comme il l'espérait, et c'est à reine qu'il assure : i'm not tense. at all. d'une main prudente il maintient l'escalier tandis qu'elle s'y hisse, crainte obscure qu'il ne cède sous son poids plume. les marches du haut ont craqué il y a longtemps, forçant des mouvements plus amples pour atteindre le haut, et il détourne nerveusement le regard, s'efforce de ne pas songer aux sms osés qu'ils ont échangés avant qu'elle ne cesse de lui répondre quelques heures plus tôt.
ce n'est qu'une fois qu'elle s'est installée qu'il emprunte l'escalier à son tour, allume la lampe bleue avant de prendre place sur l'un des coussins. what brings you here? no bullshit. i could've read your future tomorrow, at your parent's place, safely. il pose un coude sur l'un de ses genoux, la sonde du regard. is it curiosity? or is it- il hésite, about the text messages…? elle n'aurait tout de même pas fait tout ce trajet pour le seul plaisir d'enrouler ses fins doigts létaux autour de son cou, n'est-ce pas ? ni pour tenter d'apaiser son bras, idée qu'elle semble s'être mise en tête dans un élan d'épuisement — et, curieusement, de générosité. you're a mystery, il soupire, un peu fatigué. son haut sans manche ne cache rien de l'atroce cicatrice qui macule son épaule, là où naît la mécagreffe, et lorsque y bascule le regard de reine il ne peut s'empêcher d'y placer une main protectrice pour la masquer. grimace au contact, grimace au moindre mouvement, tant la douleur tend à se faire vive et impardonnable les jours d'averse.

Do i need to tell you how dangerous it is for you to be here? especially these days… — what’s happening these days?” qu’elle demande, clueless. elle n’est pas très au fait de ce qui se passe à zaun — et complètement étrangère à ce que veulent les zaunards. de l’envie d’indépendance elle n’a pas même entendu une seule rumeur, car ce n’est pas ce dont on parle dans les couloirs de celestial records.

elle voit karma serrer les dents — mais il ne la renseigne pas plus et se précipite pour lui prendre la main. elle a un léger mouvement de recul ((le mouvement de recul que l’on a face aux gens qui ont essayé de nous étrangler par le passé)) mais se laisse finalement faire, bien que ses doigts soient crispés. karma is doing his magic — interrogeant elle ne sait quoi, les esprits, les astres, les énergies invisibles de ce monde. “you would be safe” tranche t-il finalement, et elle lui répond d’un “cool” presque désintéressé : elle n’a jamais pensé être en danger. elle est trop bien protégée pour ça. gardes du corps, manager, longs doigts. ((princesse est morte des mains d’une autre famille, pourtant, et on ne sait toujours pas laquelle. elle ne devrait pas se sentir si sereine)).

“who’s here?” elle se tourne avec curiosité vers la voix, un petit bout de femme aux allures déterminées. karma s’empresse de répondre qu’elle n’est personne, ce qu’elle prend un peu mal, car elle est quelqu’un, et pas n’importe qui en plus de ça, elle est reine hydra, la grande reine des crimson, l’unique descendante hydra des hydra-bientôt-décimés-enfin-celestia-attendait-ça.

"this attitude is precisely the reason why you've got no friends. — shut it night! — i agree with her. — i'm just saying! damn you're tense. — i once again agree with her.” alors, mentant comme un arracheur de dents en prétendant n’être pas tendu, karma la mène jusqu’à une échelle branlante qui n’inspire pas confiance.

c’est à dire qu’en fait, peu de choses inspirent confiance chez les savages. tout a l’air un peu branlant et cassé — voire, pour certaines parties de la maison, fracassé.

le mezzanine a son charme, cela dit. avec son plafond bas qui la force à s’asseoir, ses coussins à ne plus savoir quoi en faire et ses lumières mouvantes étrangement rassurantes. comme un minuscule monde dans cette minuscule maison, qui fait à peu près la taille de sa suite (un peu moins) dans le manoir hydra. “it’s pretty” qu’elle commente, sincère, mais karma n’a apparement pas le temps de faire la conversation. “what brings you here? no bullshit. i could've read your future tomorrow, at your parent's place, safely.” son avenir, c’est le but premier de sa venue — ce soudain et incompréhensible besoin de poser toutes les questions qu’elle n’a jamais osé poser. "is it curiosity? or is it- about the text messages…?" mais soudainement elle repense à leurs messages, et se trouve idiote d’être venue là pour quelque chose de sérieux suite à la conversation qu’ils ont eue. "you're a mystery" qu’il constate face à son silence, et alors il grimace de douleur, et alors ses yeux de celestienne parés de lentilles hors de prix se posent sur la cicatrice qui marque la jonction entre la ferraille et la peau. elle ne détourne pas le regard ; habitude des blessures, curiosité de healer.

"let me check" qu'elle demande, tout en se penchant en avant. il y a entre eux une nouvelle proximité, une proximité qu'ils n'ont jamais eue. elle voit la peau encore rouge à certains endroits, encoure boursoufflée là où vivent quelques frottements. la frontière entre la peau et le métal, une frontière de guerre : un camp d'un côté, un autre camp de l'autre. les deux parts se détestent. "it's bad" qu'elle constate sans trop réaliser ce qu'elle dit, absorbée par l'inspection des dégâts. "your skin hates your automail and your automail hates your skin. it's like one is zaun and the other is celestia." elle se penche encore plus en avant, absorbée, et à ce moment il n'y a plus grand chose de la reine habituelle, plus grand chose de la reine de beauté, plus grand chose de la reine rouge de crimson. rien qu'une fille avec un don-médicament en pleine étude d'une vieille blessure. "you already had a reject, right?" elle n'est pas certaine de ce qu'elle demande, et karma se décale un peu, peut-être d'inconfort, peut-être de gêne, mais elle ne le remarque pas et se saisit de lui pour le replacer bien droit sans vraiment y faire attention. "it's not-" elle s'arrête au beau milieu de sa phrase, embêtée. elle a tout oublié : cat en faction dehors, la mezzanine, leurs messages tendancieux.

elle cherche avec précipitation dans les poches de son manteau et en sort une potion désinfectante, se frictionne vigoureusement les mains avec. "how did it come to this?" plusieurs réponses. négligence. peur d'être soigné plus en profondeur. pas d'accès aux soins à zaun. elle ne pense à aucune et laisse un doigt curieux se promener sur la cicatrice qui, sous sa peau à elle, semble se réveiller ; frémit et pulse et bavarde, prend vie et bouge comme une terre qui voudrait s'ouvrir en deux. "it's horrible" qu'elle continue, hypnotisée, "they do not get along with each other at all." lentement le bout de ses doigts apaise la balafre qui, après avoir tant parlé, se tait peu à peu et semble tomber dans un demi sommeil — paisible et apaisé. la petite lumière de ses mains fluctue jusqu'à s'éteindre lentement. "that's a best i can do for now. it's just a bandaid." elle n'est pas très fière de son travail : il ne tiendra pas. il accordera à karma quelques jours de répit, le temps de la pluie, puis la douleur reviendra. "i'm good with..." elle agite les mains dans l'air en cercle, comme pour désigner quelque chose d'intangible, cherchant ses mots. "energies. more than pure medicine. i don't really know how to explain this. but that's the best i can-" elle relève un tout petite peu la tête, il est juste là. à quelques centimètres, la regardant de ses grands yeux de zaunard, avec ses cheveux un peu trop longs qu'elle détesterait voir coupés.