✶ OOTD ✶Sursaut dans la poitrine. Te revoir… Le sang afflue dans les joues. Un instant, le temps s’arrête, le monde cesse de tourner. Comme c’est idiot. Une simple phrase, sincère ou pas, qui pourrait avoir tant de significations… et certainement pas celle qu’espère le naïf Soàan Aiwenor. Celui qui croit aux contes de fée au beau milieu d'un bordel dans les plus minables quartiers du pays. Mais, quand même, son coeur s’affole, sa bouche s’assèche, ses prunelles pétillent….
Eden est heureux de le revoir.
Alors, il se fiche que ce soit pour les crescents ou par politesse. Il y a ce sourire un peu doux qui plane sur sa belle bouche, ce ton chantant qui l’envoute, et ce regard qui pourrait faire se damner le plus purs des anges. La rationalité a quitté ce monde. Le mensonge, la trahison, la manipulation n’existent pas. Les palpitations dansent et scandent la seule vérité qu’elles veulent entendre : Eden avait envie de le revoir.

Est-ce le tintement des verres qui le ramene à la réalité, ou bien l’odeur d’un tabac brumeux qui enveloppe le Celestien…? Ce dernier répète la phrase, cligne des yeux, déglutit et… sourit au comptoir. Il ne peut dissimuler l’esquisse, mais se détourne pour en freiner la portée. Ses doigts s’accrochent au verre, les mots s’emballent dans sa tête, et il n’y a d’abord qu’un petit rire qui file entre ses lèvres parfumées à la pêche… Il n’y a probablement rien d’intelligent ou de raisonnable à répondre à tout cela…« Ca me semblait … important de le faire… » Revenir. Le remercier. L’importance célestienne sonne sûrement avec un drôle de sens pour un zaunard…

L’importance le guide vers les chambres d’un bordel. Les verres vidés, le palpitant reprend son ballet furieux tandis que sa main se laisse piéger par une autre. Comme si “monter” engageait vers bien des choses dont Soàan ne saisissait pas les enjeux. C’est certainement le cas. Eden ne partage pas les mêmes intentions que le Celestien qu’il guide avec douceur vers l’arrière boutique. Ou peut-être…
Peut-être qu’une fois de plus, le jeune Aiwenor se berce de doux mensonges. Doux comme le contact d’une main sur la sienne.
Que ce brouillard qui l’attend là haut l’effraie autant qu’il l’excite.
Le remercier, prendre le temps de parler avec lui… et quoi d'autre ?

Le brouhaha du bar se meut en une toute autre agitation tandis qu’ils grimpent les premières marches. Soàan se souvient de sa première visite là-haut et se maudit pour avoir mis si longtemps à comprendre. Les cris évocateurs ne laissent plus place aux doutes quand leur chemin les amène à slalomer entre les corps dévêtus. Le crédule fixe ses pieds par peur d’être incorrect et se concentre sur la chaleur d’une main pour ne pas trébucher.
Et puis, alors qu’il continue de se taire tout en se battant avec ses propres démons, une voix différente se fait entendre. Ce n’est pas celle de sa conscience, ni celle de la tentation. Elle est familière et fragile. Aussitôt, Soàan relève les yeux et par dessus l’épaule d’Eden, il l'aperçoit : « Pravi ! »

L’exclamation sort seule alors que leurs regards se croisent. Les doutes s’estompent un instant. Il se retient de sauter les dernières marches jusqu’à lui et remarque à peine qu’Eden ne le retient plus. Il y a cet homme entre eux qui forme une barrière inadmissible. Cet homme qui n’est pas celui qui aurait dû être dans les draps de Pravi. Soàan s’en rend compte et alors, il remarque le visage marqué de son ami. Sans plus attendre, il se précipite sur lui et l’enlace en même temps, comme une chorégraphie parfaitement répétée. « Bien sûr, je t’avais promis… » lui souffle-t-il en le serrant fort dans ses bras. Ce n’est que la seconde fois qu’ils se rencontrent, néanmoins le garçon inspire une profonde tendresse au Celestien comme s’ils s’étaient toujours connus. Avec l’affection va le souci et immédiatement, Soàan se détache pour mieux attraper un visage et l’examiner. Le chagrin lui fend le cœur. Il désespère de ne pas être un healer pour gommer ce mal injuste qui maquille la lèvre du jeune zaunard. « Il faut soigner ça… » Il est naïf Soàan. Il ne songe pas que ce n’est que le début de la soirée, que des lèvres fendues sont un moindre mal. « Moi aussi, je suis content de te voir… Je t’ai apporté des trucs. » déclare-t-il en câlinant sa joue du pouce comme s’il était un petit enfant précieux.
La voix d’Eden résonne dans sa tête. Il faut faire attention. Alors il attire Pravi plus haut avec lui. Avec eux. Eden ? Il le cherche du regard, c’est avec lui qu’il est monté. Avec soulagement, il le trouve… Il n’est pas parti. Sans lâcher la main de Pravi, il se rapproche d’Eden, l’air gêné, la lèvre machônée… Il ne veut pas qu’il se méprenne. Il le fait déjà, il le sait. Il hésite mais demande quand même : « ... Est-ce que … Pravi peut venir avec nous…? » Il se rend compte de sa demande, la panique passe dans ses yeux, et il se dépêche d’ajouter plus bas : « J’ai aussi des choses pour lui et… il est blessé. Je peux payer maintenant s’il faut… » Il ne veut pas faire de faux pas mais il ne veut définitivement pas laisser Pravi retourner en bas, à la merci de tous ces ogres indélicats. Et quelque part… La présence de Pravi le rassure et retarde l’instant où il n’y aura plus que leur deux corps dans une chambre. Cet instant où la Raison devra se battre contre l’Envie.

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OOTD ❖ Les retrouvailles sont chaleureuses. Du coin de l’oeil, il les suit. Il se fait plus petit, leur laisse un peu d’espace… mais pas l'entièreté de l’intimité qu’ils recherchent peut-être.
Il est curieux. C’est un défaut qu’il ne sait pas corriger, s’il le veut toutefois.
Et puis là, ça l’intrigue…
Pravi a l’air sincèrement heureux de revoir Soàan… et ça semble même réciproque.
Une chaleur étrange se dégage de la scène.
Une chaleur différente de celle qui règne ici.
« Oui mais j’étais pas trop sûr de vouloir y croire… » c’est étonnant venant de Pravi… pourtant la scène se déroule bien sous ses yeux.
Après tout, qu’est-ce qu’il en sait réellement ? Peut-être que Pravi a, tout comme lui, différentes façons de se prostituer.

Soàan semble s’inquiéter… façon client sympa.
Il vient pour baiser, comme tout le monde.
Mais l’attachement que dégage son regard paraît sincère.
Il est bizarre.
Est-ce qu’il a besoin de faire une étude de son cas.
En plus de ne pas être méchant, il est aussi attentionné. Faut croire que Pravi a juste attiré l’attention d’un angelot en guise de client.
« C’est rien ! ça fait presque pas mal ! »
Pravi parle à coeur ouvert. Il devrait lui redire, l’une des règles du coin… l’une des plus importantes même : il ne faut jamais s’ouvrir entièrement à un client.
… ni même à personne ici…

Mais ce n’est pas maintenant qu’il interviendra et puis…
« C’est quoi ? » … il devrait plutôt se demander s’il n’est pas temps de s’éclipser.
Il est de trop… son regard divague vers le bas des escaliers. Il devrait sans doute retourner bosser.
Tout ça, c’est trop bizarre pour lui. Il a la vague impression d’être un intrus et il n’a pas vraiment envie de se battre pour un client maintenant.
Il a de quoi faire…
Et s’il est assez con, il pourra toujours faire la morale plus discrètement à Pravi en dehors des heures de service.

« … » mais il se retrouve à chercher dans le regard de Soàan des précisions.
Est-ce qu’il parle d’un plan à trois au final ?
Décidément… on peut porter toutes les réponses sur son visage et être difficile à suivre.
Ce n’est pas ici qu’il faut en discuter de toute façon et il finit par hocher la tête avant d’attirer une mauvaise attention.
Puis il se retourne et ouvre la marche dans les escaliers, laissant Pravi prendre le bras de son client favori… à priori.

Il l’entend à l’arrière souffler « Moi aussi j’ai un truc pour toi… mais c’est dans ma chambre… attends… » … puis arrivés devant la porte vers laquelle sa main le tend, il voit Pravi les dépasser et partir en courant… probablement vers sa chambre.
Un instant, ses yeux le suivent jusqu’à ce que son dos disparaisse… sa chambre n’est pas loin, il les rejoindra… alors il ouvre la porte et rentre le premier.
Soàan rentré, il prend un écriteau discret pour l’accrocher à la poignée. On ne viendra plus les déranger. Il ne l’explique pas au celestien pour lequel ce n’est plus sa première fois et il referme la porte derrière eux.
Le temps de s’allumer une clope et de chercher un cendrier des yeux que la porte s’ouvre dans la précipitation pour se refermer sur un Pravi essoufflé, un peu plus décoiffé, qui tend une feuille à son client
« C’est pas grand chose, mais c’est pour toi. »
La forme d’un visage, un dessin, c’est tout ce qu’il distingue avant de s’asseoir sur le lit, déposant le cendrier près de lui.
Pravi a fait un dessin à son client…
« J’avais peur de pas avoir assez mémorisé tes traits, mais je crois que c’est assez ressemblant. »
… un dessin de son client même.
…
C’est sans doute une nouvelle dimension de la prostitution ça.

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✶ OOTD ✶Quelques jours plus tôt, dans cette chambre de bordel où Soàan Aiwenor avait mis les pieds pour la première fois sans même savoir où il se trouvait, le Celestien faisait une promesse. Je reviendrais vite, Pravi, promis. En quittant l’étage, il en faisait un devoir. En quittant Zaun, il y avait autre chose.
Un baiser laissé sur sa tempe. Une autre promesse, d’un autre genre.
Aujourd’hui, Soàan Aiwenor venait tenir ses promesses. Celle faite avec le coeur et celle faite avec la déraison.

La première, il sait en regardant le visage abîmé de Pravi, qu’il a bien fait de la tenir.
L’inquiétude perle les yeux du Celestien qui examine plus attentivement la plaie du garçon. Une moue pare sa bouche alors que Pravi tente de rassurer vainement son aîné. Même si ça ne lui faisait pas mal, ça n’est pas pour autant acceptable, songe Soàan avec préoccupation. « Hum… On va pas laisser ça comme ça… Je vais essayer de faire quelque chose, d’accord ? » En vérité, il ne lui laisse pas vraiment le choix. S’il aimerait lui réserver sa nuit entière pour lui assurer le repos, même le naïf qu’il est sait que le zaunard devra retourner travailler… et vu ses activités - qui tendent à faire rougir le faux client - il vaudrait mieux que sa bouche soit en bonne état.
Il ne devrait même pas avoir à faire ce genre de choses…
Ni lui, ni Eden.

Malgré cela, Pravi parvient à lui arracher un sourire. Sa curiosité est si pure. A cet instant, Soàan Aiwenor aimerait lui offrir le monde entier. Mais il n’a que quelques provisions et des cadeaux futiles. « Tu verras, » lui dit-il en lui intimant la patience d’un index dressé, non sans un petit sourire trahissant sa tendresse. Pravi est comme un enfant. Un enfant dont il doit s’occuper maintenant… quitte à passer pour quelqu’un qu’il n’est pas. Encore une fois.
Bien sûr, la demande est étrange. Et il sent bien un léger malaise quand il s’adresse à Eden. Il a envie de lui expliquer que ce n’est pas ce qu’il croit - quoiqu’il puisse croire -, qu’il n’est pas un garçon avec des meurs si légères - vraiment, là, il mentirait peut-être…- et qu’il a simplement envie de prendre soin de ceux qui en besoin… Mais, même s’il n’a pas entendu tous les sermons d’Eden, il comprend qu’il ne peut pas se montrer plus explicite en plein milieu de ce couloir où les clients défilent, habillés par des corps moins habillés.
Le soulagement illumine son regard quand le Kélossien accepte. Il adresse un sourire à Pravi et, docilement, se met à suivre celui qui n’a aucune idée dans quoi les deux pipous de Vélaris l’ont embarqué. Pauvre Eden.

Enfin, avant que Pravi ne s’éclipse. « Ah… Pravi atte… » Trop tard. Le petit zaunard est parti, cheveux aux vents, comme un gamin qui court dans sa chambre. Soàan le regarde disparaître, bouche à demi ouverte et main tendue, attrapant mollement le vide. « … » Il essaie de se convaincre que Pravi connaît mieux les lieux que lui et qu’il reviendra. Il coule tout de même un regard vers Eden qui ouvre une porte. Il n’est pas certain que ce soit celle-ci qui l’ai accueilli la dernière fois. Peu importe… « … J’imagine qu’il nous rejoindra ensuite… » Timidement, il se glisse à la suite d’Eden et, alors que ce dernier referme la porte, le cliquetis de cette dernière fait écho au sursaut de son coeur. Le voilà seul avec Eden. Gloups.
Eden ne dit rien. Soàan regarde son dos et songe avec appréhension que, peut-être, il l’a contrarié. Il mordille sa lèvre, s’approche d’un pas timoré et se dit qu’il devrait s’excuser et s’expliquer… « Hum… Eden… Je… » Ses joues rougissent mais avant qu’il ne puisse prononcer un mot de plus, la porte s’ouvre et c’est un grand fracas dans sa poitrine. Cette fois, son corps entier bondit et les cheveux se dressent sur sa nuque. Il se fait volte-face comme si on les attaquait, prêt à en découdre avec pour seule défense, ses pauvres loupiotes au bout des doigts. Très loin, il lui reste encore des enseignements militaires…
Mais ce n’est que Pravi. Et la tension retombe aussitôt. Soàan éprouve un peu de regret vis-à-vis d’Eden, songeant qu’il essaiera de lui parler plus tard. Pourquoi s’en fait-il autant…?

Son attention se reporte donc sur le dernier arrivé et, sans même y penser, un nouveau sourir attendri étire ses lèvres. « Adorable… » souffle-t-il davantage pour lui que pour le reste de l’audience. Il considère le papier avec intérêt, le saisit délicatement comme s’il s’agissait d’une vieille carte aux trésors et … « Oh… » Ses yeux s’écarquillent tandis qu’il fouille les traits finement dessinés sur le papier. C’est lui. L’esquisse est délicate, lui fait davantage honneur que le miroir… « Oh mais… Pravi… » Cruelle émotivité. Il a beau mordre l'intérieur de sa joue, sa vision devient flou. L’iris brillant, il tente de garder contenance. Eden est dans la pièce. Il ne peut pas fondre en larmes devant Eden. « ... C’est tellement joli et gentil… Merci Pravi, ça me touche beaucoup… » Soàan Aiwenor est un homme fort. Il se le répète. Il s’interdit de pleurer… Mais il n’a pas assez de force pour se retenir d’enlacer Pravi très fort pour le remercier. « Je le garderais précieusement, merci beaucoup… » Il lui offre ensuite son plus grand sourire et se détache.
Soàan Aiwenor est un homme fort. Ce n’est pas une larme d’homme faible qui brille, narquoise, au coin de sa paupière. Il s'éclaircit la gorge et invite Pravi à s'asseoir sur le lit, sans songer qu’il inverse les rôles.

Enfin, il attrape son sac et en sort un premier ballot en tissus soigneusement attaché. Il est encore chaud. Il s’accroupit devant Pravi, lui tend le paquet lui dit : « Ca, c’est pour toi. Il y a des boulettes de riz avec ma sauce maison et des petits gâteaux que j’ai faits hier. » De son sac, il sort également deux petits sachets de soie qu’il dépose au creux de sa paume : « Ce sont des petits baumes parfumés… et des herbes qui aident à se détendre… Ça vient de chez ma soeur. » Bien sûr, il a conscience que c’est futile, que ça ne règlera pas les problèmes de Pravi… mais peut-être que cela lui apportera un peu de chaleur.
Il se redresse, tire le même ballot et vient le donner à Eden « … comme je t’ai dis, j’en avais aussi fait pour toi… J’espère que ça te plaira… » Il se rend compte que son ton est différent quand il s’adresse à Eden. Plus prudent, son coeur rythme chaque mot comme s’il ne voulait pas risquer le moindre faux pas avec lui. Il n’a pas peur d’Eden… Ce n’est pas tout à fait ça… « Et aussi… » Il extrait cette fois un paquet plus gros, plus carré, qu’il tend au Kélossien, des deux mains, dans une posture presque trop formelle. Il baisse la voix en soufflant : « … tu n’es pas obligé de l’ouvrir maintenant… mais je tenais à te l’offrir… » Entre les mains d’Eden, on devine facilement un livre. Il s’agit, plus précisément, d’un album illustrant Kélos. L’objet est magnifique et, quand Soàan est tombé dessus, quelques jours plus tôt, il a su qu’il devait revenir à Eden… néanmoins, il redoute sa réaction. Son ventre se serre, craignant que le présent soit déplacé… Il lui dira qu’il lui rende si jamais… mais choisit de se taire tant qu’il n’ouvre pas le cadeau.
Il doit encore s’occuper de Pravi, mais il ne retourne pas tout de suite près de lui, le souffle retenu, attentif à la moindre réaction d’Eden.

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OOTD ❖ Un vague regard en arrière, un teint qui se colore… et Pravi qui fait son grand retour dans le fracas d’un enfant qui a oublié son goûter avant de partir à l’école.
Soàan semble au bord de l’arrêt cardiaque, mais il ne fait aucun commentaire. Pas même un peu de moquerie dans un regard tandis qu’il s'assoit sur le lit pour s’allumer sa clope.
Est-ce qu’il doit vraiment rester ?
C’est bizarre.
Cette question, il se la pose à nouveau quelques secondes plus tard quand Pravi, à bout de souffle, offre un dessin à la légende du coin.
La scène est lunaire.
Il s’imagine la gueule de Kieran s’il venait à lui refiler un dessin un jour…
Un regard sur la feuille, vers lui, à nouveau vers la feuille, puis le jugement intense autant que l’interrogation dans son regard de renfrogné.
C’est sûr, ça ne ferait pas le même effet que sur un Soàan maintenant.

Il sait que Pravi dessine, ou gribouille…
Il l’a déjà vu plusieurs fois, le nez dans un carnet.
Une fois ou deux, il a jeté un regard par dessus son épaule… pour le voir fermer son carnet à la va vite, le teint encore plus rouge qu’un Soàan.
La seconde fois, il a discerné le début d’un ciel… le teint n’était pas si rouge quand il a croisé son regard.
Aujourd’hui, les pupilles de Pravi s’illuminent, son sourire s’agrandit… et si ses joues se colorent, ce sont de contentement.
Il a l’air de réellement bien l’aimer son client…
…
Fort probable que ce soit le cas… Pravi n’a pas les compétences nécessaires pour mentir.
ça lui fait presque de la peine…
Ici… ce genre de trucs, ça ne peut pas bien se finir.

« Je suis content si il te plait. J’aurais voulu faire quelque chose d’un peu plus personnel… mais… enfin, j’sais pas encore trop ce que tu aimes. La prochaine fois »
C’est étrange cette étreinte. Il a presque l’impression d’assister à la naissance d’une idylle et malgré cette curiosité maladive chez lui, il détourne à nouveau le regard vers la porte.
C’est sûr qu’il est de trop. Il ne sait pas quelle mouche a piqué Soàan pour lui avoir demandé de rester.
Une pute ne se gêne pas facilement, et c’est tant mieux… parce qu’à voir le celestien faire asseoir son collègue à côté de lui sur le lit, n’importe qui aurait été gêné… lui, il tire sur sa clope et le regarde gâter Pravi avec des cadeaux qu’on ne fait pas vraiment ici…
« C’est gentil ! Je les mangerai avant de me coucher ! Merci Soàan. » ils ont une relation… ouais… il ferait peut-être mieux d’arrêter de comprendre ce qui ne le regarde pas… « Mmh, ça sent vraiment bon ! ça donne envie de laisser son nez dedans. » allez… il peut la terminer ailleurs sa clope. Il a un boulot, et ce genre de trucs, c’est vraiment pas son délire…

Mais alors qu’il songe à une porte de sortie, il se retrouve avec son propre ballot entre les mains.
C’est vrai… Soàan avait prévenu… c’est gênant mais il l’avait effectivement mentionné… « Merci Soàan… » … un client qui vient nourrir les putes… il n’a jamais vu ça.
Les cadeaux, c’est plus commun… alors quand il se retrouve avec un autre paquet entre les mains, il pourrait presque retrouver le chemin de la routine.
Sauf que Soàan rend ça étrange… et l’interrogation passe un instant dans son regard… il hésite… regarde le paquet… puis Soàan… « Merci… » … et se répète.

Le silence s’installe… et puis une ultime inspiration vient le briser « Celui-ci sent vraiment bon ? Tu crois qu’on peut s’en servir comme parfum ? » … alors il se lève, paquets en mains… et vient déposer la nourriture sur la commode de l’entrée avant d’y ouvrir son paquet en leur tournant le dos.
Avec soin, il défait l’emballage pour laisser un livre se découvrir…
ça aussi c’est une première… qu’il parle de chez lui est encore plus étonnant mais il ose en ouvrir les premières pages après avoir caressé la couverture du bout de doigts. Dans son dos, il entend Pravi inspirer une nouvelle odeur…
Une qui ne lui rappellerait sans doute pas sa maison aussi bien que ses dessins….
Alors il referme l’ouvrage, et le cache à nouveau dans son emballage.
Il y a un temps pour tout… maintenant n’est certainement pas celui des souvenirs.
« Merci Soàan, c’est vraiment très gentil… » pourtant, quand il se retourne enfin, il adresse un sourire à l’étrange client qui songe aux attentions du coeur avant celles de valeurs.

Il récupère cendrier et clope sans rejoindre Pravi sur le lit, il préfère un fauteuil quand il s'assoit à nouveau pour fumer « C’est trop, mais j’en prendrai soin. » pour ça, normalement, il est prêt à donner une bonne partie des objets de valeur qu’on lui offre en échange de ses faveurs… la valeur de sa monnaie ne fait aucun sens, et fait les bonnes affaires d’un Feyn en temps normal… mais ce soir, un Celestien lui amène sur un plateau alors qu’il s’apprête à passer sa soirée avec un autre.
Etrange client que cette légende.

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✶ OOTD ✶L’odeur de nourriture chaude embaume la chambre et, un instant, on oublierait presque où ils se trouvent. C’est une distribution de cadeaux pour les enfants pauvres. Soàan est à peu près sûr qu’Eden trouverait ça vexant. Mais Pravi… Pravi, lui, semble très heureux de ses présents. Le Celestien sourit, songeant silencieux que ce n’est pas assez, qu’il aimerait faire encore plus pour eux. C’est idiot, il le sait, il ne les connait pas vraiment… Mais il a suffisamment échangé avec Pravi pour éprouver une indéniable tendresse à son égard. Quant à Eden… Il trouble son rythme cardiaque et ses pensées rationnelles. Il s’emballe, il le sait. C’est un crush insensé et déplacé… mais le beau Kélossien occupe bien trop ses pensées pour qu’il ne dispose pas de ses propres présents. Il les mérite aussi, après tout.

« Gardes-en pour demain, il y en a assez… mais régale-toi. » Il sourit, serre même la main du plus jeune avec douceur, et rit quand il complimente les produits de sa soeur. Pravi est vraiment mignon. Un enfant qu’on devrait gâté plus souvent. Une pensée plus condensante, cependant, se glisse parmi les autres : des senteurs comme celles-là, il ne risque pas d’en trouver ici-bas. Soàan se mord la joue pour se punir puis délivre son dû à Eden.
C’est différent avec lui. Pravi, c’est comme faire plaisir à un enfant. Eden… Il ne sait pas. La démarche semble plus délicate. La nourriture est acceptée mais l’autre cadeau est plus… personnel. Soàan mâchouille sa lèvre. Eden le remercie plusieurs fois mais le Celestien retient son souffle. Ses yeux trainent, non sans prudence, sur celui qui, par deux fois, a laissé une trace sur sa tempe. Fébrile, il se détourne si celui-ci croise son regard… Mais la voix de Pravi se fait entendre et Eden s’échappe.
Le coeur déraille. L’atmosphère est étrange. Il le voit s’éloigner avec le livre empaqueté. Va-t-il l’ouvrir ?  « … » Il le suit du regard, tardant à répondre à Pravi… Puis, tandis qu’il entame de déchirer le papier, Soàan renonce à capturer l’expression de la découverte. Eden leur tourne le dos, il ne voit pas et … peut-être le craint-il un peu.
Le jeune Aiwenor fait mine de reporter son attention sur Pravi, bien qu’une oreille reste tendue, à l’affût du moindre commentaire. Il explique à son ami comment user du baume, lui en applique doucement derrière l’oreille et sur le haut du cou. Il imagine faire la même chose à Eden et rougit bêtement. Il lui promet de lui porter d’autres parfums si ça lui fait plaisir et… Eden le remercie à nouveau.

Alors, Soàan se remet debout, bien droit. Les joues roses, le coeur qui cogne. Il a aimé…? Il détaille ses traits à la recherche de la vérité. Il pense qu’il a aimé. Alors, il sourit en retour. Un sourire plus large et brillant. Il est heureux et soulagé.  « Oui ? Je suis content si ça te plait… » Il ose un pas vers lui, joignant ses mains contre son ventre bourdonnant. Eden le dépasse, il le regarde s’assoir sur un fauteuil. Il ose un autre pas. Il se fiche de la fumée.  « ... j’avais peur que tu trouves ça déplacé et… j’aurais compris si tu ne voulais pas le garder mais… enfin… je ne pouvais pas ne pas te l’offrir… » Il mordille encore sa lèvre inférieure. Il aurait aimé être plus sûr de lui. Ce n’est qu’un livre…  « Toutes les illustrations ont été réalisées en grande partie par des Kélossiens… Je les ai trouvé plus belles que dans les livres d’Histoire, » souffle-t-il à la seule intention d’Eden. Il laisse planer un sourire timoré sur ses lèvres. Il aimerait tant en apprendre plus sur lui… Mais il se doute qu’avec Pravi, cette discussion n’aura pas lieu.
Il se tourne vers celui qui attend sagement sur le lit. La lèvre toujours fendue. Une moue contrariée passe sur le visage du Aiwenor.  « Je vais voir si j’ai de quoi m’occuper de ça, dans mon sac, » déclare-t-il, songeur, en fouillant sa besace. Il trouve un mouchoir, en soie parfaitement propre, qu’il s’en va mouiller vers la toute petite salle d’eau… C’est étonnant que l’eau coule ici d’ailleurs. Il retourne près de Pravi et tapote doucement sa lèvre :  « Est-ce que vous avez… des pansements ou des petites trousses de secours…? » Il s’adresse à Eden, parce qu’il a l’air plus à même de lui répondre sur la marche à suivre, ici, au coeur de Zaun.

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OOTD ❖ « Oui promis ! J’économiserai !   »
Pourquoi Pravi avait l’air d’un enfant parfois ?
Encore aujourd’hui alors qu’il n’était plus exactement débarqué de la veille dans le coin…
Une grande question… qui se pose deux fois plus maintenant….
C’est juste une impression où il semble encore plus enfantin en présence de son nouveau client ?
ça crève les yeux. Faut croire que Soàan est le genre à dorloter. Etrange… mais on va dire que ça peut arriver.

Après tout, ne vient-il pas de lui offrir un livre sur sa maison engloutie ?
Si. Et ça c’est encore plus étrange.
Pensée qui vient à nouveau dans sa tête quand le celestien lui sourit en retour. Il semble vraiment être animé de ce désir de simplement faire plaisir… plus que de celui d’y gagner quelque chose en retour.
Qu’est-ce qu’on y gagne de toute manière à obtenir leurs faveurs ?
Pas grand chose en réalité…
Un tour qu’on attend moins, quelques réservations de créneaux horaires, ce genre de trucs… et l’illusion qu’on s’applique plus au lit, qu’on offre davantage.
Vraiment, le retour n’est pas si fabuleux. Il devrait peut-être le dire à ce celestien aux cadeaux bien étranges.

Mais à la place, il l’analyse quelques secondes du regard avant de le détourner vers le paquet qu’il ne rouvrira qu’après son travail « ça doit être pour ça qu’elles ont l’air plus ressemblantes que d’habitude. » oui… en temps normal, ce n’était que de vagues idées… ou alors, c’était la fierté de son chez lui qui l’amenait à le penser.
Il se demande si beaucoup d’endroits y sont représentés…
Alors son regard se tourne à nouveau vers le paquet tandis que Soàan s’éloigne vers son collègue puis vers le lavabo. Il entend Pravi répondre « C’est vraiment rien tu sais ! Pour ici, c’est même qu’une égratignure !   » et l’envie de le réprimander lui prend…
Pravi fait souvent n’importe quoi…
… et si Soàan lui faisait oublier les quelques filtres qu’il tient miraculeusement en place.

« Je vais chercher ça. »
sans rien dire à Pravi, il préfère secouer la tête quand il croise son regard avant de quitter la pièce pour prendre la direction de sa propre chambre.
Ils n’ont pas grand chose. Quand les bobos sont plus importants, il s’en occupe. Aujourd’hui, il ne peut pas s’occuper de cette lèvre fendue devant le client… mais lui, il a bien quelques trucs pour son usage personnel. Pas grand chose, de quoi dépanner mais il doit bien avoir un ou deux pansements… peut-être un peu de pommade aussi… c’est en tout cas ce qu’il trouve en fouillant sa chambre.
Il en profite pour y laisser les cadeaux de Soàan… le livre est précieux, il le cache même avec soin avant de sortir pour refermer la porte de son antre.

Quelques minutes après son départ, il frappe à la porte de la chambre occupée pour la passe.
« J’en ai pas vu beaucoup, … peut-être aucun… mais une fois j’ai vu une bande annonce… le film avait l’air bien, je crois que ça pourrait me plaire… y’avait des arbres, une forêt gigantesque… avec des êtres fantastiques… mais une brume noire la recouvrait et rendait tout plus sombre…   » … ils semblent en pleine conversation alors il ne dit rien en refermant la porte derrière lui, il se contente de tendre ses maigres trouvailles à l’infirmier « J’ai rien trouvé d’autres. » puis de retrouver sa place dans le fauteuil pour se rendre compte que sa clope s’est consumée seule. Il soupire, l’écrase et reporte son attention sur la petite scène de romance « ça te dit quelque chose ? J’aimerais bien le voir je crois…   »

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✶ OOTD ✶Des illustrations plus ressemblantes… La remarque d’Eden sonne comme une petite victoire dans le coeur naïf du Célestien. Il ne retient pas son sourire, sincèrement heureux et soulagé que son cadeau lui plaise. Ou bien, le Kélossien est bon menteur, ce qui ne l’étonnerait pas… Là où Pravi est un diamant brut de pureté et d’innocence, Eden semble s’être taillé une façade aussi magnifique qu’impénétrable. Il a ce poids de l’existence dans le regard. Celui qui sait, qui connaît la réalité. Et en même temps, il a le talent naturel de le faire oublier.
Aussi, il est bien plus difficile à cerner pour celui qui vient de la Haute. S’il en a conscience, son charme n’est pas moins efficace sur lui… C’est même pire que ça. De toutes ces petites choses qui le bâtissent, Eden s’est immiscé en lui, dans son esprit. Tatoué à l’encre sournoise.
Soàan n’a rien à attendre ici. S’il choisit de revenir, ce doit simplement être pour venir en aide à son nouvel ami. Du mieux qu’il peut…
Pourtant, Eden est là. Dans cette chambre. A chambouler son rythme cardiaque parce qu’il semble aimer son présent. C’est d’une bêtise…

La lucidité frappe à sa porte quand il se souvient que Pravi a besoin de soin. Bien sûr qu’il grimace et que sa poitrine se comprime quand le plus jeune affirme qu’il ne s’agit que d’une égratignure. Ici. ❝Oh, Pravi…❞ souffle-t-il sans pouvoir cacher sa peine. ❝ Ce n’est pas une raison…❞ La réalité le percute à nouveau. Ils sont dans un bordel. Pravi vient de satisfaire les désirs primaires d’un client qui l’a remercié de la plus abjecte des façons. Son pouce câline son menton avec douceur, comme un premier soin qui n’a pourtant aucune utilité.
Et c’est bien là le problème. Même ce mouchoir humide ne sert à rien. Quelques provisions, du parfum et un livre… à quoi pense-t-il en leur offrant ce genre de cadeau inutile ? Leur faire plaisir ? … Il vaut mieux fermer ce genre d’établissement et libérer les pauvres gens qui se vendent ici.
Mais même sa candeur ne l’empêche pas d’ignorer à quel point cette opération serait difficile et délicate… Car il n’y a pas que la vermine de Zaun qui usent de leurs corps. Ce sont ses propres voisins qui posent soucis… Ceux-là ne laisseraient jamais fermer un tel endroit où tous leurs vices se voient assouvis dans l’ombre. Quant à ceux et celles qui se prostituent… que feraient-ils sans cet endroit ? Pour certains et certaines, c’est peut-être leur seule façon de gagner leur vie…
Il y a trop de paramètres complexes, trop de zones obscures pour que la réflexion soit simple et l’exécution seulement envisageable.
Tout ce que Soàan peut faire, à cet instant, c’est réclamer de quoi soigner cette petite plaie qui lui ouvre le coeur. Eden s’en va lui trouver de quoi, et Soàan lui souffe un ❝ Merci…❞ non sans l’accompagner d’un regard grave et brillant.
La porte refermée, il ne reste que lui et Pravi.

❝…. Tu sais… je n’avais pas l’intention de …. hum… avec Eden….❞ Qu’est-ce qu’il lui prend ? Ses joues rosissent. Il a terminé d’essuyer les traces de sang sur la lèvre de Pravi et ses yeux fixent à présent le lit et ses draps ternes. ❝… Je voulais vraiment te revoir… et aussi Eden… pour vous donner ça…❞ Il sent qu’il s’enlise mais c’est plus fort que lui, ce besoin de se justifier. Pravi l’a vu alors qu’il montait avec Eden… S’est-il fait des idées…? A-t-il pensé que Soàan pouvaient être… comme eux ?
Il a honte. Honte de se croire supérieur et d’autant plus car il éprouve tous ces troubles vis à vis d’Eden… C’est sans doute ce qui le pousse à se couvrir.
Toutefois, une partie de lui sait bien qu’il se ment un peu. Qu’une fois seul avec lui… il n’aurait plus été sûr de rien.
Et s’il devait se passer quelque chose avec Eden… l’avouerait-il à Pravi….?
… il n’aurait certainement pas le force de lui mentir très longtemps…

Quelque soit la réponse de Pravi, Soàan ne souhaitait pas qu’Eden revienne subitement sur une telle conversation, aussi détourna-t-il le sujet en enchainant : il le remercia de nouveau pour son dessin parce qu’il le touchait particulièrement, et il regrettait de ne pas avoir donner à Pravi un cadeau aussi précieux. Lui aussi ne connaissait pas encore bien ses goûts aussi promit-il de revenir, la prochaine fois, avec un présent qui ferait encore plus plaisir à son ami. Et pour cela, il fallait encore faire connaissance.
C’est sûrement la raison qui les poussèrent à parler de film. L’oeuvre favorite de Pravi… Qui n’en avait pas vu beaucoup. Ce fait attrista un peu Soàan, qui lui répondit d’abord par une moue peinée… avant qu’on ne frappe à la porte.
Le Célestien sursaute mais c’est avec soulagement qu’il constate que c’est Eden qui les rejoint. Soulagé par son retour avec ses fournitures et soulagé parce qu’il revient sur une discussion parfaitement innocente. Soàan lui adresse un sourire puis termine d’écouter Pravi. Sa description est vague, aussi, il y réfléchit sérieusement ❝Je ne suis pas sûr… Mais si je trouve, je te dirais !❞ Il récupère le matériel gracieusement apporté par le Kélossien et… en constate sa maigreur. Il s’efforce de cacher sa déception et gratifie Eden d’un autre sourire : ❝Merci… C’est déjà mieux que rien. Merci, Eden.❞ Est-ce tout ce dont le bordel disposait pour soigner ses employés…? Ou bien Eden a-t-il puisé dans ses propres réserves…? Dans un cas comme dans l’autre, c’est profondément affligeant. Attrapant la pommade entamée, il l’examine rapidement pour constater qu’elle est de piètre qualité pour ne pas dire archaïque… A Celestia, les elixirs et les baumes cicatrisants sont d’une efficacité presque instantanée - la magie offrant un coup de pouce non négligeable à leurs produits. En appliquant une noisette crémeuse sur la plaie, Soàan songe qu’un healer aurait même été idéale. Hélas, tout ce dont il est capable, c’est de chauffer la mixture en y insufflant un peu de sa lumière - si discrète qu’il faudrait détailler ce que Soàan fait pour le repérer - en espérant que cela boosterait l’effet curatif. Rien n’est moins sûr. ❝ Est-ce vous avez de quoi regarder des films ici ? Une télé, un lecteur… Si oui, je pourrais t’apporter le film si je le trouve,❞ dit-il en appliquant le pansement avec la plus grande délicatesse. Comme avec un enfant, il espérait détourner l’attention de Pravi sur sa potentielle douleur en lui parlant d’autre chose. ❝A toi aussi, Eden, si tu veux ! Si tu as un film préféré, je serais content de te le porter !❞ ajout-t-il à l’intention de son sauveur.
Les soins terminés, il flatte Pravi d’une caresse et se relève. ❝ Voilà. Je suis désolé de ne pas pouvoir faire plus…❞ En réalité, il sait ce qu’il apportera la prochaine fois : de fournitures de soins de meilleurs qualités. Au moins des pansements, des pommades et un kit de secours. Qu’est-ce que ça lui coûte à lui ? Il ne pourrait peut-être pas fournir le bordel entier, mais il pouvait peut-être aider ces deux-là.

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OOTD ❖ « De coucher avec lui ? »
L’innocence a beau être indéniable, celle de Pravi s’applique d’une étrange manière.
Il dit les choses trop simplement, sans détours, certains diraient sans réfléchir.
Ici, c’est un endroit où on fait ce genre de choses.
Soàan est une personne qui le met à l’aise.
Et s’il était un client avec les mêmes désirs qu’un autre…
« Je pensais… et je ne t’en aurais pas voulu. »
Et là, il a surtout l’impression de devoir donner une forme de bénédiction… dont Soàan ne veut pas ? S’il le dit, il veut bien le croire.
« Parce que toi tu serais un client gentil, pas un qui fait du mal. Alors je t’aurais pas moins aimé. » il se serait fait gronder pour ça, sans doute.
Pourtant ça doit être si simple d’être lui et de se poser moins de questions.

Préférable de dévier vers des œuvres.
Préférable d’avoir une conversation qui n’a pas vraiment de rapport avec l’univers dans lequel ils évoluent. Pravi évitera au moins quelques reproches ce soir.
« Merci !   »
Il ne fait pas de commentaires. Il sait que c’est peu. ça le dépanne bien pourtant parfois. D’autres, il s’épargne la pensée et préfère ne rien mettre. C’est faire semblant, presque que des placebo tout ça mais oui… c’est mieux que rien.
Il les laisse à cette scène étrange. Lui ne préfère pas dévier du sentier. Le jeu semble trop bizarre.
« Oh non ça coûte trop cher… c’est rare qu’une pute arrive à en avoir un dans sa chambre. La plupart évite de trop dépenser en plus de ça… il faut économiser. Eden a de quoi mais c’est pas pareil. Eden c’est celui qui marche le mieux.   » il a l’air si fier de lui… à réciter sa leçon d’économies « On dit qu’il a un écran gigantesque et tout un tas de bidules chouettes.   » ce que Pravi ajoute tout bas en pensant qu’il ne l’entendra pas est faux… mais il sait qu’il y a toute une légende bancale autour de lui.
Il bidouille… ce qu’il déniche n’est pas de si bonne qualité que ça… et surtout, il se permet quelques dépenses pour combler les vides… parce qu’aucun d’entre eux ne partira d’ici pour vivre une belle et longue vie.
« Pravi…. » il souffle, mais Pravi continue, définitivement trop à l’aise avec le nouveau roi du coin.
« ça coûte combien un truc comme ça tu sais toi ?   »
ça ne lui coûte rien… de partager un bon plan non ?
…
Si ça fait tant plaisir que ça à Pravi…
« Tu peux t’équiper à pas si cher, si tu vas voir au bon endroit. Je regarderai pour toi si tu veux. » et on en parle plus ?
« Merci Eden ! Ce serait trop cool si j’avais de quoi ! C’est long la journée ici. » … Pravi n’est vraiment qu’un gosse… et il n’a sans doute rien à faire ici « La prochaine fois que tu viens Soàan, on pourra peut être regarder un film ! »

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