HUNTING GROUND

Avril 2023

basse-ville

@Maxine Starling
combat contre des méchants monstres
Ils étaient là de nouveau. Suivant ces routes désertées qui s’enfonçaient vers la désolation. Vers ce qu’on cherchait à fuir et oublier. Cette brèche qui allait engloutir le monde. Petit groupe qui s’était érigé avec les années. Désir partagé de défendre ce qui était leur. De ne pas attendre qu’on daigne leur accorder attention et aide. Ces riches qui n’en avaient que faire des âmes perdues de Zaun. Des monstres qui se nourrissaient des corps qui s’égaraient. Pour se protéger, pour survivre, ils avaient dû apprendre à ne compter que sur eux-mêmes. Les rares fois où l’hypocrisie était descendue jusqu’ici pour les aider n’avaient fait que renforcer la haine. En constatant une nouvelle fois qu’il n’avait aucune idée de la réalité qui évoluait derrière leur mur.

Les abords du fold étaient toujours silencieux. Plus on s’éloignait des habitations vivantes, plus on s’approchait du quartier oublié. Les pas qui résonnaient contre la pierre d’une route abandonnée, les souffles qui se voulaient calmes. L’avancée lente et attentive. Les sens en alertes pour ne jamais se faire surprendre. Petra marchait en tête. Signalant d’une main parfois, d’un coup de tête à d’autres. Pour diriger le groupe, pour les garder informés de l’avancée. Les rumeurs s’étaient élevées depuis quelques jours. Qu’un monstre rodait dans les ombres. S’approchant du territoire habité. Et Petra était de celle à entendre les murmures, à accepter les contrats que la peur soulevait. Toujours pour des récompenses modestes, de quoi simplement boucler la fin de mois. Car elle ne pouvait pas en demander plus à ceux qui n’avaient déjà rien. Elle en profitait lorsque ses services étaient demandés par une bourse plus remplie, de ceux qui se voulaient courageux et curieux. De ceux qui descendaient à Zaun sans escorte, sans protection. Qui avait soudainement besoin de quelqu’un pour empêcher les voleurs de leur faire les poches, et les monstres de briser leurs rêves de découverte. Dans ces moments, elle pouvait s’en tirer avec une somme qui convenait davantage aux dangers avec lequel elle se battait chaque jour.

Les rumeurs leur avaient donc pointé ce chemin. Les supplices les avaient convaincus de le suivre. Les traces qui ne trompaient pas, ils étaient bien sur une piste. Il y avait bien une horreur qui se tapissait quelque part. Marques éparses cependant. Ils devraient continuer. Et lorsqu’un bruissement attira son attention, elle s’immobilisa. Un signe pour alerter les autres. Et dans le silence qui suivit, ils observèrent. Équipe habituée. Ils se séparèrent lentement. En position, défensif. Gardant ses arrières. Mots muets partagés. Do you see something? Les têtes secouées et le silence qui continuait de s’étendre autour d’eux. Elle s’avança alors, l’arme qu’elle tirait de son fourreau dans une caresse métallique tout à la fois. Et lorsqu’elle remarqua la forme accroupie, son expression changea d’une concentration sérieuse à une surprise soudaine. Quelques pas de plus et elle se penchait devant la jeune fille. « Hey. What' you doing here? It’s not safe. » La lame qu’elle laissa sur le sol et sa main se posa l’épaule de celle qui se trouvait bien loin pour être par elle-même. « How did you get here? Are you alright? » Personne aux alentours depuis un long moment. Que faisait-elle si loin toute seule ? Petra qui se refusait d’ignorer quelqu’un dans le besoin, qui ne comprenait pas sa présence à cet endroit, mais qui se devait de l’aider. Car si elle n’était qu’une chasseuse autoproclamée, elle considérait aussi de son devoir de sauver le plus de gens possible.  

HUNTING GROUND

Avril 2023

basse-ville

@Petra Elmworth
combat contre des méchants monstres
elle ère. elle ne fait que ça maxine ces derniers temps, errer encore et encore sans jamais comprendre vraiment pourquoi. et quand elle ouvre les yeux, revient réellement à elle, le décor est bien différent de celui dans lequel elle était au préalable. alors elle cligne des yeux, l'air hébétée, tourne la tête à gauche puis à droite sans vraiment saisir où elle se trouve — l'esprit encore embrumé, aussi condensé que celle se dégageant autour d'elle. le fold. et elle observe ses mains quelques secondes, poisseuses et rougeâtres, l'horreur qui se dessine sur son visage quand elle discerne que trop bien que c'est dans une marre de sang qu'elle patauge, le coeur qui s'emballe soudainement. not again.

et elle reste plantée là, soudainement sur pause, le regard perdue dans le vide, gamine à l'air hagard qui semble aussi terrifiée que déconnectée de la réalité, le souffle lourd qui s'échappe de ses lèvres abîmées. « hey. what' you doing here? it’s not safe. » voix qu'elle semble entendre au loin — ou peut-être si proche, incapable de discerner une nouvelle fois, jusqu'au contact lui arrachant un cri d'effroi. it's not me, it's not me parce qu'elle se souvient pas maxine, elle se souvient pas comment elle atterris là ni même pourquoi ses mains sont tâchées de sang. elle saurait pas dire, pas expliquer, le coeur qui s'emballe une nouvelle fois, les yeux apeurée qui se déposent sur la silhouette inconnue. « how did you get here? are you alright? » et elle secoue la tête frénétiquement, l'angoisse perceptible vient se lire sur ses traits torturés, se laisse tomber plus franchement au sol dans une fatigue soudaine. i don't.. i was.. et qu'est-ce qu'elle faisait avant de se retrouver là au juste ? esprit brouillard loin de se montrer coopératif — enfonce le couteau dans la plaie plus profondément.

les iris noisettes qui dérivent, se posent ci et là sans aucun but, le souffle qui s'accélère malgré elle, prouve une nouvelle fois son instabilité du moment — dans l'incapacité de gérer quoi que ce soit et encore moins ses propres émotions. i don't remember lâche finalement, vérité qui s'échappe de ses lèvres. i was home and then.. elle s'était retrouvé ici, sans se souvenir ni du trajet, ni de quoi que ce soit d'autre. notion du temps perdu une nouvelle fois — à croire que ça deviendrait une habitude,

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Avril 2023

basse-ville

@Maxine Starling
combat contre des méchants monstres
C’était inquiétant. La crainte dans son regard, la confusion. Enfant dépassé par les événements. Qui ne pouvait répondre à ses questions. La main sur son épaule qui causait un sursaut. Mais Petra continua ses demandes, chercha à attirer son attention sur ce qu’il se passait autour d’elle. Lui montrer qu’elle se trouvait avec elle. La jeune fille déstabilisée, mains couvertes de sang. Questionnements qui ne cessaient de s’accumuler. Que s’était-il passé ? Incompréhension, mais aucun temps pour se poser. Car ils étaient déjà profondément enfoncés dans le silence. Proie des ombres qui pouvaient se fermer sur eux à tout moment d’inattention. Et si elle se méfiait, Petra, elle n’abandonnait jamais non plus. Explication qui devrait être entendue, mais pas tout de suite. Pas alors que le danger leur soufflait au cou.  

Elle ne semblait pas blessée à première vue. Malgré le sang qui se trouvait sur elle, autour d’elle. Celui-ci ne semblait pas lui appartenir. « Are you hurt anywhere ? » Il n’était jamais trop prudent que de vérifier malgré tout. De demander pour s’en assurer. Quand dans l’empressement, c’était facile d’en oublier un détail. Même si elle faisait de son mieux pour que ça n’arrive pas. Le moindre faux pas pouvait être irréversible. Elle le savait. Elle avait appris. « We have to go back. » finit-elle par dire. Petra qui avait les reines de l’expédition. « We can’t leave her here and there’s no way we bring her with us. » Évidence même énoncée. Elle n’allait pas la laisser seule dans cet état, et à cet endroit. L’idée de la faire suivre derrière était rayée aussi rapidement qu’émise. Dangereux autant pour elle que pour eux. Surtout lorsque la raison de sa présence était obscure. C’était troublant. « It’ll be fine, alright ? Do you live around here? » Ton qui se faisait doux, tendre. Le désir qu’elle avait de protéger. De ne pas juger directement. De prendre le temps — une fois en sécurité — de comprendre, de faire sens de la situation. Il s’en passait des choses à Zaun. Mais il y avait autant de victimes que de bourreaux. Et malgré les étrangetés, elle ne sautait jamais aux conclusions. Elle savait que l’angoisse pouvait être difficile à chasser lorsque les événements semblaient nous échapper. Et moindrement s’éloignait-on vers le fold que l’esprit pouvait s’affoler.

Puis, quelques signes vers les autres. S’éloigner légèrement, petit groupe formé pour échanger à voix basse. Pour se décider de la façon de procéder maintenant. Organiser la suite de l’expédition en prenant en compte ce nouvel élément imprévu. Le choix de rebrousser chemin était unanime. Mais la moitié qui pouvait rester pour analyser l’endroit. Tenter de comprendre. La suite prévue et approuvée, ils se mettaient en mouvement. Elle aida la jeune à se relever calmement, chercha à la rassurer. « I’ll walk you back where it’s safer. »  Mais en se mettant en route, c’était une mauvaise impression qui lui tordait les entrailles à Petra. Son intuition qui voulait la pousser à redoubler de prudence. L’impression qu’ils étaient observés. Qu’ils n’étaient plus tout à fait seuls.

HUNTING GROUND

Avril 2023

basse-ville

@petra elmworth
combat contre des méchants monstres
ferme les yeux une nouvelle fois à défaut d'être en mesure d'apporter des réponses — et elle sait que le tout pourrait lui apporter des problèmes, de son silence à son état. et rien n'était en mesure de plaider en sa faveur, personne en guise de témoin, les mains gorgées et l'air hagard pour couronner le tout — la place coupable de quelque chose qu'elle n'était même pas à même de comprendre.

et tout est si flou depuis son retour,
tout lui semble incompréhensible,
indéchiffrable.

est-ce qu'elle continuerait à se sentir de la sorte pendant longtemps ? elle se demande, max, quand rien autour d'elle ne semblait faire sens, quand elle n'avait de cesse de voguer d'une incertitude à l'autre, sans relâche. épuisée et épuisant, elle trouverait rien d'autre à dire sur le sujet — terrifiée aussi par moment. mais n'étais-ce pas là un sentiment logique quand l'inconnu était suffisant pour faire naître les peurs les plus ancrés ? « are you hurt anywhere ? » — i.. don't know ? probablement pas, ne se sent pas en souffrance — seulement ce pressentiment en bas fond qui lui tord l'estomac, puis froid aussi. « we have to go back. » but go back where ? où était-elle supposée aller quand elle n'avait pas réellement d'endroit à rejoindre, plus maintenant ou du moins, plus l'impression. « we can’t leave her here and there’s no way we bring her with us. » elle suit la conversation d'un air absent maxine, le nez qui se plisse légèrement quand le pressentiment ne cesse de s'intensifier — semble presque déborder par instant. « it’ll be fine, alright ? do you live around here? » les iris floutées qui remontent vers celles en face d'elle, nothing is ever fine. finit par lâcher — habitée par le défaitisme mais qui avait affronté ce qu'elle avait pu affronter à son jeune âge ?

« i’ll walk you back where it’s safer. »  ça aurait pu la faire rire si le contexte avait été différent parce que rien n'avait jamais eu des allures de sécurité à zaun et qu'il serait idiot de prétendre le contraire. pourtant, elle dit rien maxine, se contente de se redresser, de trainer des pieds pour suivre la direction — à défaut d'avoir un autre choix. puis elle s'arrête, soudainement. something's wrong parce que c'est toute l'atmosphère qui semble changer soudainement, lui donne l'impression de suffoquer. we.. we are gonna die soufflé dans une étrange voix rauque quelques secondes avant que ne se fasse entendre un drôle de bruit en fond.