Face of the past

21/03/2023

Face of the past

with / @Loevan hart — Midrias, Stade d’Hoverball

Huit ans. Une éternité. Et pourtant, remettre les pieds dans ce stade lui semble encore si familier. Les odeurs, les murs qu’il longe, font revivre les souvenirs dans sa tête. Et la mélancolie qui en découle indéniablement. Combien de fois a t’il traversé ces couloirs auparavant ? Il n’est même pas capable de le dire, tellement le nombre est important. Mais aujourd’hui, cette partie de sa vie est loin. il a quitté ce monde depuis bien longtemps pour un choix - une erreur - dont il n’a pas mesuré les conséquences. Il pourrait mettre tous les reproches sur cette chute, Rome, mais c’est bien lui qui a fini par enfreindre les règles et chercher de l’aide là où on se moquait bien de son avenir. Piège qui s’est refermé sur lui et qui l’a éloigné de ce rêve qu’il chérissait tant.

La foule est bruyante autour de lui, tandis qu’il rejoint les gradins du stade. C’est bizarre d’être à cette place, spectateur d’un spectacle dont il aurait dû être l’acteur. Le cœur se serre ainsi que les poings enfoncés dans ses poches. Il se demande ce qu’il vient foutre ici finalement. Jusqu’à présent, il avait réussi à ronger son frein en suivant les matchs à distance. Mais cette fois, il n’avait pas résisté à en voir un en vrai, sur un coup de tête. A croire qu’il aime avoir mal - se faire mal - Rome. Et quelle idée d’être venu seul. soupire au bord des lèvres. L’arbitre lance le match. Trop tard pour faire demi-tour maintenant.

Les visages défilent sur l’écran géant présentant les membres de chaque équipe durant le match qui bat son plein. Il retient son souffle, le jeune dealer, à chaque occasion qui se déroule sous ses yeux. Ses muscles se tendent comme s’il y était - mémoire du corps qui ne l’a pas lâché. Qu'est-ce qu’il aimerait être là en bas au lieu d’être cloué sur ce siège. Les poings se serrent encore un peu plus, jusqu’à lui faire mal. Qu’est-ce qu’il fout là, sérieux.

Le soleil se couche sur le stade alors que les gradins se vident. Le jeune Vasserys, lui, reste assis, les yeux rivés sur le terrain. T’es content maintenant, Rome ? Non. Et il savait que ce n’était pas avec le sourire qu’il allait repartir. Son cœur bat trop fort pour que ce soit agréable. Fait chier. C’est las qu’il se lève et quitte cette place qu’il espère ne jamais retrouver. Il n’aurait vraiment pas dû venir et se contenter de ce qu’il faisait jusqu’à présent. Rester loin de tout ça.

tête baissée, l’esprit ailleurs, il n’entend pas tout de suite les pas qui claquent le sol dans son dos. Ce n’est que quand son prénom lui parvient dans les oreilles qu’il se redresse, surpris, et se retourne vers la source. Au milieu de ce couloir, c’est là qu’il le revoit encore une fois. Ce visage familier de son passé. Celui qui n’arrêtait pas de passer sur cet écran géant. Dix ans qu’il ne s’était pas retrouvé face à lui. Dernier souvenir - dernier sourire - qui date de ce jour où tout a basculé.

Salut.

Loevan

05/06/2022

Face of the past
12.04.2023 ⁄⁄ ft. @Rome Vasserys

Si l'éternité pouvait être comparée au nombres d'années que tu avais passées loin du monde des vivants, certainement aurais tu finir par devenir fou Loevan. temporalité détraquée et ce qui fut pour eux trois longues années n'avait au final été pour toi qu'une fraction d'instant, juste le temps d'aller et de revenir. et ça avait été juste assez Love. pour d é t r u i r e ta vie. la rendre presque invivable, rêves abandonnés et au final, la carcasse qui se traîne nonchalamment sur ce terrain, chaque foutus jours que les dragons font, matchs qui s'enchaînent mais ne se ressemblent pas, entraînements presque à la chaîne et l'impression de perdre le fil, de ne plus savoir où aller et surtout, pourquoi continuer

et aujourd'hui ne déroge pas à la règle Loevan. match remporté (presque) haut la main par les Beast, quotidien de plus en plus f a d e et l'impression de s'ennuyer, quand les rêves et les envies ne cessent de toucher le fold et bataillon du bout des doigts, vocation pourtant devenue inaccessible pour toi. fléau. banshee aux cris destructeurs, mortel et un jour, la voix qui s' é t e i n d r a d'avoir trop forcé, d'avoir trop de fois été voler trop prêt du feu. et s'il t'arrives d'y repenser Love, pour autant as tu préféré enfouir cette terrible journée bien au fond de ton esprit, souvenirs enfermés à double tours. parce que tu n'étais pas seul cette après midi là Loevan. tu n'étais pas seul et lorsque tu es revenu, c'était Rome qui avait d i s p a r u. gamin de quelques années ton cadet, coéquipier rapidement devenu ami, joueur prodige aux rêves de gloire et de réussite ; tout simplement envolé. mais tu n'as pas cherché Loevan. à le retrouver. à aller le confronter. lui demander comment ça s'est passé pour lui. é g o ï s m e à son comble et la famille Celestienne qui garde son unique rejeton sous bonne garde, banshee devenue problème et les années qui se sont écoulées pour au final, tenter d'oublier.

match terminé et l'équipe qui voudrait fêter la victoire alors que pourtant ton cœur n'y est pas et la proposition déclinée avec un sourire, un signe de la main. « sorry guys, i have plans tonight. maybe next time ? » et la silhouette qui s'éclipse sans demander son reste, rendez-vous fixé un peu plus tard dans la soirée, b e s o i n quasiment vital d'aller le retrouver, Valerian devenue ta bouée, ton point d'ancrage, ta zone de sûreté. couloir des tribunes emprunté afin d'éviter d'avoir à croiser un coach déjà assez remonté après toi et le regard qui se pose sur un dos bien connu, ce dos que tu as essayé d'oublier, auquel tu n'avais plus pensé depuis tant d'années. instant d'arrêt, l'esprit qui peine à y croire alors que ton corps réagit plus vite que toi ; pas en avant et la main qui se tend, la voix qui s'élève. « Rome ?! » surprise et incompréhension qui se mêlent à quelque chose que tu ne t'explique pas et à nouveau, l'arrêt net. « is that really you ? » comme un mirage, une i l l u s i o n. un souvenir du passé revenu de hanter. « where are you been ? »

hoverball stadium

21/03/2023

Face of the past

with / @Loevan hart — Midrias, Stade d’Hoverball

Couloirs qui ravivent les souvenirs d’avoir été trop souvent parcourus avec une insouscience qui n’existe plus. C’était il y a si longtemps et pourtant le corps et la tête se souviennent des moindres détails et sensations. Frustration qui guide ses pas jusqu’à la sortie pour se promettre de ne plus y remettre les pieds. Que peut-il bien en découler de bon en dehors de se rappeler que son rêve de gamin n’est plus pour lui. Blâme qu’il ne peut que s’auto infliger. Unique responsable de ses choix qui l'ont éloignés si loin des terrains.

Silence brisé par cette voix qui l’appelle, le surprend. Le corps qui se retourne vers l’origine de la source, mais avant même que son regard félin ne se pose sur celle-ci, il sait. La tête se rappelle si facilement de choses, de personnes qu’il cherche pourtant à oublier. Souvenirs du passé. Dix ans sont passés depuis leur dernière rencontre et pourtant, Rome est moins surpris de revoir Loevan devant lui. Pas la première fois qu’il revoit ce visage même si ce n’est que par l’intermédiaire d’un écran. Hm. It’s me. It was a longtime. Sourire qui s’étire légèrement sur ses lèvres comme pour se donner bonne figure. Gêne pourtant bien présente de se retrouver devant un de ses anciens coéquipiers, d’autant plus celui qu’il n’a pas jamais revu après son accident, comme envolé. Laissant Rome sans nouvelles, sans soutien dans cette épreuve qu’il a fini par mal gérer. La question lui fait relever entièrement la tête, le regard cherchant quelque chose sur les traits du joueur professionnel, une réponse à la même question qu’il tait pourtant. And you, where are you been after my accident ?

Everywhere… Vague. Difficile de dire qu’aujourd’hui sa vie n’est plus la mienne que lorsqu’ils se côtoyaient quasiment tous les jours. Période honteuse de sa vie qu’il ne veut pas partager, qu’il aimerait tellement faire brûler jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien à se souvenir. Alors, il sourit, encore, minimisant ses paroles d’un haussement d’épaule, comme si tout était logique, avant de changer rapidement de sujet; Game was cool. I didn’t know you started again Menteur. Il le sait déjà depuis un moment, Rome, à force de suivre les matchs via les médias. Ce n’était pas la première fois qu’il voyait le visage de Loevan sur écran. Et là où la surprise avait été sa première réaction, aujourd’hui c’est un mélange confus d’émotions qui le prend en le voyant devant lui sans être capable de les définir.

05/06/2022

Face of the past
12.04.2023 ⁄⁄ ft. @Rome Vasserys

Réaction à laquelle tu ne t'attendais pas, f r o i d e u r à laquelle tu aurais dû t'attendre et pourtant, les yeux sombres qui se voilent légèrement, les sourcils qui se froncent face à ses mots. tu aurais dû t'y attendre Loevan. que Rome aie changé. qu'il ne soit plus le même qu'avant, et que l'accident aie laissée ses traces. parce que tu te souviens très bien Love. de l'avoir poussé. excursion s'étant très mal terminée, soldée par ta d i s p a r i t i o n, wild hunt dont tu ne sais toujours pas comment tu t'es échappé et les années perdues impossibles à rattraper, existence décalée alors que tous te croyaient t r é p a s s é. et c'est dur pour toi Loevan. de le voir comme ça. de constater, une fois encore que tout à changé et que toutes ces années passées dans le fold on tout fait foirer. it was a long time. frisson le long de l'échine et le début des r e g r e t s, ceux de ne pas l'avoir cherché, ceux d'avoir préféré te cacher après être rentré, après avoir été retrouvé.

doigts nerveux effleurant doucement le sablier sur le côté droit de ton cou, geste devenu habituel lorsque les émotions se font trop prenantes, difficile à gérer, à aborder. « they told you were gone. » et tu mets les deux pieds dans le plat Love, délicatesse aux abonnés absents, b a n s h e e aux filtres inexistants, putain de foutu celestien. « when i returned, i've ask for you but you weren't there... » explication aux airs de reproches et pourtant, la perche tendue pour lui expliquer, tenter de lui faire comprendre sans avoir à le dire. « i took over two years ago... why you don't ? » silence presque gênant et les question qui s'enchaînent, l'esprit qui tente de comprendre et les solutions qui ne font pas foule. de tout ce que tu imaginais en revenant, jamais tu n'aurais pensé Rome capable d'abandonner ses rêves. car de vous deux, c'était lui Love. qui aurait dû être à ta place. « my last memory before i came back is me pushing you away. » et finalement, la révélation. f l é a u. monstre. enfant du fold ; créature recrachée après avoir été avalée, sans aucun espoir de rémission.

hoverball stadium

21/03/2023

Face of the past

with / @Loevan hart — Midrias, Stade d’Hoverball

Et s’il avait imaginé cette scène à plusieurs reprises en dix ans d’absence, il n’avait finalement jamais pris le temps de se demander ce qu’il ressentirait vraiment. Depuis qu’il avait quitté le centre d’entraînement pour s’enfoncer plus profondément dans l’enfer qu’était devenu sa vie, il n’était jamais revenu. Pas même après avoir repris confiance en lui, récupéré le peu d’estime qui lui restait. Recommencer à regarder les matchs sur un écran. Pas même après avoir remis les pieds sur un hoverboard, retrouver ces sensations qui lui ont tant manqué. Aujourd’hui, c’était la première fois. En dix ans. Et il n’y avait finalement que de la mélancolie qui en ressortait. Se retrouver face à Loevan le ramenait à ces années où son rêve était encore possible. Avant qu’il ne tombe, que tout s’effondre.

Réponse vague, peu enclin à partager sur sa nouvelle vie qui ne ressemble en rien à celle qu’ils ont partagé ensemble. Sourire qui continue à effleurer son visage alors que son regard se détourne, ses épaules se soulèvent et qu’il balaye le tout en complimentant le match. Mais Loevan n’est pas dupe et ne semble pas vouloir laisser passer l’occasion de s’expliquer. they told you were gone Mâchoire qui se crispe et le sourire qui se fane pour de bon. Il sent ce nœud se former dans sa gorge. Et savoir que celui qui était autrefois son ami avait demandé après lui, à son retour, lui serrait le cœur. A la fois ému et peiné de cette nouvelle. Parce que pendant longtemps il avait cru ne jamais le revoir. Et il s’en était voulu de ne pas se souvenir de ce jour. De ne pas savoir ce qui lui était arrivé. Il ne voulait pas croire à sa disparition, à sa possible perte. Les céphalées n’étaient pas les seules douleurs qui l’empêchaient de remonter sur sa planche. La culpabilité, la peine les accompagnaient. Remplacé par l’amertume et la colère lorsqu’il avait appris, deux ans auparavant, qu’il était finalement vivant, au travers d’un écran.

I took over two years ago…why you don’t ? Sourire sans joie qui effleure son visage et le regard qui se perd à nouveau sur les murs. I came back, but… Ses paupières se ferment sous l'afflux de souvenirs. Retour qui n’a jamais pu aboutir, handicapé par des maux qui l’empêchaient de performer, de s’entraîner. Traitements sans résultats jusqu’à ce qu’on lui parle de ces pilules. Prémisse de sa descente en enfer. I couldn’t… It was too complicated. Trop douloureux pour ne serait-ce qu’en souffler quelques mots. Rêves brisées à jamais. Car quand ce ne sont plus les douleurs qui sont un obstacle, ce sont les actes malsains de l'être humain.

Sourcils qui se froncent à ses derniers mots, à Loevan. Et il ne comprend pas, Rome. Ne veut pas comprendre. Parce qu’il avait toujours voulu se persuader qu’il était tombé seul, suite à une erreur d’inattention. Que le souvenir de ce poids dans son dos ne provenait que de son imagination. Wait, wait… you pushed me ? I don't remember… why ? Regard perdu qui se pose sur le visage de son ancien ami, à la recherche de réponse. Il n’a pas envie d’y croire. And come back from where ? I don’t understand. Tout comme il aimerait ignorer cette marque dans son cou. Celle qui attire son attention depuis longtemps.

Face of the past | Loevan

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