The shape of waves

30/09/2022

・The shape of waves
❪ with ❫・ @Neeve Siannodel
début mars 2023

Vagues qui s’étendaient paresseusement sur le sable, la mer qui se voulait d’une tranquillité agréable, les coquillages qui brillaient sous l’éclat d’une faible lumière matinal. La douceur de l’océan se ressentait et la brise marine caressait délicatement son visage. Elle se montrait encore bien glaciale, mais le soleil qui filtrait entre les nuages se voulait rassurant, pour chasser le froid d’un hiver trop long déjà. La plage se présentait à elle paisible. Leora qui aimait quand sa solitude pouvait s’épanouir. Un genre d’endroit qui la calmait tout en piquant son esprit créatif. La caméra à la main, elle cherchait à saisir cette beauté d’une image.

Et au loin, une silhouette qu’elle découvrit sur la plage. Seule. L’ombre qui s’allongeait sur le sable, suivant les mouvements. Curiosité qui s’attisa en elle, méfiance aussi. L’envie de capturer le moment de sa caméra se déploya en elle. Immobiliser le paysage, avec la vie représentée en contre-jour. Mais elle n’était pas de celle à voler le portait de ceux qui attirait son œil. Préférant toujours demander l’accord avant d’utiliser un visage.

L’approche douce, tranquille. Teinte de mystère et découverte d’un visage qu’elle reconnaissait. Qui ne la connaissait pas cependant, mais elle, elle l’avait déjà vu. Sur le momento de Liviu. Artiste qu’elle respectait, avec qui elle avait quelquefois échangé. Celui qui se trouvait devant elle faisait partie de son entourage. Et Leora avait toujours été fascinée par sa beauté, attirée par ses traits d’une douceur hors du monde. Caméra entre les mains, le désir de le photographier en devenait immense. « There's something of longing and sadness when you look at the sea. » La voix se voulait tendre, inoffensive. Leora observatrice, qui avant d’aborder prenait le temps de regarder, d’évaluer. Qui essayait de comprendre. Façon pour elle d’ouvrir la réflexion. De se rassurer dans les échanges qui suivraient. L’attente de réaction toujours pour savoir si elle avait vu quelque chose de véritable. Ou si les impressions se mêlaient dans son esprit embrumé par la rosée du matin. Et elle remarqua tout de suite sa fragilité, sa timidité. Pour le mettre en confiance, pour le convaincre à lui parler, peut-être devrait-elle en donner un peu plus sur elle. Sur ce qu’elle faisait ici. « I’m sorry for appearing without a warning. I hope I didn’t startle you. I’m a photographer. » Appareil qu’elle leva pour lui présenter, pour appuyer son point. « I was here to look at the sea when I saw you. Your face felt familiar, and I remembered I saw you on Liviu’s momento. You two are close, right ? » Le sourire qui se voulait amical sur ses lèvres, qui se voulait rassurant. Se présenter tout en douceur et gentillesse. Chercher un point commun tout à la fois, pour l’amener à lui parler, à ne pas la fuir. Car il n’avait pas l’air enclin à discuter avec les inconnus. Et si Leora respectait ce choix, si elle était de celle à préférer sa solitude à la compagnie d’étranger, il y avait ici un intérêt dans la rencontre. Celle d’avoir l’autorisation de le photographier. Et peut-être le convaincre de lui permettre de prendre quelques photos de plus, sur lesquels ses traits ne seraient pas qu’une silhouette. « Can I show you the picture I took ? Since you are on it, I wanted to make sure it was alright with you. »

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16/05/2022

・The shape of waves
❪ with ❫・ @Leora Lazarus
début mars 2023

Il y a quelque chose. D’hypnotisant. Dans la mer. Son mouvement. Le bruit des vagues. La caresse de l’écume contre ses chevilles. Un appel. Que beaucoup entendent mais que peu comprennent. Il l’entend Neeve. Il l’entend plus que personne. Enfant chéri de l’océan, l’immensité qui ne l’a jamais effrayé mais plutôt réconforté. Comme la berceuse d’une mère, le chant doux d’un oiseau le matin. Il ne dit jamais rien l’enfant Daerii, ne se plaint jamais ; mais là au fond de sa cage thoracique le myocarde chante tristement. Comme la mélodie des baleines, il appelle à cette nostalgie, à ce qu’on lui a pris. À son passé révolu. Et si ses passages à Celestia sont des échappatoires, des bouffés d’air frais, salin, sa réalité est sombre. Sans lumière. Sans le vent pour lui caresser sa peau, sans l’eau pour tendre ses grandes bras aqueux vers lui. Zaun. Enfer permanent auquel il ne savait échapper. Ne pouvait en vérité. Embourbé plus qu’il ne voulait se l’avouer, humeurs candides qui voilaient sa lucidité pour ne pas que l’espoir se noie. Et la main qu’il tend, désespoir, vers l’océan maison. Qu’il le prenne, qu’il le garde en otage. Loin des profondeurs dans lequel on l’a condamné. Fausse terre d’espoir, cité poison qui lui a tout pris. Mais les étoiles suivant les marées ont su lui redonner de quoi espérer encore. Deux êtres. Son univers. Sa lumière. Et ses pensées qui voguent vers eux dans les langueurs océanes. Ils vont bientôt revenir. Le sommeil qui les éloigne un peu, mais pour mieux les retrouver. Et en attendant, l’océan n’est qu’à lui. Lueurs matinales qui colorent l’endroit dans un kaléidoscope rosé. Les yeux fermés, il sursaute pourtant Neeve. Voix qui coupe sa tranquillité, et le regard agité, effrayé sur la personne qui vient de parler. Douceur dans la voix, mais l’inconnu le dérange et l’inquiète. Photographe. Le mot qui résonne avec une partie de son univers. Liviu. Habitué à être sous la lumière. Sa beauté projeté en milles éclats de papiers glacés. Et l’écho dans la bouche de la photographe lorsqu’elle lui parle de lui. La tête qu’il hoche légèrement. Concédant en effet la connaissance de son amour. Photo prise à son insu, et la curiosité enfantine qui prend le dessus. « Otay. » Accord donné tandis qu’il fait à son tour les pas vers elle, dansant, léger, le sable bougeant à peine dans son sillage. « Are you Liviu’s photographer? » Question légère, le monde de lumière d’une de ses moitiés lui échappant totalement pour qu’il en conçoive les subtilités. Comme le reste du monde en vrai. Neeve toujours en décalage dans sa délicatesse saline.

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30/09/2022

・The shape of waves
❪ with ❫・ @Neeve Siannodel
début mars 2023

Douceur qu’elle avait aperçu, mais elle n’en avait pas réalisé la délicatesse avant de pouvoir adresser la parole. Fragilité infantile de celui qui se tournait vers elle. De grands yeux curieux, peut-être légèrement inquiet qui se posaient sur elle. Sourire qui se voulait toujours baume rassurant et ses mouvements qu’elle gardait posés. Comme si elle tentait d’approcher un animal effrayé. Et elle fut heureuse, satisfaite, lorsqu’il accepta de voir la photo. Elle le laissa faire les derniers pas jusqu’à elle. Lui permettre d’approcher par lui-même, et tourner vers lui la caméra sur laquelle paraissait l’image qu’elle avait mentionnée. Sa forme gracieuse sur la plage, soleil levant qui glissait contre la mer et venait dorer le sable fin d’une couleur orangée.

Le sourire toujours sur les lèvres devant la question. « Oh, I am not quite. But we do exchange about our art sometimes. I would also like to take pictures with him. He has so much talent, and I respect him very much. I’m a friend. » Qu’elle répondit. Vérité énoncée, mais le mot amitié qui lui fit étrange à avouer. Car c’était se laisser approcher, accepter de mettre en mot l’affection, donner une possibilité à l’autre de la blesser, de trahir une confiance qu’elle voudrait accorder. Mais ici, le terme s’y prêtait. Car si elle n’était pas aussi proche de Liviu — limites qu’elle imposait pour empêcher qu’on ne la découvre complètement, qu’on la connaisse réellement — elle appréciait réellement la présence, la personnalité et l’âme artistique du Daerii. C’était aussi plus simple de le dire ainsi, plus facile à comprendre. Car pour elle, c’était bien ce qui s’y rapprochait le plus, de ceux qu’elle pouvait considérer comme amis. Hypnos aussi faisait partie de cette catégorie. D’ailleurs, ne se connaissaient-ils pas tous les deux ? Impression d’avoir aussi vu leurs deux visages côtes à côtes.

« May I ask your name? You have a delicacy I would love to capture within a picture. If you don’t mind, I would like to take another picture with you and the sea. » La beauté éthérée, qui attisait son cœur de photographe. Elle qui aimait marier silhouette et paysage. Photos de celui-ci qu’elle avait déjà vu. Elle s’était questionnée sur lui. Son regard particulier qui partageait indice sur ce qu’il était. Peuple dont elle ignorait tant, mais dont la beauté était captivante. « Do you like the beach? You are here quite early. » Questionner sur l’autre, chercher à en savoir plus comme elle aimait bien le faire. Chercher tout à la fois à le mettre à l’aise, à l’encourager à rester. À accepter sa demande. L’espoir qui colorait ses pupilles dans l’attente d’évaluer la suite. Savoir si elle pouvait échanger avec celui aux paroles chantantes et à l’accent d’un autre territoire. Curieuse de voir si elle pouvait l’amener à discuter.

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The shape of waves | Neeve & Leora

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