Histoire

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I. Spell it with an S for Shame

❝ Est-ce que c’est vrai ce qu’on dit à propos des sorceleurs ?
Qu’ils n’ont pas de sentiments, qu’ils ne ressentent rien ?
Si c’est vrai, alors je suppose que cette lettre ne te blessera pas… que je peux tout écrire, me libérer de ce poids, sans avoir peur de te faire du mal.
Ma vie devait être parfaite… j’avais un plan pour tout. Des projets de bonheur, simples, mais des projets quand même…. ❞

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Mais elle n’avait pas été parfaite.
Même si pour les Krane, puis leur fils aîné, elle avait commencé dans la splendeur de Celestia.
Si certains se souviennent du passage des Krane dans ce coin de Velaris, ce n’est pas pour les raisons que l’ambition espérerait.
Quand Airon Krane épouse la belle Irima, il possède alors une bonne place dans la police. C’est vrai, son nom ne fait pas partie des plus grands et son ambition espère déjà beaucoup plus parce que, depuis enfant, il a ce défaut de n’en n’avoir jamais assez. Se contenter de ce que la vie lui a offert à la base, très peu pour lui. Il veut être parmi les plus grands, marcher sur les plus faibles et devenir un visage dont on n’ose plus croiser le regard.
Il aspire tellement plus qu’à l’acceptable et promet tant à la femme qu’il vient d’épouser, que celle-ci se voit déjà briller à ses côtés. Alors quand son premier fils voit le jour, il berce Azriel de la même grandeur dès le berceau.

De jolies histoires dont papa est le héros.
Un héros en carton. Voilà de quoi le qualifierait les grands rêveurs utopistes.
Magouilles, jeux de pouvoir, promesses dangereuses qu’il ne compte tenir que si ça l’arrange, il n’a pas froid aux yeux et se pense plus malin que les autres.
Il se met les mauvaises personnes à dos. Trop aveuglé par sa confiance, en réalité plus proche de la prétention, il ne voit pas le vent tourner.
Le dossier qu’on alimente sur lui depuis des mois finit par être livré entre des mains qui ont le pouvoir de briser le rêver fragile d’Airon Krane.
Le nom qu’il voulait voir alors respecté se couvre de honte. ❝Krane❞ on ne le prononce plus que pour en dire du mal à Celestia. La rumeur gonfle, les langues en rajoutent au déshonneur et c’est avec une certaine satisfaction qu’elles racontent toujours l’histoire de ce rêve trop grand pour un homme si petit.
Viré de son travail, “invité” à quitter Celestia pour Ketterdam avec son gosse et sa femme enceinte, il n’aura plus jamais d’intérêt aux yeux de ceux dont il espérait le respect que pour les moqueries qu’ils pourront en dire pour le plaisir du divertissement.

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II. Fortune favours the bold

❝ Peut-être que les choses iraient mieux aujourd’hui… si t’avais été normale. Parfois, et je m’en veux à chaque fois, c’est ce que je pense… J’me dit que si tes yeux avaient été d’une couleur différente, la vie n’aurait pas persisté à être horrible avec nous. Je crois que le pire, c’est qu’ensuite je t’en veux comme si c’était toi qui mettait ce genre d’idées dans ma tête. Pourtant, dans le fond, j’le sais que je ne suis pas une bonne mère. Je suis loin d’être parfaite, c’est vrai. Mais tu sais, j’ai essayé avec les moyens que j’avais… et j’étais pas préparée à en avoir si peu. ❞

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Il pleuvait cette nuit-là. Parce que c’est bien connu, pour le romantisme comme pour les histoires de merde qui  s’annoncent, ça prend toujours de la pluie.
Et le jour où Nyeleka Krane a poussé son premier cri, c’était au cours d’une sacrée averse.
Une grossesse difficile au milieu d’une installation dans un univers que la famille ne pensait jamais côtoyer. Une naissance plus si désirée, sans attente. Les mois qui précèdent, on ne parle pas des éventuels prénoms. On se demande comment on fera avec une bouche de plus à nourrir quand on avait pris l’habitude de vivre à proximité de notre rêve.

❝On s’arrangera❞ ou encore ❝Je vais me refaire. Tout ça, c’est que provisoire❞, des phrases d’un optimisme débordant du père… ou plutôt d’une connerie sans fond.
Pourtant, lui, il voit des raisons de positiver le jour où sa femme donne un bien sombre prénom à leur fille, celui d’une pierre noire sans sentiments.
Si elle voit la noirceur dans un regard mordoré qui s’ouvre sur le Monde.
Lui a tendance à voir le côté précieux de la pierre.
Une sorceleuse, chez les Krane, un cadeau inespéré.

Il y voit d’abord le moyen de se racheter, de pousser à nouveau les portes de Celestia avec dans les bras un enfant qui lui assurera plus de puissance.
Puis, la voix de la méfiance parle. On leur prendra. Et ils n’auront à nouveau plus rien. Alors, il pense à la vendre. Une solution simple, éphémère, mais qui aura le mérite de lui rapporter un peu d’argent qui partira vite en fumée.
Non, ce qu’il lui faut, c’est quelque chose sur le long terme. Un revenu régulier. S’il ne peut rentrer à Celestia, il a peut-être les moyens de commencer par être au dessus d’un peuple duquel il ne fera jamais parti.

❝On la garde. On ne dit rien pour ses yeux. On va les cacher, on dira qu’elle est née aveugle !❞ son plan qu’il pensera être celui du grand génie qu’il n’est pas vraiment, il le développe à sa femme qui se laisse convaincre.
Entraîner la petite pour la faire participer à des combats. Personne n’ira parier sur elle, pauvre petite chose à la côte dramatiquement basse. Personne, sauf lui évidemment.

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III. Dream, Believe, Dare, Do

❝ Je peux pas dire que t’étais une enfant difficile à vivre. T’étais juste… différente ? T’as jamais fait de caprice, tu faisais ce qu’on te disait et quand il fallait aider, t’étais là. ça peut sembler étrange à dire mais oui, j’ai eu de la peine pour toi quand j’ai vu ce que ton père voulait faire de toi.
C’est vrai, je n’ai rien dit. Mais on avait besoin d’argent et toi… tu pleurais pas… jamais…. Alors, je me suis dit que c’était rien, ça nous aiderait bien, ton père devait avoir raison. Et que t’étais pas vraiment…. humaine ? Oui, j’ai souvent pensé que t’étais juste… pas ma fille. Et quand aujourd’hui il m’arrive de culpabiliser, de m’en vouloir et de penser qu’on doit mériter un peu de tout ça pour ce qu’on t’as fait subir… je finis par me dire que ça reste injuste parce que… tu pleurais pas Nyeleka, tu l’as jamais fait…. ❞

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Sa mère se trompait.
Elle avait pleuré… si sa fierté ne l’admettrait jamais, elle l’avait fait.
Des larmes au détour d’une ruelle, des larmes quand son père la laissait après un entraînement trop douloureux, des larmes silencieuses le soir avant de trouver le sommeil… des larmes de colère, de dégoût, de solitude… de douleur le plus souvent parce qu’elle n’était pas née aussi endurcie qu’elle devait le devenir.
Mais elle avait tout ravalé parce que c’était ce qu’on attendait d’elle… qu’elle ne soit rien de plus qu’une machine.
C’est ce qu’elle se devait d’être. Pour sa famille, pour ses frères, elle avait finit par y croire un peu qu’au moins elle améliorerait un peu leur vie à défaut d’avoir le droit d’améliorer la sienne.

Alors elle avait enduré dès qu’elle avait atteint l’âge de le faire. Les entraînements avec son père, le détachement forcé d’une mère qui préférait s’aveugler… et l’envie qu’elle ne pouvait pas laisser dans son regard quand elle avait le droit de voir et de poser le regard sur ses frères.
Être une Krane comme eux, et pas un instrument à leur confort. Elle les aime pourtant, un sentiment qu’elle n’était pas supposé ressentir mais qu’elle expérimente avec son aîné, et le plus souvent avec son petit frère… Erewan. Pour lui, elle délaisse la nourriture qu’il préfère pour la lui offrir. Pour lui, elle se laisse aller à son premier sourire parce qu’il a l’innocence de la voir comme sa grande soeur. Et pour lui, elle se fait l’enfant docile qui ne se plaint pas, qui ne pleure pas et qui suit un père qui a délaissé ce rôle pour celui d’un guide, voir d’un bourreau sans compassion.

L’affection, elle en ressent également pour ce voisin qui connaît son secret. Un meilleur ami malgré la froideur avec laquelle elle essaie de s’entourer, ou plutôt de se protéger.
Lui sait pourtant. Pleurer, elle ne s’est laissée surprendre qu’une fois mais, les sorceleurs, plus jamais il ne pensera qu’ils sont dépourvus de sentiments humains.
Souvent il parle, d’une autre vie. Pas dans les hauteurs, finalement, on s’en moque un peu où le rêve se trouve tant qu’il est joli. Dans cette vie-là, elle n’est plus un instrument de violence qui devra plus tard gagner pour que sa famille soit plus heureuse. Dans cette vie-là, elle est juste ❝Nyel❞. Et si elle n’a pas vraiment de but dans ce rêve, les journées ont une saveur plus sucrée et sans ce bandeau sur les yeux, elle a enfin le droit de pouvoir les regarder.
Un doux rêve qu’elle sait déjà impossible mais si agréable à écouter que souvent elle le laisse parler sans l’interrompre.
Oui, même si elle sait que souvent, quand elle s’endort le soir, son coeur est plus lourd parce qu’elle l’a écouté.

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IV. Welcome to the losers club asshole

❝ Quand j’y pense, je me dit qu’on aurait dû te vendre. ça aurait sans doute été mieux pour tout le monde. C’est peut être horrible de dire ça pour une mère mais j’espère que tu pourras me comprendre un peu…. Dans le fond, j’ai jamais vraiment eu l’occasion de m’attacher à toi. Ce lien qu’une mère est supposée ressentir pour son enfant, il était pas inné entre nous. Et quand ton père a eu ces projets pour toi, j’ai compris que je ne devais pas lutter, ne pas chercher à m’attacher, ne pas essayer de faire de toi la petite fille dont je rêvais quand j’ai appris que j’étais enceinte à Celestia. T’étais l’instrument de ton père et pour moi il était évident qu’il rentrerait un jour pour m’annoncer que t’étais morte dans un combat. Alors, plutôt que de chercher à subir cette peine là, je l’ai évitée, je t’ai évité…. ❞

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Et puis il y a eu ce jour, où après un entraînement, son père lui avait annoncé qu’il était temps de rentrer en scène. La fierté, ou la satisfaction, qui se lisait dans sa voix, Nyeleka aurait aimé y voir celle d’un père pour son enfant.
Penser qu’elle avait bien fait. Se dire qu’après tout ce temps à s’entraîner si durement, ils avaient développé une forme de relation, une certaine complicité.
Mais elle savait.
Elle savait ce qu’elle avait à faire. Gagner pour qu’il remporte sa mise à l’issu de ce combat. Elle n’en n’avait pas dormi de la nuit, bercé par la peur de la défaite. Et quand le soir était venu le lendemain, la petite voix qui était née dans sa tête il y a quelques temps avait persisté à lui poser la même question en boucle :
❝Qu’est-ce qui se passera, si tu perds ?❞
Est-ce qu’elle se retrouverait à la porte pour ne pas avoir prouvé son utilité ? Est-ce qu’elle devrait se débrouiller dans les rues de Ketterdam ? Et ses frères ?
❝Tu vas gagner Nyel. Moi j’y crois.❞
Les encouragements d’un meilleur ami, les dernières recommandations d’un père, ça n’avait rien changé.

Ce jour là, la petite aveugle avait perdu. Et tandis qu’elle rentrait sa tête entre ses épaules douloureuses sur le chemin du retour, elle avait fini par remarquer qu’avec satisfaction, son père comptait les billets. Il n’avait pas parié sur elle.
Il ne l’avait pas fait non plus les fois suivantes.
Elle avait compris plus tard que dans son plan, qu’il pensait si ingénieux, il était question de commencer par perdre et tant pis si ça voulait dire ramener une gosse amochée à la maison.
Une réputation de perdante.
Pour faire baisser sa côte, elle qui devait pourtant déjà l’avoir dramatiquement basse.
Pour ne pas trop éveiller les soupçons. Plus tard, quand elle commencerait à gagner, il faudrait également penser à perdre de temps en temps, même si elle se sentait capable de remporter l’affrontement.
A 12 ans, elle ne l’avait pas tout de suite pensé, qu’en plus d’être un bourreau, son père était un homme complètement stupide.

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V. I believe in the sword

❝ Et puis, il y a eu ce jour où t’es partie…. ça m’a fait… je ne sais pas trop. J’ai pensé que ce serait plus simple. On n’était pas plus avancés, les promesses de ton père ne se réaliseraient jamais… lui il était furieux bien sûr mais moi…. j’étais à la fois désespérée pour l’avenir, soulagée et… j’ai préféré simplement t’oublier. c’était plus simple, t’étais plus là et je crois que j’ai préféré être égocentrique que de me poser les questions d’une maman :
Est-ce que tu mangerais bien là-bas ? Est-ce que t’allais pouvoir te faire des amis et avoir une vie meilleure ? A qui tu ressemblerais le plus en grandissant ?
Et les questions que Erewan posait, j’ai préféré les fuir… ❞

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Elle avait fini par gagner. Son père lui avait donné des adversaires davantage à sa portée, et il était rentré avec un joli paquet d’argent, convaincu de tout maîtriser et de pouvoir rouler tout le monde jusqu’à ses vieux jours, ou jusqu’au jour où il aurait le mieux qu’il méritait.
Pendant un temps, les Krane avaient vu un avenir plus radieux que la cadette n’avait pas su admirer de son côté.
Bien sûr, elle avait pensé qu’au moins ce serait plus simple pour ses frères. Et elle s’était raccrochée à ça. Être utile, c’est moins lourd de l’être pour des personnes dont on souhaite le bonheur.
Alors, à sa manière, malgré l’enfant vide qu’elle était, malgré cette carapace de sorceleur déjà portée, elle avait essayé de ressentir un peu de cette liesse ambiante sans pour autant l’afficher et, sans doute, sans réellement y parvenir.

ça n’avait pas duré longtemps.
Prévisible ? Tout le monde aurait pu le dire à Airon Krane.
Evidemment, il n’avait pas fallu longtemps pour attirer l’attention. Tenir jusque là était même déjà presque un miracle d’insolence et Nyeleka n’a pas atteint sa treizième année quand on vient l’arracher, ou la délivrer, de sa famille.
Même pas le temps d’un adieu à ses frères. A peine celui d’entendre son meilleur ami lui promettre de veiller sur eux, qu’elle est emmenée vers les portes que ses parents rêvaient de franchir à nouveau.

Celestia. Une nouvelle “famille” qui ne sera, une fois de plus, pas tout à fait la sienne.
Utile. C’est après tout ce qu’elle se doit d’être encore.
L’évolution promise, elle ne la voit pas vraiment. Et si ses yeux peuvent enfin voir à loisir, elle ne reconnaît rien de ce quartier que les Krane prétendent le leur.
Midrias. L’Académie. Un nouveau départ pour appartenir à ceux qui sont véritablement les siens.
Un nouvel entraînement auquel son père l’a préparé et qu’elle aborde cette fois avec la vue. La dureté, Nyel a appris à l’encaisser et elle ne chouine plus depuis longtemps.
Les potions, un savoir qu’elle n’aurait jamais connu sans cette nouvelle vie dans un nouveau monde qui aurait dû être le sien.

On lui répète souvent, elle le comprend vite, cette famille qui l’accueille elle ne devra jamais oublier qu’elle leur devra tout. Une belle promotion dans sa vie ?
Ce n’est pas entièrement faux. Après tout, elle passe de machine amochée à un bouclier avec de jolis ornements. Et si elle finit par se dire que la valeur est à peu près la même, les riches ont au moins le mérite d’être divertissant et inspirant pour son sarcasme.

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VI. Nobody tosses a witcher

❝ Aujourd’hui, il m’arrive de me demander ce que tu deviens. Avec le temps, j’ai fini par me rendre compte que je ne te connaîtrai jamais. Je sais, je l’ai voulu. Erewan me le reproche souvent. Aujourd’hui, c’est à peine s’il m’adresse la parole. Tu sais, ça n’a jamais été facile ces dernières années. Et je me dit qu’au moins toi tu dois avoir une vie meilleure. Et que, peut être, vu la manière dont tes frères parlent de toi parfois, t’étais aussi un peu attachée à eux malgré ce que… tu sais ? Celle que t’es…. Tu restes une Krane. T’as fait partie de ce foyer, au final ton père t’as aidé à devenir plus forte et t’étais nourrie, logée…. Je sais que j’ai pas été une mère exemplaire, même tes frères doivent le penser mais toi, tu dois pas me blâmer pour ça, ça ne te touche pas. Alors si tu pouvais, nous aider un peu… je veux dire financièrement. Quelque part, tu dois savoir que tu nous le dois. ça me coûte beaucoup de te demander ça aujourd’hui mais tu dois comprendre qu’on n’a plus vraiment le choix… et c’est un peu l’occasion pour toi de prouver que tu fais partie de cette famille ❞

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Les années avaient passé. Elle était sortie véritable sorceleuse de l’Académie et elle avait pu servir famille et bataillon d’exploration.
Le nom de Krane, il lui arrivait de l’entendre parfois, autrement que lorsqu’on s’adressait directement à elle. A Celestia, il était resté dans les petites histoires honteuses qu’on aime se raconter autour d’une boisson chaude. La suite que son arrivée ici avait rajoutée aux premiers chapitres était également contée et il lui arrivait de surprendre des conversations comme si d’aveugle, elle était devenue sourde.

Vivre au milieu de cons suffisants apprend la patience et forge le jugement. Et si elle peut comprendre que la stupidité de son père donne à rire, il y a un petit paquet pas si léger qui ne vaut pas mieux que lui.
Du haut de son mètre cinquante sept, qu’elle détourne parfois au dessus du soixante, elle fait de son mieux pour s’imposer. L’avantage dans cette démarche, c’est qu’elle a le mérite de savoir cogner. Mais si sous-estimer peut parfois être une force, l’effet d’une minipouss sorceleuse avec épée la pousse à prouver constamment sa force au mépris parfois de la prudence.

Sa vie est une succession de vides. De lendemains sans grand intérêt. Sa condition a le mérite de la pimenter un peu. Prendre quelques contrats, puis d’autres, lui permet de la combler un peu. C’est ce chemin-là qui la pousse à retourner à Ketterdam il y a de ça quelques mois. Si elle a, au contraire de Airon Krane, un cerveau en état de marche, elle s’en sert pour ne pas se mettre les mauvaises personnes à dos. Dans la demi indépendance, même si sa mauvaise foi la poussera à se définir comme son propre patron, elle n’en reste pas moins disponible pour des expéditions dans le fold et son ordre.

Sa fierté lui fait garder ses distances avec sa famille à laquelle elle n’annonce pas son retour dans leur charmant quartier. C’est pourtant à son meilleur ami qu’elle refile parfois de l’argent pour qu’il la passe à ses frères.
❝T’as une gueule de bon samaritain toi. ça te va mieux au teint qu’à moi❞.
Plus facile de se moquer, que d’oser pousser une porte pour redevenir… ou devenir une soeur avec des attaches.

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Caractère

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❝ Mind your own business ❞

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Sarcastic queen ❖ Not so little ❖ Mauvaise foi ❖ Fière ❖ Orgueilleuse ❖ Froide ❖ Susceptible ❖ « les sorceleurs n’ont pas de coeur » ou la meilleure armure à porter ❖ Elle a pourtant un cœur, quelque part, probablement sur la gauche du coup. Il n’est pas donné à tout le monde d’avoir le plan ❖ Généreuse pour ceux qu’elle aime ❖ Protectrice autant avec ses proches que pour ses propres fières et incassables défenses ❖ Parfois imprudente ❖  Directe ❖ Loyale ❖ Peu fan des ordres, préfère généralement suivre les siens ❖ Droite ❖ Mordante ❖ Combattive ❖ Bourrue ❖ Drôle, des fois ❖ Pas vraiment délicate ❖ Intuitive ❖ Intrépide ❖ Renfermée

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A little more

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❝ Feelings are for the weak ❞

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↳ ❖ Elle a deux frères. Un aîné et un petit dernier qu’elle couvait beaucoup avant son départ à Celestia. Elle ne les a pas revu depuis son retour à Ketterdam, du moins pas officiellement revus… de loin, c’est bien. Son ami d’enfance s’est occupé d’eux depuis son départ. Aujourd’hui, c’est à lui qu’elle glisse de l’argent pour qu’il leur refile en douce. Jouer les distantes risque d’être un peu plus compliqué en apprenant quelques conneries et plus particulièrement celles du dernier né qui se laisse peu à peu glisser vers de douces tentations droguées.
↳ ❖ Pro au jeu ❝ questions cons ≻ réponses cons ❞. C’est même son divertissement favori. Elle vibre pour qu’on lui pose des questions à la cons !
↳ ❖ Elle a en elle un désir de reconnaissance qu’elle préfère nier et soigneusement cacher. Comme elle a tendance à cacher ses bons côtés qui la rendent, selon elle, vulnérable. Aussi, elle prétendra ne bosser que pour l’argent ou définira souvent quelque chose qu’elle envie de pathétique. Pour les mêmes raisons, ce besoin constant de prouver sa force est pour elle une priorité.
↳ ❖ S’auto définit comme solitaire et sans attaches. Il y a pourtant bien quelques irréductibles qui ont su s’approcher et qui comptent pour elle. Ces personnes là ont l’occasion de voir une Nyel généreuse, au delà de la loyauté, protectrice, mais plus rarement vulnérable… là c’est une plus grosse muraille à franchir, un nouveau stade. Ne pas s’attendre à de grandes déclarations d’amour ceci dit avec elle. Voilà un domaine où elle ne serait pas très adroite. Généralement, elle préfère être dans le déni ou ❝ au pire ils savent ❞
↳ ❖ Quand ça fait ❝ hihi ❞, que c’est maniéré et que ça rit comme une dinde… y’a comme une allergie en elle. ça coince. Elle est pourtant très douée à cette imitation, un talent rare en moqueries perfectionné dans la Haute.
↳ ❖ Cogner ? Pas de soucis. Faire quelques potions ? Elle a appris. Enchainer le plus de cul sec possible et encore tenir debout sur son mètre 57 ? Jeu d’enfant ! Les activités manuelles qui demandent de la patience ? Fuyons ! Non seulement elle n’y arrive pas, mais ça la met en plus d’une humeur détestable.
↳ ❖ Sa vie est une suite de vides. Elle prétend qu’elle est parfaite, sans emmerdes, exactement comme elle la souhaite mais contrats, paiements, visages aux noms qui s’effacent, cette sensation frustrante de ne pas savoir exactement où ses pieds doivent se poser… ouais, c’est plus facile de jouer les malignes orgueilleuses.