harder to ask for help (azur)

31/10/2022

harder to ask for help
@Azur Tengen

Il avait des œillères, son corps frissonnant chaque fois qu’il tombait sur une scène qu’il jugeait plutôt dérangeante, alors qu’il parcourait les rues de Zaun. Ce n’était pas parce qu’il était méprisant et qu’il se foutait de tout ce qui s’était passé dans le quartier le plus pauvre de Velaris. C’était simplement parce que Xeno n’avait pas l’habitude de tout ça. Il avait vécu une grande partie de sa vie dans l'opulence de Celestia et le fait d’être maintenant dans les bas quartiers, lui hérissait parfois les poils. Il ne se sentait pas totalement à l’aise ici et pire encore, il avait l’impression que chaque personne dont il croisait le regard savait qui il était et qu’il n’avait pas sa place ici. Xeno ne niait pas qu’il n’aurait jamais pensé se retrouver à Zaun un jour. Lui se voyait déjà faire sa vie à Celestia, se marier potentiellement avec une belle jeune femme et faire des enfants sans se soucier de quitter les beaux quartiers. Sa vie avait été détruite et son avenir réduit à néant après son accident et c’était pour ça qu’il était ici. Un estropié de plus dans ces quartiers pauvres, une nouvelle âme en peine qui cherchait le réconfort d’une vie anonyme. Ici, il n’était personne. Ici, il n’avait pas besoin de faire semblant d’aller bien pour rassurer ses proches. Non, ici il pouvait être aussi libre que son demi-corps lui permettait.

C’était d’ailleurs à cause de ce foutu corps qu’il se retrouvait en dehors de chez lui. Xeno ne quittait presque jamais son habitat miteux à Zaun, sauf pour aller voir ses parents, aller voir la petite fleuriste qui lui plaisait et sa grande sœur. Sinon, il restait chez lui, loin des gens et loin de ses prothèses. Malheureusement, comme il ne les utilisait pas forcément, elles se bloquaient parfois et c’était le cas de celle qu’il portait à l’avant-bras. Le jeune homme avait donc pris sur lui pour quitter la sérénité de son habitation pour parcourir les rues de ce quartier jusqu’à son but final : Azur Tengen. Il allait réparer sa prothèse et en échange, il lui avait ramené de la bouffe de chez ses parents. Un échange de bons procédés en somme. Azur faisait en sorte de voir ce qui n’allait pas avec son avant bras métallique et, lui le fournissait en nourriture. Il pressa donc le bas, son bras ballant à côté de sa jambe valide, tandis qu’il boitillait légèrement peu habitué à utiliser sa jambe faite de ferraille. Après quelques mètres, Xeno finit par arriver devant l’endroit où il savait qu’il retrouverait le jeune homme. Il frappa quelques instants, attendant que Azur lui ouvre et lorsque ce fut le cas, il lui donna un sourire crispé. « Salut ! » lança-t-il, avant de lui mettre dans les mains le sac contenant ce qu’il avait ramené de chez ses parents. « J’ai besoin de toi. » Et il enleva sa prothèse pour lui tendre, espérant que ce serait rapide et qu’il pourrait vite rentrer chez lui.

12/05/2022

ft. @Xeno Faust — azur workshop, deep down zaun

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ask for help

S'il n'était pas en train de se terrer tout au fond de son atelier, dans les profondeurs d'une Zaun où trop peu osaient désormais s'aventurer ; le tout menaçant de s'effondrer sous les débris ; on pouvait le trouver aisément dans cette petite taverne où il procédait à son troc quotidien. Beaucoup de choses avaient changé dans sa vie dernièrement, mais Azur essayait, tant bien que mal, de conserver un semblant de normalité en s'attachant aux habitudes. Moins présent, le vagabond se faisait plus rare dans les parages et heureusement, ses absences ne soulevaient que peu de questions quand le froid, les zurks et les Seadandas étaient au coeur des préoccupations. Les rues de Zaun ne s'en trouvaient que plus désertiques que jamais, encore plus depuis que flottait cet âcre parfum de décomposition un peu partout, le quartier victime des récents affrontements. Et ce n'était pas les patrouilles de pacifieurs et autres pourfendeurs de justice arpentant les allées qui incitaient à mettre le nez dehors, non. Azur tenait à garder l'anonymat, rester encore sous les radars. Cela pourrait paraître bien étrange, quand une toute autre vie s'offrait là, devant lui, lui tendait les bras ; et pourtant, il hésitait à sauter le pas. Ketterdam séductrice, mais pire encore. Midrias et Célestia en offrande pour le voyant. Azur craignait bien plus la lumière que les ombres.

Alors qu'il se trouve penché sur des feuillets de microbiologie complexes, une voix l'interpelle. S'il ne le reconnait pas tout de suite, la prothèse qu'il dépose face à lui ne lui est pas inconnue et aussitôt, ses doigts se posent dessus pour éviter qu'ils ne se la fassent voler par des petites mains intrépides (souvent, il y en avait qui se faufilaient en-dessous des tables, attendant le bon moment). Rapidement, Azur examine l'objet sous tous les angles, fronce les sourcils, puis hoche la tête. Je vois ça trop souvent ces derniers temps. Les températures trop basses font court-circuiter tout le réseau d'arcade intérieur. Je vais avoir besoin de mes outils. Il relève son visage vers le sien. Azur n'est pas doué pour les interactions humaines, et ce qu'il aime à Zaun, c'est leur simplicité. Tu me suis ? Car Xeno ne semble pas vouloir attendre, ce qu'Azur est en mesure de comprendre. Il plie son livret, vient le cacher à l'intérieur de sa veste épaisse. Puis, replace son écharpe et d'un simple coup de tête, invite l'ex pourfendeur à le suivre.

Son atelier n'est pas facile d'accès. Il faut faire preuve de souplesse et d'agilité pour y parvenir, se glisser dans le canal d'arcade laissé à l'abandon et réaliser quelques prouesses au-dessus d'un vide immense de débris. Azur a l'habitude et le pied sûr, cela se fait sans difficultés. Il ralentit néanmoins pour être sûr que Xeno le suit bien, même s'il connait le chemin. Lorsqu'il pousse le sas crissant, la chaleur de son atelier leur parvient et une fois à l'intérieur, tout danger semble écarté. Azur dépose la prothèse au milieu de son bazar organisé. L'autre n'a pas le même problème ? Qu'il demande tout en attrapant d'ores et déjà les outils pour décortiquer l'objet.

31/10/2022

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@Azur Tengen

Trouver Azur était parfois un parcours du combattant, mais une fois que c’était fait, il ne perdait jamais de temps. Xeno n’était pas du genre à faire ami ami avec les gens de Zaun, mais il ne pouvait nier le fait que le jeune homme lui était devenu indispensable. Comme il ne mettait que rarement ses prothèses, il arrivait qu’elles ne fonctionnent plus comme il le fallait et Azur faisait toujours en sorte de les réparer, en échange de ce que Xeno pouvait lui donner. Ce dernier lui ramenait souvent de la nourriture que ses parents célestiens le forçaient à prendre avec lui chaque fois qu’il allait les voir chez eux. Ainsi il pouvait payer le jeune homme pour qu’il s’occupe de ses putains de prothèses qui lui menaient la vie dure. C’était pour cette raison qu’il le cherchait dans Zaun et quand il l’eut enfin trouver, il enleva celle de son avant bras pour lui donner. Aussitôt la main de Azur se posa dessus pour prévenir d’un potentiel vol. Encore une différence entre les deux hommes. A Celestia, les gens n’ont pas besoin de voler pour vivre. A Zaun, c’est monnaie courante et il n’a pas encore les réflexes d’un zaunard. Xeno devra les apprendre tôt ou tard parce qu’il ne pourra pas vivre sans encombres dans ce quartier s’il ne le faisait pas.

L’estropié écouta les explications de l’expert et hocha la tête. S’il voyait ça souvent, ce n’était donc pas à cause de leur non utilisation. Il ne devait donc pas se sentir coupable de ne pas les mettre plus souvent. « Ouais je te suis. » lança-t-il en réponse à cette question qui semblait être rhétorique. Il n’avait pas envie d’attendre que Azur prenne sa prothèse, la ramène dans son atelier et la répare puis la ramène. S’il pouvait le faire de suite, ça arrangerait grandement Xeno. Il le suivit donc à l’extérieur, clopinant pour ne pas se laisser distancer. Seulement, il avait oublié l’espace de quelques instants que pour accéder à l’antre du jeune homme, il devrait se contorsionner, mais également passer par des endroits plutôt dangereux. Ce n’était pas la première fois qu’il y allait, mais la dernière fois, il avait une prothèse en plus qui pouvait l’aider. Là, il n’y avait que le moignon de son avant bras qui glissait sur les parois. « Putain, je suis pas un expert du parkour… » râla-t-il plusieurs fois pendant le trajet, manquant à chaque fois de se faire un peu plus mal.

Heureusement, ils arrivèrent en un seul morceau, enfin dans le cas de Xeno, c’était façon de parler. « Bah heureusement qu’elle avait pas de problèmes, sinon, je serai mort une centaine de fois en te suivant. » Il n’était pas de très bonne humeur dès qu’il devait montrer ses membres amputés à des personnes qui n’étaient pas du corps médical et encore même avec eux, il avait du mal. Il cacha donc son bras le plus possible dans son manteau et observa Azur travailler. « Tu pouvais pas nous faire passer ailleurs ? Je te rappelle que j’avais plus qu’un bras. C’est pas pratique pour évoluer dans ce genre d’endroits. » Encore une fois il râlait mais il aurait également râler s’il avait eu un traitement de faveur parce que ça voulait dire qu’il le pensait handicapé. Ce qu’il était en réalité, malgré ce qu’il laissait parfois entendre.

12/05/2022

ft. @Xeno Faust — azur workshop, deep down zaun

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Azur se contente d'arquer un simple sourcil à sa remarque, ne saisissant pas le reproche dissimulé à l'intérieur.

— Ce n'est pas possible de mourir une centaine de fois. Rétorque-t-il simplement, trouvant cette idée trop farfelue pour être réellement formulée à voix haute. il hausse alors simplement les épaules, puis dépose sur son atelier la prothèse, avant d'y étaler ses outils pour l'ouvrir et aller repérer le problème.

penché au-dessus de la prothèse métallique, à l'éventrer pour aller farfouiller en son coeur avec une précision des plus chirurgicales, il coince le bout de sa langue entre ses dents et opère sans attendre. à nouveau, une pluie de reproches s'abat sur le sauvageon qui l'essuie avec nonchalance. — Y'a pas d'autre chemin. Tout est trop instable et dangereux, ici. C'est Zaun. Tu n'es pas mort, c'est le principal. Peu perturbé par l'humeur maussade de Xeno, Azur continue de se concentrer sur la prothèse et il émet un petit bruit entre satisfaction et exaspération en découvrant la panne. — Fichues températures ! Il s'imagine les problèmes dans les autres quartiers. Les canalisations qui sautent, percent, gèlent. L'arcane qui circule moins vite, ralentit tous les trafics. l'humanité pouvait s'entourer d'autant de technologie qu'elle le souhaitait, elle restait tributaire de la terre. il relève son visage vers celui de xeno, pointe du doigt son autre prothèse. — Laisse-moi voir celle-là aussi, sinon tu vas revenir ici dans quelques jours pour que je l'examine à son tour. il tapote sur son bureau, puis l'invite à s'assoir sur un siège roulant, lui faisant de même.

Il se penche, détache sa propre prothèse à la jambe et vient la déposer aussi sur la table. — J'ai le même problème assez souvent. Tant qu'il ne fera pas plus chaud, les circuits internes gèleront et provoqueront des pannes. lorsque tu sens que le mécanisme grippe un peu, rapproche toi d'une source de chaleur, ça devrait permettre de réduire le problème quelques temps. Il était, contrairement à xeno, parfaitement à l'aise avec son membre estropié et sa prothèse, la trafiquant fréquemment pour doper ses capacités et en exploiter toute l'utilité.

31/10/2022

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@Azur Tengen

Un soupir s’échappa des lèvres de Xeno tandis que Azur répondait avec pragmatisme à son affirmation d’avoir pu mourir cent fois à cause du chemin. Il aurait presque pu en sourire s’il n’avait clairement pas eu l’impression de voir sa vie défiler devant ses yeux pendant leur périple jusqu’à la planque du jeune homme pour qu’il s’occupe de sa prothèse. « C’était une façon de parler Azur. » se surprit-il à répondre, sachant pertinemment que ça ne changerait pas grand chose. Il prenait tout au pied de la lettre et comme cette fois-ci, c’était quelque peu amusant de le voir faire. Néanmoins, cet amusement s’estompa alors qu’il lui précisa qu’ils auraient pu passer ailleurs pour éviter de frôler la mort à chaque instant, encore plus alors que Xeno n’avait qu’un bras valide puisque l’autre, la prothèse merdait. Il soupira une nouvelle fois et leva les yeux au ciel. « J’ai presque l’impression que tu mens et que tu veux me voir mort. Ça doit bien rapporter de vendre les prothèses d’un type mort non ? » L’ancien membre du bataillon d’exploration ne serait pas surpris si un jour on venait le tuer dans son sommeil pour grappiller les quelques crescents qu’on pourrait se faire avec ses prothèses. Encore plus alors qu’il les avait achetées et faites faire par des artisans de Celestia, donc avec de bons matériaux, sûrement mieux que ce que l’on trouvait au fin fond de Zaun.

Xeno observa Azur concentré sur sa tâche, admiratif de le voir si accaparé par la prothèse. Il l’entendit râler sur les températures et leva un sourcil interrogateur. Depuis quand les températures pouvaient être la cause du dysfonctionnement de sa prothèse ? Ce n’était pas quelque chose dont il se souvenait. On avait sûrement dû lui dire quand on lui avait donné ses objets de malheur, mais comme d’habitude, il n’avait rien écouté. Pouvait-on lui en vouloir alors qu’il venait de perdre deux membres et qu’on lui imposait la présence de remplacement mécanique. Il leva à nouveau un sourcil interrogateur vers Azur quand il lui demanda sa jambe et au moment où il enleva la sienne, il frissonna. Il n’était pas encore habitué à tout ça et le fait de voir le moignon d’une autre personne le mettait mal à l’aise. Xeno avait déjà du mal avec le sien, alors c’était presque pire avec un autre. Il n’écouta, encore une fois, qu’à moitié ce que Azur lui disait, trop obnubilé par le membre estropié du jeune homme pour dire quelque chose. Il savait qu’il ne devrait pas regarder ainsi, mais c’était plus fort que lui.

Après quelques secondes, ou minutes, il ne savait pas réellement, de silence, le nouveau zaunard reprit la parole. « Comment tu fais ? » demanda-t-il, restant à bonne distance de lui, tandis qu’il enlevait lentement sa propre prothèse, une grimace de dégoût lui parcourant le visage à mesure que son moignon se montrait. Xeno n’avait pas une seule fois posé les yeux sur celui de son bras, pouvant enlever sa prothèse sans même lancer un regard dans sa direction. Mais pour sa jambe, c’était une autre paire de manches. Il avait besoin d’avoir ses pupilles fixées sur l’objet pour ne pas se casser la gueule et elles furent bien trop vite en vue de ce bout de chair dégueulasse. Il soupira à nouveau et posa sa prothèse avant de finir d’exposer le fond de sa pensée. « Comment tu fais pour être si peu dérangé par le fait qu’il te manque un membre… » Si Azur n’avait pas enlevé sa prothèse la première fois, il n’aurait potentiellement jamais su qu’il en avait une, tellement il se mouvait avec aisance, alors que lui, on dirait un bébé éléphant essayant d'apprendre à marcher dans un magasin de porcelaine.

12/05/2022

ft. @Xeno Faust — azur workshop, deep down zaun

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Aux différences appréciatives.
quand l'un avait connu l'opulence, l'autre était expert de la misère.

azur ne devait sa survie qu'à son esprit retors et une capacité sans précédent au pragmatisme absolu, le second sens ou l'humour restaient des choses assez inaccessibles pour lui qui n'en percevait nullement l'utilité. une perte de temps, ni plus, ni moins. — je ne vend pas de prothèse entière, je ne fais que réparer. mais oui, les tiennes sont prisées. les matériaux robustes, le mécanisme travaillé. il est facile de trouver des acquéreurs par ici. peut-être que tu ne devrais pas trop les exposer. encore une fois, l'enfant sauvage répond avec un pragmatisme mordant, exposant la cruelle réalité du quartier où il avait grandi. il ajoute tout de même, pour préciser. — je n'ai pas l'intention de te tuer, rassure-toi. il ne l'était pas vraiment, rassurant ; mais il n'avait aucun intérêt à mentir et ne souhaitait s'imposer aucune mort sur la conscience. son fardeau était déjà bien assez lourd pour y ajouter une culpabilité dont il ne saurait se défaire.

penché au-dessus de son atelier, le muscle rosé coincé entre ses porcelaines parfaitement alignées, il s'active pour nettoyer les circuits internes et ainsi, permettre à nouveau au mécanisme de fonctionner correctement. à la question de xeno, il ne réagit pas vraiment. il manque de précisions pour répondre, et xeno semble le comprendre car il finit d'exposer sa pensée tout en déposant son autre prothèse sur l'atelier. — Assis-toi, ça va prendre un moment. quand on veut être efficace, parfois, il faut savoir être patient. tout en procédant au nettoyage, il réfléchit à la réponse qu'il peut lui donner. — Je pense que c'est une question d'habitude. J'ai perdu ma jambe à douze ans, je n'ai pas eu le choix que d'apprendre à vivre sans. Les prothèses sont très pratiques quand on sait bien les utiliser. J'ai intégré des mini propulseurs à la mienne pour allonger les sauts, c'est hyper pratique ! c'était sa réalité, son quotidien. pour lui les membres estropiés, moignons, cicatrices et autres malformations n'avaient rien de problématique. après tout, il avait grandi ici, dans l'antre des damnés. les beaux quartiers de célestia l'effrayeraient certainement bien plus que les maux des gens d'en bas. — Plus tu les porteras, plus tu t'y habitueras. un fait. un constat. la compassion et l'empathie étaient des concepts qu'il comprenait et ressentait ; mais de là à réussir à les exprimer réellement, il y avait encore du chemin pour azur.

31/10/2022

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@Azur Tengen

Xeno écouta les explications de Azur concernant ses prothèses avec attention et une grimace déforma son visage. Il avait déjà compris depuis longtemps que celles qu’il portait étaient faites avec des matériaux plus robustes que celles qu’on pouvait parfois trouver dans Zaun. Mais il ne s’était pas rendu compte, jusqu’à ce que le zaunard n’en fasse mention, que c’était potentiellement dangereux de les avoir avec lui dans un tel lieu. Il frissonna presque de peur. Xeno n’était pas du genre à avoir peur de grand chose. Mais c’était avant, quand il pouvait encore se battre. Maintenant, avec la moitié de son corps valide, il n’irait probablement pas loin. Il eut un rire sarcastique quand Azur reprit la parole. « J’imagine que je devrai te remercier de ne pas avoir d’envies meurtrières envers moi… Et je sais pas si ça me rassure réellement. » Il détourna les yeux quelques instants, passant sa main dans sa nuque pour cacher sa gêne. « Tu penses que je suis en danger en gardant des prothèses hors de prix qui viennent de Celestia ? » Autant qu’il soit fixé sur la question. Si c’était le cas, il les changerait probablement.

En attendant, il observait le travail de Azur, fasciné par ses gestes et la précision avec laquelle il travaillait. Xeno n’aurait jamais eu la patience de faire ça. Pour ça qu’il s’était engagé dans le bataillon, pour l’action et le fait de pouvoir foncer tête baissé face au danger. Il n’était pas débile, loin de là. Cependant, utiliser sa tête pour autre chose que comprendre des ordres et des stratégies qu’on lui demandait, c’était compliqué et Xeno était un homme simple. Tellement simple qu’il se demandait comment Azur faisait pour ne pas être dégoûté par ses propres moignons. L’ancien celestien prit place après qu’il lui ait demandé de le faire et attendit, presque patiemment, ce qui n’était clairement pas son fort, que l’explication arrive. Il tenta de comprendre ce qu’il vivait avec sa prothèse. Il en parlait avec aisance, comme si elle faisait partie de lui et c’était probablement le cas. Seulement, Xeno n’avait pas encore atteint cette acceptation de son handicap. Pour lui, il n’avait plus rien à tirer de l’homme qu’il était devenu. Il se contentait de survivre chaque jour étant un peu plus compliqué que les autres. « Je pense pas avoir envie de m’y habituer. Je suis pas capable de le faire… Ce n’est plus moi. » Peut-être que pour Azur ça ne faisait pas sens mais pour lui, c’était clair comme de l’eau de roche. « T’as jamais pensé à ne pas te relever de la perte de ta jambe ? A ne plus vivre simplement parce qu’il te manquait un bout de toi ? » Tous les jours Xeno y pensait, se disant qu’il serait bien mieux six pieds sous terre. « C’est frustrant de ne plus être soi-même. » De ne plus pouvoir rien faire.

12/05/2022

ft. @Xeno Faust — azur workshop, deep down zaun

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Les craintes et préoccupations de Xeno étaient trop éloignées de son quotidien pour qu'il n'en prenne conscience. Aussi, il lui répond simplement sans chercher à édulcorer la réalité. Toutefois, à sa dernière question, il arrête tout mouvement. Ses prunelles céruléennes croisent alors les siennes, y plongent sans aucune hésitation comme pour venir y sonder son âme, y creuser sa sincérité. Je crois que tu es en danger tout le temps, ici. Comme tout le monde. Zaun est bordé par le fold, les gens qui vivent ici sont désespérés et ceux qui n'ont pas encore sombré dans la folie, ne pensent qu'à assurer leur survie. Tes prothèses sont un luxe que peu ont la possibilité d'acquérir. Tu as de la chance de ne pas te les être déjà faites volé. Et puis, il retourne à son expertise. Les rues de Zaun représentaient un danger pour quiconque les arpentait, le nombre de fléaux y était bien plus condensé que n'importe où ailleurs, sans parler des monstres du fold qui faisaient leurs chemins jusque dans l'antre de la bête. A tout moment, une mauvaise rencontre pouvait faire basculer son destin. Et ça, chaque zaunard le savait. A grandir au milieu des récits horrifiques, à avoir vécu des drames, à connaître les conséquences de cette vie de misère et de débrouille. Xeno était encore tout beau, tout propre sur lui. Bientôt, la crasse d'en bas ternira ses traits et ses réflexes changeront. La transformation avait déjà commencé.

Aux questions plus ciblées sur la perte de sa jambe et sa prothèse, Azur fronce les sourcils. Il observe un instant la prothèse et compare cela au reste de son corps. Ce n'est qu'une jambe. Elle ne contient aucun organe vital et son utilité peut être totalement remplacée par une prothèse. Ce n'est pas si grave. Continuant de nettoyer les prothèses encrassées par le froid, il poursuit sur sa lancée. Si j'avais du perdre une partie de mon cerveau, cela aurait été bien plus embêtant. Imagine, ne plus savoir parler, ou même te faire comprendre des autres. Pire, ne plus savoir ce que tu es ou qui tu es ! Là, tu n'es vraiment plus toi-même car tu as oublié. Appuyé de ses bras sur le plan de travail, il souffle sur les résidus. Une jambe, un bras... Ce ne sont que des parties, des petits bouts, ça se remplace. Une tête! Difficile de remplacer une tête ! Mais s'ils le pouvaient, là-haut, ils le feraient pour nous tous ! Et il s'esclaffe, très amusé par cette soudaine pensée. Ah, si l'intelligence artificielle pouvait remplacer l'humanité ! Mais le risque serait de perdre le contrôle, et les mages, sur leurs trônes dorés, n'ont pas envie de ça, oh non. J'ai perdu un peu de ma tête pendant l'attaque. Avec les visions que j'ai parfois, je mélange toutes les informations, c'est un vrai casse-tête ! Là, des fois, c'est fatiguant... Innocemment, il lui sourit. Xeno devrait comprendre qu'on ne change pas tant, et que les épreuves ne font que nous renforcer spirituellement ; mais cela Azur n'est pas vraiment en capacité de l'expliquer.

31/10/2022

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@Azur Tengen

Si Azur tentait d’être rassurant, ce n’était clairement pas le cas de ses mots. Xeno grinça des dents et soupira en l’entendant. « Donc, de ce que tu me dis, vu que j’ai des prothèses hors de prix qui viennent de Celestia parce que je viens de là-bas, je risque de me faire plus attaquer. Rassurant tout ça. T’as vraiment le chic pour trouver les mots qu’il faut… » à chaque fois voulut-il rajouter, mais il se tut, se contentant de détourner les yeux quelques instants. Il n’était pas habitué à Zaun et à son fonctionnement. Il ne savait pas comment se comporter, quoi faire, quoi dire et surtout quoi ne pas faire et ne rien dire. Il était nouveau dans les environs et ce n’était pas quelque chose de facile pour lui, ni pour les autres qui le regardaient avec insistance parce qu’ils se rendaient compte qu’il n’était pas dans son élément, pas à sa place.

Et encore une fois, Xeno ne se sentait pas réellement à sa place avec Azur parce qu’il parlait si librement de sa prothèse et de son membre amputé que ça en était presque normal pour lui alors que pour le plus vieux, ce n’était pas le cas. L’ancien membre du bataillon n’était pas aussi serein et enclin à mentionner les parties de lui qui étaient cassées avec autant de normalité. Ce n’était pas le cas. Il l’écouta donc, laissant quelques paroles passer au-dessus de lui. Il écoutait sans réellement écouter. Pas que ça ne l’intéressait pas, mais il ne pouvait pas encore admettre que certains mots de Azur étaient plus vrais qu’il ne voudrait bien l’admettre. Ce n’était qu’un morceau de corps, que son enveloppe charnel. Aucun dommage n’avait été fait sur des organes vitaux ou même son cerveau. Dans un sens, il comprenait ce que Azur voulait dire. Mais dans un autre, c’était quand même trop récent pour lui, pour accepter tout ça.

Azur finit par s’arrêter de parler et le silence accompagna la fin de ses mots pendant quelques secondes avant que Xeno ne reprenne la parole. « Même si j’entends ce que tu dis et que je vois que pour toi c’est facile… » Il poussa un soupir et détourna une nouvelle fois le regard pour le poser ailleurs, loin de leur handicap. « Je peux pas faire comme si ce n’était pas arrivé et surtout. Je n’y arrive pas et je ne suis même pas sûr de vouloir y arriver. » avoua-t-il peut-être pour la première fois avec ces mots là. Il n’avait pas envie d’arriver à se faire à sa nouvelle condition, parce que ça voudrait dire qu’il devrait accepter de vivre ainsi. « Je veux pas vivre ainsi. Je suis pas fait pour ne rien faire. Ça me tue à petit feu… » Il soupira une nouvelle fois et garda son regard fixé sur autre chose que Azur, leurs prothèses et tout ce que cela signifiait.

12/05/2022

ft. @Xeno Faust — azur workshop, deep down zaun

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A l'entente de ce qui semble être un discours désapprobateur, Azur cligne des yeux, étonné. Derechef, il demande : Tu préfères qu'on te mente ? Lui, avait toujours aimé la vérité. Car même dans la plus laide et horrible des vérités, des solutions pouvaient être trouvées. Hors, le mensonge menait vers l'erreur, et plus souvent encore, la catastrophe. Azur était le genre de personne honnête, parfois un peu trop, et il n'avait pas conscience que son honnêteté pouvait être source de malaise. Si Xeno lui pose une question, il ne cherche pas à répondre en édulcorant la vérité. Car oui, à Zaun, il ne fallait pas trop exposer ses richesses ; sinon, on prenait le risque de s'en faire dépouiller.

Tout en travaillant, il lui répond sur ses questionnements. Là encore, il fait preuve d'un détachement assez incroyable, mais son corps n'est qu'un outil de travail et la prothèse de sa jambe lui permet de réaliser des prouesses qu'il aurait eu du mal à faire sinon. Elle semblait parfois plus solide que ses os, et si elle se brisait, les conséquences étaient moindres. Aussi, il la considérait désormais comme un véritable atout, mais... s'il devait se souvenir de sa convalescence, des mois écoulés dans son atelier sous le regard de son sauveur à présent disparu, alors peut-être que ses sentiments se seraient rapprochés davantage de ceux de l'ex-soldat.

Il s'arrête en l'entendant, relève son regard, doux, vers lui. Pourquoi "ne rien faire" ? Que faisais-tu avant ? Et c'est la première fois peut-être, qu'il s'intéresse vraiment à Xeno. Jusqu'alors, il ne le considérait que comme un énième client, râleur et peu agréable comme ils le sont à peu près tous ; mais son discours a réussi à le toucher. Tu n'es pas inutile. Tu es vivant. Tant que tu respires, tu peux te rendre utile. Et il en était convaincu, vraiment. Alors, les questions s'enchaînent. Où vis tu à Zaun ? Je connais du monde ici, et de la main d'oeuvre est toujours la bienvenue. Prêt à l'aider, il lui tendait la main.

Ne laisse pas tomber, Xeno,
il y aura de meilleurs lendemains.

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