trust in me, just in me ㅡ edden

08.11.22 1:26

・trust in me, just in me
❪ with ❫ ・ @edden ikarius

cabaret le tarot, étage privé : chambre de kobra.
soir, après représentation.

le pacte sur le point d'être scellé ; badaud désespéré cherche vœu exaucé. pauvre homme aux airs d'animal blessé, petit agneau égaré, à s'éprendre de la bête enragée.

e n v y .

ouro et boros, persifleurs pairs siffleurs, qui jubilent face à l'erreur. l'erreur du débutant. l'erreur du perdant qui se veut gagnant. l'humain sans don, sans pouvoir, sans rien. l'humain lambda, faible, qui donnerait un rein pour atteindre les cimes de ce monde inégal et hautain.

g r e e d .

à en venir à demander à la gorgone ses précieux services. faisons affaires qu'importent les risques, qu'importent les vices.

d e a l .

kaa, maître chanteuse, reine menteuse. serpent à sornette couronnée de serpents à sonnettes. les crochets prêts à se refermer sur sa proie. l'empoisonner de sang froid.

aie confiance...

crois en moi...

que je puisse-

* rattlesnake sound *
ouro et boros annoncent l'arrivée d'un invité gêneur. gênant. le pacte interrompu par le son d'une porte ouverte en grand. enquiquineur, enquiquinant. à faire soupire la belle, intensément.

she r o l l s her eyes.

il y a intérêt à ce que cette visite fortuite ait une bonne raison d'exister. car madame n'aime pas être importunée (d'autant plus lors d'un pacte) en toute gratuité. renvoie, d'un geste dédaigneux, l'humain d'où il vient.
pas de pacte cette fois.
dommage.
il était charmant, il y avait de quoi.
de belles jambes, peut-être. de gros bras, pourquoi pas.
sur scène, en drag, ça aurait été sympa.

she p o p s her tongue.

regarde le badaud badé s'en aller. passer à côté de l'impertinent auto-invité.

the hanged man. quelqu'un d'autre m'aurait étonné. l'oiseau de malheur, l'icare qui perd de la hauteur, est jaugé par trois regards vipérins. ouro, médusé outré, boros assassin. kobra, bras croisés, un mélange des deux ; airs souverains. eh bah, t'en tire une tête mon vieux. ça ne te ressemble pas. sous l'attitude, un brin d'intérêt concerné dans la voix.

CODES BY MOONAETICS, BASES BY WIN

11.11.22 21:53

So cut me from the line
Dizzy, spinning endlessly
Somebody make me feel alive
And shatter me

Trust in me, just in me

dissociation/dépersonnalisation, mention de drogue

C’est mieux d’être seul·e.

C’est mieux d’être seul·e, c’est ce qu’iel avait toujours cru ; et iel croyait bien l’être, mais était-ce vraiment le cas ? Depuis combien d'années suivait-iel Trixie (combien d'années que sa présence lae suivait, lui), combien de temps qu’en réalité iel ne l’était p a s ?

C’est comme si le trou dans sa poitrine s’était creusé encore plus et que cette fois iel en sentait les bords, brûlants comme le bout d’un tisonnier alors qu’ils grignotent lentement le reste de son âme (et de sa sanité)

Ça fait mal, et cette sensation Edden l’avait oubliée, enterrée depuis des années là où son cerveau l’avait effacé. Ça fait mal, et la shymer ne savait plus ce que c'était, coupée comme iel l’avait été de ses propres émotions. Et à chaque instant elles semblent sur le point de déborder, sans pourtant le rejeter - alors qu’iel n’attends pourtant que ça, pour une fois. La délivrance de perdre pieds, de s’enfuir dans la stérilité du néant plutôt que de subir la réalité.

Parce que la vérité c’est qu’iel n’était plus seul·e, depuis longtemps, et que le retour insensé (imprévu) à cette solitude semble le blesser bien plus que de raison.

Des plumes tombent par terre, ou bien est-ce des larmes ? Edden ne sait plus vraiment, l’existence est aussi incertaine que d'ordinaire mais elle s’est teintée d’une douleur qu’iel ne connaissait plus. Celle-là même contre laquelle son esprit avait voulu le protéger, sans plus réellement y arriver. Parce que c’est trop ou pas assez, qu’il y a t r o p de vide cette fois ou plus assez d’un pilier qui s’était construit sans qu’iel ne s’en rende compte.

Mais il y en a un autre de pilier quelque part, iel le remarque en voyant où ses pas erratiques l’ont mené. Un endroit où iel n’est pas certain·e d’être plus bienvenue qu’ailleurs, pas par tout le monde en tout cas, mais un endroit où iel a une place - même si elle n’est qu’irritante pour certains, paraît irréel pour d'autres. Spectre fuyant, éthéré de sentiment, iel n'est jamais à sa place, ne s’y sent jamais vraiment en tout cas. Quand bien même Mazikeen l’a protégé la dernière fois ; ce n’est pas eux le problème, c’est ellui, à ne pas savoir ce qu’iel veut (ni qui il est,

ni où il va)

Le bouclé n’a jamais été aussi proche de Kobra que de Trixie, mais peut-on vraiment parler de proximité quand on est aussi déconnecté de soi-même ? Fantomatique et fumigène, iel pensait s’échapper entre leurs doigts. Sauf quand sa meilleure amie l’a soufflé au loin, ce sont des bouts de verre brisés qui se sont éparpillés. Pourtant c’est bien chez l’autre arcane que ses propres pas l’amènent, pendu qui a besoin de voir le monde maintenant que la roue s’est enfuie.

Le monde, c’est elle, et pour l’instant ça lui va à l’ange de prétendre qu’il est aussi réduit, que l’existence se limite à cette pièce où iel se réfugie sans faire attention à qui d’autre y est. Il n’y a que Kobra, peut-être son euphoria (ça serait bien le moment où iel aurait besoin que ça lui fasse enfin effet) et la sourde envie que tout le reste disparaisse.

Ses serpents sifflent, comme d’habitude. Elle lui jette un regard acéré, comme d’habitude. Iel s'assoit n’importe où, comme d’habitude. Sauf que l’habitude, ça ne suffit pas ; et de toute façon rien n’est plus comme d’habitude.

-En même temps, est-ce que quelqu’un d’autre vient te voir ?

C’est méchant, iel le sait, c’est sorti sans qu’iel y pense. C’est son pouvoir qui s’agite, incontrôlé, car Edden ne contrôle plus rien - et surtout pas lui-même.

-On s’est engueulé, avec Trixie.

Et pour une fois, ses mots n’attaquent personne d’autre qu’ellui.

12.11.22 15:59

・trust in me, just in me
❪ with ❫ ・ @edden ikarius

à regarder dans les yeux cellui qui n'a jamais craint d'être pétrifié.e. cellui qui jamais n'a parut, par ses charmes, médusé.e. un détail pour le moins vexant étonnant si la belle devait tout admettre. elle et ses habitudes, à tout savoir soumettre. à être le monde et mettre l'univers à ses pieds. à ne pas comprendre ni aimer (quoi que ?) le fait d'être résistée.

à regarder dans les yeux cellui qui n'a jamais semblé si lucide. pupilles dilatées comme s'iel était sous acide. mais aucune drogue ne fait ça, elle le sait, kobra. elle sait reconnaître la panique, la terreur, la perdition, lorsqu'elle en voit.

à se perdre dans un regard non plus vitreux, mais, réfléchissant tel un miroir. où semble briller, pour la première fois, une véritable lueur dans le noir.

elle ignore ce qu'il s'est passé.

mais ça ne l'a pas loupé.

perdu est le pendu et mauvaise est sa langue bien pendue. à faire réagir ouro et boros, persiffleurs contre le ton inquisiteur. les propos maudits, chargés de magie, qui lui vont droit au cœur. mais pas pour le combler de bonheur. à faire grimacer la gorgone. contenir ses remarques désobligeantes derrière un masque de fierté conne. prétendre ne pas avoir été touchée par la balle perdue.

et bien justement des tas, figure-toi. bien que ce soit rarement des amis qu'elle reçoit. toujours aussi agréable, à ce que je vois. au moins ça, ça ne change pas. leur épuisante dynamique ne pâtit pas de son étrange comportement erratique.

et l'erratique s'explique. la logique parcours le monde comme un courant électrique. oh. elle cligne des yeux, elle comprend mieux. je vois. à ne pas trop savoir quoi dire. caresser la tête de ses serpents comme si cela allait l'aider à réfléchir. ce n'est pas la première fois, si ? qu'est-ce qui te met dans tous tes états, cette fois ? à s'éclaircir la voix. ne pas connaître d'autres solutions efficaces que les addictions. tu veux un verre ? ça te détendra.

CODES BY MOONAETICS, BASES BY WIN

15.11.22 0:19

So cut me from the line
Dizzy, spinning endlessly
Somebody make me feel alive
And shatter me

Trust in me, just in me

dissociation/dépersonnalisation, mention de drogue

La shymer n’a jamais eu peur de lui répondre, et sa répartie touche juste, elle pourrait presque faire mal si cette partie là d’ellui n’était déjà pas aussi anesthésié ; mais Edden sait déjà bien qu’iel n’a jamais été agréable que pour une seule personne, et celle-ci a disparue depuis bien longtemps. Les autres le supportent, tout au plus, c’est tout - non ? C’est ellui qui impose sa présence dans une chambre qui n’est pas la sienne, et peut-être que Kobra aussi finira par ne plus le supporter. Aujourd’hui c’est la limite de Trixie qu’iel a dépassé, demain ce sera forcément celle de quelqu’un d’autre car c’est inévitable, iel est m a u d i t par cette magie qui coule dans les veines (hors de ses lèvres) sans qu’iel ne puisse jamais la contrôler. Est-ce que son pouvoir contrôle ses gestes, aussi ?

Ça serait convénient de mettre ça sur le dos de ses pouvoirs, mais même si Edden se sent si étrangère à son corps, il serait faux de dire qu’iel n’en contrôle pas les actions. C’est bien ellui qui a décidé de faire tout ça, ellui qui a sonné son propre g l a s.

Iel n’est pas agréable, non. Peut-être à regarder tant qu’iel a l’air assez humaine, tant que sa bouche est fermée et que ses mains sont rangées - autrement iel ne sait pas l’être, repoussant dans sa nature profonde, tant par ce qu’il est (monstrueux hybride) que par ce qu’il fait (monstrueux, tout court)

Edden a l’habitude de se faire rejeter.

C’était dans le contrat, son père les avait prévenus du danger ; et encore c’était bien avant que le céleste ne s’y mêle, ne soit corrompu jusqu’à la moelle.

Alors qu’est-ce qui est si différent, cette fois ? Est-ce parce que Trixie n’avait jamais eu l’air de lui en vouloir de la sorte, qu’elle s’engouffrait autrefois toujours dans les affres du chaos avec délice, qu’elle ne l’avait jamais repoussé avant ? Que sur son visage à elle, iel avait arrêté de s’attendre aux traces d'un quelconque animosité envers ellui, (et qu’iel avait pris ça pour acquis ?)

La gorgone caresse les écailles de ses cheveux, sans vraiment répondre. Parce que l’ange n’est pas le genre de personne qu’on réconforte, et Kobra n’est pas du genre à réconforter, c’est peut-être pour ça qu’iels s’entendent bien - mais que ce soir paraît étrange.

-Non, on ne s’est jamais disputés. En tout cas, pas... comme ça.

C’est sa faute à lui mais iel ne le dit pas, tant ça tombe sous le sens. À force de trop tirer sur la corde, le pendu a fini par arriver au bout de la sienne. Et sans, iel est perdu, et son regard éperdu ; la shymer qui cherchait une âme égarée n’a fait qu’échanger la première contre une autre, à son arrivée.

-Je veux bien. Je ne sais pas ce que ça fera.

Il parait que ça fait toujours du bien, l'alcool, même si pour ellui ça n’a jamais rien fait de plus que de faire tourner l’univers un peu plus. À l’heure actuelle, sans doute qu’il tourne déjà bien assez, mais si ça peut lui permettre de déformer la réalité (au moins pour quelques heures) et de l’oublier, alors iel veut bien s’y plonger,

dans cet autre monde.

trust in me, just in me ㅡ edden

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