01 Maison Ayrshire (Death Before Disgrace), l’une des premières et plus anciennes famille de chasseur à gage d’Emera. Elle remonte au XIe siècle et doit son nom à Ayrshire, contrée lointaine dont elle est originaire. L'importance de la famille est étroitement liée à l’évolution du Fold qui n’eût de cesse d’enfler et de déverser sur la terre ses Fléaux depuis deux millénaires. Longtemps au service des familles influentes de Célestia, la famille Ayrshire est réputée pour ses talents de « chasse » capturant monstres informes et mutations infâmes parfois se contentant de les livrer parfois assumant leurs exécutions. Il n’y a pas de contrat que la maison saurait refuser tant soit-il que leur conditions soient respectées :

1) Monstres informes et mutations infâmes (incluant vampires, loups, démons...) seulement. Aucun humain ne saura être la proie des Ayrshires.
2) 75% upfront payment, le reste à la livraison (de la proie vivante ou non)
3) Contrats basiques non soumis à la durée. (contrat premium disponible pour les plus fortunés)
4) Un minimum d’informations doivent être fournies, les Ayrshire sont des chasseurs pas des détectives.
5) Les exécutions ne sont pas effectuées par les Ayrshire lorsque les proies ont moins de seize ans.
6) Le client ne peut guère se joindre à la chasse.
7) Aucune chasse ne prend place au sein du Fold

Les effectifs de la maison Ayrshire avaient largement évolués sous l'impulsion de Kaeth Olen Ayrshire, arrière grand père de Jahaeryn qui ne comptait à l’époque qu’une poignée de chasseurs. La maison Ayrshire dispose à présent d’une vingtaine de chasseurs, tous résultant de la lignée Ayshire ou de son alliance avec la maison Hunter. Si certains avaient rejoins les rangs des patrouilleurs, la nouvelle génération elle s’investit pleinement dans la perpétuation des traditions familiales en préservant ses talents pour satisfaire les missions qui incombent à celle-ci.

02  Moi je leur ferais ça et ça et puis ça. s’exclamait l’adolescent de douze ans tout en faisant danser sa lance, pivotant sur la droite avant de ne frapper dans le vide. Jahaeryn du haut de ses huit ans riait amusé, les yeux brillant d’admiration devant son aîné, héritier de la lignée Ayshire. Vael était tout ce dont il aspirait à être. Vaillant, déterminé, égayant, attentionné et passionné. Premier de leur génération a recevoir un pouvoir via l’artefact familial, Vael pouvait métamorphoser ses membres supérieurs en armes de combat, la lance qu’il utilisait se présentant à la prolongation de son bras droit. Un pouvoir aussi incroyable que complexe que l’adolescent ne contrôlait encore que trop peu, épuisant son énergie en l’espace d’une poignée de minutes.
Tu seras mangé tout cru si tu ne surveilles pas tes arrières. De toute façon mon père dit que tu es bien trop insouciant. lâchait le jeune Quentyn, assis aux côtés de Jahaeryn alors qu’il observait son cousin, l’admiration mêlé à la convoitise. Coup de coude dans les côtés de celui-ci, Jahaeryn le fusillait du regard tandis que leur aîné n’avait que faire des remarques du plus jeune. Ce soir je pars en mission. Je vais me glisser dans l’ombre et suivre nos pères. Le futur Comte Ayrshire fera bientôt parler de lui. Compte Vael, l’enfant prodige. “Il y a dans l'aurore du talent quelque chose de naïf et de hardi en même temps qui rappelle les grâces de l'enfance et aussi son heureuse insouciance des conventions qui régissent les hommes faits.” Eungene Delacroix.

Jahaeryn aurait aimé que cette insouciance soit préservé, aimé passer plus de temps à observer les entraînements de son frère aîné tandis que son cousin s’évertuait à marmonner dans une moustache qu’il ne possédait pourtant guère. A l’aube de sa présentation à l’artefact c’était le cœur à deux doigts d’exploser qu’il s’était réveillé ignorant le malheur qui s’apprêtait à s’abattre sur ses frêles épaules. Jamais n’avait-il envisagé une vie sans Vael, l’idée même de devenir l’héritier de la maison Ayrshire ne lui avait même pas effleuré l’esprit. Jahaeryn était né pour seconder Vael non pas pour le remplacer.

La tristesse engendrait la colère, la colère engendrait la haine, la haine engendrait la violence, la violence engendrait la destruction... Son enfance s’effondrait devant un artefact qui lui offrait les armes pour affronter l’avenir inexorable qui se présentait à lui. Multiplication de sa colère, il contemplait son pouvoir, ses multiples visages s’observant les uns et les autres. Jeune garçon que la peine mêlait à la rage déformaient le visage.

03 Mais non voyons, n’aies pas peur. Tu te compliques la vie ma belle. susurrait il à l’oreille de sa proie, un sourire étirant ses lèvres alors qu’il observait la panique étirer les doux traits de son visage, son regard terrifié passant de son clone à lui. N’était ce pas exactement ce sentiment qu’elle générait chez ses victimes, se délectant de leur désarroi avant de n’ancrer ses crocs dans leur chair ? Uniquement soucieuse de cet instant d’intense délectation où la vie s’évinçait pour ne laisser place qu’à une dépouille inarticulée qu’elle abandonnerait vulgairement derrière elle avant de ne disparaître à la recherche de son prochain repas.  Serait-ce ainsi que l’on avait blasphémer Vael ? Non probablement pas. Jahaeryn était miséricordieux, il ne dépeçait jamais les corps de ses proies, il veillait toujours à ce qu’il en reste quelque chose, de sorte à ce que celles-ci soit reconnaissables. Vael était tombé entre les griffes d’une abomination dénué de sentiments, possédée par la faim et inapte à faire preuve d’indulgence. Elle avait arraché la vie et l’honneur d’un enfant sans une once d’hésitation. C’était ainsi qu’ils étaient, derrière leurs apparences si semblables aux êtres humains. Cruels, sadiques et barbares. Sa main se resserrant autour du cou de la créature, il resserrait sa prise, l’élevant devant lui, les pieds de celle-ci quittant le sol alors qu’elle tentait de se débattre, son visage rougis et déformé par la douleur Tu as de la chance, ton contrat n’inclut pas d’exécution. Peut-être sa mort serait¬-elle rapide et indolore, une chance qu’il n’offrait guère aux proies dont l’exécution lui revenait.