Habillé de sa parure blanchâtre ou dorée selon son ancienneté, lui et ses congénères sont connus pour être des petites choses trop craquantes. Mignons à souhait, les Yellow windfoot revendiquent la moisissure comme un luxe. Leurs chapeaux représentent leur nature de champignon à l’image de la royauté, toujours à la pointe de la mode pour les couvre-chefs. Mais s’ils sont dotés de qualités extraordinaires, il n’est pas rare de les voir rendre l’âme pour satisfaire l’estomac des plus gourmands. Des personnes qui ont peu de scrupule. Mais il est vrai, au plus grand dam d’Aelia Pankratz, que ces êtres sont définitivement craquants, encore plus quand ils sont confrontés à son palais affamé. Observant son reflet dans cette boule de cristal, la traîtresse tente d’inaugurer son arc de rédemption. Mais plus elle s’y confronte, plus elle est motivée à prendre la poudre d’escampette. C’est qu’elle n'est ni au bon endroit, ni avec les bonnes personnes pour se lancer dans de tels aveux. Pire encore, elle ne sait pas si elle pourrait faire semblant bien longtemps. Et si elle continue de regarder cet accessoire ainsi, l’étudiante risque par se développer des talents de voyante... Est-ce qu’elle verrait sa tête décrochée de son cou pour cet acte de haute trahison ?!

Un frisson la parcourt. Son simple t-shirt ne peut rien faire contre ça et cette inquiétude grandissante dans le creux de son estomac. Non, la seule chose qu’il est en mesure de réaliser, c’est de faire de la publicité pour sa famille. P.A.N.K.R.A.T.Z, c’est les lettres inscrites en rouge sur le dos du tissu. Rouge au même titre que le sang qu’elle a désormais sur les mains. Jetant un coup d’oeil sur ses paumes, Aelia fronce les sourcils tandis qu’une voix lui ordonne de quitter cette boutique au plus vite. Personne n’ira la retrouver à Midrias, pas vrai ? Seulement, elle ne peut pas oublier un fait majeur dans son existence : son squealy s’est épris d’un homme bien étrange. Homme qui fait partie de cette association... Est-ce les mains de Qiorah Krane qu’elle a aperçu dans son imagination, quelques minutes plus tôt ? Au même moment, une porte claque derrière elle. Dans cette culpabilité omniprésente, Aelia lève les mains en l’air et hurle : “ AUIhiuahiuBIBg ! “ Des propos inaudibles, synonyme d’un éventuel début de crise cardiaque avant qu’elle puisse reprendre son souffle. “ Ah c’est toi. “  

Les choses mignonnes, c'est la vie. Cela pourrait être le slogan régissant la vie de Qiorah. Ou bien ce serait les choses mignonnes et sucrées, c'est la vie. Mais c'est un peu ambigu avec les valeurs qu'il défend. Après tout, il entend souvent que certains yellow windfoot ont un goût sucré exquis. Lui, il n'en sert rien. Et il ne le saura jamais. Car définition, ce qui est mignon n'est pas mangeable (oui, c'est une peu du favoritisme voire du spécisme, mais il évitera cette conversation peu importe les moyens). C'est la raison pour laquelle il est si investi dans la protection de ses adorables petites bêtes. Et comme tout Krane qui se respecte (ou pas), il a la tête bien dure et les idées bien arrêtées. Un peu buté l'enfant. Enfin, sur ce qu'il l'arrange – bien sûr. Car les yellow windfoot mérite toute son attention, toute son affection, toute sa détermination. Heureusement, en ces lieux, Qiorah est entouré de gens qui pensent la même chose que lui. Des gens qui pensent que ces petites bêtes méritent mieux qu'une fin de vies dans une poêle. Des gens bien. Des gens bienveillants. Des gens qui jamais ne trahiraient leur dévotion aux yellow windfoot. Des gens de confiance.
Alors Qio est serein. Apaisé. Content. Tout sourire quand il passe la porte de la boutique dans l'idée de rejoindre le petit groupe de protecteurs. Que dit-il….Ce groupe de héros sans cape. C'est avec un peu trop de force qu'il lâche la porte derrière lui, le faisant lui-même sursauter – décidément il ne se fera jamais au manque de ralentisseurs sur cette porte. Ce qui le fait d'autant plus sursauter, c'est le cri qui se propage dans la boutique. Un nouveau sursaut et ses yeux de biche effrayés se fixent sur la spruce du problème. Aelia. Il cligne rapidement des paupières. Oui, c'est lui. En effet. Ca paraît logique au fond – qu'il soit là. C'est lui qui amine la réunion pour aider ses camarades avec leurs skills en recrutement. Mais soit. « Bonjour… T'es un peu pâle, tout va bien ? ». Il serait un peu outré si c'était sa adorabilité et ses yeux brillants qui la mettaient dans cet état. On lui dit souvent qu'il est rassurant, apaisant et tous ces adjectifs positifs. Même qu'il sent terriblement bon. Bref, Aelia n'a aucune bonne raison de réagir ainsi en sa présence. Ce qui est inquiétant. Peut-être que quelque chose cloche réellement. Qiorah espère qu'elle va bien, alors il s'approche avec précaution et inquiétude. « T'as l'air malade, Aelia… » commence-t-il gentiment. Il a presque envie de lui proposer de rentrer, mais ils ont du pain sur la planche aujourd'hui. Il affiche une petite moue embêtée. « Indigestion ? Intoxication alimentaire ? » demande-t-il car dans sa tête c'est ce qui lui semble le plus plausible vu l'air nauséeux que Aelia présente sur son visage. « T'as peut-être mangé quelque chose qu'il fallait pas ? ». Vraiment, derrière ces mots il n'y a que de la bienveillance et de l'envie d'aider. Si seulement il savait… L'impact de cette question. La trahison suprême.

Elle, Luana Aiwenor, en ce jour bien loin de l’habituelle réalité, pour la toute première fois de sa vie, pouvait déclarer qu’elle faisait partie d’un groupe.
Fait étrange, donnée qu’elle n’avait même pas osé prononcer tout haut quand elle l’avait compris ce fameux jour de recrutement par un Krane.
Donnée venue d’encore plus loin dans la dimension lointaine, très lointaine, à l’approche de cette fameuse réunion de groupe.
Maladroite et peu expérimentée, tandis qu’une autre digérait leur honorable mascotte, elle se demandait de son côté si elle devait faire quelques cookies pour l’occasion.
Question stupide et un brin enfantine. Question qui abîme sa fierté étrangement placée.
Mais, bien obligée de l’avouer, s’il y a une matière où elle se classe bonne dernière, c’est bien en amitiés.
Expérience proche de l’inexistence, elle ne sait pas vraiment en quoi consiste ce truc. Ce faire partie d’un groupe qu’elle n’a jamais eu l’occasion d’essayer…

« Tu viens toujours avec moi ce soir ? » alors quand elle s’était levée ce matin-là et que son regard s’était posé sur le visage de sa personne préférée… peut-être que dans sa voix souvent si plate, il y avait eu un “je ne sais quoi d’espoir”.
Evidemment…
Il fallait s’y attendre, elle s’était sentie obligée de convier son cadet à la petite réunion… et plus encore, à rejoindre leur groupe… ou gang… vraiment, elle ne connaissait même pas le terme le plus approprié pour les définir.
Mais, quoiqu’il en soit, oui, son manque d’expérience l’avait poussé à ramener son phare dans la nuit, son maître en terme de vie sociale, le soleil et expert en amitiés… aka Soàan Aiwenor
« T’en fais pas, je suis sûre que ça va bien se passer. » déni évident dans l’arrière boutique, c’est le plus jeune de quelques secondes qu’on rassure « Ils vont t’adorer. » qui ne le faisait pas ? Soàan, c’était impossible de ne pas l’aimer. Au moins, qu’importe ce qu’elle rapporterait à la cause, elle leur aurait au moins donné des rayons pour les réchauffer.

Elle avait hésité, le temps de quelques secondes, à poser une question à son assistant de fermeture du soir.
Mais alors qu’elle semblait s’être décidée, à en juger par la bouche qui venait de s’ouvrir, un cri en provenance de la boutique lui avait fait tourner la tête vers cette dernière.
Pas d’alarme à tirer, malgré l’étrangeté de la prononciation du cri, l’abandon d’une arrière boutique avait révélé la présence des deux collègues attendus.
Normalement, on dit bonsoir, sa réserve avait voulu qu’elle ferme d’abord la porte pour éviter l’intrusion de clients retardataires, avant de les retrouver au milieu de la conversation.
Il était à priori question d’un aliment qui ne passait pas.
Le crime n’était pas porté sur le visage d’Aelia qu’elle s’était permise de dévisager avant son premier signe de normalité « Bonsoir. » oui, fort heureusement pour le gang, Luana avait au moins appris l’art de la salutation. Et même des présentations tandis qu’elle désignait son frère « Je me suis permise de ramener un nouvel adhérent, Soàan, mon frère. » …salutations, présentations, et elle amenait même un traducteur en normalité. Comme quoi, ce n’était pas si mal lancé.
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Evidemment, il avait dit oui. La veille comme ce matin quand sa précieuse jumelle avait reposé la question. Parce qu’elle lui avait fait ce regard que seul un enfant Aiwenor pouvait faire. Ce regard qui craquait le coeur et faisait pousser des “moooowh” aux plus coriaces. Mais surtout aux agneaux comme Soàan. Faire partie d’un club, ça le branchait. Un club pour la protection des Yellow windfoot encore plus. Inutile de préciser que le Celestien n’avait jamais eu le coeur de croquer dans ces petites bestioles et qu’il lui était donc un peu trop facile de prendre part au combat.
Ce n’était cependant pas tant la cause qui l’avait touchée mais davantage le fait que sa soeur y prenait part. Que sa Luana, qui avait toujours fait de son mieux pour éviter les autres, fasse aujourd’hui partie d’un club, d’un groupe. Devait-on signaler que le garçon avait fondu en larmes dans les bras de sa soeur quand celle-ci le lui avait annoncé la première fois ?
Il était si fière d’elle. Si fière de cet effort qu’elle faisait. Si fière de la belle personne qu’elle était.
Et il était vrai qu’il avait hésité à décliner l’invitation. Parce que c’était son premier groupe à elle et qu’il valait peut-être mieux le lui laisser car il était conscient d’attirer la lumière quand elle cherchait l’ombre. Il avait craint que son aînée ne finisse par se cacher derrière lui et s’efface trop naturellement…
… Mais elle lui avait demandé d’une façon si adorable…
Le non avait été oublié de son vocabulaire.

❝Oui, parce que tu es là,❞ avait-il répondu dans un grand sourire sans souligner qu’il n’était pas si nerveux que ça. Mais il savait. Ses mains avaient joint celles de sa soeur dans une pression rassurantes : ❝J’espère.❞ Un peu. Mais ce n’était pas le plus important. Il avait hâte de découvrir ces personnes pleines de bonnes intentions et de bienveillances. Définitvement, Luana n’aurait pas pu se trouver un meilleur groupe. Ce ne pouvait être que des gens formidables. Oui. Il l’espérait.

Alerté comme sa soeur par un cri, Soàan avait quitté l’arrière boutique juste derrière elle, s’efforçant de ne pas avoir l’air effrayé. Ils étaient à Celestia : ils ne craignaient rien.
Il découvrit une fille et un garçon, qui avait l’air soucieux pour la première. L’absence de réaction de Luana lui confirma qu’il s’agissait bien des membres du club, aussi, Soàan se détendit et leur offrit un sourire en guise de première salutation. ❝Bonsoir, enchanté.❞ Il observa les trois individus avec une grande satisfaction, sans se douter une seconde du drame qui était en train de se jouer. Lui les trouva tout de suite sympathiques et il le dit à savoir à sa jumelle par un autre sourire communicatif. ❝Je ferais de mon mieux pour aider votre cause,❞ annonça-t-il avec peut-être trop de cérémonie.
Toutefois, il lui fut difficile d’ignorer l’inquiétude ambiante et ses yeux glissèrent sur la jeune fille dont il ignorait le nom. Elle avait l’air… nerveuse ? Ou malade ? C’était ce que le garçon semblait dire de son côté. ❝Tu ne te sens pas bien ?❞ demanda-t-il en s’approchant à son tour. Comme ce serait dommage si l’un des membres se révélait souffrant… ❝As-tu besoin d’un remontant ?❞ Il n’était pas healer mais il ne rechignerait pas à user de son pouvoir pour redonner un peu d’énergie au groupe. Et si ça ne suffisait pas, il courrait dans l’arrière boutique à la recherche d’un autre remède. Parce que les amis de Luana étaient ses amis et qu’ils devenaient un trésors très précieux à ses yeux !

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Un simple moment de vulnérabilité peut causer bien des dommages. Elle aimerait avoir confiance en son entourage pour évoquer ce souvenir à la fois si douloureux et si agréable. Si elle est une habituée des étiquettes peu glorieuses, elle ne veut pas être maudite par les personnes dont la présence lui est agréable. Par leur activisme, il est évident qu’une lueur de jugement se verra dans leurs yeux. Cette idée est à bannir pour Aelia. Elle se sent déjà assez coupable toute seule. Si en plus, les autres décident de lui couper la tête pour un acte de haute trahison, elle salirait son nom de famille. Les Pankratz sont des héros, tous. Aucun ne fait et ne doit faire exception. Grâce à la curiosité de ses aïeuls, des vies ont été sauvés avec l’approvisionnement des squealy. Grâce à son cousin Elan, tout le monde peut se sentir plus intelligent que lui. Grâce à elle, Myevi Draigwen est le plus grand crush de l’histoire et ça, ça n’a pas de prix.

Malgré toutes ses tentatives pour oublier, la jeune femme est toujours aussi déstabilisée et ce n’est pas cette réunion de groupe qui risque de l’apaiser. Elle aurait pu trouver une excuse pour justifier son absence mais elle a peur d’éveiller les soupçons. Un peu comme maintenant quand elle se met à crier bizarrement. La demoiselle n’est pas son état normal. S’ils devraient être heureux de ne pas avoir une agité du bocal, elle voit bien que la pâleur de son visage attire l’attention. Qiorah est le premier à la rejoindre dans la pièce. Il est le premier à poser des questions ou à faire des remarques tellement bien ciblées qu’elle se demande s’il ne l’a pas vu... En train de déguster... les. Non. Elle ne doit pas y penser. Peut-être que l’un d’entre eux sait lire dans les pensées.

“ Quoi ? “ Elle ne sait pas comment s’en sortir. Est-ce que le chef de l’association pourrait se montrer clément à son égard ? Aelia le fixe à son tour, se demandant s’il serait raisonnable d’être honnête. Il a l’air sincèrement inquiet pour elle. Elle ne devrait pas sous-estimer sa gentillesse. Il pourrait l’aider à se remettre dans le droit chemin ? C’est vrai, avec sa carrure, Qio pourrait ressembler à un moine ou truc du genre ! “ Heuu. Je. “ Mais un bruit la coupe dans sa révélation. Il s’agit de Luana, plus bruyante avec ses pas qu’avec sa voix. Elle réalise que ce n’est pas le moment. “ Non non... Je ne pense pas avoir mal au ventre. “ Ils devraient s’estimer déjà heureux d’avoir le droit à un bonjour. Aelia lui retourne quand elle se sait dévisagée.  Mais maintenant qu’il le dit ? C’est vrai... Elle sent comme une boule dans son estomac mais c’est peut-être une conséquence du stress. La pauvre demoiselle en détresse est en train de perdre les pédales. Elle pose sa main sur son ventre plus ou moins discrètement tandis qu’un sourire prend possession de ses lèvres. Une nouvelle personne ? Elle qui aime rencontrer des gens, l’idée lui plaît même si ça promet d’être compliqué, aujourd’hui. Il avait l’air gentil. Sont-ils vraiment de la même famille ? “ Bienvenue parmi nous ! Je m’appelle Aelia Pankratz. “ Elle jette un coup d’oeil vers Luana, la dévisageant à son tour. Pas méchamment... C’est juste qu’elle veut voir s’ils se ressemblent tous les deux... Elle échappe un rire nerveux quand le nouveau commence à lui taper la discussion. Décidément, ça n’échappe à personne. Elle reprend son souffle pour chasser le stress. Trois grandes respirations, conseille la légende. “ Je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit et j’ai attrapé froid... “ C’est vrai qu’elle a été victime d’insomnies à force de trop penser. Aelia s’adresse à l’assemblée. “ On a le droit de boire pendant les réunions ? “ Remontant, ça voulait dire alcool non ? Peut-être que ça pourrait la soulager, c’est vrai. “ Si nous avons quelque chose à fêter, je veux bien. “ Elle se tourne vers Qiorah, maître de cérémonie. “ Alors cet ordre du jour ? “    

La sociabilité, cela le connait bien. Après tant d'années cloîtré chez lui pour x et y raisons, Qiorah a vu sa vie s'illuminer un peu en rejoignant l'académie. Des gens – tout, partout et c'est le bonheur. Alors faire parti d'une association, c'est la suite logique pour lui – surtout s'il s'agit de défendre une cause qui lui tient à cœur. Yellow wind not food, c'est un peu son cocon – en plus de Pixy, bien sûr. Un lieu, des gens où il se sent bien et en confiance, des moments où il oublie qu'un jour ses obligations de healer le rattraperont ou que son père le vendra au plus offrant (alors il dramatise un peu, certes, mais cela ne l'empêcher d'y penser nuit et jour). Alors bien sûr, bien sûr que Qiorah est inquiet en voyant l'état blanchâtre d'Aelia en entrant dans salle de réunion ; faudrait pas qu'ils perdent un membre quelques mois seulement après le lancement du club. Puis, il l'aime bien Aelia quand même. Ça lui fait mal au cœur de la voir bégayer pour trouver ses mots, elle doit vraiment souffrir. Il grimace, si elle n'a pas mal au ventre, il se demande bien ce qui la fait visiblement souffrir ainsi. Ses sourcils se froncent prêt à proposer une autre explication – et donc une solution par extension. Mais l'arrivée de Luana, accompagnée d'une nouvelle tête, interrompt le file de ses paroles. Instantanément, c'est un grand sourire qui se dessine sur ses lèvres. "Bonsoir !". L'excitation de voir le club s'agrandir lui fait oublier le reste. Qiorah savait qu'il pouvait compter sur Luana pour lui ramener du monde, mais quelle surprise ! "Ohhhh, je savais pas que tu avais un frère !". Et c'est une bonne idée de recruter la famille ! Après tout, c'est tout de même plus simple que de recruter un inconnu."T'as bien fait ! Plus on sera d'amoureux des yellow wind foot, plus on avancera dans leur protection !". Peut-être qu'il devrait demander à sa sœur ? S'il insiste (papillone des yeux) suffisamment, peut-être qu'elle arrêtera bien volontairement de manger des yellow wind foot ? Il a un doute, tout de même. Il s'approche tout sourire de la nouvelle recrue, avant de tendre sa main. Comme un adulte qui salue un adulte, parce que Qio est un grand maintenant, un adulte. "Bienvenue Soàan, Qiorah enchantée.". Il est à la fois soulagé et inquiet de constater qu'il n'est pas le seul à se préoccuper de l'état d'Aelia – au moins, il n'hallucine pas quand il dit qu'elle a l'air malade. Quand la jeune femme offre enfin des explications à son état, le jeune healer réagit immédiatement. "Oh, tu peux qu'on monte le chauffage ? Un plaid ? Une tasse de th –" De l'alcool ? Hein ? Pourquoi ? Il n'est pas sûr de comprendre, et toute sa confusion s'affiche sur son visage. Qio cligne des yeux deux-trois fois avant de répondre. "Euh, je sais pas… On n'a pas de règles ? Je crois ? Mais je suis pas sûre que ça aide contre le froid… Si ?". Il n'est pas médecin, évidemment, simplement un healer lâche et inexpérimenté, mais tout de même… Et plus Aelia s'exprime, plus il est perdu. Il jete tout de même un coup d'oeil à Luana, espérant trouver une réponse magique sur son visage. "Euh, hm. On peut fêter l'arrivée de Soàan, je suppose…" propose-t-il avec une voix hésitante. Ce n'est pas lui qui fait les règles, mais cela lui paraît non-conventionnel. "Ou juste prendre des chocolats chauds. Et prendre un verre après la réunion ?" ou reprendre un chocolat chaud après la réunion aussi, parce qu'il est un peu jeune pour boire, non ? Dans sa tête, il sent un moment de flottement, de vide. Heureusement, Aelia le sort bien vite de là en le rappelant à sa tâche première. "AH. Oui, oui, l'ordre du jour.". Et il a fait les choses bien – évidemment – en préparant un superbe diapo avec animation sur la réunion du jour. Avec des photos de yellow wind foot absolument à chaque recoin. "Aujourd'hui, on focalise sur la RH avec marketing, recrutement et fidélisation.". Car pas ou peu d'action avec peu de mains. Et les mains de confiance ne courent pas les rues. "Parce que moi je vous fais cent pour cent confiance pour rester dans le club et respecter nos règles sur le respect des yellow wind foot à la lettre… Mais il faut des idées pour développer le réseau de personnes de confiance et d'actions.". Ils ont besoin de gens à qui ils pourraient confier la vie de centaines de yellow wind foot les yeux fermés, des gens à qui ils pourraient confier leurs vies, des gens qui ne les trahiraient eux et les yellow wind foot pour rien au monde. Des gens comme eux quatre.

Bizarre. Étrange. Attitude qui appelait les soupçons. Et pourtant, elle n’avait rien ajouté de plus que sa salutation.
Une personne socialement douée aurait sans doute fait le choix de l’inviter à s’asseoir.
Elle, la bizarrerie du coin, elle l’avait étudié quelques secondes avant de se contenter d’un hochement de tête.
Elle faisait partie d’un club aujourd’hui. Au sein d’un club, on faisait preuve de soutien.
…
C’est vrai qu’il était très sympa cet hochement de tête ! On en avait rarement vu de plus doux ! Une véritable invitation à l’amitié !

Pourtant, quelques secondes plus tard, en parlant de son frère, il y a presque l’ombre d’un sourire sur ses lèvres. On devinerait même peut-être un regard empreint de fierté. C’est que d’avoir Soàan en jumeau, ça rend fière oui. Il est tellement fantastique qu’elle devrait sans doute ajouter quelque chose pour le souligner « C’est mon jumeau. » mais elle ne donne finalement qu’une information, une donnée, qui sera peut-être perçue un peu étrangement quand ils apprendront à le connaître.
Soàan est si lumineux à côté d’elle, comment croire qu’ils sont si proches ?

Un fait aussi mystérieux que le mal qui semble ronger Aelia.
Un mal qui peut se soigner de quelques gorgées d’alcool ?
Au regard de Qiorah, elle comprend qu’une forme d’interrogation lui est adressée. Sa stupide maladresse relationnelle tente de refaire surface sous la forme de doutes dans ses pensées. Lui répondre mais dans quel sens ? Est-ce qu’il y a un sens ? Est-ce qu’il faut boire ou faire preuve de raison ?
« On a de quoi faire les deux. Je m’en occupe. » prise d’initiative. Normalement humaine même. Le doute lui avait pourtant fait tourner les yeux vers Soàan, comme si elle pouvait lire sur ses traits la réponse à sa question “Est-ce que j’ai bien répondu ?”

Un peu pathétique. Oui. Mais ça ne l’empêche pas de s’avancer dans la boutique pour fouiller à l’arrière tout en écoutant d’une oreille l’ordre du jour.
Sur une étagère, elle déniche la précieuse liqueur de fleurs à peine entamée. Ce n’est que là qu’elle comprend son erreur. Une bonne hôtesse prend les commandes avant de les préparer. S’il est certain qu’Aelia boira, elle n’est pas sûr que Qiorah préfère la sagesse d’un chocolat chaud quand son frère sera content dans les deux cas.
Alors l’apparition fantomatique est contrainte de se faire voir dans l’embrasure de la porte et de répondre bien à côté du speech de ce ton habituel « Vous préférez boire quoi ? On a de la liqueur de fleurs, de quoi faire des chocolats chauds, du café ou du thé. » n’y avait t’il pas aussi une bouteille de gin offerte récemment à sa mère ? Elle devait traîner dans le coin… « Ou du gin si vous aimez. » … à condition de mettre la main dessus évidemment.

Et pour cet ordre du jour ?
Oh ça…
« J’ai commencé à distribuer des prospectus aux personnes qui viennent en boutique. » … et un client lui avait même demandé ce matin s’ils en vendaient à la consommation.
Du coup, elle s’était permise de lui vendre un article contraire à sa demande qui lui apporterait plus de soucis que de chance.
Mais sur ce point, elle n’était pas certaine que ça rentre vraiment dans le thème “communication”. A moins que le prochain chapitre à l’ordre du jour ne porte sur la punition des mangeurs de yellow windfoot… auquel cas, ils auraient un problème au sein du club.

Pankratz. Et alors, il y a comme un froid dans la pièce. Un froid qui n’a rien à voir avec la présence de sa soeur, dont la froideur n’est qu’une façade qui n’a jamais eu d’effet sur son jumeau.
Non, c’est bien ce nom de famille qui le fait tiquer aussitôt, en un sourire affable mais crispé. Aelia a l’air d’une adorable jeune fille… Partage-t-elle vraiment un lien avec l’énergumène qui a sévi dans cette boutique durant des semaines ?
Enchanté, Soàan s’efforce de le rester. Ses yeux roulent toutefois vers sa soeur comme pour chercher une explication. Comment pour qu’elle lui confirme par la pensée qu’ils n’ont pas commis deux fois la même erreur. Une coïncidence. Une simple coïncidence.

Un éclair de bonne humeur le sort toutefois de sa torpeur, et Soàan écarquille des petits yeux ronds face à ce garçon enthousiaste qui lui tend la main. Son sourire est communicatif, aussi, Soàan le lui rend et serre joyeusement sa main en retour : ❝Merci de m’accueillir, je suis ravie d’être parmi vous.❞ Une bouffée de fierté illumine son visage quand Luana mentionne qu’ils sont jumeaux. Quatre mots et tant d’amour qui s’en dégagent. Oui, il est vraiment content d’être ici.
Et ceux même si la pauvre Aelia ne semble pas être en forme. Parent d’Elan ou pas - Soàan n’ose pas poser la question - elle fait partie du club et des amis de Luana ! Si elle est malade, il n’est pas difficile de trouver un remontant et par cela, le Celestien entend une potion, un breuvage et pourquoi pas un shot de son pouvoir solaire…. Mais pas d’alcool ?
Soàan marque une pause, confus. Il ne comprend pas tout de suite la question d’Aelia - ce doit être de famille … - mais Qiorah lui apporte un éclairage sur un chemin qu’il n’est pas sûr d’emprunter. Même pas pour fêter son arrivée ? Il n’est que le dernier venu, il n’oserait pas se prononcer sur la consommation d’alcool pendant les réunions, toutefois l’idée qu’on célèbre sa venue lui fait plus plaisir que de raison. ❝Oh, c’est gentil, je ne voudrais pas m’imposer…❞ Le soleil a un vice : il adore la fête. Alors quand sa soeur lui demande silencieusement conseil, il hausse les épaules avec un petit sourire. Les deux. Pourquoi pas ?
Mais on lui rappelle qu’il y a un ordre du jour et alors, il se redresse comme un bon élève qui s’est dissipé juste avant. S’il s’apprête à aider Luana qui s’est eclipsé pour servir le groupe, il n’ose pas bouger, écoutant attentivement le sérieux discours de Qiorah. Il dit tout un tas de mots compliqués mais comme Soàan est secrétaire, il les comprend et acquiesce de la tête. Cette association lui semble encore plus solide avec ce garçon si engagé. Lui aussi se sent engagé et il bombe à nouveau le torse, gonflé d’une envie de sauver tous ces pauvres petites créatures. ❝C’est vrai qu’on ne sera jamais de trop pour sauver les yellow wind foot… En même temps, ils sont si adorable que c’est dur de penser qu’on puisse vouloir les manger…❞ soupire Soàan, pensif, avant que sa soeur ne passe une tête pour les boissons. C’est qu’ils ont du choix…❝Oh, j’arrive t’aider à porter ça Lulu !❞ Mais avant, il se tourne vers Aelia, une petite inquiète sur la bouche : ❝Si tu as attrapé froid, peut-être devrais-tu prendre une boisson chaude ? On a de très bon thés qui pourraient te rebooster.❞ Oui, un thé, c’est moins sexy qu’une liqueur ou du gin - quoique, ça dépend avec qui on le boit - mais il a envie d’aider, Soàan.
Il disparaît avec Luana pour réapparaître quelques secondes plus tard avec les commandes qu’il dispose sur une table préalablement dégagée pour la réunion. Il adresse un sourire à sa soeur qui prend visiblement à coeur la cause. Il a bien remarqué les prospectus et il sait qu’elle fait de son mieux et même ça bien. ❝Je peux en mettre à mon travail également… Je pense que ma patronne sera d’accord !❞ Menya était compréhensive même s’il n’était pas convaincu qu’elle se joigne à la cause. Il pourrait toujours tenter de lui en parler.
Les boissons servies, Soàan se permet de lever son verre de liqueur de fleurs pour lancer le toast : ❝Trinquons pour la liberté des yellow wind foot et un monde meilleur où ils n’auront plus à craindre de se faire croquer !❞


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L’adhésion d’un nouveau membre est une parfaite excuse pour contourner, ou retarder la révélation du délit. Elle observe Soàan quelques secondes de plus. Il est vrai qu’elle est un peu perdue sur le lien de parenté mais certains en diront de même avec son cousin. Mais surtout, une autre pensée traverse la jeune femme dont l’état d’esprit est un peu fâcheux aujourd’hui. Le groupe s’agrandit aujourd’hui mais il pourrait également la remplacer. La demoiselle n’est pas connue pour être discrète et être une menteuse. Question de mœurs ou surtout un manque de talent évident. Elle ne voudrait pas creuser sa tombe, empirer la situation. Enfin, elle verra plus clair avec une boisson chaude ou relevée d’une autre façon. “ De la liqueur de fleurs pour moi. S’il te plaît. “ De quoi décorer sa tombe. Blague à part, Aelia se concentre sur l’ordre du jour. Qiorah a tellement de charisme, que plus personne n’ose parler. Est-ce qu’il en fait tout de même un peu trop avec son jargon ? Rh, marketing, recrutement et fidélisation. Elle imagine que les commerciaux parlent ainsi mais de loin, on pourrait croire entendre le discours d’un gourou. Fidélisation du membre, tiens... Elle retient un rire, action qui lui demande toute son énergie et concentration. Non. Qiorah a trop de charisme, elle ne peut pas se moquer de lui... Elle qui ne mérite pas cette confiance.  Ne faisant aucune remarque, Soàan s’adresse de nouveau à elle. “ Ah tu crois ? “ Ses propos ne manquent pas de logique, c’est juste que cette remarque est au fond, inadaptée pour les circonstances dans lesquelles l’étudiante se trouve. “ Je voulais goûter cette liqueur mais je vais prendre ton meilleur thé ! “ Elle n’a pas d’autres choix. Elle serait folle de refuser. “ C’est gentil. “ Elle le gratifie d’un sourire.

Puis, la demoiselle rejoint les autres pour trinquer, après avoir remercié Luana. “ A la liberté. “ Aux champignons mignons et la leur. Ce thé est loin d’être mauvais et son parfum procure une sensation de réconfort. Toutefois, quelque chose continue de la chagriner. “ Faire de la publicité, c’est un bon début. Mais peut-être qu’on pourrait passer à une nouvelle étape ? Je pourrais peut-être m’arranger pour réserver une salle de réunion à l’académie. Pour faire un groupe de parole ? “ Pour les mangeurs de yellow mind anonymes ? “ Enfin, je n’ai pas les mots mais peut-être faire une vidéo choc, quelque chose de poignant... “ Mais est-ce que ces plans d’action fonctionnent réellement ? “ Ou alors, on peut y aller en douceur. C’est toujours compliqué de changer son régime alimentaire. Ils ont beau être mignons mais souvent les gens répondent aussi que c’est très bon. “ Et elle entend l’argument. “ Et en plus, c’est de la discrimination pour les autres qui n’ont pas été gâtés par la nature... “ Bah alors, on est plus d’accord sur le principe de l’association ou vient-elle créer le principe du véganisme ? “ On devrait créer des recettes, trouver un aliment qui aurait un goût similaire... Histoire de les remplacer petit à petit dans l’assiette. “ A condition de connaître le goût des yellow wind.  

Accueillant, bien entendu. Qiorah a toujours été accueillant, c’est inscrit dans ses gênes (les mêmes que tous les autres gênes de la sympathie qui ont fini chez Qiorah, survolant Nyel de près sans jamais la toucher). Et si c’est pour son club d’amour, le jeune homme peut se montrer encore plus accueillant. Alors quand Lulu souligne que Soaàn est son jumeau, il retient entre ses lèvres le vous vous ressemblez pas du tout du tout qui lui traverse l’esprit. Le jour et le nuit, littéralement. Mais devrait-il juger quand lui et Nyeleka sont frère et sœur ? Probablement pas. Qiorah n’a pas tellement le temps de méditer sur la question, car les choses lui échappent. Alcool et club ne semblent faire bon ménage et pourtant, il voit déjà Luana proposer de s’occuper des boissons. Rester sur des chocolats chauds, au moins jusqu’à la fin de la réunion, lui semble pourtant être plus raisonnable. Mais la pression sociale n’est pas une légende, et le voilà Krane Qiorah créateur de l’association en train de plier sous les regards. Alors il n’arrête pas Luana, et se concentre sur la fabuleuse présentation sur laquelle il a passé la nuit. Heureusement, il sait d’avance que ce temps n’est pas perdu et qu’il est écouté, soutenu même, entre ces quatre murs. C’est presque avec émotion qu’il entend leur nouvelle recrue partagée son avis sur le sujet. Ses yeux ronds pétillent à la douce voix de Soàan, et il se retient à peine de le serrer dans ses bras. Luana est un génie.  « Mais oui, on ne devrait même pas avoir à monter une association pour cela, mais les gens sont si cruels… » répond-t-il en hochant fermement la tête en direction de son nouveau membre de club. Luana repasse la tête pour prendre leurs commandes, et Qiorah souffle en comprenant que l’alcool n’a pas été oublié dans cette histoire. « Oh, hm, un lait chaud ? Avec du miel si possible ? » ; avant que lui-même commence à empester le miel à quinze kilomètres à cause du stress que les mots ‘liqueur’ ‘gin’ ou encore ‘alcool’ prononcés en réunion lui provoquent. Qiorah aussi a besoin de son petit remontant, il se penche juste pas sur la même option. Et Aelia devrait faire de même, comme le conseil si bien Soàan. D’ailleurs, le healer pouffe de satisfaction lorsque la jeune femme se rabat sur un thé plutôt qu’une liqueur de fleurs. Qiorah tourne le nez à nouveau vers la salle, attendant des retours supplémentaires sur ses plans mais également sur les avancements de chacun. La voix de Luana retentit à nouveau. « Oh, Luana merci beaucoup ! C’est super ça, un super bon début ! » ; l’éducation positive, il parait que c’est bon pour le développement et pour des résultats probants. Qiorah a lu ça dans un livre de l’académie : encourager, remercier, valoriser, communiquer, etc. « Oui, oui, oui, oui, vas-y Sàan, plus les prospectus toucheront du public mieux ce sera ! » continue-t-il en affichant un grand sourire au garçon. Il remercie alors Luana pour son mug tout chaud avant de trinquer avec les autres à l’arrivée de Soàan. Qiorah lui souhaite une nouvelle fois la bienvenue et tout le bonheur du monde, avant qu’Aelia décide de casser la bonne ambiance. Une nouvelle étape ? Qiorah cligne des yeux rapidement, avant d’écouter attentivement l’avis de la jeune femme. « Tu veux dire faire une table ronde de débats ? Ou un TEDx sur le pourquoi c’est un crime monstrueux de manger des yellow wind ? » ; parce que sur le dernier point il peut se lancer en live, il a des millions d’arguments et il peut en parler pendant des heures. L’idée lui plait bien, sur le papier, mais Aelia ne semble pas avoir la même chose derrière la tête. C’est avec effroi que Qiorah couine quand elle parle d’une vidéo choc. « Une vidéo choc ? Avec des images sanglantes et des cris de yellow wind ?? » - rien que l’idée lui donne envie de lâcher une larme. Pourquoi Aelia veut s’infliger une telle torture ? Parce qu’il va falloir collecter les images et faire un montage, non ?? « Je sais pas si j’ai envie de faire ça Aelia… » ; non, il est même sûre il ne sera pas de corvée vidéo. Pitié, non… Et il ne pense pas que qui que ce soit prêt à vivre une telle torture aux vues de l’amour qu’ils portent tous aux yellow wind. La tournure que prend la conversation ne semble pas aller en s’améliorant, il semble qu’Aelia aime appuyer sur les points sensibles… Qiorah s’écrase dans sa chaise, alors qu’il cherche ses mots pour contrer l’attaque. Manquer de répartie ? Lui, ja- oui, totalement. Mais il ne peut pas laisser Aelia démonter le fondement même du club. Il va finir par se demander si elle est bien dans le même camp que lui. « C’est pas… C’est pas de le discrimination… On peut juste pas sauver tout le monde… Si ? » ; c’est un argument un peu triste, un argument de perdant surtout pour un healer. Cela-dit, cela fait longtemps que Qiorah a accepté son statut de lâche. Puis, et puis, et puis, la lâcheté n’est pas toujours négative ; la preuve, cela lui a permis de vivre sa petite vie jusque-là. Après cette tentative de se sauver la face qui tombe à l’eau, vu qu’Aelia continue, Qiorah fait la moue mais décide d’attendre que la jeune femme ait fini d’exposer ses idées (parce que s’écouter les uns les autres c’est bon pour avancer il parait). Même si les idées ne sont pas toujours bonnes… Mais éducation positive et il est quand même ravi de la voir tant s’investir dans leur cause, alors il laisse madame finir. La dernière idée n’est pas si mauvaise en soit… à un point près. « Encore, faudrait-t-il savoir quel goût ça a… Comme ça fait un moment que personne ici en a mangé, c’est compliqué non ?... » grimace-t-il, même si au fond c’est une bonne chose. Cela prouve l’engagement de chacun… Le seul qui pourrait, à la limite, ce serait leur nouvelle recrue Soàan. Mais les dernières paroles du jeune homme lui disent qu’il est dans le même cas qu’eux. Dommage (ou pas), car Qiorah n’est pas un si mauvais cuisinier même s’il pâtisse plus qu’autre chose, il aurait pu développer ces fameuses recettes.