with /   @Ryū Sage   — midrias & 15.10.22 (lupical)

(Does he know ?) Enfant qui ne répond pas. Se fige dans ses mouvements. Oisillon qui veut quitter le nid. Étouffant. Et c’est presque coupable qu’il fait face à sa mère. Petit bout de femme qui les a tous regardé partir. Petit bout de femme qui ne le regarde plus dans les yeux à présent. Sourire triste offert en offrande pour toute réponse, et voilà qu’il reprend sa tâche. Range. Tri. Se prépare. Ryu lui a dit. Qu’ils allaient prendre un appartement ensemble. Chez-soi qu’ils recherchent. Midrias toujours, Celestia qu’il voit sans voir, pourtant le sang des Euryale comme une clef d’or. Mais le chant maudit de Medusa ne résonne pas assez fort pour corrompre son cœur innocent. Palpitant affolé, tandis qu’elle insiste. (Don’t you know ? He will leave you.) Main qui se fige et contre sa joue, la larme qui coule a des reflets pourpres qui se brise sans qu’on en devine la couleur. Tabou. Mère inquiète qui blesse, blesse, comme une harpie voulant retenir la chair de sa chair. Et Bambi qui vacille. Il sait. Il ne sait que trop bien. Ce qu’il est. Secret polichinelle qui va le briser. Ce n’est pas qu’il a voulu mentir. Non. Piètre menteur, créature d’honnêteté, enfant d’insouciance et d’innocence, mais les mots se bloquent contre ses lippes, lacèrent sa gorge dans des aveux avortés, et il ne sait lui dire. Ce qu’il est devenu. Ignominie qui se nourrit de l’essence humaine. Vampire. Ichor sacré qui a souillé ses lèvres d’un carmin indélébile. (Bambi, he’s not safe. You won’t survive him.) Larme qui s’écrase dans un bruit sourd. Éclats rubis moqueurs de sa condition. I know, I know, I k n o w. Endocarde fatigué de s’époumoner d’un amour qu’on ne comprend pas. Bambi qui ne veut pas lui survivre. Vie entre les mains du dragon, s’il se décidait de ne pas lui revenir, pitié non, alors le palpitant ne saurait comment fonctionner sans lui. Dépendant. Bambi amoureux. Toujours. Et lorsqu’elle arrête un de ses mouvements, le regard est crépuscule rougeoyant et la verve désespoir. « And what? Should I stay here? You don’t look at me anymore. Father doesn’t speak to me anymore. Why should I stay? Why? I’m that different? I’m not worthy enough? Why? » Plainte d’une âme désoeuvrée et en face la douleur d’une mère qu’il ne comprend pas. Dans ses yeux un sentiment qu’il peine à voir, comprendre, jusqu’à poser les mots sur les émotions poisons. Elle a peur. Crainte hurlante qu’elle cache derrière des mains tremblantes et une affection étouffante. Effroi qu’il discerne dans ses traits, dans ses gestes. « Why mom? You don’t call me Bibi anymore … Do I scare you that much? The monster I’ve become … Can’t you see me as I was before? » Carton qu’il referme avec délicatesse, et le manteau qu’il attrape sans un mot. (Don’t Bambi … Please. He took you once and left you broken. Not again.) Porte qui se referme derrière lui, et les doigts agiles qui envoient des appels au secours dans des messages saccadés. I need you. I miss you. Can I see you? I beg you.

with /  @Bambi Euryale   — midrias & 15.10.22 (lupical)

(( he knew )) miyu avait malencontreusement lâché l'information lors de leurs retrouvailles. par inadvertance, il avait provoqué un véritable raz de marée chez le dragon, maelström violent de pulsions sanguinaires qui l'avaient enfermé quelques jours dans une guérilla personnelle envers la wild hunt qu'il rendait tout autant responsable que son aîné du sort actuel de son fiancé. pas prêt à accepter les enjeux d'un destin qu'il considérait injuste, quand pourtant les échos fracassants d'un karma mérité frappaient durement l'enclume de ses pensées, il avait subi le fléau détruisant ses cordes vocales pour le réduire au silence ainsi sa rage ne pouvait résonner qu'en ses propres sombres pensées. condamné à ce mutisme assourdissant, il s'était reclus dans la forteresse sage, prenant le temps de panser les plaies de son cœur blessé pour ne pas risquer de briser, de nouveau, celui de Bambi. ce sont les appels au secours masqués par des messages affolés qui le rappellent à la vie qu'il oublie de vivre ; celle qu'on lui a enlevé, arraché, dont on l'a privé ; et il ne peut qu'y répondre avec empressement. dragon aux réactions vives mais toujours réfléchies, sait qu'il doit endormir sa déception car il le connait. si bambi n'a rien dit, ce n'est pas par manque de confiance, mais par peur du rejet. après un abandon de cinq ans, quoi de plus destructeur finalement ? ça, ryu l'avait compris. et jamais il ne pourrait le faire culpabiliser quand rien de tout cela n'était de sa faute à lui. vie qui ne tenait qu'à un fil, celle du meurtrier constamment en cavale, comment lui assurer une sécurité quand la propre sienne lui échappait totalement ? sans emprise sur le fléau, il n'était qu'un corps à l'abandon baignant dans le sang de victimes qu'il n'avait pas occis, qu'une carcasse vide de sens destinée à l'errance. quel avenir pourrait-il lui réserver désormais (et avant, y avait-il seulement pensé)? à de multiples reprises, mais son foutu égoïsme avait toujours fini par gagner la partie. non, il ne pouvait pas se passer de bambi. car lui, seigneur au service de la mort qui s'érigeait sur des montagnes de cadavres, ne se sentait vivre qu'en sa présence. il ne trouvait d'intérêt à vivre que s'il était à ses côtés. et il s'enfermait dans ses illusions, refusant de penser autrement. bambi était à lui, tout comme lui, lui appartenait. lien sacré, immuable et infrangible, qui ne saurait être brisé par l'absence, qui ne laissait aucune place au rejet. le parc, évidemment. voiture de luxe garée à l'entrée et ses pas qui foulent sans un bruit la pelouse entretenue, mains enfoncées dans les grandes poches du manteau épais qu'il avait revêtu à cause du climat de plus en plus hivernal. la mort planait dans l'air, le fléau en lui pouvait la sentir plus présente et étouffante que jamais. rapidement, la silhouette se dessine à l'horizon. rapidement, ses pas réduisent la distance et ses bras s'enroulent autour du corps fluet qu'il serre contre le sien. — here, love. I'm here. all is well. il savait, ryu. il savait tant de choses. d'autant d'informations qu'il gardait secrètes, de mystères qu'il ne dévoilait jamais, de confessions cachées qu'il ne trahissait pas. il se faisait gardien du silence, et ses mots étaient toujours pesés. car leur poid, une fois envolés, n'appartenait plus à celui qui les avait prononcé. — you're freezing, come on, let's not stay here. it's too cold. et voilà déjà qu'il l'entraîne dans son sillage, le porte presque. à ne pas supporter de le voir souffrir d'une quelconque manière, son manteau bien chaud finit sur ses épaules, et ses lèvres fraîches cajolent la peau sensible de ses joues où des sillons encore bien visibles trahissent les larmes ayant coulées plus tôt. — you'll tell me everything at the hotel, ok?
we need the apartment