empire redfield à la tête d'un casino bien connu de midrias, dont les couleurs et les lumières saturent les rétines de ceux qui s'y aventurent. nom qui s'étend également de manière tentaculaire jusqu'aux dédales de ketterdam, où un autre casino (illégal, cette fois-ci) a émergé dans un souterrain à l'aube de l'année 2000, lorsque le business originel connaissait un moment de creux et que la panique commençait insidieusement à s'emparer de la famille.
gamin à peine extirpé des griffes de l'adolescence, les dents acérées et l'éclat fiévreux dans le regard, bailey en dernier né de sa branche, celui qui se laisse volontiers vaquer au gré des décisions des autres, mains croisées derrière la nuque, lunettes de soleil perchées sur le bout du nez et éclat de violence ne demandant qu'à être crachée.

originaire de celestia, bailey est né le 02 novembre 1999, s'approche aujourd'hui des vingt-trois ans. né le jour des morts, où la limite entre les deux mondes se fait plus fine. sa naissance n'a fait (supposément) qu'accroître les superstitions des membres de sa famille, qui n'ont de cesse de l'encenser auprès de ceux qui veulent bien l'écouter, afin d'entretenir l'image irréprochable (et un brin mystérieuse) des redfield. couverture fallacieuse dont ils se parent, évidemment, lorsque bailey ne répond en rien à ce qu'ils avaient escompté.

lignée de garçons qui s'étale sur plusieurs générations. sept fils pendus à chaque branche ; et chaque septième fils doté d'un don, généralement considéré sous l'angle du renouveau familial, imbibé d'une aura éthérée tandis qu'une myriade de responsabilités se plante sur la nuque de l'élu.
de mature, de responsable, bailey n'a toutefois rien de tout ça. légende bancale, lorsque seuls ses yeux mordorés soulignent les mythes que les redfield ont pris soin de bâtir tout autour d'eux, en barricades qui s'élèvent haut dans le ciel et perforent les cieux. un peu consternés qu'ils sont, à contempler le septième fils n'être rien d'autre qu'un calvaire.

alors sans doute est-ce en désespoir de cause qu'on l'envoie s'occuper de certains cas qui menacent l'équilibre du business. et sans doute aussi qu'on espère parfois silencieusement qu'il ne revienne pas ; mais, c'est aussi la beauté de sa folie : malgré tout, bailey revient toujours.

l'œil qui roule ostensiblement dans l'orbite lorsque ses frères aînés multiplient fiançailles, épousailles et marmots qui n'ont de cesse de lui rentrer dans les jambes.
s'il aime les gens intéressants, étranges, l'aversion au concept de fidélité est profonde, à n'avoir jamais su de quelle manière appréhender les relations qui auraient pu s'offrir à lui. peu sérieux, vraisemblablement, lui qui verse dans les excès par habitude ancrée au ventre, préférant la marque physique à celle, qui lui semble encore inconnue : émotionnelle.

les redfield ont pris la décision de quitter celestia en 2005, afin de se rapprocher de leur side-business de ketterdam. famille de mages qui, consciemment, ne se fond pas dans le décor.
ainsi, s'il ne courbe aucunement l'échine sous le joug de la bienséance que sa naissance aurait dû lui inspirer, bailey profite sans sourciller de tout ce que son nom de famille lui offre. de l'argent, aux femmes, aux hommes, s'inscrivant dans une fièvre de surconsommation à dilapider son héritage sans se préoccuper de ce que demain sera fait. n'est rien d'autre qu'un rentier qui se laisse vivre, selon ceux qui ne connaissent pas les affiliations véreuses des redfield.

prunelles mordorées qui surprennent ses parents lorsque ses paupières s'ouvrent pour la première fois sur eux, à avoir anticipé la naissance d'un voyant. étrange gamin qu'est bailey, lorsque l'artefact familial reste résolument immobile sous la pression de ses doigts, à huit ans, signant l'affaiblissement de la pièce de monnaie, immobile et froide dans le creux de sa paume. gifted dans une famille de mages, quand il aurait dû se gargariser de possibilités et de pouvoir.
ainsi, sa scolarité à l'iron gates academy se déroule sous le sceau de la désinvolture évidente qu'il ne prend même pas la peine de feindre. l'air suffisant accroché à l'arc-de-cupidon, aujourd'hui prisonnier (ou du moins est-ce ainsi qu'il le ressent) de l'ordre des witchers, en étant venu à envier les déserteurs.