There's something about, the way you are // black fire

23.06.22 14:57

There's something about
The way you are
That makes me
(Sigh)

There's something about, the way you are
sang

Mavis gère.

C’est ce qu’elle se répète Quinn, alors qu’elle s’enfonce dans les ruelles pour courir après quelqu’un d’autre en essayant d’oublier sa culpabilité. Mais c’est la culpabilité aussi qui la pousse à foncer derrière ses longs cheveux pâles qui ont disparu au coin de la rue. Un sentiment trop bien ancré au fond de son ventre, depuis des années, depuis qu’elle s’est échappée sans ~~elle~~.

Sans Lazarée.

Elle est rapide, la vampire, et déjà la Seer est obligée d’utiliser ses pouvoirs pour savoir où la suivre. Elle connaît mieux Zaun que la Ketterdamienne qui tente désespérément d’aller vers le haut plutôt que de s'intéresser à ce qu’il y a plus bas, mais ça ne suffit pas contre la vitesse surnaturelle de celle qui se fond dans les ténèbres. Alors Quinn force sur sa magie, un peu plus, tant pis si du sang coule de ses narines et des plaies que les monstres contre lesquels elle se battait juste avant, tant pis si elle est épuisée, il faut qu’elle la rattrape. Alors avec toute sa volonté elle s’élance, jusqu’à se retrouver face à elle pour l’arrêter.

-Lamia…

Y a tellement de mots qui se bousculent dans sa gorge, comme à chaque fois qu’elle la voit, qui Quinn sait plus trop quoi dire. Lamia, tu peux pas continuer de faire ça. Lamia, tu peux pas continuer à me faire ça. Lamia, pourquoi tu fais tout ça ?

Laz’ se tient immobile devant elle, droite comme un i, l’air alerte et renfrogné. Ses yeux glacés sondent autour d’elles comme pour déceler une ouverture, la moindre occasion pour fuir encore. Mais ça finit toujours comme ça ; et Quinn en peut plus de la fuite entre elles deux, de leurs séparations qui ont commencé avec la sienne et qui continuent avec les siennes. Non, elle veut pas que Lazarée la fuit cette fois.

Alors elle s’approche de quelques pas, tends la main toujours avec l’espoir que la vampire la prenne même si ça n’arrivera sans doute pas.

-We have to stop running into each other like that.

Elle sait que c’est un peu ironique de dire ça Quinn, elle a un regard un peu joueur et un peu triste dans son regard parce que c’est vrai que c’est elle qui l’a poursuivi, mais c’est aussi vrai qu’encore une fois elles se sont battus contre les mêmes proies - seulement, pas pour les mêmes raisons.

-It’s not good for both of us.

Parce que je sais que toi aussi, ça te fait mal quand tu t’enfuis loin de moi.

crédit : hoodwink

24.06.22 18:08

There’s something about, the way you are

Lazarée & Quinn - Zaun

sang, cigarette Les filles sont parties avant toi. Tu as verrouillé son regard à peine un effleurement de cils, une seconde ; un instant de trop. C’est cette seconde, cette promesse vive que vous vous tissez dans les ombres, qui causera ta damnation. Tes yeux ont juste croisé les siens, ton pouce essuyé sur ta lèvre, et t’as su que t’étais foutue. Qu’elle te laisserait pas, ce soir, parce qu’elle ne laisse pas les gens, elle. C’est ce qu’elle essaie de te dire quand il fait trop noir dans ton cœur, qu’elle n’abandonne pas, ne part pas. Elle voudrait te faire croire, à toi, qu’elle reste campée droite dans ses bottes, en aval de ses convictions, et qu’elle ne lâche rien. Jamais.
Tu sais pas ce qui t’emmerde le plus, Lazarée. Si c’est de croire à ses conneries ou de te demander, au fond, pourquoi est-ce qu’elle t’a lâchée, toi. Comme si ça avait une quelconque importance, pourquoi. Comme si c’était une bonne question, quand toutes les autres ont des réponses : qui, quand, comment, et t’as juste ce putain de coincé en travers de la gorge comme un poinçon dans ta trachée.
Car Quinn ne lâche rien, à part toi.
Alors ce soir, t’as pas la foi. Pas la force de jouer encore, de croire une seconde que tout change quand les étincelles viennent surgir de la cambrure entre vos draps. C’est plus simple de retourner dans la ténèbre environnante, aussi noire que ton âme damnée de lustres à ne pas croire en toi.
Tu arpentes les rues, sombre et brute, à la recherche d’un miroir, d’une flaque, de n’importe quoi dans lequel tu pourrais mirer tes cernes mauves pour rentrer vite à Ketterdam. Tes muscles tirent sous tes vêtements, marques des dommages infligés et de ceux que tu subiras. T’es pas assez rapide. Pas assez rapide. Pas assez rapide.
Alors, brutalement, tu t’arrêtes. Si elle te rattrape, ce sera parce que tu l’as voulu, pas parce qu’elle est meilleure que toi. Les mains dans les poches de ta veste, tu fais rouler entre tes doigts la pierre de ton briquet usé. Avant que tu comprennes, elle est là, et c’est d’elle que jaillit la flemme, pas des tes vilaines étincelles tout juste bonnes à te faire fumer. Du sang coule de son nez, de ses plaies, et ça réveille un peu la soif qui dormait doucement dans ton ventre.

Elle dit ton prénom et ta mâchoire grince comme les charnières d’un coffre à secrets. Lamia. C’est pas ton prénom, Lazarée, t’aimerais t’indigner qu’elle l’emploie. Mais tu peux pas nier qu’elle a eu beaucoup trop d’importance pour toi. Et ce nom, tu l’emploies encore, la marque de ce que vous seriez si tu avais les yeux moins rouges et elle le front moins illustré. Lamia.
La main de Quinn se tend, entre vous, un point d’ancrage que tu refuses tandis que tu la dévisages. Négligemment, le cœur battant, tu récupères la cigarette logée au creux de ton oreille et tu l’allumes. Le briquet craque, une fois, deux fois. Les étincelles ne suffisent plus, tu seras bientôt à cours de fluide. Juron étouffé, pouce tremblant, t’essaie encore, encore, encore. Et la flamme finit par jaillir, embraser le bout de ta clope sur laquelle tu tires longuement.
Les mots résonnent comme des couteaux, coups de lance sur tes oriflammes.
T’aimerais que ça te fasse rien de la voir, t’aimerais que ça te fasse rien de vous voir, t’aimerais juste tourner les talons, emmener tes bas résilles troués jouer d’autres danses funambules. Mais tu peux pas. T’es vissée là, clouée, perdue, à tenter de te dire encore que tu l’as laissée t’approcher.
Dans un petit sourire cynique, tu souffles ta fumée vers elle.
« Yeah? »
Une impulsion te tire vers elle, mais tu refuseras d’y céder. Tes lèvres dessinent un rictus face à celui, sincère, de Quinn. Tu sais plus comment faire, Lamia. Tu sais plus comment lui montrer. Vous êtes plus pareilles, elle et toi. Trop différentes, trop dissemblables, cadence imparfaite d’un piano dont le corps est désaccordé.
« Says who, Quinnie? » tu jettes avec le menton haut, de celle qui cède pas du terrain.
Ton visage n’exprime rien, pourtant. Pas une once de provocation, pas l’insolence dont tu fais preuve. Il se paume simplement un peu dans le trou noir de tes orbites et derrière le tabac hostile.
Tu sais plus comment faire, Lamia. Tu sais pas comment lui montrer, comment lui dire, comment lui faire comprendre. Et si t’es tout à fait honnête, sans doute que tu sais pas non plus. Tout ce que tu peux faire c’est tenir, les jambes plantées sur le goudron, les yeux rivés dans ceux de la Gifted et sur son visage sublimé. Rester debout, te tenir droite, le menton haut, la clope aux lèvres.
« And watcha gonna do about it? »

28.06.22 16:40

There's something about
The way you are
That makes me
(Sigh)

There's something about, the way you are
sang

Elle est belle, Lamia, éclairée par les lueurs roses de Zaun. Belle quand elle allume sa clope, quand elle a un sourire cynique ; douloureusement belle autant qu’inatteignable. C’est pas parce que leurs corps se sont déjà entremêlés, que leurs soupirs et leurs doigts se sont déjà entrelacés que ça a changé quelque chose. Parce qu’à chaque fois elle finit par s’en aller, en ne laissant avec Quinn qu’une odeur cendrée et peut-être, quand la voyante a de la chance, un petit bout de son cœur glacé. Mais jamais assez surtout pour pouvoir le compléter, jamais assez pour vouloir rester. De toute façon à chaque fois ça a beau être passionnée, ça l’est autant en bien qu’en mal - leurs étreintes le sont tout autant que leur débat, quand Quinn essaye de la convaincre et qu’elle n’y arrive pas. À quoi ça rime, si c’est pour recommencer le même manège à chaque fois ?

Mais ni l’une ni l’autre n’est prête à l’arrêter, ce carrousel enrayé, et surtout pas la Gifted. Elle le fera tournoyer autant de fois qu’il le faut, le fera valser, dérailler, jusqu’à ce qu’il aille dans le bon sens, que leur monde prenne un peu plus de sens.

Elle est belle, Lazarée, mais c’est pas son corps parfait ou son visage émacié qu’elle veut Quinn, c’est son myocarde enfermée dans des côtes en titanes que même elle a du mal à passer. C’est que leurs âmes arrivent à se toucher et à se retrouver plus que quelques heures, plus que le peu de temps qu’elles passent ensemble à chaque fois avant d'indubitablement s’éloigner.

Souvent, elle se demande si un jour à force de se consumer pour elle, elle deviendra de ces cendres dont la vampire se drape ou bien si avant ça elle réussira à faire de ses cendres un brasier.

La vampire souffle les nuées grises de sa cigarette dans sa direction mais ça fait bien longtemps que l’odeur ne dérange plus Quinn, qu’elle est habituée à la voir et à la respirer en parallèle avec le grain de sa peau trop pâle. Sa main retombe, inerte, assoiffée d’être attrapée mais sans se résoudre à l’être - et la Seer secoue la tête avec un petit soupir.

-I don’t know.

Elle sait pas, Quinn, elle sait plus quoi faire, quoi dire quand elle a l’impression que Laz lui échappe de plus en plus comme de la fumée entre ses doigts. Elle ne tend plus la main, mais elle s’approche quand même d’un pas.

-Maybe I would if you’d just let me.

Laisse moi t’approcher Lamia, laisse moi te prendre dans mes bras, laisse moi te convaincre qu’il y a pas que le chemin que t’as pris et que tu pourrais choisir une autre voie. Une autre que je pourrais emprunter avec toi.

Why won’t you let me ?

Because I won't stop chasing you
until you do.

crédit : hoodwink

24.07.22 23:46

There’s something about, the way you are

Lazarée & Quinn - Zaun

sang, cigarette Il y a environ trois pas entre vous, que tes longues jambes aux bas résilles franchiraient sans même y penser. Trois pas, et entre les pavés, tu discernes un gouffre indicible dans lequel lentement vous sombrez, vestige d’un temps où tu as pu ouvrir ton cœur à sa beauté.
Envie de remonter le temps et de le figer à jamais. C’était plus simple, d’être des gosses, surtout dans une ville comme celle-là. T’as l’impression que les ténèbres t’ont forcée à grandir trop vite, et que la soif t’as modelée en quelqu’un que tu reconnais pas. Mais si t’es tout à fait honnête, Laz, tu t’es jamais vraiment reconnue en fixant tes yeux dans la glace. Les miroirs sont tes pires ennemis avant d’être meilleurs alliés, tu leur en veux de réfléchir alors souvent tu dois plonger, créer des ridules sur ta peau pour te fondre dans ton reflet et espérer qu’on corresponde à ce que tu voudrais de toi.
Putain.

Qu’est-ce qu’elle est belle, Quinnie, avec cette farouche volonté de jamais se laisser défaire. Celle de se battre jusqu’au bout, de rester face à toi glacée avec ses flammèches dans les cils. Tu sais pas vraiment ce qu’elle espère, si c’est de faire fondre à la glace ou de la briser pour de bon, et quelque part t’admires un peu cette envie qu’elle a de courir.
Mais ça sert à rien.
T’es allée trop loin pour qu’elle puisse te rattraper maintenant, le ruban qui liait vos paumes s’est effiloché en partant, lorsqu’elle a claqué sur tes doigts la porte de votre amitié. Tu sais bien que c’est trop injuste, de venir lui reprocher ça ; c’est ni de sa faute, ni de la tienne. Parfois, dans la vie, c’est comme ça. Pourtant, il faut bien des coupables, et c’est plus facile d’en vouloir à son crâne rasé sous la Lune qu’à cette gueule toujours trop blafarde que tu camoufles d’eyeliner.
Alors ça sert à rien de courir, ça sert à rien de tenter, de retenter, ça sert à rien qu’elle te poursuive et ça sert à rien que tu t’arrêtes. Y a quelque chose entre vous qui est abimé, tordu ou brisé. Quelque chose qui se répare pas, et de toute façon Lazarée t’es bien plus douée pour éclater tout ce que tu touches que pour y coller des rustines qui s’en iront au premier vent.
Ta clope a un goût d’amertume qui résonne dans les mots de Quinn, et un rictus ourle tes lèvres badigeonnées d’un rouge trop sombre. Elle fait un pas vers toi et t’as envie de reculer, mais tu maintiens son regard, le myocarde pulsant dans les côtes.

« Well, I’m not interested. » tu balances, la gueule de travers.
Tu choisis les mots pour blesser, pour lui faire mal, pour qu’elle recule ; parce que l’avoir trop près de toi te semble presque insupportable, tandis que votre faible distance est passée de trois pas à deux.
Ça ne m’intéresse pas, Quinn, de te donner une part de moi que j’ai pas su trouver toute seule.
Lentement, tu inspires de nouveau un peu plus de goudron en barres et laisse la fumée s’échapper par petits nuages successifs.
« And it appears to me you have other things to do, don’t you? Why don’t you go back to your skinhead friends instead of chasing me out? »

T’attends impatiemment le jour où elle arrêtera de te suivre.

Et tu sais pas bien si t’as hâte ou si ça sera encore pire.

09.08.22 22:28

There's something about
The way you are
That makes me
(Sigh)

There's something about, the way you are
sang

La distance entre elles deux est trop grande. Physiquement il n’y a que deux pas et peut-être que c’est déjà trop alors que la Seer a envie de la serrer contre elle, de savourer l’odeur cendrée de sa peau. Mias c'est autrement surtout qu'il y a un fossé qui les séparent, saud qu'il a beau être profond Quinn peut pas s’empêcher de vouloir sauter par dessus et elle essayera autant de fois qu’il faudra pour réussir, ou bien finir par toucher le fond.

Elle recule pas pourtant, Lazarée, n’essaye pas de s’éloigner de la combattante. Enfin, pas avec son corps en tout cas, elle préfère balancer des mots comme si elle ajoutait des blocs au mur entre elle, que Quinn s’efforce d’abaisser à s’en blesser les mains. Elle se demande si Laz en a pas marre de porter ce fardeau qu’elle vient empiler devant elle pour se préserver, parce qu’elle l’a connu aussi en quelque sorte ; parce qu’elle menti et éloigner les autres trop de fois pour pas comprendre au moins un peu, mais c’est aussi parce qu’on lui avait jamais indiquer d’autres moyens de se protéger. Brièvement, elle pense à d’autres cheveux blond dans lesquels elle aurait aimé glissé ses mains aussi, à Ash qu’elle a plus jamais revu, lui non plus. Maintenant qu’elle a trouvé comment survivre autrement,elle veut plus jamais avoir à vivre ça Quinn, être séparé de quelqu’un ou devoir le laisser derrière pour mieux s’enfuir. Elle laissera plus l’univers, aussi cruel soit-il, lui dicter de faire ça. Alors pourquoi Lamia comprends pas ? Qu’il y a pas que ça qui marche, qu’on peut toujours trouver comment vivre autrement ?

La blonde attaque là où ça fait mal, elle sait très bien ce qu’elle fait, et même si Quinn essaye d’être blindée elle doit bien s’efforcer de pas lui montrer que ses paroles la touchent. Ça fait toujours un peu mal, quand Laz la repousse, même si au fur et à mesure de leurs rencontres ça semble devenir de plus en plus inévitable. Ça veut pas dire qu’elle continuera pas d’essayer, cela dit. Toujours.

-I know they can handle it. I trust them.

Sa voix est un peu trop basse, chargée d’une pointe de culpabilité mais la voyante a suivi la vampire pour une raison. Elle franchit un pas de plus, réduit cette distance qui lui est trop insupportable en espérant que ça réduira peut-être celle entre leur âme. Et du même geste, attrape cette main qu’elle crevait d’envie de tenir depuis le début.

-But you’re important for me too, Lamia. Why don’t you want to understand that ? Why do you keep running from me ?

Cette fois, je t'abandonnerais pas, pourquoi tu veux pas comprendre ça ?

crédit : hoodwink

04.10.22 10:37

There’s something about, the way you are

Lazarée & Quinn - Zaun

Tu te demandes ce que ça fait, d’avoir confiance en quelqu’un d’autre. Toi, t’as jamais eu ce loisir. T’as bien essayé, quelquefois, de croire que les autres comprenaient, de faire comme si t’avais le droit de mieux te reposer sur eux. Mais t’as été déçue, Laza. Tous ces autres que t’as croisés, ils ont jamais su te comprendre, ils ont jamais su t’épauler sans te planter, finalement, une lame entre les omoplates. Même tes scales, tu leur fais confiance, mais tu gardes quand même en tête qu’il te faut pas dormir trop fort, ou trop longtemps, quand elles sont là. Qui sait dans quel genre d’atmosphère tu finirais par te réveiller.
Tu te demandes ce que ça fait, d’avoir confiance en quelqu’un d’autre. Toi t’as même pas confiance en toi ; quand tu te croises dans le miroir, c’est uniquement pour t’insulter, basculer la tête la première vers une vision idéale, une version que tu seras jamais. T’es pathétique, Lamia.
Et pire que pathétique, t’es seule.

Alors ça te fout en rogne qu’elle, Quinn, elle ait d’autres personnes. Bien sûr, tu les connais, ses Erynies, tu sais qu’elles sont loyales, et fières. Mais c’est pas ton genre de personnes ; toi tu traînes avec les tordus, les affamés, ceux qui labourent le visage des autres avec leurs ongles de malheur juste pour écumer tout l’or qui se trouve dans leurs lacrymales.
Ton sourire est cynique et ta gueule, un travail de maître d’ironie à peine consommée.
Quinn se rapproche, te prend la main, et ça fait comme une putain de décharge électrique qui traverse ton corps entier. La soif remonte à la surface, une soif d’elle et de ce qu’elle est. T’as envie de la bousiller pour montrer qu’elle est pas toute blanche, d’arracher le tissu vétuste qui recouvre toutes ses fêlures pour montrer qu’elle est aussi laide, aussi noire et pourrie que toi.
Et en même temps, ce serait bien pire.
Ce serait pire si elle était comme toi, parce qu’alors vous seriez pareilles et, avec toute ta rage contre elle, tu peux pas vraiment lui souhaiter d’être aussi noire et terne que toi.

You’re important to me too.
Tu ricanes, Lazarée, parce que tu ne sais faire que ça.
Tu ricanes et les mots purulent, comme sortis d’une plaie béante.
« Because I don’t care, Quinn. » Le surnom a quitté ta gorge, ta clope s’écrase sur le pavé et tes yeux deviennent presque graves à force de la dévisager. « I. Don’t. Care. »
Et c’est vrai que tu t’en fous. Tu t’en fous d’être importante pour elle, parce que si t’y mets de l’importance, tu finiras par être déçue le jour où elle claquera la porte. Mieux vaut envelopper tes attentes de colère et de noirceur brute plutôt que d’être envisagée, dévisagée comme une alliée que tu n’incarneras jamais.
« I don’t care that I’m important to you. It doesn’t fucking matter. Can’t you see? »
Tu dégages ta main de la sienne, écartes les bras pour englober la nuit fétide qui vous entoure et la montrer à ses pupilles.
« Nothing. Fucking. Matters. In this hellhole. »
Un nouveau rire sort de ta gorge, semblable au croassement rauque d’un oiseau de nuit acculé.
« So, go ahead. Chase me. Come crying to me. Fuck me. Love me, even, if you’re foolish enough to think that’s what it is. » Un pas de plus vers elle à chaque mot. « None of it. Matters. »
Vos poitrines s’effleurent désormais, et tu dois lutter vaillamment pour ne pas que la soif l’emporte. Pour ne pas apposer tes lèvres sur sa peau luisante de sueur et les y planter goulûment, absorbant ce qui vous sépare avec la vaine délectation de celle qui a gagné la guerre.
« I wouldn’t except you to understand. » Tu finis par cracher, amère. « You don’t know what it’s like. »

03.11.22 17:27

There's something about
The way you are
That makes me
(Sigh)

There's something about, the way you are
sang

Lazarée dit qu’elle en a rien à foutre, et Quinn encaisse le coup. Elle a l’habitude pourtant des entailles pernicieuses que lui envoie Lamia, à la langue fendue aussi aiguisée qu’un couteau. Elle prend tout les coups, elle sait qu’elle est assez forte pour ça même si c’est jamais un bon moment, peut-être qu’à force de saigner la vampire voudra bien de son sang. Et elle se dit que ça vaut le coup, la voyante, pour les moments passionnées qui soignent tout et recousent les blessures. Même s’ils sont jamais suffisant pour la blonde dont les coupures trop profondes arrivent pas à cicatriser, l’autre se dit qu’à force d’y mettre des points de suture avec ces baisers, peut-être qu’un jour ça finira bien par marcher. Parce qu’elle lâchera pas l’affaire.

Lazarée dit qu’elle en a rien à foutre, mais Quinn sait bien que c’est pas vrai. Que c’est justement qu’elle en a trop à foutre de tout ce qu’elle s’est pris dans la tête, que ça lui a fait bien trop mal et qu’elle préfère encore faire comme si ça l’atteignait pas parce que c’est plus facile. Alors ça lui va, à la rasée, de prendre les coups et les balles perdus pour elle, d’être blessée lui éviter de l’être. Mais pour ça, faudrait encore qu’elle la laisse faire.

Lazarée dit qu’il y a rien qui compte, dans ce monde de merde. Qu’elle croit pas en l’amour, alors pourquoi ça a l’air si évident quand elles s’embrassent pourtant ? Pourquoi ça donne l’impression qu’elle y croit un peu, quand elle gémit contre la peau de Quinn, qu’elle arrive à rêver quand elles sont toutes les deux enflammées entre les draps, seules limites à leur coin de paradis ?

L’érynie refuse de se limiter, elle, à ça ou à quoi que ce soit d’autres. Leur monde est merdique c’est vrai mais elle a croisé des gens qui se battaient tous les jours pour le changer, et elle veut faire partie de ceux-là, quitte à devoir se battre contre l’univers entier. Elle est pas fatiguée encore, elle le sera pas tant que sa flamme se sera pas éteinte et tant pis si on la traite d’idéaliste - tant pis si Laz’ la traite d’idéaliste. Quinn désespère pas qu’un jour elle voit aussi que la vie peut être belle et qu’il y a pas besoin de tout détruire immédiatement après avoir vécu un bon moment. Et qu’ensemble elles ont une meilleure chance qu’en se battant l’une contre l’autre.

L’une contre l’autre c’est ce qu’elles sont presque à cet instant, avec leurs silhouettes trop proches ignorant le fossé qui les séparent. Mais l’assoiffée a pas fini, elle balance une dernière lame, bout de verre qui explose par terre pour les blesser toutes les deux.

Lazarée dit que Quinn peut pas comprendre, qu’elle sait pas ce que c’est. Et elle a pas de réponse à ça, la guerrière, parce que c’est vrai quelque part ; elle a juste été témoin de ce que ses amis vivaient, et elle peut savoir tout ce que c’est. Cette soif qu’épanche la vampire sur elle parfois, elle connait pas. Cette haine qu’ont tout le monde pour les fléaux, elle connait que de l’extérieur, même si elle essaye de les défendre à chaque fois. C’est pas pareil, les Gifted, et elle a une pensée pour Mavis qui vit les deux au quotidien.

-You’re right, I don’t know loneliness like you do.

Elle a sa propre version de la solitude Quinn, et Lamia a la sienne. Mais est-ce que c’est si différent ? Est-ce que ça l’est trop pour se comprendre, trop pour s’aimer ?

-I try so hard but I don’t live the same thing as you. Maybe it's not enough.

Lentement, comme si la blonde allait disparaître comme de la cendre entre ses doigts, la voyante glisse sa main sur la joue de celle-ci, son pouce sur le coin de ses lèvres.

-You know what ? I could, tho.

T’as qu’à me rendre comme toi, Lamia.

crédit : hoodwink

29.11.22 16:02

There’s something about, the way you are

Lazarée & Quinn - Zaun

I don’t know loneliness like you do.
Non, personne connaît la solitude comme toi. Elle s’est calée sous tes draps blancs alors que t’étais une gamine. Elle t’a prise dans ses bras, t’a bercée lentement, jusqu’à dormir. Au début, elle te faisait peur. Elle te faisait mal. Elle devenait visqueuse, collait à ta peau, venait épouser chacune de tes formes pour ne jamais te laisser penser que quelqu’un pourrait venir t’atteindre.
C’était ta pire ennemie, et Quinn l’a pourfendue.
Quinn a écarté ses bras sombres pour accéder à ton petit corps d’enfant triste. Tu avais toujours été seule ; soudainement, elle était partout. Quinn avait rempli ton quotidien d’autre chose que ce couloir noir à la destination connue. Tu n’osais pas te l’avouer, ce cœur battant dans ta poitrine à chaque fois qu’elle prenait ta main, cette envie d’être plus proche d’elle, de l’attirer plus près de toi. Tu n’osais pas te l’avouer, et le temps que tu réalises, Quinn est partie.
Alors la solitude est revenue, plus forte, et de ta plus vieille ennemie elle est devenue ta seule amie.
Son corps est devenu un rempart entre le tien et tous ces autres, ceux qui ne pouvaient pas comprendre ce que ça fait d’être étouffée. Elle te servait de bouclier, de couverture, de rassurance. Tu t’es persuadée toute seule que c’était mieux comme ça, sans doute. Et tu t’es convaincue, Lamia, qu’il fallait mieux rester à l’écart pour ne pas se brûler les ailes et se trouver réduite en cendres.
Pourtant, t’es pas sûre d’y croire réellement.

Quinn touche ta joue et la soif se fait plus ardente. Sa peau touche la tienne et crée des gerbes d’étincelles qui s’étalent dans la ruelle sale. Le feu noir dans tes yeux vacille, détenteur d’ombres illicites que tu ne parviens plus à guider.
Qu’est-ce qu’elle te propose, Quinn ?
Elle te propose d’être mordue, c’est ça qu’elle voudrait, la Gifted ? Mais qu’est-ce-que ça apporterait, si elle devenait une vampire ? Est-ce-que ça vous rendrait moins seules, ou bien est-ce-que Quinn heurterait le mur de glace dont tu t’entoures, qu’elle ne pourra pas tant faire fondre que se brûler à son contact ?
Elle se rend pas compte de ce qu’elle te demande, c’est pas possible d’être aussi sotte.
« W-what are you talking about? »
Tu te détestes pour le ton plaintif qu’a pris ta voix sur ces derniers mots. Tu fais l’idiote, semblant de pas comprendre pour t’assurer que, au fond d’elle, elle veut seulement partir encore.
Le sourire sur tes lèvres se retourne, et tu embrasses le bout de son pouce sans même te demander pourquoi. Puis, d’un geste anormalement doux, tu détournes ton visage lisse loin de cette main qui allume tout. Tu baisses les yeux jusqu’à ce que tes prunelles heurtent le sol, et tu te demandes si tu pourrais te dissoudre entre les pavés.
« I’m not doing that, Quinnie. It’s… no, I won’t. »

Tu ne la rendras pas comme toi ; ça te ferait beaucoup trop de mal de réaliser que, même comme ça, t’es pas capable de la laisser te rattraper.

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